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 Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyMar 14 Déc - 20:20:16

Ce type se foutait vraiment de sa gueule. La transaction était fixée depuis trois semaines, la marchandise serait prête assurait-il, or un courrier était arrivé ce matin pour annuler le contrat. Un hibou déplumé s’était effondré devant lui à la table des Serpentard en reversant deux tasses de thé et un pichet de jus d’orange. Il avait pesté sur le volatile qui n’avait rien demandé, et confié le sort de la misérable bête à un garçon de quatrième année qui l’avait envoyé valser en riant sur les dalles de la Grande Salle, sous le regard choqué des autres maisons. La matinée commençait bien. Elle se poursuivait par une sortie à Pré-au-Lard à l’intérêt très limité puisque son indic’ n’y serait pas et que James avait décliné son invitation en arguant que les vacances étaient dans une semaine. Oui, et alors ? Une semaine à Poudlard sans lui c’était désespérément long. En additionnant les jours qui les séparaient de leur dernier week-end ensemble – obtenu grâce à une petite fugue de rien du tout – il en arriverait à quatre semaines de manque. Et même si le jeune homme lui avait expliqué qu’il avait un empêchement, Isaac ne pouvait s’empêcher de se monter des scènes qui lui torturaient l’âme. La mauvaise nouvelle du petit-déjeuner confirmait, semblait-il, ses tristes pensées. Le destin empêche parfois la réalisation d’aberrations. Il serait idiot de dépenser une fortune pour un amour sur le déclin. Son humeur sinistre lui faisait passer définitivement l’envie de profiter du petit village sorcier illuminé pour les fêtes. Il ne lui restait plus qu’à broyer du noir en salle commune ; c’était une discipline qu’il maîtrisait très bien depuis quelques temps. Or, Megan s’était préparée pour la sortie et s’étonnait de son retrait soudain. Il lui avait promis de faire les boutiques après son « rendez-vous mystère ». Quelle idée ! La Serpentard n’avait pas assez d’amis de confiance pour tolérer qu’il lui fasse faux bond. Il était finalement obligé de s’amuser, de lui prendre le bras comme à une bonne copine et de suivre les petits groupes d’élèves sous les flocons de neige.

- Les magasins sont tellement bondés que j’ai des envies de meurtre rien qu’à regarder les vitrines, c’est quoi cette manie de se ruer Systématiquement au même endroit au même moment ?
Lança-t-il de vive voix en posant un regard méprisant sur la file d’attente naissante devant la boutique d’Honeydukes. Tout le monde faisait ses courses de fin d’année. Une frénésie d’achat compulsif frappait tous les étudiants et, à moins de se perdre chez l’antiquaire du coin, il était difficile de trouver un lieu tranquille. Les Trois Balais semblaient plus bondés que jamais. Un panneau indiquait à l’entrée que les élèves avaient droit à un verre de vin chaud gratuit à partir de seize heure, quoi de plus attrayant pour des gamins frigorifiés et avides d’alcool. En attendant, Mademoiselle Rosemettra offrait des plats de scones faits maison pour les plus gourmands. L’ambiance était à la fête, aux excès, et ça le déprimait. Il ne supportait décidément plus la foule.

Mais, pour en revenir au « type qui se foutait de sa gueule », il lui semblait reconnaître sa silhouette voutée enchevêtrée de haillons dans une ruelle qui menait à la Tête de Sanglier. Ce sorcier miteux rasait les murs pour aller se saouler dans la taverne la plus mal famée du village. Il fronça les sourcils, lâcha le bras de Megan et sortit sa baguette.


- Attend moi deux minutes, j’ai un truc à régler…


Il s’engouffra entre les maisons tordues en bousculant un groupe de Serdaigle au passage et fit reculer sans difficultés le poivrot contre un mur couvert de taggs et d’affiches en lambeaux. Malgré son âge avancé, ce petit homme au regard morne semblait terrorisé. Il n’essaya même pas de se défendre et louchait avec inquiétude sur la baguette que le Serpentard avait pointée entre ses yeux. Dire que ce déchet s’était vanté de faire parti de l’Ordre du Phénix. Il avait eu du mal à le croire au début, mais le nom de Fletcher figurait bien sur la liste. Malheureusement, ce type n’était qu’un cas désespéré, un lâche qui avait la magouille dans le sang et qui dépensait tout ce qu’il gagnait en boisson. Ça lui faisait mal de nourrir un tel cassos. Enfin, il n’en était pas là. Apparemment, Fletcher lui avait menti sur la marchandise et avait rencontré plus de complications que prévu…
Il était tombé sur l’homme à la fin des vacances en furetant dans l’allée des embrumes au moment où il essayait d’attirer l’attention des passants sur une relique infiniment rare qui aurait, prétendait-il, appartenu à un grand sorcier persan. Isaac ne l’avait pas raté, sa camelote était kabyle, moins classe tout de suite, et ce n’était certainement pas aussi puissant qu’il le prétendait. L’intérêt d’identifier une arnaque était la possibilité de négocier ensuite pour qu’elle ne soit pas dénoncée. L’étrange personnage lui avait affirmé qu’il était sur un coup beaucoup plus gros, il avait des contacts, il était capable de mettre la main sur des objets très précieux, il prétendait même avoir trouvé un jour une relique authentique de Salazar Serpentard. C’est cela oui. Au départ, Isaac avait pris son contact pour s’amuser un peu. Il voulait mettre Fletcher à l’épreuve en lui réclamant des artefacts d’une rareté extrême. Cependant, ses réflexions à propos des fêtes de fin d’année l’avaient incité à lui proposer une mission beaucoup plus sérieuse, et il était prêt à payer gros. Visiblement, Fletcher, alléché par la somme, lui avait promis monts et merveilles sans mesurer la difficulté de l’épreuve. Les baguettes magiques les plus recherchées par les collectionneurs ne se trouvaient pas à tous les coins de rue et les obtenir impliquait quelques risques que le poivrot n’était pas prêt à prendre.
D’une main tremblante, Fletcher lui présenta un autre objet, une pièce très rare, disait-il, bien plus convoité qu’une simple baguette, il était même prêt à la lui céder pour une somme beaucoup moins élevée que celle prévue. L’amulette qu’il lui tendait était en effet de très bonne qualité. Mais à quoi servait-elle ? Le sorcier hésita et bredouilla qu’il n’en savait rien. Ce truc était maudit, à tous les coups. Isaac le rangea dans sa poche en haussant les épaules. Un maléfice cuisant bien placé dissuada le clodo de récupérer son bien. Il le garderait tant qu’il ne lui aurait pas procuré ce qu’il voulait. Dans ce cas, le prix serait révisé et il récupèrerait son amulette, dans l’autre, il pouvait retourner vendre ses artefact orientaux en toc sur le Chemin de Traverse.

La scène s’était déroulée à quelques pas de la foule, dans une ruelle peu fréquentée où personne ne s’aventurait : il n’y avait pas de magasins. Les badauds passaient sans les voir. L’allure misérable de son interlocuteur laissait juste à penser qu’un Serpentard s’amusait à malmener un sdf, rien de bien étonnant en somme. Repoussant Fletcher d’un mouvement excédé, Isaac conclût cette charmante entrevue par ces quelques mots :

- Tu as quinze jours. Mais je retirerai cinquante gallions à la somme ajoutée par journée manquée. A partir de la semaine prochaine, tu pourras soustraire cent gallions de plus… par jour.

Ce marché fit forte impression. Pas besoin d’être un champion en arithmétique pour comprendre que la vente surévaluée perdrait tout son bénéfice en moins d’une semaine et serait réduite à néant dès la deuxième. Le pauvre homme multiplia donc ses promesses de succès et transplana sans demander son reste. Cet imprévu avait ses avantages. Isaac était à peu près assuré de payer la marchandise moins chère. Il s’en retourna vers Megan, un vague sourire aux lèvres. Connaissait-elle ce type ? Dans le doute, il expliqua sur un ton léger :

- R.A.S, ce clodo me doit de l’argent…


L’affirmation n’était pas tout à fait fausse. Il préférait éviter de préciser l’objet de cet échange, même s’il n’avait rien de fondamental à cacher. La baguette n’était même pas pour lui, il voulait l’offrir et s’en serait d’ailleurs très bien passé si son indic’ n’avait pas fait l’erreur de lui promettre une livraison rapide. Il lui avait donné de faux-espoirs. Et il devait reconnaître que jouer les clients exigeants avec un pilleur aussi timoré était vraiment très amusant. Au lieu de l’énerver, cet interlude l’avait mis de bonne humeur. Les joies d’un Serpentard sont insaisissables… Il reprit le bras de la jeune fille et pris un chemin un peu moins fréquenté.


- J’ai au moins cinq idées de cadeau à trouver et je n’en ai presque aucune. J’ai l’impression que plus tu connais la personne, pire c’est. D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi les sorciers s’acharnent à fêter ce truc…


Oui, il aimait se plaindre pour la forme. Il aurait aussi pu prendre le judaïsme comme prétexte et s’abstenir d’offrir des cadeaux en expliquant que cette tradition mercantile s’était beaucoup moins développée pour hanoucca mais, au fond, c’était le seul moment où il pouvait témoigner ce genre d’attention à ses proches et aux personnes qu’il appréciait. Il avait vu l’année passé à quel point ce genre de choses étaient importantes. Des camarades avaient pensé à lui, et ils étaient plus nombreux qu’il ne le soupçonnait.
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  • Megan Swann
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyMer 15 Déc - 21:48:51


- Ils n'ont pas de maison tous ces paumés ?

Megan observait la masse importante de sorciers qui déambulaient dans le village en ce samedi hivernal, désespérée. C'est qu'elle était venue pour faire ses achats rapidement, mais à en juger par le peuple présent, c'était peine perdue de s'imaginer rentrer avant cinq ou six heures au château.

Les quelques flocons blancs qui venaient s'abattre délicatement sur ses cheveux, suffirent à l'agacer, et Megan grelottait déjà, alors qu'ils venaient juste d'arriver. Emmitouflée dans un long manteau sombre, cachée sous un bonnet et une écharpe rayée aux couleurs de sa maison, il était difficile de reconnaître Megan, pourtant, malgré tout, ses dents claquaient entre elles. Ses lèvres avaient viré au violet, tandis que son nez était devenu écarlate, bientôt la jeune fille serait parfaitement assortie aux guirlandes multicolores, accrochées le long des façades, des maisonnettes du village. Elle détestait la neige, tout autant que cette foule envahissante qui grouillait comme des parasites autour de Isaac et elle, se bousculant entre eux pour être le premier à acheter tel article. C'était assez pitoyable, mais la troisième année n'osa pas penser à voix haute, puisque de toute évidence, elle n'était pas le modèle à suivre aujourd'hui, s'étant tout comme les autres précipitée à la première occasion à Pré-au-Lard. Elle était tout de même fière d'elle, puisqu'elle avait réussi à tirer son camarade avec elle, imitant presque une véritable scène de ménage au beau milieu de la salle commune; les mains sur les hanches comme une vieille harpie, les sourcils froncés, et le regard glacial. Et puis, il lui avait promit, il n'avait pas le droit de se désister de la sorte, elle n'avait pas la moindre envie de se retrouver seule à arpenter les rues comme une marginale de la société.

La vipère jeta un coup d'œil vers une vitrine bondée, sur laquelle Isaac venait de lancer une réplique, tout à fait digne de lui, et de son exaspération. Elle leva les yeux au ciel, esquissant un sourire en coin moqueur, alors que son compagnon toisait avec mépris les sorciers affolés qui s'agitaient comme des puces dans ces boutiques miniatures qui semblaient vouloir exploser. Il fallait dire que le nombre maximum de clients autorisés à entrer était largement dépassé, et Megan se demanda même où bien tous ces gens pouvaient bien s'entasser à l'intérieur. Les deux amis continuèrent leur chemin, jusqu'à ce que Isaac stoppe leur marche, attiré par un vieux débris à l'allure pitoyable, dont le crâne dégarni et sale donnait la nausée à la gamine. Elle se contenta d'un rictus dégouté lorsque l'ancien préfet la planta au milieu de l'allée, pour aller à l'encontre de cet homme, qu'il lui semblait d'ailleurs avoir déjà vu quelque part. Certainement dans les rues de Londres, accroupi dans un carton, les mains en avant, mendiant pour se nourrir, c'était là, la seule solution possible qui lui venait à l'esprit. Megan patienta donc, quelques minutes, les bras croisés, tremblante de tout son corps, avec l'étrange envie d'étrangler Isaac. Cependant, celui-ci revint assez tôt pour s'éviter les protestations de sa cadette, il lui répondit aussitôt, anticipant une éventuelle question que ce clochard lui devait de l'argent. La brune se demanda un instant ce qu'il prenait à son confrère de marchander avec un type comme ça, il n'était pas à l'abri d'une trahison, mais elle se retint d'une remarque, préférant continuer leur toute, le bras entrelacé avec celui du jeune homme.

Le cinquième année lui avoua qu'il n'avait aucune idée pour les cadeaux qu'il avait à faire, et Megan haussa les épaules, réfléchissant soudain, pour l'aider. Elle n'avait même pas d'idée précise pour son cousin, alors bon... Toutefois, elle se risqua à lui proposer :


- Tu devrais plutôt essayer sur le chemin de traverse, non ?

Une brise d'air se leva, griffant la peau partiellement découverte de la jeune fille, elle était frigorifiée, et s'était collée davantage à Isaac. Quelle idée de sortir avec cet temps de goule ? Elle se maudissait intérieurement, finalement, elle aurait mieux fait de rester au chaud à Poudlard. Comme quoi, les conseils du serpentard n'était pas si mauvais. Elle posa alternativement son regard sur deux pubs, puis en lança un suppliant vers le jeune homme, c'est qu'elle allait tomber malade, et être enrhumée pendant les vacances, ce n'était pas vraiment la joie.

- Bon allez on rentre quelque part, je veux pas chopper une pneumonie moi. Si je suis malade à cause de ton clochard chauve, je te préviens, c'est toi qui t'occuperas de mon bon rétablissement.

Et autant dire que Isaac regretterait bien vite. Quand la jeune fille était malade, elle était encore plus agaçante et chiante qu'à l'habitude; il lui fallait des mouchoirs, elle exigeait des boissons chaudes, elle refusait fermement de mettre un orteil au dehors de son lit, et puis elle était très très pénible. La menace bien que taquine, était à prendre au sérieux, et si l'ancien préfet ne souhaitait pas supporter les reniflements incessants de sa comparse, il lui valait mieux l'emmener dans un lieu chaud, et vite. Elle souriait derrière son écharpe, rien qu'à l'idée d'exaspérer son ami toute la semaine.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyVen 7 Jan - 0:15:49

Le bon ami qu’il venait d’arrêter n’avait rien de très fréquentable et il sentait bien que Megan brûlait de le lui faire remarquer. De près ou de loin, cette alliance était incompréhensible. Le poivrot miteux avait tout d’un charlatan. Un bon stratège ne frayait pas avec ces escrocs. Ils étaient identifiés d’un regard, évincés d’un coup de pied négligeant. Mais Isaac ne s’était pas donné la peine de se constituer un réseau de contacts au sein même de la pègre. Sa recherche était exceptionnelle, il avait pris ce qu’il avait trouvé, une fripouille de bas étage facilement impressionnable. Si la marchandise n’arrivait pas à temps, il serait toujours possible de trouver un autre cadeau de Noël à James, quelque chose un peu plus légal et moins original. En attendant, il était à peu près certain d’éviter les ennuis. Ce type était bien trop lâche pour fréquenter de près les groupes criminels aux méthodes radicales. Par conséquent, il ne s’engageait pas dans un trafic qui pourrait nuire à sa vie et pouvait prononcer sans craintes toutes les menaces qui lui plairaient. Fletcher n’essaierait pas de se venger, ce n’était pas dans son intérêt. Refiler sa came à un adolescent de quinze ans et l’embarquer dans des transactions suspectes, ça faisait plutôt mauvais genre face à un tribunal. Il adressa un sourire insolent à Megan, comme pour lui assurer qu’il savait très bien ce qu’il faisait et qu’il était inutile de se justifier. La jeune fille ne lui posa aucune question, et ils poursuivirent leur marche sans but à travers les flocons.

Megan s’était resserrée contre lui en grelottant. Il passa un bras autour de sa taille pour la réchauffer en se demandant cependant comment elle pouvait éprouver le froid sous toutes ces couches de vêtements. A côté d’elle, il semblait presque en tenue d’été. Sa cape légère, plus ornementale qu’autre chose, s’ouvrait sur une veste cintrée coupée sur ses hanches. Il n’avait pas de bonnet et son écharpe aux couleurs de Serpentard pendait à moitié sur son épaule. Toutes les couches avec lesquelles on s’attifait en décembre manquaient de style, et puis, il ne fallait pas exagérer, il ne faisait pas si froid. Tout le problème venait du vent mordant qui giflait parfois son visage. Il essaya de se distraire en lançant le sujet sensible des cadeaux. Cette année, il avait envie de s’appliquer, de remercier toutes les personnes qui avaient permis de rendre le calvaire Carrow un peu moins pénible, même si le retour à la normal les avait renvoyés chacun dans leurs maison et qu’il n’avait pas fait l’effort de les retrouver, une petite attention s’imposait. Ensuite, il pourrait sans doute les oublier sans remords. Il ne pensait pas qu’une amitié réelle avec Fred, Ciel ou William puisse exister un jour. D’une manière générale, il n’arrivait plus vraiment à s’entendre avec les jeunes de son âge. Les relations adolescentes lui semblaient trop superficielles pour survivre au temps. Il préférait rencontrer des adultes. Megan n’était qu’une exception. Cependant, il ne pouvait répondre de la force de cette amitié. Sa comparse n’avait que treize ans, elle avait encore le temps d’évoluer.


- Oui, mais ça va être la même galère au Chemin de Traverse
, répondit-il en soupirant, la direction devrait organiser des sorties là-bas avant la période critique des fêtes… Et le plus scandaleux dans tout ça, c’est qu’on nous enferme dans le château juste avant l’ouverture des soldes de janvier !

Il fit un clin d’œil à sa compagne pour souligner l’ironie de ses plaintes. Jouer les pimbêches l’amusait. Au fond, il se fichait bien des soldes, les vêtements qui lui plaisaient n’étaient jamais bradés, et il avait assez d’argent pour laisser l’assaut des boutiques aux prolétaires. Qu’irait-il faire au milieu d’individus qui ne se sentaient pas de joie à l’idée d’économiser vingt livres sur un pull mal coupé et à moitié déformé ? Mais ils n’allaient pas parler chiffons toute la journée. Lassée du temps, Megan le suppliait de lui trouver un refuge au plus vite sous peine de lui imposer le rôle d’infirmer toute une semaine. A en voir son regard pétillant, l’idée de jouer les malades insupportables avec lui était très séduisante… Il roula des yeux. Finalement, la jeune fille avait trouvé le moyen de lui reprocher sa petite conversation avec le clochard. Un petit rire narquois lui échappa.

- Une pneumonie dis-tu ? Vu l’état du type que je viens d’approcher, c’est la peste noire qui te guette si tu continues de t’accrocher à moi ! Ou peut-être la lèpre, il parait que les gens qui en sont atteint sont très contagieux. Tu voudras bien partager ta maladie avec moi n’est-ce pas ?

Il se pencha sur Megan pour déposer un baiser sur sa joue sans lui laisser le temps de réagir. La bonne humeur lui revenait et il était potentiellement insupportable dans ces moments-là. Cependant, il stoppa net ses taquineries en relevant les yeux. Le groupe d’élèves qui les devançait venait de se disperser et un visage bien connu apparut à quelques pas de lui. Son cœur rata un battement. Il lâcha la troisième année et la stupéfaction de son visage fut vite remplacée par un sourire rayonnant. Quelle heureuse rencontre ! Oubliant complètement les règles élémentaires de prudence, il suivit l’élan instantané de sa poitrine, la montée d’adrénaline soudaine et se jeta dans les bras du jeune homme en s’exclamant :


- Oooh ! Tu es venu !


James ne lui avait pas fait faux bond et la joie de cette surprise était aussi vive que la déception qui l’avait précédée. Il enlaça son homme avec force en caressant doucement son dos. La présence de Megan s’était complètement effacée de son esprit. Il restait sous le coup de l’émotion, ses pensées s’en allaient désormais vers tous les nouveaux possibles que l’arrivée de James lui ouvrait.


- Je ne t’attendais plus
, souffla-t-il, j’avais prévu de passer la journée avec une amie, mais j’ai bien failli rester au château tu sais…

Il était prêt à l’embrasser lorsque le mot « amie » heurta sa conscience. Megan était toujours là. Il ne lui avait encore jamais parlé de sa vie amoureuse et elle risquait de très mal prendre ce nouvel abandon. En même temps, il ne voyait pas très bien comment lui présenter la situation. Il relâcha son étreinte, et se retourna vers la Serpentard en accrochant machinalement le bout de ses doigts à ceux de James. Que dire ? Son attitude le gênait soudain et les mots ne venaient pas.



Dernière édition par Isaac Deniel le Dim 9 Jan - 21:19:00, édité 2 fois
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  • Megan Swann
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyVen 7 Jan - 19:23:50


Immédiatement, Isaac avait entouré sa taille de son bras pour la réchauffer, et les deux élèves continuèrent leur chemin, lentement, entrelacés comme le seraient deux bons amis qui promènent. Etait-ce ce qu'ils étaient devenus ? De bons amis ? De son point de vue, Megan en doutait encore, et même s'ils restaient ensemble depuis le début de l'année, cette amitié ne lui avait en rien prouvé un éventuel avenir. Ils étaient, comme la plupart des adolescents, des camarades d'un jour, riant et s'amusant, sans vraiment prendre le temps de s'apprécier. La brune ne pouvait pas miser sur le futur de cette relation pour le moins étrange, qui était fondée sur des taquineries en tout genre, et sur des accords mutuels de point de vue. Elle n'aurait su dire si ils seraient toujours amis dans deux ans, mais aussi étrange que cela aurait pu paraître, elle l'espérait. Malgré tout, même si elle aimait beaucoup son comparse, elle ne se sentait pas de faire de lui une oreille attentive pour tous ses problèmes, et d'ailleurs, elle ne pensait pas qu'un jour, elle ne réussisse à se confier à quelqu'un. La confiance était une chose à travailler avec précaution, et pour le moment, elle ne se sentait pas capable de faire de Isaac une personne de grande confiance. Après tout, n'était-il pas un né moldu persécuté durant l'année passée, à cause des sang pur comme elle ? Rien ne lui assurer qu'il ne retournerait pas sa veste, pour lui faire une crasse, et retourner rire de bon coeur avec ses semblables. Finalement, n'était-ce pas ce qu'il avait fait avec les Poufsouffle à la bibliothèque à la rentrée ?

La vipère s'écarta quelque peu de l'étreinte du cinquième année, soudain, gênée par ses propres pensées. Le brun lui répondit, et l'éloigna de ses réflexions, en affichant sa bonne humeur du jour, ironisant à tout va, et lui lançant un clin d'oeil complice, auquel elle répondit par un sourire en coin.

- Pff, je ne comprendrais jamais cette manie de faire les soldes, il n'y a que des trucs moches à chaque fois. Ce doit être la satisfaction d'acheter pour pas cher.


Elle laissa un sourire moqueur vaguer sur ses lèvres, tandis qu'elle se demandait bien si un jour elle comprendrait la mentalité du bas peuple, qui se complaisait dans sa misère, et vivait pleinement heureux dans une vie dépourvue de tout luxe et faite de privations en tout genre. Comment était-il possible d'accepter un sort aussi misérable, tout en continuant de rire ? Vivre en surveillant sans cesse son maigre budget, se priver pour se payer un week end en vacances, économiser toute une année pour faire les soldes, c'était donc ça leur vie ? Megan ne se sentait pas capable de vivre un jour de la sorte, et savait pertinemment qu'elle ne serait jamais une vulgaire ouvrière de bas étage, vivant de sa malheureuse paye du mois. Ses lèvres se tordirent en un rictus dégouté lorsque Isaac déposa un baiser sur sa joue, plus révulsée par l'éventualité que les propos du garçon au sujet de la maladie contagieuse soit exacte, que par le geste en lui même. Toutefois, elle leva les yeux au ciel, l'air mi amusé mi exaspéré, car contrairement à la plupart des gens, son camarade était encore plus chiant lorsqu'il était de bonne humeur que l'inverse.

Elle ouvrit la bouche pour lui répondre, mais une nouvelle fois, le serpentard l'a laissa, et se précipita sur un jeune homme, sur qui il sauta sans aucune tenue, tout en l'enlaçant un peu trop fort pour que ce soit seulement amicale. Lorsqu'il s'écarta, pour la regarder, la main dans celle de l'homme, Megan écarquilla les yeux, et retint une exclamation de grande surprise, alors que son coeur avait raté un battement. Elle ne parvint pas à parler tout de suite, et elle resta un moment, sans s'en rendre compte, la bouche bée, immobile, paralysée par un état de choc. Peu à peu, elle essaya de rassembler des mots dans son esprit, pour faire une phrase, et finit par lâcher :

- James ?

Autant dire, qu'elle n'avait rien trouvé d'autre pour exprimer sa surprise. Ce n'était pas le fait de surprendre son ami avec un homme, puisque l'orientation sexuelle de Isaac Deniel n'était pas un secret, et encore moins pour elle, qui l'avait connu lorsqu'il sortait encore avec son ancien meilleur ami, mais, James Kirkby avec Isaac, c'était assez surprenant. Elle resta totalement au dépourvue, elle avait sans doute raté un train. James, le filleul de Xenophius avec un adolescent de quinze ans, et qui plus est, son ami ? Si elle ne l'avait vu tel qu'elle le voyait, elle ne l'aurait jamais cru. Pourtant, mise ainsi devant la vérité, elle se sentait complètement bête, et avait beaucoup de mal à digérer la charmante nouvelle.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyDim 9 Jan - 15:52:37

“Tu n'imagines pas à quel point Poudlard est ennuyeux...”
Mais si, banane. J'y ai passé sept ans moi aussi, sous l'étroite surveillance de mes frères, sans fuguer une seule fois. J'ai connu les interminables dimanches de pensionnat d'un adolescent sans beaucoup d'amis, les coups d'oeil jetés vers le ciel bleu, et le quotidien seulement fait de devoirs. Et j'ai survécu.

James froissa la lettre qu'il avait commencée à écrire à Isaac, jeta la boule de papier au feu, et se leva. Pas la peine de lui écrire ; puisque le Serpentard s'ennuyait tellement à Poudlard, une petite surprise ne lui ferait pas de mal. Ollivander avait chargé son apprenti de faire une course le lendemain, samedi, à Pré-au-Lard, et l'avait dispensé de revenir à la boutique une fois la livraison effectuée ; un élan de générosité qui arrivait de temps en temps au vieil artisan, dans ses bons jours, lorsqu'il souhaitait récompenser de quelque façon son employé. De fait, ces temps derniers, James avait largement pris en charge la marche de la boutique, alors que son patron était terrassé par l'une de ces crises de douleurs, souvenir de son passage chez les Lestrange ; il avait, de son mieux, avancé le travail, servi les clients en se conformant aux indications données par un Ollivander immobilisé dans un fauteuil ; il n'avait pas ménagé sa peine, et le patron, remis sur pied, avait jugé que cela valait bien un petit geste. Pas une augmentation, non, quand même, mais deux journées de congé, ça oui...

Restait à voir quoi faire de ce samedi. James avait refusé de se rendre à Pré-au-Lard comme Isaac le lui avait demandé avec insistance ; il avait essayé d'expliquer qu'il travaillait, mais ce n'était pas un motif valable, semblait-il, pour un garçon en train de périr d'ennui au collège. Il avait encore envoyé deux lettres pour essayer d'attendrir James, en vain ; un peu agacé, il avait fini par répondre un “JE TE DIS QUE JE TRAVAILLE” furieux, et lui avait conseillé de travailler ses BUSE s'il s'ennuyait tant. C'était mesquin, mais à force, il ne savait plus quoi dire. Nul doute que le garçon avait mal pris cette ultime missive, car il n'avait plus donné signe de vie.

Et voilà que non, finalement, il ne travaillait pas... Si Isaac apprenait qu'il avait eu une journée de congé et qu'il n'avait même pas pris la peine de l'en informer, ce serait parti pour une scène mémorable. Le vendredi soir, donc, James avait entrepris d'écrire à Isaac – mais, la fatigue et la flemme aidant, il avait préféré lui faire la surprise, en espérant que la neige ne le décourage pas de sortir.

La livraison demandée par Ollivander fut pliée en vingt minutes, café compris, et l'apprenti regagna la rue principale du village en relevant le col de sa veste – une veste moldue, de grande marque, achetée sur les conseils d'Isaac. Le garçon avait raison ; c'était plus chaud qu'une cape sorcière, et plus commode. Les mains aux poches, James observait tranquillement la rue grouillante de mioches évadés de Poudlard ; pas d'Isaac en vue, mais des hordes de greluches surexcitées par les soldes, la neige, la perspective des vacances, ou la rumeur de la présence de Célestina Moldubec dans le village. Une grande adolescente carrossée comme un rhinocéros bouscula James, l'envoya valser contre un mur, dans sa hâte d'aller quérir un autographe de la chanteuse ; le jeune homme, par réflexe, porta la main à sa baguette, mais, presque aussitôt, jugea préférable de ne point riposter. De toute façon, il lui semblait apercevoir, au loin, la silhouette famélique familière d'Isaac. Retrouvant le sourire, il tâcha de se frayer un chemin jusqu'à lui, sans reconnaître la fille emmitouflée qui l'accompagnait ; à vrai dire, il se préoccupait surtout d'éviter l'engueulade de rue, toujours à craindre avec cette mauvaise tête de Serpentard, et très prévisible après leur échange épistolaire.

Mais le garçon n'avait pas l'air de lui en vouloir ; un large sourire aux lèvres, il se jeta dans ses bras et l'enlaça, apparemment heureux de la surprise... Tandis qu'Isaac expliquait qu'il avait prévu de passer la journée avec une amie, James tourna la tête vers la fille pour la saluer, mais il lui sembla qu'on venait de lui flanquer un coup dans l'estomac. Megan Swann. L'amie en question n'était autre que cette peste de Megan, la petite-fille bien-aimée du redoutable Xenophius, une gamine que James ne portait pas dans son coeur, sans véritable raison d'ailleurs. Là, c'était la tuile. D'un geste nerveux, le jeune homme détacha sa main des doigts d'Isaac, et, d'une voix blanche, fit :

-Salut, Megan... quelle surprise...

Le tout accompagné du regard de détresse n°1, celui qui veut dire “tu ne dis rien et je ferai ce que tu voudras”. Xenophius était vaguement au courant des penchants sexuels de son filleul, mais celui-ci avait la nette impression qu'une information trop précise pourrait entraîner un durcissement de la position du patriarche. Jusque-là, il s'était montré bien plus tolérant que la propre famille du jeune homme, mais rien ne disait qu'il garderait cette louable ligne de conduite s'il venait à apprendre qui était le petit ami de James – un sang-de-bourbe et, pour ne rien arranger, un proche ami de sa petite-fille... C'est qu'on ne badinait pas avec les fréquentations de l'héritière du trône !
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyDim 9 Jan - 22:53:34

Toute sa colère s’était envolée en un regard. Comment pouvait-il lui en vouloir maintenant qu’il était là ? Ses attentes déçues étaient doublement récompensées. Il oubliait complètement cette lettre qu’il avait rageusement déchirée trois jours plus tôt. James s’était montré détestable. Son refus obstiné de prendre congé pour lui le contrariait. L’excuse du travail ne lui semblait pas valable et il n’y voyait jamais qu’un prétexte pour l’éviter. Lorsqu’il le retrouvait, ses doutes s’effaçaient. Mais, en attendant, la distance le rongeait d’inquiétude. Il comptait les jours sans nouvelles, redoutait un désaveu brutal, ou une relation qui s’enliserait dans un courrier de plus en plus espacé. Ainsi, il était convaincu que les efforts du jeune homme pour venir à Pré-au-Lard seraient la preuve de son attachement. Rien n’était impossible à qui aimait. Les contraintes d’un travail à plein temps lui passaient complètement au-dessus de la tête. James refusait de lui sacrifier une journée de salaire et il le blessait. La semaine à venir s’annonçait morose. Il hésitait même à lui réécrire, et espérait secrètement que son indigne copain finirait par lui envoyer un hibou d’excuses. La matinée était arrivée dans toute sa fatalité. Le jeune homme l’ignorait et il devait se contenter de sa meilleure amie de Serpentard pour éviter de déprimer devant la cheminée. Ses banalités à propos des soldes ne laissaient rien paraître de sa tristesse, cependant, la présence soudaine de James le libéra d’un poids. Son étreinte avait la force du soulagement. Il était venu, tout seul, malgré le silence vexé d’Isaac. Leur dispute épistolaire fut pardonnée en un instant. Elle était déjà loin. Puisque James ne l’abandonnait pas, tout allait bien. Un jour, il s’efforcerait de corriger cette nature anxieuse. Mais la confiance était une chose qu’il accordait difficilement, et même lorsqu’il le faisait, la défiance arrivait encore à le surprendre.

Cependant, quelque chose n’allait pas. Au lieu de l’enlacer, James s’était raidi entre ses bras. Il le relâcha, et posa son regard sur Megan qui semblait particulièrement choquée. A quoi bon taire cette relation depuis septembre pour se griller de cette façon ? Il se pinça la lèvre et ne s’alerta même pas du retrait de la main de James. Un malaise profond traversait la rue. A son tour, il redoutait les reproches de son compagnon. Pourtant, c’était sa faute ! Avait-on idée de faire ce genre de surprise sur la place publique ? Sa prudence avait reculé depuis que son amitié avec Megan se développait. Il n’avait pas songé au danger qu’elle pouvait représenter. A ses côtés, il se sentait libre d’agir au gré de ses envies. La couverture qu’il devait tenir au sujet de sa vie privée était grossièrement levée désormais. Son amie avait pilé sur place. Découvrir qu’il avait un mec en dehors de Poudlard la surprenait-elle à ce point ? Non, son regard ne quittait pas le visage de James. Le jeune homme était devenu livide. Ils se connaissaient. Megan bredouilla le prénom du nouvel arrivant et Isaac reçut un autre poing au cœur, angoissé cette fois. Il avait la très désagréable certitude d’avoir fait une énorme bourde. Cette impression fut confirmée par James qui salua l’adolescente d’une voix sans timbre. Visiblement, ces retrouvailles inattendues ne ravissaient personne, et la gravité de son amant lui laissait à penser que Megan n’aurait jamais dû être le témoin de cette scène.


- ah heu… Vous vous connaissez ? Demanda-t-il avec un embarras qu’on ne lui connaissait guère.

C’est qu’il était complètement perdu le petit Deniel. Mais, au fond, il se jugeait idiot. Les familles de Sang Purs étaient toutes plus ou moins liées par des liens familiaux, et les McGregor comme les Kirkby partageaient les mêmes idées arriérées. Comment avait-il pu ignorer une telle évidence ? Il ne s’était jamais donné la peine de citer Megan dans les lettres qu’il adressait à James. Parfois, il faisait simplement mention d’une « amie de Serpentard ». Les noms ne lui semblaient pas importants. Il avait grandi dans un monde où ces considérations étaient plus ou moins dépassées, et, surtout, les noms importants des sorciers ne lui évoquaient pas grand-chose tant il méprisait la mentalité des familles concernées. Sa question n’était que pure rhétorique, elle suivait la logique maladroite de cet échange haché. La tension empêchait tout le monde de parler. Pourtant, il fallait démêler cette situation au plus vite, afin de savoir quelle était la nature de cette relation. Megan connaissait-elle le passé trouble de James ? Le manque d’informations ne lui permettait pas d’agir intelligemment. Il espérait cependant que cette révélation soudaine n’était pas aussi dramatique qu’elle en avait l’air. Mais il était certain que dans tous les cas, Megan aurait l’impératif de se taire.


Dernière édition par Isaac Deniel le Dim 30 Jan - 20:24:20, édité 1 fois
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  • Megan Swann
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptySam 22 Jan - 22:45:52

[Comment ça j'ai écrit de la daube en boite ? niarkhéhé ]


Scrutant avec méfiance James, la jeune fille resta quelques secondes perplexe, n'osant même pas respirer trop fort de peur de briser le silence de glace, qui s'éternisait de plus en plus. Pourtant il n'y avait rien à dire dans ce cas là, ou du moins, Megan n'avait rien à dire. En fait, si, elle avait plusieurs choses à dire, mais elle ne trouvait pas les mots exacts. Alors, se jugeant trop maladroite, et sachant pertinemment qu'elle sortirait une connerie, elle opta pour la solution la plus simple : le silence. Ainsi, elle resta un instant, incapable de répondre au regard suppliant de Kirkby, à moins que son regard à elle, déconcerté, constitue une réponse suffisante au jeune homme. Immobile, la brune était restée là où Isaac l'avait planté, ses yeux toujours figés sur le filleul de son grand-père, papy qui d'ailleurs n'aurait vraiment, vraiment pas apprécié la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux. Après quelques minutes de long silence, qui franchement, commençait à devenir embarrassant, le cinquième année osa élever la voix, dont le timbre était étrangement peu assurée. Youhou quel week end ! Megan, de plus en plus gênée, se frotta la nuque, le front plissé alors qu'elle réfléchissait rapidement. Elle ne savait pas ce que James lui avait raconté, elle ne pouvait pas risquer de foutre la merde. Quoique l'idée était tentante, c'était pas le Kirkby qui l'avait menacé d'une paire de claques ? Oui enfin, ce n'était pas très correct, non seulement pour lui, mais aussi et surtout pour Isaac.

Optant pour une réponse simple, Megan adopta un sourire qu'elle espérait le plus détendu possible, avalant une salive trop longtemps accumulée qui glissa avec difficulté dans sa gorge. Elle détacha son regard angoissé de celui de James pour venir se poser sur Isaac, et lui répondit naturellement :

 - Oh, mon grand-père connait bien celui de James, tu sais les familles au sang pur se connaissent toutes. James venait souvent diner au manoir, ajouta-t-elle espérant que ce serait suffisant.

Finalement, elle n'avait pas menti, et les liens entre familles de sang pur justifiaient parfaitement le fait que les deux héritiers de bonne famille se soient déjà côtoyés. Elle eut un frisson en imaginant la réaction de Xenophius s'il venait à apprendre la liaison de son filleul avec un adolescent et sang de bourbe par dessus le marché. La totale, le billet sans retour pour James, direction le cimetière. L'estomac de la jeune fille s'était rétracté alors qu'elle imaginait à présent quel serait sa sentence à elle, elle qui n'aurait rien dit à son grand-père. Réalisant tout à coup, que la colère de Xeno serait sans doute terrible, Megan éprouva un drôle de sentiment, son ventre tordu par le stress, elle avait presque envie de rire, maintenant qu'elle pensait. La situation était d'un ridicule, sur les quelques millions d'hommes en Angleterre, il fallait forcément, que James sorte avec Isaac. Evidemment. Logique. Mister Malchance avait encore frappé. Le fourbe, si Meg lui mettait la main dessus un jour, Sur-La-Tête-De-Tonton-Claudius-Pas-Encore-Enterrée elle le fumait comme un Dunhill de papy sans sommation ! Ouai parce que, il fallait pas prendre Mémé pour une goule hein ! Passant sans laisser le temps à ses interlocuteurs, un moment pour comprendre, du silence total, au soudain état colérique, la brune braqua un regard plein de reproches sur Isaac, et lui répliqua sèchement :

 - T'aurais pu m'avertir quand même ! Moi qui te supporte tous les jours, j'estime avoir le droit d'un minimum de confidence !

Rejeter la faute sur les autres avait quelque chose de plaisant. En fait, la ruse était calculée, délicate, subtile, et telle la vipère qu'elle était elle arrangeait les choses à sa sauce. Ainsi, alors que pour le moment, les deux jeunes hommes semblaient l'avoir prise comme criminelle, pour avoir assister à une scène alors qu'elle n'aurait pas du, elle inversa les rôles. Isaac se retrouver à endosser le rôle du meilleur ami ingrat qui ne se confiait même pas à sa bestah. La honte quoi. Impardonnable le Zazack. Se satisfaisant de son propre génie, la demoiselle adressa un sourire radieux, celui qu'elle n'adressait que par intérêt, à James qui contrairement à elle, était nettement moins détendu. Il allait se trahir lui-même l'abruti. Ce qu'il pouvait être stupide ce type. Elle essayait de lui sauver la peau, et lui, il se vendait seul. Jouer les imbéciles avait quelque chose d'amusant en soit, car comme le disait si bien monsieur Laurie, « plus on se fait remarquer, moins on se fait remarquer » enfin ça, les ignares ne pouvaient le comprendre, et seuls les grands esprits pouvaient se vanter de décrypter les théories des... grands esprits, oui. Enfin, depuis le super regard du mec en détresse de Kirkby, Megan avait décidé de l'aider. Après tout, si elle l'aidait, il l'aiderait, et ça, c'était franchement cool. Donc voilà que finalement, la brunette avait changé le sujet de la conversation, affiché un sourire d'idiote finie, et qu'elle sauvait la mise au crétin qui servait de filleul à Xenophius. Que de bonnes actions. Elle irait au Paradis tiens. Jugeant qu'elle avait suffisamment fait, elle attendit, puisant dans les réserves de patience qu'il lui restait, pour ne pas céder à la tentation de leur hurler qu'elle avait froid.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyVen 28 Jan - 20:54:30

James observait alternativement les deux adolescents, n'osant bouger. Il lui sembla soudain que tout le village de Pré-au-Lard s'était plongé dans un épais silence, que même les gamines hystériques s'étaient tues – et que tout le monde était tourné vers leur étrange trio... S'il avait pris la peine de jeter un coup d'oeil autour de lui, il aurait été stupéfait de voir que non, le monde ne s'était pas arrêté, que toute la population du village ne suivait pas avec passion la rencontre entre un jeune homme et deux élèves de Poudlard... un non-événement, qui pourtant nouait l'estomac de James. Qu'allait-il résulter de cette entrevue ? Tout, absolument tout, dépendait de Megan, et de sa discrétion. Un mot lâché au bon moment, et Xenophius s'occuperait de ramener son filleul sur le droit chemin – un chemin aussi droit qu'une allée de cimetière. Il ne fallait surtout pas qu'il sache... tant que l'homosexualité de James demeurait quelque chose de virtuel, de purement théorique pour ainsi dire, il n'était pas question de représailles ; mais l'existence d'un petit ami bien réel corsait l'affaire... Cela ne changeait rien au fond du problème, mais le repenti était convaincu que cela suffirait à mettre Xenophius hors de lui...

Isaac avait l'air complètement perdu. Il essaya de lancer une phrase banale pour faire la conversation, mais les mots sonnaient étrangement, comme s'ils avaient perdu leur vraie signification. Megan se chargea de répondre, après quelques instants de silence, et elle jugea bon de mentionner son grand-père... Précisément l'homme dont le repenti redoutait la réaction... Comment fallait-il interpréter cette allusion ? Menace ? La gamine ne portait pas James dans son coeur, et elle ne devait pas être mécontente d'avoir une occasion de le coincer... Le jeune homme lui lança un regard indécis ; bien loin d'arborer la mine triomphante qu'il aurait imaginée, elle avait l'air aussi embarrassée que lui. Elle n'avait d'ailleurs rien dit des véritables liens qui unissaient James à son grand-père, n'avait pas laissé échapper le moindre mot qui pût éveiller les soupçons d'Isaac. C'était plutôt encourageant... enfin, ç'aurait été encourageant sans l'expression de colère qui figea soudain son visage. Interdit, James la regarda s'en prendre à Isaac, lui reprocher son manque de confiance... Il ne se sentait pas vraiment à sa place entre ces deux gamins, et il songea un instant à s'en aller. Le mieux n'était-il pas de les laisser s'expliquer gentiment, puis faire les boutiques entre bonnes copines ? L'idée aurait été tentante, mais Isaac risquait de mal prendre ce genre de facétie... de même que Megan, d'ailleurs. Elle n'avait pas l'air de vouloir ouvrir les hostilités, autant ne pas se la mettre à dos tout de suite... dans cette famille de fous, cela ne ferait pas de mal d'avoir quelqu'un dans sa poche. Tâchant de sourire, le jeune homme poursuivit :


-C'est vrai, Isaac, tu aurais au moins pu mettre une photo de moi au-dessus de ton lit... cette simple précaution aurait évité des surprises...

Une bourrasque glaciale rabattit les cheveux de James sur son visage, et des larmes lui vinrent aux yeux. Foutu temps écossais... Il fallait être cinglé pour vivre dans ce pays-là... Il avait toujours détesté l'hiver rigoureux de cette région. Le jeune homme releva le col de sa veste, et suggéra, en élevant un peu la voix pour couvrir les jacassements d'une bande de filles qui passait près d'eux :

-Ça vous dit d'aller boire un verre ? On serait mieux au chaud....

De toute façon, qu'ils acceptent ou non, lui était bien décidé à y aller... S'il restait là encore cinq minutes, il allait mourir de froid. La veste de champion de ski n'y faisait rien, il restait désespérément frileux.
Un groupe d'adolescents passa près d'eux en courant et en s'interpellant ; le jeune homme saisit un mot dans leurs cris, celui de Bièraubeurre. Les Trois Balais allaient être bondés, pleins à craquer de gamins braillards...

-Vous connaissez un autre endroit que les Trois Balais ? Ça va être l'enfer avec tous ces macaques, ajouta-t-il en désignant quelques Gryffondor (les écharpes ne trompaient pas) occupés à se faire des passes avec le sac de l'un d'entre eux.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyDim 30 Jan - 23:09:38

Des exclamations de joie retentissaient à l’autre bout de la rue. Un groupe d’étudiants avait profité de la sortie pour retrouver leurs amis de septième année. C’était une surprise. Une jeune fille sautillait à moitié en serrant un diplômé entre ses bras. Tout le monde riait, Isaac se sentait encore étranger à l’enthousiasme général. Sa vie d’adolescent ne serait plus jamais la même. Il le savait, il avait accepté de sacrifier une partie de sa tranquillité pour James, mais, avec lui, il avait de plus en plus l’impression d’évoluer dans une bulle de verre à moitié fissurée. A l’extérieur, tout leur était hostile. Cette union devait son équilibre à une protection fragile, et un accord tacite qui lui interdisait de connaître la vie de James avec précision. Que se passait-il en dehors de leur couple ? Les images étaient très vagues. Le jeune homme aurait pu mener une existence parallèle qu’il n’en aurait rien su. La seule garantie qui l’aidait à tenir était la promesse qui avait scellé le début officiel de leur relation. Tant que James venait le voir, son cœur lui appartenait. S’il n’était pas capable de lui accorder une confiance aveugle sur ce point, il était inutile de poursuivre ces rendez-vous amoureux. Mais le passé trouble du jeune homme laissait d’autres questions plus sombres en suspend. Par exemple, Isaac n’avait jamais vraiment compris la facilité avec laquelle son compagnon avait échappé aux autorités. Même la Dame Rouge l’avait épargné. Il lui arrivait de trembler à l’idée de le voir retomber. Combien de mensonges par omission pourrait-il découvrir en menant l’enquête ? Le Serpentard avait la très nette impression que James fuyait son jugement, ou, en tout cas, qu’il le tenait à distance d’un certain nombre de magouilles dangereuses pour sa vie. Il s’était gardé d’énoncer ses soupçons, évidemment. On savait comment ces choses-là se terminaient, dans les cris et les larmes. Il ne voulait plus de disputes. Il était prêt à tolérer n’importe quelle aberration pour garder le confort de cette union. Ces instants étaient trop précieux pour être gâchés, trop fragiles pour durer.

Mais les regards en biais de Megan et de James réveillaient les vieux démons. Une vie cachée croisait celle du couple. L’équilibre se désagrégeait doucement. Il avait le sentiment désagréable de tenir le rôle du gros paumé laissé dans l’ignorance. Sa meilleure amie et son homme semblaient bien décidé à dissimuler les origines de leur trouble, à le prendre pour le dernier des idiots, l’imbéciles heureux qui disait amen à n’importe quelle excuse bidon. Ne savaient-ils pas que cette exclusion était une maladresse impardonnable ? C’était trop tard, il doutait. Ils laissaient son imagination en proie à mille tourments. Le secret était lourd, c’était manifeste. Les interprétations les plus douloureuses se bousculaient déjà dans son esprit. Il se sentait trompé, pris en tenaille entre les fers incandescents d’un destin qui lui échappait. Il n’était qu’un pauvre né-moldu piégé entre des familles de Sang Pur, le roturier toléré à la cour, accepté dans les salons mondains et chassé des intrigues. Tout allait bien, cette société était lisse, sans fausse notes, quelle idée !
L’explication de Megan n’était pas satisfaisante, mais elle avait au moins le mérite de répondre à sa question. Les familles se connaissaient. Cependant, une petite chose l’ennuyait, l’emploi du passé. James « venait » souvent diner, donc, la tradition n’est plus. Alors, pourquoi cette rencontre demeure-t-elle problématique ? La raison était peut-être très simple. Le grand-père de son amie n’était qu’un vieil aigri accroché aux valeurs du sang, de la lignée. Son compagnon lui avait répété plusieurs fois que sa famille ne devait rien savoir de ses penchants, et, précisément, il n’était pas le parti idéal… Un mâle sang de bourbe, on pouvait difficilement faire pire. Si Kirkby et McGregor étaient proches, la nouvelle avait de fortes chances de les mettre en danger tous les deux. Il ne fallait pas voir plus loin, temporisa-t-il en acquiesçant doucement. Megan connaissait-elle aussi l’implication de James auprès du Lord ? Son esprit tortueux s’apprêtait déjà à envisager d’autres pistes lorsque la jeune fille créa une diversion inattendue en lui faisait une scène assez convaincante.
Heu… Elle était sérieuse ? Toujours mal à l’aise, Isaac lui retourna un regard effaré. Ces histoires ne la regardaient absolument pas. Il ouvrit la bouche pour lui retourner une réplique tout aussi sèche lorsque James trouva opportun de renchérir avec de l’humour. Ok. Ils se foutaient de sa gueule. Son regard s’arrêta un instant sur le visage de son compagnon. Il lui fit un sourire qui hésitait entre l’amusement et la promesse d’une vengeance cinglante. Le calme du cinquième année était presque inquiétant. Il était vexé. Sa placidité apparente n’augurait rien de très agréable, et la première manifestation de sa mauvaise humeur fusa lorsqu’il reporta son attention sur Megan :


- Etant donné vos réactions respectives, je pense que les raisons de mon silence sont évidentes. Comment veux-tu que je sache ce qui peut-être dit ou non ? Tu ne le sais même pas toi-même.


Un regard accusateur glissa sur James qui n’avait rien dit. Ils auraient une explication plus tard. Ce n’était pas la peine de poursuivre ce scandale de rue, et il valait sans doute mieux leur parler tour à tour, à part. Il avait provoqué une fausse connivence avec Megan, comme s’il était déjà au courant de tous les enjeux de cette rencontre. C’était peut-être vrai après tout. Qu’en savait-elle, puisqu’ils n’en avaient jamais parlé ? Il espérait en tout cas la pousser à utiliser un langage plus franc.
James tremblait, Megan aussi, et, à vrai dire, il ne ressentait plus vraiment le froid, toutes ces perturbations mentales évinçaient les plaintes de son corps. Finalement, son amant était assez fou pour donner une suite à cette discussion. Pourquoi pas… Il suivit les singeries des gryffondor qui les dépassèrent en poussant un soupir exaspéré. Son humeur actuelle lui donnait furieusement envie de repeindre les façades de la rue avec leurs têtes. Avait-on idée de s’amuser bêtement alors que l’avenir de son couple était à nouveau compromis ? Il leva un regard assez fermé sur James et dit simplement :


- Il y a un endroit pas trop loin où on pourra être tranquille je crois. C’est plus select que les trois balais…

Sans un signe de plus il partit en avant et guida Megan et James jusqu’à un troquet isolé dans une petite ruelle. C’était un bar souterrain, auquel un accédait par un escalier extérieur. La porte n’était en fait qu’un épais grillage en fer noir et l’espace étroit du lieu n’était qu’un long tunnel dont le plafond vouté semblait sur le point de s’effondrer. Une musique rock flottait dans l’air, et quelques adolescents aux looks « originaux » discutaient en silence dans des alcôves à peine éclairées. Isaac prit place sur une table au fond, près d’un mur qui semblait fait d’os et il s’installa à côté de James.


- Evidemment, ce n’est pas le grand luxe, mais comme tous les freaks de Poudlard se donnent rendez-vous ici, on sera tranquille. Ces gens-là se fichent complètement de ce qui se passe autour d’eux.


Il haussa les épaules et feuilleta vaguement la carte des boissons – tellement froissée qu’elle en devenait illisible. Bon… C’était super, plus personne ne trouvait comment reprendre la discussion à présent. Isaac en prit l’initiative un peu brusquement, sur un ton caustique à prévoir.


- Alors… Quelque chose à ajouter maintenant que plus personne n’est sur le point de se transformer en glaçon ? On peut tout aussi bien parler de nos dernières vacances de pâques mais j’ai l’impression que ça ne va pas beaucoup m’intéresser
. – Un silence pesa un instant sur la table, puis il se reprit en refermant soudain sa main sur celle de James. – Je crois qu’on a oublié quelque chose d’essentiel, c’est vrai… Alors, Megan, toi qui me supporte tous les jours, je te présente l’homme qui me supporte à un point que tu n’imagines même pas… Ceci dit, il me le rend très bien aussi.

Oui, un nouveau reproche subtilement glissé pour la route, mais il retourna à James un sourire faussement rayonnant. Après tout, s’ils se retrouvaient à la même table tous les trois, ce n’était pas pour entamer une dispute. Ce serait peut-être même l'occasion de dissiper le malentendu pour arriver à une bonne entente commune, ce qui était visiblement dans leur intérêt à tous.

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  • Megan Swann
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyMar 8 Fév - 18:12:17



La petite diversion de Megan ne semblait pas avoir eu l'effet souhaité. Ce n'était pas faute de prestation, elle y avait mit beaucoup de coeur, et sa mise en scène de « la meilleur amie outrée » avait été d'un grandiose éclatant. Mais visiblement, son camarade de serpentard ne semblait pas avoir été dupé, et ce genre de ruse primaire ne l'avait pas beaucoup écarté du sujet qui éveillait chez lui une certaine suspicion. Dommage. Il faudrait donc redoubler d'efforts pour éloigner tout doute de son esprit fin. La jeune fille poussa un profond soupir, lasse, regrettant déjà d'avoir poussé Isaac à venir. Quelle stupide idée. Celui-ci lui répliqua amèrement, mais elle ne releva pas, c'était inutile, il était vexé, il répondait sèchement et si elle lui répliquait à son tour, ils n'en finiraient jamais, ou cette conversation s'achèverait en bain de sang. Le mieux était encore d'ignorer ses gamineries de petit enfant blessé, ça lui passerait bien, comme d'habitude.

L'intervention de James fut tout à son honneur, et Megan sourit à son soutien plein d'humour. Enfin, en même temps, c'était pour lui donc, il avait tout intérêt à se rattraper avec Isaac, la troisième année se fichait bien de ce qu'il adviendrait de leur couple, tant que son ami ne venait pas lui pleurer dans les bras après leur rupture, elle s'en moquait complètement. Bien entendu, cela l'embêterait pour le serpentard, elle aurait quelque peu pitié pour lui, mais elle n'était que Megan, pas une bonne soeur charitable. Alors, ils avaient plutôt intérêt à coopérer tous les deux, car la jeune fille ne ferait pas le hibou s'ils se disputaient, ça non ! D'ailleurs en y réfléchissant bien, la brune sentit tout à coup un étrange sentiment l'envahir, celui du gêne. Oui, elle était gênée d'être là, entre ce couple au bord de la dispute, elle se sentait à part, elle n'avait pas à être ici, ce n'était pas sa place.

Elle baissa les yeux, le mieux serait sans doute de repartir au château et de les laisser en tête-à-tête, mais qu'en adviendrait-il si Isaac demandait des explications à James, puis qu'il vérifiait leur exactitude auprès de Megan une fois rentré ? Si leur version se contredisait, ils étaient fichus tous les deux, et celui d'entre tous les deux qui avait le plus à craindre, c'était bien Megan. C'était elle après tout qui subirait les foudres de son ami en première, elle qui devrait le supporter jusqu'aux prochaines vacances, et d'ici la fin des cours, James serait tranquille. Hors de question de partir ! C'était décidé, elle restait, et Kirkby et elle devraient se débrouiller tous les deux, et subiraient la colère du Zazack ensemble. En espérant qu'ils n'aient pas à la subir, hein...


Et une nouvelle fois, James la surprit de son ingéniosité, aller boire un verre au chaud, quelle idée ravissante ! La vipère esquissa un sourire en guise de réponse, tournant la tête vers Isaac afin d'attendre sa réponse. Il ne tarda pas et les entraina même jusque dans une sorte de pub très étrange, que la gamine n'avait jamais fréquenté. Elle ne regrettait pas d'ailleurs de n'être jamais venue ici, c'était complètement décale comme endroit, et d'une misère incomparable. Sa bouche se tordit en une grimace peu ragoûtante, alors qu'elle s'enfonçait peu à peu à l'intérieur du tunnel, guettant de chaque côté au cas où un fou furieux lui sauterait dessus pour l'égorger avec ces espèces de bracelets à clous, qu'elle pensait n'être accordés qu'aux chiens. Drôle de look en effet. Le cinquième année s'installa à une table au fond, et elle l'imita, observant avec méfiance les murs qui ne lui inspiraient pas vraiment confiance. Elle n'osa même pas toucher la carte des boissons vu l'état déplorable de ceux-ci, elle était pratiquement certaine qu'en les touchant elle attraperait une de ces maladies mortelles. Beurk.

Isaac rompit tout à coup le silence, pour officialiser -un peu tardivement son couple avec James, main dans la main avec celui-ci, ce qui eut le don de gêner davantage Megan. Pourvu qu'ils ne s'embrassent pas devant elle pensa-t-elle aussi fort qu'il lui fut permit. En réalité, elle ne savait pas vraiment ce qui la dérangeait le plus dans cette situation, le fait de se sentir de trop, ou bien tout simplement la relation homosexuelle des deux hommes ? Dans son milieu, aimer une personne du même sexe était intolérable, qualifié de dégoutant, voir même pire que incestueux. Voir deux garçons se rouler des pèles, c'était comme voir un homme embrasser un chien, c'était tout simplement écoeurant. Pourtant, elle connaissait les penchants de Isaac depuis longtemps et cela ne l'avait jamais réellement déranger, les gens étaient libres d'aimer qui ils souhaitaient se disait-elle, mais confrontée à cette bien étrange situation, Megan n'était pas à son aise du tout. D'ailleurs, elle ne se sentait vraiment pas bien, et son teint avait du blêmir depuis leur entrée dans ce lieu effrayant. Voyant que la réplique de son ami attendait une réponse, elle répondit simplement :

- Il en a du courage dis moi...


Et voilà, retombée de silence. Nouveau blanc. Pesant, étouffant. La jeune fille n'était vraiment pas bien, et elle tenta un regard vers James. Il devait la comprendre, lui aussi avait été élevé dans ces milieux de pro-sang pur, il savait tout autant qu'elle que ce genre de lieu, de situation n'étaient pas du tout approprié. Il connaissait Xenophius, il avait déjà lui aussi croisé sa fureur, il savait à quel point il savait être cruel, et quel châtiment il réservait à ceux qui se mêlaient à la racaille. De nouveau, elle baissa le regard, fixant indéfiniment la table, terrifiée à l'idée même que le patriarche McGregor apprenne où elle se trouvait, et surtout, avec qui...
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyDim 13 Fév - 13:48:09

Il y avait des fois où James aurait volontiers giflé Isaac, manière de lui remettre les idées en place. Comme là, par exemple ; le Serpentard lui lançait des regards venimeux, promesses d'une énième engueulade lorsqu'ils se retrouveraient seuls ; cette simple perspective exaspérait d'avance le jeune homme. Il serait sommé de s'expliquer, de tout avouer – mais il y avait des choses qu'on ne pouvait pas dire. Pas question, par exemple, d'évoquer les étranges missions que lui confiait régulièrement son parrain ; personne ne devait être au courant, pas plus Isaac qu'un autre. Le souci était que l'adolescent versait facilement dans la paranoïa ; on lui cachait des choses, on se défiait de lui personnellement – de toute façon, il ne pouvait être assimilé au commun des mortels, pas vrai ?

James soupira, en songeant qu'il se passerait bien d'une nouvelle explication avec Isaac. Elle surviendrait pourtant, à un moment où il ne l'attendrait plus... Pas maintenant : Isaac n'avait pas le goût des scandales de rue, et il abandonnait momentanément la partie. Le regard toujours flamboyant, il annonça qu'il connaissait un bar digne de les accueillir, et se mit en marche sans rien dire d'autre. Pas de doute, il était vraiment furax. Megan et James lui emboîtèrent le pas, eux aussi silencieux ; ça, pour de l'ambiance conviviale, on était servi !

Isaac les mena jusqu'à un drôle de bar que James n'avait encore jamais remarqué, et dont la configuration le fit sourire. Le Serpentard avait décidément un don pour dégotter les endroits les plus décalés. Une faune étrange peuplait cet antre, et le repenti ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil en direction de Megan. Elle ne devait pas être spécialement à l'aise dans cet endroit... On était bien loin des salons bourgeois qu'elle devait avoir l'habitude de fréquenter. Isaac choisit l'une des alcôves ménagées dans la longue pièce, et s'installa sur la banquette ; James prit place près de lui, en détaillant l'endroit pour ne pas avoir à engager immédiatement la conversation. La tension ne semblait pas vouloir se dissiper ; le repenti demanda doucement aux deux adolescents ce qu'ils voulaient boire, mais Isaac embraya aussitôt avec des mots nettement plus cinglants. James se raidit en sentant la main du garçon se refermer sur la sienne ; il ne broncha pas, mais, son regard plongé dans celui d'Isaac, expliqua :


-Écoute... Xenophius, le grand-père de Megan... c'est mon parrain. Je le vois assez régulièrement, il m'arrive de lui donner un coup de main pour gérer ses affaires... Pas de quoi fouetter un chat, de simples opérations financières,
ajouta-t-il pour prévenir une question à ce sujet. Il paraît que je suis doué pour ça, et ça me permet d'arrondir mes fins de mois...

Isaac n'avait-il pas remarqué que son compagnon affichait à nouveau une aisance confortable ? Après quelques mois de vaches maigres, le complément de revenus apporté par Xenophius lui permettait de sacrifier à nouveau à ses goûts dispendieux ; il s'était remis à porter des vêtements hors de prix, à acheter les meilleurs alcools, à dîner dans les restaurants les plus chic... un simple apprenti chez Ollivander n'aurait pas pu s'offrir tous ces plaisirs onéreux.

-Le problème est que mon parrain est capable d'avoir des réactions un peu... brutales, poursuivit James en se demandant si le terme était vraiment adapté pour parler du meurtre et de la torture. C'est pour cette raison que je souhaite que certaines informations ne parviennent pas jusqu'à lui, conclut-il en regardant alternativement les deux adolescents.

De sa main libre, il prit la carte et la feuilleta sans la voir ; de toute façon, son choix était fait. Irish coffee. C'était chaud, alcoolisé, autant dire parfait pour une journée comme celle-
ci.

-Vous avez choisi ? demanda-t-il en s'efforçant de parler aussi naturellement que possible.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyDim 13 Fév - 22:10:03

Il n’était pas en colère, pas au point de refuser de prendre un verre et de retourner au château d’un pas raide pour se meurtrir le front sur le premier mur qu’il croiserait. Un sentiment d’injustice indéfinissable le frappant tandis qu’il conduisait James et Megan vers un bar isolé. Il en avait assez de tenir le rôle du petit mouton noir, de celui à qui il n’est jamais bon de s’attacher, de fréquenter de trop près. Ses deux compagnons n’avaient pas des places plus enviables, mais il s’était aventuré sur leur territoire, celui des Sang Purs fanatiques. Au lieu de le guérir de ce mal, la guerre l’avait finalement enfoncé au cœur même des tensions. Voilà pourquoi la paix n’était qu’un mensonge. C’était ce sentiment d’exclusion qui l’avait attiré vers Megan, du côté des perdants, au début de l’année. Les né-moldus et autres pseudo-révolutionnaires ne pouvaient pas comprendre ses souffrances. Pour eux, les deux sociétés étaient définitivement partagées. Ils n’écoutaient que les sorciers disposés à l’ouverture et blâmaient tous les partis conservateurs, aujourd’hui minoritaires. C’était facile d’ignorer lorsqu’on pouvait se dissoudre dans la pensée commune. Les familles comme les Mcgregor étaient bien seules dans leur combat. Qui s’en inquiétait ? De même, qui se souciait chez les moldus des groupuscules néo-nazis ? Leurs actions faisaient du bruit quelques jours à la télévision, on s’offusquait un peu et ils retombaient dans l’ombre jusqu’à leur prochain coup d’éclat. Personne ne parlait des conflits intérieurs, des pauvres malheureux qui se retrouvaient déchirés entre deux rives. Tout au plus, on leur conseillait d’aller voir ailleurs. Facile à dire. Mais ces histoires d’opinion ne faisaient pas tout, elles ne changeaient pas nécessairement l’attachement irrationnel qu’on avait parfois pour les personnes, pour l’être humain terré derrière ses convictions idiotes et néfastes. James et Megan s’étaient émancipé des idées fermées de leur milieu cependant. Mais ils n’étaient pas libres. L’ombre de la famille McGregor pesait sur leur relation, il le sentait.

L’ambiance n’était pas plus joyeuse dans le bar incongru où ils s’étaient attablés. Si James avait l’habitude de ses goûts marginaux et son amour pour les lieus à la fois destroy et branchés, Megan considérait la clientèle avec une grande méfiance. Il aurait trouvé amusant de la choquer sans la retenue glacée qu’elle lui réservait. Elle ne trouva même pas de quoi rebondir sur la dernière perche qu’il lui lança. La meilleure amie scandalisée s’en était allée. Elle n’arrivait même plus à jouer la comédie, elle n’essayait même pas de sourire. Le teint blafard, affreusement gêné, voire inquiet, elle ressemblait à ces petites filles de bonne famille élevées dans un puritanisme des plus complets. Le voir avec un autre homme la dérangeait-elle tant ? Non, impossible. Ils n’avaient pas souvent abordés le sujet ensemble mais Megan était devenue la meilleure amie d’Alix avant de se tourner vers lui. Elle n’avait jamais ignoré son homosexualité, et il illustrait bien assez souvent ses penchants à travers ses piques et son comportement pour qu’elle y soit habituée. Donc, un secret plus grave obscurcissait l’affaire. L’extrême crispation de James le rendait de plus en plus nerveux. Si le jeune homme craignait ses réactions à chaud il n’en redoutait pas moins les siennes, souvent imprévisibles, souvent exaspérantes aussi. Il était encore capable de s’emmurer dans un silence obstiné, de le laisser dans l’état du petit favori du roi qui n’a pas voix au chapitre, « ce n’est pas ton monde, ça ne te regarde pas ». Or, puisqu’il était évident qu’il venait de créer la tension, cette histoire le touchait directement.

La mine grave, James mit cependant fin ce huis clos ridicule. Le grand-père de Megan était son parrain, il l’aidait à gérer ses affaires financières pour retrouver un niveau de vie plus confortable. Il était vrai que son studio en banlieue londonienne était d’une misère affligeante. Isaac acquiesça doucement, le temps de recomposer ses idées. Son regard aiguisé fixait un point vague du mur. Les connexions se faisaient toujours instantanément dans son esprit. A la vérité, il réfléchissait trop, mais il n’y pouvait rien, il n’avait jamais réussi à relâcher la pression. Cette explication justifiait une chose sur laquelle il avait commencé à s’interroger, c'est-à-dire, le fait que James ne regardait absolument pas sur les dépenses. Son appartement s’était considérablement améliorées, ses tenues n’avaient plus rien à envier aux siennes, mais son salaire d’apprenti n’aurait jamais pu lui permettre une aussi belle aisance. Il était retourné vers Xénophius, ou inversement, impossible à dire, mais le jeune homme n’avait pas essayé de se cacher. N’importe qui pouvait donc le retrouver, à commencer par les proches auxquels il était lié. Cependant, Megan lui avait fait très clairement comprendre deux ans plus tôt que son grand-père soutenait les idées de Voldemort. Qu’en était-il aujourd’hui ? McGregor était un homme puissant et James ne semblait plus très inquiété par les aurors. Etait-ce une coïncidence ? Lui avait-il offert une protection, mais pourquoi, et à quel prix ? Cependant, James affirmait connaître plusieurs ex-membres de l’Ordre du Phénix depuis sa repentance, alors ce n’était peut-être pas lié… Dans ce cas, pourquoi ne pas rompre définitivement les liens avec ces familles ? Ce genre de relation ne pouvait que lui porter préjudice, non ? Les choses n’étaient probablement pas si simples, comme elles ne l’étaient pas pour lui, comme elles ne le seraient pas si sa propre famille rejetait son homosexualité. D’ailleurs, le sujet sensible, visiblement au centre du problème actuel fut remis sur le tapis.

Réactions brutales ? Il haussa un sourcil. Cette affirmation lui rappelait un peu leur toute première discussion. James lui avait dit que sa famille était capable de le tuer si elle savait qu’il dédaignait les femmes pour s’abandonner dans les bras des hommes. Ce grand-père sortait-il du même moule ? Sans doute. Mais encore une fois, qu’allait-il fiche avec un type pareil ? Pourquoi retomber inlassablement dans les mêmes ennuis alors que… Qu’avait-il fait au final pour échapper définitivement à ce monde ? La société des Sang Pur lui faisait penser à une vaste toile d’araignée. A moins de se rebeller violemment et de savoir s’entourer, il était presque impossible de s’échapper. James n’avait pas la carrure d’un Sirius Black, il n’avait pas les Potter derrière lui, juste un né-moldu de quinze ans complètement impuissant et manifestement menacé par le cinglé qui lui servait de parrain. Voilà pourquoi il lui cachait la vérité ? Parce que sa faiblesse le mettait une fois de plus en danger de mort ? Le regard morose il captura les quelques noms de boisson lisible sur la carte abîmée et répondit au « vous avez choisi » de James d’une voix laconique :


- Black russian.


Ce n’était pas l’heure des cocktails mais il n’avait aucune envie de prendre un thé. De toute manière, le bar n’en faisait pas sa spécialité et la plupart des clients tournaient déjà à la bière. Un mélange d’alcool à l’arrière goût de café ne devrait pas trop l’écœurer, au mieux, ça lui décanterait peut-être un peu l’esprit. Un court silence passa, et, sous le coup d’une impulsion soudaine, quelque peu désorganisée, il lança en lâchant la main de James :


- Mais putain…

Excellente introduction n’est ce pas ? Son visage s’assombrit. Une violente frustration bloquait les mots dans sa gorge. Que dire ? Les suppositions s’entrechoquaient dans son esprit. Il ne savait vraiment plus ce qu’il convenait de faire ou de dire. Il ignora les premières révélations. Pas la peine d'en rajouter. Il ne voyait pas très bien commence détendre l'atmosphère et ce n'était pas ses répliques désabusées qui allaient changer grand chose à l'affaire...

– Qu’est-ce que ça peut foutre au final ? Tu lui donnes un coup de main et après… ? C’est même pas comme si tu étais de sa famille directe, comme si tu avais douze ans ou… Enfin j’en sais rien moi, mais c’est ta vie, même s’il le savait ça ne le regarderait pas. C’est quoi son problème à ce mec ? Et je me souviens très bien de la première fois où tu m’as parlé de lui.


Son regard s’était braqué sur Megan, avec un air rancunier inattendu. Oh, il ne passait pas son temps à ressasser les menaces de mort idiotes que son « amie » lui avait fait alors qu’elle n’était qu’une première année effrontée, surtout qu’il s’était bien vengé, mais il n’oubliait jamais rien. Les reproches pouvaient surgir de sa mémoire des années plus tard parce qu’il trouvait soudain le moment assez opportun pour les réexploiter. L’idée n’était pas de rejeter la faute sur la jeune fille évidemment, mais plutôt de lui signaler qu’essayer de lui cacher ce qui se tramait était idiot. Elle lui avait représenté son grand-père sous les traits d’un ennemi deux ans plus tôt. Cette révélation n’était pas une surprise, mais il trouvait cependant cette manière de s’impliquer les uns les autres dans la vie privée de chacun, peu importe le degré de parenté, affreusement malsaine.

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  • Megan Swann
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyLun 14 Fév - 20:27:48



[Bon, Megan est énervée aha Donc je sais pas encore si je re posterai pour dire qu'elle s'est calmée, ou si, Isaac tu veux qu'on joue le chemin du retour I love you Comme vous voulez ! ]

La colère lui montait, et un sentiment de franche exaspération vint presser les tempes de la jeune fille, qui commençait à virer au rouge, et passer du teint blafard au teint rougeâtre, ça se remarquait forcément. Mais peu lui importait que Isaac ou James remarquent son changement soudain d'humeur, après tout, ils commençaient à lui taper sur le cigare autant l'un que l'autre. Elle n'avait pas à se retrouver ici, au milieu de leurs conflits, elle s'en moquait pas mal de leurs histoires en réalité, et elle n'avait pas non plus envie de rester ici plus longtemps. Elle était ce qu'elle était, la petite-fille de Xenophius, et son grand-père était un vrai tyrannique, sur ce point ils étaient d'accord, alors pourquoi continuer à ressasser le sujet ? Lorsqu'il s'y mettait, Isaac était un véritable emmerdeur, et là, la jeune fille se tâtait encore à se lever et à le laisser ici, s'entretuer avec Kirkby. Megan n'avait rien à se reprocher, et encore moins le comportement de son patriarche, il ne manquerait plus que ça ! Elle lança un regard empli de colère en direction du cinquième année; c'était une bonne journée qui avait été prévue, une journée de magasins entre amis, et voilà qu'il gâchait tout. Silencieusement, elle écouta James s'expliquer, car bien sûr, devant Monsieur Deniel, ô grand prêcheur de la vérité, le mensonge n'était pas toléré, ou du moins, pas quant il était question de l'exclure. La brune leva les yeux au plafond, franchement ennuyée.

Le serveur arriva à leur hauteur, et Megan hocha la tête machinalement de droite à gauche, elle n'avait pas soif, et puis, très sérieusement, elle n'avait aucune envie de boire un verre avec une tension aussi palpable dans l'air. « Hey Merry Christmas ! Ou sinon pète un coup tu iras mieux demain quoi ». Sans s'en rendre compte, la jeune fille faisait pianoter ses doigts sur la table, alors qu'elle s'était raidie depuis quelques minutes, et à ce moment-là, il n'aurait pas été bon de lui envoyer une blague bien vaseuse, auquel cas, elle aurait sans doute réagit violemment, ses nerfs étant à vif depuis leur entrée dans le bar.

Messire Isaac rouvrit la bouche, pour réagir avec emportement à l'explication de son compagnon. Mais jetez lui un bol d'eau froide ! Totalement désespérée devant la réaction de son camarade, Megan l'observa avec dédain, un étrange mépris venant dessiner un rictus sur son visage. Il ne comprenait rien, et ne comprendrait jamais rien ! C'en était déconcertant, et la vipère secoua la tête, désabusée. A quoi s'attendre avec ce gosse de riche ? Certes, toutes les mauvaises langues auraient pu en dire autant de l'héritière McGregor, mais chez les moldus, il n'y avait pas les mêmes sanctions octroyées aux enfants désobéissants, et, c'était précisément cela que Megan avait voulu faire comprendre à Alix tout d'abord, puis à Isaac. Mais, dans leur petit monde de bisounours, ils ne semblaient pas se rendre compte réellement de la crainte que les enfants de Sang pur éprouvaient envers leur patriarches, surtout, lorsqu'il s'agissait d'une famille aux principes traditionnels... La jeune fille continua de balancer la tête avec consternation.

Enfin, depuis un long moment déjà, elle se racla la gorge, et vida son sac, avec colère et impulsion, ne réfléchissant même pas à ses mots. Mais, ce qui était dit par bêtise était souvent le plus vrai, non ? Elle avait froncé les sourcils, et son front s'était plissé de mille maux dont Isaac ne serait jamais conscient, tant il ne savait rien de leur monde. Elle s'écria presque, avec un ton de reproche :

- « Nos querelles n'avaient rien de légitime » à quelques détails près, c'est bien ce que tu m'as dit en début d'année, hein ? Alors arrête de jouer la victime Isaac, et ne ressasses pas le passé en me balançant un de tes regards accusateurs, veux-tu ? Nous n'avons pas évolué dans le même monde, alors quoi ? Tu voudrais que je sois- que nous soyons désolés d'être des Sang Pur ? -S'exclama-t-elle en désignant James du regard- Mon grand-père est un con, et sur ça, je pense que nous serons tous les trois d'accord, mais s'il te plait... arrête.


Elle baissa les yeux, avec désolation, se mordant la lèvre inférieure pour ne pas continuer de hurler ou éclater en sanglots. Ce sujet, elle l'avait abordé des millions de fois, elle avait réfléchit, longtemps cogité sur les méthodes de son grand-père. Il était qui il était, et personne ne le changerait, et Megan avait conscience que Xenophius faisait du mal, répandait la souffrance et la misère partout où il passait, elle savait que James souffrait autant que lui, voir plus puisque lui, n'avait pas Poudlard pour se réfugier. Elle était sans nul doute permis, la mieux placée pour le comprendre, elle avait connu et été victime de la fureur du vieux mage, elle en gardait toujours les marques physiques et psychologiques. Elle avait fini par accepter son sort, car pour le moment, elle ne voulait pas se rebeller, ce n'était pas son but, elle n'avait que treize ans, mais elle savait qu'il serait essentiel un jour ou l'autre, de rompre les liens avec le patriarche de la famille, si elle ne voulait pas terminer comme tous les autres larbins. James, n'avait pas su se détacher de cet univers, et il souffrait certainement encore de cette faiblesse, qui le condamnait maintenant à demeurait l'un des jouets de son parrain. Isaac n'avait pas le droit de rejeter la faute sur eux, de s'en prendre à eux ainsi, il ignorait quel sombre personne se cachait derrière leur peur...

Lassée de toute cette histoire, Megan se leva subitement, sans même accorder un regard aux deux jeunes hommes, et elle sortit devant le pub, pour aller s'assoir sur un rebord de fenêtre, le front collé contre la vite sale d'une ancienne bâtisse abandonnée. Qu'ils se disputent s'ils le veulent, mais ce serait sans elle. Elle avait suffisamment subit l'influence de son grand-père qu'elle portait dans son comportement, et elle refusait que le serpentard le lui reproche davantage.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyMer 16 Fév - 0:02:57

[Je saute le tour de James pour ce tour : p (et j'sais pas pourquoi j'ai écrit autant, désolééé)]

Il avait réagi vivement, sans peser ses mots, comme toujours. Mais ces histoires de famille l’exaspéraient. Il ne les comprenait pas, et ce n’était même pas une question d’éducation. Ses parents n’avaient jamais rien fait pour lui donner une vision idéale du foyer, où tout le monde s’aime, s’embrasse et passe ses journées à se réjouir de leur petit bonheur, de leur ridicule réussite sociale. Chez lui, pas le temps pour ces idioties. Tout le monde se croisait, les rares conversations se confondaient en platitudes et puis, enfin, il y avait les repas chez les grands-parents maternels, ce cher papy que tout le monde supportait en silence et critiquait en voiture sur le chemin du retour. Il y avait cette tante que personne n’aimait recevoir, ses sales mioches trop couvés pour briller, et cet époux pédant qui s’écoutait parler. Sa mère n’aimait pas sa famille. Elle n’aimait pas non plus sa seconde sœur, cette éternelle célibataire délurée, à moitié droguée, qui avait commencé streap-teeseuse et régnait dans son bar branché à Ibiza. Sa mère n’aimait pas non plus la famille de son époux. Papy Levi n’était qu’un vieux fou original qui avait une mauvaise influence sur son fils. En réalité, c’était l’homme le plus cool de sa famille, avec la tante camée, mais il avait tort de le penser. Ils l’amusaient parce qu’il était jeune, un jour, il comprendrait pourquoi ces individus avaient raté leur évolution, rien que ça. Oh, il connaissait très bien les pressions des milieux distingués, de ces familles où on ne dit plus Monsieur ou Madame mais Docteur, Professeur, Monseigneur, Général, Madame la Ministre, Monsieur le Député, etc, où les enfants ne se présentaient pas par leur prénom mais par un très fier « Moi je suis fils d’avocat », « peut-être mais ce sont mes parents qui ont racheté la marque que tu portes ! ». Il avait déjà vu beaucoup d’aberrations, rencontré un certain nombre de puritains idiots qui s’habillaient avec pulls par-dessus les chemises et cachaient des crucifix en or sur leurs cols bleus pâles. Des idiots qui, pour certains, avaient été jusqu’à considérer ses origines avec méfiance.

Isaac avait vite compris que Poudlard était une chance de s’émanciper de ce monde d’apparences. Il n’avait plus de rôle à jouer, il n’était plus rien. Rien de ce qu’il faisait ne pouvait nuire d’une quelconque manière à ses parents. Ici, il était seul, libre de renvoyer l’image qu’il voulait sans se retrouver devant un conseil de discipline familial – qu’il n’aurait pas écouté de toute manière. Mais les sorciers n’étaient pas différents des moldus. L’élite était même sacrément pourrie. A défaut d’être pire, elle était plus violente, plus globalement arriérée. Il évoluait dans un monde où tout le monde avait le pouvoir de torturer, de tuer et même d’effacer les traces, de brouiller les pistes en modifiant la mémoire des témoins, en réduisant en cendres un cadavre compromettant… Et transplaner loin, très loin du lieu du crime. Comment se fier à un alibi lorsqu’on peut réellement se trouver à deux endroits en même temps ? Oui mais, il y a les sortilèges impardonnables me dira-t-on, ceux qu’il est possible de tracer… Seulement, cette loi est une belle plaisanterie non ? Il n’est pas nécessaire de pratiquer pour savoir qu’il existe plusieurs manières de torturer ou de tuer. En sommes, les Sang Purs, c’était des évangélistes moldus avec des armes de destructions massives entre les mains, ou alors il suffisait de faire un tour dans des pays du Moyen-Orient pour regarder de quelle manière étaient traités les impurs, ça revenait au même finalement, pas la peine de faire un retour sur les pratiques barbares du Moyen-âge. Dans une société semblable, il était impuissant. Sa colère s’élevait contre cette aberration, contre cette dictature de la pensée qu’il avait toujours rejeté, avec ses discours pseudo-moralisateurs qui arrivaient à dégouter les gens d’eux-mêmes.

Ce n’était pas vraiment idéaliste. Isaac ne prétendait pas changer les choses. Il aurait craché à la figure de tout ce beau monde s’il l’avait pu, ou pire encore. Quelles valeurs pouvaient bien avoir la vie de ces tyrans qui jouaient à la pâte à modeler avec leurs enfants et considéraient les femmes comme des chiennes évoluées (au moins elles pouvaient donner des héritiers) ? C’était insupportable. Maintenant, il devait vivre avec la pression de ces sauvages, parce que ses proches en souffraient, parce que le vieux connard de McGregor pouvait avoir la fantaisie de le supprimer. Mais qu’il vienne sérieusement ! Il avait tenu ce discours devant les Carrow et ce n’était pas près de changer, il préférait encore crever que survivre en rampant. Néanmoins, ce choix n’était pas des plus intelligents. Si James avait eu un raisonnement aussi buté que le sien leur histoire n’aurait jamais pu commencer. Et on revenait au même constat, à cette absence désespérante de solution que Megan exprima sans doute en s’élevant violemment contre lui. Voilà qu’elle prenait tout pour elle comme une enfant capricieuse qui ne supporte plus de ne pas être au centre de l’attention. « Moi aussi je souffre », ça va il l’avait compris, sauf que ce n’était pas le sujet. Qui avait failli mourir quelques mois plus tôt ? Qui avait toujours un couperet au-dessus de sa gorge ? Oh ben non bien sûr, il jouait la victime. Comme il était normal qu’une gamine de onze ans fasse des menaces de mort à un autre enfant en s’appuyant sur les discours racistes de son grand-père. Mais évidemment, Megan s’attribuait soudain tous les torts de son grand père à grand coup de « désolée d’être Sang Pur » et de « s’il te plait arrête » théâtralisés. Au moins, elle reconnaissait que le vieux était un connard bon à abattre mais il connaissait déjà son avis sur la question, pas besoin d’en faire trois tonnes pour tomber dans le pathos. Il la regarda partir sans émotion, franchement agacé et, comme toujours, persuadé de son bon droit. C’était elle qui provoquait le clivage toute seule, pas lui.


- Mais elle est pas bien, j’ai jamais voulu dire que…
, commença-t-il de mauvaise humeur avant d’être interrompu par le regard foudroyant de James.

Bah quoi encore ? C’était quand même pas SA faute ! Parce que les gens se vexaient pour un rien il fallait toujours que ça retombe sur lui. Il n’allait quand même pas aller rechercher une fille qui avait trouvé à scandaliser toute seule pour se donner en spectacle. Si ? Parce que s’il ne rattrapait pas le coup il risquait de finir cette journée en se prenant la tête avec James que la situation semblait préoccuper. Il hésita à lui lancer qu’il ne voyait pas en quoi quelqu’un qui vient de crier dans tout le bar que son grand-père est un gros con peut représenter un quelqu’un danger mais il se ravisa. Personne ne partageait son point de vue de toute façon. Ils étaient tous contre lui.


- Mais c’est qu’une gamine, dans deux heures elle aura oublié et… ouais c’est bon, j’vais la récupérer, c’est bien parce que tu y tiens
, maugréa-t-il finalement en se levant.

Il quitta le bar en s’attirant quelques regards intrigués de la part des clients et retrouva la rue, ses flocons et sa bise glaciale. Bon, où était la gamine ? Assise en train de bouger sur le muret d’en face. Forcément, on ne quittait jamais les lieux en grande pompe sans s’attendre à être consolé ensuite. Il soupira et essaya de se calmer. Il était l’aîné, et s’il s’enfonçait dans l’immaturité il allait donner à James une raison très légitime de le quitter. Quelle belle idée que celle de fréquenter des élèves plus jeunes que lui ! Cependant, avec un petit effort, il était capable d’éprouver un petit sentiment de culpabilité à l’égard de Megan. Après tout, il n’avait pas voulu la blesser ou la mettre devant sa propre impuissance. Que pouvait-elle faire à treize ans ? Elle était aussi faible que lui, mais cette faiblesse était un poids qu’elle portait au quotidien. Il s’approcha avec prudence, le visage toujours fermé, et s’assit à côté de son amie, les bras croisés sur les jambes, la tête baissée. Il hésita un instant et déclara d’une voix un peu troublée :


- Je reconnais que je me suis mal exprimé, je ne voulais pas du tout te reprocher quoique ce soit, ce n’était pas dirigé contre toi, c’est juste que je suis inquiet, pour vous comme pour moi, j’ai l’impression que le cauchemar a été mis sur pause et qu’il reprendra n’importe quand.
– Il marqua une pause et leva les yeux sur un point vague de la rue.- Si je ne t’ai jamais parlé de James, c’est parce que j’ai peur tout le temps, comme si parler d’un bonheur pouvait le faire disparaître. Je n’ai aucune certitude, je ne vois qu’un écran noir sur le futur. Enfin… - Il chassa le sujet d’un profond soupir. - Je sais que tu n’as rien à voir là-dedans, au contraire, et c’est pour ça qu’on a réussi à s’entendre après tout, non ? Les autres Serpentard de sang pur ne sont pour la plupart que de pâles copies de leur éducation. Je sais la souffrance que ça représente. Ne crois pas que je viens d’un monde fondamentalement différent du tien. Si je n’avais pas rompu tous mes liens avec les moldus à cause de Poudlard on me prendrait sans doute la tête avec des histoires des codes idiots. Je ne suis pas dans une famille extrémiste, c’est vrai, mais j’en ai vu beaucoup, toujours rayonnantes en apparence et ignobles de l’intérieur. Il y en a tellement dans mon milieu… Et je sais que je ne peux pas y faire grand-chose, même si ça me révolte, c’est bien ce qu’il y a de pire.

Il était rare qu’il parlât autant et avec une réelle sincérité, loin de sa franchise éclatante qui faisait plus de mal que de bien. Cependant, c’était cette tendance à préférer la colère à la mise en relief plus explicite de son malaise qui le projetait dans ces situations de rupture. Ça ne lui avait jamais posé de réel acquis de conscience d’ailleurs puisqu’il ne revenait jamais vers quelqu’un qu’il avait mis hors de lui, pas dans l’immédiat en tout cas, pas lorsque la tension était encore à fleur de peau et qu’il fallait s’excuser. Son sale caractère l’avait toujours isolé et condamné aux relations superficielles, sauf avec James, parce qu’étrangement, il arrivait à corriger son attitude avec lui, parfois un peu trop étant donné ce qu’il avait fait, ce qu’il faisait peut-être encore mais il n’était pas possible d’arrêter ça… Au fond, le jeune homme venait sans doute de sauver la seule véritable amitié qu’il avait noué à Poudlard depuis la rentrée.


- Mais au lieu de partir, de fuir ces problèmes qui ne devraient même pas me concerner, je reste. J’me comporte comme un con aussi. Seulement, je tiens à James et j’ai pas envie de me disputer avec toi aussi. Le reste, je m’en fous…


Après tout, qui trouverait-il après ces deux là ? Ce n’était pas une histoire rêvée que la leur, mais ils faisaient partis de ces gens qui seront toujours irremplaçables, qui permettent enfin d’avoir la certitude qu’il est inutile de chercher mieux ailleurs. On était loin du couple et de l’amitié idéale, c’était certain, mais malgré les nombreux aléas, c’était aussi très bien comme ça. Difficile de garder son indifférence après un discours aussi pénible. Mais il n'allait pas pleurer, il aurait définitivement l'air con s'il se laissait aller.


Dernière édition par Isaac Deniel le Ven 25 Fév - 22:48:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyMar 22 Fév - 21:33:36


Les flocons semblaient se multiplier, s'écrasant doucement sur les vieux pavés des ruelles, tandis que quelques uns, trouvaient bon nid dans la sombre chevelure d'une jeune fille, assise sur le rebord d'une fenêtre, perdue dans les tréfonds de ses songes agitées. Des regards curieux s'arrêtaient sur sa misérable carcasse, puis repartaient, certains demeuraient avec plus d'insistance, comme s'ils allaient venir lui demander si ça allait, mais finalement, une seule personne se détacha du lot, et les fit fuir. Megan n'eut qu'à lorgner de l'oeil pour l'apercevoir s'approcher d'un pas hésitant en sa direction, et si elle avait été plus rapide, elle serait sans doute partie, le laissant ici, fuyant de nouveau la confrontation. Elle n'en avait pas envie, elle refusait de subir une nouvelle dispute, mais c'était trop tard, Isaac s'était assis à ses côtés, sans pour autant qu'elle daigne tourner la tête vers lui. Après un temps de silence, où seuls les crépitements des gouttelettes de neige fondue animaient la rue, il haussa la voix, sans tellement d'assurance. N'osant pas se retourner, de peur de croiser son regard, elle ferma les yeux un instant, calquant l'image d'un jeune homme désolé et noyé sous la culpabilité dans son imagination. Elle se plu à cette image fictive, qu'elle aurait tant souhaité vraie. Mais c'était sans compter sur la fierté robuste de Isaac. Pourtant, il parla, et reconnut son attitude déplacée, sans aucune histoire de fierté, il éveilla un sentiment jusqu'à présent enfoui, et terré au plus profond de Megan, elle retourna la tête, sans tellement de conviction, hésitante. Un long moment, elle caressa son visage de ses iris bleus, l'observant avec insistance, d'un air presque inquisiteur, comme s'il s'était agit d'un étranger. Elle se pinça la lèvre inférieure, tout en se délectant de cet instant, qu'elle aurait souhaité éternel. Non pas qu'elle s'amuse par sadisme de l'état presque coupable de son ami, mais justement, parce qu'il était son ami, et en seulement quelques minutes, il venait de lui prouvait ce lien d'amitié, sans doute le seul réel qu'elle n'ait jamais eu. Pesant chacun de ses mots, elle lui souffla finalement, d'une voix éteinte :


- Tu sais, je voulais pas me disputer avec toi non plus. Seulement, il fallait que ça sorte, tu comprends ?
-Elle baissa le regard, fixant sans un intérêt précis ses chaussures- Puis, je ne t'en veux même pas pour James, je comprends ta crainte. En fait le problème, c'est que je m'en veux à moi, de ne pas réagir, de me laisser faire et de subir. J'ai l'impression d'être si... faible, et franchement, c'est affreux. Alors voilà, tout à l'heure j'ai explosé sur la mauvaise personne, parce que Xenophius a peut être raison, je suis faible et j'ai trop peur de lui pour me rebeller.

Rapidement, de vilaines plaques rouges vinrent peindre son visage, trahissant sa honte. Elle ressentait une telle rage mais surtout, tant d'humiliation d'avoir aussi peur de son grand-père. C'était tellement pitoyable et pourtant, elle était bien cette petite créature chétive, tremblante et terrorisée devant le patriarche McGregor. Elle n'avait jamais osé un jour s'opposer à sa volonté tellement elle redoutait sa colère, et la violence qui s'ensuivrait. Ce n'était pas le caractère qui manquait à la jeune fille, ça non, elle en possédait un sacrément dur, mais elle ne pouvait décemment pas se résoudre à l'affronter. Pas maintenant en tout cas. Un jour sûrement, lorsqu'elle aurait atteint un âge où sa maturité en magie lui permettrait de résister, mais pour le moment, elle était trop impuissante face à lui. Elle se gratta la nuque, là où des années auparavant elle avait eu le privilège de gouter à la cruauté maladive de Xenophius. Soupirant finalement avec fatalité, elle chassa une mèche derrière son oreille, pour ensuite amorcer un semblant de geste vers Isaac, puis... plus rien. Sa main qu'elle avait tendu vers l'épaule du cinquième année retomba, lasse. Elle était décidément incapable de faire comprendre à son ami à quel point elle s'était attachée à leur amitié. La gorge resserrée, elle abandonna, trouvant cette situation forte embarrassante par la même occasion. Il était tellement rare qu'elle témoigne de sa sympathie pour quelqu'un, qu'elle en oubliait toute la technique d'approche, et se sentait ridicule. Mais pourtant, Isaac n'était-il pas son seul véritable ami cette année ? Ne s'étaient-ils pas promenés les bras entrelacés dans Pré-au-lard ? Là c'était différent, il y avait comme un blocage, et elle n'osait même pas toucher le jeune homme, de peur peut être que sa honte soit contagieuse. Toutefois, elle voulait qu'il sache.

- J'ignore où cette amitié nous mènera, mais j'y tiens -elle le regarda avec gravité, marquant une pause, avant de reprendre la mine sombre- L'année prochaine, je ne serai pas à Poudlard Isaac. Mon grand-père veut prendre part davantage à mon éducation, et pour ça je vais rester au manoir... Peut être que James pourra nous servir d'intermédiaire pour se parler, parce que je doute que je puisse t'écrire en fait, avec la surveillance permanente de Xenophius.

Elle posa son regard larmoyant sur un point indéfini, figeant ses yeux brillant sur le toit devenu blanc d'une maisonnette au loin. Elle redoutait vraiment ces cours avec son grand-père, mais avait-elle le choix ? Elle faisait de son possible pour ne pas y penser, essayait de se changer les idées, en vain. Chaque jour, elle y pensait un peu plus avec une appréhension qui lui tordait l'estomac. Alors, elle s'entraînait au quidditch, elle jouait aux mauvaises langues avec Isaac dans la salle commune le soir, elle étudiait avec concentration, mais chaque nuit venue, elle se mettait à cogiter. Et puis, lorsqu'elle voyait les cicatrices de son ami, elle prenait peur, chaque fois un peu plus. Elle ignorait encore ce qui l'attendait, mais savait pertinemment ce que « reprise en main » signifiait dans la bouche du directeur de la coop, car c'était bien ces mots là qu'il avait employé le fameux jour où il lui avait annoncé. Et Megan n'était pas stupide, elle avait bien croisé le regard de Dylan, et l'air ahuri de toute la famille. Mais Lui, ça ne l'avait aucunement perturbé, il avait continué son repas, sans se soucier du climat de terreur dans lequel il avait plongé sa petite-fille ce jour-là, en la laissant dans l'incertitude de son avenir. Nerveuse à force d'y penser, Megan ne trouvait plus le sommeil, et quand bien même il venait, les cauchemars surgissaient. Sans s'en apercevoir, elle avait serré ses doigts sur son autre main, à s'en imprimer les marques de ses ongles acérés dans sa peau blême. Mais la brune ne s'en préoccupa nullement, conservant une entière indifférence devant les minces filets de sang, aussi fins que des fils de soie, qui s'écoulaient avec lenteur sur sa paume. Elle secoua soudain sa tête, comme pour chasser une mauvaise idée, et consentit enfin à se redresser, le visage faussement illuminé d'un sourire.


- On devrait rejoindre James, il va finir par croire qu'on la abandonné, et pourrait bien se consoler avec le serveur.


Elle ponctua sa phrase d'un sourire narquois, puis invita Isaac à rentrer, d'un hochement de la tête.
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyVen 25 Fév - 9:41:42

Son explication n'avait pas eu l'effet escompté. Isaac sembla se calmer quelques instants, mais James commençait à le connaître assez pour savoir que ce n'était que le calme avant la tempête ; il réfléchissait, analysait tout ce qu'on lui avait dit pour en tirer ce qui lui servirait à contre-attaquer, se réservait pour mordre plus tard. En cela, il était parfaitement digne du blason au serpent ; James détestait sa façon de différer la confrontation, de se laisser le temps d'assimiler toutes les données avant le clash. Il aurait préféré une engueulade franche et directe à ces moments d'incertitude... Au début, il lui arrivait de se croire, naïvement, à l'abri de la dispute lorsqu'Isaac ne répliquait pas immédiatement ; avec le temps, il avait appris que le silence du Serpentard ne signifiait rien, et surtout pas l'armistice. Vaguement gêné, il fixa son regard sur le bois luisant de la table, comme si cela pouvait lui permettre d'échapper à la conversation. Il avait donné assez d'explications, estimait-il, il était temps de passer à autre chose. Ne pouvait-on pas simplement boire un verre, discuter de choses et d'autres, et surtout laisser Xenophius où il était ? Mais non ; Isaac se lança dans une de ces diatribes dont il avait le secret, et rien, pas même le regard suppliant de James, ne put le faire taire. Le jeune homme éprouvait un véritable malaise, qu'il s'expliquait mal d'ailleurs, en l'entendant parler de la sorte ; il lui avait déjà expliqué des dizaines de fois que “cela ne se passait pas comme ça”, sans entrer dans les détails, mais le gamin ne voulait pas comprendre. Pour lui, on n'avait qu'à se révolter, gueuler un “non” définitif à tous les tyrans, et l'affaire était entendue. Il ne voyait pas tout l'arrière-plan peu reluisant de cette vaste toile d'araignée – les pressions plus ou moins amicales, les jeux de domination, l'écrasement des réfractaires. Il ignorait – et pour cause, James ne le lui avait jamais dit – comment Xenophius s'assurait les fidélités, oscillait entre générosité et menaces, et rendait la trahison hautement risquée.

Megan jugea bon de répondre à Isaac, en se lançant dans un réquisitoire contre Xenophius. James baissa davantage les yeux ; il n'aurait su dire pourquoi, mais être témoin de ces propos le mettait mal à l'aise, comme s'il craignait qu'on puisse lui reprocher de les avoir entendus sans être intervenu. Il s'était habitué à faire preuve d'une déférence à toute épreuve avec son parrain, au point qu'il s'interdisait même les pensées trop irrespectueuses ; une sorte de crainte superstitieuse l'empêchait de formuler consciemment son opinion au sujet de Xenophius. Avec ce genre de personnage, mieux valait surveiller ses pensées les plus intimes... Il n'aurait pas été étonné que le chef de clan soit légilimens, cela correspondait bien à sa volonté de tout contrôler... Entendre Megan parler de lui si librement avait donc quelque chose de déconcertant, d'autant que le jeune homme ignorait tout des véritables sentiments de la jeune fille à l'égard de son grand-père. Elle acheva en quittant la table, et James jeta un regard furieux à Isaac. Il n'aurait pas pu la boucler, non ? Le Serpentard essaya de se défiler, mais il comprit très vite que son compagnon ne lui laissait pas le choix. Comme il quittait la table et se précipitait à la suite de Megan, le serveur arriva, et gratifia James d'un regard perplexe.

-Ils reviennent, expliqua le repenti. En attendant, mettez-moi donc un whisky Pur Feu, je vous prie.

L'homme s'éloigna sans chercher à comprendre – il devait en voir bien d'autres dans son métier – et James tendit le cou pour essayer de voir la porte. Les deux gamins étaient-ils en train de s'entretuer ? Il devrait peut-être y aller... Non, décida-t-il à l'instant même où le serveur déposait un verre devant lui ; ils avaient besoin de parler entre eux, de mettre les choses au clair – tout comme Isaac voudrait le faire avec lui, d'ailleurs. Cette perspective l'épuisait par avance. Il avala une longue gorgée d'alcool qui le réchauffa agréablement, en s'efforçant de ne penser ni à Isaac et aux explications qu'il faudrait lui fournir, ni à Xenophius et à ses réactions si tout ce cirque parvenait à ses oreilles. Pas évident...

Il avait presque terminé son verre et contemplait d'un air morose le fond de whisky restant lorsque les deux adolescents rentrèrent dans le bar. À en juger par leurs mines, leur discussion avait dû être pénible. Le jeune homme essaya de sourire et, montrant son verre, s'excusa :

-Désolé, je ne vous ai pas attendus... pour la peine, c'est ma tournée. Qu'est-ce que vous prenez ?

Il regardait particulièrement Megan qui n'avait pas choisi de boisson avant de quitter le bar, pour prendre sa commande mais aussi pour essayer de deviner quel était son état d'esprit. Pour Isaac, il savait à peu près à quoi s'en tenir ; la mine sombre du garçon annonçait une engueulade musclée lorsque l'occasion se présenterait.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptySam 26 Fév - 17:52:02

Elle refusait de croiser son regard, il gardait les yeux baissés. La tirade laborieuse qu’il lui concédait ne serait peut-être jamais écoutée. Mais Isaac avait un talent certain pour apaiser les colères qu’il provoquait. Il arrivait de la même manière à excéder James pour l’attendrir la minute suivante. Les disputes étaient toujours houleuses. Elles retombaient avec la lassitude. Après la crise, il pouvait s’expliquer. Son esprit décanté mettait enfin des mots justes sur les sentiments qui le troublaient. Cependant, il préférait continuer à enfoncer les portes. Les révélations les plus intéressantes intervenaient lorsque la conversation devenait hors de contrôle. Alors, enfin, les langues se dénouaient une à une, et il ne lui restait plus qu’à analyser l’avalanche d’informations qui s’effondrait sur son âme choquée. Il avait mal à la tête. Ses tempes bourdonnaient et les mots de Megan ne l’aidaient pas à retrouver la paix. Sa tranquillité s’effaçait à nouveau. Comment avait-il pu croire que les sang pur l’oublieraient ? Il n’avait songé qu’à la capture de James, au point de se réveiller la nuit, les draps en pagaille, les yeux brillants de larmes. Et, finalement, ces mauvais rêves n’étaient rien. Des vérités sur lesquelles il n’avait aucune emprise lui étaient encore dissimulées. Pourquoi ne lui faisait-il pas confiance ? Il était revenu malgré ses duperies, qu’avait-il à craindre de lui ? Son opinion sans doute. Et il ne comprenait pas pourquoi James s’enlisait dans cette faiblesse qui avait fait de lui un meurtrier. Dire qu’il pensait que ces épreuves le rendraient plus fort. Il était déçu. Il ne savait pas vraiment quelle opinion adopter mais il espérait que le jeune homme saurait lui apporter des réponses plus claires après le départ de Megan. Si James était toujours là, la situation n’était pas vraiment perdue. Ne lui avait-il pas caché une partie de la réalité pour maintenir leur relation ? Seulement, les belles illusions ne duraient pas. Il devait pourtant savoir que tous les secrets tombaient un jour et que la blessure était pire lorsqu’elle suppurait depuis des années. C’était comme découvrir une plaie que le temps avait laissé s’infecter, une petite piqûre de rien de tout qu’on préférait ignorer, couvrir de poudre, en supposant que la douleur ne s’éveillerait jamais. Tout était beau en apparence mais, sous la peau, le sang pourrissait. Isaac essayait de ne plus y penser. C’était à lui de rétablir une situation qu’il n’avait jamais souhaité, et pour aller où ? Il était presque ironique de l’entendre affirmer qu’il tenait à James. Mais c’était sa dernière certitude, et, au fond, elle n’était pas plus logique que le reste.

Les aveux de Megan compliquaient tout. Elle traçait un portrait très noir, celui d’un tyran, d’un monstre qui faisait trembler tous ceux qu’il approchait. La pauvre jeune fille le subissait depuis sa plus tendre enfance et il était presque étonnant de lui trouver une aussi belle indépendance de caractère. Mais, sur ce point, elle n’était pas très différente de lui. Elle était trop fière pour s’aplatir. Son rapport à l’autorité restait conflictuel, et, au final, elle savait qu’elle n’était pas faible. Son grand-père incarnait seulement la domination absolue. Que pouvait-elle faire à treize ans ? Elle n’avait même pas le droit de claquer la porte de la maison. Légalement, elle n’était rien, et il ne pouvait rien faire pour elle. Même avec dix ans de plus, il n’aurait rien pu faire pour la délivrer. Cet homme avait tous les droits, il pouvait la détruire moralement s’il le voulait, ça ne se verrait pas. N’était-ce pas ce que James avait enduré jusqu’à sa rébellion ? Il tremblait de le voir replonger dans ce qui n’était plus qu’une détestable soumission. Megan n’avait pas le choix, mais son cas semblait différent, il était adulte, Xénophius pouvait l’intimider, mais l’emprise qu’il avait sur lui ne serait jamais qu’une chaîne créée de toutes pièces. Enfin ! A les entendre c’était à croire qu’ils devaient affronter l’héritier de Lord Voldemort. S’il avait peut-être relativisé le danger, Megan et James l’exagéraient. Du côté de Megan, la crainte était compréhensible, mais pour James, c’était assez révoltant. Non… Il ne savait plus à quel saint se vouer.

Ses yeux sombres avaient l’opacité terne de l’ardoise. Il les posa sur Megan en acquiesçant doucement mais la suite de ses propos lui serra le cœur. Pourquoi lui disait-elle ça maintenant ? N’avait-il pas suffisamment d’éléments pénibles à assimiler ? Fallait-il que tout s’effrite pour de bon ? Il entrevoyait déjà la fin de tout, de cette relation amoureuse qui commençait enfin à devenir sérieuse et de l’amitié la plus solide qu’il avait jamais nouée avec quelqu’un. Ce qu’il partageait avec Megan était très différent de ce qu’il avait connu avec Emilien. Leurs rapports n’avaient pas besoin d’artifices, de jeux et de petits défis pour se gonfler d’importance. Leurs discussions étaient d’un réel intérêt lorsqu’ils le voulaient. Que ferait-il si elle n’était plus là l’année prochaine ? Il trouverait à s’occuper, bien sûr, le groupe des cinquièmes années restait assez soudé, mais ce n’était pas aussi fort, il avait une image à tenir auprès de ses camarades. Et, surtout, il s’inquiétait de l’état dans lequel il retrouverait Megan. La jeune fille était forte, mais même les esprits les plus rétifs cédaient sous le coup d’un bourrage de crâne trop intense. La Serpentard sortait à peine de l’enfance, elle n’avait pas assez d’armes en elle pour résister aux attaques successives d’un vieux manipulateur. Et que pouvait-il lui dire ? Ses yeux humides ne lui renvoyaient qu’une triste idée de la fatalité qui les attendait. James deviendrait son seul intermédiaire et, pourtant, il n’aimait pas l’idée que son compagnon pût rester encore deux ans sous la direction absolue de cet homme dangereux. D’un homme qui n’hésiterait pas à le tuer et qui, tant que personne ne s’opposait à lui, pourrait détruire tout ce qui les unissait avec une désopilante facilité. Il hocha plus mollement la tête, sans conviction cette fois.


- On verra le moment venu…
, dit-il d’une voix lointaine. Pour l’instant, je sais bien que tu ne peux rien faire… Et tu sais, je connais bien ce sentiment, on m’a suffisamment bien montré l’année dernière à quel point on est impuissant face au monde adulte. Il poursuivit cette évocation sinistre d’une voix glaciale, presque désincarnée : - J’aurais pu mourir des centaines de fois, presque tous les jours en fait, et j’ai eu beaucoup de chance, vraiment. Ceci dit, je ne peux raisonnablement pas recommander cette attitude. Surtout que c’est la fuite qui m’a sauvé, pas mon obstination. La seule chose qui pourra t’aider Megan, c’est de ne jamais lui donner raison. Pourtant, c’est ce que tu viens de faire, tu t’es montrée faible et tu le seras dès qu’il arrivera à mettre en doute tes qualités. Ne lui cède rien. Le pouvoir finira par changer de main un jour. Je suis certain que notre tour viendra.

Un éclat brûlant perça soudain l’abîme de ses prunelles. Il serra un poing et se redressa doucement en décochant un mince sourire à Megan. Un sourire sans âme ni joie, plus vipérin qu’humain. La même réflexion tournait dans ses pensées depuis une année. Un jour, le plus tôt possible, ces salauds paieraient. On disait que ces pensées teintées de pourpre étaient la preuve d’un désordre inquiétant. Mais si son désir de revanche était un déséquilibre, il l’assumait pleinement. Après tout, ces pulsions destructrices n’étaient tournées que vers ceux qui, d’une manière ou d’une autre, lui avaient fait du tort. Ils l’avaient cherché et, étant donné toutes les vies qu’ils s’étaient appliqués à gâcher, son opinion n’avait rien de subjectif.

Megan proposa de retrouver James et il la suivit en se mordillant la lèvre. L’idée de les retrouver tous les deux autours d’une table n’avait définitivement plus rien d’enthousiasmant. La décision la plus sage était peut-être de se séparer tout de suite. Ils pourraient se retrouver plus tard, lorsque le ton serait plus léger. Franchement, il ne voyait pas comment lancer une conversation plus futile après ce qu’il venait d’entendre. Megan était capable de faire un effort, mais il n’était pas certain que James passe outre avec la même aisance.


- Le serveur ? Je doute que ce soit son genre !
Lança-t-il en s’efforçant de rire.

Il voyait mal James faire du charme à un barbu dreadeux, mais c’était plutôt amusant à imaginer. Son expression restait sinistre cependant. Il retrouva sa place en posant sur James un regard farouche et un sourire hésitant. Le jeune homme avait eu le temps de boire un verre et essaya de se montrer aimable en les invitant à passer une nouvelle commande. C’était une bonne reprise. Ils allaient boire et… ? Poussant un soupire las il répondit :


- Ce que j’ai dit avant de sortir, tu aurais pu y penser en te payant un whisky, espèce d’alcoolique…


Un sourire plus tendre étira ses lèvres et il se serra contre James de manière à lui faire passer un bras par-dessus son épaule. Les mots de Megan tournaient encore dans sa tête et malgré ses incertitudes, il avait besoin de chaleur humaine, de la sienne surtout. Il lui avait manqué, il ne voulait pas le perdre.

- On s’était mal compris, mais c’est réglé maintenant
, dit-il simplement. On passait notre temps à nous disputer au début. Megan voulait même inciter mon premier copain à rompre avec moi… Malheureusement, elle n’y est pas arrivée.

Il fit un clin d’œil à son amie en espérant qu’elle le suivrait sur ce thème sans conséquences. Avec du recul, ces souvenirs étaient assez drôle finalement. Ils se disputaient pour des histoires de gamins à cette époque. Son regard s’attarda sur le serveur auquel il fit signe de revenir.

- D’ailleurs, je voudrais juste vérifier un truc… tu penses quoi du serveur ?


Non, vraiment, ce n’était plus la peine de s’attarder sur les sujets tendus. Ils auraient tous les temps de les mettre à plat plus tard et il était important de préserver les apparences, puisqu’il aimait les deux personnes qui se trouvaient à sa table et qu’il n’était pas question de provoquer une rupture dans l’immédiat. De toute manière, ce genre de résolutions sensées tombait à l’eau dès qu’il se retrouvait contre James.
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  • Megan Swann
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyVen 1 Avr - 19:29:18


[Bon. Allez. Flagellez moi pour mon monstrueux retard ! ]

Megan demeurait sans la moindre expression sur son visage, le moindre trait qui puisse trahir son sentiment de révolte. Combien, de temps encore Megan subirait-elle l'emprise tyrannique de son grand-père, qui oppressait chacune de ses pensées, pour modeler son esprit encore si pur et chétif, à l'image du sien ? Le monde était d'une étrange cruauté, et ce renversement de situation, à l'inverse de ce que la communauté pouvait penser, demeurait superficiel. En apparence, la vie avait changé, mais seulement là où la lumière éclairait, mais qu'en était-il de ce fragment perdu dans l'ombre ? Derrière le trône se passaient des choses vraiment très sombres, que la populace naïve ne soupçonnait même pas, tellement ils se complaisaient dans leur bonheur fictif. Les intrigues les plus intéressantes, la vérité se cachaient, et complotaient entre les mains de plus habiles, d'hommes de pouvoir qui tiraient les ficelles à leur avantage sans jamais se montrer sous leur véritable visage. Des directeurs de département, en apparence sages et bons, donnateurs pour Ste mangouste, ou bien de simples agents de police en quête d'un semblant de puissance. Megan savait ce qui se déroulait derrière le rideau, elle savait que des choses louches se préparaient en silence dans les coulisses, pendant que sur scène, un spectable d'illusions se déroulait, devant des spectateurs tellement manipulables... Et elle était celle qui connaissait le secret de ce fameux magicien, celle qui savait pertinemment que la bonne femme n'avait pas été coupée en deux, mais qui, pour le plus grand bien, était priée de ne rien dire, à qui on imposait un silence éternel. Le réel n'était qu'une illusion, la vérité n'était pas à la portée des plus communs des sorciers, de ces pères de familles trop pauvres pour apporter sa pierre à l'édifice. Dans l'Ombre, se constituait une sorte de groupuscule tels les Illuminati chez les moldus, ils constituaient une Elite qui dirigeaient le Monde, sans même que personne ne s'en aperçoive. Ils négligeaient les études et l'apprentissage des enfants du bas peuple, leur inculquant que le strict nécessaire, et les véritables enseignements étaient donnés à leurs enfants. Ils faisaient croire à une démocratie, alors qu'il en était tout autre, mais, malheureux êtres sans réelle éducation, le bas peuple croyaient sans même penser protester. Quel triste monde... Megan était des enfants qui normalement, devraient poursuivre le travail de leurs parents. Telle était sa destinée. Conçue de toutes pièces, sans qu'elle n'ait à donner son avis. Pourquoi le devrait-elle après tout ? Elle s'en sortirait si elle obéissait. Il lui suffisait de suivre les idées de ces intellectuels, de ces philosophes, ces mages voulant changer le monde, avec leurs pouvoirs divins.

Le regard froid de la jeune fille, suivit le chemin d'un oiseau qui se profilait au loin, dans le ciel nuageux, et se laissa un instant bercer par sa douce imagination juvénile. Comment était-ce de voler aussi librement sans aucune limite ? Elle aurait tant voulu être un volatile, et passer sa vie à virevolter dans les airs. C'était peut être pour cela qu'elle aimait tant le quidditch, et s'exaltait avec tant de vigueur lorsqu'elle était sur son balai, à la recherche du vif d'or. Une soif de liberté, un désir profond.

Abandonnant avec une pointe de regret la blancheur cotonneuse du ciel, la jeune fille sourit à la remarque su le serveur de son camarade, réellement heureuse que leur malentendu se soit dissipé. Désormais, il lui semblait n'avoir plus que lui, comme véritable ami. Elle avait tissé avec Isaac un lien plus fort qu'aucun autre et aurait eu beaucoup de peine à s'en défaire. Silencieusement, elle emboîta le pas au cinquième année, les mains soigneusement enfouies dans ses grandes poches en laine. Retrouver cet étrange pub aux drôles d'allures ne l'enchantait pas vraiment, mais après l'échange assez dur auquel les deux amis venaient de se livrer, Megan n'y fit guère attention, et retourna s'installer à la table qu'elle avait brusquement déserté un moment plus tôt. James les accueilli avec un sourire aimable, et renouvela sa commande, à laquelle cette fois-ci, la brune répondit doucement, encore toutefois remuée par cette histoire :

- Un jus de citrouille bien frais pour moi.

Elle eut un sourire en coin à l'explication de Isaac pour James, hocha lentement la tête, comme nostalgique de ces vieux souvenirs, si amusants avec le recul mais qui pourtant, deux ans plus tôt lui semblaient si énormes.

- C'est que je ne tenais pas à ce que tu me le dévergondes mon pauvre Alixounet ! Mais dans le genre peste tu n'étais pas mal non plus. Isaac avait un égo surdimensionné, ajouta-t-elle à l'adresse de James, et il était très très pointilleux lorsqu'il s'agissait de son titre de préfet. Et je ne t'explique même pas la crise qu'il a fait lorsque je lui ai demandé son nom la première fois qu'on s'est rencontré. C'était du style :" Quoi? Tu ne connais pas Isaac Deniel ?!"

Megan lança un regard complice à son ami, se régalant de ces souvenirs, tout en riant d'amusement en repensant à cette scène mémorable qu'était leur rencontre en cours. Elle fut aussi un instant soulagée, que l'ambiance soit plus détendue, et espérait vivement que ça continuerait sur cette voie là.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyLun 4 Avr - 16:50:56

Un moment de solitude avait suffi à assombrir l'humeur de James, et le retour des deux adolescents acheva de miner définitivement le moral. Tout cela lui semblait tellement artificiel ! Ils allaient boire un verre tous les trois, faire semblant d'être heureux et d'avoir des choses à se dire, oublier quelques instants tous les désaccords... Comme des gens civilisés, ils allaient plaisanter, échanger des propos dérisoires, cacher un moment leurs rancoeurs sous un vernis de bonnes manières ; ensuite, seulement, dans l'intimité, le vernis s'écaillerait et la réalité reprendrait ses droits. Isaac parlait sur un ton léger, mais son compagnon savait pertinemment qu'il n'oubliait pas. Il saurait lui remettre sur le nez son mensonge par omission, exiger des explications que James serait incapable de lui refuser – car il ne savait pas tenir tête au Serpentard. La perspective de cette future prise de bec l'épuisait d'avance. D'une gorgée, le jeune homme acheva son verre de whisky, en observant Megan. Son sourire semblait forcé, elle aussi faisait des efforts pour paraître à l'aise... James n'avait jamais su sur quel pied danser avec elle. Elle n'était pas désagréable, mais il n'oubliait pas la façon qu'elle avait eue de se retrancher derrière le nom de son grand-père lors de leur première rencontre... Elle était redoutable, sans même le vouloir, simplement parce qu'elle n'avait qu'un mot à prononcer pour que la poigne de Xenophius s'abatte...

Le jeune homme repoussa son verre et secoua doucement la tête pour chasser ces pensées. On lui avait toujours appris à ne pas faire étalage de ses émotions réelles en société ; sa famille appelait cela savoir se comporter, mais cela ressemblait à s'y méprendre à de l'hypocrisie. Souris, fais la conversation, dis bonjour à la dame, quel que soit ton état d'esprit. Un jeune homme de bonne famille doit savoir paraître à son avantage dans le monde, se plier aux règles, et arborer en permanence un sourire de façade... ce même sourire que James servait à Isaac et Megan. Il écouta leurs explications, rit doucement à leurs plaisanteries, sans pouvoir leur être vraiment reconnaissant de leurs efforts. Même la question d'Isaac sur le serveur n'arriva pas à le dérider vraiment. Surpris, il considéra un instant le serveur, et lâcha à haute et intelligible voix :

-Le serveur ?

Le barbu avait remarqué le retour des adolescents à la table, et il feignit de croire que James l'appelait. Il s'approcha donc pour prendre la commande, que le jeune homme soudain gêné passa d'une voix hésitante :

-Eh bien... oui... Un jus de citrouille bien frais... un Black Russian... et un Irish coffee... merci...


Lorsque l'homme se fut éloigné, James reprit, dans un murmure outré :

-Ce que je pense de ça ? Non mais tu l'as regardé ? Je te parie qu'il a des poux... brr... je préfère ne pas imaginer...

Il secoua la tête, saisi de dégoût en songeant à l'anatomie complète du barbu ; il demeurait un rejeton de la bourgeoisie la plus coincée, et ce genre d'excentricité le choquait réellement. Isaac semblait s'en amuser, qui le traînait dans les lieux les plus improbables ; rien n'y faisait, l'opinion de James ne changeait pas. Il ne comprenait même pas que ce genre de phénomènes de foire ait le droit de circuler librement. On ne pouvait pas faire une loi contre ces immondices ambulantes ? Il songea qu'il serait amusant de soumettre le sujet à ce grand démocrate de Xenophius, simplement pour voir ; il se promit de le faire à la première occasion, et s'intéressa à nouveau à la conversation. Megan charriait gentiment Isaac ; oubliant un instant la perspective d'une dispute, James commenta :

-Comment ça, Isaac avait un ego surdimensionné ? L'emploi du passé me semble bien optimiste... De toute façon,
ajouta-t-il après un instant de silence, tous les Serpentard ont un ego surdimensionné. Ce doit être une condition pour entrer dans cette maison.

La guerre des maisons faisait partie des taquineries habituelles avec Isaac ; James disait pis que pendre sur Serpentard, en regrettant de ne pas avoir appartenu à cette maison. Il leva le bras devant son visage comme pour se protéger d'une riposte des deux Verts, un sourire un peu moins factice sur les lèvres.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyVen 8 Avr - 10:26:49

[Je suis désolée si les répliques n'arrivent pas forcément dans un ordre logique pour vous mais j'ai eu énormément de mal à définir la chronologie de cet échange ^^"]

Personne n’était vraiment heureux de se retrouver. Ces présentations étaient ratées, et ils le savaient tous. Il ne leur restait d’un jeu d’apparences, les sourires biaisés, les plaisanteries surfaites, l’invocation à des souvenirs communs qui ne servaient qu’à ressasser. La conversation s’annonçait d’une platitude infinie. S’ils retombaient dans le sérieux, d’autres motifs de tensions se dessineraient. Il semblait que rien ne pourrait les éloigner de l’affaire qui les brisait. Isaac n’avait pas l’habitude de se plier à ces conventions sociales qui transformaient la réalité en scène de théâtre. Sans la volonté de James, Megan serait partie depuis longtemps. Mais, après leur petite explication, il n’avait pas le cœur à la congédier. C’était à elle de décider et il était trop pénible de se quitter sur une réconciliation aussi sinistre. Alors ils poursuivaient cet entretien non désiré, avec l’espoir naïf de terminer la journée dans la joie. Il n’était pas juste que l’événement fût complètement noir. Il y avait forcément du positif à tirer vers le haut, quelque chose dont ils pourraient se rappeler en riant. Cette fois, Isaac le faisait pour Megan. Il n’était pas question de l’abandonner dans un moment d’embarras, c’était le meilleur moyen de bloquer les discussions à venir. On promettait souvent le pardon avant les grands silences du désaveu. Il avait donc lancé un sujet léger sans la moindre transition. A peine installé, il se mit à parler, prouvant qu’il menait aussi bien la dispute que les poncifs. Toutes les variations du discours lui appartenaient. Changer de registre était facile, même si au fond, il commençait déjà à s’ennuyer. Près de James, d’autres envie naissaient, et les perspectives des désaccords à venir n’y faisaient absolument rien.

Cependant, son implication dans la nouvelle conversation n’en laissait absolument rien paraître. Il y plongea comme une greluche qui a enfin l’occasion de s’exprimer sur deux thèmes qu’elle maîtrise à la perfection : sa vie et les ragots. La dernière pique de Megan lui arracha un rire mi-amusé mi-crispé. Vu de cette façon, cette rencontre était plutôt amusante en effet. En troisième année, sa célébrité lui était vraiment monté à la tête. C’était une époque heureuse, il avait souvent rêvé de retomber dans cette insouciance qui le poussait à marquer toutes ses entrées en classes par un véritable show. Aujourd’hui, plus personne ne se souvenait de son côté funny. Qui ? Isaac Deniel ? Le Serpentard qui quitte la moitié des cours sur un coup de sang ? Ses sorties étaient très remarquées. Il se retirait à la moindre contrariété, et certains professeurs avaient renoncé à l’idée de le retenir, c’était encore pire. Etait-ce le signe d’un retour vers l’humilité ? Non, il avait sans doute franchi un autre palier. Son égocentrisme se passait complètement des autres puisqu’il piétinait toute les règles en se projetant dans une entité unique loin du monde et de ses problèmes. Il roula des yeux sans répondre à l’attaque, en se retenant de faire remarquer à Megan qu’elle n’était pas beaucoup mieux avec ce Grand-père qu’elle invoquait dès qu’on l’ennuyait un peu… Même des souvenirs drôles en apparences étaient propres à créer de nouvelles plaies.


- Dévergonder Alix ?
Soupira-t-il en pouffant. Même à quinze ans il reste plus insensible qu’une souche d’arbre mort… Il est aussi évolué sur le sujet qu’un gamin de cinq ans, je plains d’avance celui qui se ramassera la tâche ardue de le faire changer. Heureusement, j’ai vite trouvé mieux…

Il profita de cette dernière affirmation pour se resserrer contre James et le taquiner à propos du serveur ce qui arracha au jeune homme une exclamation surprise absolument délicieuse. Il ne se priva pas pour se moquer de lui derrière sa main lorsqu’il l’entendit passer une commande très embarrassée au serveur qui n’avait pas l’air spécialement enchanté d’être cité dans la conversation de deux gays accompagnés d’une gamine de treize ans. Plus discret, James se scandalisa lorsque le barbu s’éloigna. Ce petit air choqué pigmenté d’une légère rougeur était adorable, il se retint de lui coller un baiser sur la joue et se contenta de lui renvoyer un regard pétillant. Les dreadeurx n’étaient pas du tout son genre non plus mais leur style ne le dérangeait pas. C’était juste qu’il aimait caresser les cheveux de ses amants et que cette horrible touffe râpeuse en retirait tout le charme. A l’inverse de James, il aimait tout ce qui était un peu marginal, tout ce qui pouvait heurter le milieu dans lequel il avait grandi et faire pâlir les parents de bonne famille. Si les bourges de Londres n’aimaient pas, c’était forcément cool.

- En plus il parait qu’à cause du manque d’air ça pourrit de l’intérieur
, précisa-t-il avec une vilaine complaisance.

Mais James se vengea en rebondissant sur l’attaque de Megan, ce qui le fit sourire sans l’énerver. Pourquoi le nier ? C’était vrai. D’ailleurs, à Serpentard, il semblait ridicule de cacher son égo, même si les autres maisons n’étaient pas en reste sur ce point. Certes, il fallait avoir une assez haute opinion de soi pour avoir de l’ambition et pratiquer la manipulation, mais dans le genre « je suis le meilleur mais c’est juste parce que je suis un type bien » les Gryffondor tenaient la palme selon lui. Et Serdaigle avait tout de même été la maison d’Orion O’Neill, ce véritable Narcisse ressuscité.


- Et quelle est la condition pour entrer à Serdaigle ? La prétention ? Le côté « je suis tellement intelligent que tout le monde doit m’écouter » ? Ou encore, « Mes goûts sont trop élevés pour considérer avec un tant soi peu de respect les gentils dreadeux » ?
Il ponctua sa dernière question d’un sourire ironique et ajouta : - D’ailleurs, on dit souvent qu’un excès de confiance en soit mène à l’échec. Je prendrai à témoin le résultat du prochain match contre Serdaigle. Et puis, pour ce qui est de l’égo surdimensionné, je ne pourrai pas être pire que Duncan.

Le serveur arriva sur ces belles paroles pour leur apporter leur commande. Il régla la note sans rien demander aux autres et but une gorgée de sa boisson en attendant les réactions. La guerre des maisons et le quidditch étaient des glissements de conversation faciles. Il devrait pouvoir tenir une demi-heure sur le sujet, le temps de se dire au revoir sans paraître impolis ou pressés. Et puis il était plutôt fier de lui, il avait réussi à railler sans provoquer d’embarras véritable, un exploit.

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  • Megan Swann
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyVen 29 Avr - 16:42:24


[Pardooooooooooooooooon ! En plus tout ce temps pour pondre un rp nul --' Embarassed ]


Finalement, l'atmosphère se détendait plutôt facilement, et ce n'était pas pour déplaire à Megan, qui se sentait de moins en moins gênée avec les deux jeunes hommes. Enfin, en apparence, tout semblait aller pour le mieux, on riait, on parlait comme de vieux amis des souvenirs communs, on buvait, et puis... voilà ? C'était donc cela la solution ? Demeurer de joyeux hypocrites pour le bien de tous ? Et bien, soit, si cela pouvait éviter une nouvelle querelle. Megan rit légèrement à la réaction de James, lorsque Isaac lui demanda soudain, ce qu'il pensait du serveur. Son regard critique analysa donc rapidement le vieux dreadeux qui semblait tout droit sorti d'une caverne. Drôle de spécimen. D'ailleurs, la vipère n'aurait guère été étonnée que James ait eu raison pour les poux, et puis il était gentil, Megan aurait plutôt cru que la chevelure de l'homme servait de nid à cafards, vu l'épaisseur et la saleté.

La conversation, ô combien palpitante, continua d'un bon train, Isaac prétendant que le cas de Alix était désespéré, ce à quoi Meg répondit par un hochement de tête affirmatif, et James se vengeant de ce dernier en rebondissant sur la dernière pique de la jeune fille. Il s'attaqua gentiment aux serpentards en général, ce qui arracha un sourire amusé à la troisième année, qui sentait bien le sous-entendu ici. Comme pour se protéger, le jeune homme leva les bras devant son visage. Très théâtrale ! Isaac fut celui qui répliqua le premier, balançant sur le tapis le côté narcissique des serdaigles, ce qui, selon son amie, n'était pas faux du tout. Ils se prenaient pas pour du pâté de campagne ceux-là ! Heureusement qu'au dernier match de quidditch, les verts avaient su les remettre brillamment à leur place.

- C'est pas de notre faute si nous sommes des Dieux tout droit tombés de l'Olympe, James ! Ironisa Megan, en relevant le menton avec exagération, un sourire en coin.

Le serveur revint chargé de la commande qu'ils avaient précédemment passé, et avant même que la jeune fille n'ait pu dire quelque chose, Isaac s'était occupé de régler la note. Quelque peu contrariée d'avoir ainsi été doublée par son camarade, Meg fronça les sourcils, tout en s'emparant de son verre. Elle but une longue gorgée, et fut presque étonnée de ne pas trouver un rat mort dans son jus de citrouille, tellement l'endroit était miteux. Jetant brièvement un coup d'oeil curieux à la vieille horloge délabrée qui pendait lamentablement contre le mur qui se trouvait en face d'elle, la jeune fille se demanda comment ils allaient tenir la demi heure restante. Malgré qu'ils aient rigolé quelque peu, le malaise flottait toujours au dessus d'eux, et un mauvais pas, une mauvaise pique mal interprétée pouvait tout faire chavirer encore. Ce genre de situation ne plaisait pas beaucoup à Megan, mais elle tâchait de ne rien montrer de son ennui présent. Soudain interloquée par une pensée, elle s'écria presque, à l'adresse de son ami :

- Hé, oh fait ! J'espère que tu ne comptes pas partir pendant les vacances de Noël ! Je n'ai pas l'intention de rester seule à Poudlard, moi !

Elle avait brandit son index, le pointant d'un air faussement menaçant sous le nez du cinquième année. Megan devait rester au château durant toutes les vacances, sauf bien entendu le jour même de Noël ; elle ferait un aller-retour au manoir, pour simplement assister au dîner familial, puis retournerait à Poudlard.

- Dis James, tu me le laisseras un peu Isaac pendant les vacances, hein ?

Elle s'était retournée vers le filleul de Xenophius, un large sourire aux lèvres, papillonnant des cils comme une enfant qui supplie son père pour une friandise. Finalement, cette journée lui avait permis d'apprendre à connaître James sous un angle différent. Il n'était plus l'ennemi à abattre, il n'était plus seulement le larbin officiel de Xéno, mais le compagnon de son meilleur ami, et quelqu'un avec qui elle pourrait parler de Isaac au manoir. Elle ne parlait jamais de son meilleur ami à sa famille, puisqu'il ne correspondait de toute évidence pas, aux critères acceptables de l'ami fréquentable d'une jeune héritière comme Megan.
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptySam 30 Avr - 11:39:43

Contre deux Serpentard de la pire espèce, la partie était perdue d'avance. James le savait pertinemment ; il s'attaquait à la maison des Verts, sans avoir la moindre intention de défendre la sienne. Jamais, dans sa vie, il n'avait connu pire ennui qu'à Serdaigle. Des gamins bouffis de leur importance – pensez donc : la maison des érudits ! Il y avait de quoi se prendre pour un demi-dieu... Ses camarades l'excédaient, avec leurs manières affectées et leur dédain à peine masqué pour les autres. Assez vite, l'adolescent solitaire s'était fait son idée au sujet de sa maison ; une opinion tranchée qui n'avait rien fait pour lui attirer des sympathies. Sauf, peut-être, celle des Serpentard ? C'était le moment de voir. Le jeune homme posa un regard condescendant, très Serdaigle justement, sur le malheureux Isaac, ce pauvre petit être inférieur aux disciples de Rowena, et répliqua :

-La condition pour être à Serdaigle ? Je ne te l'ai jamais dit ? En fait... (il se pencha, pour communiquer cette information cruciale à voix basse) on te met à Serdaigle si tu ne peux aller dans aucune autre maison. C'est du moins comme cela que je l'ai perçu, affirma-t-il en reprenant sa voix normale. Et ensuite, comme il faut bien que la mayonnaise prenne, on endoctrine les élèves avec l'érudition, l'intelligence, tout ça... et dès la première semaine, même ceux qui n'avaient jamais touché un bouquin sont persuadés d'être des puits de science.

Il renifla dédaigneusement, comme souvent lorsqu'il évoquait son ancienne maison à Poudlard. La tour de Serdaigle était, à son avis, la capitale de l'ennui et de la superficialité. L'important était de se balader avec deux ou trois grimoires sous le bras, même si on ne se donnait jamais la peine de les ouvrir... Le serveur arriva sur ces entrefaites, et Isaac régla la nota alors même que James avait dit que c'était sa tournée. Le jeune homme jeta un regard vaguement agacé à son compagnon, et leva son verre :

-Eh bien, je trinque à votre victoire contre Serdaigle, même si je me fiche éperdument du Quidditch...

À vrai dire, il n'était même pas sûr de connaître les règles de ce sport. Il n'avait jamais joué au Quidditch, assisté à très peu de matches, et le seul intérêt qu'il venait de trouver à cette futile distraction était purement financier. Le Quidditch drainait des dizaines de milliers de Gallions, le marché était trop juteux pour être négligé... Le jeune homme songea que même à Poudlard, il pourrait y avoir de quoi faire. Il se promit d'y réfléchir, en se demandant un peu quand il pourrait mettre au clair l'idée qui lui trottait dans la tête. Les vacances approchaient, et qui disait vacances disait Isaac à plein temps, séances effrénées de shopping dans Londres, et activités réprouvées par la morale, le tout en plus du travail chez Ollivander et des éventuelles tâches confiées par Xenophius. D'ailleurs, en parlant de Xenophius... James trouvait étrange que Megan passe Noël à Poudlard. Le chef de clan se sentait-il à ce point menacé ? Il avait un jour dit que les seuls endroits mieux protégés que sa propre demeure étaient Poudlard et Gringotts ; à défaut de pouvoir mettre sa petite-fille dans un coffre-fort, il la consignait donc à l'école pour la durée des vacances... James jeta un regard intrigué à la jeune fille, sans oser poser de question. Elle semblait plus sympathique que d'habitude, peut-être grâce à la présence d'Isaac, mais il n'était pas encore totalement à l'aise avec elle. Ils avaient mis de côté leurs griefs, pour un moment ; rien ne disait que la trêve durerait, et encore moins qu'ils pourraient s'entendre réellement. Le repenti, cependant, n'aurait pas demandé mieux ; les alliés étaient trop rares au manoir McGregor pour s'offrir le luxe d'entretenir une vieille rancune inutile. Avoir l'héritière de son côté serait un atout non négligeable dans ce panier de crabes... cela valait le coup de faire un effort. Et puis, Isaac tirait une telle tête à la perspective de rester à Poudlard pendant les vacances qu'il n'y avait même pas besoin de se forcer à rire. Un grand sourire aux lèvres, James répondit :

-Mais... Tu veux sa mort, Megan ?
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyJeu 5 Mai - 21:47:08

De toute façon, il était inutile de discuter, Serpentard était la meilleure des maisons. Elle avait ses défauts, bien entendu, et il l’avait souvent détestée, mais il était fier d’incarner les valeurs qu’elle représentait. La ruse était la plus belle des armes. Sous l’étendard vert et argent, les rivalités forgeaient l’âme. Elles dépassaient allègrement les bravades au règlement des Gryffondor ou la course aux points des Serdaigle. Dans le nid des serpents, les plus malins étaient gagnants. Il ne suffisait pas d’apprendre, et encore moins de jouer les inconscients pour imposer le respect à ses semblables. Un bon manipulateur avait la rouerie dans le sang. Ils avaient l’agilité de tous les grands méchants de fiction, ces êtres détestables qui s’abritaient derrière l’intelligence pour contourner la force brute des héros. Le bon ton voulait qu’on s’en tienne éloigné, puisqu’ils méprisaient la morale et n’hésitaient devant rien – ou presque – pour l’emporter. Mais ils n’étaient pas cruels. Ils savaient simplement qu’à la guerre, celui qui n’arrivait pas à oublier qui il était finissait toujours fusillé le premier. Isaac aimait cette ambiance de coups-bas permanents. Même s’il s’enfermait parfois dans une rébellion très gryffondorienne, ses camarades continuaient à le craindre. Son agressivité impulsive le rendait dangereux parce qu’elle n’était pas dénuée de malice. C’était sous le coup de la colère qu’il maîtrisait le mieux le pouvoir du discours, et, en cela, il était le disciple parfait de Salazar. James, en revanche, n’avait jamais défendu les qualités de sa maison. Serdaigle semblait ennuyeux et il ne l’avait pas démenti. Les moqueries qu’il lança sur son blason ne suscitèrent pas le scandale. James garda son calme et lui renvoya un regard affecté qu’il ne lui connaissait pas. Etonné, Isaac le vit se pencher vers lui pour lui révéler un « secret » sur les conditions d’entrées à Serdaigle. Le jeune homme s’attendait plutôt à se faire casser dans la forme la plus condescendante possible. Il tendit l’oreille, prêt à réagir à la moindre provocation, mais, finalement, son amant lui donna raison. Serdaigle était le refuge de la stérilité. Ça vous citait du Platon en latin et ça se croyait intelligent… Un bouffon avait déjà essayé de le snober de cette manière. Puis, un jour, il avait appris que le célèbre philosophe était grec. Il ricana doucement.

- On m’a toujours dit que Poufsouffle était la maison poubelle de Poudlard… Tu aurais pu tomber sur pire, et là, je ne sais pas si j’aurais pu assumer de te fréquenter
, dit-il en lui envoyant un clin d’œil.

Puis le serveur revint et il s’attira les regards contrariés de ses deux compagnons en réglant machinalement l’addition. Bah quoi ? Ils n’allaient quand même pas chipoter pour trois mornilles… Mais James n’avait-il pas annoncé sa tournée juste avant ? Peut-être. Il avait oublié. Ces trucs n’avaient vraiment aucune importance.

- Oh ça va, vous n’avez qu’à me rembourser si ça vous plait pas
, marmonna-t-il en trinquant à la victoire de Serpentard avec James.
C’était typiquement le genre de commentaire qui faisait dire aux connaissances de ses parents qu’il était fort mal élevé. Eh puis quoi ? Il n’allait pas faire des manières dans un bar où les dessous de table collaient et où des chevelus riaient bruyamment en imitant le cri du gorille.

Il vida son verre de moitié. Son ventre se réchauffait agréablement lorsque Megan l’agressa soudain avec ses histoires de vacances de Noël. Il lui retourna un regard surpris. Depuis quand la jeune fille gardait-elle le château ? Lui cachait-elle d’autres drames familiaux ? En tout cas, il ne pouvait rien pour elle. L’enfermement de Poudlard était pénible au quotidien. Il tenait à ses vacances, surtout depuis qu’elles lui permettaient de passer un séjour prolongé aux côtés de James. Il attendait ce moment depuis la fin de l’été. Que devait-on répondre dans ces moments là ? Il n’avait pas envie d’être vexant mais la délicatesse n’était pas son fort.


- Mais heu… Pourquoi tu m’en parles maintenant ?

La date n’y aurait pas changé grand-chose en réalité, mais c’était un très bon prétexte non ? Il avait d’autres projets. Il ne pouvait pas les annuler au dernier moment, même si Megan pleurnichait après de James pour le faire changer d’avis. Un instant, Isaac redouta la trahison de son compagnon, le fatidique « c’est à lui de voir »… Mais le jeune homme se contenta de prendre son désespoir avec humour et le Serpentard se resserra un peu plus contre lui.


- Je suis désolé mais… James et moi avons déjà prévu pas mal de choses…
- Aussi constructives que passer la journée au lit mais passons – et puis, ma famille veut me voir, ils ne comprendraient pas très bien que je reste à Poudlard… Mais tu peux venir si tu veux… enfin… - se reprit-il à la hâte – si on vous laisse sortir quelques après-midi à Poudlard, j’imagine que je pourrai passer. Et puis on pourra s’écrire.

Il essaya de lui tourner un sourire rassurant mais son expression n’était pas franchement convaincante. Que représentait une après-midi dans quinze longs jours d’ennuis ? Megan n’avait que treize ans, il ne pouvait pas non plus lui promettre de folles escapades qui allaient à l’encontre de tous les règlements. Ce n’était pas encore de son âge, et il n’était pas question de s’attirer les foudres de son papy cinglé. Illuminé d’une vague idée il ajouta soudain :

- Tu auras même droit à une surprise par jour si tu trouves la réponse aux énigmes que je t’enverrai. Tu penses arriver à la fin des vacances avec un sans faute ? T'inquiète, je ne t'encombrerai pas d'un tas de porte-clés débiles, sauf si tu en fais la collection bien entendu... Mais je pense trouver plus intéressant... Des photos de James en tenue de soubrette, que sais-je...,
précisa-t-il avec ironie en envoyant un petit sourire mutin à son compagnon.

Ainsi, même s’il n’était pas là, elle saurait qu’il devrait consacrer un peu de chaque journée à l’élaboration de nouveaux défis pour trouver à l’occuper. Le ferait-il avec la régularité promise ? Il n’en savait rien, mais le compromis semblait équitable et, à priori, les Serpentard aimaient ce type de challenge. Il avait passé les premières années de son adolescence à défier ses comparses. La partie s’arrêtait lorsque l’un des joueurs perdait, mais, c’était là une chose à laquelle tout le monde se refusait.

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MessageSujet: Re: Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]    Si c'est pas de l'amour, on peut refaire un tour [PV]  EmptyJeu 16 Juin - 19:01:53

[Bon, non seulement j'ai du retard, mais en plus mon post est bizarre parce que je suis partie en freestyle on sait pas pourquoi Fou Mais bon, vous m'aimez bien, et ma réponse semblait tellement inespérée que je pense que ça fera l'affaire niarkhéhé Oh et topic fini pour moi ! Ce fut un plaisir I love you ]



Lui aurait-il dit qu'il se condamnerait lui-même à de pénibles vacances, enfermé au château pour lui tenir compagnie, se privant ainsi de certaines autres diversités avec son amant, que Megan aurait été surprise par la réponse de Isaac. Ainsi, elle ne fut guère étonnée lorsqu'il tenta vainement de se chercher quelques pitoyables excuses pour ne pas vexer son amie, une nouvelle fois. Elle le laissa toutefois parler, attentive à ses propositions qui tenaient office de solutions alternatives, guettant celle qu'elle pourrait le mieux exploiter à sa guise, d'une manière tout autant sournoise que rusée. Comme si elle s'était naivement attendue à ce qu'il reste à Poudlard. C'en était tout aussi idiot, que le piège facile et pourtant efficace, dans lequel elle avait plongé son ami. Megan Swann, n'était pas le genre de jeune fille à rester seule, et se morfondre. Ou si elle l'avait été, les temps étaient résolus, et elle comptait bien profiter comme elle le pouvait de ses vacances à l'école magique. Cela faisait quelques jours, qu'elle recherchait La personne idéale pour lui servir de dame de compagnie. Une fille un peu candide, oisive, et donc facilement manipulable. Une Poufsouffle pour faire court. Une certaine Sarah Criver, dont la vie était tellement insignifiante, que la malheureuse s'était laissée entraîner par la fourbe vipère avec une excitation frôlant le ridicule. Elle serait le larbin personnel de Megan, et son oreille attentive, en outre, celle qui hocherait la tête régulièrement, approuvant sans exception chacune des paroles de l'odieuse brune. Megan n'avait même pas eu besoin d'insister, la jeune fille avait été trop ravie sur le coup de savoir qu'elle allait passer ses vacances aux côtés d'une fille connue pour son haut rang, pour se rendre compte du calvaire qui l'attendait.

Souriant d'un air vaguement distrait, l'attrapeuse des verts et argents devait maintenant penser à ce que devrait faire Isaac pour se faire pardonner, car, là était toute la supercherie. Elle avait bien sûr omis de raconter toute cette histoire au jeune homme, et préférer voir comment Isaac allait arranger le coup de manière à les arranger tous les deux. Il fallait avouer que pour le moment, ses idées étaient assez piteuses. Se voir était assez exclu, du fait que Xenophius, le saurait inévitablement si sa chère et tendre héritière avait pointé le bout de son nez dehors, ne serait-ce qu'avec ses nombreuses relations qui connaissaient tous pour la plupart, Megan. D'autant plus que si le vieil homme avait laissé la jeune fille au château, c'était parce qu'un danger rôdait, et qu'il était sûrement redoutable, pour que le chef de clan ne puisse en protéger autrement sa descendante, qu'en la laissant dans un lieu qui se disait, le plus sûr. Quant aux lettres, c'était une idée, mais pas assez recherchée pour satisfaire Megan. Elle tenait vraiment à ce que Isaac s'embête pour elle, non pas par une méchanceté profonde, seulement par amusement, une sorte de revanche. Ils s'envoyaient sans cesse des piques, amicales dans le fond, mais bien cassantes, alors pour une fois qu'elle avait l'opportunité de le punir d'une certaine manière, elle ne la laisserait pas passer. Elle comptait bien lui faire croire jusqu'au bout qu'elle était rester seule, et malheureuse à Poudlard. C'était bien le genre de plaisanterie idiote qui pouvait mener à une riposte beaucoup plus sévère de la part de l'ancien préfet, mais leur amitié était faite avant toute chose, de provocations, et cela mettait un peu d'ambiance à la table des verts et argents. La dernière idée que Isaac arbora d'un air illuminé, plut cette fois beaucoup plus à la jeune fille. Non pas que l'idée de devoir résoudre des énigmes l'amuse, mais plutôt l'ennui que cela serait pour son aîné, qui devrait travailler sur ce jeu tous les jours pour divertir son amie, qu'il croirait seule. Cruelle Megan...

Les yeux pétillants d'une malice soudaine, elle approuva vivement d'un hochement de tête enjoué. Elle lui proposa même sa propre idée de récompense :

- Tu pourrais plutôt m'envoyer des friandises de chez Honeydukes !

Ou comment profiter davantage ? Qu'elle était mesquine ! Et pourtant, elle ne ressentait aucun regret, elle était même plutôt fière de sa mauvaise blague. Il y avait de quoi ! Pendant qu'elle se ferait porter ses sacs par une pauvre fille, elle recevrait des friandises de la part d'un Isaac soucieux de l'occuper. Bon, elle reconnaissait qu'il s'agissait ici d'un plan de dernière minute, totalement improvisé. Elle avait bien « engagé » la Poufsouffle mais son cinéma de jeune fille seule elle venait tout juste d'en avoir l'idée, plus pour renouer davantage les liens avec Isaac qu'autre chose. Drôle de manière de lui prouver son affection, mais c'était bien pour cette raison qu'ils étaient amis, leur relation était incompréhensible pour de simples mortels. Ils aimaient se provoquer, se jouer de mauvais tours, mais étaient toujours là l'un pour l'autre, et ce que Megan savait, c'est qu'elle tenait à cette amitié. Ainsi, la brune voulait profiter au maximum de son ami, avant qu'ils ne se quittent pour un long moment et ne se revoient pas avant un an. D'ici là certainement beaucoup de choses auront changé, mais Megan souhaité sincèrement entretenir ce lien, et le conserver. Elle savait que sa plaisanterie bien stupide, mènerait Isaac à des représailles, toutes aussi stupides, mais c'était un moyen d'oublier l'incident précédent, de tourner la page et reprendre en attendant le prochain orage. La brune savait que leur amitié était en permanence menacée par Xenophius, qu'elle allait subir un bourrage de crâne intensif l'année d'après, mais elle devait résister, et n'avait-on pas apprit avec la victoire du Survivant sur le grand mage noir, que l'Amour et l'Amitié étaient des armes redoutables ? Si le vieux McGregor avait ses propres armes, Megan devait le contrer avec les siennes.

D'un air presque détendu, Megan annonça à ses deux interlocuteurs :

- Je crois que je vais vous laisser. On ne va pas tarder à rentrer au château, et j'avais très envie de voir une boutique avant de partir.

Elle sourit avec amusement en regardant Isaac, puis se leva. Elle adressa également un sourire en guise d'au revoir à James, et sortit sereinement du pub, l'air paisible. C'était une bonne chose de faite. Cette dispute aurait servi finalement, à renforcer leur amitié, et surtout... à lui faire gagner des friandises pendant les vacances. Megan Swann était fière d'elle, et s'avança dans Pré-Au-Lard, prenant le chemin vers Poudlard, en oubliant même cette boutique où elle devait faire escale. Un doux petit sourire étirait ses lèvres fines, elle était heureuse.
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