Un regard rapide à ses voisins appris à Stephen qu'il n'était pas le seul à trouver le sujet difficile. Il observa sa paillasse. Oui, il avait tout ce dont il pourrait rêver comme outils et ingrédients. Rien pour lui donner un indice… Et il se doutait bien qu'ils n'avaient pas tous le même poison. Bon, il allait fallait bien commencer quelque part.
Il sélectionna diverses plantes et racines parmi les ingrédients disponibles, les coupa en petits morceaux et avant de les mettre chacun dans un tube différent. Le temps des premiers tests était arrivé. Il versa quelques gouttes dans chaque tube et attrapa un morceau de parchemin pour prendre des notes. Premier tube, pas de réaction ; deuxième tube, des petites bulles autours de la plante, réaction normale ; troisième tube, le poison se colora en vert pâle, bon signe ; quatrième tube, une volute de fumée indiquait une réaction positive ; dernier tube, rien à signaler.
La pèche avait été bonne, il venait de reconnaître deux ingrédients. La réaction du tube trois démontrait clairement la présence d'un venin de serpent, mais la coloration n'était pas forte, il s'agissait donc d'une petite quantité de toxine. Quant à la réaction du tube quatre, elle était assez impressionnante pour une si petite quantité de poison, il devait y avoir donc pas mal d'acide dans la potion. Il lui fallait donc faire un antidote très basique. Il prit note et continua.
Une araignée fut baignée dans le poison sans effet, par contre la cuisse de grenouille à côté devint violette, il y avait donc du cyanure dans la potion. Il écrivit "sels de cobalt" sur son parchemin. Et de trois.
Plusieurs autres expériences sur les animaux ou éléments animaux restèrent sans effet. Il jeta un œil à l'horloge, cela faisait plus de quarante minutes et il n'avait pas encore trouvé les cinq ingrédients. A sa droite, une étudiante de Serpentard était déjà en train de préparer son antidote. Il se mit à paniquer et renversa de la potion sur la paillasse et par terre. Il nettoya sa paillasse en se mettant sérieusement à paniquer mais au moment où il leva de nouveau les yeux sur le poison il fut surpris de voir une précipitation sombre. Du métal ! Pour confirmer, il utilisa un aimant et ça fonctionna à merveille. Par contre il y avait un problème : aucune plante ni élément qu'il connaissait ne permettait de conter une intoxication au métal que ça soit au fer ou au plomb. A moins, peut être, la mandragore. Oui, ça devrait marcher !
Il ne lui restait plus qu'un élément à trouver quand il remarqua à ses pieds une souris en train de laper le peu de poison tombé à terre. C'était son coup de chance, il allait voir les effets du poison sur un être vivant. La souris se mis à courir partout, puis d'un coup s'arrêta comme essoufflée… Stephen s'interrogea un instant, il aurait bien aimé que la bestiole soit plus près de lui pour vérifier mais il aurait parié qu'elle avait le cœur qui battait à fond la caisse : digitale pourpre, une fleur qui donnait la digitaline, un poison qui accélérait le rythme cardiaque. L'antidote ? La Colchicine qu'on trouvait par exemple dans la Dame d'onze heure.
Il relut ses notes et commença à rédiger sa copie. Il avait mis en évidence du venin de serpent en petite quantité, de l'acide en grande quantité, du cyanure en quantité raisonnable, un peu de métal, certainement du fer et un quantité importante de digitaline (vu la rapidité de l'effet). D'après la troisième loi de Golpalott, l'antidote, sur fond basique très marqué, serait donc composé de Dame d'onze heure séchée, de racines de Mandragores et de sels de cobalt, le tout lié par un bézoard qui annulerait aussi l'effet du venin de serpent.
Il fit un calcul rapide pour s'assurer des quantités et des proportions puis prépara les ingrédients. Il allait déjà beaucoup mieux. Il lui restait une heure et demi et sa préparation ne nécessiteraient pas un long temps de cuisson puisque le bézoard servirait de liant et de catalyseur alors que les sels se dissolveraient sans difficultés dans la solution basique. Il fallait surtout que les bulbes de la Dame d'onze heure soient bien écrasés au pilon pour rendre leur jus et que les racines de mandragore soient hachées très fines pour en faciliter l'incorporation. Tout irait bien, le plus difficile était fait.
Les ingrédients prêts, il alluma son feu et remplit son chaudron de solution basique. Il attendit que l'eau frémisse pour y plonger le bézoard froid. De cette manière, la température resterait la bonne sans remous. En premier, il incorpora l'élément donc l'intégration sera la plus longue : les racines de Mandragores finement hachées. Il mélangea en douceur le mélange et laissa mijoter 10 minutes pour faciliter la dissolution de l'ingrédient avant d'ajouter les bulbes écrasés de Dame d'onze heure qu'il incorpora en lentement pendant près d'un quart d'heure. La potion s'était épaissie comme il s'y attendait mais elle était encore un peu trop liquide. Il espérait de tout cœur que les sels achèveraient le travail. Il saupoudra la première moitié de ceux-ci, continua à mélanger puis saupoudra la seconde moitié qui s'intégra au mélange sans faire de difficultés. Quelques minutes après, la solution présenta un aspect qu'il jugea satisfaisant. Il arrêta alors le feu et préleva un échantillon de l'antidote qu'il huma avant de refermer le flacon.
Le dernier élément, quelque chose que Harry lui avait conseillé l'année dernière en cours pour obtenir des potions qui se conservent plus longtemps. Il plongea le flacon dans un récipient d'eau glacée. Un simple sort permettait d'obtenir une eau suffisamment froide et ce détail supplémentaire arrêtait tout ce que la chaleur du feu provoquait en matière de réactions entre ingrédients.
C'était parfait.
Il inscrivit son nom sur le flacon et nettoya les éléments qu'il avait utilisé ainsi que sa paillasse qu'il rangea pour la laisser prête à une future utilisation. Il avait terminé. Il ne lui restait plus qu'à appeler un surveillant pour l'indiquer (puisqu'il ne lui semblait pas pertinent de se balader entre les allées lui-même).
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