12 Janvier 1999
15h

Aujourd'hui le Directeur du Département de la Justice Magique, soit Mark Benson, avait décidé de faire sortir Kirk plus tôt du travail. Certains pensaient que c'était de la gentillesse, mais il n'en était rien. L'homme, aux yeux rouges, était tout simplement invité chez son patron le soir même, et cette gentillesse passagère était simplement une occasion donnée à l'agent pour avoir le temps de se préparer. Il se dépêcha donc de sortir du bureau avant que le jeune Directeur ne change d'avis, et sans un regard derrière lui, il s'engouffra dans une cheminée pour se retrouver moins d'une minute plus tard, chez lui, bien au chaud. Mais sans attendre plus longtemps, il fit demi-tour pour se retrouver dans les flammes et re-disparaître une nouvelle fois.

Enfin, il retrouvait son pays d'origine, et sa magnifique demeure. La poussière était épaisse sur le sol et les meubles, il n'y avait pas d'elfes ici, et la femme de ménage préférait surement rester chez elle à rien faire, en espérant que son employeur ne revienne jamais. Le jeune homme dégaina sa baguette et nettoya les salles où il circulerait aujourd'hui, puis il enverrait une lettre à son employée pour lui avertir qu'elle ne serait plus payée. Le temps passé vite, et il était déjà l'heure où les jeunes moldu prenaient leur collation. Il décida donc d'aller dans la capitale pour bénéficier des services moldus qui l'apaiseraient avant sa soirée. Nettoyage de peau, bain de boue et tous les hammams n'avaient maintenant plus de secret pour lui. Une fois tout ça terminé, ce qui risquait de prendre du temps, il se rendrait en France pour récupérer un costume convenable.

Il était déjà tard, et Kirk devrait se rendre incessamment sous peu chez son hôte. Il s'était fait couper et teinter les cheveux pour leurs donner un peu de clarté. Mais, bien-sûr, il retrouverait sa coiffure habituelle la soirée terminée. Pour sa barbe, il ne l'avait qu'ajusté pour qu'elle soit propre, nette, et non bordélique. Avant de partir, l'agent avait enfilé ses vêtements, tout propre, repassé avec attention, et il se mit un peu de parfum. (Kirk) Un regard dans le plus proche miroir confirma qu'il était bien prêt, et un coup d'oeil sur sa montre lui avertit que s'il attendait deux minutes de plus, il serait en retard. Il attrapa la coupe de cristal qu'Ophélia avait envoyé avec l'invitation, et transplana à l'adresse donnée.

Le voyage fut aussi rapide que d'habitude, et après que sa salle de bain de soit floutée, il vit qu'il se trouvait dans le hall d'un immeuble. Quelques regards autour de lui le rassura, aucun moldu n'était là, et heureusement, car il se serait mal vu prévenir son patron de son erreur tout en passant sa porte. D'après la lettre, le lieu où aller se passer la murge de l'année avec les anciens de l'Ordre du Phénix, se trouvait au dernier étage, il se dirigea donc vers les escaliers, et entama l'ascension. Alors qu'il enchaînait les marches à une vitesse de croisière idéale, il entendit derrière lui d'autres pas, il s'agissait surement d'autres invités, mais dans le doute, il préféra continuer son avancée. Il arriva enfin devant la porte, et s'empressa de frapper d'une poigne ferme. Il n'eut pas longtemps à attendre, car la magnifique sorcière tourna la poignée quasiment tout de suite, à croire qu'elle guettait. Le jeune homme rendit un sourire, et attrapa délicatement la main de son hôte pour lui faire un baiser, tout en laissant son regard rouge dans les yeux de la femme.

- Bonsoir Mademoiselle, dit-il en se redressant, voilà ma coupe, un bouquet de rose, et une boite du meilleur chocolat français, termina-t'il en tendant ses cadeaux.

Derrière la jeune femme, il aperçut son patron, qui était fort bien habillé. D'après les tenues des deux hôtes, la soirée se voulait classe, l'agent aux yeux sangs avait donc bien fait. Il saluerait son patron quand Ophélia l'aurait invité à entrer, mais encore une fois, il entendit des pas se diriger vers son dos. Il s'agissait surement des autres invités.

En ce jour spécial, Mark avait fait le tour des bureaux de son étage au Ministère, pour s'assurer que ceux qui devaient être présents à la soirée avaient bien reçu leurs invitations. Peu après le déjeuner, il avait fait un tour dans le bureau d'Ophelia, pour lui signifier qu'elle pouvait prendre son après-midi. Lui-même ne rentrerait pas trop tard du travail. Aussi, peu avant de quitter le Département, il était allé voir Kirk pour l'autoriser à partir plus tôt. Qu'il ne soit pas en retard. Certains le seraient peut-être, mais mieux valait pour le Brigadier qu'il ne soit pas mal vu à cause de ça. Et, lorsque tout fut en ordre, le directeur put rejoindre directement l'appartement qu'il avait acheté peu de temps auparavant avec sa compagne, sa future femme. Le logement disposait d'une cheminée, aussi il put s'y rendre sans détour, avant de prendre soin de la fermer. Seul le couple pouvait l'emprunter.

Si le terme 'impeccable' s'appliquait d'ordinaire à l'appartement, Mark ne pouvait à présent trouver celui qui pouvait convenir. En véritable fée du logis, la Grecque ne laissait jamais rien au hasard. Mais là, elle semblait avoir utilisé un sort d'hyperpropreté. Il ne devait pas rester un seul grain de poussière, une seule trace de doigt, ou autre, ailleurs. Les préparatifs étaient déjà bien avancés pour la soirée, et le directeur ne dérangea pas sa compagne dans sa minutie, de peur de la déconcentrer et de se faire envoyer promener. Après une bonne douche, il se vêtit, costume noir simple sur une chemise blanche, sans cravate. Classe sans être strict. Ce soir, ça n'était pas le patron qui recevait, mais l'ami. Lorsqu'il sortit de la chambre, il tomba sur sa future épouse.

"Tout ça m'a l'air excellent. Tu as tout de la femme parfaite. J'espère être la hauteur." répondit Mark après qu'Ophelia l'eut embrassé, et dit que tout était prêt.

D'ailleurs, le premier invité se manifesta à la porte d'entrée. Alors que la maîtresse de maison allait ouvrir, son compagnon fit un rapide tour du salon, à la recherche du détail qui clochait. Mais il ne trouva rien. Rien du tout. Retournant vers l'entrée, il vit que c'était Kirk. Un bon point pour lui, il n'était pas en retard. Et même, il était en avance. Et voilà qu'il sortait le grand jeu, cadeaux et baisemain. Mark eut un petit sourire, avant de l'inviter à entrer :

"Allons, Kirk, ne restez pas sur le palier." lança-t-il.

Une fois le flic entré, il lui serra la main, avant de refermer la porte... ou presque. Une nouvelle venue, que le directeur ne connaissait pas. Il s'effaça, avant de laisser entrer... Ah, ce devait être April. Les deux femmes se saluèrent, avant que l'homme de la maison ne se présente :

"Bonsoir. Mark, l'heureux élu."

Oui, l'heureux élu. Une fois les deux invités débarrassés, ils furent invités à passer directement au salon. Ainsi, l'entrée ne serait pas encombrée d'invités s'y entassant. Heureusement que l'endroit était grand, ils n'avaient pas fait dans la demi-mesure en choisissant l'appartement. Tout ce petit monde ne serait pas serré, et chacun pourrait se sentir à son aise.

Après que ses lèvres eurent effleurées la douce peau de son hôte, cette dernière lui offrit une bise. Puis, son patron lui serra la main, fermement, comme l'aimé Kelevra. Après tout, on disait des gens à la poigne faible qu'ils étaient vicieux. Quelques secondes plus tard, il aperçut une nouvelle femme faire son entrée. La nouvelle Directrice des Gryffondors était donc là, la jeune professeure de Défense Contre les Forces du Mal, la passionnée de voyage, mais surtout la meilleure amie d'Ophélia. Après avoir salué l'homme de la maison, Kirk avança d'un pas pour la saluer. Il avait décidé de faire ça correctement, il lui fit donc un baise main. April était très belle ce soir, et elle avait l'air heureuse de se retrouver dans la même maison que son amie. Le bruit d'une canne interrompu les pensées de l'homme aux yeux rouges. Le célèbre Edward Mole se fit embrasser par Ophélia, puis il salua Mark et April. Enfin vint le tour de l'agent, qui lui adressa un sourire tout en lui serrant la main.

Avec ces quelques gens, la soirée ne pourrait qu'être bonne. Kirk repensa, avec nostalgie, aux soirées qu'il avait passé en Algérie. Là-bas il avait été adopté spirituellement par la plus grande famille de sang pur. Et ici, c'était la même chose, il avait été adopté dans la famille de l'Ordre du Phénix. Le sang méditerranéen qui coulait dans les veines d'Ophélia ne pouvait être qu'un bon présage. Bien entendu, cette soirée ne se déroulerait pas sous le rythme endiablé des djembés, mais plutôt avec les discussions et les rires. Seul l'avenir le dirait.

- Je vous en prie, servez-vous ; les retardataires en auront aussi. L’heure n’est pas à la retenue, il y a bien assez d’alcool et de nourriture pour tout le monde.

Enfin, il pouvait se servir de sa belle coupe en cristal. Kirk ne se fit pas prier, et attrapa la bouteille que sa magnifique hôte venait de reposer. Il remplie sa coupe au même niveau que celle qui l'avait précédé, après tout, il n'était pas seul. Il se pencha sur sa coupe et son contenu, le faisant tourner lentement. Son nez lui révélait de nombreuses choses, et réveillait ses papilles. Le rosé frai avait plusieurs senteurs, mais celle qui se distinguait le plus, était celle de l'automne, et des feuilles sèches. Avant même de tremper ses lèvres, le dernier Kelevra savait à quoi s'attendre. Il ne fut donc pas surpris par la petite amertume qui cachait pendant moins d'une seconde la douceur. Après seulement une gorgée, ses yeux lui brûlèrent comme s'il y avait posé de la braise encore rouge. Son reflet dans le cristal lui appris que la couleur habituellement sang, de ses yeux, était maintenant devenue magenta. Mais personne ne verrait la différence.

Sans savoir pourquoi, il vint à penser à son estomac. En Algérie, le plat de fête par excellence, c'était le couscous. Il se demanda ce que pouvait être le plat de fête, en Grèce. Après moultes questions, il se dit qu'il y avait surement des olives. Et chez Ophélia, qu'est ce qu'elle avait pu préparer. Les talents culinaires de la jeune femme étaient connus, et reconnus. Mais Kirk n'avait jamais rien mangé que la future Benson avait préparé. Les légendes n'étaient-elles en fait que politesses ? Si c'était le cas, il fallait s'attendre au pire. Genre, des pattes à la semoule, ou bien du hareng au piment et au ketchup. Rien que d'imaginer ça, l'agent eu envie de vider son verre, et de s'en resservir un autre. Au moins, Calvin avait surement bien mangé, et était au chaud entre les murs protecteurs de Poudlard.

*April n'a pas une seule ride, pensa t-il, elle utilise surement la magie pour tirer sa peau.*