Rencontre par un matin glacial avec le garçon de la barque

Par un matin glacial, Ambre s'était levée tôt et avait décidé de profiter du fait qu'elle ne parvenait pas à s'endormir, pour faire un maximum de choses en cette journée. On avait beau être samedi, elle n'était pas à Poudlard pour "flemmarder", et comptais bien faire ses devoirs pour toute la semaine qui allait venir, et réviser aussi, si elle en avait le courage, tous les cours où elle avait du mal.

Bien sûr, tout cela se ferait après avoir prit un petit déjeuner, car jamais elle ne démarrerait une journée correctement si elle n'avait pas ingurgité suffisament de choses le matin. Et, le matin, rendre une douche et se laver les dents après avoir mangé était également une des priorités de la fillette. Après avoir fait tout cela et s'être vêtue de son uniforme et avoir mit le collier en or auquel elle tenait tant, que sa grand-mère lui avait offert le jour de ses neuf ans ; Ambre jeta un coup d'oeil à sa montre : 9h. Encore trop tôt pour commencer à travailler, n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas faire quelque chose d'utile mais de plus agréable avant ?

Après de longues hésitations, elle décida d'écrire une lettre à ses parents. Elle leur en envoyait une environ tous les deux ou trois jours depuis son arrivée à Poudlard. Alyson, sa soeur aînée qui était en quatrième année, leur en envoyait moins souvent, à peu près chaque semaine ; mais, lorsqu'elle aussi était en première année, elle leur en envoyait très régulièrement. La fillette supposait que, plus tard, comme sa grande soeur, elle en enverrait moins car elle serait plus habituée à l'école et trouverait moins de choses à raconter - moins le temps, peut-être aussi.

Elle rédigea soigneusement une lettre dans laquelle elle racontait que tout se passait bien à Poudlard, mais qu'elle avait tout de même hâte de les revoir, et qu'il fallait aussi qu'elle se motive un peu plus pour les cours ... Même si elle était de nature sérieuse, elle s'était un peu laissée aller de ce côté-là ces derniers temps, et, en travaillant d'arrache-pied aujourd'hui, elle comptait bien améliorer cela.

Ambre sortit de la salle commune et traversa le château pour monter jusqu'à la volière. N'ayant pas de hibou (elle avait préféré prendre un chat qu'elle avait appelé Bouboule, et ne regrettait pas son choix, car l'animal était adorable) et ne pouvant pas déranger sa soeur si tôt le matin, un samedi, surtout que les deux Jackson n'étaient pas dans la même maison, puisqu'Alyson se trouvait à Serdaigle. Cela ne faisait rien, elle emprunterait un des hiboux de l'école, ce qu'elle faisait assez souvent. En entrant dans la volière, elle vit qu'un jeune garçon y était lui aussi. Elle l'avait déjà vu à quelques reprises dans les cours, mais le reconnut surtout pour avoir été l'une des personnes avec qui elle avait partagé sa barque lors de son arrivée à Poudlard.

- Salut ! lui lança-t-elle gaiement, avec un sourire, tout en se dirigeant vers les hiboux pour en choisir un.

"Ma chère maman. Tu te souviens que j'était mauvais à l'école primaire ? Eh bien, comme ça, tu vas être habituée..."

*Non, je ne peux pas lui envoyer ça !*

"Chère maman, toi qui as été à Poufsouffle, la maison des gentils, et qui voyait Serdaigle comme la maison des grosses têtes, tu vas être agréablement surprise: Poufsouffle est supérieure en grosses têtes si on me prend comme métre-étalon..."

*Non, ça non plus !*

"Très chère maman, mon futur bulletin est comparable au tabouret de la cuisine: bancal."

*Non, non et non !*

Le problème de la lettre aux parents était un exercice que Septimus n'aimait pas *comme tous les autres exercices, d'ailleurs !*. Cela l'a réveillé vers 7h, empêché de se rendormir ensuite, fait se consommer beaucoup de bougies, de papier et de nerfs, le tout pour l'emmener directement à la volière, pour y "trouver l'inspiration". Du moins, le jeune bronze-azur espérait que l'inéluctabilité de se trouver dans la volière le forcerait à écrire vite- à défaut d'écrire bien.
Et puis, le garçonnet aimait le voisinage des oiseaux, les voir voler, l'univers des plumes, des becs, des ailes... l'enfant était définitivement un aérien plus qu'un terrien.

"Tu rayonnes dans cette nuit, au dessus de ma tête, comme le messager ailé du ciel, quand aux yeux bouleversés des mortels qui se rejettent en arrière pour le contempler, il devance les nuées paresseuses et vogue sur le sein des airs! " se surprit-il à déclamer.

*Shakespeare devait être un sorcier.*

Il reprit sa plume et, s'appuyant sur le mur, retenta d'écrire sa lettre.

"Chère maman, vous me manquez beaucoup. Ici, il fait encore froid et nuageux mais le printemps ne tardera plus. Les cours sont difficiles à suivre, et je t'avoue ne pas avoir de très bonnes notes mais le plus important, c'est que je me sens bien dans cet univers et que, doué ou non, je suis content d'être ton fils. Gros bisous. Septimus."

*Je me demande le genre de lettres que Shakespeare devait écrire à sa mère ?*

Il fut tiré de ses réflexions par une voix de fille derrière lui.

"Salut !"

Cela le fit sursauter.

"Bonjour, euh... Jackson."

Le garçonnet la connaissait de vue, depuis son arrivée à la gare de Pré-au-Lard mais il n'avait jamais osé l'aborder. Toujours il se disait qu'il faudrait qu'il essaie, toujours il le reportait au lendemain. L'occasion était belle-et inattendue.
*En même temps, statistiquement, il était obligé qu'on se retrouve seuls un instant. En six mois, c'est même un exploit de ne pas s'être trouvé face à face avant.*

Maladroit, et ne sachant pas comment commencer la conversation avec une fille *j'aurais beaucoup moins de mal avec un garçon !*, il bredouilla bêtement :

"Tu... Tu as une lettre toi aussi ?"

*Non, je viens faire mon jogging, crétin ! Sept. , C'est vraiment la question la plus idiote que tu as jamais prononcé de ta carrière! Et pourtant, tu en as déjà sorti, des énormités !*

Depuis son arrivée à Poudlard, Ambre n'avait pas fait connaissance avec grand monde, à part certains élèves de sa maison ou de son année (qui se retrouvaient donc en cours avec elle). Disons qu'elle ne s'était pas lié l'amitié avec beaucoup de monde ... Pas parce qu'elle n'était pas sociable ou qu'elle ne voulait pas se faire des amis, ni parce qu'elle avait une sale réputation, ça non ! Elle passait inaperçue à l'école, et n'avait pas vraiment de réputation, d'ailleurs. Mais la fillette désirait réellement se trouver plus d'amis, pas de simples connaissances.

Alors elle vit cet élève qui était en première année à Serdaigle et elle le salua tout naturellement, à la fois par politesse et à la fois pour engager une discussion. Celui-ci, qui semblait plongé dans ses pensées, la salua en ajoutant son nom, qu'il avait probablement entendu lors des cours qu'ils avaient en commun. Il lui demanda ensuite si elle aussi avait une lettre.

Cette question idiote fit sourire la blondinette, en particulier parce qu'elle aurait très bien pu la poser elle-même ! Elle désigna la lettre qu'elle tenait toujours à la main et répondit :

- Oui, oui ... J'ai écrit une lettre à mes parents. Toi aussi, je suppose ?

Ne lui laissant pas vraiment le temps de répondre, elle entama ensuite avec un :

- Alors, tes cours ... ça se passe bien ?

Parler des cours pouvait être une bonne approche, ou alors une mauvaise. Mais puisqu'elle ne connaissait pas vraiment ce garçon - elle savait juste qu'il s'appelait Septimus Blackquelquechose et qu'il était en première année à Serdaigle -, autant démarrer sur un terrain où ils auraient de quoi parler.

La jeune blairontine répondit fort aimablement à sa question stupide. Cela eût pour effet de décrisper un peu le jeune garçon.

Oui, oui ... J'ai écrit une lettre à mes parents. Toi aussi, je suppose ?

Septimus allait répondre qu'il a eu justement le plus grand mal
à le faire, elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle lui posa immédiatement une autre question.

Alors, tes cours ... ça se passe bien ?

Cette question prouvait à Septimus qu'elle ne le connaissait pas du tout. Il préféra en sourire. Il joua un peu avec sa lettre et lui répondit calmement :

"Laisse-moi deviner : tu ignores qui je suis... à ce point ?"

Pour ne pas qu'il y ait d'équivoque et qu'elle s'imagine que "serdaigle" égale "bon-élève-forcément", il enchaîna :

"Mes cours se passent à peu près aussi bien qu'un parachutiste qui aurait sauté sans parachute et lesté de plomb, à qui on aurait crié: Bon voyage !"

L'aiglon adorait ironiser sur sa situation.

"Disons que je ne réponds pas vraiment à la réputation des gens de ma maison. Si les serdaigles étaient tous comme moi, je crois qu'on inventerait, pour les sabliers, des points négatifs."

Regardant sa lettre, il perdit son sourire.

"Le problème, c'est que ça ne touche pas que moi..."

Se détachant de sa missive, il marcha vers sa collègue poudlardienne.

"Toi, par contre, j'ai remarqué que tu te débrouilles sûrement mieux que moi. Comment se passent tes cours ? Au hasard, en sortilèges ?"

Ce n'était bien sûr pas du tout un hasard, il avait remarqué qu'elle s'y débrouillait fort bien.

"Tu as sûrement de meilleurs nouvelles que moi à écrire dans ta lettre."

En entendant la réponse ironique de Septimus à propos des cours - sa référence à un parachutiste qui aurait sauté sans parachute -, la fillette se sentit stupide. Ils avaient des cours en commun, et elle pensait que le Serdaigle était plutôt doué, fidèle à la réputation de sa maison mais, par tout ce qu'il venait de dire, il prouvait le contraire et elle se sentait gênée d'avoir posé cette question, même s'il semblait rire lui-même de sa situation.

Lorsqu'il fit référence aux points négatifs qui seraient donnés si tous les élèves de Serdaigle étaient comme lui, elle ne put s'empêcher de sourire à cette idée. Certes, il se dévalorisait, et elle n'avait nullement l'intention de se moquer de lui ou de ses difficultés scolaires, mais c'était plutôt la façon dont il le disait qui l'amusait. Au moins ne s'apitoyait-il pas sur ses mauvaises notes. Et, comme il l'ajouta, semblant tout à coup moins content, ces notes ne le concernait pas lui seulement. Le garçonnait devait probablement faire référence à ses parents, et ajouta qu'elle devait certainement leur donner de bien meilleures nouvelles.

- Pas trop mauvaises ... Je leur parle des cours, de l'école, de mes rencontres ... Enfin, rien de bien intéressant, quoi !

Lorsqu'il lui demanda comment ses cours à elle se passait et prit "au hasard" les sortilèges, elle fût un peu sceptique qu'il lui parle précisément de ce cours-là.

- Eh bien ... En sortilèges, ça va, je me débrouille ... Mais dans d'autres cours, par contre, c'est la cata ... Comme en forces du mal.

Elle eût une grimace de dégoût en parlant du cours d'Amycus Carrow, qui avant se nommait la défense contre les forces du mal. Mais forcément, ces deux affreux avaient tout changé, l'ambiance à l'école était terrible et, en raison des Carrow, on pouvait même dire que l'école en devenait ... terrifiante !

- Je déteste cette matière.

De peur que quelqu'un l'entende et rapporte tout aux deux affreux, elle se pencha vers Septimus pour ajouter :

- Les Carrow sont vraiment horribles. Ils me font très peur.

Peut-être n'était ce pas une bonne idée, par les temps qui courent, de faire une confidance de ce genre à quelqu'un qu'elle connaissait à peine, mais c'était sorti comme ça ... De toute façon, Septimus n'avait pas l'air méchant et n'était sûrement pas du côté des Carrow ! Du moins l'espérait-elle ...

Jackson parle à ses parents de ses rencontres ? De l'école ? Septimus se rendait compte qu'il ignorait complètement le "statut du sang" de sa camarade blairontine.

*Peut-être qu'elle est née-moldu et que ses parents ne connaissent rien de Poudlard... Ou qu'elle est comme moi, une sang-mêlée. Je l'imagine mal sang-pur.*

Des difficultés en Forces du Mal ?

"C'est normal, il n'y a que les serpentards qui ont de bonnes notes dans cette matière. Plus particulièrement ceux de la Milice Pourpre. Il faut dire qu'ils s'entraînent peut-être sur des élèves comme nous..."

L'aiglon imaginait très bien l'inquiétante fille aux yeux vairons jeter un sort de magie noire à un petit serdaigle dans un cachot humide, sous le regard satisfait d'Amycus Carrow.

"Plusieurs élèves détestent ce cours." affirma prudemment le garçonnet. Après tout, il n'allait pas faire confiance d'emblée à une autre élève. Les rumeurs de délation et de traîtrise étaient monnaie courante.

Il fut donc très surpris (et très touché) qu'elle lui fasse ensuite l'incroyable confidence.

- Les Carrow sont vraiment horribles. Ils me font très peur.

En quelques secondes, les pensées de Septimus affluaient :

*Elle est vraiment terrifiée !*

*Oui, mais non ! C'est un piège pour que je dise aussi du mal d'eux. Après quoi, elle me livrera.*

*Impossible, c'est une Pouffsouffle comme ma mère, c'est donc la gentillesse incarnée.*

*Et si c'était une serpentarde déguisée ?*

*Déguisée depuis la rentrée ? C'est une vraie Pouffy, elle est vraiment terrifiée. Alors maintenant, je fais quoi ?*

*Je lui dis que moi aussi je les hais!*

*Non, c'est peut-être une Pouffy méchante. C'est possible, je suis bien un serdaigle cancre !*

*Probabilité infime.*

*Bon, je dis quoi, alors ?*

Septimus regarda la jeune fille lui faire face. Il lui mit la main sur l'épaule et la regarda très sérieusement.

"Je suis tout nouveau dans ce monde. Je suis sang-mêlé et il y a un an, je ne savais même pas ce que ce mot signifiait. Je découvre le monde sorcier et je ne l'ai jamais connu autrement.

Et ce monde ne me plaît pas. il est brutal, traître, raciste, extrêmiste et complètement à l'opposé de ce que des ados comme nous ont besoin.

Les Carrow ne sont que la partie visible de l'iceberg et cela me dépasse complètement, comme leur nomination doit aussi nous dépasser.
En tout cas, si l'année prochaine se révèle identique, je t'avoue que ma décision est prise... Je n'y retournerai pas."

Après un petit temps, il lui demanda:

"Qu'est-ce que tu en penses, toi ?"

Ambre s'en voulait d'avoir fait une telle confidence à un garçon qu'elle ne connaissait à peine. Il faisait peut-être parti de la Milice Pourpre, qui sait ? Et, même s'il n'en faisait pas parti, si ça se trouve, il était malgré tout du côté des méchants et, comme une idiote, elle se ferait avoir. Il irait dénoncer ces propos aux Carrow à propos de ces derniers.

Bon, d'accord, peut-être qu'elle s'emballait, Septimus était tout simplement un élève comme les autres, et n'irait pas répéter qu'elle n'aimait pas les Carrow et qu'ils la terrifiaient. Mais il y avait quand même un risque que le garçonnet soit de leur côté, et la dernière des Jackson venait de se tendre elle-même un piège ! Quelle idiote, mais quelle idiote !

* Relativises, ma poule ... Septimus est un élève de première année, et à Serdaigle. Il n'a pas l'air méchant. Pourquoi ferait-il parti de la Milice Pourpre ? *

Cependant, elle restait sur ses gardes. Même lorsque le jeune homme lui avoua qu'il était de sang-mêlé et que donc, avant, ne connaissait rien à leur monde, et que ce monde ne lui plaisait pas. Il ajouta que les Carrow n'étaient que la partie visible de l'iceberg et que ça le dépassait complètement, que s'ils étaient encore là l'année prochaine, il ne reviendrait sûrement pas. Lorsqu'il lui renvoya la question, elle fût prise au dépourvu.

Bien entendu, si les Carrow étaient encore là l'année suivante et que la situation restait comme elle était actuellement - c'est-à-dire affreuse ! -, elle n'avait pas du tout envie de revenir, et ses parents voudraient certainement qu'elle et sa soeur aînée, Alyson, retournent à la maison afin de ne pas prendre de risque. Seulement ... les études étaient importantes, tout de même.

Mais moins que sa vie. En étant ici, les élèves étaient bien malgré eux en danger. Seulement, ne pas venir à l'école signifiait qu'on serait recherché, poursuivi, comme l'était beaucoup d'élèves en fuite, pour la plupart des né-moldus.

- Je ne sais pas, répondit-elle en toute sincérité. La situation ici est ... horrible, quand on pense à ce que peuvent faire Rogue, les Carrow et le concierge, Rusard ... Ainsi que les élèves de la Milice Pourpre. Ils n'hésitent pas à torturer les élèves "en faute" et je trouve, tout comme mes parents et ma soeur, qu'ici nous ne sommes pas à l'abri.

Elle s'arrêta quelques secondes pour observer la réaction de Septimus, puis reprit :

- Seulement, est-ce que nous le serions à l'extérieur ...? Je veux dire, les élèves ayant manqué les cours cette année sont en fuite, ils errent comme des nomades et chacun d'eux, ainsi que chaque membre de leur famille, prennent des risques.

Jackson semblait partager l'avis du garçonnet sur la situation. C'est vrai qu'il avait oublié Rusard et la Milice pourpre !

"Et l'affreuse Miss Teigne ! Crois-le si tu veux, mais cette horrible chatte m'a collé une fois. Si, si, elle et pas Rusard, c'était écrit sur la feuille de retenue. Je ne comprends toujours pas comment c'est possible..."

Mais la blairontine en savait plus que Septimus sur ce qui se passait à l'extérieur...

"QUOI !" s'exclama le bleu-et-bronze. "Ils pourchassent les élèves et leur famille ?! Mais ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai ! On est où exactement ? En dictature ?"

Il a fallu attendre le mois de Mars pour que l'enfant prenne la mesure de ce qui se passe vraiment dans le monde sorcier. Et encore, il était assez loin du compte.

"Mais c'est quoi, ce piège ? Une lettre m'a annoncé que j'étais sorcier, on m'a envoyé ici, ou plutot non, j'ai choisi de venir, parce que ça faisait plaisir à ma mère et parce que je pensais que j'allais avoir un meilleur avenir ici que dans le monde normal.

Ah, il est beau, l'avenir ! Vivre dans la crainte, dans un monde raciste et fasciste qui te pourchasse quand tu veux quitter ce monde. Moi qui voulais faire plaisir à mes parents, je risque leur vie, si j'ai bien compris !"

L'enfant se sentait très en colère. Révolté, même.

"Ou est le monde que m'a décrit ma mère ? Déjà à son époque, il y avait eu la guerre mais elle était terminée, le chef des mages noirs, anéanti. Alors qui est le leader de ce cauchemar-ci ? Le ministre ? Le directeur Rogue ?"

Les questions se bousculaient dans sa tête. Maintenant qu'il avait à peu près compris ce qui se passait, son désir de savoir s'ouvrit en grand, il voulait des réponses, et espérait que l'or-et-ébène pouvait le renseigner.

"Je t'en prie, est-ce que tu peux m'expliquer ce que tu sais ? Si je suis bloqué dans ce foutu monde, je veux en savoir le maximum. Qui est le "chef des méchants" ? Est-ce qu'il y a un "chef des gentils" ? Depuis quand est-ce devenu comme ça ?"