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 Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98]
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  • Clarisse McBrien
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MessageSujet: Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98]   Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98] EmptyMar 1 Juin - 13:24:25

Mercredi matin.

Clarisse s'était levée assez tôt ce jour-là. Ne parvenant plus à trouver le sommeil, la jeune fille avait rejoint la salle d'eau sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller ses camarades. Pas qu'elle les apprécie au point de se soucier de leur confort, mais parce qu'au fond elle les enviait de dormir ainsi, sans préoccupation tandis qu'elle ne trouvait plus guère de repos. Elle sentait, comme tous ceux qui arrêtaient de se voiler la face, qu'une action de grande envergure verrait bientôt le jour. Et elle avait peur. Tellement peur. Pas pour elle, mais pour les autres, ceux qu'elle aimait. Quelle que soit l'issue de la guerre, elle savait qu'elle perdrait un être cher, et ça, c'était dur à accepter. Si Potter l'emportait contre le Lord, alors elle devrait dire adieu à Sayannel. Au mieux il serait en fuite et activement recherché, au pire... Au pire, elle préférait ne pas y penser. Pourtant elle savait bien ce qui attendrait les mangemorts. Le baiser du détraqueur, ni plus ni moins. La pire sentence qui puisse exister au monde. Même la chaise électrique avait l'air d'une rigolade en comparaison. Devant le miroir, elle était livide, se cramponnant au rebord de l'évier pour ne pas défaillir.

Et si le mage noir gagnait. Alors elle craindrait sans cesse pour la vie de ses proches: ses grands-parents dont l'un avait été auror et l'autre était toujours membre de l'Ordre du Phoenix, son petit frère, ses cousins... Elle ne leur disait pas et le montrait à de très rares occasions, mais elle les aimait de tout son cœur. Elle avait déjà perdu son père, elle ne supporterait pas de voir s'en aller un autre de ses proches. C'était bien trop dur. Les larmes à présent coulaient librement sur ses joues. Bien sûr, elle n'avait jamais vu à quoi ressemblait un affrontement entre mangemorts et partisans de Dumbledore, mais elle avait pu observer à loisirs les conséquences. Guérin avait été égorgé dans l'enceinte même du ministère, quant à Will, la vieille femme était à moitié aveugle et marchait avec difficulté. Et encore, elle avait eu de la chance de s'en sortir vivante et surtout de ne pas rester un légume étendu sur un lit d'hôpital pour le reste de ses jours.

Elle renifla discrètement et essuya ses joues d'un revers de manches de pyjama. Pleurnicher d'avance n'avait jamais été d'une utilité probante. Elle devait se ressaisir et activer ses neurones d'une façon plus constructive. Elle acheva de faire sa toilette et s'habilla rapidement avant de descendre dans la salle commune des aigles, déserte à cette heure-ci. Elle prit un livre pour patienter jusqu'à une heure un peu plus décente pour descendre déjeuner. Le livre de Forces du Mal justement. Il valait mieux avoir le ventre vide lorsqu'on entamait sa lecture, certains passages ayant un effet similaire au sortilège de videntrailles. Elle commença sa lecture au chapitre 10, qu'elle avait déjà survolé sans s'y arrêter. Ce bouquin était comme un poison. Comment pouvait-on être assez cruel et sadique pour utiliser de tels sortilèges? Mais surtout, qui pouvait avoir un esprit assez dérangé pour inventer pareilles armes? Clarisse était complètement dépassée par tout ça. Elle ne parvenait pas à imaginer quel genre de monstres avaient été ces gens. C'était bien plus terrifiant que toutes les histoires d'horreur qu'on racontait aux gamins avides de sensations fortes.

Pire: tous ces sortilèges étaient bels et bien réels.

Une heure plus tard, la rousse était toujours absorbée dans sa lecture alors que les premiers élèves émergeaient doucement de leur dortoirs. Personne ne sembla étonné de trouver cette fille étrange déjà debout et au travail. Ils étaient encore trop ensommeillés pour ça. C'était amusant de voir descendre les escaliers les uns à la suite des autres, à pas lents, encore perdus dans le souvenir de leurs rêves ou bien rêvant qu'ils ne s'étaient pas levés et pouvaient profiter de leur lit un moment encore. C'était aussi l'heure des première conversations, banales et peu exhaustives. Quelques mots de politesse échangés pour aider à se réveiller doucement. Mais les vrais bavardages commenceraient une quinzaines de minutes plus tard, dans la grande salle.

Dérangée par ces quelques passages, Clarisse referma son livre d'un coup et soupira. Lire ce genre d'atrocité nécessitait une bonne concentration et elle savait que le ballet des élèves ne faisait que commencer. D'ici quelques minutes, ils seraient bien plus nombreux et bruyants. Renonçant à son étude, elle rangea ses affaires dans sa fidèle sacoche et décida de descendre elle aussi. Avec un peu de chance, elle n'aurait pas l'appétit complètement coupé et pourrait avaler un œuf avec du bacon grillé. Elle se dirigea lentement vers la grande salle, qui comme elle s'y attendait, se remplissait progressivement. Il était encore tôt. L'Écossaise s'installa à l'écart de la poignée de Serdaigles déjà présent et se servit sans conviction. Le porridge lui parut fade, le bacon sans saveur et les œufs bien mous, quant au jus de citrouille, c'aurait pu être de l'eau, ça n'aurait pas fait de différence à ses yeux. L'adolescente se força tout de même à finir son assiette, sachant qu'elle avait besoin de s'alimenter correctement, même si l'envie l'avait désertée.

Il y a des matins avec et des matins sans.
C'était un matin sans.
Et il y en aurait de plus en plus...

Ayant achevé son repas, l'aiglonne se leva et quitta les lieux, hésitant sur la direction à prendre. N'ayant pas cours avant dix heures, elle avait encore du temps devant elle. Retourner en salle commune ne l'enchantait guère. Restait la bibliothèque. Sauf qu'aujourd'hui l'atmosphère confinée de ce lieu sacré ne lui disait rien. Elle avait besoin d'air, de se changer les idées. Instinctivement, elle passa la grande porte et sortit dans le parc. Il faisait gris dehors, mais pas particulièrement froid, comme si le ciel hésitait lui aussi. Pluie ou soleil? N'arrivant pas à trancher il avait opté pour un compromis en attendant que l'un l'emporte sur l'autre. Un peu comme dans la vie. Elle avait cru à cet équilibre précaire. Elle avait été tellement persuadée que si elle faisait profil bas il ne lui arriverait rien, comme elle avait espéré que tous ses proches s'en sortent quel que soit le vainqueur. Elle eut un rictus amer. Clarisse s'était simplement voilée la face. C'est ce match de Quidditch et la « discussion » avec Amycus Carrow qui lui avaient fait prendre conscience de son erreur de jugement.

Elle soupira et s'assit à même le sol sous un arbre noueux. La vie était mal faite, mais elle n'y pouvait rien. Alors elle s'adossa au tronc d'arbre, sortit sa baguette, un morceau de parchemin déjà couvert de quelques notes, de l'encre, une plume et une bobine de fil et s'entraîna à la métamorphose, essayant de maîtriser la transformation de son mieux, peut être en accentuant le mouvement de poignet, ou bien en étant plus vive. A chaque essai, elle prenait quelques notes pour tenter de s'améliorer et trouver le geste parfait, même si il faut bien l'avouer elle progressait lentement.

Travailler et se concentrer sur la métamorphose était un bon moyen de ne plus penser au futur hasardeux.


Dernière édition par Clarisse McBrien le Sam 31 Juil - 14:42:06, édité 1 fois
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  • Kilian Doyle
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MessageSujet: Re: Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98]   Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98] EmptyVen 11 Juin - 9:50:45

Kilian traversait l'année scolaire un peu comme un Zombie. Il se présentait aux cours et répondait aux questions qu'on lui posait, mais il ne se sentait pas vraiment concerné.
Il ne comprenait pas comment le merveilleux monde magique qu'il avait découvert en entrant à Poudlard avait pu tourner aussi mal.

C'était un tel gâchis... Il n'arrivait pas à croire que les choses aient pu si mal tourner et que rien ne semble pouvoir changer ça...

Kilian était las. Ses amis étaient une bouffée d'oxygène, mais il était difficile de se réunir et pour leur propre sécurité, ils évitaient.

Kilian se sentait seul, abandonné et étonnamment vulnérable.

Pourtant, les choses n'allaient pas si mal. Son père, sous la pression de son épouse et de sa fille, avait finalement accepté de reconnaître sa filiation ce qui avait ôté une épine non négligeable du pied du beau brun. Il s'était découvert une petite sœur ("demi", aurait précisé son insupportable demi frère), son statut de sang était enfin reconnu et il avait su rester éloigné des ennuis.

Pourtant, il lui manquait quelque chose..

Ce mercredi matin, Kilian était réveillé depuis l'aube, couché sur son lit, les yeux grands ouverts, perdu dans ses pensées comme il savait pourtant qu'il n'aurait pas dû. Les réflexions quelles qu'elles soient, étaient néfastes. Voilà ce qu'il avait retenu de son dernier entretien avec la milice pourpre. Ne pas penser évitait les ennuis. Mais le cinquième année n'y parvenait pas. C'était cliché, mais c'était on ne peut plus vrai : au moins, il était libre dans sa tête et il comptait bien le rester, même si cela était synonyme de problème.

Soupirant, Kilian finit par se lever et alla déjeuner dans la grande salle à cette heure-ci déserte. Il traîna longtemps à table, si bien que lorsqu'il regarda à nouveau autour de lui, la salle se remplissait à vue d'œil.

Soudain, le regard du garçon fut attiré par une chevelure flamboyante et il suivit McBrien du regard tandis qu'elle quittait la salle.

Kilian ressentait toujours une immense tristesse en la voyant. Elle avait l'air cassée, brisée, parfois il avait l'impression qu'elle était déjà dans un autre monde.

Il était affolant de voir à quel point elle avait maigrit, elle était pâle et parlait peu.

Il se souvenait pourtant d'elle. De la Clarisse d'avant. Ils n'avaient jamais vraiment fait connaissance et maintenant il le regrettait. Il aurait aimé connaître la Clarisse d'avant.

A défaut pourtant, il essayait de connaître la nouvelle version de cette jolie petite écossaise. Il aurait aimé comprendre ce qui lui était arrivé pour que ce petit oiseau se brise les ailes. Car c'était comme ça qu'il la voyait. Il savait pourtant qu'elle n'avait rien d'un innocent oisillon. Leur première rencontre le prouvait, elle pouvait être d'une férocité difficilement imaginable pour son gabarit.

Il se sentait idiot. Peut-être était-ce encore l'une de ses causes perdues dans lesquelles il s'était souvent jeté, mais il avait envie d'en apprendre plus sur elle, et surtout, il avait envie de la voir sourire. Un défi impossible à relever ? Sûrement, mais ça ne l'empêcherait pas d'essayer.

Se levant à son tour, le serpentard partit à sa suite. Il la vit de loin, s'installer sous un arbre avec sa baguette,

Il la rejoignit et s'épaula contre le tronc pour la regarder. Il voulu la saluer mais hésita devant sa concentration. Il la regarda quelques instants, se demanda quels mots choisir et lança finalement:


"Hey... salut Mc..Clarisse..."

Il s'était retenu de justesse de l'appeler par son nom de famille. S'ils faisaient ça entre garçon, il avait cru comprendre que ce n'était pas quelque chose que les filles appréciaient.

Il jeta un œil à son travail et grimaça:


"Je galère encore pas mal sur celle-là... je peux me joindre à toi ?"

Bon, ok, c'était minable comme approche, mais il était sincère et il faisait des efforts. Ce suffirait peut-être à contre-balancer la sainte horreur qu'il lui inspirait ?
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  • Clarisse McBrien
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MessageSujet: Re: Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98]   Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98] EmptyVen 11 Juin - 12:08:44

La métamorphose était une matière compliquée qui demandait beaucoup de concentration ainsi qu’une certaine agilité de l’esprit. Des capacités que par chance la rousse possédait. Mais malgré ces facilités qui lui permettaient souvent de réussir à peu près sans trop se fouler, Clarisse ne se contentait pas de ça. Elle voulait chaque transformation parfaite et travaillait donc avec acharnement après les cours. C’était aussi une façon de penser à autre chose, d’oublier l’espace d’un instant qu’autour tout n’est pas bleu. Ça avait certains avantages mais aussi quelques inconvénients, comme le fait d’être tellement concentrée sur ses essais pour ne pas remarquer une présence étrangère. Pourtant elle aurait du entendre le bruit des pas dans l’herbe, le ronronnement régulier d’une autre respiration ou encore le craquement du bois près de du chêne lorsque l’intrus s’y appuya. Elle ne sentit pas le poids d’un regard rivé sur sa nuque. Au lieu de ça, la Serdaigle continua inconsciente de cette présence non désirée.

"Hey... salut Mc..Clarisse..."

La bleue et bronze sursauta légèrement et suspendit son geste, tenant de la main droite sa plume à mi-chemin entre l’encrier et le parchemin tandis qu’elle resserrait instinctivement sa main gauche sur sa baguette. Elle ne vit pas l’encre tomber goutte à goutte et souiller ses précieuses notes, trop surprise de n’avoir pas sentit que quelqu’un d’autre était là. Lentement elle se retourna pour voir le visage de son interlocuteur, mais ce n’était que pour chercher confirmation de son identité : elle avait reconnu sa voix et savait déjà qui se tenait derrière elle. Clarisse ne fut donc pas surprise lorsque ses yeux se posèrent sur la silhouette de Kilian Doyle, élève de son année à Serpentard.Pourtant, elle haussa un sourcil interrogateur. Il faut dire qu’après leur petite conversation le soir du bal de Noël, elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui ré adresse la parole. Elle s’était montrée ce soir-là assez ferme pour lui faire passer l’envie de l’approcher jusqu’à la fin de ses jours. Du moins le pensait-elle.

« Bonjour. » Répondit-elle poliment quoi que du ton neutre qu’elle affectionnait tant.

Si le vert et argent se tenait devant elle, il avait probablement une bonne raison. Elle pensa un instant qu’il avait été envoyé par l’un des deux affreux. Elle n’aurait guère été surprise d’être conviée à une séance de massage gratuite bien qu’obligatoire et imprévue, par Carrow crapaud. D’après ce qu’elle avait compris, il n’était pas prêt d’oublier cette histoire de cognard, et s’il voulait se venger plus encore il lui était facile de trouver un prétexte vaseux pour la convoquer. Comme on dit, quand on n’aime plus son chien on l’accuse de la rage. Autre hypothèse viable, le garçon était envoyé par la Milice Pourpre ou leur très chère préfète en chef la bien nommée Pénombre Craft qui semblait elle aussi ne pas porter Clarisse dans son cœur. Allez savoir pourquoi. Aussi fut-elle très étonnée lorsque l’adolescent reprit la parole.

"Je galère encore pas mal sur celle-là... je peux me joindre à toi ?"

Une autre fois, l’aiglonne lui aurait dit d’aller se faire voir, que sa petite vie minable ne l’intéressait pas le moins du monde et que s’il n’y arrivait pas ce n’était pas son problème. Elle lui aurait rappelé qu’elle ne voulait rien avoir à faire avec lui ou avec qui que ce soit. Oui, une autre fois, elle aurait préféré rester seule et continuer à s’entraîner jusqu’à l’heure de son premier cours. Une autre fois, mais pas ce jour-là. Bien sûr ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle avait envie de devenir amie avec lui. Mais peut être qu’ils pouvaient simplement partager ce moment. Peut-être qu’il apporterait des réponses à ses questions sans le savoir. Et puis ça n’engageait à rien. Elle le regarda un instant, plantant son regard dans le sien comme pour essayer de juger ses intentions. Une autre fois, elle l’aurait renvoyé d’un ton sec, mais même si à cet instant elle agissait différemment, elle ne pouvait empêcher la méfiance de la gagner. Prudence est mère de sûreté dit-on. En ces temps sombres, il aurait été mal venu d’en manquer. Après quelques secondes, elle rompit le contact et se détourna.

« Je t’en prie, installe-toi. »

Elle désigna la place à côté d’elle et se poussa un peu pour que le jeune homme puisse s’adosser au tronc d’arbre comme elle, sans pour autant empiéter sur son espace vital. Clarisse restait Clarisse. Il ne fallait pas l’approcher de trop près sous peine de déclencher une réaction un peu violente. Elle espérait que Doyle se souviendrait de ce conseil et reporta son attention sur ses affaires. L’Ecossaise grimaça en voyant son parchemin maculé de petites tâches d’encre rondes. Elle posa sa plume en prenant garde de ne pas empirer les choses mais sa manche trempa dans l’encrier. Elle soupira et pointa successivement sa baguette sur le parchemin et le vêtement afin de leur rendre un aspect plus digne. La chose faite, elle fit léviter la bobine de fil pour l’amener devant Kilian et s’amusa à lui faire faire quelques figures.

« La métamorphose est difficile c’est vrai. Mais si tu dois te convaincre que tu peux le faire. Après tout, c’est toi le sorcier. Tu es plus fort qu’une bobine de fil, non ? Alors tu peux la convaincre de se plier à ta volonté. C’est quelque chose qui demande beaucoup de concentration. C’est un peu comme les charmeurs de serpents. Là tu arriveras à obtenir un résultat, ce qui sera bien. Ce que j’essaie de faire moi, c’est obtenir quelque chose de parfait. Ça demande quelques ajustements dans le geste et l’intonation. Cette partie là est spécifique à chacun d’entre nous. Je ne peux pas te donner de solution miracle. » Elle s’interrompit. « Si c’est ce que tu es venu chercher, tu risques d’être déçu. Mais je peux t’aider à la trouver. »

Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, la jeune fille ne se prenait pas pour ce qu’elle n’était pas et ne s’accordait pas une trop grande valeur. Elle n’avait pas essayé de faire la leçon à Kilian dans un grand discours. Simplement elle pensait répondre à son attente et le silence la gênait un peu. Et puis elle aimait la métamorphose, et ça se voyait lorsqu’elle en parlait. Une petite lueur éclairait soudain son regard alors que rien d’autre sur son visage ne trahissait ses émotions. La bobine de fil se posa en douceur dans la main du Serpentard et fut remplacée quelques secondes plus tard par un beau ver à soie puis de nouveau par un grand papillon bleu en tissu. Clarisse agita sa baguette et le petit animal se mit à voleter devant eux. Ça n’avait pas grand-chose à voir avec ce qu’elle faisait avant l’arrivée du garçon mais c’était sa métamorphose préférée.

« C’est une question de volonté. Comme pour tout dans la vie. »

Elle regarda le papillon s’agiter quelques instants encore avant de le métamorphoser de nouveau en une bobine de fil inerte qui retomba dans la main de Kilian. La démonstration était terminée. Elle secoua la tête pour chasser une mèche de cheveux rebelle de devant ses yeux et sortit une autre bobine de son sac.

« A toi de jouer. »
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  • Kilian Doyle
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MessageSujet: Re: Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98]   Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98] EmptyMar 6 Juil - 14:33:10

Kilian s'était attendu à moitié à ce que la jolie serdaigle l'envoit balader mais elle n'en fit rien, se déplaçant légèrement pour lui permettre de s'installer. Il s'assit lui aussi au pied de l'arbre, assez près pour partager une activité mais suffisemment loin pour qu'elle ne se sente pas menacée.

Il avait toujours l'impression d'avoir affaire à un animal sauvage et, inconsciemment, il adoptait le comportement qu'il aurait eu si cela avait été le cas. Il parlait d'une voix douce, presque un chuchotement et évitait de s'approcher trop près trop vite ou de faire des mouvements brusque. Quelque part, il avait l'impression de tenter de l'apprivoiser.

Cette idée le fit sourire et il se concentra sur les propos de la jeune fille, surpris qu'elle prenne si à coeur la demande d'aide qu'il lui avait fait.

Alors qu'elle faisait virveloter la bobine sous ses yeux, elle lui expliqua qu'il devait être le maître, qu'il était un sorcier et que l'objet qu'il tentait de maîtriser ne pouvait pas lui résister. Il n'avait jamais imaginé cela ainsi, un rapport de force avec la matière. Jusqu'ici, il s'était contenté de répéter les exercices du professeur de Metamorphose, mouvement et intonation compris, mais il n'avait jamais tenté de réellement soumettre l'objet à sa volonté. Cette approche nouvelle l'inspirait.

Il acquiesça, concentré, lorsqu'elle lui expliqua que pour sa part, elle cherchait la perfection, améliorant son sortilège dans d'infinis détails de mouvement et de voix. Elle ajouta qu'il n'y avait pas de formule miracle et qu'il serait déçu si c'était ce qu'il était venu chercher. Il secoua la tête, sans préciser qu'il était avant tout venu chercher sa compagnie:


"Je sais qu'il me faudra travailler. Je cherche surtout des conseils et l'occasion de pratiquer."

Comme pour lui démontrer ce qu'elle avait dit plus tôt, elle executa une magnifique métamorphose au creux de la main du vert et argent. Le petit papillon bleu. C'était vraiment très beau. Kilian, finit par détourner son regard du tissu bleu pour observer la serdaigle. Son visage restait fermé, mais il lui semblait pourtant y deviner une étincelle. Elle aimait ce qu'elle faisait.

Elle lui assura que cétait une question de volonté, comme tout dans la vie, et il se demanda ce qui lui faisait dire ça. Pour sa part, il n'avait pas eu l'impression que sa volonté avait suffit à améliorer les choses. Le temps, et une bonne dose de chance, voilà plutôt ce à quoi il pensait devoir sa relative tranquilité du moment.

Le papillon disparu, retrouvant sa forme d'origine avant de retomber dans la main du Serpentard. De son côté, Clarisse sortit une autre bobine et l'invita à essayer.

Kilian acquiesça et sortit sa baguette, incertain. Il connaissait la formule, il connaissait le mouvement, et pourtant, jusque là, invariablement, sa métamorphose ne fonctionnait qu'à moitié. Essayant de se concentrer sur les paroles de la Serdaigle, il débuta l'exercice, avec un résultat toujours mitigé.

Au bout d'une demi douzaine de tentative, il ferma les yeux et inspira profondément. Lorsqu'il les rouvrit, il croisa le regard de la rouquine:


"Je suis le maître de la bobine, hein ?"

Il avait voulu dire ça sur le ton de la plaisanterie, mais il se sentait ridicule de ne pas y parvenir. Inspirant encore une fois, il refit un essai. Lorsque la bobine arriva à la moitié de sa transformation, là ou elle s'arrêtait habituellement, Kilian se concentra, se crispant autour de sa baguette alors qu'il ordonnait mentalement à l'objet de se soumettre, de lui obéir, d'accepter sa nouvelle forme. Cette tentative fut fructueuse. Le résultat n'était pas parfait, mais nettement plus réussi que tout ce qu'il avait pu faire jusque là.

Un sourire incrédule se dessina sur ses lèvres et il releva les yeux vers Clarisse:


"Je pense que je vais mettre une croix dans mon agenda !"

Il se mit à rire, sincèrement heureux d'avoir obtenu cette petite victoire. Il aurait aimé voir la tête de McGonagall si elle apprenait que l'écossaise avait réussi là ou elle échouait depuis le début de l'année . Peut-être avait-il simplement fallu une autre motivation au serpent.

Il inversa le sort sans problème, et tenta de recommencer. Maintenant qu'il avait capté le truc, il allait imiter la serdaigle, et tenter de s'améliorer, même si pour sa part, il ne chercherait pas la perfection. Son domaine à lui, c'était les forces du mal et les potions, pas la métamorphose. Arriver à ce résultat était déjà une victoire considérable.


"Merci." Dit-il simplement, toujours concentré sur l'exercice qu'il répétait. "Je te suis redevable, ça fait trois mois que je bute dessus ! Je n'avais jamais vu la métamorphose sous cet angle..."

Et quelque part, il comprenait pourquoi cela lui plaisait tant.



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  • Clarisse McBrien
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MessageSujet: Re: Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98]   Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98] EmptyJeu 15 Juil - 19:19:36

"Je sais qu'il me faudra travailler. Je cherche surtout des conseils et l'occasion de pratiquer."

La rousse hocha la tête et tenta de reprendre l'exercice là où elle l'avait laissé. Elle jeta un coup d'œil à ses notes pour vérifier ses progrès, bien maigres il faut l'avouer. Quelque chose clochait dans le geste et Clarisse avait du mal à trouver quoi exactement. Bien sûr elle parvenait à changer la bobine de fil, mais ce n'était pas suffisant pour elle. Elle voulait mieux, elle voulait la perfection comme elle venait de le dire à Kilian. Plus facile à dire qu'à faire. Comme beaucoup de choses. La Serdaigle fit donc un nouvel essai et fronça les sourcils devant le piteux résultat qu'elle obtint. Ce n'était pas ça du tout et il lui sembla avoir régressé. Le geste n'allait pas et elle ne savait plus vraiment de quelle façon l'améliorer. Elle appuya son front sur sa main gauche tout en réfléchissant. Elle ferma les yeux et soupira discrètement. Elle allait devoir tout reprendre au calme depuis le début. Avec Kilian qui s'acharnait à côté d'elle, il fallait bien avouer qu'elle avait tendance à regarder du coin de l'œil ce que le garçon faisait au lieu de se concentrer sur son propre travail.

"Je suis le maître de la bobine, hein ?"

La voix du Serpentard tira l'Écossaise de ses pensées. Intriguée, elle se redressa et cala son dos contre le tronc d'arbre tandis qu'elle dépliait ses jambes et les étendait devant elle. A force de rester assise en tailleur, elle commençait à avoir un peu mal aux articulations. Kilian quant à lui semblait désespérer de ne jamais parvenir à un résultat concluant. Il refit pourtant une énième tentative, les traits tendus à force de concentration. Lentement, la bobine amorça sa transformation et à mesure qu'elle changeait de forme, Clarisse pouvait voir le jeune homme se crisper davantage. Elle devina que si ça ne fonctionnait pas cette fois, il était à deux doigts d'abandonner et pourtant, ce n'était pas faute d'avoir essayé à ce qui lui semblait. Contre toute attente, la bobine se plia bien sagement à la volonté du sorcier et fut bientôt remplacée par un autre objet. Kilian se tourna vers elle, l'air complètement abasourdi, comme s'il se demandait si c'était vraiment lui qui avait fait ça.

"Je pense que je vais mettre une croix dans mon agenda !"

Il se mit à rire et la bleue et bronze se surprit à sourire de cette victoire. Ça devait être contagieux comme maladie d'être heureux. Pour une fois, elle se laissa contaminer, elle qui d'ordinaire se protégeait de tout. Enfin modérément quand même, ça restait Clarisse. Finalement, elle n'était pas mécontente d'avoir fait un peu de place au cinquième année. Ce n'était pas si mal que ça de partager un moment avec lui. En tous cas, c'était nettement mieux que la première fois sur la tour d'astronomie.

"Merci. Je te suis redevable, ça fait trois mois que je bute dessus ! Je n'avais jamais vu la métamorphose sous cet angle..."

« De rien. Mais je n'y suis pour rien. C'est toi qui as réussi, je n'ai fais que t'aiguiller. Parfois, on est réduit à une seule vision des choses, ce qu'on a compris de ce qu'une personne nous a dit et ça nous bloque. Il faut … prendre en considération d'autres points de vues pour trouver ce qui nous va le mieux. »

Et ce n'était pas valable seulement pour la métamorphose. Ça s'appliquait aussi dans la vraie vie. Si l'on entendait toujours le même refrain, c'est une vision unilatérale du monde que l'on obtient. Pourquoi les sang-purs pensaient-ils être supérieurs aux autres? Tout simplement parce que dans l'histoire si l'on remonte loin, ils avaient plus facilement accès à l'éducation, leurs parents leur apprenant ce qu'ils savaient tandis que les nés-moldus étaient considérés comme des monstres, pourchassés et parfois exécutés car « possédés » par le diable, ils devaient se cacher. Les sang-purs avaient un avantage considérable et étaient de ce fait plus puissant parce qu'il avaient accès à la connaissance. Et cette idée de supériorité s'était transmise de génération en génération sans que les sorciers ne prennent la peine de considérer l'avènement de la culture pour tous. Au fond ça les arrangeait bien aussi de dire qu'ils valaient mieux que les autres. Les jeunes quant à eux ne pouvaient qu'adhérer à ce courant de pensée puisqu'ils l'entendaient en Let-motive depuis leur naissance. C'était un peu le même système que pour les jeunesses hitlériennes. Les enfants sont facilement malléables et si personne ne leur montre le monde autrement alors c'est fichu. Enfin, ainsi va la vie.

Clarisse avait quelque peu tendance à s'égarer, et pour revenir au sujet...


« Je ne te cacherai pas que je n'ai pas vraiment de mérite pour la métamorphose, c'est en quelque sorte un truc de famille. Ce qui ne m'empêche pas d'être tout à fait désolante dès qu'on parle d'une matière plus... disons une matière ou l'utilisation de la baguette n'est pas primordiale. Si personne a ce jour n'a été tué en botanique ou en soin aux créatures magiques, ça relève de l'exploit. »

Elle grimaça rien qu'en repensant à tous les petits « accidents » qui s'étaient produits dans ces deux matières et au nombre de fois ou ce n'était vraiment pas passé loin. Si elle avait été moins vigilante, la Serdaigle aurait probablement perdu un bras ou une jambe depuis fort longtemps. Enfin elle avait bien fini à l'infirmerie quelques fois, mais heureusement ça n'avait jamais été pour un motif grave. Au moins ne s'était-elle jamais rendue aussi ridicule que ce Poufsouffle qui avait prit peur au début de l'année au point de tomber dans les pommes. Et puis elle essayait toujours de rattraper ses notes avec la théorie largement plus abordable et surtout moins dangereuse. Quoique, quand on voyait la tête de certains livres comme Le Monstrueux livre des Monstres, il y avait de quoi se poser des questions.

« Je suis maladroite de nature, alors ça n'aide pas. J'aime penser que l'année prochaine je pourrais abandonner ces deux cours... »

Oui, si l'école était toujours ouverte aux enfants ayant une ascendance moldue, et si elle n'était pas détruite d'ici là. Dans un cas comme dans l'autre, rien n'était encore fait et pourtant, la rousse voulait y croire. Parce que Poudlard avait été pour elle une deuxième maison, un endroit où enfin on l'avait regardée comme une petite fille normale, où elle avait pu poser des questions sur toutes ces choses qui l'intriguaient tant sans s'entendre répondre « tu verras quand tu seras plus grande ». Même si aux mains des mangemorts l'école n'était plus que l'ombre d'elle même, Poudlard restait Poudlard aux yeux de la jeune fille.
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  • Kilian Doyle
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MessageSujet: Re: Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98]   Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98] EmptyJeu 30 Sep - 9:36:59

Alors que le brun désespérait de réussir sa métamorphose, il se rendit compte qu'il déconcentrait sa camarade et se sentit un peu coupable.
Redoublant d'effort, il parvint finalement à transformer sa bobine. Incrédule, il se mit à rire et regarda avec satisfaction la serdaigle sourire. Il n'y avait pas à dire, cela lui allait drôlement bien...

Content de lui, il la remercia, lui avouant qu'il lui était redevable mais la rouquine préféra ne pas s'attribuer le mérite de cette réussite. Elle lui expliqua qu'il fallait souvent un deuxième point de vu pour mieux appréhender les choses et il était d'accord. Avec l'âge venait la maturité, et si on ne pouvait pas encore dire que Kilian Doyle était un sage, au moins pouvait-on remarquer qu'il avait grandit, dans tous les sens du terme. Physiquement, à bientôt 16 ans, c'était un jeune homme au corps harmonieux, au sourire enjôleur et aux yeux pétillants. Il était plaisant à regarder mais ne s'en vantait pas. Ayant toujours la blague facile, Kilian était plus sociable que jamais et rencontrait un succès qu'il n'avait jamais espéré. Ses soucis filiaux étant en partie réglés, il se sentait moins sous pression, plus ouvert et plus serein qu'il ne l'avait jamais été. Le nouveau Kilian était moins sujet à la colère, il essayait d'éviter les conflits, de régler ses problèmes, de travailler pour obtenir ce qu'il voulait. Lorsqu'il se regardait dans la glace le matin, il n'avait plus honte de lui-même. Il aimait ce qu'il voyait, ce jeune homme qui devenait adulte.

Clarisse reprit la parole et Kilian constata avec surprise qu'elle parlait d'elle. Pour une fois, elle se dévoilait un peu, racontant que ce don pour la métamorphose était de famille. Il sourit lorsqu'elle évoqua ses maladresses dans d'autres domaines et acquiesça malicieusement :


"Oui, je me souviens, j'ai assisté à certaines de tes mésaventures. Mais rassure-toi, j'ai vu bien pire ! Moi c'est plutôt l'inverse, je suis plus à l'aise avec les matières où il n'est pas question de baguette. Ça doit être les restes de mon éducation moldue ! Mais je me soigne ! " Assura-t-il en lui montrant sa baguette et sa métamorphose réussie.

Elle avoua être maladroite et qu'elle espérait arrêter ces deux matières l'année suivante:


"Ha oui ? Tu me diras, ce ne sont pas les plus utiles, selon la formation que tu veux faire par la suite. Tu as déjà une idée de ce que tu aimerais faire après Poudlard ?"


En attendant sa réponse, il essaya de redonner sa forme originale à l'ancienne bobine et il ne lui fallut que trois essais pour y parvenir, ce qui le rendit bêtement fier. Il leva les yeux vers Clarisse et lui sourit, se concentrant sur ce qu'elle disait. Il était content de cette rencontre. Il était bien là et cela lui faisait plaisir de discuter de tout et de rien avec la mystérieuse aiglonne. Pour une fois, il n'avait pas l'impression de sincèrement lui casser les pieds mais il marchait quand même sur des œufs pour ne pas la froisser. Il voulait revoir son sourire si discret, et s'il fallait qu'il soit doux comme un agneau pour ça, il le ferait. Il essaierait du moins...



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  • Clarisse McBrien
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MessageSujet: Re: Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98]   Le ciel est gris. [PV Kilian] [97/98] EmptyVen 1 Oct - 14:51:27

Le jeune Doyle lui avoua avoir été témoin de ses maladresses et lui confia que de son côté, c'était plutôt l'inverse. Il avait des facilités dans les matières qui ne nécessitaient pas l'usage de la baguette. La jeune fille ne rougit pas contrairement à ce que l'on aurait pu penser. Clarisse avait compris que ce trait de caractère pour désagréable qu'il soit n'en faisait pas moins parti intégrante de sa personnalité et que bon gré mal gré elle devrait faire avec tout au long de sa vie. Elle avait mis du temps à accepter cet état de faits, se maudissant à chaque fois qu'elle trébuchait, glissait ou dérapait malencontreusement, puis s'était aperçue que ça n'y changeait rien et qu'il n'y avait pas grand chose à faire contre ça, si n'est rester constamment sur ses gardes. Vigilance constante comme disait si bien Maugrey!

« Tu as déjà une idée de ce que tu aimerais faire après Poudlard? »

« Je ne sais pas.»

La question jeta un froid et la Serdaigle se rembrunit. Après Poudlard... cela semblait terriblement loin, presque inaccessible. Même sans prendre en compte la guerre, avant que le mage noir ne revienne, Clarisse n'avait jamais réfléchis sérieusement à la question. Elle savait depuis toute petite qu'elle irait à Poudlard. Mais ensuite... c'était autre chose. Elle était si bien au château qu'elle ne voyait pas le temps passer. Pourtant, il lui faudrait probablement choisir une voie, s'orienter vers une branche ou une autre et le moment venu se chercher du travail. Quel genre? Elle l'ignorait. La rousse se voyait assez mal cloîtrée dans un bureau à longueur de journée ou en relation directe avec le publique. A part ça... elle était bien incapable d'en dire plus. Et puis il la guerre avait commencé et ses certitudes avaient volées en éclat. Serait-elle encore là demain? Pourrait-elle seulement terminer sa scolarité au château? Rien n'était moins sûr, que ce soit parce qu'ils auraient tout détruit ou plus simplement parce qu'ils l'auraient eu, elle.

D'un autre côté, il y avait Sayannel. Après l'avoir rencontré, Clarisse s'était parfois imaginée devenir son apprentie comme elle savait que cela se faisait encore. Cet homme qu'elle admirait plus que personne était un puits sans fond de connaissances et elle aurait adoré qu'il en partage quelques unes avec elle. Mais ce n'étaient que des rêves. Il était mangemort. Cette phrase de trois mots en disait plus long que n'importe quel discours. Cela signifiait que si le Lord restait au pouvoir il ne serait pas autorisé à former une simple sang mêlé comme elle. Au mieux parviendrait-il à lui accorder la vie sauve... Et si par chance Potter sortait vainqueur de ce conflit, alors la tête du viking serai de nouveau mise à prix. Une impasse, voilà ce que c'était.


« Je ne sais pas. »

Clarisse venait de sortir de son mutisme après quelques longues minutes de silence et elle répéta les mêmes paroles que précédemment. Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas vu son camarade continuer à s'entraîner comme si tout allait bien.
La peur qu'elle avait cherchée à fuir était revenue au galop. C'est un regard douloureux qu'elle posa sur lui.


« Crois-tu seulement que nous ayons un avenir Kilian? » Sa voix était dure.

Bien sûr, s'ils avaient de la chance ils survivraient au moins pour un temps. Et après? La société serait à jamais marquée par la période noire qu'ils étaient en train de vivre, qu'elle dure cinq ou cinquante ans. Chacun d'entre eux porterait une cicatrice qui ne se refermerait jamais vraiment et ce jusqu'à la fin. Les générations suivantes aussi seraient touchées et quand on regardait bien, c'est exactement ce qui se produisait à chaque fois. Parce qu'il ne fallait pas croire que l'histoire s'arrêterait là. Quel que soit le vainqueur de cette manche, la partie adverse contre-attaquerait tôt ou tard et l'emporterait. C'était chacun son tour. Le monde n'avait pas encore connu assez de tragédies pour que les humains cessent de s'entre-tuer pour des motifs plus ou moins valables. La vérité c'est que l'humain aime la guerre, le sang et les larmes. Sans combat, pas de héros. Sans héros pas de triomphe ni de gloire. Hors c'est précisément ça que recherche l'être humain. La gloire, le pouvoir et la reconnaissance. Les motifs après, c'était laissé au goût de chacun et puisqu'il fallait forcément un camp de « gentils » alors il fallait un camp de « méchants » et inversement. En somme une histoire sans fin....

La jeune fille détourna les yeux et fixa son regard droit devant elle.


« Quel que soit le vainqueur, nous aurons tous perdu. Qui peut prétendre aujourd'hui-même n'avoir pas eu à subir les conséquences de ce conflit? Personne. De près ou de loin nous avons tous été touchés. Et ce n'est pas terminé. Lorsque l'un ou l'autre parti assoira sa domination, le monde que nous avons connu jusqu'à maintenant n'existera plus parce que nous aurons tous changé. Qui peut prévoir si Poudlard sera toujours là l'an prochain? Qui peut dire si l'UMA existera encore dans trois ans et ce qu'on y enseignera? Est-ce qu'on sera seulement encore en vie pour le savoir... »

Elle s'interrompit un instant. Sa voix n'avait pas flanché, elle était toujours aussi posée et sans émotion. Grâce à l'entrainement. Et pourtant Clarisse avait envie de pleurer sur la misère de son époque. Elle n'avait jamais été bien courageuse et la peur qui la tenaillait depuis quelques temps lui donnait envie de disparaître loin, très loin. En dernier recourt, elle le ferait, la fuite n'avait rien de déshonorant à ses yeux. Sa vie si minable soit-elle avait plus de valeur que ce que pouvaient bien penser les autres. Mais en dernier recourt seulement. Elle ne pouvait pas abandonner sa famille, elle s'inquiétait bien trop pour eux et redoutait plus que tout de lire un beau matin dans la gazette qu'un certain cottage Écossais avait été retrouvé en proie aux flammes avec la marque des Ténèbres flottant fièrement au-dessus des décombres. La guerre lui avait déjà arraché son père, elle ne supporterait pas de perdre quelqu'un d'autre.

Mais se battre? Contre qui, contre quoi? Pouvait-on vraiment classer les sorciers dans les deux camps? Ceux qui portaient la marque des Ténèbres et ceux qui, longtemps menés par Dumbledore, soutenaient Harry Potter dans sa quête morbide. La jeune fille n'était pas aussi manichéenne que ça. Les bons et les mauvais ça n'existait que dans les histoires pour enfants. Dans la vraie vie, il aurait fallu juger chacun indépendamment des autres, avec justice. Et ça, malheureusement, seul Merlin le pourrait au moment du passage dans l'au-delà. Les Hommes n'avaient jamais appris ce qu'est le pardon, ils ne pourraient pas être impartiaux. Ils enverraient les assassins du camp adverse en enfer, et que feraient-ils des leurs? Ils les érigeraient en héros. A croire que la vie n'avait pas la même valeur selon qu'elle appartenait à l'un ou l'autre. Dans une certaine mesure, c'était vrai. La vie de Sayannel comptait bien plus que celle de ses victimes. Parce que Lui elle le connaissait, parce que Lui, elle l'aimait...


« Moi, je ne sais pas... »
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