|  Sujet: Faites ce que je dis, pas ce que je fais [PV Elanor][Fini] ![Faites ce que je dis, pas ce que je fais [PV Elanor][Fini] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Sam 6 Fév - 23:37:57 | |
| Pour une fois, la porte de l'appartement du juriste ne s'ouvrit pas à une heure indue. Le jeune homme laissa tomber la cravate et déboutonna les premiers boutons de sa chemise. Il ne ressortirait pas ce soir. Il n'y avait nulle mondanité au programme et même ses amantes étaient aux abonnées absentes. Lawrence devait-il en prendre une de plus?
La brun poussa un soupir et un sourire ironique se traça sur son visage, comme s'il avait le temps de batifoler ou de s'amuser. Comme s'il avait réellement envie d'être avec quelqu'un. Mme Abramson lui avait gentiment dit qu'il devenait un fantôme, lors de la dernière soirée à laquelle il avait participé. Le juriste avait répondu sur le ton de l'humour que la mort n'était pas une assez bonne excuse et qu'il craignait trop la colère de la maîtresse de la demeure. La dame avait masqué un rire délicat et le cadet des Hawkesworth s'était mêlé au reste des convives, son interlocutrice devait accueillir les autres invités. Le directeur était de moins en moins présent en société et son poste actuel était une bonne excuse, qui passait encore mieux avec un brin d'esprit. Il était pour l'instant trop fragile pour côtoyer ses semblables autant que l'exigeait la bienséance, mais ça personne ne le saurait.
Le directeur leva sa baguette pour placer sa veste et sa cravate sur le dossier de la chaise la plus proche. Il rangerait plus tard. Le jeune homme se dirigea vers la cuisine, pour manger un morceau et mit un nez dans la réserve. Il tomba sur quelques parts bien préparées et conservées...
P*** d'habitude. Le brun préparait toujours une portion supplémentaire pour Lacey. Son aîné venait généralement piquer des repas dans son frigo à la fin du mois et Lawrence avait cuisiné sa part. L'auror ne viendrait pas ce mois-ci, tout comme celui d'avant ou d'encore avant. Lawrence le savait parfaitement. Le châtain l'évitait depuis leur entrevu dans le bureau. Il avait lui-même brisé cette manie. P*** d'habitude.
Le cadet prit les plats et les jeta à la poubelle. L'homme avait horreur du gâchis, mais il n'avait plus faim. Le directeur s'affala dans son canapé, la tête en arrière, les yeux fixés vers le plafond. Il ne le regardait pas vraiment. Le brun n'était de toute manière pas en état de voir grand-chose, ses pensées étaient bien loin de cette pièce.
Combien de temps durerait encore cette fuite? Son frère attendait-il qu'il vienne le chercher? Comment parler à l'inconnu partiel qu'était devenu son aîné? Un bourreau pouvait-il allait chercher sa victime sans lui faire plus de mal? N'allait-il pas commettre une nouvelle maladresse qui éloignerait davantage Lacey? … Du moins si cela était encore possible.
Lawrence posa une main sur son visage, cachant la moitié de celui-ci. Il n'aurait jamais dû laissé son frère entrer. Le cerveau savait toujours quoi faire, il n'y avait que le cœur pour vous embrouiller. Il n'y avait que les proches pour vous perdre et vous blesser.
Il devait se ressaisir. Le cadet Hawkesworth ne devait pas tomber plus profond. Le jeune homme alluma la radio et sortit un verre ainsi qu'une bouteille de whisky. Écouter un bon morceau de jazz tout en buvant de ce liquide ambré était un de ses petits plaisirs, qu'il s'accordait souvent lorsqu'il souhaitait se détendre ou ne penser à rien.
Les premières notes de musique se glissèrent jusqu'à ses tympans, tandis que ses papilles savouraient l'alcool. Ses sens étaient dociles et le jeune homme ne pensa à rien pendant quelques secondes, mais cette paix fut de courte durée. Son cerveau ne semblait pas vouloir changer d'idées.
Un bruit sec le sorti subitement de ses sombres réflexions. Une personne toquait à la porte. Le directeur fronça les sourcils en se demandant qui cela pouvait bien être. Personne n'était attendu ce soir. Il posa son verre sur le dessous prévu à cet effet, de quelques coups de baguette il éteignit sa radio, rangea la veste et la cravate qui traînaient. En parallèle, il remonta jusqu'à la porte et son autre main se chargea de refermer les boutons ouverts. Certes il était dérangé à l'improviste, mais ce n'était pas une raison pour se montrer débraillé.
Lawrence regarda à travers l'œillade pour voir qui était l'invité surprise. Elanor? Il se demanda bien ce que la jeune femme pouvait bien lui vouloir tout d'un coup. Elle avait beau être la copine de son frère, les deux individus ne se connaissaient pas particulièrement. Ils n'avaient à leur actif que quelques maigres conversations, assez anodines. Le jeune homme ouvrit la porte avec un visage accueillant.
« Bonsoir Elanor. Je suppose que tu souhaites entrer? »
Le brun laissa suffisamment de place pour que l'étudiante puisse pénétrer à l'intérieur. Si la demoiselle montait jusqu'à cet étage, ça ne devait pas être pour une discussion de pallier. La raison devait être assez grave et sans doute valait-il mieux être à l'abri des oreilles indiscrètes.
« Le salon est sur ta gauche et j'espère que tu m'excuseras pour le désordre. Souhaites-tu boire quelque chose? »
Lawrence referma la porte et resta derrière la sorcière. Il n'avait pas de raison pour que ce ne soit pas Elanor ou qu'elle cherche à lui faire du mal. Le juriste avait juste pour habitude de ne pas avoir les gens dans le dos quand il était seul avec eux, c'était bien trop dangereux...surtout en ce moment. |
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- Elanor Levika
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Pensine
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| | Sujet: Re: Faites ce que je dis, pas ce que je fais [PV Elanor][Fini] Ven 21 Mai - 20:38:10 | |
| La jeune étudiante descendit à vive allure les marches de l’UMA, tenant fermement son sac remplit de bouquins contre son épaule. Depuis qu’elle avait emménagé avec Faith à Londres, l’étudiante prenait ce chemin tous les jours puisqu’elle ne logeait plus dans le campus de l’Université. Elle avait regretté au début de quitter ses colocataires, les fêtes improvisées jusqu’au petit matin, les bruits suspects au milieu de la nuit et surtout de se lever dix minutes avant que les cours ne commencent. Finalement l’idée n’avait pas été si mauvaise, et surtout elle avait été prise au bon moment. Elanor n’avait plus du tout l’esprit à faire la fête, à participer aux événements, le bizutage lui avait bien montré à quel point ça l’a dépassait complètement. Jamais encore elle n’avait sentie peser sur elle le poids de son passé et de sa vie d’une manière plus générale. Comment pouvait-elle dans ces conditions continuer de faire la fête, d’aller aux réunions du BDE ? C’était insensé et irréel. Il y avait des choses tellement plus importantes qui se tramaient dans le monde, des événements si dramatiques, et pour la première fois elle se sentait la nécessité d’agir.
Les mesures que Rémus avait prises quant aux missions que l’étudiante avait l’autorisation de faire commençaient un peu à lui peser même si grâce à Lacey on lui faisait à nouveau un peu plus confiance. Encore qu’elle devait être à chaque fois chaperonnée et que c’était d’un ennui plus que mortel. Mais elle comprenait et savait aussi que c’était pour son bien, sauf qu’elle n’était pas venue jusque là pour qu’on la garde dans une prison dorée comme une gentille petite princesse, ce qu’elle était loin d’être. La vie n’était bien sûr pas si rose. Ses contacts avec sa tante s’était amoindris durant l’été et elles ne faisaient plus que s’envoyer de régulières lettres, par crainte que son oncle soit mis à découvert et que les retombées impliquent Elanor. C’était tellement gentil de leur part…
Le visage fermé, loin de l’étudiante qu’elle était lorsqu’elle était arrivée en Angleterre, Elanor traversa le parc de l’UMA le regard fixé devant elle, un peu perdu dans le vague. L’étudiante avait prit une grande résolution durant son dernier cours qu’elle n’avait absolument pas suivit, trop occupée à peser le pour et le contre et surtout à mesurer les retombées. Mais finalement elle avait estimé qu’il y avait un moment où elle ne pouvait plus faire semblant de ne pas voir ce qui se tramait autour d’elle et faire comme si c’était normal ! Parce que ce n’était PAS normal ! Comment pouvait-on en arriver à quitter l’Ordre du Phénix, à ne le dire à pas grand monde si ce n’est à Rémus qui lui-même soutenait d’un regard peiné cette décision, et s’attendre à ce que sa petite amie trouve ça normal ? C’était pas un changement d’emploi là, c’était carrément un changement de convictions, mais si Monsieur avait bien précisé que ça n’avait rien à voir. Quoiqu’il en soit, Elanor n’avait pas manqué d’aller poser la question à Rémus qui comme à son habitude n’avait pas vraiment donné d’importance à la requête de l’étudiante si ce n’était en lui affirmant que Lacey allait bien et qu’elle ne devait pas s’en faire. Non mais c’était qui qui sortait avec ?
Inspirant un bon coup, Elanor transplana, agrippée à son sac. La chute ne fut pas plus terrible que les autres et une nouvelle fois elle se jura de ne plus jamais retenter l’expérience, préférant prendre le bus ou faire du transplanage d’escorte avec Faith. Il faudrait vraiment qu’elle passe son permis correctement un de ces jours.
D’un geste lasse, elle poussa la porte de l’immeuble et gravit les escaliers quatre à quatre. Elle passa devant le paillasson de l’auror sans s’y arrêter, bien que son regard se perdit sur la porte le temps de passer à l’étage supérieur.
On y était. Prenant une grande inspiration l’étudiante posa son doigt sur la sonnette puis se ravisa. C’était stupide. Complètement stupide. Elle ne lui avait jamais adressé la parole en privé, si on omettait une danse à Nouvel An, encore moins sur un sujet aussi sensible ; Lacey Hawkesworth.
Par la barbe de Merlin…
Silencieusement la brunette avait lâché ces quelques mots tout en piétinant le paillasson du directeur. Son visage était plongé dans une très grande réflexion et la tension était palpable. Probablement qu’elle n’avait jamais réfléchit sur un sujet de manière aussi pointue que ce jour-là, pas même pour ses ASPICS. Finalement elle refit fasse à la porte fermée, les bras ballant le long de son corps.
Je peux vous aider ?
Sursautant, l’étudiante serra l’étreinte contre son sac qui touchait le sol, lançant un vague regard affolé à la voisine qui semblait trouver sa présence à cet étage-ci très suspecte. Tout en posant le doigt sur la sonnette, elle lui répondit aimablement que non elle n’avait pas besoin d’aide et l’autre disparut, laissant la place par contre à Lawrence.
Salut… Heu oui si je ne te dérange pas. Excuse-moi d'arriver à l'improviste.
Et non, aucune échappatoire possible, c’était comme si le frère de Lacey l’attendait même si c’était loin d’être le cas. Pour la première fois, l’étudiante pénétra dans l’appartement du cadet.
Le salon était sur la gauche et pour le désordre il allait falloir repasser car celui-ci était évidemment nickel, à l'image même des exigences de son propriétaire. Son sac trainait toujours aussi lamentablement le long de son bras et elle resta plantée à l’entrée du dit salon sans oser faire un pas de plus, de peur de salir le parquet avec ses baskets.
Oui s’il te plait…
Elle n'avait pas soif, mais peu importait, c'était pas très poli d'arriver chez les gens comme ça alors évitons de froisser l'hôte trop rapidement. Depuis le seuil, l'étudiante pouvait admirer le salon. C’était splendide en fait. Très froid, mais très beau. Si différent de l’appartement du dessous, moins rangé, qu’elle préférait néanmoins à celui, si nickel, du directeur du département de la justice magique qui se plaisait encore à dire que c’était en désordre. Vraiment quel plouque celui-là se dit Elanor tout en lâchant un petit sourire en coin au verre de whisky qui trainait déplorablement sur la table du salon.
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