Au début l'idée d'une fête ne l'avait pas tellement réjouie, mais Ange semblait tellement fière d'être préfète et d'organiser cette soirée, que Megan n'avait pas voulu refuser l'invitation, et avait assuré à sa camarade qu'elle y serait. La jeune poupée Dawster était de ces filles à la recherche de gloire, aimant particulièrement être remarquée, être le centre de toutes les attentions, mais elle était restée depuis la première année l'amie complice de Megan. Elles avaient un certain franc-parler bien à elle, et ne se privait jamais de clamer haut et fort ce qu'elles pensaient, mais leur franchise n'était pas tellement apprécié. Depuis l'année dernière cependant, elles s'étaient un peu éloignées, puisque Ange s'était engagée dans la Milice, et était très occupée à son poste, entre réunions mais aussi ses rondes nocturnes de préfète. Enfin il semblait qu'elles soient restées amies, et pour le peu de bonnes relations qui lui restaient au sein du château, la jeune Swann n'allait pas envoyer paitre sa camarade. Elle imaginait déjà les grands discours élogieux à sa personne, d' Ange, et elle en riait d'avance.

Ses cheveux noirs corbeaux étaient encore humides, et tombaient sur ses épaules dénudées avec élégance, fin et aussi lisses que la crinière d'un licorne. La gosse sortait à peine de la salle de bain des préfet, où elle avait profité du calme, pour prendre un bain et se préparer avant d'aller à la fête. Elle avait fait des efforts, et avait mis les vêtements envoyés dans la journée, par sa grand-mère, pour l'occasion. Une jolie robe noire crée par la maison de mode de sa famille, « Wizard's Paradise », bien entendu, lorsque Megan avait demandé quelque chose de simple, Xénophius avait envoyé une robe de bal, tout sauf simple, la simplicité ne devait pas faire partie du registre du vieux sorcier. Tout devait être luxueux, et devait taper dans l'oeil au premier regard. La jeune fille avait donc enfilé sa tenue, non sans une certaine envie de jeter l'habit dans les toilettes, et d'aller à cette soirée en pantalon et en tee-shirt. Elle s'était ravisait cependant, et avait même souligné ses yeux bleus de noir, rendant son regard plus profond encore qu'à l'habitude. Elle avait accroché à son cou fragile un somptueux collier en forme de larme, celui-même que Alix lui avait offert pour Noël, qui changeait de couleurs selon certaines choses. A cet instant, il n'avait pas vraiment une teinte spéciale, il demeurait d'un blanc intact. Enfin, elle se dirigea sans trop se presser vers la salle commune des serpentard, elle n'avait pas mangé, chose rare lorsque l'on connaissait la gamine, mais elle se rattraperait sur le buffet.

Poussant la porte du tableau, gardien du passage vers la demeure des vipères, Megan pénétra à l'intérieur, et fut agréablement surprise du magnifique décor qui habillait à merveilles l'endroit sombre et humide à l'habitude. Les banderoles vertes portaient de sympathiques messages de bienvenue, qui n'avaient pas vraiment l'air d'avoir été fait par Ange, mais plutôt par... Alix. La troisième année se figea sur place, en voyant son ainé devant elle, ils étaient donc seuls pour le moment. Elle sentit un affreux malaise montait dans son ventre, pour nouer son estomac d'un étau invisible. Elle n'avait pas pensé un seul instant se retrouver seule avec son ancien ami. Elle priait déjà pour que les autres arrivent vite. Elle ne pouvait cependant pas rester muette, elle adopta un petit sourire gêné, et brisa le silence de glace :

- C'est joli... la décoration. Tu es doué pour raviver la beauté lorsque tout le monde la pense éteinte...

Ses dernières paroles soufflèrent d'un murmure à peine audible. Alix était un jeune homme bien, un ami fidèle et dévoué, et doté d'une bonté et d'une sagesse d'esprit qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Il était le seul ami qu'elle regrette vraiment finalement, peut être plus que Pénombre et Théodore. Si elle ne l'avait pas trahit, et qu'ils étaient toujours aussi proches qu'avant, il aurait été présent pour elle cette année, et aurait sans nul doute trouvé les mots justes pour la réconforter, et lui redonner confiance en elle. Mais les temps étaient révolus, et ils étaient sûrement trop différents pour être amis...

[HJ] Normalement la fête a lieu direct après la répartition, c'est en quelque sorte une surprise pour accueillir les première année

De la bièraubeurre, des pâtisseries, des bonbons et des chocogrenouilles. Il ne faut rien de plus pour une fête réussie ou presque. De toute façon, la jeune préfète n'avait pas eu besoin de faire grand chose puisqu' Alix avait souhaité s'occuper de tout organiser. La blonde n'allait pas s'en plaindre. Elle s'était contentée de superviser par derrière histoire de rajouter sa touche personnelle parce qu'en toute honnêteté, la vipère n'avait guère confiance en son camarade. A vrai dire, elle se serait presque attendu à ce qu'il décore la salle avec du rouge et or pour dire « faisons ami ami avec les Gryffondors » par chance, le garçon avait preuve d'une étonnante présence d'esprit en respectant les traditions.

C'était tous les ans la même chose et les enseignants savaient bien que c'était une tradition pour tous les élèves de célébrer les retrouvailles avec les camarades et de souhaiter la bienvenu aux nouveaux. Cette année toutefois, les événements influents sans doute, la noble maison de Salazar accueillait un peu moins de première année que précédemment. Il faut reconnaître que Lord Voldemort et ses sbires avaient donné une bien mauvaise image aux disciples de Serpentard, mais si le blason des verts et argent se retrouvait taché de sang et souillé par la folie d'un mage noire, la noblesse des valeurs de la haute société sorcière ne sauraient se ternir pour autant. Devant une communauté décadente où les traditions se perdent, englouties par un engouement populaire à l'égard des moldus, il était presque un devoir de ne pas sombrer dans cette spirale infernale. Cette fête donnée dans la salle commune de la future élite devait être l'occasion d'honorer les anciennes et nobles valeurs sorcières. Pour cela bien sur, elle ne pouvait guère compter sur Alix sous peine de voir les traditions s'écrouler dans la débauche et la dépravation. Serpentard s'élèverait bien au dessus des autres maisons en refusant de laisser entrainer dans la médiocrité et la perversion moldue.

La préfète aurait bien voulu prendre le temps de se changer après l'arrivée à Poudlard mais pendant qu'Alix s'occupait des derniers préparatifs, il fallait bien que quelqu'un guide les première année à la suite du banquet. Laissant le soin à son camarade de tout préparer pour l'arrivée des plus jeunes, elle avait réunis les nouveaux qui la suivait, espérant ne pas en perdre un au passage alors qu'elle entrait dans les cachots.

« C'est par ici, les première année, suivez moi. Essayez de rester grouper il est facile de se perdre. » Avait-elle déclaré de sa voix aigue en s'efforçant de se faire entendre par le groupe.
« Voilà, l'entrée est ici, juste derrière ce mur, le mot de passe est 'salamandre' tâchez de le mémoriser.. »

A peine le mot avait il était prononcé, que le mur sembla s'effacer, laissant apparaître, l'ouverture de la salle commune. Elle était resplendissante, comme toujours, mais les décorations du jeune mannequin égayé merveilleusement le tout. Suivie des première année, la vipère s'avança dans la pièce. Quelques anciens se trouvaient déjà là, dont Megan quitenait compagnie à Alix. La préfète se contenta de lui sourire comme pour dire « salut, ça va ». La blonde n'était plus aussi proche de la cadette des McGregor qu'auparavant, elle semblait plus distance, plus sombre et en toute honnêteté rester avec une personne qui semble porter le poids du monde sur les épaules n'avait rien de très attirant. Dommage, Megan avait du potentiel pourtant, peut être qu'elle traversait une mauvaise passe et que tout redeviendrait comme avant. Bon.. il était sans doute qu'elle prenne la parole pour un petit discours de bienvenu..

«  Bonsoir à tous. Avant tout, je tiens à souhaiter la bienvenue aux première année qui nous rejoignent ainsi que des félicitations pour leur répartition à Serpentard et un bon retour aux anciens. Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je m'appelle Ange Dawster, et voici Alix Ylian, nous seront vos préfets cette année. Si vous avez le moindre soucis n'hésitez pas à venir nous en parler.. Nous ferons en sorte que Serpentard devienne pour vous comme une deuxième famille. » La blonde marqua une pause pour reprendre son souffle en enchaîna, « Je compte sur vous tous pour faire honneur à la noble maison de Salazar. Je sais bien que les événements de l'an dernier ont marqué beaucoup d'entre nous et que l'image de notre maison en a souffert, aussi il est plus important que jamais de redorer le blason de notre maison et peut être remporter la coupe pour la troisième année consécutive. Quoi qu'il en soit pour l'instant, l'heure est à la fête alors je vais arrêter là mon discours et vous laisser profiter de la soirée. On peut remercier Alix, pour cette étonnamment belle décoration..»

Aaron avait bien mangé ce soir là. Il était soulagé , soulagé d'avoir rejoint les rangs de Salazar au lieu de rejoindre ceux de Helga. Les Poufsouffles sont sans intêret ce disait-il. Même s'il était à Serpentard, il se promit de rester sage et de ne pas se laisser tenter par le côté obscur de la magie. Le diner était fini et il c'était fait accompagner jusqu'a la salle commune par une blonde qui se nommait Ange Dawster. Elle leur avait présenté le deuxième prefet : Alix Ylian. elle leur avait également dit qu'elle comptait sur les nouvelles recrues pour redorer le blason de la noble maison qui était devenu terne à la fin de l'année précédente. le mot de passe était "salamandre". Aaron n'aurait aucun mal à s'en souvenir. La salle commune était sombre mais le paraissait moins grâce aux lanternes accrochés aux murs. Des canapés verts également, étaient disposés en demi-cercle autour d'un feu. Il y avait aussi un grand panneau d'affichage où il n'y avait encore que très peu d'affiches, seulement une qui disait qu'il fallait redorer le blason de la noble maison et que ctte année la coupe devait être à nous pour la 3ème fois consécutive. Il y avait également une affiche indiquant la date des séléctions de Quidditch. Aaron sauta de joie mais se ravisa lorsqu'il vit l'inscription écrite un peu plus bas :

"RAPPEL : LES SELECTIONS SONT OUVERTES AUX ELEVES DE 2ème ANNEE OU PLUS."

*Pfff, soupira-t-il. J'attendrai encore un an ou deux.*

Oui car Aaron malgrè qu'il soit à Serpentard aimait étudier et encore plus la DCFM. Après tout tous les Serpentard ne sont pas déstinés à devenir Mangemorts. Lui par exemple avait pour ambition de devenir Auror ou Joueur de Quidditch Professionel au poste de Poursuiveur. Mais il falait quand même penser aux cours qui l'attendait le lendemain. Il alla donc voir le préfet de sa maison et lui demanda :

-On commence par quoi demain les premières années ?

Puis il se dirigea vers l'un des fauteuils et s'y vautra en attendant la réponse du Préfet de Serpentard. [...]

Nul doute que ce malaise évident entre les deux serpentard avait rendu l'atmosphère plus glacial qu'à l'habitude, et vint même embrouiller les ondes des jeunes arrivants, jusqu'à leur refiler leur mauvais charma. Pas de chance. Une jeune fille était apparue, visiblement gênée, les saluant à mi-voix, une première année, une nouvelle comparse donc. Megan avait légèrement tourné de l'oeil dans la soirée pour regarder d'un air visiblement peu intéressé la file de nouveaux élèves, préférant de loin remplir son estomac vide, que d'attacher une quelconque attention sur ces mioches. Elle n'avait que deux ans de plus qu'eux, mais c'était toujours ça (). Alors elle voyait certains visages pour la première fois, et cette jeune fille lui fit une bonne impression, elle n'avait pas l'air méchante, ce qui lui valut un sourire amical de la brune, préférant essayer de rassurer sa cadette, puis elle se retourna vers Alix, qui l'avait présenté comme une « copine ». Autrefois il l'aurait présenté comme son amie, ils se seraient sans doute racontés leur vacances, il lui aurait donné quelques conseils pour sa coiffure, ou sa tenue, ils auraient même accueilli les nouveaux ensemble et se seraient remémorés leur première rencontre, et leurs nombreux fous rires. Elle lui répondit dans un soupir :

- Oh ça peut aller...

Non bien sûr que ça n'allait pas, des choses étranges se passaient au manoir puisque Xénophius n'avait pas laissé la jeune fille sortir du domaine seule, et puis la rentrée était pénible. Mais Megan n'avait aucune envie d'importuner son comparse avec ses ennuis, elle lui en avait suffisamment apporté, elle s'efforça de lui assurer que tout aller bien, étirant son visage en un sourire qui se voulait rassurant, et qu'elle espérait valable. Mentir n'était pas son fort, au contraire, elle avait toujours fait une bien piètre menteuse dans ce genre de circonstance. Avant que son camarade n'ait le temps de s'apercevoir de quoique ce soit, ou bien de lui poser d'autres questions, elle préféra mettre une certaine distance entre eux. Si elle savait pertinemment que Alix ne lui accordait plus la même confiance qu'auparavant, elle ne cessait de croire en la loyauté et la sagesse de celui-ci, malgré tout ce qu'elle avait pu lui faire subir, malgré sa haute trahison, il n'était pas rancunier au point même d'ignorer les éventuels graves problèmes de son ancienne amie. Et si il y avait bien une chose qu'elle refusait, c'était son aide. Elle recula d'un pas mal assuré, et lui murmura :

- Euh je vais... Je ne vais pas t'imposer ma présence plus longtemps.

Sur ses derniers mots, elle s'éloigna aussi rapidement que possible du préfet, n'oubliant pas de toiser d'un air méprisant le premier année qui venait de parler à Alix, oubliant toute forme de politesse que l'on exigeait lorsqu'on s'adresser à quelqu'un. Pas un « bonjour », ni même un « s'il te plait » ; sale gosse ! Malgré ses airs de petit peste, gâtée et choyée, Megan avait toujours été polie, puisque dans son milieu, l'éducation s'étendait jusqu'aux bonnes manières à adopter. Elle s'approcha d'un des fauteuils verts foncés qui formaient un demi cercle autour de la cheminée de marbre, et s'y laissa tomber avec toute l'élégance d'un troll des montagnes. Ce n'était qu'après avoir laisser échapper un bâillement sans retenue apparente, qu'elle remarqua la présence d'un jeune garçon, qui semblait s'être lui aussi isolé de la petite foule de verts et argents. A en juger par la finesse de ses traits, elle en déduit rapidement qu'il était nouvel élève. D'un air détaché elle lui demanda :

- Alors comment trouves-tu Poudlard ?

Elle détourna finalement son regard de saphir pour le porter sur le jeune serpentard, elle lui sourit, un sourire sans joie apparente, simplement pour la forme, elle se présenta aussitôt :

- Je m'appelle Megan.

Puisqu'il n'y avait rien à faire, autant faire connaissance...

[HJ: C'est de toi, James, que Megan s'est approchée ]

Aaron avait écouté attentivement la réponse du préfet en ce qui conçernait les matchs de Quidditch, il avait été soulagé d'apprendre que les séléctions était ouvertes à partir de la 1ère année. Il irait tenter sa chance lorsque les séléctions seraient annoncées. Il n'y avait pas grand monde dans la Salle commune et l'ambiance n'était pas vraiment au rendez-vous. Néanmoins, des élèves plus âgés que d'autres s'approchaient des timides premières années. Une jeune fille aux cheveux noir de jais, c'était approché d'un élève qui venait de faire son entrée à Poudlard. Aaron avait exploré les diffèrentes pièces de la salle commune ainsi que les dortoirs, il avait déposé une annonce pour retenir un lit , mais étant trop timide, il n'avait pas encore parlé à quelqu'un. Finalement, il s'avança vers un garçon qui devait avoir son âge et il lui demanda :

-Salut, je m'appelle Aaron et toi ?

Puis il ajouta :

-Je peux rester avec toi. Tu en penses quoi de Poudlard, tu est heureux d'être à Serpentard.

Et tel une vraie pie, ne laissant pas le temps au garçon de répondre il poursuivit :

-Pourquoi te retrouve-tu à Serpentard, tu as un parent Mangemort ?

Puis enfin - et se fut sans doute un soulagement pour le garçon - il se tut [...]

[HJ : Désolé c'est un peu court]

[HJ* : Je ne m'adresse à peronne en particulier, si ce n'est à un garçon. libre à vous de répondre à Aaron]

(Navrée Aaron mais Ange pouvait pas ne pas réagir ^^)

La blonde attendit que tous les premières année investissent les lieux, espérant ne pas en avoir perdu au passage, ce serait tout de même dommage. Certains s'approchèrent du buffet, d'autres se laissèrent simplement tomber dans le canapé et d'autres encore tentaient de faire connaissance avec les présents. Ange avait surtout envie de voir ses amies et de discuter avec elles tout en étant au chaud sous sa couette, mais bon, elle n'avait pas vraiment le choix. Est ce qu'elle était aussi petite, agitée et insupportable en première année ? Non, elle n'était pas comme ça. Impossible.

La préfète se contenta de déambuler au milieu des plus jeunes, se frayant au passage jusqu'au buffet ou elle se remplit un plein verre de jus de citrouille qu'elle sirota tranquillement. Alix entreprit de distribuer les emplois du temps, elle aurait estimé bien plus judicieux de faire ça demain au petit déjeuner, mais qu'importe. Elle n'allait pas demandé à Alix d'être futé. D'ailleurs en parlant de gens pas futés du tout, la vipère faillit s'étrangler en avalant de travers son jus lorsqu'elle entendit un imbécile de première année demander à son voisin s'il était ici parce qu'il avait un parent mangemort. Heureusement qu'elle venait de se farcir un discours sur la mauvaise image que Voldemort et ses sbires avaient donné à Serpentard ! Non mais quel abruti ! Certes mangemort n'était pas un mot tabou mais pour poser une question aussi idiote il fallait vraiment être un crétin de première.

Réagissant comme si elle avait été piquée au vif, elle écarta un élève entre elle et le première année contre qui elle commença à s'insurger.

« Non mais t'es débile ou quoi ?! Depuis quand il faut avoir un mage noir dans sa famille pour aller à Serpentard ! C'est quoi ces préjugés stupides ?! Et en quoi ça te concerne ? »

La préfète le toisait, son visage de poupée tiré dans une expression furieuse qui devait être palpable dans l'air. C'était moins le fait qu'il parle de mangemort qui la dérangeait. En fait, elle avait rien contre les mangemorts, tant que toutes ces histoires ne venaient pas perturber sa petite vie de princesse pourrie gâtée. Ce qui la mettait hors d'elle était ces préjugés en eux mêmes, et pire, qu'un élève de cette maison les alimente !

«  La prochaine fois tu ferais bien de tenir ta langue et d'y réfléchir à deux fois avant de l'ouvrir. »

Impitoyable avec le gamin qui venait de faire une belle boulette, elle continua:

«  Si tu as rien de plus intelligent à dire, il vaudrait mieux que tu disparaisses dans ton dortoir avant que je m'énerve pour de bon. »

La journée avait été longue. Fatigante. Le fait d’en avoir passé une bonne partie le derrière collé à une banquette de train pouvait constituer matière à objections, mais paradoxalement, les jours les plus creux étaient également les plus épuisants. Ce fait échappait à toute explication rationnelle, mais se vérifiait chaque jour de manière empirique : plus on dépensait d’énergie, plus on en avait. Et à l’inverse, plus on se laissait sombrer dans l’inaction, plus vite on touchait le fond. Dès lors, s’affaler dans un fauteuil moelleux à l’extrême après s’être de surcroît rempli la panse n’était sans doute pas très intelligent, et c’était d’ailleurs un autre des nombreux tours de force de la vie - comment deux facteurs a priori positifs pouvaient déboucher sur un phénomène aussi non avenu que d’avoir envie de s’éteindre en pleine fête ! Vie, destin, karma, et compagnie formaient décidément une belle brochette d’enfoirés.

Enfin, à la décharge de James et de son intelligence, la fête n’en était pas vraiment une. Par contraste, l’apparat dont la salle s’était vêtue était tellement soigné qu’on en arrivait à se demander s’il n’était pas justement là pour masquer les revers d’une soirée que les organisateurs soupçonnaient condamnée. Assis dans son fauteuil -les pieds occupant majestueusement celui d’en face, James eut tout le loisir d’observer les rares convives présents. Une forme de tension était palpable, à commencer par les préfets eux mêmes, entre un laconique discours de bienvenue chargé d’un enthousiasme à peine simulé, et la distribution d’emplois du temps en guise d’ouverture des festivités, il fallait être stupide ou optimiste pour voir que l’ambiance laisserait à désirer. Aux côtés des préfets, tels des électrons libres, gravitaient deux trois nouveaux paumés, et une fille, plus âgée, affichant un air de victime assumé ne semblait pas vraiment trouver sa place à cette fête. D’ailleurs là voilà qui s’avançait vers James, cherchant sans doute un exutoire à son malaise. Si elle savait...

Le jeune Damarell leva vers elle un regard poli, curieux d’entendre le prétexte qu’elle choisirait pour engager la conversation. Chose très originale, ce fut Poudlard. Comment le trouvait-il ? A vrai dire, il ne s’était pas vraiment posé la question. D’une manière générale, James était quelqu’un qui vivait surtout dans le présent. Il ne s’était jamais, jusqu’à très récemment, projeté dans l’avenir et imaginé ce que serait sa vie à Poudlard, c’est pourquoi, n’ayant aucun standard, il n’avait pas d’attentes particulières. James opta pour une réponse simple.

« Un peu plus avenant que toi, je crois. »

Le jeune Damarell posa sur elle un oeil scrutateur. Objectivement, elle n’avait pas l’air très vieille, mais l’air mi-blasé mi-accablé qu’elle se donnait faisait abattre sur ses épaules au moins deux années de plus ! Le choc de revenir à Poudlard après les sombres événements qui s’y étaient déroulés l’année précédente devait porter un sacré coup, surtout sur des âmes d’enfant. N’empêche, le peu d’échos qui avaient atteint les oreilles de James lui faisaient regretter de ne pas être né un an plus tôt... Il aurait tout donné pour en être cette année là.

« Je m’appelle Megan. »

James esquissa un sourire, un regard rendu vague par un tourbillon de pensées toujours rivé sur la jeune fille. Mais avant qu’il ait pu émettre le moindre son, une conversation - un monologue, plutôt - retentit à moins de deux mètres des deux adolescents. Ecouter les conversations ne faisait pas partie des activités quotidiennes du jeune Damarell, mais les conversations s’arrangeaient souvent pour retentir non loin de ses oreilles et, les cinq sens toujours aux aguets, il n’en ratait évidemment pas une.

« Pourquoi te retrouves-tu à Serpentard, tu as un parent Mangemort ? »

Incroyable mais vrai. Avec un peu plus de bonne volonté qu’il n’en avait présentement, James se serait volontiers retourné pour toiser pareil énergumène. Mais après réflexion, quel intérêt y avait il à l’honorer d’un regard qui nécessitait un déplacement fastidieux de ses pieds et d’un tour de 90 degrés de son buste pour une vue qui, de surcroît, à en juger par le niveau de la parole, ne pouvait pas être transcendante ? De toute façon, ce genre de personne avaient toujours le chic de se faire remarquer - on était certains de ne pas les rater.

Il ne passa d’ailleurs pas inaperçu. Non seulement Megan devait forcément l’avoir entendu, mais la préfète de Serpentard en personne traversa la salle d’un pas de furie et, James n’eut aucun mal à s’imaginer la scène bien qu’il ne la vît pas à proprement parler, se fendit avec force violence dans un discours - le deuxième de la soirée. A l’exception près que celui ci était bien plus convaincant que le premier. Le malheureux devait déjà être six pieds sous terre sous son dortoir, s’il n’avait pas déjà implosé sous la pression que l’oeil assassin de la préfète (ou du moins le supposait-on) lui assénait. Oui, on avait tous notre quart d’heure de gloire. Le problème, c’est qu’il ne durait qu’un quart d’heure.

James s’épousseta indolemment les manches avant de reporter son attention sur Mégane.

« Et sinon, toi, ça te plaît Serpentard ? Tu as un parent Mangemort ? »

Les septièmes années avaient suivi la cérémonie de répartition avec une certaine émotion. Ils vivaient leur dernière rentrée. Tous les petits rituels de Poudlard, auquel ils s’étaient habitués, appartiendraient bientôt au registre du souvenir. Ils voyaient les derniers nouveaux élèves, des gamins qui leur ressemblaient un peu. Six ans plus tôt, ils étaient à leur place, tous grelottant après la traversée du lac, les bouches béates, les regards inquiets posés sur le choixpeau. Les élèves installés aux tables ressemblaient à des géants. Ils ne s’imaginaient pas à leur place un jour. Les années qui s’étendaient devant eux avaient l’air si longues ! Pourtant, elles avaient filé à une vitesse folle, et tous avaient l’impression de ne pas en avoir assez profité. Dans le Poudlard express, ses camarades se promettaient de vivre des moments mémorables pour les quelques mois qu’il leur restait. Même les sangs purs impliqués dans la guerre perdue avaient les projets à la fête. En cette journée sacrée, ils avaient conscience de leur jeunesse et savaient que ces précieuses années de folle légèreté passeraient très vite. Mervin n’éprouvait qu’une nostalgie très modérée. Il suivait les conversations nostalgiques de sa promotion sans vraiment s’y mêler. Poudlard lui évoquait peu de plaisirs. Serpentard gallois, roux et bâtard, il avait passé ses premières années sous les brimades, et, une fois accepté à force de soumission feinte, il avait dû côtoyer des individus dont l’attitude l’exaspérait un peu plus chaque jour, simplement pour assurer sa tranquillité sociale. S’il avait pensé à sa scolarité avant sa lignée, les choses auraient pu être différentes, il aurait pu nouer de véritables amitiés, sympathiser avec des élèves qui ne profitaient pas de sa discrétion pour s’épandre sur leur vie amoureuse ou de sa docilité pour lui confier la moitié de leurs devoirs… Mais il n’avait jamais songé à s’amuser, pas à Poudlard du moins. Il s’était simplement préparer à affronter au quotidien des loups dont il aurait pu partager le rang. Un jour, le nom des Caerwyn rayonnerait à nouveau, il se l’était promis, et les conséquences de la guerre contre Voldemort lui permettait enfin d’arriver à ses fins. Aujourd’hui, les nobles familles corrompues par la bourbe avaient gagné une influence inespérée. Il ne pensait pas à Poudlard, il entrevoyait déjà l’avenir. Regretterait-il un jour cette petite vie manquée ? Lorsque ses enfants lui parleraient avec enthousiasme de péripéties auxquelles il n’avait jamais pu participer ? Peut-être bien, mais ce sacrifice était justement nécessaire pour assurer la pérennité des siens.

Afin d’inaugurer cette dernière ligne droite comme il le fallait, les septièmes années de Serpentard avaient décidé d’organiser une fête dans les cachots en dédaignant complètement les efforts de leurs nouveaux préfets. « Une fête présidée par miss tafiolle et la blondasse naine ? Non mais tu veux rire, ça va être total craignos ! Il parait qu’il n’y aura même pas d’alcool ! » avait lancé un garçon narquois, remportant l’adhésion automatique de ceux qui hésitaient encore et une salve de moqueries sans appel : « Ouais, Ylian va nous servir de la grenadine oooooh ouiiiii !! », « On va devoir se mettre assis en tailleur pour écouter les discours de Dawster si on veut lui laisser une petite chance d’être crédible ! », « Serpentard file vraiment un mauvais coton depuis trois ans. Enfin, l’année dernière on avait un préfet plutôt correct mais sinon, c’est le bal des gays et des petites blondes écervelées. », « C’est même plus gay, c’est carrément travelot, bonjour la crédibilité ! » , « Vous avez oublié sang de bourbe… Enfin, je dis ça, je dis rien, j’ai pas envie de finir au pilori. » Et tout le monde éclata de rire sur ce dernier bon mot. La plupart des « amis » de Mervin soutenait toujours les idées du seigneur des ténèbres et essayaient de se gausser de la politique de paix pour oublier leur désespoir et les difficultés dans lesquelles se trouvaient leurs familles. Il sourit doucement pour s’accorder à cette apparente bonne humeur. Après tout, leur déception arrangeait son ambition, tous espéraient les faveurs de sa famille désormais. On ne soupçonnait pas les Caerwyn de collaboration puisqu’ils avaient été rayés de la liste des familles Pures depuis l’union honteuse de son père avec une moldue. Leur couverture était parfaite.

- Alors, tu viens avec nous Mervin ? avait lancé Margaret à la fin du plat principal.
- Heu non… Je suis un peu fatigué…, mentit-il.
- Mais tu vas voir une fois qu’on sera tous là-bas ça va changer ! Ce sera notre dernière grande fête de rentrée, tu ne vas quand même pas nous lâcher !
- Peut-être bien que si. Je passerai peut-être plus tard mais pour l’instant j’ai envie de calme. Tu me raconteras ce que j’ai manqué demain.
La jeune fille soupira, insista encore un peu en affirmant qu’il n’était vraiment pas drôle et abandonna. Cette fois, Mervin ne céderait pas. Il s’était déjà fait entraîné dans ce genre de fêtes et savait d’expérience qu’il n’avait aucune envie d’y retourner. Il redoutait surtout de se faire sauter dessus par Margaret ou l’une de ses amies à un moment où le taux d’alcoolémie atteignait son stade critique et d’entendre l’une de ces déclarations pathétiques qui ressemblait à « Meeerwinouuu toi t’es pas comme tous les hommes, t’es gentil, même que si ça s’trouve t’es l’amour de ma vie ! ». Hélas, son rôle de confident forcé, de bon copain qu’on n’envisageait jamais vraiment en petit ami, avait tendance à provoquer ce genre d’attitude chez ces filles éméchées. Elles savaient qu’elles ne risquaient rien avec lui en lui tombant dans les bras et ne s’en privaient pas dès que la boisson leur donnait de furieuses envies de câlins, pour ne pas dire d’autre chose mais il ne se le permettrait pas.

C’est avec une certaine curiosité cependant que le rouquin se dirigea vers la salle commune pendant que septième et sixième année filait en riant dans les souterrains obscurs du château. Il n’avait pas autant d’à priori que ses camarades sur les nouveaux préfets même s’il était vrai que le choix de l’administration le convainquait assez peu. En entrant, il découvrit une pièce joliment décorée, mais une ambiance très modérée. Quelques premières années erraient entre les préfets, et peu d’élèves plus âgés participaient, la plupart se contentaient de profiter des consommations mises à leur disposition. Mervin ne pouvait pas vraiment reprocher à ses camarades d’avoir organisé une fête ailleurs, les amusements ne sont plus les mêmes à dix-sept ans, et il devient très difficile de contenter tout le monde. Les tensions sommeillaient entre les anciens, les nouveaux préfets n’étaient pas très bien accordés et Ange était en train de gourmander un petit blond qui venait de faire l’amalgame entre mangemorts et Serpentard. Un début de dispute ? ça avait l’air plutôt amusant finalement. Il se servit un verre de bièraubeurre et attendit la suite de ces festivités d’un autre genre en s’approchant de l’élève le plus âge de la salle, c'est-à-dire d’Alix. Le parti n’était pas mauvais après tout, Alix avait été nommé préfet grâce à ses services rendus à la résistance, c’était un Serpentard à fréquenter. En sa qualité de roux, il avait affiché un signe de rébellion malgré lui à l’époque… Et même s’il avait réussi à se mettre les Carrow dans la poche, il n’avait jamais démenti son amitié pour William Greg. De plus, il s’était avéré que Sigmund Bachelard, dont il se montrait toujours très proche était un membre de l’Ordre. Sa position lors de la guerre était de ce fait assez difficile à cerner. Il s’était assuré d’être du bon côté de la force en cas de victoire comme de défaite. Toutes ces histoires n’avaient pas d’importance fondamentale pour lui tant qu’elles l’aidaient à sceller le mariage de son père avec une bonne lignée. Et il avait réussi.

- Drôle d’accueil…, dit-il au préfet en riant. Les premières années seraient-ils déjà de véritables petites terreurs ?

Il adressa un sourire amical à la fillette qui était restée à côté d’Alix (Ellena) puis s’intéressa au duo que formaient Megan et un autre nouveau. Tout n’avait pas l’air très heureux de ce côté non plus. Tant pis s’il était le seul « grand » de la soirée, ces intrigues naissantes lui donnaient bien envie de rester.

Il n'y avait pas à dire, Poudlard était bien différent de Durmstrang, si différent que le pauvre Alekseï en perdait tout ces repaires. Déjà, il avait remarqué un fait quelque peu étrange, dès le moment ou il s'était retrouvé avec les Serpentards, certains des autres maisons le regardait avec méfiance. Da, il savait qu'il y avait une rivalité entre les maisons, un moyen bien connu pour pousser certains à se dépasser, mais de là à se qu'on en vienne à s'identifier entièrement à sa ... caste, il y avait un monde. Il avait été répartis chez les Serpentards ? Et alors ? Quoique, maintenant qu'il prenait le temps de réfléchir, Irina lui avait dit qu'il y finirait sûrement, ayant été à Durmstrang. Et bien, il semblerait qu'elle aie raison finalement.

Après la fin du banquet, il suivit ces nouveaux camarades dans les entrailles du château, découvrant, avec bonheur, que leur salle commune s'y trouvait. Voilà qui promettait une certaine fraîcheur tout au long de l'année. Après six ans dans une école n'allumant des feux que lors de cours, il lui faudrait un certain temps pour s'habituer à la tiédeur de ces vieilles pierres. Il avait dû gardé, tout le long du banquet, son gilet par dessus sa chemise à longue manche, sans oublier la cravate, de quoi le rendre aussi transpirant qu'après un entrainement. Il fila donc droit vers son dortoir, une fois passé la porte, afin de se rafraichir sous une bonne douche, puis de se changer. Il avait, en effet, remarqué que les uniformes s'étaient volatilisé au profit d'autres tenues. Jetant un coup d'œil à ses tenues, il pris une de ces chemises rouges et en changea la couleur d'un petit coup de baguette, la transformant en un vert foncé, autant s'habiller dans les couleurs de la maison. Il avait choisis cette chemise pour ces manches courtes et son fin coton. Il laissa les deux derniers boutons ouvert puis passa un jeans noir au canon étroit afin de pouvoir les mettre à l'intérieur de ces bottes de cuir noir.

Se jugeant prêt, il ressortit du dortoir et se dirigea vers le lieu de la fête. Un petit arrêt sur le pas de la porte lui appris qu'il y avait peu de personnes de son âge, chose étrange. Ils avaient peut être jugé que faire la fête avec des gamins n'étaient plus de leur âge ... se qu'ils n'avaient pas tord, mais ne connaissant personne, personne ne l'avait avertis d'une fête pour les plus vieux, il devrait donc se contenter de celle-ci.

Il se dirigea vers le buffet afin de se servir à boire, tendant l'oreille avec d'écouter se qui se disait. Tiens, l'un des petits semblaient déjà se faire remettre à sa place par une jeune fille, détail qui le fit sourire par-dessus son verre. La mention de mangemort lui rappela certaines discussions qu'il avait eu avec son Otets, à ce sujet.

Ne jamais prendre partis.

Un de ces proverbes favoris, comme à beaucoup des siens, moldus ou sorciers. Il fallait bien cela pour survivre durant ce dernier siècle en Russie. Certes, les sorciers avaient eu moins à craindre, mais les exécutions sommaires n'étaient pas toujours facile à éviter.

Alekseï secoua vivement la tête afin de revenir au présent, et à ces camarades d'une année. Bien, il lui fallait se présenter aux autres, mais vers qui aller ?

Ellana fut directement rassurée car les deux « grands » Serpentard ne l’avait pas rejetée comme elle l’avait craint mais l’avait accueillie chaleureusement. Sa tension diminua aussi vite qu’elle n’était venue. D’autant plus que les autres élèves arrivèrent. Le garçon se présenta sous le nom d’Alix et lui présenta aussi la fille avec qui il parlait ainsi que la blonde qui arrivait.

« Merci. Moi c’est Ellana. »

La dénommée lui fit un sourire plutôt timide et Alix n’eut pas le temps de répondre puisqu’un premier année déboula et demanda au préfet qui lui avait parlé ou était les emplois du temps. Il le lui indiqua ainsi qu’a la jeune brune. Elle saisit le morceau de parchemin entre ses doigts et le parcourut vite fait des yeux. Il était peut être un peu chargé mais elle avait bien hâte de commencer parce que pour l’instant elle avait une baguette magique qui ne lui servait absolument pas ! Utile n’est-ce pas ?
Les élèves commencèrent à s’installer et une autre préfète – celle dont Alix lui avait dit qu’elle s’appelait Ange - fit un discours. Elle leur foutait déjà la pression. Sympa… Enfin peut importe, pendant que la Serpentard blonde parlait, la première année regarda tout autour d’elle avec attention. Elle voulait marquer tous les visages qu’elle voyait dans sa tête puis enfin Ange s’arrêta de parler. Alix avait aussi parlé de Quidditch mais cela n’intéressait absolument pas Ellana. Voler sur un balais ne lui procurait de superbes sensations alors autant laisser la place à d’autres qui aimait vraiment ca comme le premier année qui avait soupiré, craignant de devoir attendre un an encore.

A la fin du discours d’Ange, les conversations avaient démarré aussi sec et déjà un petit morveux avait fait un commentaire qui fit sensation. La fille qui avait fait un discours le remballa et il eut l’air moins fier tout à coup. Et bizarrement quelques personnes reprirent la bêtise du gamin pour se moquer de lui. D’un côté elle n’aurait vraiment pas aimé être à sa place mais d’un autre côté, ce qu’il avait dit était tellement stupide que ce n’était pas plus mal qu’il se soit fait rembarrer de cette manière.
Un autre garçon arriva vers eux. Elle était restée à côté d’Alix et puis de toute façon avec qui elle aurait pu aller ? Elle ne connaissait personne et ce n’était pas le genre de fille à aller vers tout le monde pour se faire des amis. Non elle était plutôt du style timide et réservée quoi qu’impulsive et si quelque chose la dérangeait elle le ferait savoir à la personne, connu ou pas. Le garçon donc lui adressa un sourire auquel elle répondit timidement. Elle ne savait pas trop pourquoi mais le grand lui inspirait un peu de crainte. Surement parce qu’il était grand justement et puis à cause du commentaire qu’il avait fait. Non pas qu’elle l’ai mal pris parce qu’elle ne se sentait absolument pas concernée, et d’ailleurs pourquoi le serait-elle ? Et puis il avait raison, certains premier années n’avaient pas l’air d’être des modèles studieux et calmes mais bon. Elle faisait partie de cette jeunesse, qu’elle le veuille ou non. Et puis qu’importe, elle assumait.

Mais quand même elle avait l’impression de jouer le rôle d’une potiche la. Certes elle avait été flatté qu’un septième année lui adresse un sourire amicale mais la elle se sentait juste inutile à souhait. Bah, si personne ne venait lui parler avant cinq minutes elle irait se coucher. Ca n’aurait pas été la soirée qu’elle aurait voulu mais bon… Mais la ou elle se trompait c’était la justement. C’était à elle de faire le premier pas. Qu’est ce qu’un septième année, par exemple, viendrait lui parler ? Sept années les séparaient et ils n’avaient pas les mêmes sujets de conversations.

Pourtant elle aurait aimé faire connaissance avec juste une seule personne. Ca n’était pas beaucoup demander non ? Ah si seulement cette timidité ne l’étouffait pas autant, ca serait plus simple, et ca c’est une certitude.

Le jeune serpentard, était arrivé, accompagné de ses nouveaux camarades et de la préfète. Il était heureux puisqu'il avait été envoyé dans la même maison que ses parents. Jonathan sourit bêtement en voyant sa nouvelle demeure: la salle commune.
Des tonnes de banderoles affichant la bienvenue et la sympathie des anciens pour les nouveaux, apaisaient le jeune garçon.
Il avait besoin de cela, de se sentir accueilli car sept année sans aucun ami l'effrayait quelque peu même s'il savait que ce ne serait certainement pas le cas. Pour lui Serpentard, était le lieu rêvé pour côtoyer des gens de son rang social. Pourquoi irait-il se fondre avec ceux qui ne le méritent pas? Il devait faire honneur à son nom et à son ancêtre Marius Ellingsen, ancien dirigeant du département de la justice et membre éminent du Magenmagot. Sa mère étant diplomate de haut rang, elle ne pouvait pas se permettre que son fils entache sa réputation en se salissant avec de piètres relations.

Jonathan se baladait parmi les personnes présentes, tout en les regardant non pas de haut en bas, mais en essayant de savoir s'ils étaient dignes ou non. Les amis méritent d'avoir toute l'attention qui leur est dû alors il faut soigneusement les choisir. Aujourd'hui était le commencement d'une nouvelle vie c'est pourquoi il fixait attentivement tout le monde. Il n'était pas du tout apeuré, au contraire, il était emprunt de confiance.

Voyant un siège libre, Jonathan s'assit, en ayant pris au passage quelques gourmandises. Son fauteuil était d'un confortable absolu. Il regarda alors, les personnes qui l'entouraient. La plupart avaient du style et une certaine arrogance naturelle.
Il se dit alors à lui même qu'il allait passer une scolarité pleine de rebondissements et qu'il était fière d'être un serpentard.

L'avis tranché d'Alix à propos des nouveau lui arracha un petit rire amusé. Les mêmes commentaires désespérés revenaient tous les ans. Les premières années semblaient plus exaspérants d'une promotion à l'autre. Même s'il était vrai que toutes les classes n'étaient pas égales, et qu'il arrivait qu'une année soit en dessous des attentes de la Maison, ils répondaient tous au même critères d'entrées. D'un côté se trouvaient les grands timides, déboussolés et inquiets, de l'autre, les petits sauvages surexcités et prêts à semer la discorde. Les préfets allaient s'amuser les premières semaines. Lorsque les petits découvriraient les rivalités traditionnelles qui existaient entre les différents blasons et apprendraient à utiliser un ou deux sorts utiles, les bêtises défileraient à la chaîne.

- Bonne chance ! Souffla-t-il dans un regard malicieux qui n'avait rien de très compatissant.

En tout cas, le nouveau préfet ne le considérait pas avec méfiance. C'était tout ce dont il voulait s'assurer. Il acquiesça vaguement à sa question intriguée sur les remontrances que la jeune Dawster venait d'adresser à un première année pas très futé. Si Alix n'avait pas entendu le discours de la blonde, ce n'était pas la peine de remettre cette sombre histoire sur le tapis. Ce genre de sujet sensible était à éviter en début de soirée, surtout à Serpentard, où beaucoup d'élèves partaient au quart de tour lorsque la question des mangemorts était soulevée. Ce n'était pas un exemple à donner aux premières années. La petite brune qui écoutait la conversation sans oser s'y mêler semblait pleine d'innocence, une qualité assez rare pour une Serpentard de onze ans. Il s'apprêtait à se présenter pour la mettre en confiance lorsque Alix leur proposa à boire et engagea un semblant de discussion avec Ellana. Un sourire aux lèvres, observa le manège des deux préfets. L'un redoutait les temps morts, et n'hésitait pas à engager plusieurs conversation en même temps en les fondant sur des banalités, et l'une passait d'un nouveau à l'autre avec un temps de parole chronométré. Ils avaient l'air de prendre leur rôle très au sérieux. Le garçon sur lequel s'arrêta finalement Ange attira davantage l'attention du rouquin. Il l'avait déjà repéré à la cérémonie de répartition. Une nouvelle tête chez les septièmes années ne pouvait passer inaperçue. Tous ses camarades lui avaient jetés de regards de biais sans oser l'aborder. Il se murmurait cependant que le jeune homme était un Molovitch. Le gallois n'en savait pas plus, il s'était assez peu intéressé aux lignées d'Europe centrale. Sa curiosité piquée regretterait de ne pas pouvoir l'aborder. Une recrue de septième année, de haute lignée, et d'un pays étranger avait plus d'intérêt que toutes les premières années réunies. Cette soirée ne serait pas tout à fait perdue s'il pouvait faire sa connaissance.
Cependant, Alix le coupa dans son élan en relançant la conversation sur une question toute bête à propos des cours. Il avoua ensuite avec gêne qu'il n'avait pas grand chose à dire. Cette sincérité embarrassée le fit rire. Il rendit son plus beau sourire au jeune mannequin. Le pauvre n'avait pas l'air à sa place et souhaitait apparemment retenir quelqu'un auprès de lui. Il n'avait pas le cœur à le laisser seul trop vite. Alors il répondit le plus naturellement du monde, avec cet art qu'il avait de faire passer les sujets les plus anodins pour passionnants :

- Pour quelqu'un qui ne sait pas trop quoi dire tu te débrouilles plutôt bien, un vrai maître de cérémonie même, affirma-t-il en lui envoyant un clin d'œil. La question des cours pourrait être fâcheuses pour certains mais j'avoue qu'ils m'ont manqués pendant ces semaines de vacances. Je ne manque pas de distraction au Pays d Galles mais s'occuper d'un domaine est assez répétitif, alors ça ne fait jamais de mal de retrouver le rythme des études, et toi, prêt pour les BUSE ?

La petite Ellana avait trouvé un camarade de son âge. Elle avait l'air plus confiante et Mervin préféra les laisser faire connaissance. A onze ans, les garçons de dix-sept ans avaient facilement des allures de géant, même s'il était difficile de s'imaginer à travers un regard d'enfant. Il ne s'était pas vu grandir et se sentait toujours aussi ridiculement petit qu'avant, malgré un physique rompu aux travaux d'extérieur. Se tournant vers le préfet il murmura :

- On dirait que les premières amitiés naissent..

On disait que les premières rencontres à Poudlard scellaient des amitiés pour la vie. Il n'avait malheureusement pas pu vérifier cette charmante légende. Les Serpentard qui l'avaient suivi tout au long de sa scolarité n'avaient jamais gagné ce statut particulier. Il était à peu près sûr de ne plus les rencontrer que par hasard une fois leur septième année achevée.

Comment mieux s'intégrer dans un groupe déjà formé, sinon que de s'intégrer à une fête... D'intégration! C'est avec cette pensée sensée en tête qu'une petite blondinette au nouveau costume vert et argent suivit dans les couloirs de pierre un groupe mené par une autre blondinette, mais plus âgée, celle là. Cette dernière avait harangué Alicia Owen, notre héroïne, dès la sortie de la Grande Salle, pièce portant bien son nom soit dit en passant, en même temps que tous ceux qui allaient devenir la nouvelle famille de la petite. Famille... Peut être pas tant que ça, en même temps.

Il était vrai que, lors de son départ en train, avant sa répartition même, Alicia aurait été ravie d'être envoyée dans une maison telle que Serpentard, du fait de son histoire, de celle des puissants sorciers qui en étaient sortis. Salazar Serpentard, Lord Voldemort... A 11 ans, Alicia ne pensait pas que les verts et argents avaient souffert autant de l'année ou le Lord Noir avait été à la tête du pays. Mais depuis que le Choixpeau l'avait envoyée dans cette maison, Aly avait l'impression que rien ne tournait rond autour d'elle. Peu d'applaudissements de la part de ceux de sa nouvelle maison, des regards soupçonneux des autres. La petite commençait juste à se rendre compte de la nouvelle image qui collait désormais à la maison des serpents: Collabos. Ou, en gros, ça donnait ça.

Cependant, l'enthousiasme de la fillette n'en était pas retombé pour autant. S'accrocher, et tout tourner en positif: se faire des amis, des alliés, rencontrer les "grands", se faire apprécier. Et cela ne devrait pas poser de problème!
C'est avec cette nouvelle idée qu'Alicia avait pénétré dans sa nouvelle salle commune. Décorée avec goût pour la fête, un feu brûlant dans la cheminée et des fausses fenêtres laissant passer une nuit magique, la pièce plu tout de suite à Aly. Tant mieux. Voilà qui était le premier bon point. Peut être l'avis des gens n'était pas si important, finalement. Il fallait juste se faire à l'ambiance de la maison.
Les premières années s'étaient vite dispersés dans la pièce, certains autour du feu, d'autres près du buffet, et les derniers s'approchant des plus grands, histoire de converser un peu. Ne sachant que choisir, la petite Owen prit un verre de jus de citrouille (pour la bièraubeurre on verrait plus tard) et chercha un siège des yeux. Ne trouvant rien à sa convenance, elle prit une option certes moins agréable, mais qui la ferait passer pour sociable: elle s'appuya sur un fauteuil occupé, et s'intéressa à la conversation que tenaient une fille qui semblait être de troisième année et un garçon qu'elle avait vu dans le groupe des premières années.
(James et Megan!)