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 Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen)
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  • James Kirkby
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    James Kirkby
MessageSujet: Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen)   Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen) EmptyLun 6 Déc - 22:24:38

Jeudi, journée de repos pour l'apprenti d'Ollivander... mais l'employé de Xenophius McGregor, lui, était de service. C'était à croire que le vieux sorcier était au courant de cette journée de congé accordée exceptionnellement, en pleine semaine, par le fabricant de baguettes magiques. Le hibou était arrivé le mercredi soir, alors que James rentrait chez lui après sa journée ; quelques indications brèves, une photographie, toutes choses que le jeune homme avait consciencieusement brûlées après en avoir pris connaissance. Le physique du type en photo était largement assez reconnaissable pour qu'il ne soit pas nécessaire de conserver le cliché ; au milieu d'un pub anglais, il ne serait pas difficile à identifier avec ses traits de Latin. La consigne était de détruire immédiatement tout document de la main de McGregor, et le repenti s'en acquitta au plus vite, après avoir relu la lettre de façon à graver chaque phrase dans sa mémoire.

Une rencontre avec un fondu, donc... C'était bien le genre de cadeau dont Xenophius avait le secret. Et il avait choisi, bien entendu, celui de ses employés qu'un serment empêchait de se battre correctement, pour entrer en contact avec ce cinglé. Logique, très logique. Ce devait être une sorte d'examen de passage, avait songé James en se préparant, le jeudi matin. Si tu te débrouilles à rentrer vivant, on verra ce qu'on peut faire de toi.

L'entrevue, cependant, n'avait pas été si terrible qu'il l'aurait pensé ; il avait suivi à la lettre les indications de McGregor et n'avait pas quitté le type des yeux une seule seconde, si bien qu'il osait à peine battre des paupières de peur de lui laisser le champ libre. L'intermédiaire n'avait pas lâché trois mots en tout, mais il n'avait cessé de l'observer avec une insistance gênante... Dès qu'il avait pu, James s'était empressé de filer, le lourd colis bien calé sous son bras gauche, sa main droite serrée sur sa baguette magique. Après tout, il ne pouvait pas se battre, mais il y avait encore des sorts pour neutraliser un ennemi... Sans tourner le dos au type, il avait quitté le pub, et transplané dès le pas de la porte atteint.

Les vigiles qui gardaient l'entrée du manoir l'arrêtèrent, demandèrent son nom ; il était manifestement attendu, car ils se hâtèrent d'ouvrir la grille. James remonta d'un pas vif la longue allée, pressé de se débarrasser de ce paquet qui, d'une part, pesait son petit poids et, d'autre part, était très probablement dangereux. Il eut à peine le temps de poser un pied dans le hall que l'elfe de la maison vint à sa rencontre pour le prier de le suivre. La créature le guida à travers la demeure qu'il commençait désormais à bien connaître, et le mena droit à la porte du bureau du chef de clan. Tandis que l'elfe frappait trois coups légers à la porte, James consulta sa montre ; il était dix heures, autant dire que McGregor devait l'attendre depuis près d'une heure. C'est que le fondu n'avait pas été commode à quitter ! Il avait fallu attendre le bon moment pour filer sans se faire massacrer... Bref. Le vieux sorcier venait d'autoriser, d'une voix sèche, son visiteur à entrer ; James prit une profonde inspiration, comme s'il s'apprêtait à plonger dans la mer, et pénétra dans cet antre un peu trop familier, en saluant respectueusement l'occupant des lieux.
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  • Xenophius McGregor
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MessageSujet: Re: Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen)   Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen) EmptyMar 7 Déc - 0:08:36


Xenophius McGregor faisait les cents pas dans son bureau, les mains derrières le dos, méditant à mi-voix sous le regard inquiet de son neveu, qui cherchait à comprendre le tourment de l'homme. Mais le directeur de la coopération magique n'y prêta pas la moindre attention, trop occupé à réfléchir à toutes les éventualités possibles, qui faisaient que James n'était toujours pas de retour. L'intermédiaire de Colombie s'était-il emporté ? Tout était envisageable, le meilleur comme le pire, et le vieil homme n'excluait pas l'hypothèse d'un kidnapping, il ne serait même pas étonnant que son filleul se soit fait embarqué en Amérique du Sud et soit torturé en ce moment-même dans une cave.

L'homme avec qui il travaillait n'était pas un tendre, il ne se gênait pas pour tuer des enfants, alors un jeune homme tout frais, tout égaré, il prenait un malin plaisir à le faire souffrir jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien à détruire. Alejandro Bolivar était un de ces chefs mafieux sorciers, qui avait tendance à surplomber de haut les autres, et avait toujours détesté Xenophius à cause des mines de celui-ci qu'il avait refusé de lui vendre, et tout était parti de ce simple désaccord. Après s'était enchainée une multitude de conflits économiques, et le clan Bolivar était devenu le principal rival des McGregor. Au fil des années, les tensions semblaient s'être éteintes, jusqu'à ce que Claudius, un membre de la Triade, grand McGregor prétentieux décide par simple envie d'humilier les Bolivar, de racheter la moitié des banques de Colombie, piétinant ainsi sur le territoire de Alejandro. N'ayant aucunement été averti d'une telle décision durant la dernière réunion de la Triade, c'était un euphémisme de dire que le patriarche avait été furieux, puisque son ennemi des pays d'Amérique latine lui avait déclaré ouvertement la guerre, maudissant sa famille et sa fortune. Ainsi, Alejandro avait commencé par faire vandaliser les mines les moins sécurisées de Xenophius, puis il était allé jusqu'à kidnapper Claudius. Plusieurs jours le mage était resté sans nouvelles de son cousin éloigné jusqu'à hier soir; un grand hibou blanc était venu apporté une missive au nom du chef de clan, lui indiquant qu'un homme lui apporterait un colis le lendemain, et c'était ainsi, qu'il avait prit contact avec James pour l'envoyer à ce rendez-vous.

Un bruit retentit dans le hall, stoppant le vieil homme dans sa marche infernale, Dylan ouvrit alors immédiatement la porte et jeta un coup d'œil à l'extérieur, puis il la referma, et eut un hochement de tête négatif. Reconnaissant les claquements de talons irréguliers qui résonnaient en bas, Xenophius reconnut sans problème sa jeune nièce. Il se retourna pour contempler sans réellement voir par la fenêtre, le paysage hivernal qui se dessinait au dehors, quelques flocons de neige avaient même réussi à s'échapper des masses cotonneuses de nuages qui surplombaient le domaine McGregor d'une blancheur sans faille.

Cette fois, la porte d'entrée s'ouvrit une nouvelle fois, et par instinct, Xenophius sut que c'était James, et il ne détourna pas son regard de l'extérieur, attendant simplement le moment où le repenti pénétrerait dans la pièce, et où il serait certain de la réussite de son filleul. Enfin, il l'entendit ouvrir la porte, escorté de l'elfe principal. Le patriarche se retourna pour faire face au jeune homme, visiblement en pleine forme, et en un seul morceau, portant dans les bras le mystérieux paquet, que d'un geste prudent de la main, Xenophius lui arracha des mains, l'envoya par lévitation sur son bureau. Dylan s'était approché, baguette brandie vers le colis, mais vu le regard que lui lança son Oncle, il jugea préférable d'y renoncer.


- Tu n'as rencontré aucun problème ? Lui demanda-t-il soucieux tout de même du bon déroulement, et puis un peu également de la santé de James.

Il fallait dire que s'il était blessé, il ne serait plus apte à remplir correctement ses missions. Et puis même si James n'était pas le modèle parfait du filleul idéal, Xenophius s'était donné pour tâche de rattraper son cas, et d'assurer sa sécurité. Enfin, l'envoyer avec un Colombien n'était pas la meilleure façon de veiller sur lui, mais puisqu'il était en vie c'était le plus important. L'ancien mangemort s'approcha du colis, prêt à l'ouvrir, au moment où la porte s'ouvrit largement, laissant apparaître sous le cadre, la sulfureuse Coleen, et ses allures hystériques.

- Tiens, tu as reçu mon message te disant de venir le plus tôt possible ? Parfait.

Xenophius ouvrit le paquet, pour en dévoiler... la tête de Claudius (même pas emballée na)
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MessageSujet: Re: Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen)   Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen) EmptyMar 7 Déc - 19:25:23

La chaleur faisait définitivement ses bagages, et laissait un froid malicieux couvrir les rues de sa neige épaisse. Décembre, le mois des brutes, de Noël, du partage, du sang. Coleen le savait mieux que personne, et ne pouvait s'empêcher de hurler d'un rire gras en apercevant ces pauvres gens couvrir leur maisons de décorations hideuses.

Quand arrivait le temps des fêtes, la blonde pulpeuse passait le plus clair de son temps dans l'allée des Embrumes, un des rares endroits encore épargnés de cette ridicule épidémie de lumière clignotante à chaque volet. Elle aimait l'ambiance morbide, glacé, perverse et suintante de ces quartiers aux échoppes miteuses. La liberté la plus digne pourtant. Sans surprise donc, c'est dans cette allée que Coleen comptait passer sa journée. Elle fit d'abord quelques emplettes, une bague en forme de hibou qui hurlait des glapissements aigus et frénétiques dès que son porteur avait faim. Un objet hideux, inutile, de très mauvais goût et sans aucun sens. Ce dont la blonde aux nombreux tatouages raffolaient le plus au monde.

Fière de son achat, les yeux brillants comme une gamine et son nouveau joujou fétiche et moche, traversa la rue d'un pas dansant. Trottinant sur le pavé, elle s'amusait à éviter les démarcations des dales, sinon, elle mourrait. C'était le jeu. Elle n'hésitait pas à jeter des sortilèges d'expulsion à tous les sorciers sur son passage, et qui risquaient de la faire perdre.
« DEGAGEEEEEEEEZ ! BANDE DE SCROUT DE... EXPULSO EXPULSO ! J'avais dit dégage, tu ne peux en vouloir qu'à toi même. » Elle jetait des explosions à tout va, avançant péniblement sur la pointe des pieds pour plus de précision et de sûreté. Elle était habile mais tout de même, les fissures dans les dalles se faisaient de plus en plus nombreuses et rapprochées. Mais grâce à un saut extraordinaire - étant donnée que la jeune femme était en talon aiguille et en manteau à fourrure - elle arriva de l'autre côté de la rue, saine -oupresque- et sauve. Le regard hautain et fière, les mains sur les hanches, elle se retourna pour admirer le chemin parcourue.

« Je suis douée n'est-ce pas ? » dit-elle, le sourcil arqué d'un orgueil sans tâche, à un vieux sorcier, la barbe longue, qui s'empressa de fuir à peine la McGregor eut fini sa question. Le pauvre bonhomme fit un tel effort de vivacité qu'il n'eut pas besoin de sa canne. Coleen donne des ailes.

La plantureuse tueuse à gage soupira de complaisance, puis resta plantée au milieu de la rue, le regard étincelant de folie. Soudain, après quelques minutes - elle ne serait dire combien exactement, le temps passe vite quand elle débat avec sa conscience - un homme, petit, replet, sale, à moitié chauve, avec des mitaines et des dents étrangement mal placées, s'approcha doucement de Coleen, l'air terrifié et soumis. Offusquée d'un tel affront, la jeune McGregor sortit sa baguette, une grimace de dégout tordant ses lèvres;


« Erk. Dégage vermine des marais ou je te renvoies chez ta môman le feu aux fesses. Tu as 5 secondes. un, six... trois humpf cin... »
« Non noon ! Attendez ! » il leva subitement les mains en l'air d'une manière ridicule. Il baissa la voix. « C'est... c'est mon... monsieur McGregor qui m'envoie. Vous devez euh... le rejoindre dès... dès maintenant. » il tremblait le pauvre.
« Aah, il m'a enfin écouté ! Les lettres, c'est passé de mode pour faire passer des messages. Les esclaves, c'est mieux. » elle afficha un sourire dégoulinant de sadisme, mais malheureusement, l'heure n'était pas aux divertissements et elle n'avait pas le temps ni l'affront de jouer avec le moche. Son oncle l'appelait, elle accourrait. Elle jeta un dernier coup d'œil au petit sorcier, et le poussa sur une faille du pavé crasseux.
« T'as perdu ! » elle hurla de rire et transplana.

Coleen atterrit sur le chemin de terre qui devançait le Manoir McGregor. D'un même geste, elle s'épousseta et remit sa chevelure en place pour se redonner contenance, sans oublier au préalable d'un lancer un simple mais puissant 'recurvite' sur la main qui avait poussé le messager aux vapeurs étranges. D'une démarche assurée, elle passa les grilles du portail sans problèmes puisque les gardiens n'avaient pas eu besoin d'attendre longtemps avant de la reconnaitre. Le pas vif, elle entra dans le somptueux hall d'entrée, dont elle connaissait déjà toutes la décoration, pui sans se poser de question, monta intuitivement jusqu'au bureau de Xenophius.

Elle passa la porte et découvrit Kirkby, le toutou de son oncle dont elle avait souvent entendu parlé mais jamais croisé encore. Elle le salua d'un regard à la fois mielleux et terrifiant, et salua son oncle avec respect. Elle aperçut également Dylan a qui elle ne porta pas la moindre attention. Gamin. A peine en eut-elle le temps que Xenophius ouvrit le colis qu'il tenait à son arrivée; Coleen s'approcha alors pour mieux décerner le contenu et ne pu se retenir de pouffer à la vue de la tête blanchâtre et mal coupée qui choyait dans le carton;


« Claudius mon cher, tu as une bien sale mine. »

Même si la vue de la tête l'excitait quelque peu, elle se retint du mieux qu'elle pu, attendant la réaction du chef pour ne pas se planter de sentiment à exprimer.

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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen)   Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen) EmptyMar 7 Déc - 21:05:17

Par réflexe, James s'était un peu tassé en entrant dans le bureau de McGregor ; une heure pour prendre livraison d'un colis, il allait certainement en prendre pour son grade. Il n'entrait ordinairement dans cette pièce que pour des discussions particulièrement désagréables, et, même s'il pensait s'être correctement acquitté de sa mission, il redoutait l'entrevue avec le chef de clan. Par chance, celui-ci n'était pas seul ; Dylan McGregor, son neveu, se trouvait dans la même pièce, une expression inquiète sur le visage. On entendit à peine le son de la voix de James lorsqu'il salua son parrain, et le « salut Dylan » qui suivit ne fut pas plus élevé qu'un souffle. Il hésita un instant à présenter des excuses pour son retard, mais quelque chose dans le comportement de Xenophius le déstabilisa. Le vieux sorcier le regardait avec intérêt, mais pas seulement parce qu'il ramenait le colis ; il semblait s'être fait du souci pour son filleul, et il lui demanda, avec une sollicitude presque paternelle, s'il avait rencontré des difficultés. Passablement décontenancé par cet accueil, James marqua un instant d'hésitation avant de répondre :

-Non, monsieur, aucun problème... J'ai simplement eu quelques difficultés pour me débarrasser de votre... heu... contact.

McGregor délesta son envoyé du colis qu'il portait depuis un très long moment, et le déposa sur son bureau. Aussitôt, Dylan s'approcha du paquet, visiblement pressé de savoir ce qu'il contenait ; James, en revanche, recula d'un pas, manifestant par ce geste qu'il n'entendait pas se mêler aux affaires de famille s'il n'y était pas convié. On ne lui ordonna pas de sortir, cependant ; il resta donc sagement à sa place, sans dire un mot, y compris lorsqu'une jeune femme à l'allure hystérique fit son entrée et lui jeta un regard qui se voulait intimidant. Peut-être que s'il l'avait vue seule, en d'autres circonstances, il aurait été légèrement incommodé par l'aura de violence démente qu'elle dégageait, mais pour le moment, il préférait accorder toute son attention aux gestes de son parrain. Le chef de clan était passé derrière son bureau, et il venait d'ouvrir le colis ramené par James... et il en avait sorti...

Une tête. La tête d'un homme, qui avait d'ailleurs dû être pas mal à l'époque où cette tête était encore à sa juste place.
Le repenti eut un mouvement de recul. Il ne reconnaissait pas l'homme, mais la vue de cette tête coupée lui donnait la nausée. Dire qu'il avait précieusement récupéré ce paquet, qu'il l'avait ramené en le serrant contre lui, qu'il l'avait manipulé avec précaution en craignant une cargaison dangereuse... Et l'autre fondu qui l'avait bloqué une heure avant de lui remettre ce colis – et un message destiné à Xenophius ; juste avant de laisser partir James, le type avait passé son doigt sur sa gorge, en disant « Tu transmettras »... mais Xenophius semblait si furieux que James préféra ne pas l'informer tout de suite de cet aimable message. Il serait bien temps de le lui dire plus tard... Pour l'heure, le jeune homme s'était placé légèrement en retrait, le regard baissé pour ne pas voir la tête blême, bien décidé à laisser les McGregor régler l'affaire entre eux. Lui n'était qu'un messager, et d'ailleurs, à voir le contenu du paquet, il regrettait même d'avoir joué ce rôle.
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  • Xenophius McGregor
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MessageSujet: Re: Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen)   Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen) EmptyMer 8 Déc - 15:31:38

[Désolé c'est pas terrible, il y a beaucoup de dialogue ><]

Quelques minutes, le patriarche resta muet, incapable d'exprimer la fureur qui lui monter à la tête et venait lui compresser les tempes, tandis que la veine à côté de son œil injecté de sang, était plus visible encore qu'à l'habitude. Ses mains s'étaient prises soudainement de tremblements, et il referma violemment le carton lorsque Coleen fit une petite remarque sur l'état de leur défunt cousin Claudius. La colère lui vint, c'était une déclaration de guerre officielle, et Alejandro jouait sur des terrains bien dangereux en s'attaquant ainsi à la famille McGregor. Il avait osé s'attaquer à Xenophius ainsi, et désormais, il le provoquer en lui renvoyant la tête de son cousin, avec toute l'arrogance dont il jouissait certainement en ce moment-même. Il devait bien bien rire à s'imaginer la tête de son principal rival en découvrant la surprise macabre. Ce n'était pas tellement par tristesse de perdre un proche que Xenophius était hors de lui, mais c'était plutôt le fait que Bolivar n'ait pas hésité à tuer un membre de la famille, et qui plus est, un Maître de la Triade. Les choses devenaient plus dangereuses, et le Colombien se lançait dans une guerre ouverte, opposant donc le clan Anglais et le sien. Malgré son orgueil et sa prétention à être intouchable, le directeur de la coopération magique savait pertinemment de quoi était capable son ennemi, et cet aimable message le prouvait clairement.

Serrant les dents, le visage déformé par la colère, le vieil homme s'emporte et d'un geste violent de la main, il éjecta le carton dans laquelle se trouvait la tête négligemment coupée, qui atterrit contre le mu, tous les bibelots se trouvant également sur le bureau se fracassèrent bruyamment sur le sol. Excédé, Xenophius cogna de son poing sur le bureau d'ébène, puis se mit de nouveau à tournoyer dans la pièce, d'un pas plus accéléré toutefois. Si ce singe des îles cherchait la guerre, il l'aurait !

- Maudit soit Bolivar ! Bon, bon, bon... Il veut jouer à ce petit jeu avec moi, dans ce cas...

Le sorcier tourner en rond, une main sous le menton, il parlait plus pour lui-même, que pour les autres. Seul Dylan se risqua à prendre la parole, mais son oncle lui ordonna de se taire d'un grand geste agacé de la main, alors il baissa aussitôt la tête, devenue aussi écarlate que sa chemise, puis il se recula vers le mur. Il fallait à Xenophius un plan de contre-attaque, il devait répondre à Alejandro avec une menace plus grande encore qu'une simple tête. L'imagination ne manquait pas au sorcier, cependant, il craignait la réponse suivante du colombien, qui serait plus crue encore que celle-ci. Il pouvait toujours se taire, ne pas répondre, et oublier cet incident, mais ce serait pire encore que la mort, ce serait une humiliation de trop, ce serait s'avouer vaincu par peur de se faire détruire. Le mage noir avait bien trop de fierté cependant pour s'écraser, et le provoquer ainsi mènerait l'impudent vers une sanction digne de ce nom. On ne touchait pas au clan de Xenophius McGregor sans en subir les terribles conséquences. Il allait agir, quitte à mêler l'Ombre à son histoire personnelle en dernier recours, il le ferait, après tout, si sa famille tombait, n'enlèverait-il pas avec lui une arme essentielle à Shadow et son petit empire mafieux ? Que le chef de l'Ombre le reconnaisse ou non, Xenophius et sa famille constituaient une puissance économique et sociale qu'il était favorable d'avoir de son côté.

L'ancien mangemort se stoppa dans sa marche, il lui fallait agir maintenant, il se retourna alors vivement vers son neveu et lui ordonna :


- Préviens la Triade qu'une déclaration de guerre nous a été faite, qu'ils se rassemblent tous dans l'Antre. Nous vous y rejoindrons bientôt. Il avait désigné du regard Coleen et James en parlant du « nous »

Le jeune homme, à contre-coeur s'exécuta, il aurait sans doute préféré rester avec le chef de famille, et souhaité laisser ce travail-là à James. Il avait été un moment vexé du choix de son oncle, de désigné pour successeur au trône de la Triade, et au commandement du clan, Megan, mais bien vite, il avait comprit que faute de mieux, il pouvait toujours aspirer au poste de bras-droit, et il suivait Xenophius sans cesse, essayait de se faire bien voir, mais visiblement, son plan échouait, puisque le vieil homme ne le remarquait qu'à peine. Une fois Dylan sorti, il posa son regard de glace sur sa nièce, incapable de se tenir tranquille :

- J'ai une mission de la plus haute importance pour toi Coleen. Si cet impudent de Bolivar se croit plus fort que moi, il fait une grave erreur, et nous allons lui montrer ce qu'il en vaut au fou qui s'attaque à Xenophius McGregor et sa famille ! Alors pour commencer, nous allons assassiner son frère, qui est l'ambassadeur actuel de la Colombie.

C'était le genre de déclaration qui était naturelle au manoir. On ordonnait de tuer, et on exécuter les ordres. L'ambassadeur se rendait souvent au Ministère Anglais pour raisons professionnelles, et Xenophius et lui avaient souvent des réunions ensemble, ils ne s'aimaient pas évidemment, mais pendant leurs entretiens, ils s'efforçaient de faire contenance. Avec cette déclaration de guerre ouverte de leur famille, ce serait sans doute différent, mais le sorcier n'avait pas besoin d'attendre de revoir Alberto Bolivar pour régler leurs comptes, non, il préférait en finir une bonne fois pour toute, et pour le faire mourir dans d'atroces souffrances, personne de mieux que faux-jumeaux hystériques et incroyablement sadiques qu'étaient Coleen et Brad, ses neveux éloignés. Un sourire carnassier fendit le visage du directeur de la coop, cette idée le réjouissait particulièrement.

- Brad et toi allez vous occupez personnellement de sa mort, que je souhaite la plus longue et douloureuse, et puis... n'hésitez pas à innover en matière de mutilations sur son corps. Je souhaite également que tu ne fasses pas disparaître le cadavre.

Oh non, il souhaitait plus que tout laisser son imagination, peindre dans son esprit noir, le visage illuminé d'une haine sans égale de son ennemi favori, lorsque celui découvrirait le corps massacré de son cher frère devant la porte de son manoir. Il se retourna ensuite vers James, qui était resté jusqu'ici silencieux, ne prenant nullement part à la discussion, s'isolant lui-même dans son coin, ne voulant certainement pas s'incruster dans les affaires familiales. Toutefois, Xenophius n'en avait pas terminé avec son filleul.

- Tu resteras l'intermédiaire principal dans cette affaire, James. Après l'assassinat de Alberto Bolivar, nous laisserons passer du temps, puis je t'enverrai sur le territoire Colombien, rencontrer de ma part le Ministre.

Il s'arrêta là, il n'en était pas encore à cette étape, alors il aborderait le sujet en temps et en heures. Il avait toutefois, autre chose à lui dire. Mais il lui en ferait part après le départ de sa nièce. Il contourna ensuite son bureau, et s'y installa dignement, son regard se posa alternativement sur les deux jeunes sorciers, à qui il demanda, fermement :

- Des questions ? Ou bien, des idées ?
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MessageSujet: Re: Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen)   Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen) EmptyJeu 23 Déc - 17:30:42

[HJ : vous avez droit de me punir de la manière que vous voulez pour mon retard ]

Coleen ne pouvait détacher son regard de la tête tranchée, comme si ce fut la plus belle œuvre d’art et de poésie que Merlin lui eut donné de voir. Mais le patriarche McGregor n’avait sûrement pas la même sensibilité artistique qu’elle, et accueilli le colis de Bolivar avec une colère olympienne dont le poing frappa le bois vernis du bureau. Le choc fit baisser les yeux de la blonde qui savait pertinemment qu’un McGregor excédé était dangereux. Avec respect, son sourire sadique s’effaça pour une moue religieuse et théâtrale que lui inspira la réaction de son Oncle. Ce Bolivar n’allait pas faire long feu.
La tueuse regarda Xenophius faire les cent pas dans la pièce, une grosse veine ressortant sur son front moite et ridé, preuve de sa colère et de sa réflexion ardue. Coleen sentait qu’il ne tarderait pas à lancer les ordres, et elle attendait impatiente comme un enfant attend Noël. Son silence religieux et son visage fermé laissèrent place à des gestes d’impatience incontrôlée. Finalement, elle croisa les bras et les pianota de ses ongles vernis, s’écorchant presque jusqu’au sang de ses tatouages d’une manière sénile.
Puis, le dénouement ; Xenophius utilisa le mot « guerre », et le regard de Coleen s’illumina aussitôt. Découvrant ses dents blanches, elle se mit à applaudir avec un engouement étrange et légèrement démoniaque .


- J'ai une mission de la plus haute importance pour toi Coleen. Si cet impudent de Bolivar se croit plus fort que moi, il fait une grave erreur, et nous allons lui montrer ce qu'il en vaut au fou qui s'attaque à Xenophius McGregor et sa famille ! Alors pour commencer, nous allons assassiner son frère, qui est l'ambassadeur actuel de la Colombie.

A ces mots, elle se mordit la lèvre inférieure comme pour se retenir d’éclater en sanglot de joie. Elle sembla ensuite caresser avec amour quelque chose à côté d’elle, mais il n’y avait rien sous ses doigts qui auraient pu les apprécier. Elle plongea ensuite son regard dans celui de Xenophius avec démence, et attendit la suite avec servitude :

- Brad et toi allez vous occupez personnellement de sa mort, que je souhaite la plus longue et douloureuse, et puis... n'hésitez pas à innover en matière de mutilations sur son corps. Je souhaite également que tu ne fasses pas disparaître le cadavre.

Brad. Rien n’est plus fort que les liens du sang um ? C’était sûrement vrai. Les deux jumeaux étaient nés avec les mêmes tares mentales et psychologiques qui auraient pu les classer dans le Patrimoine de l’Humanité par leur démence incroyable. Pourtant, ce n’était pas des monstres. Mais Brad était bizarre. Coleen l’avait toujours pris sous son aile, car elle avait toujours eu l’esprit, le cerveau, la mécanique. Lui était un incroyablement habile boucher. Merlin ne lui avait pas donné d’esprit, il lui avait donné une sœur. Les deux enfants, au delà d’avoir hérité des mêmes gènes déficientes, avaient été béni d’une grande beauté. Tous deux bénéficiaient d’un corps convoité et attirant. Ils semblaient avoir été conçus pour nourrir la cruauté du monde et manipuler en un regard.

Coleen languissait de revoir son frère. Cela faisait un moment qu’elle ne s’était pas alliée avec lui pour trancher une gorge et flamber quelques roses fesses. De plus, la consigne alléchante de son Oncle en matière d’innovation de mutilation ne fit que nourrir ses envies sadiques.

Avalant soudainement la salive qui s’était accumulée dans sa bouche, elle écouta, pensive et sans attention, le reste des paroles de Xenophius jusqu’à ce qu’il leur demande son avis. Une question la titilla quelque peu en voyant la confiance qui semblait régner entre lui et James, le maigroulet qui pipait pas u’n mot.


« Ce plan est tout bonnement cruel et plein de génie. Je vous savais très fort à ces jeux là… Téméraire Bolivar… » elle poussa un soupir en faisant rouler ses yeux vers le ciel, comme pour témoigner de la sottise de Bolivar et que son assassinat ne serait que punition de justice. « Mais j’ai malgré une petite crainte Xenophius. Petite petite, mais qui pourrait affreusement gêner mon travail. » elle jeta un regard hautain à James, comme si il était un chien entré avec impertinence dans la maison alors qu’il n’avait droit qu’à la niche. « Lui. » cracha-t-elle presque, « Pourquoi devrais-je lui faire confiance ? Qu’est-ce qui prouve sa loyauté ? Il n’est pas de la famille um ? » Dit-elle d’une voix prudente mais outrée de voir qu’un bâtard inconnu avait presque autant d’importance qu’elle même.

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  • James Kirkby
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    James Kirkby
MessageSujet: Re: Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen)   Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen) EmptySam 25 Déc - 0:39:45

Durant quelques secondes, rien ne bougea dans le bureau ; les trois McGregor regardaient la tête livide, en silence, chacun arborant une expression bien différente ; quant à James, il se tenait légèrement en retrait et observait alternativement les trois autres. Le visage de Coleen exprimait une sorte de joie malsaine, d'excitation ; celui de Dylan, l'inquiétude et la tension ; celui de Xenophius, enfin, trahissait une intense colère, qui le poussa d'ailleurs à jeter, sans ménagement, la tête coupée à travers la pièce. James s'écarta prestement pour éviter de recevoir les débris des bibelots sur la tête, en songeant que le nommé Claudius avait dû en faire de pas tristes pour que sa dépouille – ce qu'il en restait – fût traitée de la sorte. Le jeune homme n'osait regarder la tête, tombée non loin de ses pieds, et il préféra suivre les évolutions du chef de clan dans la pièce. Durant quelques instants, le vieux sorcier marcha sans voir personne, en se parlant à lui-même, puis il s'arrêta brusquement devant Dylan et lui donna quelques ordres brefs. James remarqua que le jeune McGregor lui avait lancé un regard lourd avant d'obtempérer, comme pour lui reprocher de ne pas avoir été choisi à sa place pour porter le message ; selon toute logique, en effet, cette tâche aurait dû revenir au filleul, et le neveu aurait dû rester auprès du chef de famille ; Xenophius échangeait les rôles, soit... James ignorait la raison de ce choix, et il tâcha, en vain, de croiser le regard de Dylan. L'autre quitta la pièce avec mauvaise humeur, mais ses états d'âme n'avaient pour l'heure aucune importance. Xenophius continuait de donner ses ordres, à Coleen d'abord, avec un luxe de détails qui sembla réjouir la blonde ; il se tourna ensuite vers son filleul, et lui annonça qu'il allait l'envoyer en Colombie.

L'espace d'un instant, James arbora une expression mêlée de surprise et d'indignation ; en Colombie ? Pour que sa tête à lui aussi revienne dans un carton ? Très vite, cependant, il reprit son air sérieux et attentif, sans avoir émis la moindre protestation. Contester n'aurait servi à rien ; dans l'état de colère où se trouvait Xenophius McGregor, discuter ses ordres était le meilleur moyen de s'attirer des ennuis. Le jeune homme baissa les yeux, pour réfléchir quelques instants à cette peu enthousiasmante perspective ; son regard tomba sur la tête blême, à ses pieds, et il se hâta de ramener son attention sur Xenophius, qui venait d'autoriser les deux jeunes gens à parler.

Des questions ? Des suggestions ? Non... enfin, pas là, à froid... James secoua négativement la tête, mais Coleen, elle, avait des choses à dire, et pas des plus sympathiques. Elle le montrait du doigt avec mépris, demandait pourquoi elle devrait lui faire confiance, et soulignait qu'il n'était pas de la famille... Le repenti ravala la réflexion qui lui brûlait les lèvres au sujet de certains phénomènes de foire de la famille, et regarda Xenophius, curieux de savoir ce qu'il pourrait dire. La famille était à géométrie variable pour le vieil homme ; James n'en faisait pas officiellement partie, mais, lorsque cela l'arrangeait, McGregor savait en appeler à de soudains liens indestructibles : « N'oublie pas que je suis ton parrain, que je t'ai accueilli comme un fils », et tout le baratin... pratique, lorsqu'il s'agissait d'imposer au jeune homme un devoir prétendument familial, et donc sacré...

Le chef de clan, cependant, ne semblait pas vouloir répondre immédiatement à sa nièce ; des soucis autrement plus importants devaient l'occuper, chose compréhensible pour un homme qui vient de recevoir la tête de son cousin dans un colis. Piqué au vif par le comportement hautain de Coleen, James lâcha d'une voix sourde :


-Personne ne te demande de me faire confiance. Fais ton boulot, je fais le mien.

Non mais c'est vrai quoi... Autant demander au chef de famille de se justifier, à ce compte-là... entre elle et Dylan qui boudait comme un gosse, il fallait qu'ils arrêtent de jouer les divas ! James n'avait jamais demandé à ce que Xenophius lui mette le grappin dessus... Bon, ceci dit, si l'intervention de Coleen pouvait le dispenser du voyage en Colombie, il se sentait tout à fait prêt à lui faire livrer des fleurs. Un gros bouquet, très beau, très cher. De toute façon, comme le vieux ne changerait pas d'avis, ça ne coûtait rien de l'envisager.
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MessageSujet: Re: Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen)   Livraison express à domicile (Xenophius, Coleen) EmptyDim 26 Déc - 13:15:40

Son regard se posait alternativement sur les deux jeunes sorciers, il cherchait à capter un geste, une expression, quelque chose qui puisse trahir leur sentiment, et qui soit une nouvelle excuse pour leur hurler dessus, et ainsi se défouler. Cependant, Coleen obtempéra respectueusement comme à son habitude, souriant déjà à la perspective de mettre ses talents de meurtrière au service de son oncle, et qui plus est, avec son cher frère jumeau, tout aussi tordu d'esprit qu'elle. Croisant ses mains devant lui, Xenophius attendit avec plus de curiosité cependant, la réaction de son filleul, le fixant avec beaucoup d'attention, figeant ses iris dans les siens, à la recherche d'un détail aussi subtil soit-il, qui témoigne de son état présent. Avait-il peur ? Il eut brièvement une expression indigné lorsqu'il lui attribua sa mission, mais bien vite, il changea son comportement, baissa la tête, sans doute par peur des conséquences. Il fallait bien dire que l'état dans lequel se trouvait le vieil homme, n'aidait en rien à oser contester ses ordres, et cela, James l'avait certainement comprit le jour où il lui avait administré une majestueuse paire de claques.

Lorsqu'il demandant leur avis, sans importance certes, mais révélateur, le jeune homme hocha la tête négativement, alors que bien sûr, et ce fut sans surprise, Coleen trouva quelque chose à dire. Le patriarche détacha son regard lentement de celui du repenti, pour écouter sa nièce, qui lui exprima son enthousiasme pour ce plan, mais qui bien vite, remit en doute la fidélité de James, en lui adressant son regard hautain, et dédaigneux, qu'elle accordait à n'importe quel bâtard qu'elle croisait, le toisant avec mépris, osant à peine le regarder, comme s'il s'agissait d'un infâme intru, qui n'avait pas sa place ici. Haussant un sourcil surprit, Xenophius prit un air dur, mais avant même qu'il ne lui réponde, l'intéressé le devança et se défendit par des arguments infaillibles, et le vieux sorcier ne put dissimuler une certaine fierté, son visage s'animant d'un sourire satisfait. Ce garçon avait de la répartie, et qui plus est, il n'avait pas froid aux yeux, et le directeur de la coop, savait reconnaître l'audace chez les gens, et il savait plus précisément, que peu de personnes n'osaient tenir tête à Coleen, qui effrayait, en un seul regard, pétrifiant l'atmosphère convivial, pour imposer son aura de sadisme et froideur. Il pencha la tête quelques instants pour attendre la réponse de sa nièce, mais visiblement, elle ne s'était pas attendue à la réponse de James, ainsi, Xenophius prit la parole, laissant de côté, adoptant un visage dur, et impénétrable :

«  Moi je le demande, James », il se leva ensuite posant ses mains sur le bureau, et s'adressa ainsi à Coleen, « Je lui fais confiance, n'est-ce pas là une raison suffisante ? A moins bien entendu, que toi, tu n'aies pas confiance en mon jugement... Est-ce le cas ? »

Il laissa un instant sa nièce lui répondre, et pour une fois, il souhaitait que ce soit elle qui se défende, et prouve sa loyauté. Il accorda un regard presque complice à son filleul, sans réellement comprendre lui-même sa signification. Ce n'était pas quelque chose d'aussi fort qu'un lien paternel, mais devant l'attitude de Coleen à le traiter comme un imposteur, il se devait de prendre son partie, ne serait-ce que pour honorer sa parole, lorsqu'il avait promit à James de veiller à sa sécurité. Il était important également de récompenser la docilité et la coopération du garçon, qui jusqu'ici, ne l'avait pas déçu et avait exécuté minutieusement ses ordres, sans contester. Xenophius se retourna soudain, et passa son index sur les livres rangés impeccablement sur leur étagère, récitant à mi voix, les titres des bouquins sur lesquels il passait, jusqu'à ce qu'il se stoppe sur « Les mystères du royaume souterrain ». Au même moment, alors qu'il s'emparait de l'ouvrage à la couverture de cuir, il ordonna :

« Rejoins les autres dans l'Antre, Coleen, nous vous y retrouverons dans quelques minutes » il se retourna une nouvelle fois, et posa le grimoire sur son bureau, et l'avertit d'une voix plus solennelle « Le doute n'a pas de place dans ton esprit ma nièce, aies confiance en la Triade, aies confiance en moi, à moins que tu ne désires finir comme ce regretté Claudius... »

L'allusion au cousin décapité devrait faire son petit effet, et il hocha la tête pour saluer la jeune apprentie, visiblement encore trop soucieuse, et qu'il devrait certainement surveiller de plus près, et surtout rappeler à l'ordre. Quelques leçons ne lui feraient pas de mal; si elle ne croyait pas en les choix de son maître, elle douterait, et si elle doutait, elle trahirait un jour ou l'autre sans même s'en rendre compte son clan. Il l'observa partir avec intérêt, puis invita le jeune Kirkby à prendre place en face de lui, d'un geste de la main. Il ouvrit brusquement le livre, et en sortit une lettre, froissée par le temps, et la tendit à James. C'était sur ce même parchemin, que vingt-deux ans auparavant, Lord Kirkby avait demandé à son ami, d'être le parrain de son petit-fils. Xenophius laissa son filleul lire la preuve de leur lien officiel, et déclara d'une voix tranquille :

Peter était un de mes plus proches amis, et lorsqu'il m'a demandé d'être le parrain d'un de ses héritiers, c'était sans hésitation que j'ai accepté. Et nombreuses sont les fois, où je t'ai accueilli comme mon propre enfant dans ma demeure, au sein de ma famille, voilà qui exprime bien l'estime que j'avais pour ton grand-père. Même s'il m'a déçu ces derniers temps, il reste l'homme qui m'a accordé sa confiance, et qui m'a toujours soutenu dans mes décisions. Pourtant, en ayant accepté d'être ton parrain, j'ai accepté de veiller sur toi, et de prendre à ma charge ton éducation, s'il arrivait malheur à tes parents. Je crois que c'est une responsabilité de taille, ainsi, les liens que j'ai avec toi, sont plus forts encore, que ceux que j'entretiens avec mon vieil ami. Afin de te prouver mes bonnes intentions, j'ai jeté un maléfice d'amnésie sur ton grand-père, et je me suis occupé de tout pour qu'il cesse ses actions pour te retrouver.


Il avala sa salive, et attendit une réaction quelconque de la part de James, il espérait bien entendu, qu'en lui prouvant ses bonnes volontés à le sauvegarder, celui-ci serait d'autant plus loyal et fidèle à son parrain.
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