Cours 1 années 4 à 7 [TERMINE]

Le professeur était assis dans sa classe, attendant ses premiers élèves. Il allait donner son premier cours aux élèves des classes plus élevées. Il faudrait donc faire preuve de plus de fermeté et de sévérité. Les élèves de premières années sont assez timides, pour la plupart, et obéissants. Ici, son apparence n’impressionnerait plus, la plupart ayant connu le temps du faux professeur Maugrey, d’Ombrage et de Rogue, ainsi que les Carrow. Il faudrait donc ne pas se plier aux caprices et exigences que certains pourraient avoir. Il n’avait pas l’intention que ces adolescents en manque d’émotions fortes choisissent son cours pour se défouler. Si l’un deux essayait, il serait ravi de l’envoyer voler contre le mur du fond, d’un simple coup de baguette magique.

Il espérait aussi avoir des élèves motivés et dynamiques, pas des élèves profitant de son cours pour digérer à l’aise et pouvoir dire qu’ils vont à des options car la tour de divination est haute, qu’il fait froid dehors pour les soins aux créatures magiques, que l’arithmancie est compliquée et que les runes endorment.

Cependant, ce qu’il attendait le plus, avec les élèves attentifs et intéressés, c’était le vrai duel. Il faudrait bien commencer par faire un peu de récapitulatif de base qu’il se dépêcherait de faire en une quinzaine de minutes. Après, il commencerait la pratique et les élèves pourraient se plaindre. Il organiserait des duels par deux de sortilèges simples puis passerait à ce qu’il trouvait le plus intéressant : les sortilèges plus développés, qui blessent plus efficacement. Il faudrait cependant faire preuve de prudence pour ne pas être remarqué par Mc Gonagall.

Il se rendit soudain compte qu’il tournait en rond depuis une dizaine de minutes en réfléchissant. Il devait accueillir ses élèves. Il jeta un sort et ouvrit les fenêtres. Tant pis pour les frileux. Il alla se préparer une tasse de thé, agita sa baguette pour qu’une craie écrive : « Professeur Mc Carter, Premier cours de duel » et alla s’asseoir à sa place. Son chat sauta sur ses genoux. Il se saisit une dernière fois de sa baguette et la pointa vers la porte de la salle de classe qui s’ouvrit.

Il avait découvert certaines affiches montrant des sorciers et sorcières atteints par divers sortilèges plus ou moins violents. Cependant, certains étaient toujours masqués. Cela intriguerait un peu les élèves. Enfin, il verrait bien à quelle bande d’adolescents il allait avoir affaire.

Attention, les inscriptions s'arrêtent le mercredi 16 février ou plus tôt s'il y a douze élèves

*J'vais me faire massacrer...*

Quand on a une belle "gueule d'ange" qui vous permet de poser dans les magazines pour se faire un bon petit paquet d'argent de poche, ça ne vous aide pas vraiment pendant les cours de duel. C'était sans compter en plus sa pauvre main droite handicapée à 52%... Misère! Bon certes Alix avait été un résistant très actif l'an passé et maintenant il maniait sa baguette magique de la main gauche avec une bonne dextérité à force de réeducation mais quand même! Ses réflexes vifs et agiles cachaient un grand manque de puissance et revenu à des problèmes moins catastrophiques mais tout aussi encombrants: il ne voulait pas qu'on se moque de lui. Enfin bon, peut-être que le prof saurait lui donner une méthode pour palier à sa fragilité physique, laquelle s'était de plus intensifiée depuis les tortures des Carrow. Il soupira puis passa sous la douche et ressortit, s'habillant d'un jean simple et pratique ainsi que d'un tee-shirt et d'un pulls sobres du même acabit. Le jeune sorcier hésita ensuite mais il retira finalement son bracelet d'argent qui servait à masquer la cicatrice fine qui parcourait son poignet, se resserrant en spirale au niveau de l'os du poignet. La marque avait beau être discrète et bien résorbée, ça le gênait toujours mais bon, dans un cours de duel les bijoux ne servaient à rien. Le jeune homme ne prit même pas la peine de nouer un foulard autour de son cou comme il affectionnait tant et entreprit de se diriger vers la classe avec son livre de théorie dans son sac et sa baguette magique dans la poche, bien à l'abri sous sa cape de sorcier. Le préfet s'était inscrit dans ce cours plutôt que soins aux créatures magiques qu'il adorait pour se préparer encore et encore à une nouvelle dictature éventuelle mais aussi à une agression dans la rue comme il avait eut l'occasion de subir, par Carrow même avant sa montée au pouvoir... Ironie.

Le Serpentard avait donc tout intérêt à venir à cette classe, néanmoins consciencieux, le métisse savait qu'il devrait peut-être passer par de longs exercices théoriques car certains profs de duel passaient par là, un long apprentissage un peu fastidieux que le sorcier acceptait au contraire de quelques uns qui pensaient juste se défouler. Lui franchement n'avait pas besoin d'émotions fortes en plus, il en avait déjà connu assez! Mais il fallait sauvegarder ses réflexes acquis comme résistant (et résistante^^ hein Alice^^.) ainsi, l'adolescent était-il résigner à sacrifier ses chers cours de soins aux créatures magiques; à moins qu'il ait le droit aux deux options... Il demanderait! Le préfet entra donc dans la classe en premier, il jeta un coup d'oeil timide, posant ses yeux dorés sur les cadres qui lui firent baisser légèrement la tête... Tout ça ou presque, le préfet l'avait connu; il avait été tellement torturé! Mais qui pouvait s'imaginer une histoire si vive en voyant cette allure de mannequin? Dans son regard c'était possible à cet instant; courageux cependant, le sorcier finit par entrer complètement avec un air désormais déterminé.

-Bonjour professeur

Fit le Métamorphomage d'un ton calme et aimable avant de s'assoir à un pupitre et de sortir son livre et sa plume pour s'apprêter à noter ainsi que sa baguette en cas de pratique. Il avait l'air motivé mais calme et conscient de la rigueur que demandait un tel cours, potentiellement dangereux.

Ethel avait beau crouler sous les cours et les devoirs en cette période d’après fêtes, quand elle avait entendu qu’un nouveau professeur était arrivé à l’école pour ouvrir le cours de duel, la galloise avait pris la nouvelle avec beaucoup d’enthousiasme. Certes, elle avait appris à se défendre. L’avantage dans une famille de sorcier c’est qu’on pouvait utiliser la magie avec moins de crainte que dans le monde des moldus. Mais, étant encore une sorcière de premier cycle, son entrainement s’arrêtait à la théorie puisque la pratique était défendue aux sorciers qui n’avaient pas encore atteint dix-huit ans. Et, depuis les évènements de l’année passée et le fait qu’elle avait été mise à l’écart de tout cela, certes pour son bien, la jeune fille avait plus que jamais l’envie d’apprendre à se battre et à se défendre. « On n’est jamais à l’abri d’une quelconque menace », avait déclaré son père.

C’est donc d’humeur joyeuse et satisfaite que la jeune fille terminait de se préparer avant de rejoindre la salle de classe où aurait lieu le cours de duel. Elle enfila un pantalon et un sweat confortables. Pas question de jouer les midinettes quand il s’agit de se battre, même avec seulement sa baguette. Et puis, elle serait bien heureuse d’épargner des collants et des jupes si elle terminait à terre plus souvent que nécessaire.

Une fois prête, elle se rendit dans la salle. Elle frissonna en franchissant le pas de la porte. Le professeur avait ouvert les fenêtres. En voilà un qui n’avait certainement pas peur des remontrances de Madame Pomfresh si les élèves terminaient en fin de semaine à l’infirmerie avec un bon rhume. Mais, en y réfléchissant bien, s’ils se dépensaient beaucoup durant ce cours, un peu d’air frais ne leur ferait pas de mal.

Une fois encore, Ethel était bien matinale. Car, à part un autre élève qui appartenait visiblement à Serpentard, l’adolescente ne vit personne d’autre. Tout en pénétrant dans la pièce, La fillette observa les alentours. Des portraits, dont certains étaient masqués, étaient posés sur les murs. C’était étrange. Vraiment étrange. En se rapprochant, la jeune fille remarqua que sur les portraits, certains personnages affichaient des blessures pas jolies-jolies. Elle grimaça. Etait-ce pour ressembler à ça qu’on les faisait venir à ce cours ? Où justement pour l’éviter ?

Remarquant le professeur de duel assis dans un coin sombre, elle le salua poliment.

« Bonjour professeur ! »

Cours de duel. Le retour. De la mort qui tue. Avec une fois de plus un nouveau prof.
Page était sceptique. Le dernier en date ne lui avait pas laissé un souvenir impérissable. L'autre débile de Canaan Trucmuche. Ce qu'elle avait pu le détester, ce sale type. Il avait été odieux, avait profité de son autorité, et ne leur avait pas enseigné grand chose.Il n'avait servi qu'à passer de la pommade dans le dos d'Ombrage. Gros naze. Son départ avait fait sacrément plaisir à la rouquine. Elle n'avait pas repensé à lui depuis un sacré moment, mais cette enflure avait tout de même réussi à la marquer pour que la première chose à laquelle elle repense en voyant la reprise des cours de duel soit sa sale petite tronche de m'as-tu vu obséquieux.

Page poussa un profond soupir. Ce serait forcément mieux. Ca ne pouvait pas être pire de toutes façons. Les années "post-Canaan" n'avaient pas vu d'enseignement du duel - bizarre n'est-ce pas, lorsque l'on repense à ceux qui tenaient les rênes de l'école - et la reprise de cette discipline était finalement plutôt bon signe : McGonagall jugeait donc que les élèves pouvaient à nouveau apprendre les règles de l'art du duel... bon, le côté "art" enthousiasmait moins l'irlandaise mais bon, ce serait toujours des trucs utiles en plus. En combinant ça avec la DCFM, la magie sans baguette, les sortilèges et ses cours de judo clandestins, elle devrait réussir à avoir un bon niveau à force pour savoir se défendre.
C'était donc sans hésitation que la quatrième année s'était inscrite à l'option. En bonus, elle pourrait peut-être mettre une croquette ou deux au passage à Toaster ou toute autre greluche qui aurait l'outrecuidance de s'inscrire aussi.

Sac jeté par dessus l'épaule, c'était donc avec nonchalance que la préfète se rendait à ce premier cours de duel pour la reprise. Elle entra dans la salle dans les premiers, et jeta un oeil vers le prof. au moins, il avait la tête de l'emploi celui-là.

- Bonjour Professeur...

Son regard passa ensuite sur le chat - elle haussa les épaules - puis les tableaux - elle haussa un sourcil sans broncher pour autant - et enfin ses camarades déjà présents. Son visage s'éclaira lorsqu'elle découvrit Alix et Ethel. Elle sourit aux deux successivement.

- Salut Alix, salut Ethel. Ravie d'vous voir ici.

L'irlandaise jeta un regard vers l'enseignant, qui ne semblait pas leur indiquer de marche à suivre, aussi la rouquine prit-elle le parti de rester debout, entre ses deux camarades. Elle posa sa sacoche au sol et fourra ses mains dans les poches de sa jupe, attendant que le cours de Mister McCarter commence.

Le cours de duel.

Mise au courant de son existence et de la nécessité d'une inscription pour ce cours optionnel juste avant de partir en vacances – ceci pour se fiancer juste après avoir prononcé le fatidique et très solennel Serment Inviolable, Miss Fowl avait tout d'abord été dubitative quant à l'utilité d'un surcroît de travail supplémentaire. Surtout cette année, où elle se trouvait à peu près ensevelie sous une épaisse couche de devoirs, qui étaient censés la mettre à niveau pour la préparer correctement aux BUSES ; épreuve terrible et franchement intimidante, qu'elle avait bien l'intention de réussir avec toute la grâce propre à son rang dans la société. Car bien entendu, elle n'avait rien à démontrer à personne. Tout le monde savait déjà que sa vie était parfaite et qu'elle travaillait pour le plaisir. Il allait sans dire qu'elle ne se destinait pas vraiment à un futur métier.

Mais, lorsqu'elle avait appris que son « très cher Alekseï » trouvait « scandaleux » d'autoriser les filles à aller en cours de duel, son sang n'avait fait qu'un tour. Il fallait qu'elle montre à son tendre chevalier que sa promise était bien au-dessus des autres ! La meilleure preuve en était qu'Ange participait aussi de son côté. Malheureusement, dans son propre cas, il s'agissait surtout de convaincre son tendre papa qu'elle ne se casserait pas un ongle en se battant comme une chiffonnière devant toute la classe. Angélina était aussitôt allé le supplier pour qu'il signe son autorisation à participer à un autre cours optionnel, usant de sa méga-super-arme secrète qui était le meilleur moyen de convaincre son géniteur : les larmes. Ces petites perles transparentes et salées avaient un pouvoir démentiel qui suffisait à abattre les murs les plus subtilement blindés ; et couplées avec un tirade digne des plus grands films moldus (« Pèreuuuh ! Ange et Megan elles y vont aussi, et si je n'y vais pas ma vie sera fichuuue.... »), cela se transformait carrément en une formule magique imparable.
Le cœur dur mais rempli d'une indulgence coupable envers le trésor de sa vie, Andréas avait donc flanché devant la détresse de sa fille adorée et elle se retrouvait ici, devant la salle de classe, les joues roses d'excitation, son uniforme repassé par les elfes de Maison et sa coiffure impeccable, sa main droite resplendissante toujours d'une bague de fiançailles de princesse, qu'elle ne manquait jamais de faire étinceler à la lumière des bougies environnantes.
D'un pas sûr, elle entra dans la salle de classe... et élargit encore son sourire joyeux. Page, Alix et Ethel étaient déjà installés – mais manifestement, elle n'était pas en retard. Décidemment, elle ne faisait que les croiser partout ! Sauf Alix. Le souvenir d'un petit baiser volé la fit rougit jusqu'à la racine des cheveux, et elle s'installa près d'Ethel en esquissant un petit signe de la main à l'assistance.

Mais il ne fallait certainement pas oublier le professeur ! Faire preuve de politesse était bien la moindre des choses – quoiqu'un lèche-botte, mais bon... il fallait bien reconnaître qu'à défaut d'en avoir dans le monde réel, il en avait dans l'enceinte de Poudlard.

- "Bonjour, professeur !"

Angélina laissa glisser ses yeux vers le serpentard, avant de s'en détourner furtivement.
Allait-elle pouvoir regarder ce garçon dans les yeux ? Ce qu'elle avait fait au bord du lac était vraiment maladroit et bête... et pis encore, cela pouvait lui coûter sa réputation. Vu comme celle de son camarade était déjà détruite, il ne manquerait plus que cela l'éclabousse à son tour ! Heureusement qu'Ange l'avait renseigné sur certains points avant qu'elle ne décide de le revoir... Bon, rien ne valait un bon ragot pour se remettre d'aplomb quand le moral était bas. Elle tourna la tête vers sa voisine et lui souffla discrètement :

- "Tu sais qu'Alix a embrassé un garçon ?"

Plus elle observait la pièce et plus l’atmosphère qui y régnait lui faisait froid dans le dos. Fort heureusement la présence de ses camarades, et notamment Page et Angélina, la rassurait un peu. Leur professeur avait l’air étrange et, par le fait qu’elle ait déjà été absente une année entière, ne lui rappelait rien du tout. Les enseignants qui avaient pour tâche ce genre de matière étaient-ils tous autant effrayants ?

Afin de ne pas se mettre de mauvaise idées dans la tête au sujet de l’homme étrange qui leur servait de professeur, la galloise tenta de se concentrer sur la présence lumineuse et solaire de ses camarades. Elle salua, d’un signe de tête accompagné d’un sourire, la préfète des lions à la chevelure flamboyante et adressa un sourire à Angelina Fowl qui venait de prendre place à ses côtés. L’adolescente savait, pour avoir déjà travaillé à ses côtés lors de leur autre cours optionnel de Magie Sans Baguette que la jeune fille de cinquième année au blason jaune et bronze était d’un genre assez studieux et sans doute pas assez stupide pour se mêler à un quelconque conflit qui se déclencherait sans doute si lions et serpents se retrouvaient côte à côte.

Pour l’instant les trois jeunes filles n’avaient pas bougé et restaient debout dans un coin de la pièce. Ethel n’osait pas trop jeter des regards insistants vers les tableaux qui ornaient les murs de la salle. Comme le reste des portraits qui peuplaient le château, elle avait le pressentiment qu’ils étaient vivants et cette simple idée la mettait un peu mal à l’aise. Bien qu’elle ait déjà connaissance de ce genre de magie animant des photographies depuis sa plus tendre enfance. Alors elle tâcha de se concentrer d’avantage sur les personnes vivantes qui l’entouraient.

D’ailleurs, Angelina ne tarda pas à meubler le silence angoissant qui résonnait aux oreilles de la cadette Perks. Elle la vit se pencher vers elle avant de lui glisser discrètement une raillerie dans l’oreille à propos d’Alix, le préfet des Serpentards. Elle jeta un regard discret vers le garçon afin de mieux le détailler. Plus par simple curiosité qu’autre chose, en réalité. A vrai dire, les penchants de ce jeune garçon ne l’intéressaient guère. D’ailleurs, lui-même ne lui faisait aucun effet. Pour ne pas paraitre impolie aux yeux de sa camarade elle fit « non » de la tête et accompagna son geste d’un tendre sourire. Puis, à son tour, elle se mit à chuchoter.

« Voilà bien une information qui ferait frétiller le journal de l’école si l’information venait à tomber entre de mauvaises mains. Tu ne crois pas ? »

Après, la jeune fille ne savait émettre un jugement sur les actes du garçon. Bien sûr, elle savait qu’il existait différents penchants amoureux. Elle-même en expérimentait un, à l’heure actuelle. Mais, elle n’avait pas grande opinion et, à vrai dire, ce que faisaient les autres ne l’importunait guère, tant qu’on la laissait librement s’épanouir dans sa petite bulle de bonheur avec Billy.

Certainement, un tel fait déplairait peut-être à ses parents si elle le leur apprenait. Mais, Ethel était plutôt du genre discret qui n’aimait pas trop les racontars et les ragots colportés pour nuire à telle ou telle personne.

-Page! Salut, ça va?

Le sorcier n'avait bien sûr pas crié mais on voyait bien le contentement se refléter dans ses yeux dorés. Le Serpentard esquissa un geste de la main à la Gryffondor, il se fichait pas mal que sa réputation soit encore plus ternie de part ce geste. Il appréciait la rouquine, alors les détracteurs pouvaient toujours se gausser, le mannequin ne changerait pas de comportement pour autant, ce serait injuste et incompréhensible pour la quatrième année qui l'avait d'ailleurs saluée et s'était désormais installée entre Ethel-qu'il salua de façon plus neutre tout en restant aimable d'un simple signe de tête accompagné d'un sourire.- avant de se tourner vers l'entrée, attiré par un bruit. Voyant Angelina, qui serait bientôt mariée par ailleurs le jeune sorcier préféra détourner les yeux. La Poufsouffle l'avait laissé en plan près du lac après avoir dit qu'elle préférait épouser ce garçon inconnu; ce qui était relativement stupide soit disant passant vu que la mode des sang pur était passée. Pourquoi personne ne s'offusquait de cette union hors norme? Après tout désormais, ces êtres souvent pro mangemorts étaient mal vus! Le fait est que la jolie fille aux boucles blondes avait un peu abîmé sa virilité (Ah bon, il en avait?!) et le préfet lui en voulait légèrement de s'être enfuie comme s'il allait la violer. Non mais franchement! Et puis ensuite, juste un minuscule bonjour-qu'il lui retourna discrètement en rougissant aussi-, c'était quoi cette Poufsouffle? En plus mieux valait se méfier car elle trainait avec cette peste d'Ange Dawster. Dire que la préfète lui reprochait ses affinités avec d'autres maisons, personne ne lui disait rien à elle, pfft ce n'était pas juste!

Cependant, ayant dans l'idée qu'il valait mieux laisser faire et n'essayant même pas d'écouter ce que Angélina disait à Ethel-il aurait bondit sur elle sinon.- le jeune mannequin, loin de se douter qu'on essayait encore de traîner sa réputation dans la boue avec des mensonges se pencha sur le bureau de Page, lui déposant des cartes communes de chocogrenouille. Il se rappelait lui avoir déjà offert ses précédents biens de ce genre, n'étant pas collectionneur. [HJ: si tu ne veux pas j'enlève, sinon tu as le droit de prendre mon nombre de points pour t'ajouter les cartes de ton choix.]

-Tiens c'est pour ta collection, il n'y en a pas beaucoup, je ne suis pas très fan de chocolat... Mais bon. Alors tu as réussi à trouver le grand Merlin, la carte ultime finalement?

Le modèle lui sourit, il lui devait bien ça après que la jeune fille lui ait laissé copier ses cours en potion et autres quand il n'écrivait presque plus à cause de sa main handicapée. Puis elle était sympathique, le jeune sorcier n'allait quand même pas jeter ces cartes, autant les offrir. Bien sûr, la rouquine pouvait toujours en donner à Ethel aussi, il n'avait absolument rien contre cette dernière. Se tournant vers elle d'ailleurs il hésita à l'interroger puis la voyant en plein débat avec Angélina il attendit avant de lui parler, à elle et à Page en particulier, évitant le regard de la blonde cendrée tout en l'incluant quand même dans la conversation, mais de façon moins personnelle... Non pas par méchanceté mais plus par gêne, ce qui se notait bien sûr.

-Dites, vous avez déjà entendu parler de ce prof vous? Par d'autres qui ont eu cours avec?

Histoire de demander à quoi il fallait s'attendre avec cet enseignant-après tous les énergumènes qu'ils avaient eu, normal de se méfier non?!-. Autant pour passer le temps que pour se préparer au final... Et créer des liens sociaux aussi

Avait-il besoin d’une nouvelle option ? Complètement. C’était l’occasion rêvée de se débarrasser une bonne fois pour toutes des cours de Soin aux Créatures Magiques, devenus ingérables depuis le début du rituel animagus. Il pourrait de plus libérer tout son mardi matin et rester au chaud dans son lit pendant que les autres se les gelaient à la lisière de la forêt. La nouvelle de la reprise des cours de Duel avait laissé les élèves très enthousiastes. Cette option n’avait jamais eu beaucoup de succès au château. Plusieurs enseignants s’étaient succédés en dispensant un enseignement très limité. Evidemment, il avait suffit d’un expelliarmus à Harry Potter pour vaincre Voldemort mais tout le monde n’avait pas une baguette identique à celle de son pire ennemi, la protection du sacrifice de sa mère ou autre imbécilité pour se défendre. On avait beau dire, Potter, c’était quand même de la belle fumisterie. Il y avait fort à parier que ce mec n’arrêterait plus un seul mage noir de sa vie, à moins de s’inventer une nouvelle prophétie, lol. Quand on assistait à ce genre de spectacles, il y avait de quoi perdre la foi. Beaucoup de sixièmes ou septième années s’étaient ainsi moqués de l’ouverture d’une classe de Duel. Pas la peine de perdre du temps avec des sorts de désarmement, ils les maîtrisaient depuis leur deuxième année, ils étaient invincibles, youpi ! Le discours se retrouvait à Gryffondor comme à Serpentard où l’incompétence des professeurs précédents décourageait d’avance les plus âgés. Isaac voulait cependant donner une chance à ce nouveau. Le Fight Club n’existait plus et, même s’il s’entraînait beaucoup dans l’ombre, il ne s’était encore jamais confronté à un véritable adversaire pour mesurer l’étendue de ses progrès. Or, il lui était indispensable de maîtriser toutes les arcanes du combat. La sécurité ne lui serait plus jamais assurée.

Il entra avec l’impassibilité ordinaire d’un mec qui vient de passer la journée emmuré dans le silence. Si le quidditch l’avait rendu très vif un mois plus tôt, presque semblable au garçon flamboyant qu’il était en troisième année, Isaac était rapidement retourné à son mutisme sauvage. Cet animal instable qui l’habitait à moitié ne facilitait pas vraiment la communication. Parfois, il lui semblait même que le langage humain échappait à son entendement. C’était troublant, inquiétant. Il se demandait parfois avec effroi si cet état durerait éternellement, si même après la métamorphose il serait incapable de prendre le dessus sur la bête. Le livre n’était pas très précis à ce propos. Les réactions étaient différentes sur chaque sorcier, il n’y avait pas de réponse absolue, hélas.
Installé à son bureau, le professeur n’offrait pas un profil des plus accorts. Cool, il avait l’air de connaître le terrain. Tant qu’il ne les ménageait pas, ça lui allait. Isaac avait trop subi l’année passée pour retrouver un statut de gamin fragile. Il connaissait aussi la plupart des sorts illustrés sur les affiches et ce rappel visuel le glaça de l’intérieur. La salle d’Alecto Carrow aussi était décorée de tortures, mais il s’agissait de tortures moldues bien sûr. Voilà qui changeait. Un vague sourire étira le coin de sa lèvre. Au moins, Poudlard ne censurait plus la cruauté primaire des sorciers. Ils redevenaient les véritables dangers de leur société, des prédateurs plus réels, plus modernes que les misérables prêtres de l’Inquisition.

Ce fut sans surprise qu’il retrouva Alix et Page dans la salle. Ce premier lui avait vaguement laissé entendre qu’il s’inscrirait et la seconde n’était pas du genre à manquer ces manifestations. Ethel était venue aussi, ce qui n’avait rien de surprenant même s’il la connaissait peu, mais la présence d’Angelina le laissait un peu plus perplexe. Cette Poufsouffle midinette ne semblait pas du genre à chercher la bagarre, au contraire, elle lui avait toujours fait l’effet d’un cliché bourgeois de petite fille gâtée et à moitié soumise par les hommes. Ces histoires de fiançailles l’avaient conforté dans cette idée. Il ne voyait même pas pourquoi la Gazette en avait parlé comme l’événement du siècle. Les débats actuels fustigeaient une tradition Sang Pur dépassée, un modèle figé, et montraient une volonté de s’ouvrir enfin à la modernité pendant que les nobles familles continuaient à vanter des aberrations d’un autre temps. Personne n’avait réagi à la nouvelle. Ce n’était pas un mal d’ailleurs. C’était bien la preuve que tout le monde s’en fichait. Mais, en son for intérieur, Isaac trouvait cette société à deux vitesses exaspérante. Il semblait qu’un troisième monde se détachait de celui des sorciers, celui des grands noms engoncés dans leurs vieilles valeurs, seul refuge à leurs idéaux brisés par la victoire de l’Ordre. Il soupira. Les élèves présents ne lui inspiraient pas grand-chose. Il regrettait qu’ils fussent si peu nombreux et de ne pas trouver Apollon, Rolas, ou même Lucy et William, bref, des gens intéressants, auxquels il aurait réellement envie de se mesurer. Au pire, il y avait toujours Page, mais il ne partageait pas la moindre affinité avec elle malgré des opinions tranchées qui n’étaient finalement plus si loin des siennes. Quand à Alix, il ne lui avait quasiment plus parlé depuis leurs retrouvailles ratées à la salle de bain des préfets en novembre. La princesse était vexée de le savoir en couple depuis qu’il l’avait quittée, ou une connerie de ce goût là. Isaac avait parfois songé à avoir une discussion entre quatre eux avec lui – et sans alcool cette fois – mais le préfet des verts s’était mis à délirer en essayant de nier son homosexualité et de cacher avec une incroyable mauvaise foi la relation qu’ils avaient eu aux vues et sus de tous à la fin de leur première année. N’y avait-il pas Une seule personne dans son entourage pour s’assumer vraiment tel qu’il était ? C’était désespérant, déprimant même, et tous ces non-dits commençaient à lui peser. Il salua les filles d’un vague regard et s’approcha Alix qui venait de demander aux autres si quelqu’un avait des infos sur le prof.

- Je crois que Tyler, Ange et Megan l’ont eu en cours ce matin. Ils ont l’air d’y avoir survécu en tout cas, ajouta-t-il en haussant les épaules.

Ils avaient l’air idiot à attendre tous les cinq qu’il se passe quelque chose. Il jeta un regard vers la porte dans l’espoir de voir apparaître un autre élève mais comme personne n’arrivait et qu’il restait encore quelque minutes avant la sonnerie il se retourna et lança à son ex avec une absence de tact à peine calculée :

- Dis Alix, t’as un truc de prévu pour la Saint Valentin ? Faudra que je te vois avant la sortie de samedi, en fin de matinée si ça te va, précisa-t-il comme s'il l'envoyait faire des courses à liddl.

Ouais, ça lui prenait comme ça. Ce n’était pas le bon moment mais il venait de se rappeler un truc et il avait eu envie de lui lancer cette invitation étrange maintenant. S’il attendait la fin du cours pour le faire il était capable d’oublier, ou d’avoir la flemme.

Le professeur se leva. Il faudrait bien qu’il commence, même s’il devait enseigner à seulement cinq élèves. Il avait regardé chacun d’eux attentivement. Deux serpentards, deux gryffondors et un poufsouffle. Les deux serpentards, des garçons, avaient un air étrange. Etant arrivé il y a peu de temps, il ne connaissait pas les potins et ragots que deux des filles semblaient se raconter. Cependant, il en apprit vite la substance. En effet, il s’était jeté, après les incidents du cours des premières années, un sort d’hypersensibilité auditive afin de pallier tout risque de problème. Il désactiva le sort et s’avança vers le bord de l’estrade.

- Bonjour. Bienvenue au cours de duel. Je suis le nouveau professeur. Je vous préviens d’avance. Les cours seront chargés car vous n’avez pas eu de cours depuis un temps certain. Je vous serais gré, de bien vouloir vous abstenir de vous servir de mon cours comme salon de thé.

Son regard inquisiteur s’attarda sur les deux pipelettes assises ensemble. Il s’accorda une pause, fit quelques pas, puis, après avoir parcouru les étudiants du regard, poursuivit son préambule :

- Durant ces leçons, mon objectif sera triple. Je tenterai de vous faire maîtriser des sorts offensifs et défensifs de combat car c’est, après tout, le but de ce cours. Ensuite, j’essayerai de vous faire prendre conscience de vos atouts et de vos avantages au combat et de les utiliser. C’est pour cela que les travaux pratiques seront, par moments, aussi vrais que possible. Enfin, je pense que si vous suivez ce cours assidûment, vous pourrez vous endurcir. Ce qui est pratique, c’est que l’infirmerie se trouve juste à l’étage du dessous, vous pourrez donc vous y rendre facilement. Cependant, je dispose toujours d’un brancard dans ma classe, au cas ou… Passons maintenant au cours en lui-même. Nous allons commencer ce cours par un petit peu de théorie concernant les sortilèges impardonnables qui feront d’ailleurs l’objet d’un devoir que je vous donnerai à la fin de l’heure. Ensuite, je vous ferai réviser les sorts de désarmement et stupéfixion, ainsi que le charme du bouclier.

Le professeur descendit de son estrade et marcha parmi les bancs, sa cape flottant derrière lui. Il éleva quelque peu la voix pour être sûr d’être entendu par les élèves :

- Vous pouvez voir, sur les murs, des tableaux montrant des sorciers frappés par des sorts plus ou moins dangereux. Sachez cependant que ces sorts, même si certains causent des dégâts pour le moins redoutables, ils ne sont pas impardonnables et certains n’engagent pas de poursuites. Bien, je vous laisse le temps d’admirer tout cela.

Le professeur regagna son estrade pour continuer et sortit sa baguette qu’il dirigea vers un cadre encore masqué.

- Je ne suis pas autorisé à vous faire une démonstration en classe, je me contenterai donc de vous montrer un film des sorts. Avant cela, une petite question qui fait gagner des points facilement : donnez les noms de ces sorts impardonnables et décrivez leurs effets avec, si vous le pouvez, des détails intéressants.

Je réponds le mardi 22 février

Hein! Qui que quoi dont où lequel et ses dérivés? Qu'est-ce qu'Isaac était en train de faire là? Le jeune sorcier se força à rester à sa place avec dignité. Il avait esquissé un signe de tête lorsque son ex lui avait répondu en ce qui concernait le prof. Évidemment qu'Ange la peste et les autres avaient survécu, c'était plus pour instaurer le dialogue qu'Alix avait demandé ça et le brun venait lui casser son introduction. Bon ça ce n'était rien... Mais la suite le stupéfia grandement, le métisse sembla incapable de bouger sur le coup, enfin si, il avait failli bondir de sa chaise mais après s'être retenu Alix semblait prit d'un torticoli particulièrement sévère, en plus on aurait dit qu'un parfait inconnu-pas tant que ça en fait.- lui avait mit un balai dans le... et bien oui dans le dos! Que croyiez vous bande de pervers? En tout cas le Serpentard sembla y perdre son anglais et grommela quelque chose en espagnol comme quoi Isaac était vraiment un sans gêne. Ensuite au bout de 3 minutes et 11 secondes seulement, le 5 ème année osa se retourner, plantant ses iris dorées dans celle de son comparse avec une froideur égale à une glaciale expression princière.

-Monsieur yeux bleus en dehors de Poudlard risque de ne pas apprécier que tu ne passes pas la journée de la saint valentin avec lui.

Bon ça avouait à moitié qu'il avait été avec Isaac ou qu'il faisait partie de cette histoire mais bon, nier totalement n'aurait servit à rien. Néanmoins curieux le jeune sorcier soupira et finir par hocher la tête bien qu'il n'apprécie pas tellement qu'Isaac décide que cette heure là serait la bonne puisqu'il n'avait forcément rien de mieux à faire.

-Okay... On verra.

Le jeune sorcier rouge pivoine derrière son teint mat se retourna finalement quand le prof signifia qu'ils n'étaient pas dans un salon de thé.

*De toutes manières je n'aime pas le thé...*

Pfft, ils pouvaient bien discuter avant que le cours ne commence non? Pas de sa faute si tout le monde était en retard! Il était le premier arrivé, enfin le second... Pas étonnant qu'il passe le temps comme il pouvait. En plus c'était son ex qui avait commencé à lui parler! Et puis la Poufsouffle parlait aussi avec Ethel alors. Enfin bon, il préféra ne rien dire, ni pour ça ni pour la cassette qui promettait d'être glauque. Super comme s'ils avaient besoin de ça! En plus il demandait des détails croustillants sur les sorts impardonnables, serait pas un peu maso sado lui? N'ayant rien d'autre à faire, le sorcier leva finalement la main et fut interrogé.

-Il y a trois sorts impardonnables... Doloris qui cause des douleurs si affreuses qu'elles peuvent mener à la folie, Imperium qui force la victime à obéir au lanceur mais dont on peut se défaire petit à petit si la durée d'asservissement est très longue ou avec un entrainement et Avada Kedavra qui tue sans condition ni espoir de remède. Enfin Harry Potter y a survécu mais lui c'est un cas à part.

Deux fois qu'il l'avait fait! Heureusement que le garçon n'avait qu'une cicatrice et pas deux! Une c'était presque sexy (xD) deux... Eurk. Bon bref, ce n'était pas tout ça mais il fallait se préparer et surtout échapper à Isaac et à Angelina, ça faisait beaucoup de regards à ne pas croiser ça, voilà pourquoi Alix avait répondu probablement, en grosse partie parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire, aussi parce qu'il connaissait la réponse bien sûr mais également pour ne plus penser au drôle de rendez vous qu'Isaac lui avait donné alors que ça ne sonnait pas comme de la drague. Que lui voulait-il? Revenir sur les incidents n'était pas son truc pourtant! Le métisse l'avait même vu rechigner à parler du passé, quand bien même le Serpentard l'avait trouvé gisant dans la salle de bains à cause des tortures, il avait tout fait pour changer de sujet... Tout ça était un brin inquiétant quand même et surtout bizarre. Mais bon il avait vécu pire, il verrait bien et ne se laisserait pas marcher sur les pieds si c'était un piège ou une farce!

[HJ : Alix, je considère que tu m'en files 5, pour 5 points chocogrenouille... j'imagine qu'Alix ne se trimballe pas avec toute sa collec' sur lui Wink

]

Miss Fowl ne tarda pas à rejoindre le petit groupe, et Page la salua d'un hochement de tête aussi réservé que le salut de main de la demoiselle l'avait été. La Poufsouffle entama rapidement la conversation avec Ethel et la quatrième année se désintéressa de ses potins lorsqu'Alix lui tendit des cartes de chocogrenouilles.

- Ben ça... Euh, merci Alix, c'est sympa. Je vais finir par avoir toute la collec ! Enfin... un jour peut-être

Venant de tout autre Serpentard, Page aurait sans doute trouvé le geste louche. Mais Alix, ce n'était pas pareil. Il ne ressemblait pas à ses congénères, et l'irlandaise l'aimait bien. Justement parce qu'il était différent. A sa question sur le professeur, la préfète secoua la tête. Elle ne savait pas d'où il sortait. Si encore on leur avait collé ce Prudence, cet auror superstar dont May lui rabattait les oreilles, elle aurait pu apporter quelques informations mais là, rien du tout. N'étant pas vraiment presse people, elle n'en avait pas la moindre idée.
De toutes façons, Deniel venait de faire son entrée et s'occupa très bien de répondre au jeune mannequin, avant d'entamer la conversation. Super. La voilà à présent prise entre deux groupes de pipelettes. Page haussa les épaules et fourra ses mains dans ses poches, attendant le début du cours en solitaire. Pour ce que ça changeait de toutes façons.
Heureusement, le professeur McCarter ne tarda pas.
Le problème que l'enseignant allait sans doute rencontrer était que le groupe des élèves plus âgés étaient peut-être un peu blasés. Le discours d'introduction fit presque sourire la rouquine. Ooouh, ce qu'elle avait peur d'aller à l'infirmerie. Trop dur. Le début de l'intervention la laissa donc de marbre. Le prof voulait en faire des tas et les impressionner avec ses tableaux horribles, mais après les Carrow, plus grand chose ne pouvait écoeurer les élèves. Ce qui, à bien y réfléchir, était assez dramatique. Page laissa échapper un léger soupir. Vu et revu. Bon, sauf les sorts qu'il venait d'annoncer. "Réviser" le sort de Stupéfixion ? Faudrait déjà qu'ils l'aient appris ! Il connaissaient depuis peu le sortilège de bouclier, mais le Stupéfix, Page savait pertinemment qu'ils n'étaient censés l'apprendre qu'à partir de la sixième année. Bon, le prof aurait sans doute une bonne surprise en se rendant compte qu'ils seraient plusieurs à déjà le connaître, mais l'irlandaise n'était pas persuadée qu'Ethel ou Angélina l'aient appris pour le fun durant leur temps libre... La préfète ne devait cette connaissance qu'à son appartenance à l'armée de Dumbledore durant les années précédentes, alors bon...

Enfin, McCarter demanda de citer les impardonnables. Comme s'ils n'en avaient pas assez entendu parler l'an passé. "Donner des détails intéressants". C'était à vomir. Comment pouvait-on trouver ça intéressant ? Ou ces horribles tableaux, comment pouvait-on les "admirer" ? Page commençait à se dire que ce prof était aussi taré que les précédents. Chic, un psychopathe de plus. Génial. Elle avait envie de lui dire que voir un Avada, c'était loin d'être fun, que le Doloris, ce n'était pas DU TOUT intéressant, et qu'il pourrait avoir un peu plus de considération pour tous les gens qui avaient enduré de tels sortilèges pas plus tard que l'an dernier, mais elle se retint. Elle n'avait pas envie de commencer ce cours avec l'insolence qui lui avait déjà fait déserter le dernier cours de duel justement.
Elle poussa un nouveau soupir et écouta Alix donner une définition des trois saletés. Tout était dit, ou presque.

- Ces trois sorts sont interdits chez nous, mais dans d'autres écoles, on les enseigne. Comme à Durmstrang. Parce que eux, ils font de la magie noire. J'suis pas sûre que ce soit une bonne idée, finit-elle d'un air morose.

Elle avait vraiment participé pour la forme. Qu'est-ce que ce cours allait bien pouvoir donner... Il n'y avait plus qu'à espérer que la pratique soit au moins intéressante.

Alix n’était pas capable d’avoir des réactions normales, accessibles au commun des mortels, à la case hétéro de la planète. Il fallait toujours qu’il exagère. Avec lui, un simple rendez-vous prenait des allures de demande en mariage. Pas la peine de lui ouvrir des yeux énormes. Ce n’était pas parce qu’il s’interrogeait sur son programme de la saint Valentin qu’il allait lui chanter la sérénade. Le préfet devait décidément apprendre à calmer cette tendance à tout prendre au premier degré. Isaac attendit sa réponse en haussant un sourcil agacé. T’es libre, oui ou non ? La question n’était pourtant pas compliquée, ce n’était pas comme s’il connaissait à l’avance les raisons de cette entrevue. Non, il ne fallait pas imaginer un plan drague, ou un sursaut d’intérêt pour un ex qu’il n’avait jamais regretté. La remarque d’Alix lui arracha un sourire narquois. « Monsieur yeux bleus », quel surnom adorable. Il croyait y déceler une sorte d’ironie, de crispation. Visiblement, la princesse tenait à lui rappeler qu’elle n’avait guère apprécié ses confidences. Mais qu’il en parlât devant la classe n’était plus très gênant. A force de retrouver James à Pré au Lard, il avait fini par développer quelques ragots dans les couloirs. Le fait qu’il ait une relation en dehors de l’école ne tenait plus vraiment du scoop. Bien tenté Alix, mais il n’avait effectivement pas l’intention de passer sa journée dans le château.

- On se retrouve en fin de journée, alors en attendant, tu sais, je suis libre de faire ce que je veux et donc de te voir.

Il lui envoya un clin d’œil à moitié railleur. Son camarade, obligé d’accepter, rougissait d’embarras. Il reconnaissait que cette demande lancée en plein cours n’était pas tout à fait innocente. Isaac adorait provoquer ses comparses. Le contexte n’était-il pas plus amusant lorsqu’il frôlait l’indiscrétion et prenait le destinataire au dépourvu ?
La sonnerie retentit quelques secondes plus tard et il se retourna pour écouter le discours du nouvel enseignant. Le Monsieur leur fit le coup du gros dur qui cherche à s’imposer. Cette technique marchait peut-être bien avec les premières années mais, de son côté, le Serpentard la trouva juste distrayante. Amycus Carrow était un homme impressionnant, McCarther n’était qu’un professeur de plus. Ils allaient bosser ? Cool, ils étaient là pour ça. Affirmer l’inverse eût été inquiétant. Donc ils combattraient pour de vrai, sans simulations débiles et inutiles, parfait. Sur le papier, l’affaire semblait sérieuse. Cependant, l’aspect pompeux de la présentation et le retour sur les impardonnables le laissaient assez sceptique. Montrer des films de sorts ? Mais pour quoi faire, n’en avaient-ils pas vu suffisamment et même subis en direct live ? Seule Angelina avait peut être échappé à ce triste spectacle. La majorité de la classe connaissait très précisément les effets du Doloris et même de l’Imperium. Quand à l’Avada Kedavra, ils avaient eu la chance d’y échapper, mais était-il nécessaire de faire un dessin ou un mini-film pour en définir les effets ? Il serra les poings. Des détails intéressants ! Oh oui il avait eu le sentiment de vivre des expériences particulièrement intéressantes à chaque fois qu’un Carrow l’avait torturé, ou forcé à s’agenouiller devant lui pour reconnaître la supériorité des Sang Pur. Et ce n’était qu’un exemple parmi tant d’autres. Mais ni Alix ni Page ne firent la remarque. Fallait-il compter sur lui pour se la fermer ? Non, puisqu’il n’avait plus franchement de respect pour l’autorité depuis la rentrée.

- Il faut aussi préciser que les sorciers disposent d’une gamme assez large de sortilèges de torture et de mort mais que ces trois maléfices ont le grand avantage d’être impossibles à contrer, commença-t-il avec une pointe d’ironie. C’est ce qui les rend plus « impardonnables » que les autres. Par exemple, si un sorcier vous lancer un doloris, il faut attendre la fin de son effet, personne ne pourra l’interrompre par un finite incantatum, même pour abréger les souffrances du pauvre malheureux qui hurle à la mort sur le sol. C’est assez intéressant pour vous ? Les cours de défense contre les force du mal l’année dernière étaient passionnants également, le prof faisait des démonstrations sur les élèves…

Il considéra l’enseignant d’un regard sombre sans se préoccuper de sa réaction. Savait-il seulement ce qui s’était passé à Poudlard moins d’un an plus tôt ou était-il perdu quelque part en Mongolie pendant le règne de Voldemort ? En tout cas, au lieu de bavarder avec des lieux communs qui n’affecteraient plus que les premières années, il avait plutôt à leur montrer ce qu’il avait vraiment dans les tripes. Allez, les impardonnables, c’était facile, les mangemorts leur avaient fait le coup, c’était devenu has been.

Angélina restait ébahie. Sans voix. Éberluée devant les propos de ce professeur qui, non content d'exposer des tableaux aussi choquants que malsains devant des élèves jeunes et impressionnables, désirait aussi leur faire visionner des « films » (à se demander aussi ce que cela pouvait bien être) des sortilèges impardonnables, avec leurs effets.

Même si la petite poupée n'était pas certaine de les connaître tous, la réponse fut vite donnée par Alix, le type qui se faisait draguer par un mec en plein milieu de la classe. Ce n'était pas possible. Etait-elle dans une réunion de fous ? Ou alors, ils devaient tous le faire exprès. Elle quêta un peu de compassion auprès d'Ethel et de Page, non sans quelques appréhensions – elles aussi n'avaient pas l'air franchement dans leur assiette. Si seulement Alekseï avait pu venir... Mais non, soutenir sa fiancée était manifestement trop compliqué pour lui ! Peuh ! La jeune fille décida qu'elle n'avait pas besoin de lui. Elle était bien assez forte pour lire une histoire d'horreur, non ? Eh bien, il fallait se dire que c'était la même chose. Et puis, après tout, son futur devait connaître ses sortilèges, ce qui était très rassurant, décida t-elle brusquement. Eh oui, ainsi, il pourrait mieux la protéger si quelques désagréments devaient survenir – des voleurs qui tenteraient de dévaliser le manoir, par exemple. Ah. Oui. Il fallait penser à ça.

Un petit sourire se remit à errer sur ses lèvres rosées, mettant en exergue deux fossettes enfantines... mimique qui s'effaça assez brusquement une fois lorsque son dernier camarade, Isaac, eut fini de raconter en long et en large les effets du Doloris, avant de préciser que l'année précédente, le professeur faisait des démonstrations sur les élèves.
La cadette des Fowl pâlit, rougit, une main sur la poitrine. Ces détails, l'évocation de tout ce passé horrible qui hantait les lieux était à deux doigts de la faire se sentir mal. En fait, elle hésitait entre la nausée et l'envie de pleurer d'apitoiement envers le sort qui avait été réservé à son propre frère, à Malicia et à tous ces pauvres adolescents anonymes durant toutes ces dernières années. Son père avait décidément eu une bonne idée de lui avoir épargné tout ça ! BeauxBâtons, avec les « petites » tensions (qu'elle avait déjà trouvé insupportable pour sa part) qui y avaient régné, avait sûrement été des plus salutaire en comparaison.

Fallait-il lui dire quelque chose ? Que si son père apprenait qu'elle s'était cassé la jambe en cours de Duel – un cours où l'on était plus censé apprendre l'honneur et le fair-play, la beauté de l'art ancien de la technique, que le vrai combat – il n'hésiterait à tout faire pour limoger cet idiot qui avait mis la vie de sa fille en danger ?
Non, décidément, ce n'était pas à dire tout haut. Mais protester vigoureusement en demandant ce que l'évocation des Sortilèges Impardonnables venait faire là... oui, cela avait un sens. En plus, il avait l'air de faire de la peine aux autres.

La jeune Poufsouffle leva le doigt, bien déterminée à se ficher qu'on enlève des points à sa Maison. De toute façon, il n'y avait aucune raison pour qu'il fasse ça. Elle n'était qu'une élève innocente !
Puis, lorsqu'il l'autorisa à parler, elle se leva, pour parler d'une voix claire, féminine, empreinte d'un reste d'accent français :

- "Monsieur, je ne comprend pas l'intérêt d'entendre débiter toutes ces horreurs. Il n'y a pas que des choses horribles dans le Duel. Pas que la mort, ou la souffrance. Il y a l'art, et le fair-play, et l'Honneur. Oui, il y a des sortilèges Impardonnables, mais il n'y a que les criminels et les garçons de Dumstrang à les connaître. Alors... peut-être que ce n'est pas très sain... de..."

Elle avait envie de se dégonfler. Aie aie aie ! Vraiment, c'était terriblement délicat de critiquer ouvertement le professeur. Ce n'était pas ainsi que Père l'avait élevé.

- "Enfin, on va vraiment faire de vrais Duels ? Ça a l'air dangereux !"

Bon, tentative de déviation réussie ! Chic !

L'homme écouta les élèves attentivement. Il fallait bien dire qu'il s'était vraiment trompé sur toute la ligne. Enfin, c'était peut-être un peu exagéré. Il avait fait des erreurs, certes magistrales, mais les élèves manifestaient quand même beaucoup de mauvaise foi. Il laissa un grand silence planer, fermant les yeux et rassemblant ses esprits pour répondre, d'un ton assez sec :

- Je suis d'accord avec vous que tout ce que vous avez vécu l'année dernière est assez horrible. Je n'entrerai pas dans les détails, étant donné que la moitié des élèves n'a pas l'air très l'aise. Je conçois bien que vous ayez vécu et subi ces sorts l'année dernière mais, comment donner un cours de duel sans aborder la question des sortilèges impardonnables ? En outre, tout le monde n'a pas vécu à Poudlard l'année passée, tout le monde n'a pas été soumis à ces sortilèges et certains les ont peut-être reçus sans tout comprendre à leur sujet. Mais si vous estimez avoir assez vécu, je vous rappelle que vous pouvez sortir de ma classe, un élève en moins ne me dérangera pas. Je rajoute en passant que ce n'est pas ma faute si vous avez autant d'humour qu'un scroutt à pétard et, si mes plaisanteries d'introduction sont pitoyables, vous n'avez qu'à souffrir en silence puisque, vous l'avez fait remarquer, vous êtes habitués à la torture. Je signale aussi que "des détails intéressants" ne voulait pas dire que je désirais avoir des descriptions de scènes, mais recevoir des informations complémentaires, par exemple le fait qu'il faut ressentir du plaisir à torturer ses victimes pour avoir le meilleur effet, si l'on peut dire meilleur.

Le professeur fit une grande pause, respira à fond plusieurs fois pour se calmer, but un verre d'eau, puis continua d'un ton bien plus calme et bas :

- Tout ce que vous avez vécu est, je le répète, horrible. Pour rien au monde, je n'encourage ces pratiques. Je pense cependant, à l'image de quelqu'un qui s'y connaissait plus que quiconque en matière de mages noirs, que l'ignorance est le plus grand risque. Je parle bien évidemment d'Alastor Maugrey. Je vais réagir à vos propos... Je suis d'accord avec vous, miss McHenry, que l'utilisation de ces sorts doit être prohibée. Je ne les enseigne pas, je vous donne des informations. Quant à vous, monsieur Deniel, j’ai bien précisé que je ne demandais pas ce genre de détails. En revanche, savoir que, par exemple, en utilisant un charme du bouclier, on peut atténuer les effets du sort de torture. Ou alors, savoir me dire que le sortilège de mort se caractérise par un éclair de lumière verte et une sorte de souffle de vent, qui fait que la victime est morte avant d’être au sol, cela c’est intéressant. Ou encore, pouvoir me dire que l’on peut lutter au sortilège de l’imperium grâce à des facultés mentales, c’est ceci que j’attendais. Qu’attendez-vous pour prendre note ? Que les mots s’inscrivent d’eux-mêmes sur votre parchemin ?!

Il marqua un arrêt, laissant le temps aux élèves de prendre des notes, puis reprit, animé d’une colère froide :

- Je n’apprécie pas du tout l’impertinence, alors, je vous conseille de tenir votre langue. Et puis, vous êtes un serpentard… aussi, je présume que les Carrow ne torturaient quand même pas les futurs disciples de Vous-Savez-Qui. Je vous le dis, ne faites pas le malin, ou cela vous coûtera très cher. Compris ?

Il se tourna ensuite vers la poufsouffle. Quelle classe agaçante ! Fallait-il qu’ils trouvent tous matière à critiquer dès le premier cours. Cela montrait encore une fois le manque de capacités de réflexion des élèves.

- Miss Fowl, je partage votre avis, jusqu’à un certain point, du moins. Je vous prierai de bien vouloir éviter de critiquer ouvertement les élèves de Dumstrang. Leurs pratiques en matière de magie noire sont connues mais, n’allons pas y chercher là tous les criminels. Vous-Savez-Qui a quand même fait ses études à Poudlard, de même que bon nombre de ses mangemorts. Il est vrai que cela est horrible, cela doit être la troisième fois que je le répète, mais, vous êtes censés être suffisamment matures pour abordez les sortilèges impardonnables, surtout si, vous les avez vécu. Qui plus est, une fois cela fait, je passerai à autre chose. En ce qui concerne l’honneur et les fair-play, nous touchons de près à la psychologie et, si cela peut vous rassurer, nous aborderons ces deux thèmes dans les cours à venir. Malgré tout, je ne ferai pas d’histoire du duel car cela concerne le cours du mort-vivant du dessous. Pour ce qui est du “vrai duel”, j’entends que nous allons essayer de pousser vos résistances à bout, par exemple en le faisant durer longtemps. Vous n’ignorez pas la fatigue que provoque un combat acharné. Avez-vous des questions ?

Si vous avez des remarques ou questions, je vous laisse jusqu’au mardi 1er mars pour intervenir. S’il y en a, je répondrai et enchaînerai immédiatement par la pratique.

[HJ: c'est mon perso qui parle, pas moi, il n'y a aucune animosité IRL^^]

Si Alix estima que le professeur n'avait pas tort au début de ses confessions, il exagéra largement par la suite. La réaction de Page et d'Isaac se comprenaient, ils n'avaient pas été violents d'ailleurs dans leur manière de procéder, certes sur la défensive mais quoi de plus normal? Le jeune sorcier fut tellement surprit par la phrase malsaine du professeur qu'il sursauta et regarda ce dernier d'un air totalement ahuri. Nan mais il venait bien de les traiter de futurs mangemorts là? Hein? Le métisse se dit qu'être vu comme ça uniquement à cause de sa maison était du racisme pur et dur, mais aussi d'une connerie monumentale. A vrai dire le Serpentard était si étonné et frustré qu'il n'entendit même pas la réponse de l'enseignant à Angelina. Toutefois le garçon se devait d'agir; pour les premières paroles il n'avait rien dit, n'ayant visiblement pas osé mais là... là c'était de son devoir de préfet et d'ancien résistant d'agir.

-Professeur... Je suis d'accord avec le principe d'étudier ces sorts malgré notre vécu, après tout vos premières paroles sont sensées... Mais ce que vous venez de dire juste après est totalement incorrect! Un enseignant n'a pas le droit de prendre parti ou de juger. Pour les élèves de Serpentard, s'ils ont été réintégré à l'école c'est pour être vus de manière égale à celle des autres. Ensuite, le faire devant d'autres élèves relève d'une faute professionnelle grave car vous risquez d'engendrer des accidents. En invoquant ce passé de "futurs mangemorts" vous semblez appuyer les envies de vengeance d'élèves persécutés l'an dernier et nul ne peut connaître leurs réactions face à ces disciples de Vous-savez-qui en puissance. Enfin! Vous nous accusez Isaac et moi d'avoir été du côté de Carrow parce que nous sommes de Serpentard, mais quel âge avez vous? C'est intolérable! Vous ne nous connaissez pas! Quel manichéisme! Isaac était né moldu avant d'être Vert et Argent, si vous croyez qu'il a été chouchouté, vous ne vous trompez pas sur le mot, mais sur le sens, les Carrow s'en sont encore plus occupés que les autres si vous voyez ce que je veux dire. Quant à moi ma mère est cracmole et j'en suis fier, je l'aime plus que tout! J'étais contre leurs idées... J'ai résisté tant que j'ai pu, je n'avais plus que ça! Vous comprenez? Serpentard ne veut pas dire mangemort! Vous voyez ma main? Je la dois à Carrow, ne nous insultez pas! A la fin de cette guerre il ne nous restait que notre dignité, je tenais debout parce que je savais que j'avais fait de mon mieux, j'étais en paix avec ma conscience, ne nous retirez pas ça maintenant!

Le sorcier avait parlé d'une voix glaciale mais il s'efforçait de rester poli pour ne pas se mettre au niveau de ce type. Ses yeux dorés virèrent au rouge couleur d'obsidienne. Le métamorphomage se tourna vers son camarade de vert et argent pour voir sa réaction ou puiser du courage... Mais déjà il se retourna pour conclure.

-En tant que préfet, je suis porte parole de mes camarades de Serpentard, je ne peux pas vous laisser porter d'aussi graves insinuations qui peuvent avoir des répercutions importantes et dangereuses sur nos vies. Tant psychologiquement que par rapport aux autres. Je ne vous fuis pas, mais refusant d'en entendre plus et comme vous nous avez invité à le faire si nous ne sommes pas d'accord avec vous, je quitterai ce cours dès à présent.

Il se leva et commença à ranger ses affaires, furieux mais sachant encore se contenir, son calme apparent visait à souligner l'immaturité du prof qui s'était emporté lui, mais qu'est-ce que c'était dur de se forcer à cette tranquillité. Alix tremblait de partout, sa main handicapée lui faisait terriblement mal. Cependant n'étant pas lâche et convaincu du bien fondé de ses paroles, le métisse soutint le regard de l'enseignant tout en continuant à ranger ses affaires. Il assumait son rôle de préfet selon son point de vue, espérant bien faire. Mais pas seulement, Alix essayait aussi d'assumer son devoir d'ancien résistant, à la mémoire de tous ceux qui avaient tenu le coup et que William Carter venait de bafouer. Angelina elle avait eut une réaction très prout prout ma chère en ce qui concernait la dangerosité des sorts, mais bon elle n'était pas méchante elle au moins, juste tellement décalée par rapport à la réalité. Jetant un coup d'oeil à Page qu'il avait toujours admiré, le jeune sorcier semblait lui demander une approbation mais en avait-il le temps? Pour rendre son geste plus fort, il ne fallait pas hésiter ni trainer ici et s'en aller avec dignité et discipline pour montrer combien il était réfléchi quand l'adulte lui faisait preuve d'immaturité. Quant à Isaac... Difficile de croiser son regard, cet abruti de prof avait au moins eu le don de lui faire oublier sa petite dispute de couple stupide, en échange il avait tout ramené dans sa mémoire et avec ses paroles; Alix en était venu à se demander si ce qu'il avait fait avait servi à quelque chose puisqu'on le voyait encore comme un pro mangemort... Alors qu'il avait été tout le contraire.

Comment avait-il pu dire tout ce qu'il avait précédemment affirmé sur un ton glacé et calme quoique légèrement tremblant? Aucune idée, car maintenant sa gorge était en flammes.

Sa description du doloris avait jeté un froid, le professeur perdait doucement contenance et Angelina estima bon de lui faire remarquer que le duel était avait tout une histoire de fair-play. Le pire, c’était que la Poufsouffle n’avait pas tort. McCarther n’enseignait pas la défense contre les forces du mal. Le Duel était aussi un sport sorcier, comme l’escrime chez les moldus. Il n’était pas question de lutter contre un mage noir. Même si la politique de Poudlard avait changé, ce n’était pas au cours d’un Duel sorcier réglementé qu’ils risquaient de recevoir un sort de magie noire. Les dangers des véritables combats n’étaient pas à négliger, évidemment, ceci dit, il était idiot d’entamer la séance en leur promettant mille souffrances. On ne formait pas des soldats, McCarther ne discourait pas devant une classe d’aspirants aurors. Il soupira d’un air ennuyé et écouta les paroles de cet étrange personnage. L’enseignant semblait contrarié par le répondant de sa classe. Son petit numéro d’entrée était raté, il fulminait, et c’était assez mauvais signe. Finalement, cet homme ne l’inspirait guère. Ni Alix ni Page ne lui avaient paru insolents. Pourtant, leurs remarques leurs valurent un vague avertissement. Ceux qui en avaient assez subi pouvaient prendre la porte ? Bien. Excellente approche du sujet, bravo ! Il estimait avoir assez vécu en effet. Maintenant, il voulait reprendre les choses à zéro et apprendre. Malheureusement, il ne goûtait pas du tout à l’humour de ce cher enseignant. Ne lui avait-il pas donné d’informations supplémentaires ? N’était-il pas plus intéressant de savoir qu’un sortilège comme le doloris ne pouvait pas être dévié pour apprendre à mieux résister, voire à l’éviter ? Savoir que le lanceur prendrait du plaisir à le lancer n’y changerait pas grand-chose. Quand on voyait les Carrow, il était évident que le doloris leur apportait une satisfaction quasi orgasmique. Et ensuite ? « Un vrai psychopathe a plus de chances de te faire vraiment très très mal ! ». Première grande nouvelle. On ne se méfie décidément pas assez des esprits sadiques.

Isaac avait peut-être employé un ton caustique mais il ne voyait pas en quoi sa réponse était hors sujet. Dire qu’il n’est pas intéressant de savoir que les trois sortilèges impardonnables ne peuvent être déviés est d’une affreuse mauvaise foi. Prétendre qu’il est plus pertinent de préciser que l’avada projette une lumière verte quand on sait que l’imperium ou le doloris ne peuvent être annulés par une simple formule magique est complètement idiot. Mais ce n’était pas le plus grave. Il acceptait, à la limite, de se la fermer pour satisfaire l’égo surdimensionné de cet enseignant à la parole sacrée. Son regard se teintait de condescendance. Il ne prit pas une seule note. Pour quoi faire ? Il refusait d’entrer dans le jeu de McCarther. Ce n’était pas parce qu’il n’avait pas illustré chaque sort dans le détail qu’il était ignorant. L’enseignant ne lui apprenait rien, il n’était pas utile de prendre des notes, même si le vétéran avait le sentiment de tenir un discours éminemment intéressant. Alors il était impertinent, parce qu’il avait osé… osé quoi au juste ? Dire qu’Amycus Carrow pratiquait le doloris sur des élèves ? Que ce sort faisait décidément bien mal ? Oh diable, il avait rompu la langue de bois ! Mais le pire suivit. Tout s’expliquait en fait : il n’était qu’un petit salaud de Serpentard, un élève qu’un grand guerrier comme McCarther ne pouvait décemment pas prendre au sérieux. Sa bouche s’ouvrit avec stupéfaction lorsque cet abrutit affirma de but en blanc que son blason lui avait de toute manière épargné les tortures puisque tout vert et argent était un futur mangemort en puissance… Sur le coup, il eut beaucoup de mal à assimiler la portée injuste et blessante de ces propos. Qu’un professeur puisse déclarer une telle chose était tout simplement incroyable. Beaucoup de Serpentard souffraient des préjugés associés à leur maison depuis la chute de Voldemort. Pourtant, seule une minorité avait réellement rejoint la Milice Pourpre. D’autres sang pur, comme Megan par exemple, ne méritaient pas l’acharnement idiot des pseudo-rescapés qui se sentaient puissants depuis qu’ils appartenaient à la maison d’Harry Potter, le Sauveur. Mais le plus intolérable était d’être rangé du côté de ses bourreaux, quand il avait tout fait pour réveiller ses camarades, les inciter à se révolter, et même frôlé la mort. Il n’avait pas choisi son blason, et il avait encore moins choisi sa naissance. Alors peu importait ce qu’il était, ce qu’il avait vécu ? Il n’était plus qu’un Serpentard à la réputation maudite. Décidément, il ne regrettait pas d’avoir rejoint le camp des vilains sangs purs en restant fidèle à James et Megan. Il n’y avait plus de bons ou de mauvais. La guerre était officiellement terminée, et il ne restait qu’une bande de crétins. La chasse aux coupables était aussi néfaste que celle qui frappait les nés-moldus quelques mois plus tôt.

Il fulminait, plus touché qu’il ne voulait l’admettre par les insinuations odieuses de l’enseignant. Si un regard pouvait foudroyer sur place, McCarther aurait fini carbonisé avant la fin de sa tirade. Mais Alix, plus sage, l’empêcha d’exploser contre le débile qui leur servait de professeur. Ah le brave Alix. L’attaque du professeur le touchait autant que lui mais il parvint à garder son calme. Il trouva même assez de foi pour expliquer ses erreurs à l’enseignant. Pourquoi se donner cette peine ? L’esprit enflammé d’Isaac considérait qu’argumenter était une perte de temps. Il n’avait plus aucune envie de parler à ce type et encore moins de rester dans cette salle. Les mots du préfet des verts se perdirent au milieu de ses pensées contrariées. Il entendit vaguement qu’on prenait sa défense, mais le réquisitoire était trop long. Une énergie négative qu’il n’avait plus ressentie depuis longtemps crispait nerveusement ses doigts. Il voulait sortir, hurler, frapper quelque chose et dormir jusqu’au dîner, histoire de ne plus penser à rien. Aussi, lorsque Alix commença à ranger ses affaires il jeté sa plume et son rouleau de parchemin dans son sac et se leva violemment.

- Je pense que je n’ai rien à faire dans le cours d’un homme qui vient de me traiter d’aspirant mangemort, dit-il en s’efforçant de contenir sa colère. Vous utilisez des raccourcis dangereux. Bizarre comme ça me rappelle quelqu’un… C’est de cette manière que vous pensez rendre la justice, en remplaçant une haine par une autre ? Vous ne valez pas mieux.

Les bien-pensants qui se rangeaient sans nuance derrière la tendance du moment n’étaient que des tyrans. Ils pratiquaient un autoritarisme aussi dangereux que les mangemorts. C’était à qui se montrerait le plus noble. Mais ils étaient tous plus écœurants les uns que les autres. Tant pis pour le duel, il apprendrait tout seul, et, de toute manière, il ne se sentait vraiment pas bien tout à coup, les effets secondaires du rituel animagus combinés à la violence de ses émotions accentuaient son malaise. Il suivit Alix d’un pas raide et le devança à la sortie.

[Je voyais aussi assez mal comment avoir une réaction moins radicale après cette provocation. Je pense qu'il est encore possible de le rattraper si McCarther le souhaite, sinon ce sera tout pour ce cours Wink

]

Les discussions futiles et diverses qui s’étaient propagées dans la salle s’arrêtèrent lorsque le professeur prit la parole et débuta le cours. Brr … Rien qu’à le voir, il filait les chocottes. Enfin ça, Ethel ne le montrait pas. C’était un professeur et elle le respecterait. Enfin, si son cours se révélait assez intéressant pour cela. Cela dit, cela ne serait certainement pas compliqué. Les cours de duel demandaient de la pratique et Ethel aimait ça. Et puis, mine de rien, cela demandait un certain effort de réflexion et pas un bête usage de sa baguette magique. Et, avec les évènements passés, les élèves avaient plus besoin d’étudier des choses comme ça que bêtement le contenu d’un livre de sorts. Certes, les portraits accrochés aux murs vous glaçaient le sang. Mais, n’était-il pas plus judicieux de connaitre ce genre de choses si on avait à l’affronter un jour plutôt que de vivre dans l’inconscience la plus totale ? Surtout qu’avec l’année passée, les étudiants n’étaient certainement plus dupes à une certaine politique de rassurance, même si c’était ce qu’il y avait de plus important à faire.

Suivant les paroles du professeur, la galloise observait un à un les portraits sur les murs. Non sans un petit sursaut d’effroi. Mais, elle n’était plus une gamine. Elle devenait raisonnable certes, mais elle voulait comprendre et apprendre la nature de tout cela. Pour avoir à se défendre seule si l’occasion se présentait. Non pas qu’elle refusait la protection de sa famille, mais elle voulait également jouer sa carte dans ces jeux dangereux. Mc Carter décrivaient ces sorts comme « non impardonnables ». Certes, ils avaient sans doute moins d’ampleur qu’un Avada Kedavra ou un Endoloris, mais ils en paraissaient tout autant effrayants.

Cette petite démonstration des sortilèges impardonnables eut son petit effet. Sans surprise, Angélina manifesta son mécontentement envers le professeur. Selon elle, il était incompréhensible qu’on leur enseigne ou du moins qu’on leur montre de tels sorts. Et pourtant, si on ne les y préparaient pas, comment prendraient-ils la chose psychologiquement s’ils y étaient confrontés ? Isaac, quant à lui, se révolta au point de désirer quitter le cours. Ethel n’avait aucune idée de ce que les élèves avaient pu vivre l’année passée. Ou du moins, si elle en avait connaissance, elle ne l’avait pas vécu en direct. Ce qui ne l’empêchait pas de comprendre l’élève de Serpentard. Lorsqu’il parlait, la galloise ressentait la souffrance dans ses propos et c’était bien plus glaçant que les portrait qu’elle avait aperçu en pénétrant dans la salle. Puis, Alix prit la parole à son tour. Ce qu’elle connaissait du jeune homme c’était son aspect calme et retiré. Alors, quand ce dernier se révolta devant le professeur au point de se lever et de commencer à rassembler ses affaires en déclarant quitter le cours sur le champ, elle fût assez surprise. Mais néanmoins, elle le comprenait. Un gryffondor digne de ce nom aurait déjà clamé haut et fort « bon débarras », mais certainement pas Ethel. Certes, elle trouvait Isaac étrange, surtout depuis leur première rencontre à la lisière de la forêt interdite. Mais pas au point de le détester.

Elle avait envie de prendre la parole et de défendre l’honneur de la maison des vert & argent. Geste surprenant venant d’un gryffondor, me direz-vous, quand on a connaissance de la guéguerre interminable qui se joue entre les deux maisons depuis la nuit des temps. C’était drôle quand même. Il défendait les élèves de Dumstrang, mais blâmait les Serpentards. Où ce bonhomme avait-il vécu durant toutes ces années ?

Alors elle leva la main timidement.

« Monsieur, je comprend certes que vous désiriez nous parler des sortilèges impardonnables. C’est en connaissant le mieux le sujet qu’on le maitrise parfaitement. C’est en cours de Défense contre les Forces du Mal qu’on nous en enseigne les effets et les méfaits. Votre cours n’est-il pas censé nous procurer une autre défense ? Un bouclier ou je ne sais quoi d’autre qui nous permettrait de retourner la situation à notre avantage ? Quoi que je doute qu’on puisse échapper à un sortilège impardonnable avec l’aide d’un simple sortilège du bouclier … »

Elle avait parlé vite. Si vite que son cœur s’était emballé et sa bouche presqu’asséchée. Au fond d’elle, elle se disait qu’elle n’aurait pas dû, que le professeur qualifierait son attitude comme déplacée. Mais, après tout, elle avait levé la main, non ?

Mc Carter entendit les élèves s’insurger et s’offenser les uns après les autres. Lorsqu’ils eurent fini, la situation était pour le moins amusante, selon lui, en tous cas. N’importe qui entrant dans cette classe se serait posé des questions. Un des élèves était près de la porte, s’apprêtant à l’ouvrir pour sortir. Un autre était debout prêt à remballer ses affaires et une gryffondor semblait redouter qu’il s’attaque subitement à elle pour la réduire en charpie. Quant au reste des étudiants, ils ne semblaient pas à l’aise, semblant soit sur le point de se révolter, soit de vomir à cause des affiches aux murs. Mc Carter plongea la main dans sa poche et attrapa sa baguette qu’il dirigea vers la porte qu’il scella à l’aide d’un sort.

- Vous ne sortirez pas de cette classe avant que nous ayons mis certaines choses au point !

Il savoura sa puissance, laissant monter encore la tension d’un cran et en profitant pour tenter de garder un certain calme. Il avait été à deux doigts de jeter un maléfice aux deux serpentards et, au prix d’un effort surhumain, avait réussi à se contenir bien que sa main soit encore agitée de tics à un point tel que des étincelles jaillissaient de l’extrémité de sa baguette. Visiblement cependant, sa pique avait eu l’effet escompté. Les deux serpents semblaient avoir été atteints et semblaient avoir souffert de ses remarques. Il savait pertinemment qu’il ne pouvait pas encore donner des retenues aux élèves, il devait patienter et espérer que l’un d’eux se résigne à l’insulter ou à tenter de l’attaquer alors, pour l’instant, il frappait dans le dos, sachant qu’il ne risquait quasiment rien. Il se tourna vers les élèves, un grand sourire aux lèvres.

- Je pense que je vais être contraint de vous expliquer la même chose qu’aux plus jeunes. Il faut croire qu’il est dans la nature de certains de protester. Je dois vous rappeler que, malheureusement pour vous, heureusement pour moi, dans la classe, le professeur détient encore le pouvoir. A fortiori dans ma classe car, que vous ayez raison ou non sur mes calomnies, je ne me laisserai pas faire. En outre, faites ce que vous voulez mais je vous signale que si vous continuez, je vais vous faire souffrir, sans avoir besoin d’un sortilège, qu’il soit impardonnable ou pas. Je vous signale en passant que vous pouvez essayer d’entreprendre des démarches pour me renvoyer, je resterai collé à mon poste, tel une sangsue le plus longtemps possible et me faire renvoyer ne me poserait pas de problèmes, alors, soit vous serez avec moi, soit vous serez contre moi !

Il s’adressa aux élèves, démolissant leur argumentation d’une manière qui contenait autant de mauvaise foi, que de méchanceté, que de fourberie.

- Comment cela, monsieur Ylian, je ne peux pas exprimer mon avis dans ma classe ?! Nous sommes en démocratie, je peux dire ce que je veux !

Il omit de préciser qu’il devait cependant faire preuve de respect, songeant que, de toutes façon, avoir raison lui importait peu. Il n’avait qu’à pas s’offusquer pour cela et avoir une armure morale contre ces préjugés, qui, en fait, étaient d’ailleurs plus des plaisanteries de très mauvais goût que des préjugés. Il reprit avec un ton calme qui, espérait-il, allait réussir à miner totalement son moral.

- Je continue. Je n’appuie pas les désirs de vengeance des autres élèves, je vous fais comprendre que vous feriez mieux d’écraser. Si, au passage, des élèves sont un peu déséquilibrés et s’attaquent à vous, ce n’est pas ma faute, surtout si, comme vous l’avez signalé, vous êtes blanc comme neige…

Il appréciait pleinement ses propos. De plus, il mettait en doute, en prenant un ton qui avait subtilement changé pour devenir légèrement perplexe, l’innocence du garçon. Après, pour terminer son travail à son égard, il décidé de faire comme s’il était naturel de le considérer comme un mangemort, adoptant un ton narquois.

- En ce qui concerne mes accusations, vous devriez me remercier car, il me semble, durant toute votre vie, vous serez soumis à des préjugés et des remarques désobligeantes. Pensez que vous recevez, disons… un entraînement.

Il se dirigea par après vers l’autre, nettement plus bref dans sa défense.

- Vous semblez vous bercer de l’illusion que je rends la justice et que je pense être juste et impartial. Mais vous savez, je n’ai pas l’intention de respecter tout le monde et de juger tout le monde justement, ce serait trop ennuyeux. Je ne pense pas être noble et courageux ou brave, je pense seulement que je dis ce que je veux si cela me chante !

Il s’adressa pour terminer à la gryffondor, même si son ton était nettement moins agressif.

- Je conçois parfaitement, miss Perks, que vous vous soyez fait une idée du cours de duel qui est, je dois dire, assez juste. Cependant, mes objectifs sont multiples et je ne puis tout aborder directement. Le cours de duel contient une partie de DCFM qui vous permettra d’être meilleurs encore au combat, vous enseigne un art oublié, via le protocole, par exemple, vous permet de réfléchir à des valeurs telles que l’honneur ou le fair-play, qui peuvent être discutées longuement selon le contexte et vous offre un défouloir. En ce qui concerne un bouclier, le fait est que les sorts qui permettent de parer les maléfices sont assez peu nombreux et, comme vous l’avez si justement dit, ils ne bloquent pas tous les sorts. Aussi, la meilleure des défenses reste l’attaque. J’en profite pour signaler qu’un combat peut s’effectuer avec des sorts de combats ou en utilisant la métamorphose.

Il fit une pause puis continua, désormais calme et prêt à donner cours.

- Bien, j’ai changé d’avis. Vous ne sortirez pas de cette classe avant la fin du cours. Ce n’est pas poli. Nous allons donc, puisque vous le souhaitez, parler de l’honneur et du fair-play. Donnez-moi une argumentation fournie qui explique pourquoi vous êtes pour ou contre le fait de jeter un sort à un adversaire à terre ou dans le dos. Distinguez le combat sportif et le combat réel. Expliquez en quoi cela nuirait à l’honneur de le faire.

Il se rassit, gardant sa baguette pour pallier un cas de rébellion.

Isaac le suivit, il résuma la situation qu'Alix avait le plus calmement exposé, Ethel aussi parla, le mannequin lui en fut reconnaissant car c'était pour les défendre alors que rien ne l'y obligeait. Il la remercia d'un signe de tête suivit d'un sourire maigre mais sincère puis se tourna pour sortir. Soudain la voix du professeur tonna, Alix sursauta et fit volte face, dégainant sa propre baguette a une vitesse insoupçonnée venant d'un être aussi délicat en apparence, cette action fit ressurgir bien des souvenirs et des scènes dans l'esprit du jeune métisse. Son regard se durcit et ses prunelles dorées passèrent instantanément à un bleu intense, Alice était prête à ressurgir pour cacher son double masculin. C'était elle la résistante au final; Heureusement ses yeux reprirent toutefois petit à petit leur couleur originelle lorsque le Serpentard, au comble du stress et rempli d'adrénaline commença à faiblir. Son corps fragile était encore trop faible pour être le réceptacle de telles émotions. Luttant contre le frisson violent qui s'était emparé de son échine, le sorcier fit un pas vers le professeur, prêt à riposter en cas d'attaque; prouvant ses capacités en duel. Il avait été un élève médiocre autrefois, maniéré et sans réflexes mais la guerre lui avait apprit. Ses sourcils fins froncés, le visage fermé; Alix n'avait plus l'air aussi efféminé, il n'avait pas l'air non plus viril mais inquiétant quand même. Comme peut l'être la silhouette longiligne du félin prêt à écorcher vif pour se défendre

Alix avait réagit ainsi lorsque le professeur avait scellé la porte, s'attendant presque à recevoir un Doloris en pleine poitrine. Maintenant que ce dernier s'était assis, le métisse accepta de baisser sa baguette à son tour, il fit un pas vers l'avant mais dû reculer pour s'adosser au mur. S'énerver ainsi était tout sauf bon pour lui et même si ça ne voyait pas tellement au dehors, il bouillonnait de rage. Chaque mot de l'enseignant faisait remonter en lui ses souvenirs de rébellion.

-Un combat réel c'est ce dans quoi vous semblez présentement engagé... Tous les coups bas sont permis pour lutter pour la survie. Un combat sportif se fait dans les règles de l'art, des lois sont établies pour éviter les débordements et les blessures graves, sont pris en compte l'élégance, le style et l'efficacité des sorts. Quant à l'honneur, c'est une notion qui semble vous dépasser... Tout comme ce qu'est un professeur: c'est une personne objective qui doit savoir se contenir pour donner un enseignement juste et non faire la propagande de ses idées. La loi sorcière comme moldue stipule que l'on ne peut pas retenir un individu contre sa volonté. Alors veuillez ouvrir cette porte s'il vous plaît! Vous nous avez proposé de sortir, soit, nous allions le faire; tenez parole... Que nous puissions nous quitter avec honneur, sans plus de heurts.

Alix soupira et porta sa sa main à sa tête. Il ferma à demi les yeux. L'adolescent tenta de se calmer, il déglutit puis projeta de s'assoir mais il vacilla plutôt et préféra rester debout finalement car la douleur irradiait toute sa cuisse blessée.

-Un entraînement? Désolé, dans le genre on a eu les Carrow... On attendait autre chose de vous. Pour les réponses aux attaques gratuites et au racisme, on a pas besoin de vous en exemple. Je n'ai pas peur de vous!!!

C'était comme faire face à Amycus Carrow ou presque; un homme qui l'accusait à tort, un homme qui le voyait comme un sale Serpentard, un intrus. Le sorcier qui voyait désormais flou cru voir la silhouette du dangereux mangemort. Ses yeux se posèrent successivement sur Isaac puis Ethel, Page Angelina et McCarter, ceux-ci déjà mi clos se fermèrent complètement, sa respiration s'accéléra, il n'avait pas écouter son corps qui le prévenait, comme d'habitude Alix avait outrepassé les limites, barrières largement plus proches qu'avant maintenant qu'il devait se remettre d'avoir tant défié ses propres lois, celles qui régissaient son être fragile. La nuit s'alluma en plein jour, le métisse se sentit glisser, son corps épousa le sol dur et sa baguette glissa de ses mains, roulant à ses côtés.

Mc Carter soupira très profondément à plusieurs reprises, s’accrochant désespérément à un calme qui ne serait bientôt plus qu’une illusion. Ses mains tremblaient et il serrait tellement le bord de son bureau qu’il en avait les jointures blanches. La cicatrice qui barrait sa joue était devenue livide, sa mâchoire était agitée de tics et son pouls avait considérablement accéléré. Il se rendit ensuite compte que l'étudiant était évanoui. Après l'avoir observé quelques secondes en se demandant s'il devait le réveiller, il s'avança vers lui et, dans un effort surhumain pour se contrôler, leva sa baguette et, plutôt que de lui jeter un maléfice, il baissa sa baguette et réveilla l'étudiant. Après l'avoir appuyé contre le mur pour éviter qu'il ne chute, il retourna sur l'estrade et s'assit à son bureau. Se désintéressant complètement des élèves quelque peu stupéfié par son attitude, il ferma les yeux et parut, au bout de quelques instants, tomber en transe. Durant plusieurs minutes, il se tut, conservant les yeux fermés. Le calme qui régnait dans la classe après ses cris de colères et les multiples protestations des élèves avait quelque chose d’irréel incroyablement relaxant. Il en profita un maximum, se demandant quel direction il allait donner à son cours.

Certes, quoiqu’il fasse, il ne pourrait pas ramener les élèves au silence, ils semblaient, pour certains en tout cas, décidés à poursuivre la lutte jusqu’au bout. Il envisageait les différentes possibilités qu’il avait. Il savait qu’il avait tort de s’emporter ainsi et il aurait été sans doute préférable de coller Isaac Deniel dès le début mais son caractère bouillant l’en avait empêché. Pour une fois, il regrettait un peu son attitude et estima qu’il aurait dû faire preuve d’un petit peu plus de tact et éviter d’attaquer de front des élèves. Evidemment, sa chance ne l’avait pas raté en le mettant en présence d’anciens résistants, nés-moldus par dessus le marché.

Il prit le temps de faire une analyse profonde en lui-même, ne se souciant aucunement des étudiants présent. Il était donc en tort, Isaac Deniel aussi et les élèves l’avaient poussé à bout en critiquant le contenu de son cours. En voilà une idée ! Maintenant, ils pensaient sans doute qu’il était de leur devoir d’établir le programme. Après cette constatation qu’il jugea suffisamment objective de la situation, il entreprit de réfléchir aux différentes voies qui s’offraient à lui.

Il pouvait continuer sur sa voie et ne pas tenir compte des étudiants mais c’eut été suicidaire de le faire. Premièrement, il risquait de ne pas savoir donner cours et de s’enliser dans des chamailleries sans fin. Deuxièmement, il allait voir la moitié des ses élèves déserter son cours. Troisièmement, il y avait le risque que les étudiants aillent se plaindre et tentent de le faire renvoyer ce qui, bien qu’il ne l’ait pas fait paraître, l’inquiétait assez. Malgré tout, il ne pouvait pas se laisser faire car les élèves, dans leurs argumentations, avaient pris soin de glisser quelques piques bien placées qui le frappaient autant que les siennes les frappaient, bien qu’il soit fort insensible à ce genre d’attaque.

L’autre voie qu’il aurait pu tenter était de continuer comme si de rien n’était mais cela ne mènerait à rien tant qu’il n’aurait pas réglé ce problème qui devait l’être avant de gagner le reste des élèves. Il résolut alors d’emprunter une troisième voie, tentant le tout pour le tout en nuançant un maximum ses propos. Il prit la parole d’une voix très calme, réveillant la tension créée dans la salle.

- Je pense que nous allons devoir régler ce problème dans le calme, comme nous aurions dû le faire dès le début, cela nous aurait évité cet embourbement gravissime. Avant toute chose, je tiens à vous mettre au courant de certains points qui me paraissent essentiels pour que le cours se passe le mieux possible. Je suis d’un caractère assez imprévisible qui n’est pas facile à vivre. Je rencontre régulièrement des problèmes car j’applique à la lettre le principe « œil pour œil, dent pour dent », voire même en pire. Je n’hésite pas non plus à attaquer les gens qui me déplaisent de manière assez agressive et pleine de fiel. Cependant, je suis persuadé que s’y chacun y met du sien, nous arriverons à concilier nos esprits pour travailler dans le calme et l’efficacité.

Il fit une pause pour leur permettre de s’imprégner de ses paroles puis reprit du même ton calme qu’il s’efforça de rendre un minimum amical.

- Je vais commencer par le commencement. Je m’excuse solennellement devant ceux d’entre vous que j’ai choqué et insulté par mes paroles. Cependant, je ne pense pas être le seul à porter la responsabilité des troubles qui animent ma classe. En effet, si nous reprenons depuis le début, c’est monsieur Isaac Deniel qui m’a, je tiens à le souligner, profondément insulté, en faisant allusion aux cours de l’année précédente qui étaient, a-t-il dit, très intéressants et en me demandant si je trouvais cela assez. Par là, il sous-entendait que j’appréciais l’usage de ces sortilèges et trouvait la torture des gens passionnante. De là à me considérer comme un mangemort, il n’y a qu’un pas… Ensuite, il est vrai, j’ai réagi d’une manière que ceux qui me connaissent considéreront comme normale mais c’est vrai, je le reconnais, qu’il existe des sujets qu’il vaut mieux éviter de mentionner en présence des gens qui en ont souffert. Malgré tout, vous êtes vous demandé si je n’avais pas profondément souffert de vos allusions monsieur Deniel ?

Le professeur semblait perdre son contrôle et, à travers la colère qui faisait tonner sa voix, on pouvait sentir des souffrances enfouies qui la faisait cependant vibrer d’une certaine manière, montrant que tout cela n’était pas que des arguments pour le plaisir d’argumenter.

- Avez-vous seulement envisagé la possibilité que cela m’ait blessé profondément. Vous ne savez pas, tout comme moi en ce qui vous concerne, ce que j’ai vécu. Vous ignorez peut-être que vous pouvez, par ces simples paroles lâchées d’une manière provocante et ironique, me blesser d’une manière grave. Ce n’est pas parce que je suis professeur et adulte que je ne suis pas aussi sensible que vous.

Il se tut, semblent regretter de s’être emporté à nouveau et continua d’une voix paisible.

- Je vous ai donc insulté ouvertement et, comme pour moi, cela vous a blessé. Vous semblez pensez que le fait que je sois un professeur vous donne le droit de m’interdire des débordements de colère. Il est regrettable que j’aie été attaqué dès mon premier cours sur un point sensible. Je remarque malgré tout que, si les élèves ont pris la défense des serpentards, au début, personne n’a dit qu’Isaac Deniel m’insultait publiquement… Bien évidemment, vous avez réagi à mes calomnies ce qui était, en quelque sorte, logique et je vous ai répondu en favorisant l’escalade. Je le répète, je m’excuse. Je propose aux élèves qui sont en désaccord avec moi de venir me serrer la main et j’attends de la part de monsieur Deniel aussi des excuses. Si vous refusez cela, je comprendrai par là que toutes les valeurs auxquelles vous semblez si attaché ne sont que mensonges et que la deuxième chance et le respect n’existent que dans nos rêves…

Après diverses discussions avec les élèves concernés par ce cours, j’ai décidé de le clore pour en commencer un autre avec plus d’étudiants, si possible et un meilleur climat. N’ayant ni l’inspiration voulue, ni la volonté, ni le temps, les élèves et moi-même ne posterons plus et je ferme donc ce cours par un post simplement informatif. Je tiens à signaler que j’ai demandé à chacun des élèves faisant partie du conflit quelle était son attitude pour écrire ceci. Si jamais un quiproquo a eu lieu, envoyez-moi un mp et je modifierai mon post. Merci.

Mc Carter était grandement soulagé. Il avait réussi à sauver et son image, et l’attitude de la majorité de ses élèves à son égard, et son cours. Tous, excepté ce serpentard au sang bouillant et un peu écervelé de s’opposer à lui du nom d’Isaac Deniel vinrent lui serrer la main et acceptèrent, du moins en apparence, de lui laisser une seconde chance. Il estima néanmoins que poursuivre le cours dans de telles circonstances eût été une erreur à ne pas faire. Il choisit donc d’annoncer aux élèves la fin du cours et de faire, en plus, preuve d’une largesse peu commune en ne leur donnant pas de travail à faire pour la rentrée.

Il respira un grand coup, se préparant à mettre fin à ces pénibles discussions une bonne fois pour toute. Il se leva une dernière fois, parlant amicalement aux étudiants, bien que son regard virait au noir assassin lorsqu’il croisait celui de monsieur Deniel, toujours debout près de la porte.

- Bien, je vous remercie, pour la plupart du moins. Je pense qu’il est préférable que chacun puisse prendre le temps de faire le point aussi, je vous libère maintenant, vous avez temps libre pour le reste de mon heure. Je ne vous donne pas de devoir étant donné la matière vue en cours. Nous considèrerons que ce cours était une entrée en matière… La cours de duel commence officiellement la semaine prochaine. Bonne journée à tous !

Il se rassit, vidé de son énergie en regardant les étudiants sortir après qu’il ait levé le maléfice qui maintenait la porte close. Cette épreuve avait été plus éprouvante qu’il ne s’y attendait. Une seule chose pourrait maintenant le soulager ; une bonne sieste salvatrice.