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 Service après-vente [PV]
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  • James Kirkby
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    James Kirkby
MessageSujet: Service après-vente [PV]   Service après-vente [PV] EmptyVen 31 Déc - 14:54:54

[suite de ce topic]


Comme le temps avait semblé long jusqu'à sept heures ! Après le départ de Prudence, James avait pris soin de ranger parfaitement la boutique ; toutes les baguettes avaient retrouvé leur place, et la fiche des mesures du client était passée au feu. De cette façon, Ollivander ne saurait jamais que son apprenti avait enfreint ses ordres et tenté de vendre une baguette. Le vieil artisan était revenu tard de son rendez-vous, et il avait trouvé son employé occupé, comme il le lui avait ordonné, à étiqueter des baguettes ; il avait en silence apprécié le sérieux du garçon, sans se douter un instant qu'il avait eu, un peu plus tôt dans la journée, une attitude nettement moins professionnelle. La journée s'était étirée en longueur, avec des tâches assez fastidieuses pour James, jusqu'à ce que son patron, mis de belle humeur par il ne savait quoi, lui donne congé à sept heures moins le quart.
Sept heures moins le quart... en voilà une bonne idée, Mr Ollivander ! James récupéra ses affaires et sortit de la boutique sans se presser, mais à peine dehors, il avait changé d'allure ; il avait le temps, grâce à ce quart d'heure inespéré, de passer chez lui prendre une douche et se changer, à condition de ne pas perdre de temps... Ce serait toujours plus agréable que de traîner dans les mêmes vêtements que ceux de sa journée de boulot... Il avait d'ailleurs passé une partie de l'après-midi à regretter de ne pas pouvoir s'habiller un peu mieux pour aller à ce rendez-vous... et voilà que son patron lui en offrait la possibilité ! En vitesse, donc, il avait transplané jusque chez lui pour se rafraîchir, passer une chemise propre et s'asperger de quelque gouttes de parfum – pas trop, juste assez pour qu'il ne subsiste aucun doute sur la nature du rendez-vous... Le miroir lui renvoya l'image d'un jeune homme bien mis, tout de noir vêtu, qui lui souriait avec une timidité feinte. Satisfait, il passa son blouson, ajouta une écharpe bleue pour égayer un peu l'ensemble, et regagna, très vite, le Chemin de Traverse.
Il était sept heures dix tout juste lorsque le jeune homme reparut dans la grande rue sorcière, devant Gringotts ; sans perdre de temps, d'un pas étrangement léger après une interminable journée de travail, il avait pris la direction de la librairie magique. Il n'y était plus allé depuis quelque temps, mais, lors de ses études, il y passait volontiers trois heures d'affilée, à feuilleter tout ce qui lui tombait sous la main... Il pouvait dire qu'il avait laissé des fortunes chez Fleury and Bott ! Des livres encombraient chaque recoin de son appartement, mais il en aurait toujours voulu davantage... Jamais, même lorsqu'il en était réduit à se cacher, sous la protection de l'Ordre du Phénix, il n'avait pu se passer de livres, et c'est ce qu'il avait réclamé en premier lorsqu'on lui avait demandé de quoi il manquait. Plus encore que de compagnie, il avait alors eu besoin de lecture, d'abondantes lectures, dont il gardait encore un souvenir assez précis...

Prudence se tenait devant la boutique, en compagnie du directeur de la librairie – un homme que James connaissait assez mal, malgré ses fréquentes visites dans les rayonnages de l'établissement. Le jeune homme hésita un instant ; les deux sorciers étaient visiblement en pleine discussion, et il eût été impoli de les interrompre. En plus, il était en retard, de quelques minutes, au rendez-vous, et avec le parfum qu'il avait choisi, le libraire ne pourrait plus avoir de doutes sur la nature exacte du rendez-vous... Mais il avait l'air vraiment trop idiot, à rester à quelques mètres, et il se décida enfin à rejoindre Prudence et son ami, l'air gauche.


-Messieurs, bonsoir... Je vous présente mes excuses pour ce retard, monsieur Adrian...

Le libraire accorda au nouveau venu une poignée de mains musclée, et annonça à Prudence, en lui donnant une tape sur le bras, qu'il ne le retardait pas davantage, et qu'il avait été content de bavarder... James le regarda s'éloigner, les mains aux poches, avant de se retourner vers Prudence à qui il adressa un petit sourire timide :

-J'espère que je n'ai pas interrompu une conversation importante, Prudence ?
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MessageSujet: Re: Service après-vente [PV]   Service après-vente [PV] EmptyVen 31 Déc - 17:12:44

Quand Prudence discutait avec le propriétaire de la librairie, il lui semblait qu’une autre vie eût pu s’offrir à lui qu’il n’avait d’abord pas soupçonnée, une vie beaucoup plus calme et plus paisible : il aurait eu, lui aussi, une librairie, quelque part en Ecosse ou en Allemagne, où il aurait vendu tous ces livres qu’il connaissait si bien, peut-être donné quelques conférences, se serait fait théoricien de la magie et aurait fini par enseigner à l’université, vieux, respectable et respecté, loin des tumultes de son existence actuelle.

Et puis, quand il lisait un livre, il se rendait soudainement compte du mensonge qui habitait ce rêve sereinement tranquille, car les sorts complexes dont il trouvait des théories ici ou là, il en sentait battre la puissance dans ses veines et il savait que jamais il ne pourrait se contenter de les caresser dans son esprit ; ce qu’il aimait, c’était sentir la magie se produire, être la cause d’un mystère ou d’un miracle, vibrer d’une énergie surhumaine – et dangereuse.

Il n’en goûtait pas moins ces conversations. Et, d’une certaine manière, le patron de Fleury & Bott était pour sa part soulagé de voir que ces centaines de livres ne restaient pas de pures lettres et des pages sans effet et qu’il y avait des gens comme Pamva pour en porter les fruits, aussi terribles et inattendus qu’ils pussent être ; il se sentait alors plus qu’un ermite et un gardien de savoir, il se sentait une part du monde le plus moderne de la magie – celui qui créait des sortilèges et des enchantements nouveaux, pour le meilleur et pour le pire.

Cette discussion distrayait Prudence et elle l’aidait, pendant les minutes d’une attente qui autrement lui eussent semblé interminables, à ne pas laisser son esprit errer trop stérilement sur la rencontre qui allait venir et dont il n’était pas certain de savoir comment elle allait se dérouler. Après tout, il ne connaissait pas James, il n’avait fait que bavardé, un tout petit peu – ce verre, ce rendez-vous, c’était un coup de tête comme il n’en avait plus eu depuis quelques mois. Et, bêtement, tout soudainement, il se sentait beaucoup trop vieux, beaucoup trop décalé et beaucoup trop rustre pour pouvoir tout à fait y faire face.

Pourtant, il le fallait bien – car il était là – James – au bout de la rue – il avançait – il venait vers eux – il allait falloir être charmant – savait-il seulement encore l’être ? – il allait devoir parler – briller – un peu au moins – était-il seulement encore beau ? – il jeta un œil à son reflet dans la vitrine de la librairie – oui – cela il l’était – encore – mais le reste – James serrait la main au patron de la librairie – il avait mis un peu de parfum – c’était donc que les intentions étaient partagés – c’était encourageant – c’était redoutablement angoissant – Prudence avait envie de disparaitre.

Son vieil interlocuteur l’abandonnait à son sort. Il était seul maintenant avec James – jeté dans la fosse aux lions – sous le regard du jeune apprenti. L’Auror esquissa un sourire un peu timide pour balayer les excuses du jeune homme et, avec cette douceur habituelle qui rendait sa voix paradoxalement si cruellement ironique quand il interrogeait un suspect et qui, cette fois-ci, pour une fois, était celle d’une caresse patiente, il murmura :


« Ne vous inquiétez pas. Nous discutions théorie et puis… »

Les yeux de Prudence abandonnèrent brutalement le vide vague dans lequel ils s’étaient stratégiquement (et peureusement) repliés pour se porter dans ceux de James.

« …vous êtes beaucoup trop charmant pour que l’on puisse vous en vouloir. »

Compliment audacieux mais dont l’audace était largement nuancée par un nouveau sourire empreint de timidité. Prudence commençait vraiment à se dire qu’il n’avait plus l’âge de joueur à ce genre de choses et que des semaines passées en Sibérie avaient peu entamé ses talents de séducteur. Sans doute n’en était-il que plus naturel, mais pour sa part, il trouvait cela très déstabilisant. Il passa une main dans ses cheveux, tourna son regard vers une extrémité du chemin et ajouta :

« Je suis descendu au Chaudron Baveur. Nous pourrions y prendre un verre. C’est très sympathique, et en semaine assez calme. »

Il joignit le geste à la parole, glissa les mains dans ses poches et se mit en route pour rejoindre l’établissement, accompagné de James. Ainsi traversaient-ils le Chemin, et chaque boutique invariablement agitait dans l’ombre de sa mémoire le souvenir de la première fois qu’il l’avait vue, de ses premiers achats de futur élève de Poudlard : la première plume, le premier encrier, l’odeur des rouleaux de parchemin. Un sourire un peu nostalgique passait sur son visage.

« Il y a quelque chose de si paisible ici. Comme si le passage du temps n’affectait pas trop profondément la vie de notre monde. Ca me change. »

De quoi ? Il n’avait encore jamais évoqué devant James la teneur de ses activités, sa vie aventureuse où le temps était si précieux, si critique, où une seconde séparait toujours la mort de la survie. Peu à peu, aux yeux de Pamva, la tranquillité d’une artère commerçante de Londres était devenue un paysage plus étrange qu’une lande dévastée par une bataille de plusieurs heures ou qu’une étendue aride où aurait trouvé refuge un mage noir particulièrement récalcitrant.

Il s’arrêta devant un herboriste, dont la vitrine devenait difficile à distinguer dans la nuit londonienne, tôt tombée en la saison hivernale.


« C’est la première boutique que j’ai visitée en faisant mes courses avant de rentrer à Poudlard. Mon père tenait à ce que… »

Prudence haussa les épaules.

« C’est un homme qui n’aime pas beaucoup les sortilèges. Les potions ont un charme tout particulier, il est vrai. Vous pratiquez ? »

Il posa un regard interrogateur sur James – mais c’était un regard qui avait perdu toute sa rudesse inquisitrice, toute la dureté professionnelle de l’Auror et dont la curiosité n’était qu’un intérêt sincère, peut-être un peu mélancolique, pour la vie de l’autre – fussent-ce ses détails les plus anodins.
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  • James Kirkby
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    James Kirkby
MessageSujet: Re: Service après-vente [PV]   Service après-vente [PV] EmptyJeu 6 Jan - 22:09:35

C'était le soir, après la fermeture des boutiques, que James aimait le mieux le Chemin de Traverse. Il n'y avait plus de bousculades, il n'était pas nécessaire de jouer des coudes pour se frayer un chemin – le jeune homme avait toujours eu la foule en horreur, et se trouver sur le Chemin de Traverse en pleine heure de pointe était pour lui une véritable épreuve. Les ménagères qui s'arrêtaient sans raison, en plein passage, les mioches qui déboulaient dans les jambes, voire, parfois, les clébards furieux de se faire marcher dessus.... tout l'exaspérait, et, bien souvent, une furieuse envie de sortir sa baguette lui faisait frémir les doigts. En travaillant chez Ollivander, il avait découvert le Chemin de Traverse aux heures creuses ; le soir, il ne restait plus que les commerçants et quelques habitants du quartier, personnalités qu'on croisait peu la journée, et la rue avait un visage tout différent, bien plus agréable. On pouvait à loisir s'arrêter devant les vitrines sans s'attirer de commentaires désobligeants (“hé, pousse tes fesses !”) ou marcher le nez au vent sans risquer de foncer dans quelque vieille sorcière acariâtre débarquée du Yorkshire (“mais regardez donc où vous mettez les pieds, délinquant !”)... et lorsqu'on pouvait déambuler en compagnie d'un jeune homme de bonne compagnie, c'était d'autant plus agréable...

Prudence, cependant, ne semblait pas très à l'aise. Durant quelques instants, son regard papillonna, évitant soigneusement James, qui craignit d'avoir commis un impair ; avait-il interrompu une conversation importante ? Peut-être était-il arrivé au mauvais moment ? Confus, il écouta l'explication polie de Prudence tout en contemplant les ongles de sa main gauche – jusqu'à une phrase inattendue qui lui fit relever la tête, aussi vivement que si une guêpe l'avait piqué. Trop charmant ? Le rouge aux joues, le jeune homme chercha quelque chose à répondre, mais son interlocuteur lui adressait un sourire d'enfant sage qui le réduisit au silence. Pouvait-on lancer ce genre de phrase comme ça, sans penser à mal, comme le suggérait ce sourire innocent ? Prudence passa une main dans ses cheveux, et James sourit ; lui-même, il le savait, avait ce tic lorsqu'il était nerveux... était-ce le cas pour son compagnon ? Par une sorte de mimétisme inexplicable, l'apprenti passa à son tour sa main dans ses cheveux et prit la direction du Chaudron Baveur, en s'étonnant :


-Vous logez à l'hôtel ? Vous n'êtes peut-être que de passage à Londres ?

Il hésita, puis renonça à interroger l'homme sur sa profession. Plus tard. Sans le savoir, il s'accordait un petit sursis ; lorsqu'il connaîtrait la nature exacte des activités de celui qu'il prenait pour un inventeur de sorts, il risquait d'être nettement moins à l'aise – mais cela, fort heureusement, il ne pouvait pas s'en douter.

Comme ils remontaient lentement la rue en direction du Chaudron, Prudence eut quelques mots empreints de nostalgie, auxquels l'apprenti répondit d'un simple sourire ; lui-même se faisait parfois cette réflexion, avec un peu moins de regrets cependant. La mélancolie, ce n'était pas son rayon. Son enfance et son adolescence avaient été assez lugubres pour qu'il n'ait que peu d'émotion en les évoquant – alors que le présent, lui, avait une saveur tellement plus enivrante...

Prudence s'arrêta devant une vitrine, celle de l'herboriste, une boutique bien connue de James. Dès la première année à Poudlard, le garçon avait été bon élève en potions, et, encouragé par les bonnes notes, s'était plongé avec passion dans l'étude de cette discipline. Son visage s'éclaira, et il répondit, manifestement content de pouvoir aborder ce sujet :


-Si je pratique ? Je suis un grand amateur de potions... J'avais quelques facilités en la matière, et le professeur Rogue savait encourager les bons élèves... J'ai toujours gardé un grand intérêt pour les potions. J'en ai plein mes placards, d'ailleurs... Et vous, Prudence ? Faites-vous partie de la petite secte des potions ? Je ne vous connais guère mais je gagerais que vous êtes plus attiré par les sortilèges. Je me trompe ?


Les amateurs de potions n'étaient finalement pas si nombreux, surtout dans les jeunes générations passées entre les mains de Rogue ; le style glacial de l'ancien directeur de Poudlard avait découragé bien des gamins émotifs, et, hors de Serpentard, seuls quelques chanceux comme James avaient pu trouver grâce à ses yeux... Mais Prudence était peut-être un ancien élève de Slughorn ? James le détailla quelques instants avec attention, cherchant à estimer son âge. Plus que lui, c'était certain, mais de combien ? Assez pour ne pas avoir connu Rogue comme professeur de potions ? Un peu hypocritement, pour ne pas demander directement à Prudence quel âge il avait, le jeune homme ajouta :

-Vous avez eu Rogue en potions, monsieur Adrian ?
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