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 Nostalgie de nos vertes années
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MessageSujet: Nostalgie de nos vertes années   Nostalgie de nos vertes années EmptyLun 6 Déc - 15:22:23

Prudence contemplait songeusement le plafond de la chambre qu’il louait au Chaudron Baveur quand il lui arrivait – chose exceptionnelle – de passer quelques jours à Londres. Pendant ses voyages, le tenancier avait l’obligeance de remiser ses maigres affaires dans un placard de l’auberge et quand il revenait, il trouvait toujours cette chambre à sa disposition ; l’odeur de la poussière, le bruit des rues de part et d’autre, le craquement du plancher, étaient les sensations qui se rapprochaient le plus pour lui d’un retour à la maison.

Prudence contemplait le plafond. Il se disait souvent que s’il avait suivi les cours de divination à Poudlard, il eût été capable de lire son avenir dans les étendues de moisissures qui le parsemaient. Cela dit, ces étendues étaient justement éparpillées de manière bien trop chaotique pour qu’elles pussent annoncer quoique ce fût d’un peu agréable, de sorte qu’il préférait autant demeurer dans une relative ignorance de ce destin qu’on lui suggérait si sombrement.

Prudence contemplait le plafond, et Prudence s’ennuyait. A peine deux jours qu’il était rentré de Russie, et il sentait déjà son sang battre un peu fort dans ses veines, et une vague envie de parcourir des contrées désolées, des marécages nauséabonds et des forêts hostiles à la recherche de quelque fou furieux dangereux et à demi-sauvage qui eût tenté de l’égorger discrètement derrière un frêne un peu plus épais que les autres : c’était là à ses yeux la vie véritable, la seule qui valait la peine d’être vécue.

Londres depuis quelque temps manquait singulièrement de fous furieux à son goût. Sans doute s’il s’était intéressé aux cas un peu moins catastrophiques et exotiques eût-il trouvé de quoi occuper ses journées, et ce n’était certes pas les dossiers qui manquaient de s’amonceler dans le bureau des Aurors. Mais enfin, ils étaient assez nombreux pour que des plus casaniers que lui s’occupassent des mages locaux et qu’il pût se consacrer exclusivement à la chasse des détraqués les plus sinistres ! Et puis, ces gens-là ne manquaient jamais de surgir.

Décidé soudain à se livrer à des activités plus exaltantes que sa scrutation méditative des sommets de la chambre, Prudence se redressa sur son lit, ouvrit l’armoire, et se mit à contempler les chemises qu’il possédait – celles qui n’étaient pas déchirées, maculées de sang (au mieux) et de substances inidentifiables (au pire), celles qui n’avaient pas été mastiquées et avalées par des mérinos rendus fous à la suite de quelque subtile et fumeuse manipulation démoniaque.

A côté de l’armoire, sur le mur, on avait accroché un écriteau spécialement à son intention, qui indiquait :


Défense de transplaner dans les chambres.

Prudence enfila une chemise et transplana sur le campus de l’Université Magique. Puis il transplana à nouveau dans sa chambre, transplana chez un tailleur, acheta un manteau, transplana dans sa chambre, prit une écharpe, transplana sur le campus, miraculeusement sourd aux protestations véhémentes du patron du Chaudron Baveur.

Il fallait bien pourtant qu’il se protégeât du froid qui sévissait en ce mois de décembre. Emmitouflé jusqu’au nez, paré à affronter toute la rudesse de la saison hivernale, Pamva déambulait dans le parc du campus, suivait un peu au hasard les allées, retrouvait tel arbre sous lequel il avait fait telle chose (à une époque plus chaleureuse de l’année), telle serre où il avait suivi tel cours, et agitait comme un vieillard ses souvenirs.

La douceur de ces années d’études nimbait le paysage familier de l’Université d’un charme nostalgique. De temps à autre, il croisait un troupeau d’étudiantes, leur souriait, et les regardait, un peu absent, papillonner béatement des yeux pendant quelques secondes, avant de se détourner, au grand désespoir des demoiselles et de reprendre sa marche quasi-somnambulique sur la pelouse du parc.

C’était là qu’il avait failli perdre un œil dans un exercice pratique point trop maitrisé, là qu’il avait embrassé Veroniva Spencer pour la première fois, là qu’il avait trouvé un gallion d’or après avoir avalé une potion de chance liquide (qu’il s’était procuré on ne savait trop comment et qu’il avait utilisée on ne savait trop pourquoi), là qu’il avait révisé au soleil pour ses examens, là qu’il avait fait des plans d’avenir, là qu’il s’était endormi après une soirée un peu trop arrosée.

Prudence se promenait dans le parc comme dans ses souvenirs. Soudain, mu par une intuition à demi-enfoui dans sa mémoire pourtant jeune, il emprunta à grandes enjambées une allée, se fraya un chemin au milieu d’un bosquet d’arbres, avant de s’arrêter en contemplation devant le tronc d’un vieux chêne qui portait l’un de ces témoignages bucoliques des sentiments de la prime jeunesse : un cœur qui enlaçait un texte sobre mais vibrant d’émotion :


PAMVA + EJ
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MessageSujet: Re: Nostalgie de nos vertes années   Nostalgie de nos vertes années EmptyLun 6 Déc - 17:08:29


Iriona s'observait dans le miroir, avec une moue boudeuse, son reflet lui renvoyant l'image d'une autre, de celle dont elle s'était inspirée pour changer d'aspect physique. En réalité, les traits de son visage n'avaient pas tellement changé, seuls ses cheveux avaient subi une transformation, et étaient d'un blond miel étincelant, et ses yeux étaient passés du vert émeraude au gris clair. La jeune femme n'avait pas souhaité modifié son apparence davantage, jugeant de toute manière, que personne ne la reconnaitrait là où elle se rendait. La jeune femme avait enfilé un tailleur noir qui rehaussait à merveille ses formes généreuses, et avait coiffé sa nouvelle chevelure d'un chapeau pour se donner les airs d'une grande dame. Mais n'était-ce pas ce qu'elle était devenue depuis quelques semaines en épousant Kirk ? Bien entendu, il s'agissait d'un mariage d'arrangement, que la belle ténébreuse ne prenait pas entièrement au sérieux. Elle se plaisait beaucoup à faire enrager son époux, par tous les moyens possibles, elle s'amusait à le chamailler mais dans le fond l'aimait un peu tout de même.

Abandonnant sans regrets son faux reflet, elle transplana tout à coup, après avoir jeté un regard sur l'horloge qui affichait les dix heures. C'était qu'elle avait du attendre le départ de son cher mari, et puis il avait fallut se préparer ce qui au final, avait mit plus de temps que prévu. Elle avait passé plus d'une demie heure avant de trouver « plutôt bien » le blond qu'elle portait à présent, et avait mit le même temps pour se choisir une couleur pour les yeux. Après l'étape maquillage et habillage habituelle avait contribué à lui faire perdre du temps.

Elle réapparut dans l'enceinte de l'université magique, non sans une certaine angoisse de se faire repérée, mais tout de même excitée à l'idée de marcher de nouveau dans ce lieu qui éveillait en elle un sentiment de nostalgie peu naturel. Elle avait tout de même apprit des choses ici, et puis elle s'était attachée au bâtiment et ses salles de cours, ainsi que du parc verdoyant. Enfin, en cette période l'année, le froid glacial n'aidait guère à l'éclat de la pelouse, mais Iriona prit tout de même le temps de marcher dans le parc, à la recherche peut être, d'un souvenir.

Une brise de vent s'était levée, et venait caresser de sa fraicheur douloureuse le visage de la sorcière, qui frissonna malgré son lourd manteau noire qui couvrait son tailleur de marque. Soudain, alors qu'elle flânait, et croisait parfois des étudiants qu'elle connaissait et dont elle évitait le regard, elle se souvint, et sans prévenir fit demi-tour, bousculant accidentellement un enseignant par la même occasion, celui-ci la retint d'ailleurs :


- Excusez-moi. J'ai l'étrange sentiment de vous avoir vu auparavant, étiez-vous élève ici ?

La brune (ou blonde temporaire ^^) avala difficilement sa salive, alors que son cœur se mit à battre plus rapidement qu'à l'ordinaire, soulevant sa poitrine d'un rythme accéléré . Elle ne répondit pas tout de suite, quelque peu désorientée, mais se rattrapa tant bien que mal, jouant la carte de l'improvisation urgente. Elle adopta un air perplexe, puis lui répondit d'un français irréprochable :

- Pardon ?

Comprenant qu'il avait devant lui une étrangère, il s'excusa puis la salua pour enfin s'éloigner, abandonnant Iriona qui laissa échapper un profond soupir de soulagement. Une goutte de sueur avait perlé sur son front, elle l'essuya vivement du bout de l'index, et se rendit compte qu'elle avait prit un gros risque en venant ici. Décidant d'abréger au plus vite cette promenade de courtoisie, elle pressa le pas, et traversa d'un pas vif l'allée de petits arbres dont les feuilles étaient déjà tombées, et arriva finalement là où sa mémoire l'avait conduite. Elle arriva devant le chêne sous lequel elle avait rencontré Aedd, et sous lequel elle rencontrerait quelqu'un visiblement, puisque le coin n'était pas totalement désert. Un homme se tenait là, et la politesse obligeait la jeune femme à le saluer avant de s'enfuir comme une voleuse. Iriona s'avança de lui lentement, puis éleva la voix, reprenant cette fois-ci un anglais tout aussi parfait que son autre langue :

- Bonjour. Vous êtes un nouvel étudiant ?

Évidement, la jeune sorcière s'attendait à une réponse négative, l'homme semblait avoir passé la vingtaine, mais encore une fois la pure politesse voulait qu'on complimente les gens en leur enlevant quelques années de moins.
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MessageSujet: Re: Nostalgie de nos vertes années   Nostalgie de nos vertes années EmptyLun 6 Déc - 17:46:57

Il observait à moitié l’inscription, à moitié les souvenirs qu’elle éveillait en lui, de ces jours passés dont il se demandait s’il devait les bénir ou les maudire. Il se souvenait du jour où il avait rencontré Erminolfe Japson, du jour où ils s’étaient embrassés, du jour où ils avaient gravés leurs noms dans ce chêne, oh, de toute cette tumultueuse histoire qui avait bien duré deux semaines (peut-être trois !) et qui s’était si tragiquement terminée lorsque Prudence avait découvert qu’Erminofle Japson, son Erminofle, fricotait insidieusement avec la blondasse qui travaillait à la bibliothèque universitaire. N’y avait-il donc aucune justice ?

Mais enfin, les choses étaient si simples et les petits détails du quotidien, les amourettes, prenaient des saveurs si délicieuses, qu’il n’était nul besoin d’aller chercher le frisson dans des lieux vastes et abandonnés de tous ! A présent qu’il courait le monde, comment pouvait-il faire pour retrouver la douceur un peu mielleuse de ces distractions révolues ? Entretenir comme les marins des temps jadis un amant ou une maîtresse dans chaque port et les croiser aux hasards des recrudescences de tueurs psychopathes ?

Machinalement, Pamva avait sorti sa baguette et effleurer l’inscription, qui s’animait à présent sur le tronc : les lettres déliaient leurs lignes qui s’associaient en de nouvelles formes et progressaient, sur le tronc, pour faire comme un petit dessin-animé qui contait l’histoire charmante de cette aventure de jeunesse. Persuadé que personne ne surprendrait ce moment de sentimentalisme exacerbé, Prudence se permit un sourire attendri par le spectacle de son romantisme adolescent.

Puis il se souvint de ce que l’inscription modestement enchantée ne racontait pas : le jour où il avait surpris Erminofle Japson (le sien !) en fâcheuse quoique apparemment agréable position avec la blondasse-qui-travaillait-à-la-bibliothèque-universitaire. Cette surprise avait dû entailler plus profondément qu’il ne l’avait d’abord soupçonné sa fierté : il en sentit de nouveau la blessure, et d’un rapide mouvement agacé, condamna l’inscription à une nouvelle immobilité.

Alors il délibéra sur l’opportunité de l’effacer. N’était-ce pas après tout ce qu’il était venu faire dans ce parc ? Revoir les lieux où était née sa passion pour une vie aventureuse et tenter (une énième fois !) de la tempérer, de tourner la page, d’effacer les traces de son trop de fougue, d’ardeur, de tempérament ? S’assagir, faire carrière dans le ministère, trouver un nouvel Erminofle qui ne fricoterait pas avec les blondadesses-travaillant-aux-bibliothèques, se laisser pousser la barbe, collectionner les vieux bouquins, fumer du tabac brun ?

Tout cela exigeait de longues et profondes méditations dont la Fortune ne sembla pas vouloir lui laisser le loisir ; de loin il entendait des pas qui s’approchaient de son havre de jadis. Car comme tous les Aurors supposait-il, Prudence avait développé la faculté de veiller toujours d’un œil et d’une oreille (ou d’un peu plus que cela) sur ce qui se passait autour de lui – on ne sait jamais trop quand un criminel assoiffé de vengeance et enivré d’hydromel vous sautera dessus. Mieux valait être prudent.

Sans se retourner, il sentait flotter jusqu’à lui un parfum de femme – de jeune femme – et il entendait dans les circonvolutions de cette voix inconnue les inflexions d’une certaine éducation, la maîtrise d’une certaine froideur – ce que pouvait venir faire une telle jeune femme, ici dans ce parc, lui échappait et sa curiosité s’en faisait une distraction salutaire.

D’un geste sa baguette disparut dans le revers de sa manche et Pamva se tourna vers son interlocutrice. Il avait cette première façon de regarder les gens qu’avaient beaucoup d’Aurors, beaucoup de gens méfiants sans doute : une sorte de regard d’ensemble qui attrapait dans le passage d’une seconde tous les détails d’un visage, d’un accoutrement, pour en extirper l’étrange et le particulier, ce sur quoi fonder des hypothèses et concevoir une stratégie.

Prudence démêla d’un sourire amusé, et peut-être vaguement insolent (mais il n’était pas certain qu’il pût sourire d’une autre manière qu’en étant vaguement insolent), les mensonges courtois qui se glissaient dans la politesse de la jeune femme et d’un haussement de sourcils faussement dubitatif lui laissa entendre qu’il n’était guère du genre à s’égarer dans de pareilles subtilités (c’est-à-dire que c’était un peu un rustre).


« Pas vraiment, non. »

Et pendant quelques secondes, une ombre perplexe s’insinua dans son regard, et il se mit à dévisager Iriona avec un peu plus d’insistance – c’était un regard qui allait bien au-delà de la simple curiosité que peut causer une impression de déjà-vu, c’était un regard de professionnel, qui s’attachait aux lignes les plus significatives de la physionomie, qui s’employait à percer les déguisements et à trouver des ressemblances, c’était un réflexe de chasseur.

Un sourire indescriptible, fait de malice et de distance, vint livrer seul toutes les conclusions de ces observations méticuleuses et le regard du jeune homme se détacha de l’étrangère pour se reposer sur l’inscription.


« Cela fait quelques années que j’ai quitté l’université. »

Ce à quoi il ajouta, tranquillement, et sans avoir l’air d’y toucher :

« Je suis Auror maintenant. »

Et, continuant sur le ton de l’agréable conversation qu’ont deux passants qui ne soient pas l’un une criminelle en fuite et l’autre un chasseur de criminels en fuite :

« Et vous-même ? Vous venez visiter le campus ? »
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MessageSujet: Re: Nostalgie de nos vertes années   Nostalgie de nos vertes années EmptyJeu 23 Déc - 16:47:39


Visiblement, son interlocuteur n'était pas un homme facilement manipulable, et il avait répondu à son mensonge courtois, par un sourire qui balançait entre l'amusement et l'insolence. Il lui répondit d'un ton, qu'elle n'accoutumait qu'aux rustres montagnards, chasseurs de troll, et pour qui, elle n'éprouvait que du simple et pur mépris. C'est vrai, ce genre de personne n'avait aucun savoir vivre, aucune éducation, et surtout aucune hygiène. Répugnant. La jeune femme arqua un sourcil interrogatif alors que l'homme qui lui faisait face la dévisageait du regard, avec une tranquillité qu'elle lui aurait fait ravalé avec joie. L'angoisse qui tordait ses entrailles ne l'aidait pas vraiment à se faire aimable, mais son oncle lui avait toujours enseigné, que même avec des grognards de basse classe, il était important de demeurer impeccable. C'était de cette façon qu'on différencier le bas peuple aux nobles personnages, non ?

Son regard inquisiteur qui lui avait tout de même jeté une certaine gêne, se détacha d'elle, à son grand soulagement, pour se reposer paisiblement sur des inscriptions qui avaient été gravées certainement dans le passé, sur le vieux chêne. Il lui avoua, non sans trop de surprise, qu'il avait quitter ces lieux depuis quelques années, et Iriona lui sourit poliment. Elle passa une main dans sa longue chevelure blonde, tout en ne sachant quoi répondre, détestant de toute évidence ce genre de situation. Partir maintenant, tout en lui disant au revoir était une bonne solution, pourtant, le sorcier lui fit une toute nouvelle confidence, qui cette fois, parvint aux oreilles de la ténébreuse avec l'effet d'un pétard. Mauvaise surprise. Le campus accueillait aujourd'hui environ une centaine de personnes, et il avait fallut qu'elle tombe sur l'Auror. C'était ce qu'on pouvait appeler, une mauvaise pioche. Elle ne put étouffer un léger hoquet d'étonnement, alors que presque sans s'en rendre compte, elle avait reculé d'un pas. Dissimulant son malaise par un léger rire forcé, elle improvisa son erreur :


- Ah oui ? J'avais pour ambition de devenir Auror aussi. Malheureusement, j'ai abandonné mes études, j'ai préféré m'amuser. Les erreurs de jeunesse, mais maintenant je le regrette.

En lui inventant une histoire montée au fur et à mesure qu'elle parlait, elle s'était appuyée sur des faits plus véritables. Sa propre histoire qu'elle aurait bien changé. Etre avec Kirk lui avait ouvert les yeux sur certaines choses, et alors qu'elle le voyait chaque matin partir pour faire son travail de policier, elle appréhendait la missive qui lui annoncerait le décès de celui-ci. Malgré ce qu'elle pouvait prétendre par fierté, elle s'était attachée un petit peu à son compagnon. Les membres de la justice magique risquaient leur vie sans cesse, pour protéger celle des autres, alors qu'elle, elle s'était toujours moquée de l'existence de son prochain, elle n'avait jamais eu de respect pour la vie humaine, avait tué sans pitié. Aujourd'hui, il lui arrivait de regrettait ses actes cruels, même si elle savait que la culpabilité qu'elle éprouvait, ne représentait rien face à la souffrance qu'elle avait répandu. Pourtant, elle se demandait si un jour on lui accordait une seconde chance, si elle avait la possibilité de faire marche arrière, elle n'était pas convaincu de ses choix. Sa part démoniaque avait toujours eu le dessus sur l'autre, et elle n'était pas certaine de devenir un jour une bonne personne. Alors, les derniers mots de la jeune femme sonnèrent dans sa tête comme un murmure, alors qu'elle avait figé son regard sur un point inconnu. Jamais elle ne s'était remise en doute, pourtant, elle devrait peut être y songer un jour.

Iriona chassa ses pensées douloureuses, et reporta son entière attention sur l'auror. Se rendre à lui était un bon commencement si elle voulait se repentir, mais en bonne lâche qu'elle était, elle n'en était pas capable. Elle avait bien trop peur de Azkaban pour ça, et après ses crimes, le magenmagot ne lui épargnerait pas la prison à vie. D'un ton plus calme, et occupé, elle lui répondit :

- Je visitais les lieux, par nostalgie peut être. Dîtes-moi, qu'est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

Avant même de lui laisser le temps de répondre, elle se rendit compte d'une affreuse et honteuse impolitesse de sa part, et se rattrapa presque immédiatement :

- Oh je suis navrée Monsieur, je manque à mes devoirs. Je m'appelle I... Isabelle Lanchester.

Elle avait faillit se présenter sous son vrai nom, mais heureusement, un prénom lui était venu directement à l'esprit. Elle tendit une main délicate vers l'homme.
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MessageSujet: Re: Nostalgie de nos vertes années   Nostalgie de nos vertes années EmptyJeu 23 Déc - 17:55:56

L’attention de l’Auror était désormais tout à fait détournée de ce qui d’abord l’avait fixé devant ce bosquet d’arbre : l’inscription s’était de nouveau perdue dans la brume de ses souvenirs et son esprit se concentrait désormais sur sa mystérieuse interlocutrice, esprit quasi carnassier, qui se resserrait autour d’elle comme un filet autour de sa proie – un filet complexe, plein de pièges et de détours, qui endormait et suscitait la méfiance tour à tour. Une petite épreuve de nerfs dans laquelle Prudence, comme la plupart des Aurors, excellait.

Il fallait bien avouer, du reste, que la jeune femme ne faisait pas grand-chose pour paraître innocente : même un membre de la brigade qui n’eût pas été spécialisé dans la traque des mages noirs, même un sorcier du commun, eût compris que quelque chose ne tournait pas rond. Prudence n’eût pas de difficulté à lier la gêne soudaine de l’inconnue avec l’affirmation qu’il avait distillée avec soin, porté par l’intuition qu’elle produirait, d’une manière ou d’une autre, son petit effet. Il y avait quelque chose dans le mot Auror qui déplaisait manifestement à cette jeune femme.

Prudence faisait confiance à sa mémoire : il savait qu’il n’oubliait pas un visage qu’il avait scruté une fois. Si un visage lui disait quelque chose, c’était donc généralement qu’il y avait une bonne raison. Il l’avait vu passer quelque part. Il n’avait que deux manières de voir passer des visages : sur les avis de recherche ou dans la Gazette du Sorcier. Alors soit la demoiselle qui se tenait face à lui était une fugitive, soit elle était une célébrité d’un jour, auteure d’un livre de cuisine ou inventeur d’un artefact curieux et insolite.

Son petit test avait porté ses fruits et il était à présent tout à fait en mesure d’évacuer l’une de ces deux possibilités pour se concentrer pleinement sur l’autre. De la même façon qu’un médicomage voyait des malades partout, Prudence voyait des criminels partout ; et les médicomages comme les Aurors se trompaient rarement : les gens avaient toujours une maladie mal soignée et une espèce de tache plus ou moins grande et préoccupante sur la conscience.

Le regard marron, plein de sombre perspicacité, du jeune homme s’était fixé à celui d’Iriona – comme pour ne lui laisser aucune chose de s’échapper. Elle avait voulu devenir Auror. Et pourtant elle était gênée par le nom d’Auror. C’était une contradiction curieuse, mais familière pour Prudence : la formation d’élite magique était ce qui se rapprochait le plus d’une formation officielle aux Arts Sombres. Il était quasi impossible d’en apprendre plus légalement sur la question qu’en suivant ce cursus. Et Pamva était très, très bien placé pour le savoir.


« Je vois. »

Cette affirmation sonnait plutôt comme une très, très mauvaise nouvelle pour la jeune femme. Car bien sûr Prudence, l’eût-il reconnue, n’eût guère été capable de lui supposer des soutiens politiques. Et sans doute Prudence n’était-il pas du genre à se restreindre parce que sa future proie était protégée en plus ou moins haut lieu. Comme l’avait un jour dit un politicien du Ministère, c’était tout le problème avec les Aurors : ils ne comprenaient que les choses qui font boum.

Toujours était-il qu’il n’y avait désormais plus un geste, plus un mot, plus une inflexion de voix de la jeune femme que Prudence ne cherchât à interpréter, à comprendre au-delà de ce qu’il signifiait simplement. Ainsi, pour Iriona, lui tendre la main et parler de ses devoirs, c’était pratiquement se dénoncer tout haut et lui proposer de la livrer à Azkaban.


« Enchanté, Mademoiselle Lanchester. Je suis Prudence Alvirabilis Menolate Vunover Adrian. »

Pendant que le flot de ses prénoms lui laissait le loisir de réfléchir un peu, Prudence suivait une chaîne de déductions dans son esprit. Une jeune femme très polie, sans doute très bien éduquée, probablement riche, d’une bonne famille, avec le sang-pur, potentiellement attachée à la pureté de son sang, en lien avec les groupuscules intégristes qui avaient supporté Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom : voilà qui recoupait plutôt bien la gêne provoquée par le petit mot d’Auror.

Un vague sourire passa sur les lèvres de Prudence, moitié signe de satisfaction pour sa petite enquête logique, moitié signe destiné à inquiéter un peu Iriona et la maintenir dans un état de nervosité propice aux maladresses et aux erreurs.


« Pour répondre à votre question… Eh bien, je dirai que le métier d’Auror est peut-être un de ces métiers que l’on accomplit sans plaisir, mais par sens du devoir. »

C’était parfaitement faux, bien entendu. Peut-être y avait-il au Bureau des hommes et des femmes qui s’étaient engagés pour se sacrifier à leur pays, au bien public, pour protéger les faibles et détruire le Mal partout où il pouvait se loger. Mais par cynisme sans doute, ou bien également un peu par réalisme, Prudence inclinait à penser que chaque Auror avait une raison plus personnelle, et plus trouble, pour embrasser une carrière si dangereuse et si marginale.

« Voyez-vous… Songez à Poudlard, songez aux premières années que l’on répartit dans les maisons. A ces enfants qui n’ont aucune idée des dangers que peut contenir le moindre sort. De ce qu’un seul sorcier peut faire, de toute l’horreur contenue dans un seul esprit, qui peut se réaliser, simplement parce que chacun d’entre nous en a la puissance. Songez à ces vies qui seront peut-être détruites, par sadisme, par égoïsme. »

Cela, Prudence le pensait vraiment – car il n’avait pas que des mauvaises motivations, et, à proprement parler, peut-être aucune de ses motivations n’était proprement mauvaise. Il eût très bien pu choisir une voie parfaitement illégale, et il y avait somme toute beaucoup de sincérité dans son engagement au sein du Bureau des Aurors.

« Je veux dire, détruite non seulement parce qu’un mage noir peut les tuer, ou tuer leurs amis, leur famille, mais aussi parce qu’ils peuvent sombrer, sous l’influence de certaines personnes, dans cette partie obscure de leur être, y abandonner leur âme et la sentir s’y déchirer lentement, sans savoir quoi faire. »

Il avait détourné machinalement le regard vers l’inscription, sur le tronc de l’arbre, et à mi-voix il conclut.

« Nous vivons dans un monde trop fragile pour que quelques-uns d’entre nous ne se dévouent pas pour le protéger. »

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MessageSujet: Re: Nostalgie de nos vertes années   Nostalgie de nos vertes années EmptyVen 24 Déc - 14:32:12


Il la soupçonnait. Qui ne l'aurait pas fait ? Elle avait été idiote, et s'était elle-même vendue. L'homme ne lui serra même pas la main, et elle laissa son bras retomber le long de son corps, tandis qu'il lui énonçait tous ses prénoms. La façon avec laquelle il l'observait, ne laissait rien paraître de bon signe pour la jeune femme, et ça, elle l'avait très bien comprit au « je vois » qui dissimulait bien des choses. Elle devinait derrière son petit sourire, une fière satisfaction, et elle ne pouvait s'empêcher de le détester davantage. L'avait-il reconnu ? Possible, un bon Auror attentif et suspicieux comme cela, qui aurait peut être jeté un coup d'oeil furtif au tableau des avis de recherches, pourvu d'une excellente mémoire visuelle, l'aurait facilement reconnu sous sa chevelure blonde et ses yeux modifiés. Si Merlin lui avait offert un esprit sombre, il lui avait en revanche attribué un physique tout à son avantage, et qui plus est, qu'il était difficile d'oublier. Le département de la justice magique renfermait tous les abrutis d'Angleterre, et forcément il avait fallut que le Sherlock Holmes de Londres lui tombe dessus, quelle poisse !

Il lui répondit calmement, et lui expliqua le devoir d'un Auror, et tout un tas de choses auquelles elle n'accorda pas le tiers de son attention. S'il l'avait reconnu, nul doute qu'il faisait ça pour la faire culpabiliser. Néanmoins, si cet homme l'avait démasqué, une question trottait encore dans l'esprit torturé de la ténébreuse : Pourquoi ne pas l'avoir déjà arrêté ? Caressant machinalement son collier d'opale qui reposait fièrement sur sa poitrine, un sublime ouvrage des pays de l'est, regorgeant de magie noire, indétectable à l'oeil nu, elle plongea son doux regard enjôleur dans celui du dénommé Prudence (porte bien son nom, tiens), dans le but de le déstabiliser. A la guerre comme à la guerre, chacun ses atouts, et si lui était un odieux manipulateur, elle était une redoutable séductrice. Évidemment, si son plan ne fonctionnait pas, ce n'était pas de sa faute, mais plutôt de celle de la couleur de ses yeux, qu'elle avait emprunté, et de cette chevelure blond miel, qui jurait tout simplement avec son tailleur.

Adoptant une attitude plus confiante, elle se rapprocha de quelques pas, et se décida une fois pour toute, à abréger leur conversation sur les Aurors. Elle n'était pas tout à fait à son aise, et essayer de draguer un membre de la justice magique, ce n'était pas tout à fait son plus grand fantasme, d'autant plus qu'il lui fallait surtout, et en priorité, qu'elle s'échappe de façon tout naturel. Pour le coup, le brun ne semblait pas vouloir couper court à leur discussion, il était bien lancé.


- Oui, il faudrait beaucoup plus de personnes comme vous Monsieur Adrian...

Son petit commentaire destiné à flatter le sorcier, était plein de sous-entendus calculés, et elle gratifia l'homme d'un léger sourire en coin. Il sembla un instant à Iriona, que Prudence avait remarqué son bijou de magie obscur qui glissait le long de son cou, et elle préféra le cacher dans son décolleté, espérant se tromper. Elle était nerveuse, et il lui semblait à présent qu'elle se trahissait par n'importe quel détail, et bientôt sa virée au campus tournerait au cauchemar, puisque ses racines peu à peu, retrouvaient leur couleur d'origine, et il ne faudrait plus qu'un petit quart d'heure, pour que tous ses cheveux redeviennent châtains, et que ses yeux retrouvent leur vert émeraude. Pour le moment, son chapeau dissimulait la mutation, mais elle l'avait senti, et son coeur se mit à battre plus fort, et plus rapidement.

- Je crois que... je ne vais pas vous importuner davantage. Je ne voudrais surtout pas abuser de votre patience. Ce fut un réel plaisir monsieur.

Elle tenta un sourire nerveux, puis essaya de se dérober, pivotant des talons, en priant pour qu'il ne la rattrape pas. Elle fit quelques pas, passant sa langue furtivement sur ses lèvres, alors qu'une nouvelle goutte de sueur perlait sur son front. Elle espéra que Adrian ait mieux à faire.
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MessageSujet: Re: Nostalgie de nos vertes années   Nostalgie de nos vertes années EmptyVen 24 Déc - 17:45:46

Il y avait peut-être des abrutis ou des incompétents au Ministère, mais il était rare que ce fût le cas des Aurors et il y avait une raison assez simple à cela : un Auror incompétent ne tardait pas à finir six pieds sous terre (parfois avant même la fin de ses études). En cas d’erreur de recrutement de la part de l’Université puis de la directrice du Bureau, les aléas de la profession se chargeaient bien volontiers d’éliminer les candidats point assez adroits ou un peu trop fragiles. Prudence avait survécu à des années d’exercice particulièrement périlleuses, donc Prudence était compétent.

Et en bon Auror, il était de plus en plus convaincu de la vague culpabilité de la jeune femme qui lui faisait face. C’était à peine si elle ne criait pas elle-même qu’elle avait fait ceci ou cela. Pamva ne pensait même pas qu’il existât des criminels aussi nerveux : il lui en venait à se demander si la jeune femme n’était pas simplement excessivement timide, tant il lui semblait peu probable qu’une personne aussi prompte à afficher un air coupable pût échapper très longtemps aux services de la Justice magique.

D’ailleurs, à supposer que la jeune femme fût recherchée pour une raison ou une autre – peut-être quelque chose de très mineur, une sorte de vol, ou bien une atteinte à la pudeur – Prudence ne parvenait que difficilement à s’expliquer ce qui pouvait la pousser à s’exposer si ouvertement dans un lieu public. Sans doute avait-elle un peu modifié son apparence pour qu’on ne pût pas la reconnaître, mais c’était tout de même une entreprise un peu hasardeuse que le simple ennui de la réclusion en cavale ne pouvait que difficilement justifiée.

En somme, justement parce qu’Iriona avait l’air si évidemment coupable, Prudence était disposé à croire qu’elle ne l’était pas vraiment. Mais, quand il la vit brutalement essayer de se reprendre, de dominer la situation et de détourner son attention en exhibant ses formes généreuses comme on exhibe un vers frétillant pour susciter l’appétit des truites de rivière, comme, donc, elle avait l’air soudainement un peu plus sûre d’elle et moins coupable, Prudence inclinait à nouveau à penser qu’elle était, finalement, coupable.

Il était vrai que, ce jour-là, Iriona jouait de malchance : de tous les Aurors du Bureau, il avait fallu qu’elle tombât sur le seul peut-être que ses charmes ne parviendraient jamais à captiver. C’était à peine si Prudence avait jeté un regard au décolleté de la jeune femme et, en tout cas, ce regard se distinguait par sa profonde indifférence. Iriona pouvait se démener autant qu’elle le voulait, elle ne serait jamais pour Prudence qu’une jeune femme – et les jeunes femmes, c’est bien connu, ce n’est pas du tout séduisant.

Quand il la vit tenter de dissimuler nerveusement son collier dans ce fameux décolleté, Prudence sentit tous ses doutes se dissiper : il avait bien en face de lui une criminelle en fuite et même les flatteries d’Iriona ne parvinrent pas à le détourner de cette idée. Et sans doute la jeune femme devait-elle sentir le filet de ses pensées se resserrer autour d’elle, puisqu’elle tentait déjà de s’en aller. Elle était assez nerveuse pour partir à pied – ne pas tenter de transplaner – décidément, on venait de lui servir une capture sur un plateau d’argent.

Mais Prudence n’était pas du genre à attraper n’importe qui n’importe comment. Ses fréquentes visites à Azkaban avaient introduit dans ses rêves les plus sombres des images de la célèbre prison : il la voyait, il la sentait le hanter et il ne souhaitait à personne de faire l’expérience d’un long enfermement dans un lieu pareil. Pour lui, cette prison n’était qu’une horreur destinée aux criminels les plus endurcis, et il y avait peu de crimes sur lesquels il n’était pas disposé à fermer les yeux, si cela pouvait éviter au criminel de se perdre définitivement dans cet antre du désespoir.

Encore fallait-il cependant qu’il sût exactement ce que l’on reprochait à cette jeune femme. Car après tout, aussi maladroite qu’elle était, il était fort possible que ce fût bien une criminelle endurcie, une folle furieuse. Peut-être même était-elle assez sournoise pour feindre la maladresse, sachant qu’il serait inévitable qu’on la reconnût, et profiter ainsi d’un léger effet de surprise. Pamva avait pris l’habitude d’envisager toutes les possibilités et il se tenait sur ses gardes.

Comme elle lui avait tourné le dos, le jeune homme laissa sa baguette glisser de sa manche jusqu’à sa main. Sans doute n’était-il pas habituel que l’université soit le théâtre d’une arrestation musclée : il préférait rester discret. Du reste, il n’avait pas l’intention de malmener Iriona – sauf bien sûr si elle résistait un peu trop – mais pour l’heure, il lui semblait peu probable que la jeune femme cherchât jamais une confrontation directe.

Il hésita un instant à la pétrifier – pour s’assurer qu’elle ne s’enfuirait pas – mais il lui sembla qu’une manière plus douce était plus appropriée. Quelques secondes encore, il chercha dans sa mémoire les traits du visage de la jeune femme – il lui apparaissait de plus en plus probable qu’il les eût vus quelque part et il était persuadé qu’avec quelques efforts supplémentaires, il parviendrait à mettre un nom sur ce visage – persuadé également que plus les secondes passaient, plus s’approchait le moment où ce visage deviendrait soudainement beaucoup plus familier.

Mais en attendant que la mémoire lui revînt, il ne pouvait pas se permettre de laisser la jeune femme s’échapper tout à fait. Il la rattrapa à grands pas, la dépassa et lui barra le chemin. Il ne pointait pas sa baguette sur elle, mais il était évident qu’à la moindre velléité de résistance, un duel s’engagerait – et engager un duel contre Prudence, c’était un peu comme tenter de jouer à la peluche avec un grizzli adulte.


« Mademoiselle… »

Pour une fois, Prudence s’était départi du ton légèrement ironique qu’il avait généralement en discutant avec les criminels en cavale. C’était que la jeune femme lui semblait si sincèrement troublée qu’il ne désirait pas la prendre de haut – pas la maintenir dans un état de nervosité. Simplement s’informer, aviser et se comporter en conséquence.

« Vous comprenez comme moi, je le crains, que cette conversation ne peut guère s’arrêter là. »

Sans doute avait-il l’air calme, mais son regard alerte laissait assez voir qu’il se tenait prêt à la moindre éventualité et qu’un geste malencontreux d’Iriona suffirait à déclencher une rixe. Il ne voulait certes pas l’inquiéter, mais il tenait également à éviter qu’elle profitât de sa douceur relative pour tenter un passage en force.

« Je suppose que vous vous êtes déguisée. Aucun déguisement n’est éternel. Deux possibilités s’offrent à vous. Soit vous m’avouez tout de suite votre identité et la raison que vous avez de fuir la justice et nous en discutons calmement, soit vous et moi allons attendre patiemment que les effets de votre déguisement se dissipent et que je puisse mettre un nom sur votre visage. Laissez moi vous dire que vous avez de la chance dans votre malheur : je suis plutôt conciliant. Il est fort probable que nous parvenions à nous arranger. »
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MessageSujet: Re: Nostalgie de nos vertes années   Nostalgie de nos vertes années EmptySam 1 Jan - 19:13:30

Qui était-elle devenue ? Elle doutait encore de sa propre identité, à mesure qu'elle avançait, pressant le pas davantage, le regard livide, perdu dans les entraves du doute, alors qu'elle se perdait elle-même. Elle avait été une redoutable sorcière, provocante, et totalement impitoyable, peut être même schizophrène sur les bords, tellement son caractère était changeant. Douce un jour, cruelle un autre, personne n'avait su mettre sur elle un avis définitif, alors tous préféraient la qualifier de folle, tout simplement. Elle en avait voulu à son défunt père d'avoir épousé une sang mêlé et ainsi, la condamner à un statut honteux, pourtant, elle avait détesté l'homme qui avait tué sa mère. Et désormais, elle se retrouvait rattachée à un membre de la police magique, qu'elle haïssait et aimait en même temps, encore recherchée par la Justice, et prête à enfermer à Azkaban. La jeune femme avait les yeux rivés sur le sol, jusqu'à ce que le mystérieux Auror ne la rattrape, lui barrant le passage.

Le doux visage angélique et trompeur de la sorcière, fut animé d'un sourire amusé, alors qu'elle devinait sa propre fin, approchait à une vitesse effrayante. Elle poussa un profond soupir, alors que l'homme lui exposait ses différentes solutions, d'un ton plus doux cependant que celui qu'il avait employé quelques minutes avant. Avait-il pitié d'elle ? Se sentait-il d'humeur charitable ? Elle ignorait encore ce qui poussait ce représentant de la justice magique à être aussi miséricordieux avec elle, et pour l'instant, elle s'en moquait, elle toisa le sorcier qui devait bien la dépasser d'une bonne tête, avec toute la dignité qu'il lui restait à présent, conservant l'air le plus méprisant qu'elle puisse encore afficher, tout en sachant pertinemment qu'elle touchait à la fin de sa cavale. Même si une négociation était faite, Iriona se doutait bien que la marché ne serait pas de son ressort. Pourquoi un Auror passerait-il outre les crimes d'une femme, visiblement peu attirante selon lui, si ce n'était pas pour la piéger juste après, dans le but de se moquer davantage d'elle ?

Il exigea son identité, et au point où elle était, la ténébreuse jugea inutile de la lui dissimuler davantage, surtout qu'elle n'avait pas du tout l'envie de s'engager dans un duel. Croisant les bras, elle lui cracha presque, d'une voix amère, emplie de tout son dédain :


- Iriona Creys, tueuse du dénommé Newton, déclaré amnésique par Ste Mangouste, ancien mangemort. Oh, et je suis une grande amatrice de magie noire, j'ai travaillé en collaboration avec certaines personnes pour du trafic d'objets de magie obscure. Aurai-je droit à une cellule plus confortable maintenant que j'ai avoué mes crimes ?

Enfin, crimes avoués, pas totalement, puisqu'il restait encore quelques cadavres sur lesquels la police n'avait jamais mit de nom de meurtrier, mais dont les preuves étaient inexistantes pour pouvoir inculper Iriona. Mais bon, le monde les avaient oublié, alors il était inutile de les citer, et puis, ce n'était pas comme si l'humanité avait perdu de grandes personnes. Un sourire plein de provocation anima son visage aux doux traits, puis elle poussa un profond soupir exaspéré. Elle se demanda toutefois quelle pouvait être la nature du marché que Adrian pouvait bien vouloir passer avec elle. Qu'est-ce qu'un Auror pouvait-il bien tiré d'avantageux d'une criminelle recherchée, qui puisse également lui faire oublier les crimes de celle-ci ? De l'argent ? Ces gens là étaient pourtant bien payés. Activant furieusement ses quelques neurones encore en état de réflexion, elle se mit à établir plusieurs hypothèses dans sa tête. Si l'argent ne l'intéressait pas, pas plus que la gloire de l'avoir attrapé, sachant qu'il n'était pas sensible à ses atouts féminins, il ne pouvait tirer d'elle que des services dans son domaine. Ainsi, cet homme qui devait représentait la droiture et la justice, était intéressé par la magie noire, c'était une thèse intéressante quoique intrigante. Après, il était bien sûr possible qu'il lui demande des noms, mais là encore, rien de très probable, puisqu'il avait prouvé son désintérêt quant à la gloire que pourrait lui apporter l'arrestation à lui seul de la jeune femme. Ainsi, une toute nouvelle curiosité naquit dans l'esprit de la jeune femme, et elle arqua un sourcil interrogateur tout en lui demandant :

- Et... de quel genre d'arrangement s'agit-il ?
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