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 Papy fait de la résistance
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  • James Kirkby
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    James Kirkby
MessageSujet: Papy fait de la résistance    Papy fait de la résistance  EmptySam 19 Mar - 16:55:41

[merci à Kirk pour le titre du topic Razz]



C'était idiot, il le savait. Il aurait mieux valu aller tout de suite faire son rapport à Xenophius, et l'affaire serait réglée. Au lieu de cela, il s'était terré chez lui durant quelques jours, différant sans cesse le moment d'aller affronter le chef de clan ; il savait pourtant que cela ne servirait à rien, et que cela n'atténuerait pas la colère de son parrain, bien au contraire, mais il ne pouvait se résoudre à y aller. Depuis le samedi soir, il n'était pas sorti, et avait réfléchi, à grand renfort de verres de whisky, à la meilleure façon de présenter les choses ; rien, pas d'inspiration divine, rien. Il avait beau chercher, la situation lui semblait toujours aussi désespérée. Plus il tardait, plus l'entrevue risquait d'être douloureuse ; Xenophius n'aimait pas attendre, surtout pour les mauvaises nouvelles. Pour autant, il ne parvenait pas à se décider.

Comme il ressassait ces pensées pour la dixième fois de la journée, un verre de whisky en main, un craquement assourdissant se fit entendre près de lui, et l'elfe de maison des McGregor apparut dans la pièce. Le chef de clan devait être de très mauvaise humeur : l'elfe, par mimétisme, arborait une mine sombre, et il ne prit même pas la peine de saluer le jeune homme.


-Le maître veut vous voir, annonça-t-il sèchement.
-Très bien, j'irai le voir plus tard, fit James à tout hasard.

L'elfe s'avança, les poings crispés, et répliqua avec une sorte de joie féroce :

-Le maître a dit à Disty de vous assommer s'il le fallait... Il veut vous voir tout de suite.

Inutile de chercher à discuter davantage ; avec un soupir, James se leva, en demandant sur un ton hargneux :

-J'ai le temps de passer une veste, ou pas ?

Comme l'elfe ne répondait pas – il se contentait de suivre chacun de ses gestes avec une attention un peu inquiétante – le repenti décrocha la veste en question, sélectionna quelques papiers sur la table qui lui servait de bureau et les glissa dans la poche intérieure du vêtement, avant de consentir, de mauvaise grâce, à suivre l'elfe. La créature lui enserra solidement le poignet, et l'entraîna ; ils arrivèrent directement dans le grand hall du manoir McGregor, et James eut un frisson en revoyant cette vaste pièce vide, silencieuse. L'elfe l'entraîna vers le bureau du chef de famille, et le jeune homme se dégagea d'un geste nerveux :

-Pas la peine de me tenir la main, je connais le chemin.


La créature ne se laissait pas impressionner par la mauvaise humeur des humains, et elle ne renonça pas à accompagner James jusqu'à l'antre de Xenophius. En marchant, le repenti pensait qu'il serait fort divertissant de l'accrocher à une des torches du couloir par la guenille qui lui servait de vêtement, mais dans les circonstances présentes, il jugea préférable de ne pas céder à cette impulsion. De toute façon, ils étaient arrivés devant la porte de chêne du bureau... Allez, c'est parti pour un sale quart d'heure, et plus si affinités, songea James en ajustant machinalement le col de sa chemise. L'elfe frappa doucement, ouvrit la porte, et poussa le visiteur à l'intérieur de la pièce.
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  • Xenophius McGregor
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MessageSujet: Re: Papy fait de la résistance    Papy fait de la résistance  EmptyJeu 24 Mar - 16:17:33


Le sexagénaire se redressa dans son fauteuil de cuir, ajustant machinalement le col de sa veste, tout en reniflant avec dédain, alors que le domestique de maison conviait déjà les invités à entrer. La petite foule se pressa à l'intérieur, et prit place sur les chaises, installées quelques heures plus tôt par Disty en leur honneur. Elles formaient un demi cercle en face du bureau de Xenophius, qui pouvait ainsi, librement parler à tous ses fidèles. Seuls quelques membres de la Triade avaient été conviés à cette petite réunion, jugée trop importante pour que n'importe qui s'y joigne. C'était donc les vénérables, et les Seigneurs, ainsi que quelques méritants des plus bas grades qui attendaient patiemment devant lui, le visage fermé. Seul Alix maintenait le regard de son frère cadet, d'un air soucieux. Il avait toujours été d'une certaine manière le préféré de Xenophius, le véritable « meilleur ami » qu'il n'ait jamais eu; un homme honnête avec lui, sage et réfléchi, mais aussi rusé et grand stratège. Le chef de famille, se racla la gorge bruyamment pour faire taire l'hystérique Coleen qui couinait dans son coin avec son cousin Jason; elle baissa les yeux précipitamment en se mordant la lèvre. Le silence s'installa, et le vieil homme prit la parole, calmement, les mains jointes sur la table, la mine grave.

- Il semblerait que Bolivar essaie de nous faire tomber en montant le ministère Anglais contre notre famille par l'intermédiaire de ses relations. Je crains que le Ministre lance des perquisitions bientôt, il ne peut pas se permettre de négliger les craintes de la population, il a déjà renvoyé Yaxley, et il ne se gênera pas pour faire fouiller le manoir. J'ai déjà fait vider ce matin les cachots et trier les livres de la bibliothèque par l'elfe. Ils ne trouveront rien ici, et j'espère que cela suffira à éloigner les doutes du Ministre.

Certains avaient jeté des injures à mi-voix contre le fameux colombien, ennemi juré des McGregor, depuis la prise de pouvoir de Xenophius. Il calma les murmures d'un simple regard dur, puis reprit, cette fois en agitant une feuille de parchemin froissée, qui le représentait.

- Par ailleurs, le contrat reposant sur ma tête a doublé de valeur depuis le mois dernier, et il semblerait que bon nombre de mercenaires soient sur ma trace. Bolivar essaie également de rallier à sa cause les pays de l'Est de l'Europe, mais je pense que nous pouvons toujours compter sur nos amis Russes et Roumains.

Xenophius s'interrompit lorsqu'on frappa à la porte, et que celle-ci s'ouvrit doucement, laissant apparaître sur le seuil l'elfe et James. Le regard du vieil homme se durcit davantage à la simple vue de son filleul, qui semblait-il, avait « oublié » de revenir faire son rapport. Toutes les attentions s'étaient posées immédiatement sur le nouvel arrivant, et le patriarche ordonna brusquement :

- Nous reprendrons cette discussion plus tard. Laissez-nous.

Cela faisait maintenant plusieurs jours que James ne s'était pas présenté à son parrain, et le directeur de la coopération magique, savait très bien pourquoi. En général, le garçon ne se privait pas de rentrer avec hâte lui rendre son rapport, lorsque ce dernier était positif, mais étrangement, lorsque les choses se passaient moins bien, le jeune Kirkby se faisait plus petit. D'un geste de la main significatif, Xenophius l'invita à prendre place, comme toujours, en face de lui. Le bureau habituellement impeccable, était surchargé de papiers; contrats, documents officiels, lettres... Le chef de clan était resté imperturbable, pas une seule plissure des lèvres, pas un seul mouvement amical, il demeurait froid, le regard dénué de toutes expressions. Ceux qui le connaissait bien, savait par expérience, qu'il était dans ces moments là, plus dangereux et imprévisible. Les Vénérables et Seigneurs venaient tout juste de sortir de la pièce, légèrement outrés d'être ainsi renvoyés. La porte de chêne se referma silencieusement, laissant les deux hommes seuls, dans un calme inquiétant.

Le sorcier se leva soudain, sa baguette entre ses mains dures et sèches, puis il se mit à faire les cents pas, lentement, à travers le vaste bureau, et s'arrêta brusquement, tournant le dos en toute conscience à James, le regard figé sur la vieille toile accrochée sur ce mur, des années auparavant, portrait de son ancêtre favori, Galimé. Mais Xenophius regardait sans vraiment voir, ses pensées étaient occupées à d'autres sujets bien plus d'actualité malheureusement.

- Aurais-tu perdu le chemin du manoir ?

Il ne prit pas la peine de se retourner. Non. Il se contenait déjà avec mal, il était préférable qu'il ne croise pas le regard de son filleul lorsque celui-ci lui annoncerait son lamentable échec.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Papy fait de la résistance    Papy fait de la résistance  EmptyVen 25 Mar - 18:36:03

Aucun bruit ne filtrait à travers la lourde porte de bois massif. Rien qui puisse indiquer qu'une véritable réunion se tenait dans le bureau de Xenophius, en présence des plus éminents membres du clan McGregor. James ne put réprimer une expression stupéfaite lorsqu'il pénétra dans la pièce, et se trouva en plein conseil de famille. Son parrain trônait derrière son bureau, face à une petite foule attentive ; au bruit de la porte, tous les regards se tournèrent vers le nouveau venu, qui sentit immédiatement son malaise croître encore. Les frères de Xenophius se trouvaient là, avec quelques autres personnes que le repenti connaissait plus ou moins bien. Il évita de croiser le regard de Coleen, et plus encore celui de son parrain ; le chef de clan venait de modifier l'ordre du jour, et il indiqua sèchement à ses auditeurs que la réunion était terminée. Les McGregor se levèrent docilement, sans rien dire malgré l'air offusqué de certains d'entre eux, et quittèrent le bureau en file indienne. James dut se plaquer contre le mur pour les laisser passer, et il lui sembla que tous, en sortant, lui jetaient un regard hostile. Qui était donc cet étranger à cause duquel on les chassait ainsi ? Ils le connaissaient, pour la plupart, mais ne lui portaient aucune estime. Il pouvait bien être un fidèle lieutenant de Xenophius en même temps que son filleul, il n'en restait pas moins un traître au Seigneur des Ténèbres, un rejeton d'une famille de seconde zone, un type sans importance. Ils n'en étaient que plus vexés qu'il passe avant eux dans les préoccupations du roi de la Triade.

La porte se referma silencieusement sur les membres du clan, et James, sur un geste impérieux de son parrain, prit place sur la chaise qui faisait face au fauteuil du chef. Il se tenait légèrement voûté, les yeux fixés sur ses doigts qu'il tordait d'un geste nerveux. Xenophius semblait particulièrement redoutable, en proie à une de ces colères froides dont il avait le secret... Il se mit à arpenter la pièce d'un pas vif, sa baguette magique serrée entre ses doigts ; tassé sur sa chaise, James osait à peine suivre du regard ses déplacements, et attendait avec appréhension que l'orage éclate. Il avait négligé, trois jours durant, d'aller faire son rapport au patriarche ; il n'avait que des échecs à lui avouer – et cette mystérieuse lettre, dont il ignorait encore s'il devait en parler. Xenophius connaissait trop bien son filleul pour ne pas avoir deviné les raisons de son silence ; tout dans son attitude trahissait sa fureur. Finalement, il parla, sans même se retourner, et demanda à James s'il avait perdu le chemin du manoir. Le jeune homme eut une hésitation ; il s'était attendu à quelque chose de plus frontal, de plus cinglant, et cette entrée en matière le déstabilisait. D'une voix mal assurée, il commença :


-Je suis désolé, monsieur McGregor... Je...


Il s'interrompit. Il n'allait tout de même pas terminer sa phrase, et expliquer qu'il avait simplement eu trop peur d'affronter la colère de son parrain... Il avait imaginé ce qu'il pourrait alléguer pour adoucir un peu le chef de clan, mais aucun de ses arguments ne lui revenait à l'esprit. De toute façon, il n'était pas certain que Xenophius soit d'humeur à écouter son plaidoyer. Il lui sembla que le silence qui avait suivi ses excuses était de très mauvais augure, et il se tassa encore un peu plus sur sa chaise, redoutant la suite.
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  • Xenophius McGregor
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MessageSujet: Re: Papy fait de la résistance    Papy fait de la résistance  EmptyVen 29 Avr - 20:42:42


- Désolé ? Tu es désolé ? Tu peux l'être misérable ! Je viens de perdre une alliée sombre idiot ! Heureusement pour toi que ce n'était qu'elle, sinon je peux t'assurer que tu aurais déjà rejoint ton père !

En une seconde seulement, la main dure de Xenophius McGregor s’abattit impitoyablement sur la joue du garçon. La gifle avait été sèche, rapide, et humiliante comme il le fallait, bien qu'en cet instant, le vieux sorcier n'avait même pas réfléchit à son geste, ayant été pris d'une pulsion de colère soudaine. Les supplications, les excuses pitoyables de son filleul ne l'intéressaient pas, pas plus que la raison pour laquelle il avait, si lamentablement échoué à la mission qui lui avait été confiée, naïvement. Xenophius avait pourtant cru qu'il pouvait accorder un semblant de confiance à James, que le jeune homme ferait ses preuves, mériterait ses compliments, mais non. Il était tellement déçu. Avec lenteur, il rajusta sa chevalière, tout en conservant un horrible rictus méprisant, se contenant de cracher à la figure de ce vaurien. Il venait de lui faire perdre une alliée, et en ces temps de crise, un allié était un allié, surtout que si une guerre se préparait dans l'Ombre, Xenophius voulait à tout prix être prêt.

Brusquement, le vieil homme s'empara du col de James, et le fixa droit dans les yeux, figeant son regard meurtrier dans les iris pâles du garçon. Il l'aurait volontiers tué sur place, s'il n'avait pas encore besoin de ses services. Mais, il allait se défouler quelques instants sur sa misérable existence, à défaut de ne pas pouvoir tuer Bolivar immédiatement.

- Tu devrais pourtant savoir James, qu'on ne joue pas avec moi !

Maîtrisant à peine sa fureur, le sorcier semblait être sur le point d'éclater, il était devenu rouge, et sa poigne s'était resserrée davantage autour du col du gamin. Aussi brutalement qu'il l'avait attrapé, il le relâcha, pour recommencer à faire les cents pas, les mains tremblantes de colère. Un volcan en plein ébullition aurait fait pâle figure à côté du directeur de la coopération magique en cet instant. Aujourd'hui n'était certainement pas son jour de chance, il s'était mis tout le monde à dos, et ne pouvait même plus compter sur ses propres alliés ! Le Ministère commençait à avoir des doutes, ses alliés le lâchaient, et ses fichus ennemis en profitaient pour frapper plus fort au moment où il était à terre. Les lâches ! On ne pouvait plus compter qu'en soi-même ! Il devait tout faire lui-même, car en plus d'être faiblement entouré, c'était tous des incapables !

Sa main fendit l'air de nouveau, pour s'abattre cette fois-ci sur le cadre photo qui reposait sagement sur son bureau, brisant violemment le verre, se coupant au passage. Il envoya valser dans la pièce les débris du cadre, puis impulsivement, il dégaina sa baguette et envoya un puissant Doloris sur James, qui allait malheureusement pour lui, être le défouloir de Xenophius. Prit d'un excès de colère, incontrôlable, il lança plusieurs fois encore le sortilège impardonnable sur son filleul. Emporté, il oublia que l'erreur du garçon n'était pas si grave, il oublia qu'il avait dans le temps juré à Peter de veiller et de protéger sur lui, si malheur lui arrivait, qu'il était de ce fait, son parrain. Le vieux sorcier ne sachant plus comment lui faire payer, s'empara d'un verre de whisky à moitié plein, qu'il lui balança au visage.

Alertés par le bruit, son frère aîné Alix et Dylan étaient entrés précipitamment dans le bureau, pour se figer sur place, en découvrant James qui avait été projeté à terre par la violence des sortilèges, et la main ensanglantée du patriarche. Alix, malgré son caractère autoritaire, était le plus sage et raisonné, et depuis peu, semblait attendri par le cas du jeune Kirkby. Il conseillait souvent à son cadet d'être moins dur avec le jeune homme, il lui faisait remarquer combien le malheureux essayait de lui plaire, de faire bien, de le rendre fier, mais Xenophius n'ayant aucune considération pour personne, se fichait bien des papotages inutiles de son frère. Toutefois, lorsqu'il croisa le regard de celui-ci, il comprit qu'il était allé trop loin. Il avait choisi de faire du petit-fils de son vieil ami Peter, son martyr, pour oublier ses problèmes, pour se défouler. Il lança un regard vers James, il vit la peur dans ses yeux. Lentement, il contourna son bureau, pour s'assoir, congédiant les deux autres McGregor d'un signe de la tête discret. Il croisa les bras silencieusement par-dessus tous les documents qui s'entassaient. Ce n'était pas James le responsable, mais Bolivar. Et Xenophius faisait exactement ce que le Colombien voulait qu'il fasse, il s'en prenait à son entourage, il se montait contre ses derniers alliés, et tout cela, sans même s'en rendre compte. Conscient de ce qu'il venait de faire, le sorcier demeura un moment silencieux, jusqu'à ce qu'il déclare d'une voix détachée, lointaine :

- Tu pourras remercier Alix. Il vient de te sauver.

Il ne s'excusa pas. Son orgueil était trop grand, et même s'il savait pertinemment qu'il avait eu tord, terriblement tord, il ne s'excuserait pas. Il avait planté son regard sur un point indécis, perdu dans ses songes, encore abasourdi. Comment avait-il pu être aussi idiot, et se laisser faire aussi bêtement par son ennemi de toujours ? Il le connaissait pourtant depuis tant d'années, savait maintenant comment il fonctionnait, mais il n'avait rien vu. Il n'avait pas comprit que le but de toute cette pression que le colombien lui mettait, était la dissolution de son clan.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Papy fait de la résistance    Papy fait de la résistance  EmptySam 30 Avr - 20:46:31


Mauvais choix que les excuses. Bien loin d'apaiser la colère de Xenophius, elles semblaient avoir poussé sa fureur à son paroxysme. James se tassa encore un peu plus sur sa chaise en l'entendant vociférer, et faire allusion à son défunt père ; il n'avait jamais douté que son parrain serait capable de le tuer de ses propres mains, mais l'entendre le dire ainsi avait quelque chose de terrifiant. Le jeune homme encaissa la gifle sans réagir, bien conscient qu'il ne s'agissait que d'une aimable entrée en matière. Jamais encore il n'avait vu Xenophius aussi furieux, et il se demandait avec angoisse de quelle manière il allait lui faire payer son échec. Le chef de clan ne manquait ni d'imagination, ni de puissance, lorsqu'il s'agissait de passer ses nerfs sur quelqu'un. Il s'arrêta devant son filleul et le saisit au col en le soulevant à demi de sa chaise ; leurs visages se touchaient presque, tandis que Xenophius rappelait au jeune homme qu'on ne jouait pas avec lui. Jouer ? James connaissait trop son parrain pour avoir envie de jouer avec lui, surtout sur des sujets graves ; il n'essaya pas de répondre, Xenophius resserrait sa prise sur son cou, comme s'il avait l'intention de l'étrangler. La chemise se déchira dans un craquement, et le chef de clan renvoya brutalement le garçon sur son fauteuil ; sa fureur semblait croître à chaque instant, à la manière d'un incendie. Le cadre photo de son bureau fut la première victime, puis...

James n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait ; un puissant sortilège le jeta à bas de sa chaise, en proie à une terrible douleur. Si son esprit avait pu fonctionner normalement, il aurait reconnu le sortilège Doloris, le plus redoutable sort de torture. Mais il ne pouvait pas réfléchir ; la douleur était trop vive, il hurlait à s'en casser la voix, et se débattait violemment, renversant les chaises. Xenophius interrompit plusieurs fois le sort, pour le relancer l'instant d'après, alors que James espérait que tout cesse enfin ; à chaque fois, il lui sembla que la souffrance était plus intense encore, plus insoutenable.

Un verre lancé avec force le manqua de peu, et éclata en projetant des débris et de l'alcool partout. L'atroce séance se termina enfin, lorsque quelqu'un – James, prostré au sol, ne vit pas qui – ouvrit la porte. Personne ne parla, mais Xenophius sembla se calmer ; il s'assit, laissant son filleul se relever avec peine. Le corps secoué de tremblements incontrôlables, le garçon se hissa sur l'un des fauteuils qui faisaient face au bureau du maître des lieux ; terrorisé, il fixait son parrain avec inquiétude, craignant qu'il n'en ait pas fini avec lui... Mais Xenophius l'informa qu'Alix, l'aîné des frères McGregor, venait de le sauver, et James se promit de remercier dignement son bienfaiteur. Son intervention avait permis à Xenophius de retrouver sa maîtrise de lui-même ; il semblait encore un peu désorienté, mais calmé. Encore sonné par le traitement qu'il venait de subir, James murmura d'une voix à peine audible :


-Je vous demande pardon, parrain...

On l'avait si bien conditionné, dans sa famille de fous, qu'il s'excusait après avoir reçu une correction. Son grand-père lui avait toujours dit que si on lui flanquait une trempe, c'est qu'il l'avait méritée, et le gamin avait intégré cette théorie... Il posa ses coudes sur ses genoux et prit sa tête entre ses mains, très secoué, mais vaguement rassuré ; il lui semblait que Xenophius ne s'en prendrait plus physiquement à lui aujourd'hui. Après quelques instants, il osa enfin regarder son parrain en face, ouvrit la bouche pour parler de la lettre anonyme, puis la referma et se mordit la lèvre. Il avait besoin de réfléchir encore un peu à la meilleure façon de présenter la chose.
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  • Xenophius McGregor
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MessageSujet: Re: Papy fait de la résistance    Papy fait de la résistance  EmptyDim 1 Mai - 21:20:25


Retrouvant peu à peu ses esprits, Xenophius avait essayé depuis le long silence installé, d'élaborer une stratégie, un plan de contre-attaque. Son ennemi tapait fort, il montait ses alliés contre lui, son propre gouvernement, et lui ne s'était contenté que de faibles coups, se préoccupant davantage de sa petite image. Il avait pourtant monté des défenses magiques majestueuses autour de son manoir, avait organisé la sécurité de chacun, et il se rendait compte que tout cela ne servait plus à rien aujourd'hui. Tout ce qu'il avait fait s'écroulait. Mais il n'avait pas dit son dernier mot, il ne capitulait pas, jamais. Bolivar n'avait rien gagné, si ce n'était la fureur du chef de clan. Celui-ci allait s'engageait dans une guerre froide, où tous les coups étaient permis, et faire souffrir par tous les moyens le colombien, tout en sachant les risques qu'il prenait de son côté. Il mettait en danger chaque membre de sa famille, mais tous, sans exception, étaient voués à la Triade, à lui, et acceptaient sans rien dire puisqu'il s'agissait de l'honneur de leur nom. Xenophius craignait simplement pour Megan qui était son héritière désignée parmi tous les autres, et il suffisait que Bolivar se renseigne un peu, pour qu'il le découvre, pour qu'il sache l'importance qu'avait l'enfant pour le vieil homme. Elle resterait à Poudlard jusqu'en Juin, puis, serait de nouveau consignée au manoir, où elle recevrait son enseignement personnalisé, et serait surveillée de près. Pour elle, c'était tout décidé. Et puis il avait tant d'autres choses à faire. Tout un plan à monter. Des heures de cogitations l'attendaient.

Il avait tant à faire, entre les défilés de la WP (wizard's paradise ), les affaires avec Murray, celles avec Shadow, le ministère, son nouveau rôle de membre du jury pour les duels, ses affaires personnelles, tout cela ne lui laissait qu'à peine le temps de se reposer un peu. Etre un homme d'affaires n'était pas de tout repos, et ce, même lorsqu'on était à la tête d'une fortune monstrueuse. Xenophius n'aimait pas l'inactivité, il n'aurait jamais voulu être un vulgaire homme de luxe se reposant sur son argent, et ne cherchant pas plus loin. Il voulait toujours plus, espérait toujours gagner plus, pour frôler la perfection. Mais il était conscient que tout ce travail l'épuisait, et le rendait plus faible face à son ennemi. L'autre se contentait de passer ses journées à réfléchir, n'éprouvant nullement la nécessité de travailler, contrairement au vieux McGregor. Il devait donc reléguer un peu, le temps de détruire Bolivar, et tout redeviendrait comme avant, en mieux bien entendu. Une idée l'éclaira soudain, mais il préférait la garder pour soi, pour le moment. Il devait d'abord parler à James.

- Les affaires sont un peu tendues en ce moment, comme tu dois le savoir. Bolivar me pose quelques problèmes en réalité.

Le sorcier marqua un temps d'arrêt, reniflant avec dédain, les lèvres tordues en un rictus méprisant. Il n'aimait pas reconnaître ses ennuis, mais c'était une réalité, et la Triade devait le savoir, tout comme James qui travaillait pour lui. Il reprit cependant :

- Je crois qu'il me faut réfléchir sérieusement et passer à l'action. Avant de continuer ma quête du pouvoir, je dois éliminer les obstacles.

On pouvait se demander si Xenophius parlait à son filleul, ou s'il se parlait à lui-même, lorsqu'on l'entendait. Il semblait éloigné de la réalité, l'air songeur. Sortant de ses torpeurs grâce à l'intervention de l'horloge qui sonna les huit heures, il déclara soudain :

- Nous sommes tous les deux d'accord sur le fait que la filature n'est pas ton domaine. Toutefois, tu t'étais admirablement bien débrouillé en Colombie, et je dois reconnaître que tu as un sens des finances remarquable. Je pense que tu pourrais te débrouiller pour me seconder dans les affaires financières McGregor. Qu'en penses-tu ?

En réalité, et comme tout le temps d'ailleurs, la question était purement posée pour la forme, car dans le fond, James n'avait pas le choix. C'était une manière pour Xenophius, de se faire pardonner en quelque sorte son emportement, sans vraiment s'excuser. Une façon également de reléguer un peu de travail, et de garder à l'oeil son filleul. En quelque sorte, une solution qui arrangeait tout le monde. James amasserait une belle somme pour ce travail, et le vieil homme, pratiquement certain de la fidélité du jeune homme, s'assurait que ses affaires étaient entre de bonnes mains.
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  • James Kirkby
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    James Kirkby
MessageSujet: Re: Papy fait de la résistance    Papy fait de la résistance  EmptyLun 2 Mai - 20:37:48


Peu à peu, James reprenait ses esprits ; son coeur retrouvait un rythme normal, les tremblements de ses membres se faisaient moins violents. La peur, en revanche, était lente à décroître : à chaque mouvement de Xenophius, il sentait son estomac se nouer, puis se détendre lorsqu'il voyait que le maître des lieux ne faisait aucun geste menaçant. Il y eut un temps de silence, que le jeune homme mit à profit pour tâcher de se calmer pour de bon ; tandis que son parrain, visiblement plongé dans une réflexion ardue, fixait il ne savait quoi derrière lui, il tira discrètement sa baguette magique de sa poche et lança un Reparo informulé sur le col déchiré de sa chemise. Une manière de dire qu'on classait l'affaire, puisque c'était, de toute évidence, l'intention de Xenophius. Il venait de lui coller l'une des plus belles corrections de sa vie – à vrai dire, seul Voldemort pouvait rivaliser – mais tout, dans son attitude, indiquait qu'il valait mieux faire comme si rien ne s'était passé.

Enfin, Xenophius se décida à parler – il ne fit aucune allusion à ce qui venait de se passer, bien entendu, et il se comportait même comme s'il avait oublié ces regrettables événements. James fixa sur lui un regard attentif, sans être tout à fait certain, cependant, que c'était bien à lui que son parrain s'adressait ; il parlait lentement, et ne semblait même pas le voir. La situation avec Bolivar s'était donc tendue ; pas étonnant, songea James, qui avait lui-même contribué à miner le terrain. Il hocha la tête, pour la forme car Xenophius ne se décidait pas à le regarder, et écouta la suite, perplexe. Où le chef de clan voulait-il en venir ? Tout cela n'avait rien à voir avec la mission dont il avait chargé son filleul, et qui venait d'échouer lamentablement.

La pendule sonna, et Xenophius sembla se décider à entrer dans le vif du sujet. Il proposa sans ambages à James de le seconder pour la gestion de ses affaires financières. Le jeune homme le dévisagea, stupéfait ; il s'était attendu à tout, mais pas à cela... Il venait avouer un fiasco, et voilà qu'il recevait une marque de confiance... C'était inattendu, et très flatteur – mais cela tombait mal. Il était temps de jouer la carte de la sincérité, et de vérifier si Xenophius en avait réellement fini avec lui. Il n'y aurait pas de meilleur moment pour parler de cette lettre... James s'éclaircit la gorge, et d'une voix rendue un peu rauque par ses cris de tout à l'heure, répondit :


-Je suis très honoré de votre proposition, monsieur McGregor, et je vous en remercie... Toutefois, avant de l'accepter, il y a quelque chose que je voudrais évoquer avec vous. Quelque chose qui n'est pas facile à dire,
reprit-il après une seconde de silence.

En vérité, il ne savait pas comment s'expliquer... Conscient que faire attendre Xenophius n'était pas la meilleure chose à faire, il tira la lettre de la poche de sa veste, et la lui tendit en disant :


-J'ai reçu cette lettre, ces jours derniers, juste après... heu... mon entrevue avec la Dame Rouge. Pensez-vous qu'il faille la prendre au sérieux ? Si c'est le cas, il vaut mieux que j'en sache le moins possible sur vos affaires...

Le jeune homme baissa la tête, espérant que sa franchise jouerait en sa faveur. On ne savait jamais, avec Xenophius ; il pouvait aussi bien le récompenser pour avoir été loyal, que le tuer sur place pour s'assurer de son silence...



Spoiler:


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MessageSujet: Re: Papy fait de la résistance    Papy fait de la résistance  EmptyJeu 5 Mai - 16:42:55


Tout en patientant la réponse de son filleul, le vieil homme s'était levé, se dirigeant d'un pas souple vers le buffet en bois d'orme -finement sculpté d'ailleurs- et en sortit une bouteille de whisky, ainsi que deux nouveaux verres. Rien de mieux pour oublier leur désaccord précédent, que de boire joyeusement, pensait Xenophius, qui se rapprocha de son bureau, pour y retrouver sa place. L'alcool était le remède à toutes les querelles, d'autant plus que cette bouteille lui avait été offerte justement en guise de réconciliation par un très vieil ami, sous-secrétaire d'état de la Hongrie. Le malheureux s'était presque excusé d'avoir son propre avis. Leur dispute, n'avait été qu'un désaccord politique ; Barnabàs soutenait le parti politique ennemi de celui que soutenait à cette époque Xenophius, en Hongrie. Repensant à ses deux années passé là-bas, le sorcier en fut presque nostalgique. Le système du pays était tellement différent de celui du Royaume-Unis.

Laissant de côté ses souvenirs, il versa avec précaution le précieux breuvage dans chacun des deux verres, puis lorsqu'il eut terminé, il en tendit un à James. Si celui-ci avait voulu refuser, il était désormais contraint de boire, mais le chef de clan se doutait bien que cela ne lui poserait pas de problème, avec la petite correction qu'il venait d'avoir. Il remercia d'ailleurs son parrain, se disant honoré d'une telle proposition, mais lui avoua avoir autre chose à lui dire, ce qui inquiéta quelque peu le maître des lieux. L'air du jeune Kirkby ne laissait rien paraître de bonne augure, et le connaissant désormais bien, il appréhendait l'annonce de celui-ci. Une seconde mauvaise nouvelle, malgré les promesses qu'il s'était lui-même faites, risquait de mettre Xenophius dans une colère noire.

Lui tendant ce qui semblait être une lettre, James lui dit quelques mots, que le sorcier n'écoutait déjà plus, se concentrant sur le bout de parchemin qu'il regardait avec méfiance, comme s'il s'agissait d'une beuglante. Il déplia prudemment le papier, et se lança dans une lecture attentive, plongeant la pièce, dans un nouveau silence. Le contenu était déplaisant, vraiment, et Xenophius prit un air contrarié, réellement vexé de l'attitude outrageante de celui qui se prétendait leur maître à tous. Oser ordonner à ses propres employés de l'espionner ! Il n'était pas un vulgaire ouvrier que l'on surveillait pour rendre un rapport détaillé à un supérieur ! Il était le maître du clan McGregor, et le directeur du département de la coopération magique internationale ! De ce titre, il estimait que le dénommé Shadow lui devait le respect. Quand il pensait que ce sournois personnage lui avait dit dans une de ses dernières missives qu'il espérait pouvoir le compter parmi ses alliés. Outré d'être traité comme tel, le sorcier déchira la lettre en deux, la balançant plus loin.

- Bien. Tout le monde a décidé de me mettre des bâtons dans les roues, décidément ! Alors... James, tu t'occuperas, comme je te l'ai demandé, des finances McGregor. Pour ce qui est de ce fâcheux problème, j'aimerais que tu retournes voir la Dame Rouge, ou que tu lui écrives. Elle acceptera peut être un arrangement, sinon.. tu pourrais prendre des cours d'Occlumencie. Mon frère Alix maîtrise très bien cet Art, et il saura te l'inculquer.

Ses directives données, le sorcier s'affala un peu plus dans son siège, portant son verre à ses lèvres, d'un air distrait. Si la Dame Rouge refusait, Shadow le saurait, mais là n'était pas l'important, au moins, il verrait quel effet cela faisait. Il faudrait alors compter sur l'efficacité des cours de son frère à James, et espérait que celui-ci apprenne vite. Et si la la tueuse à gage acceptait, ce serait tant mieux. En attendant, il valait mieux en effet, tenir éloigné le jeune Kirkby des affaires les plus secrètes de la famille. Il s'occuperait donc uniquement des affaires déclarées des McGregor, mais ne toucherait pas au trésor de la Triade. Xenophius hocha vivement la tête. C'était un plan qui méritait d'être testé. Il laissa le temps à son filleul de lui répondre, bien que sa réponse n'ait guère d'importance aux yeux du mage noir.
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MessageSujet: Re: Papy fait de la résistance    Papy fait de la résistance  EmptyVen 6 Mai - 22:11:51

En silence, Xenophius s'était levé pour aller jusqu'à sa réserve d'alcool ; il en avait sorti deux verres, et une bouteille de whisky. James ne put réprimer un léger sourire ; en matière de boisson, au moins, ils s'entendaient à merveille – ou presque : un désaccord persistait, au sujet de l'adjonction de glaçons au whisky. Xenophius servait toujours le whisky sec, sans glace, prétendant avec force que le glace le dénaturait et était une véritable hérésie ; il ne perdait pas une occasion de fustiger son filleul, piètre connaisseur selon lui, qui se laissait aller à de telles abominations. Pour cette fois, James ne songea même pas à se faire remarquer en commettant un tel sacrilège ; il prit le verre qu'on lui servait, remercia à mi-voix, et huma l'alcool, sans boire. D'un regard anxieux, il épia chaque mouvement de son parrain, chaque froncement de sourcils tandis qu'il lisait la lettre ; il était quasiment certain que le pire était passé et que Xenophius ne s'en prendrait pas à lui après lui avoir offert à boire, mais la mauvaise nouvelle pouvait bien lui faire perdre le calme qu'il venait tout juste de retrouver.

Sa lecture terminée, il déchira la lettre, et jeta les morceaux à travers le bureau ; James éprouva un intense soulagement en voyant que son parrain passait ses nerfs sur le parchemin plutôt que sur lui. Après tout, il n'était pas responsable du contenu de cette lettre ; il n'était qu'un messager, et il aurait aussi bien pu ne jamais la montrer. Il avait cependant estimé qu'il devait le faire, par loyauté ; le ton de ce prétendu « Maître » lui avait beaucoup déplu, et il avait choisi son camp : il faisait allégeance à Xenophius, et à nul autre. Dans le milieu interlope qu'il fréquentait désormais, chacun devait se positionner de manière claire et définitive ; les girouettes ne faisaient pas de vieux os. Pour lui, sa carrière se ferait avec McGregor, ou elle ne se ferait pas.

Son verre encore intact en main, le jeune homme écouta les directives de son patron, heureusement surpris du ton qu'il employait. Pas de savon, simplement quelques ordres brefs exprimés avec des précautions peu habituelles, des conditionnels et des suggestions polies... Cela ressemblait assez peu au style habituel de Xenophius, mais ce n'était pas désagréable. James inclina la tête, et répondit simplement :


-Très bien, monsieur. Je m'occuperai de tout cela en sortant d'ici.

Il ne mentionna pas que sa précédente expérience de l'occlumancie avait été un fiasco complet. Cela se passerait peut-être mieux avec Alix McGregor qu'avec son grand-père... de toute façon, cela pourrait difficilement se passer plus mal. Il fallait cependant espérer que la Dame Rouge accepterait un arrangement, cela simplifierait les choses... Après l'apprentissage manqué auprès de son grand-père, James n'avait plus vraiment confiance en ses capacités d'occlumens.

Ses ordres donnés, Xenophius se détendit, et porta son verre à ses lèvres. James, qui avait attendu poliment que le maître des lieux boive le premier, leva son propre verre dans un toast silencieux à son parrain, et prit lui aussi une gorgée d'alcool. Le breuvage était excellent, exactement ce qu'il fallait après quelques Doloris sévèrement administrés... Il hocha la tête d'un air appréciateur, et fit avec un sourire :


-C'est un whisky d'exception que vous avez là, parrain...

C'était l'avantage, avec Xenophius ; on n'était jamais déçu, lorsqu'il ouvrait sa cave personnelle. Le jeune homme avala une autre gorgée d'alcool, et reprit, très sérieusement cette fois :

-Je vous remercie de votre confiance, monsieur McGregor. Je ne vous décevrai pas.

Il faisait allusion aux travaux financiers dont l'avait chargé son parrain ; il était sûr de ses capacités dans ce domaine, et se réjouissait de pouvoir faire ses preuves. Un sourire confiant aux lèvres, il absorba la plus grande partie de son whisky, si vite que la tête lui tourna quelques secondes.
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MessageSujet: Re: Papy fait de la résistance    Papy fait de la résistance  EmptyVen 17 Juin - 13:14:17


Froid. Les traits du vieil homme s'étaient durcis, et son visage avait pris un aspect sévère, plus encore qu'il ne l'était à l'habitude. Une ride barrait son front, témoignant de la profonde réflexion dans laquelle il s'était laissé plonger. Trop sûr de lui, il s'était aussi laisser piéger, comme un débutant. Trop en confiance, trop dépendant de sa propre fortune, du pouvoir de la Triade, il en avait oublié qu'il n'était pas parvenu au summum de sa puissance. Pas encore. Il y avait encore tellement d'entraves sur son chemin, il s'était trop vite reposé sur ses acquis en pensant que cela suffirait à le mener au sommet. Grossière erreur. Mais il comprenait, et ne rééditerait pas ses fautes, il avait apprit, savait désormais qu'il ne devait rien relâcher. La machine était lancée, et il jurait sur son honneur, que rien ne l'arrêterait s'il en décidait autrement. Xenophius s'était crée son propre monde, où il n'y avait de place que pour les plus méritants, et où il devait n'y avoir qu'un seul souverain. Son univers lui était si magique, si parfaite puisque sa création, qu'il ne tolérait l'idée qu'une quelconque personne ose essayer de le perturber. Sa folie était toute là. Sa pensée était tellement éloignée de celle du plus commun des humains, il transcendait les limites de l'esprit humain, et ne s'en souciait guère. Peu de personnes échappaient à son mépris impérial, mais ceux qui avaient cette chance, avaient tous été entre les mains dévastatrices de l'homme, qui pouvait ensuite se targuer de les avoir éclairé. Il voulait dominer la race humaine, accéder aux plus précieux savoirs qui lui restaient dissimulés. Lorsqu'il s'était enrôlé dans les rangs du Seigneur des Ténèbres, c'était avant toute chose, pour apprendre de sa puissance, ce n'était pas une fatalité, mais plutôt une passerelle qui devait le conduire plus haut. Mais tout cela, bien sûr, peu de gens le comprenait.

Les idées se bousculaient à l'intérieur du crâne du sorcier, qui sentait une légère pression étreindre ses tempes. La douleur devenait de plus en plus présente, et lorsqu'elle atteint le stade le plus redouté, la mage noire renonça. Il conservait tellement d'idées, des centaines de pensées, il réfléchissait à tant de choses que sa faible condition d'humain, le condamnait fatalement à un mal de tête épuisant, à chaque fois qu'il se lançait dans des débats intérieur avec sa seule conscience. Un long soupir lasse franchit l'amertume de ses lèvres. De retour à la réalité, il replongea l'azur de ses pâles iris sur le visage de son filleul, qu'il dévisagea d'un air contemplatif, tout en écoutant patiemment ses paroles. Une fois que James eut fini de le remercier pour la pseudo confiance qu'il semblait lui accorder, Xenophius cassa le court silence qu'il avait laissé duré, de sa voix calme et sereine, qui n'autorisait qu'un respect implacable.

- Confiance est un bien grand mot James, que j'ai banni de mon vocabulaire il y a bien longtemps déjà. La seule personne en qui tu dois avoir confiance mon garçon, c'est toi-même, et uniquement. Tu ne peux jamais prétendre connaître une personne entièrement, jamais. Tu peux penser tout connaître d'elle, tu peux savoir beaucoup de choses à son sujet, mais les comportements humains sont imprévisibles. Alors, ne repose jamais toute ta puissance sur la confiance. Tu pourrais tomber de très haut.

Et cela était un des enseignements qu'il allait inculquer à sa jeune héritière l'année qui suivait. D'ailleurs en pensant à elle, il quitta un instant le visage de James, pour venir caresser du regard le portrait de Megan qui reposait sur son bureau, soigneusement. Souriante et pleine de vie, elle ignorait encore ce qui l'attendait. La pureté s'échappait de chacun de ses pores, comme un parfum envoûtant dont l'odeur ne s'estomperait jamais. Elle semblait destinée à demeurer d'une candeur troublante pour l'éternité. Cette enfant qu'il avait choisi pour lui succéder, pour qui il avait une véritable dévotion maladive. Cette passion, cette fougue qu'il avait retranché dans les tréfonds morbides de son âme, paraissaient s'éveiller en présence de cette si délicieuse créature. Son visage angélique, était d'une telle beauté qu'elle aurait troublé le plus vile des mages noirs, Xenophius en était certain. Ce n'était pourtant pas de l'Amour qu'il ressentait pour sa petite-fille, car ce sentiment n'avait jamais trouvé sa place chez l'homme, il ignorait totalement sa définition, il ne le comprenait pas, il le redoutait. Mais ce sentiment qu'il avait à l'égard de sa descendante était plus profond encore, immaculé de toutes les sordides de l'amour pathétique. Il l'idolâtrait parce qu'elle représentait son avenir. Il savait qu'il ne vivrait pas éternellement, malheureusement, mais il souhaité demeurer. Il devait subsister une trace de ses œuvres, de lui. Car si quelque chose de proche de l'amour avait un jour existé, ce n'était que pour sa propre personne. Narcissique. Il l'avait toujours été. Ainsi, il voyait en Megan le reflet de sa puissance, son futur, ce qui persisterait, celle qui portait son sang. Il jalousait le regard de tous ces odieux mortels qui osaient poser leur regard, envieux ou haineux, sur elle, qu'importe qu'ils l'aiment ou non. Elle était une divinité qu'il souhaité inaccessible aux hommes, à leur regard impudent. Ils n'avaient pas le droit de regarder une œuvre d'Art aussi parfaite, et il lui semblait que leurs seuls yeux pouvaient salir Megan.

Xenophius était resté bloqué un instant sur le visage figé, mais rayonnant de son Avenir, avec le désir brûlant de tout mettre en œuvre pour qu'elle continue sa tâche avec aisance. Mais un bruit retentit dans le hall d'entrée, l'arrachant cruellement de ses douces torpeurs. Se levant soudain, il s'avança vers le fenêtre, observant d'un air absent le paysage qui s'offrait à lui. Le ciel s'était assombrit, et des éclairs vrillaient les ténèbres, tandis que de sourdes détonations retentissaient dans tout le domaine. La pluie s'abattit alors lourdement sur la Résidence, et les gouttes d'eau, violentes, claquaient la vitre avec force. Une lueur inquiétante traversa le regard vaste du mage noir, et il déclara soudain, dans un murmure :

- La guerre est loin d'être terminée James. Au contraire, je crois que de sombres événements s'annoncent...

Il se retourna ensuite, une sorte de sourire pendu aux lèvres, et il reprit, cette fois d'une voix rauque et déterminée :

- Et s'ils veulent tous s'attaquer à Xenophius McGregor, qu'ils viennent tous, je les attend !

C'est ainsi que le maître des McGregor termina son entretient officiel avec James, mais plus officieusement, il n'en avait pas terminé. Il se rapprocha du bureau, et resservit un verre de whisky à son filleul, puis à lui. Il porta ensuite son verra à ses lèvres, et dégusta son whisky comme jamais il ne l'avait fait, savourant déjà le goût exquis de la victoire qui les attendait, car, comment aurait-il pu en être autrement ?


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