Gazette du sorcier

La moldu mania : tendance éphémère ou mode à long terme ?

Après l’extrêmement controversée conférence de Mrs Carlotta Pinkstone à l’Université de Magie Avancée sur les bénéfices d’une levée du Code International du Secret Magique, il y a de cela déjà quelques mois, le monde sorcier n’est plus le même. En effet, il faut au moins reconnaître à Mrs Pinkstone que, faute d’avoir convaincu grand monde, elle a tout du moins engendré une vague de réflexion pour le moins impressionnante. Des salles communes de Poudlard à l’antichambre du Premier Ministre, en passant par le Chaudron Baveur et le hall de Gringotts, les discussions vont bon train sur l’utilité ou la folie d’une telle entreprise. Tout le monde a un avis sur la question et veut apporter sa pierre à l’édifice que ce soit pour pointer du doigt les défauts inévitables à toute réforme ou pour encenser un tel projet. L’article écrit il y a peu par un de mes jeunes collègues de la Plume Sagace sur le tumulte provoqué par cette conférence dans la population estudiantine n’en est qu’une preuve de plus. Cependant, ce que peu de gens semblent avoir remarqué c’est l’écho qu’a engendré cette conférence parmi une certaine tranche de la population sorcière de Grande-Bretagne -menée bien évidemment par Mrs Pinkstone elle-même- qui a décidé de mettre à l’honneur la culture moldue. C’est ce que votre humble serviteur a choisi d’appeler la moldu mania.

Tout d’abord, on ne peut plus passer à côté de la propagande tapageuse de Mrs Pinkstone pour les deux associations récemment créées par ses soins, j’ai nommé la FNAC© et l’ACEM©. La FNAC© ou Fondation Nationale d’Aide aux Cracmols (à ne pas confondre avec une célèbre marque de grands magasins moldus français que mes lecteurs d’origine moldue ne peuvent pas ne pas connaître) se vante ainsi du grands pas en avant effectué par Minerva McGonagall, directrice de l’Ecole de Sorcellerie de Poudlard, lorsqu’elle a choisi de prendre un Cracmol, Mr Liam Oldfield, pour remplir le poste de professeur d’Etude des Moldus. Certains y voient pourtant encore une forme de ségrégation : on ne peut donner aux Cracmols que des postes mineurs (nous avons alors tous une pensée émue pour ce très cher Argus Rusard, concierge du château depuis la nuit des temps), en rapport avec les Moldus et non pas réellement avec le monde sorcier. Cependant, si je puis me permettre de donner mon humble avis, il me semble que ces accusations sont injustifiées, car je vois difficilement comment on pourrait donner à un Cracmol un poste de professeur dans une matière nécessitant l’usage de la baguette. De plus, allez dire à Mr John Murray que le poste de professeur d’Etude des Moldus est un poste mineur et nous en reparlerons après.

Pour en revenir aux associations créées par Mrs Pinkstone, la deuxième, l’ACEM© ou Association de Coopération et d’Echange avec les Moldus, est à l’origine de la création du programme radio diffusé désormais le dimanche matin à 10h00 après les informations de Mr Jake Sullivan : « C’est pas moldu ». Ce programme a pour but d’apprendre aux sorciers des astuces pour faciliter la vie quotidienne sans avoir recours à la baguette. Pour l’instant, l’audience n’est pas mirobolante (en même temps qui voudrait apprendre à créer un parapluie avec un vieil abat-jour lorsqu’un coup de baguette suffit à en faire apparaître un), mais nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance dans leur projet.

Néanmoins, l’initiative lancée par Mrs Pinkstone a néanmoins trouvé son public. En effet, le week-end dernier, à Pré-au-Lard, un groupe d’étudiants mené par la dynamique mais néanmoins quelque peu utopiste selon mes critères Miss Lavande Brown, a organisé un stand destiné à je cite les propos de Miss Brown « faire découvrir une partie de la culture moldue aux sorciers de façon ludique, sans arrière-fond politique ». Le projet en a intrigué plus d’un et lorsque votre dévoué serviteur s’est approché pour y jeter un coup d’œil, les stands étaient tous occupés. Néanmoins, il est clair que cette initiative ne changera pas le monde. En effet, des problèmes majeurs doivent encore être réglés, tel celui soulevé par Mr William McCarter, professeur de Duels, alors que je passais à ses côtés, à savoir le brouillage des ondes électromagnétiques dans un environnement magique. Je ne peux donc que motiver les inventeurs et ingénieurs moldus et sorciers à se décarcasser un peu la cervelle pour nous trouver une solution car je dois avouer que depuis mon passage par le stand « Technologie » tenu par Mr Alan Desoya, je suis devenu accro aux jeux en ligne, or je n’ai pas les moyens de m’acheter un pied-à-terre en zone moldue pour pouvoir m’adonner à ma nouvelle passion. Avis aux intéressés donc !

En conclusion, il est clair que la moldu mania qui frappe actuellement notre pays a encore de beaux jours devant elle, mais la question est de savoir, lorsque les initiatives lancées récemment commenceront à s’essouffler, que restera-t-il de ce vent pro-moldu ?

Mistérieusement vôtre,

Mister Hycks, sorcier reporter.