Dimanche matin, pas de boulot en perspective (du moins pas de devoirs qui ne puissent êtres reportés à plus tard, autrement dit rien à rendre pour le lendemain ) et une colocataire toujours dans le royaume de Morphée : tout un univers d’options envisageables s’ouvrait donc devant Lavande, en cette matinée de Janvier. Sa première idée fut évidemment d’aller se détendre dans le Parc avec son baladeur et quelques magazines de mode mais un coup d’œil par la fenêtre stoppa net ses projets : une tempête de neige comme on n’en fait plus faisait rage au dehors. Elle s’approcha de la vitre et, tandis qu’un cercle de buée s’agrandissait et se rapetissait sur le verre au fur et à mesure de ses respirations, elle observa les rafales de vent s’acharner à transporter les pauvres flocons innocents de droite à gauche puis de gauche à droite, tel un danseur un peu trop ivre en fin de soirée. Elle resta ainsi, émerveillée par la force de la nature, profitant d’autant plus du spectacle que sa chambre profitait d’un système de chauffage dernier cri pendant quelques minutes puis se décida à se trouver une autre activité. Pas qu’elle s’ennuie, elle aurait facilement pu rester comme ça pendant encore longtemps, mais elle préférait éviter que sa coloc’ ne se réveille pour la trouver à la fenêtre regardant la neige tomber comme une gamine de cinq ans : il valait mieux ne pas tendre de perche à la Bulgare, Denna avait déjà la remarque cynique facile en temps normal.

Elle passa donc en revue les possibilités restantes, lorsque l’on mettait de côté toutes les activités d’extérieur :
- aller à la BU pour prendre de l’avance dans son boulot ? Non mais qui elle tentait de duper là ?
- rester dans la chambre et faire ce qu’elle avait prévu de faire dans le parc, à savoir éplucher les derniers Sorcière Hebdo en écoutant de la musique ? Envisageable, mais elle avait envie de sortir de sa chambre
- aller prendre un petit-déj’ digne de son nom à la cafet’ ? Bonne idée mais que faire ensuite ?

C’est alors que l’illumination eut lieu : la piscine ! Dès la rentrée, elle avait été intriguée au plus haut par la dénomination de piscine « magique » qu’elle avait lu sur le plan que chaque nouvel étudiant recevait le premier jour, mais elle n’avait pas encore le temps d’aller voir de ses propres yeux ce qu’il en était, trop occupée à tenter de s’adapter au rythme de vie universitaire : plus de boulot, beaucoup plus de sorties et personne pour vous forcer à travailler.

C’était donc décidé, elle irait donc se baigner. Elle ouvrit son armoire, en faisant attention de ne pas réveiller Denna, et en sortit une serviette de bain aux couleurs de son ancienne maison (fleurs dorés sur fond rouge) et un maillot de bain joli mais discret : un bikini bleu roi avec des imprimés argentés en forme d’ailes sur le haut. [HJ : C'est moi où la fille a l'air faite en cire ? ] L’idée étant que si elle rencontrait quelqu’un elle ne se ferait pas remarquer, mais ne porterait pas pour autant un horrible maillot de sport . Elle se changea et enfila de nouveau ses vêtements par-dessus le maillot. Elle mit ses sous-vêtements dans son sac à main et se dirigea vers les escaliers pour descendre à la cafet’ histoire de se restaurer un peu avant d’aller nager. Une fois son appétit rassasié, elle monta les trois étages qui la séparaient de la piscine ;quelle drôle d’idée d'ailleurs de placer un plan d’eau en hauteur.

Elle ouvrit précautionneusement la porte de la piscine, se dévêtit, et prit une douche rapide car l’eau était congelée. Elle se dirigea ensuite vers le bassin et fut bien obligée de pousser un petit cri d’émerveillement. Elle retirait tout ce qu’elle avait pensé sur l’idiotie de mettre la piscine au troisième. L’immense baie vitrée sur le côté du bassin offrait une vue imprenable sur le Parc où la tempête continuait de plus belle, offrant un spectacle à couper le souffle .

Une fois le choc passé, elle remarqua qu’elle était pour l’instant la seule à avoir eu l’idée de prendre un bain aussi tôt dans la journée. Elle se décida donc à profiter de sa solitude pour faire quelques longueurs avant qu’elle n’ait à partager la piscine avec d’autres personnes. Elle plongea. L’eau était à une température exquise : ni trop froide, ni trop chaude. Elle fit quelques brassées et se dit que décidément elle avait fait le bon choix. Magique ou pas -elle aurait tout le temps de le découvrir- cette piscine était un petit coin de paradis.

Les pérégrinations aquatiques de Lavande (à condition que le terme de pérégrinations puisse s’appliquer au fait de faire bêtement des allers-retours dans une piscine rectangulaire ) furent soudainement interrompues par un bruit impromptu, quelque chose entre le gargouillement du ventre d’un troll affamé et le cri de désespoir d’un mec ayant perdu une partie de jeu vidéos . En effet, il était difficile d’être certaine de l’origine d’un tel son puisque Lavande se trouvait sous l’eau au moment où elle l’avait entendu et donc les réverbérations sonores avaient été distordues à leur entrée dans le milieu aquatique.

Quoiqu’il en soit elle en déduisit que sa solitude était officiellement terminée et que quelqu’un l’avait rejoint. Le salut qui eut lieu quelques instants plus tard confirma sa théorie. Elle observa le nouvel arrivant quelques instants histoire de satisfaire son insatiable curiosité mais avant qu’elle n’ait eu le temps de se faire une première impression ni même de répondre une quelconque phrase, le garçon plongea et il mit ensuite quelques secondes à refaire surface, laissant la jeune fille quelque peu indécise concernant la démarche à suivre : le jeune homme ne lui avait-il souhaité bonjour que par politesse et avait-il l’intention de l’ignorer à partir de maintenant et de se mettre à nager de son côté ou bien devait-elle attendre de savoir s’il allait engager la discussion ?

Son dilemme fut rapidement résolu lorsque son nouveau compagnon lui adressa de nouveau la parole :

- Dag. Je m'appelle Tomas. Et toi?

Si un reste d’accent l’avait déjà mise sur la voie lors du salut de garçon, le « Dag » finit de conforter Lavande dans son hypothèse que l’étudiant n’avait probablement pas fait sa scolarité à Poudlard. Par contre de là à savoir d’où il venait il ne fallait pas trop en demander non plus : elle était nulle en langues et vivait très bien comme ça ; après tout si quelqu’un voulait lui préciser son origine il était libre de le faire, pas la peine qu’elle se fatigue à essayer de deviner par elle-même .

-Lavande Brown, enchantée.

Elle lui décocha alors un sourire et choisit la meilleure approche pour entamer une discussion entre étudiants sans risquer de s’embourber dans un sujet sensible ni de passer pour une fouineuse : commencer par parler des études ! Autrement dit, elle lui fit part de la filière dans laquelle elle était inscrite, avant de s’enquérir de la sienne :

-Je suis en première année en Médicomagie et toi ?

Pfiouuu quoi de plus difficile que de commencer une discussion avec un garçon ? Ces derniers ont tendance à déconnecter une fois sur trois, n’écoutant qu’une partie des réponses qu’on leur donne obligeant par conséquent la fille qui doit se répéter à faire preuve d’une patience divine. Mais que voulez-vous on ne peut pas leur en vouloir d’avoir un cerveau plus petit d’être construit comme ça (enfin la grande majorité en tout cas), ce n’est pas de leur faute si la nature les a doté de moins d’atouts que les filles d’autres qualités que l’attention. Lavande ne s’offusqua donc pas lorsque Tomas lui demanda en quelle année elle était, alors qu’elle venait de le lui dire, surtout que le jeune homme avait été suffisamment gentil pour faire une remarque appréciative sur son choix de carrière. Elle se reprit donc sans grand effort, mais avec une petite pointe d’ironie tout de même pour détendre l’atmosphère :

-Merci pour le compliment. Je trouve aussi que Médicomage est un beau métier, mais à vrai dire j’ai surtout choisi par défaut, mes notes d’ASPIC ne me permettaient de rentrer qu’en Médicomagie ; d’ailleurs, heureusement que les débouchés m’intéressent. Sinon, comme je te disais, je suis en première année.

Elle lui fit alors un clin d’œil ne voulant pas qu’il se vexe et que leur discussion prenne fin. Elle considéra alors que la meilleure façon de s’assurer la sympathie du garçon était en utilisant l’autodérision pour bien lui montrer qu’elle ne se croyait pas supérieure à lui, surtout que soyons honnêtes le garçon était sûrement plus intelligent qu'elle, ce n’était tout de même pas bien compliqué . Et puis il était en filière générale, ce qui impliquait qu’il avait une tonne de matières académiques, donc il pouvait pas être un glandu non plus.

-Enfin, je suppose que tout le monde n’entre pas à l’université contraint et forcé comme moi, -même si je te rassure je ne regrette pas du tout, l’ambiance est super- alors qu’est-ce qui t’a poussé à venir étudier dans l’enceinte prestigieuse de l’UMA ? Le goût du savoir, une vocation ou bien tout simplement les fêtes étudiantes ?

Bah oui quoi, la liberté acquise sur le campus universitaire, loin du nid familial était une raison suffisante pour s’inscrire à la fac. En tout cas c’était la seule idée qui avait réussi à motiver un tant soit peu l’ex Gryffy au début de l’année, lorsque sa mère l’avait forcée à faire des études supérieures et avant qu’elle ne découvre avec étonnement son goût pour les Soins magiques, ce qui l’avait amenée à considérer que le métier de Médicomage n’était finalement pas si mal que ça.

En voyant le garçon se raccrocher au bord de la piscine pour tenter d’être plus à l’aise pendant qu’il parlait, Lavande se dit qu’il s’agissait en effet d’une idée pas bête du tout. Maintenant qu’ils avaient commencé à parler, autant trouver une position plus confortable que tenter de surnager en se fatiguant inutilement. Elle sortit donc de l’eau et s’assit sur le rebord de la piscine juste à côté du garçon. Pendant qu’elle l’écoutait, elle murmura un Accio pour ramener sa serviette et la passa autour de ses épaules pour ne pas avoir froid.

- Beaucoup de chose en faite. Découvrir de nouveau horizon en premier lieu. Je ne suis jamais sortis de mon pays d'origine et je voulais voir à quoi ressemblait le monde magique des autres. La curiosité fait partie de mes défauts... ou qualités, ça dépend du point de vu. Et une certaine vocation pour le journalisme.
J'ai écrit plusieurs article dans le journal de mon école et cela m'a vraiment donner envie d'en faire mon métier. Voilà en partie pourquoi je suis ici. Mais j'avoue que je ne crache pas sur une fête, quand il y en a une. Et sinon, à quoi ressemble l'école de magie, ici? Vous aviez un journal? Ou autre chose? Quelque chose qui faisait de votre école, LA meilleure?


Alors comme ça le garçon était un futur journaliste ou du moins il désirait l’être, intéressant. C’était toujours agréable de rencontrer des garçons avec des sujets de conversation dépassant le Quidditch et les sucreries magiques . La mention explicite d’un pays étranger réussit cette fois à titiller sa curiosité à un degré suffisant pour qu’elle s’apprête à interroger le jeune homme, mais elle attendit tranquillement que celui-ci ait fini de parler et commença par répondre à sa question. Enfin, elle prit d’abord quelques instants pour réfléchir parce que décrire Poudlard en quelques phrases relevait quasiment de la mission impossible surtout pour une fille de Moldus comme elle.

-Eh bien si je devais décrire Poudlard en un seul mot ce serait « époustouflant ». Rien que le château est impressionnant surtout pour une née-Moldue dans mon genre, les premières semaines entre les tableaux qui parlent et les escaliers qui bougent de leur plein gré tu ne sais pas trop où donner de la tête. Et la première fois que tu rentres dans un fantôme je te raconte pas l’impression ! Sinon, l’école est répartie en quatre maisons : Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle et Serdaigle où l’on est réparti à l’entrée selon notre caractère et comme leur nom l’indique elles permettent de se créer un nouveau chez soi loin de ses parents. D’ailleurs pour répondre à ta question, il y a effectivement un journal : « La Gazette de Poudlard » qui publie les informations importantes et surtout qui est une mine intarissable de potins.

Que de souvenirs ! Elle avait adoré lire les rumeurs concernant les derniers couples à la mode, surtout qu’elle en faisait souvent partie .

-Enfin, l’année dernière avec les Carrow au pouvoir et la bataille versu Tu-sais-qui à la fin de l’année, c’était pas la joie, si je peux me permettre un euphémisme ! Je suppose que vous n’aviez pas de problèmes de Mangemorts dans ton école ?

Après avoir posé cette question qui lui permettait également de s’enquérir de la nationalité de garçon presque à coup sûr de façon discrète, elle se perdit dans ses pensées, repensant à la bataille de Poudlard et à son horrible rencontre avec Greyback. Si la cicatrice que le loup-garou lui avait laissé en souvenir sur le bras était cachée sous un sort de dissimulation, les séquelles psychologiques refaisaient souvent surface lorsqu’un détail lui rappelait la dure réalité. Et encore elle pouvait s’estimer heureuse, si Hermione n’avait pas été là, elle aurait été réduite en chair à pâté ou pire aurait été transformé en loup-garou, or le professeur Lupin était un exemple suffisant de l’inconfort de cette situation. Et voilà la mention de son professeur décédé l’avait déprimée encore plus, bonjour l’ambiance !

Alors comme ça ce ******* de ***** de Mage Noir ne s’était pas contenté de vouloir dominer le monde magique anglais, il avait des visées mondiales. C’en était presque désespérant ce que les tarés dans son genre étaient répétitifs : le jour où l’un d’entre eux se contenterait de régner sur son petit bout de terre, là on aurait un original un VRAI ! Mais non ces messieurs n’en ont jamais assez, soyez certains que si un jour on découvre d’autres planètes habitées de par le vaste univers il se trouvera forcément un illuminé pour vouloir les ajouter à sa petite collection personnelle de territoires dominés. Enfin, ça ne servait à rien de s’attarder sur le problème puisque grâce à Harry, le Seigneur des Ténèbres était définitivement et pour de bon cette fois (pas de retour dans 10 ans en option ) hors de service. Lavande repoussa donc son humeur maussade dans le coin de son rachitique cerveau où elle enfermait à double tour toutes les pensées désagréables auxquelles elle refusait de faire face (du style : la mort de son lapin Binky en troisième année, l’achat de Diablesse par ses parents en quatrième , sa dispute avec Parv’ l’été de leur entrée en septième année concernant un garçon rencontré pendant les vacances par l’indienne et que Lav’ considérait idiot et bellâtre, le fait qu’elle semblait incapable d’avoir une relation longue durée sans la faire capoter d’une façon ou d’une autre et ainsi de suite) et se permit même un sourire devant l’enthousiasme contagieux de Tomas. Le rire de l’Allemand parvint à enlever le poids que la mention de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom avait fait peser sur ses épaules.

-Ah oui, je veux bien te croire que voir ces encapuchonnés de mes deux perdus sans leur maître tout puissant pour penser à leur place et obligés de finalement se cacher dans les jupons des Aurors pour ne pas se faire botter leur derrière de salauds sadiques par des gamins à peine sortis de l’enfance ça doit être un spectacle valant son pesant de Gallions !

Elle s’imagina alors la scène et un sourire des plus sadiques déforma son beau visage . Elle n’était pas normalement quelqu’un de vindicatif, elle avait bien quelques inimitiés de longue date (une certaine Lou Belacqua par exemple ) mais rien de bien sérieux, mais la simple mention des Mangemorts et de feu leur maître la mettait dans tous ses états : un mélange de peur et de rage s’emparait d’elle, en repensant à toutes les vies perdues inutilement à cause des délires mégalomaniaques et racistes d’un seul individu incapable d’accepter une enfance difficile ! Surtout que contrairement à l’impression que semblaient donner Celui-Qui-A-Survécu et ses deux inséparables acolytes, elle n’avait pas la possibilité d’appuyer sur un bouton et d’oublier toutes ses peurs. Elle se réveillait encore souvent en sueur après un cauchemar particulièrement réel de la Bataille de Poudlard : les cris, les sorts dans tous les sens, les ordres contradictoires, le regard malsain de Greyback semblant se délecter de sa peur et de sa douleur et puis soudain la sensation de tomber sans fin, avant le choc brutal avec le sol recouvert d’émeraudes ayant servi à compter les points des Verts et Argent dans une vie antérieure. Les dernières images qu’elle ait conservées après cela était celles du loup-garou repoussé par une force alors inconnue, plus tard identifiée comme un sort Grangerien et la silhouette du Professeur Trelawney s’approchant d’elle, figure familière et rassurante qui lui avait donné la sécurité suffisante pour perdre connaissance.

Mais une fois de plus, elle fut tirée de ses morbides pensées lorsque celles-ci commençaient à devenir vraiment trop insupportables. Cette fois-ci par l’arrivée d’un nouvel étudiant. Elle sursauta légèrement en entendant sa voix, trop empêtrée dans ses souvenirs mais se reprit rapidement et retrouvant ses bonnes manières se présenta :

-Hey, salut. Moi c’est Lavande Brown, je crois qu’on est dans la même filière il me semble t’avoir déjà croisé à plusieurs cours.

Elle désigna ensuite Tomas du doigt :

-Et le jeune homme qui me tient si gentiment compagnie c’est Tomas, me demande pas son nom de famille je le connais pas on vient tout juste de se rencontrer. Par contre je peux te dire qu’il est Allemand et en Filière Générale pour tenter de devenir le prochain prix Pulitzer. Et toi, on peut savoir comment tu t’appelles ?

Bon d’accord c’était un peu rentre-dedans comme entrée en matière, mais pour sa défense elle était encore un peu chamboulée par sa discussion avec Tomas. La preuve elle n’avait même pas pensé au fait que si les garçons étaient d’origine sorcière, ils risquaient probablement de ne même pas comprendre sa référence au fameux prix journalistique, à moins que cet oubli ne soit dû à son éternelle cruchitude !

La remarque de Tomas tira un nouveau sourire à Lavande, beaucoup plus sain que le précédent cette fois-ci. Elle espérait tout de même qu’aucun « pépin », comme disait Alan, au-delà de leurs très limitées connaissances d’étudiants de première année n’arriverait. Enfin, sauf si le surnom de la piscine cachait en réalité des surprises dangereuses, on pouvait décemment espérer que les trois étudiants étaient pour l’instant à l’abri de dangers immédiats. Quoique si un seul des deux garçons avait ne serait-ce qu’un peu de malchance, celle-ci combinée à la poisse de première catégorie de la brunette pouvait engendrer bien des catastrophes ! Mais ne parlons pas de malheur, paraît que ça attire les ennuis.

"Lavande Brown... ca me rappelle quelque chose... tu n'aurais pas par hasard étudié à une école de sorcellerie anglaise ? A Poudlard par exemple ?"

Euh c’était une blague cette question ou pas ? N’était-il pas évident qu’elle avait étudié à Poudlard ? Je veux dire quel sorcier ou sorcière d’origine anglaise, irlandaise, galloise ou encore écossaise n’avait-il pas fait ses études au château ? Ce n’est pas comme s’il y avait le choix entre plusieurs écoles non plus. Bon d’accord, il y avait des écoles à l’étranger, mais encore fallait-il pouvoir payer les déplacements, et puis Brown on fait difficilement plus anglais comme nom !

Vous aurez compris que la question d’Alan avait laissé Cruchinette quelque peu perplexe. Mais soudain ses deux neurones décidèrent de se réveiller pour un court laps de temps et une idée expliquant la possible origine de la phrase du garçon fit surface dans l’immensité du vide du cerveau de la demoiselle. Mais c’est bien sûr ! L’étudiant ne cherchait pas réellement à savoir si elle avait été à Poudlard, il cherchait simplement à se rappeler où il avait entendu son nom, après tout faisant partie de la promo Potterienne, ayant participé aux deux versions successives de l’AD et son nom étant apparu plus d’une fois à la page potins amoureux de la Gazette de Poudlard dont une fois parce qu’elle sortait avec le meilleur ami du Héros, elle avait eu droit à sa petite minute de gloire. Soudainement flattée, elle répondit avec un grand sourire :

-J’ai effectivement fait ma scolarité à Poudlard, à Gryffondor, tu sais la promo de Potter. D’ailleurs le fait que mon nom te dise quelque chose a sûrement un rapport avec mon idylle amoureuse avec Ron en cinquième année, tu sais le roux inséparable de Potter, le dernier mec Weasley. Enfin idylle c’est beaucoup dire, c’était avant que môsieur se rende compte qu’il préférait les intellos et qu’il se case avec Hermione et le pire dans l’histoire c’est que je peux même pas critiquer leur couple : ils vont parfaitement ensemble ç’en est déprimant !

Elle se permit un petit soupir exagérément exaspéré pour amuser la galerie. Et après qu’Alan eut fini de se présenter, elle reprit :

-Eh bah dis donc Tomas, je crois que je t’ai mis une sacrée pression ! Maintenant va falloir que tes écrits soient à la hauteur de la réputation que je viens de te créer. D’ailleurs t’as postulé pour le journal de l’université ?

Elle se dirigea ensuite de nouveau à Alan.

-Et sinon, tu étais dans quelle maison ? Je peux exclure d’office Serpentard, je connaissais tous ces crétins, mais je ne peux pas en dire autant des Aigles et des Blaireaux.

Blaireau ... Kaelir ... beau gosse ... libre ? Ouh la la très mauvaise association d’idées, il fallait s’arrêter tout de suite avant que son imagination débordante ne continue sur la mauvaise pente ! En même temps, depuis le cours de Potions où son ancien copain s’était livré à un strip-tease des plus agréables pour les yeux, elle ne pouvait s’empêcher de repenser souvent à l’ex-préfet. Après tout, c’était pas de sa faute, si elle était célibataire depuis sa rupture avec Ron et qu’elle avait des besoins !

Se concentrer sur les études, en voilà donc une drôle d’idée ! Le principe de la fac c’est qu’on peut en faire le moins possible et réussir quand même son année, non ? Bon d’accord pour l’instant sa méthode ne réussissait pas du tonnerre, elle avait passé plus d’un dimanche complet à rattraper le retard accumulé dans les différentes matières à force de glander et de sortir le soir en semaine, et ses notes pouvaient franchement se porter mieux, mais bon on peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre et le cul de la crémière en prime encore moins.

Ainsi, Tomas aurait certainement été un Serdaigle eut-il fait ses études à Poudlard, ce n’était pas l’impression que Lavande avait eu au début de leur conversation, mais sa volonté de devenir journaliste couplé à son désir d’apprendre semblait pointer dans la même direction, enfin ça ne servait à rien de se décarcasser à faire des suppositions pour quelque chose qu’elle ne saurait de toute façon jamais, vu qu’elle ne pouvait pas poser le Choixpeau sur la tête de l’Allemand. Et puis fallait qu’elle se reconcentre sur ce que disait Alan, après tout quand on pose une réponse, la moindre des politesses c’est d’en écouter la réponse.

Alan avait donc bien entendu parler d’elle, la CLASSE ! Il commença alors à parler de ses années d’études au château et le nom d’Ombrage apparut au milieu de sa tirade. Vipère, c’était presque insulter les Serpentards de parler ainsi d’une telle harpie. Le pire dans l’histoire c’est qu’elle avait un goût absolument A-TRO-CE ! Lavande n’avait rien contre le rose, au contraire c’était une couleur très féminine qu’elle appréciait tout particulièrement mais le crapaud du Ministère avait failli la rendre allergique à cette couleur, après tout trop de rose tue le rose ! Et puis quelqu’un qui idolâtre à ce point-là les chats c’est forcément quelqu’un de mal intentionné .

L’ancien Pouffy gagna donc son immédiate sympathie en se posant en ennemi invétéré de Miss Rose. Par contre elle ne comprit pas trop la question qu’il posa à Tomas (bah voui elle a pas remarqué la réaction du garçon, elle ), était-ce habituel entre mecs de parler de sujets aussi triviaux que la température de l’eau ? A moins qu’il ne désire éviter de plonger et découvrir que l’eau était froide ou bien trop chaude, oui c’était sûrement ça. Elle se proposa donc de le renseigner :

-L’eau est excellente, t’inquiètes pas c’est un vrai délice ! Sinon vu que t’étais chez les Noir et Bronze tu dois connaître Kaelir Gammach, non ?

Après tout le garçon avait été préfet puis préfet-en-chef. Elle se tourna alors vers Tomas pour l’inclure dans la conversation, histoire que l’étranger ne se sente pas exclu tandis qu’elle et Alan échangeait sur leur temps à Poudlard.

-C’est le vice-président du BDE, celui qui a décidé de faire un strip-tease pendant le cours de Potions.

Quoi, comment ça elle était obsédée, même pas vrai d’abord ! Pour la peine elle allait même changer de sujet, après tout c’était juste de la curiosité qui l’avait poussée à questionner Alan, s’il n’avait pas dit être un ex-Blaireau, elle n’aurait rien dit .

-Et sinon, vos premières impressions concernant l’UMA ? Un prof que vous adorez ? Une matière que vous détestez ? Quelqu’un qui vous a tapé dans l’œil ? N’importe quoi de spécial ?

[HJ : Tout d’abord Tomas, je tiens à répondre à ta question. Il est évident que si par le plus grands des hasards, tu venais à perdre ton maillot c’est LE détail dont ma Lavounette d’amour se souviendra jusqu’à sa mort.
By the way, étant donné la profondeur des sentiments de la demoiselle, qui en gros sort avec n’importe quel garçon qui le lui demande et qu’elle trouve à peu près potable (un jour je la ferais grandir c’est promis, mais pas trop sinon c’est pas drôle ), si jamais tu veux que Tomas tente sa chance avec elle, on peut jouer ça]

Ouh la la, à l’écoute des réponses des deux garçons, elle ne pouvait que se féliciter d’avoir évité de s’inscrire en cours d’Etude des Moldus. Il semblait bien que foldingue Murray n’avait pas volé sa réputation. Elle n’avait de toute façon jamais compris ce qui poussait des enfants de Moldus et même les Sang-Mêlés à assister à ce cours : non seulement le prof était un taré notoire mais en plus ils savaient déjà tout ! La théorie d’Hermione apparemment relayée par Alan et Tomas en ce cas précis qui voulait qu’ils s’intéressent au regard porté par les Sorciers sur le monde des Moldus la laissait également sceptique : les premiers cours ça devait être drôle de voir les enfants de sorciers tenter en vain de comprendre le fonctionnement d’un ordinateur, mais au bout de quelques semaines tout le fun avait disparu alors que les devoirs eux étaient toujours présents ! Enfin, pas la peine de froisser les deux garçons en exprimant à haute voix ses opinions, après tout un point positif était tout de même la possibilité d’avoir des bonnes notes sans se tuer au travail .

Par contre leur goût prononcé des potions la laissait définitivement perplexe. Comment pouvait-on honnêtement aimer mélanger de la bile de tatou avec des bouts d’ongle de troll ? Tomas à la limite, elle pouvait comprendre, son professeur avait pu lui donner le goût du travail mais Alan ? Comment avait-il supporté le cours de Rogue durant toutes ces années ? Personnellement, elle avait un souvenir effrayant de son tout premier cours où l’ancien directeur des Vipères, mis à part déverser tout son venin contre le pauvre Harry, avait décidé de traumatiser les nouveaux étudiants. Et puis même lorsqu’elle avait eu Slughorn pour ses dernières années, son aversion pour les ingrédients répugnants qu’il fallait utiliser n’avait pas pour autant disparu. Heureusement que cette année, les potions de soin n’exigeaient pour l’instant aucun ingrédient particulièrement vomitif, elle ne pouvait que prier pour que cela continue.

-Et bah dis donc, vous êtes faits pour vous entendre ! Moi franchement les Potions c’est pas mon truc, les queues de rat moins j’en voie, mieux je me porte. Et l’Etude des Moldus, à vrai dire je suis pas inscrite, j’avais pas envie de me surcharger de cours qui ne m’intéressent pas outre mesure. Par contre, Alan, tu titilles ma curiosité j’aimerais bien voir tes dessins un de ces quatre.

Elle s’apprêtait ensuite à essayer d’en savoir un peu plus sur la réponse cryptique de Tomas, concernant une fille qui apparemment lui plairait (d'ailleurs c’était elle ou les deux mecs communiquaient dans un langage qui lui était incompréhensible, elle aurait juré qu’Alan avait compris lui ), lorsqu’un évènement imprévu arriva : elle fut soudainement complètement éclaboussée.

-Ahhhhhhhhhhh !!!!!!!!! Que ... quoi ... qu’est-ce que c’est ? Ya un monstre dans la piscine ? C’est pour ça qu’elle est nommée « magique » ? Je savais bien que j’aurais pas dû laisser ma baguette dans le vestiaire !

Elle jeta des regards méfiants à droite et à gauche avant d' apercevoir Alan réapparaître à la surface de l’eau et revenir tranquillement vers eux, un grand sourire plaqué sur le visage [HJ : je me permets de rajouter ce petit détail qui me semble crédible mais si ça ne te plaît pas, préviens moi et je l’enlèverais] et elle réalisa progressivement ce qui venait d’arriver. La honte de son comportement totalement puéril devant deux personnes qu’elle venait à peine de rencontrer, qui plus est du sexe opposé, empourpra violemment ses joues, accordant celles-ci avec la couleur de sa serviette .

Mortifiée était le mot juste pour définir l’état dans lequel se trouvait Lavande après sa réaction bien loin du fameux courage des Gryffons. Son cerveau s’était bloqué au moment où elle avait compris qu’elle venait de faire une démonstration de la fille idiote dans toute sa splendeur. C’était après ce genre d’actions qu’elle était bien obligée d’admettre que son surnom poudlardien, bien qu’elle le détestât profondément, lui allait comme un gant. Quelle personne aurait d’abord pensé être attaquée par un monstre sous-marin dans une piscine plutôt que d’imaginer qu’il s’agissait d’une banale farce ? Une cruche bien évidemment, et une de première catégorie qui plus est ! Elle pouvait être sûre que les garçons allaient raconter l’incident sur tout le campus et que le lendemain des regards moqueurs la suivraient dans le couloir, comme dans ses pires moments à Poudlard. Et évidemment pas de Parvati en vue pour lui remonter le moral en lui proposant une bonne séance de papotages entre filles, non mais vraiment pourquoi n’avait-elle pas plus guerroyé contre sa mère lorsque cette dernière l’avait forcé à s’inscrire à l’université ?

La demoiselle était totalement immergée dans ses délires de persécution lorsque la voix amicale d’Alan retentit à ses oreilles :

- "Aha ! Désolé mais c'était bien trop tentant, faut pas m'en vouloir, je ne sais pas résister devant une telle tentation ! Tu devrais voir ta tête, Lavande ! Désolé si je t'ai fais peur, je voulais seulement plaisanter un peu !"

Le garçon avait l’air de trouver la situation vraiment hilarante, mais il était clair qu’il n’y avait aucune malice dans ses propos ; il avait juste voulu s’amuser un peu, certes aux dépens de ces petits camarades mais ce n’était vraiment pas méchant. Lavande se détendit donc, pas de risque que sa petite crise d’hystérie fasse la une de "La plume sagace" le lendemain. Elle sourit même à l’ex Pouffy pour lui faire comprendre qu’il n’y avait rien à se faire pardonner et qu’elle avait juste réagi de façon excessive non sans rire .

Elle entreprit ensuite de se sécher de nouveau, histoire de ne pas attraper froid, vu qu’un coup d’œil à travers la baie vitrée lui indiqua que la tempête faisait toujours rage au dehors. Elle s’attarda alors un peu à regarder le déchaînement des éléments, tandis que les garçons échangeaient des messes basses sans qu’elle s’en rende vraiment compte. Mais elle revint bientôt sur terre et faillit se sentir vexée d’être ainsi exclue de leur discussion. Elle lança donc, avec une ironie non dissimulée :

-Vous savez les garçons, si vous désirez plus d’intimité je peux vous laisser tous les deux, je suis très ouverte d’esprit .

Quel meilleur moyen d’attirer l’attention de deux mecs que de les titiller sur leur virilité ? Elle leur adressa donc son plus beau sourire narquois et fit mine de se lever pour se diriger vers les vestiaires. Si après ça, ils ne réagissaient pas, elle abandonnait définitivement toute tentative de comprendre la psyché masculine !