Enfin, le week-end. Suuë commençait à en avoir par dessus la tête d'étudier sans relâche, pour des notes qui restaient acceptables, mais sans plus. Elle aurait voulu faire tellement mieux, dépasser ses frères et sœurs, s'attirer l'admiration de ses cousins, de ses grands parents, mais la jeune fille n'y arrivait pas. Il lui arrivait parfois de pleurer dans son lit, le soir, une fois les lumières éteintes, berçant son rat en regrettant la maison.
Elle n'avait pas pu rentrer pour Noël, ni pour les vacances précédentes, car sa mère était sur un champ de fouilles en Islande, et son père était parti rejoindre ses deux frères pour commémorer la mort d'un de leurs amis. La seule personne qu'elle aurait pu voir était Coriandr, mais le ton de ses lettres montrait qu'il s'inquiétait beaucoup des répercussions s'il se faisait remarquer.
Aussi, elle s'était contenté des lettres, des cadeaux envoyés par toute sa famille, et tentait tant bien que mal de continuer son bonhomme de chemin sans montrer sa mélancolie.

Marcher dans la neige lui avait paru une bonne idée, surtout quand Cig commença à sauter dans des traces de pas, bondissant d'empreintes en empreintes, disparaissant quasiment dans la neige à chaque bond. Son manège la fit sourire, et les quelques flocons qui commençaient à poindre le bout de leur nez lavèrent pour quelque temps son esprit de ses humeurs sombres.
Elle était trop jeune pour ne pas faire l'enfant dans un champ de neige.
Aussi, dans un cri de joie, elle se jeta sur le tapis moelleux, faisant sursauter un corbeau qui marchait non loin, qui lui jeta un regard courroucé avant de s'envoler. Ne pas avoir de compagnons de jeux l'embêtait un peu, mais elle était une Jandra, par Thör! Elle s'amusa donc seule à construire un bonhomme de neige, qui s'effondra piteusement sur le coté. Déçue, elle se releva et nettoya le devant de sa lourde cape, avant de se rendre compte que son amas de neige avait désormais une très lointaine ressemblance avec un lapin. Souriante, elle entreprit de le faire ressembler un peu plus.

Le temps passa, le ciel se couvrit peu à peu, et quand Suuë releva le nez de la neige, il était déja tard. Elle tendit le bras vers son rat, pour le mettre dans sa poche et rentrer au chaud, transie, mais celui-çi couina avant de sauter plus loin.

Fatiguée, la jeune fille soupira, avant d'appeler doucement son animal. Ce n'était pas le moment de faire des caprices.
"Cig, viens là tout de suite, sinon, pas de fromage!"
Le rat couina une nouvelle fois, avant de s'éloigner en bondissant comme un kangourou, suivant des traces de pas qui commençaient à disparaitre dans la neige.
Suuë lui courut après, dans la pénombre, et finit par s'affaler dans la neige. Lorsqu'elle se releva, le visage en feu à cause du froid, elle cria plus fort.
"Cig, içi tout de suite!"

Mais l'animal n'en faisait qu'à sa tête, et l'enfant devait quasiment courir pour ne pas le perdre dans le noir. Trop rapidement à son goût, elle se retrouva sous le couvert des arbres, et frissonna. La neige avait également envahi cet espace, et chaque bruit était démultiplié.
Mais les traces de pas, surement celle d'un autre élève, car elles étaient toutes petites, continuaient plus loin, et Suuë se pencha pour apercevoir de minuscules pattes de rats à coté.
Si Cig était décidé à jouer au prince charmant, et bien soit. Mais c'était SON rat, et il était hors de question de le laisser dans le froid tout seul.

Elle sortit donc sa baguette de sa poche, la brandit en avant et s'enfonça plus avant. A chaque fois qu'elle semblait perdue, elle entendait un couinement, ou elle retrouvait une trace de passage. L'obscurité commençait à s'étendre, et elle murmura un "Lumos" qui ne dura pas longtemps: elle avait trop froid.

Suuë entendit des pas de courses, lointains, et elle se retourna brusquement. Pendant un instant, elle avait cru voir une lueur... Des larmes coulèrent le long de ses joues, car elle commençait à ressentir la peur de s'être perdue, seule. Entrapercevant une deuxième lueur, elle se décida à aller dans cette direction, et commença à courir, manquant à plusieurs reprises de tomber et de se tordre les chevilles.
Le sang pulsait à ses tempes, et elle avait la vue brouillée par les larmes et le gel, mais elle continua courageusement, finissant par entendre un murmure tout près.

Marchant plus doucement, elle leva sa baguette devant elle, restant vigilante -après tout, c'était peut-être un piège- et, au détour d'un arbre, vit une autre élève, assise par terre, semblant épuisée.
De surprise, elle laissa échapper un petit cri, avant de déraper sur une racine. La jeune fille se cogna contre un arbre et blêmit en sentant son bras craquer -elle était sure d'avoir un bleu- mais elle se rattrapa et courut jusqu'à la métisse.
Auprès d'elle, elle se laissa glisser au sol, se tenant le bras en grimaçant.

"Qu-qu-qu'est-c-c-c-ce que t-t-tu fais là? C'est Jasmine, t-ton nom?"
Elle claquait des dents, et retenait des larmes de douleur de fuir ses yeux, mais se sentait soulagé d'avoir trouvé quelqu'un. Même si elles étaient visiblement perdues, il valait mieux être deux ensembles.

Tout en poussant un soupir, Kelsey épingla l'objet au dessus de son blason de Serpentard sur sa cape. Puis, elle resta un instant à regarder l'objet briller à la lumière des bougies, l'araigné dans son miroir, avant de remonter ses cheveux blancs en une queue qu'elle remonta pour faire tenir avec une belle pince à dents d'un vert presque noir et avec des ornements argentés. Elle s'enroula ensuite dans son écharpe aux couleurs de Salazar et ferma autant que possible sa cape avec doublure en fourrure noire. La cape et la pince étaient des présents venu de ses parents (pour un coup que le père s'intéressait à ce que faisait sa gosse) suite à l'annonce de son appartenance à la Milice Pourpre. Aussi, l'albinos allait à la volière pour répondre par retour de hibou un merci bien trop cérémonial. Bien que son nom n'eut pas été communiqué sur l'affichage sauvage d'un rebelle, elle l'avait dit à ses parents. Et ainsi, elle devenait une sorte de Pétard Surprise au milieu du champs de bataille. Youpie.

Une fois les Grande Porte passé, Kelsey s'enfonça dans la neige avant de s'immobiliser au haut d'une petite coline, pour observer l'immensité blanche sous ses yeux, tandis que ses pensées s'égaraient. Elle faisait partie des méchants. Elle n'état pas une recrue fervante, et que les gens de la Milice ne s'y attendent pas trop, après tout, en deuxième année, elle ne pouvait pas trop faire de répression sur ses aînées. Et puis, son père le lui avait inculqué "Garde tes amis proche, et tes ennemis encore plus proche". Ils étaient en situation d'urgence, aussi elle réagissait en urgence, et l'urgence c'était Carrow et Rogue, aussi, pour se protéger elle et son frère, elle était entré dans le camps des méchants pas beaux. Au final, peu lui importait si ses amis ne comprenaient pas et la fuiaient, si son frère était sauf, c'était déjà ça de pris. Après avoir cligner des yeux en reprenant place dans l'espace temps actuel, Kelsey remarqua des traces de pas dans la neige, se dirigeant dans la direction opposé à la Volière... En faite, ça semblait bien louche ces unique traces dans la neige. Aussi, à plus tard la lettre et bonjour l'aventure de Kelsey-Jeune-Bleue-Milicienne.

La gamine sortit sa baguette et la pointa en face d'elle, prête à utiliser un Lumos pour continuer sa traque une fois le soleil complétement disparus. D'ailleurs c'était bien ironique, avec sa cape noire, elle faisait tâche dans le paysage. Comme d'habitude. Lorsque c'était pas ses cheveux dans le décors du château, c'était la cape dans la neige. Si elle avait laissé ses cheveux libres, elle serait passé innaperçut, pour une fois. En tout cas, elle revint vite à la réalité et un "hoho j'en connais qui vont avoir des problèmes" s'échappa de ses lèvres pâles lorsqu'elle arriva à la lisière de la Forêt Interdite. A l'intérieur, l'obscurité avalait tout. Aussi, la baguette en avant, Kelsey s'enfonça, se rappelant les bénéfiques cours de Duel de Mister Keehl et ses leçons particulières, suivant les traces moins profonde mais présentes tout de même en même temps. Elle lança un lumos puis, peu de temps après, arriva là où menait la piste. Coupant la lumière, la gamine tendit l'oreille pour voir combien ils étaient. Malheureusement pour elle, elle connaissait la voix. C'était celle de Jasmine, une Serdaigle qui lui avait piqué sa réplique sur le sang de salamandre en Potion. Kelsey n'en tirait pas de rancune, juste un respect de rivalité.

Sortant de sa cachette un sourire aux lèvres et la baguette bien en vue, l'albinos déclara :

-Je sais pas où vous comptiez aller, mais je sais où vous allez finir...

Jetant un coup d'oeil sur la Poufsouffle présente aussi, Kelsey ne lui porta pas d'intérêt. C'était une Sorcière Simple comme elle, blonde aux yeux bleu. Pas de ségragation à lui faire. Parcontre, le problème était avec Jasmine. Pas sur sa couleur de peau (non, ça rien a faire) ni sur l'hypothétique gène roux qui pourrait salir ses cellules, mais plutôt sur ses ascendances sanguines. Pour une fana de potion magique depuis toute petite comme Kelsey, ne pas savoir qu'une certaine Mrs Laurendeau serait prof de Potion avancé à l'UMA aurait été un scandale. Le problème résidait, qu'aucune Mrs Laurendeau était professeur de n'importe quelle matière là-bas. Surtout pour la Potion, tenu par un homme. L'albinos ne comptait pas dévoiler ce secret (après tout, on est une commère de vipère ou on l'est pas. Et Kelsey est bien trop douée), si Jasmine l'avait fait il y avait une raison. Mais elle ne se priverait pas pour autant de devoir faire ce que ce badge lui obligeait de faire.

-Alors, d'abord je vais nous sortir de ce trou à rat, la forêt est Interdite voyez vous petits premières années, car dedans, il y a des bestioles qu'il vaut mieux pas croiser ! Vous en avez jamais entendu parler ou quoi ? Une chance que l'heure du couvre feu n'est pas dépassée, sinon c'était encore plus de points en moins.

Mais avant de les faire passer devant elle et de les tenir en joue le long du chemin avec sa baguette déjà pointé vers elle, elle leva un sourcils interrogateur puis sortit :

-A moins que vous ne fassiez partie d'une bande de rebelle et que vous complotiez un truc ici... Je vous fouillerez à la sortie de la Forêt, et si vous tentez de vous échapper, ça sera vite régler. Allez hop, par là je vous prie, finit-elle en indiquant la destination à prendre d'un signe de tête, la baguette toujours pointé vers les jeunes filles.

La jeune fille éclata de rage, en criant "Qu'est-ce que tu penses que je fais là!? Une promenade de santé!?". Suuë se recroquevilla devant la remarque blessante -mais certes vraie- et attendit que l'orage passe. Ça fonctionnait avec ses sœurs, ca devait marcher avec elle aussi.
En frissonnant, elle jeta un coup d'œil aux alentours, nerveuse de se retrouver en pleine foret dans la nuit. Saleté de bestiole, si elle retrouvait son rat, elle allait lui métamorphoser une belle cage dont il ne sortirait pas avant longtemps...

"Je.... je... je me suis perdue!"

Les paroles larmoyantes de la jeune fille rappelèrent Suuë de ses songes, et elle reprit conscience de l'endroit où elle était. Elle ne chercha pas à réconforter Jasmine, c'était inutile car elle était tout aussi perdue. A moins d'un miracle, elles allaient passer la nuit içi...
La jeune Serdaigle confirma qu'elle s'appelait bien Jasmine, puis lui demanda si elle pouvait voir son bras. Surprise, la gamine le lui tendit, et se laissa examiner, avant de récupérer sa liberté avec un sourire. Elle n'avait plus très mal, mais c'était en partie parce qu'elle était transie de froid.
Jasmine lui demanda ce qu'elle faisait dans le coin et Suuë soupira avant d'expliquer; "J'étais dans le parc, en train de jouer, et mon rat s'est enfui vers la forêt, donc je l'ai suivi. Et puis, au bout d'un moment, j'ai vu de la lumière et j'ai couru vers sa source, et je t'ai trouvé."

L'autre fille aquiesça, avant de se lever.
"Il faut bouger, on ne peut pas rester immobile sinon on va geler!"
Suuë hocha vigoureusement la tête, s'emmitouflant dans sa cape d'école en frissonnant. Elle se fit aider par Jasmine pour se lever, et se rendit compte qu'elle était épuisée.

"Merchi... Et oui, je suis Suuë, enchantée... Même si j'aurais préféré qu'on se parle en d'autres lieux." Déclara-t-elle en réponse à la question de Jasmine.
Regardant autour d'elle, la blonde tenta de trouver un chemin entre les arbres, cherchant des indices. Une tâche grise sur le manteau neigeux la fit loucher, et elle bondit en avant pour attraper son petit rat et le mettre à hauteur de ses yeux. La petite bête couina et tenta de s'enfuir avant de baisser le museau, penaude.
"Cig! Tu sais que tu m'as mis dans de beaux draps, toi? Tu vas voir, quand on sera rentrés à la maison!"

"Il faut vraiment se déplacer et tenter de trouver des repères! Il faut sortir d'ici sinon on va nous retrouver geler demain matin" déclara à nouveau la Serdaigle, et Suuë acquiesça sagement. Elle n'était pas vraiment tentée de dormir içi, ni de finir sa vie gelée dans une forêt hostile.

"Par où allons-nous?"
La poufsouffle réfléchit, avant de faire quelques pas dans la neige, serrant son rat contre elle.
"Je suis arrivée par là. Et j'ai couru pendant une à deux minutes dans cette direction, donc on doit mettre quatre à cinq minutes pour la parcourir en marchant. Et je crois que après... y'avait des empreintes dans la neige."
Elle passa sous silence le moment où elle s'était perdue et avait suivi son rat à l'oreille. Elle finirait bien par reconnaître des endroits, non?

Un craquement sinistre retentit, et la blondinette leva fébrilement sa baguette, juste avant qu'une autre élève ne débarque. C'était une réunion, ou quoi? Et en plus, une serpentarde! Suuë hésita à prendre immédiatement la fuite, mais se souvint de Jasmine, et de sa promesse de ne pas faire de grabuge. S'enfuir encore plus loin dans la forêt n'était surement pas une bonne idée... Et puis, il y avait une chance que ce soit une gentille verte.

-Je sais pas où vous comptiez aller, mais je sais où vous allez finir...

Et où, exactement? Peut-être qu'elle connaissait le chemin, mais elles avaient l'avantage du nombre!
Ruminant des idées de chevalerie, elle baissa un peu sa baguette, la gardant quand même bien en main, au cas où quelqu'un lance un sort.

-Alors, d'abord je vais nous sortir de ce trou à rat, la forêt est Interdite voyez vous petits premières années, car dedans, il y a des bestioles qu'il vaut mieux pas croiser ! Vous en avez jamais entendu parler ou quoi ? Une chance que l'heure du couvre feu n'est pas dépassée, sinon c'était encore plus de points en moins.

Suuë se retint de lui hurler qu'elle n'avait pas non plus à y être, connaissant mieux que de se passer les nerfs sur la première venue, pensant méchamment qu'elle devait faire parti des bestioles à ne pas croiser. Il valait mieux attendre d'être revenue sous les tours du château pour faire la bravache.


-A moins que vous ne fassiez partie d'une bande de rebelle et que vous complotiez un truc ici... Je vous fouillerez à la sortie de la Forêt, et si vous tentez de vous échapper, ça sera vite régler. Allez hop, par là je vous prie.

Une bande de rebelles? Quelle bande de rebelles composée de deux pauvres premières années irait s'amuser à comploter des choses ici? Il fallait vraiment être tordu pour penser à des choses pareilles. La petite blonde n'aimait pas le tour que prenait les évènements, et elle jeta un regard interrogateur à Jasmine, cherchant à savoir quoi faire. Elle lui faisait bien plus confiance qu'à l'autre.

Comme à s'y douter, son apparition impromptue sur la scène ne semblait pas être apprécié du grand public. Que Diable, Kelsey continuerait ! The show must go on ! Et puis de toute façon, elle était une artiste incomprise ! Beaucoup trop moderne pour son temps la pauvre enfant. Mais cessons donc cette métaphore douteuse. Après tout, elle ne pouvait pas réfléchir à sa métaphore sur elle et l'artiste incompris et en même temps faire attention à ce que disait Jasmine en face d'elle. Disait ? Pardon, faute de frappe, elle criait plutôt. Pourquoi donc tant de haine ? Kelsey devait être vraiment trop moderne avec ses gènes albinos et ses yeux verrons. La pauvre enfant en face d'elle pensait sérieusement qu'il était encore la bonne époque où l'on pouvait rentrer d'une mésaventure dans la Forêt sans punition et en plus, se retrouver dans son lit, et pas à l'infirmerie ?! Ouh, optimiste. Mais comme on dit...

-L'espoir fait vivre dit donc. Vous pensez sérieusement pouvoir retourner au château les mains dans les poches ? Pour une Serdaigle t'es un peu bête désolé. Je pensais que tu savais qu'Interdiction rimait avec Punition. Et qu'y a t-il dans le mot "Forêt Interdite" ? Interdit oui c'est bien ! Et donc, vous y êtes, perdues ou non ça j'ai même du mal à y croire, comment ne pas se rendre compte qu'on passe du parc à la forêt ? C'est quand même pas la même ambiance. Oui je disais, vous y êtes, et donc comme vous ne devriez pas, une punition doit tomber. C'est la logique des choses.

Et le ton montait, montait du côté de la Serdaigle, qui semblait vraiment excédée que Kelsey soit si prévenante avec elles. Quoi ? Elles auraient préféré tomber sur Nott ou Pénombre qui n'auraient rien expliqué du tout et les auraient directos envoyé chez Rusard ou les Carow avec un retrait de points plus que significatif ? Arriva alors la question fatidique de "Pourquoi Kelsey est donc ici ?" . Et Kelsey répondit, toujours aussi calme dans ses intonations.

-J'ai vu des traces suspectes menant vers la Forêt je suis venue voir ce qu'il se passait.

Suivit ainsi donc la floppé de "Mais t'as pas le droit ! Pourquoi tu fais ça ? Baisse ta baguette ! Si tu la baisse pas on baisse pas la notre ! Na ! Et puis on est pas des rebelles sinon on irait pas dans un ce coin là, il y fait trop froid ! Baisse ta baguette-euuuh !" à laquelle Kelsey ne bougea pas d'un iota, toujours la baguette tendue vers les filles. Son expression faciale refléta une terrible lassitude de la situation. Sa main était très tentée de lancer un Sortilège d'augmentation de la taille des dents pour la faire taire (et ainsi éviter que les centaures ne se ramennent) ou bien un Immobulus, histoire que tout en elle soit ralenti, à défaut de savoir jeter un Silencio. Mais elle n'en fit rien, se disant que pour avoir raison, il fallait laisser le premier sort à l'ennemi (ainsi légitime défense). Gardant donc toujours les fillettes en joue, elle prit la parole de son éternelle air calme et lassé :

-J'ai reçus grâce à ce badge là, dit-elle en désignant l'objet brillant sur sa poitrine avec une araignée sur du sang, l'autorité de la Milice Pourpre, organisation légale destiné à remettre de l'ordre dans le foutroir qu'est devenu Poudlard avec les rebelles ! Aussi, j'ai la possibilité de retirer des points et de fouiller tout suspects, ainsi que vos courriers. Et aussi, j'ai le pouvoir de vous envoyer directos à la case Carrow ou Rogue, c'est au choix ! Un acheté, le deuxième gratuit ! Et pardon de porter vraiment préjudice à la Maison des Aigles en te répliquant Jasmine, que si, c'est l'endroit idéal ici, loin de la foule, loin des MP, loin des professeurs et des oreilles indiscrètes, c'est simplement parfait pour mettre au point des combines. C'est bien mieux qu'une miteuse salle de classe abandonnée où tout le monde entre dedans comme une volière... incarcerem.

Le mot était sortie sans une intonation spéciale, le geste de façon lente et les cordes avaient jailli du néant pour ligoter ces deux comparses. Le premier sort à l'ennemi ? Oui mais là c'était juste un sort de prévention, pas attaquant. Sortant un parchemin où les droits de la Milice étaient écrit, Kelsey brandit le rouleau sous le nez de Jasmine et Suuë.

-Voilà la preuve. Ah, je n'ai pas trop serrer vos liens, je ne suis pas une brute. Je suis une sorcière ayant de la compassion. D'ailleurs, pour insolence envers l'autorité que je représente, je vous retire un point chacun. Ensuite, voyons... En dehors de ce rat, je ne vois pas de biens personnels suspects à confisquer. Vous étiez peut-être bien perdues après tout, bien que cela reste très idiot de l'être... huum... C'est dommage, j'aurais bien aimer pouvoir donner ma première punition moi-même. Bon, eh bien on est parti, je vous fouillerai à la lisière.

Se doutant que Jasmine et Suuë feraient peut-être même de la résistance dans la volonté de marcher et resteraient debout dans la forêt, même sous la danger. Ah, de braves Gryffondors dans l'âme. L'albinos lança un vague Locomotor pour les faire avancer d'elle-même. Ah, mais attendez ! Ne venait-elle pas de dire le mot "résistance" ! Mais oui, mais oui ! Elles ne faisaient peut-être pas d'affichage sauvage ou de teinture de cheveux en roux pour la rébellion, mais elle défiait l'autorité, non ?

Un rire peu rassurant sortit alors du sourire de la gamine.

-Vous allez rire, mais toi Suuë tu as été calme, tu seras peut-être épargnée, seulement Jasmine, tu as résisté, donc tu es une résistante, ainsi donc tu sèmes le trouble et défie l'autorité. J'ai ainsi le droit de te punir moi-même si je veux. Mais je préfére encore te réserver la punition spécial par Carrow. Tu peux me croire, j'y ai gouté moi-même, mais avec Rogue, avant de trouver la voie la plus raisonnable qui soit. C'est fou ce qu'on peut saigner un max à l'arcade et aux doigts. Et par ailleurs, vous n'auriez pas des noms à donner de rebelles, histoire de voir si on peut baisser la punition ? Oui j'ai de la compassion, je l'ai déjà dit.

Un petit rire proche de celui de la hyène en plus mélodieux s'éleva alors. Kelsey n'aimait pas les Carrow, mais c'était un bon moyen de trouver les vrais rebelles, par pression psychologique. Et puis bon, elle avait toujours aimé taquiner les gens avec son frère, là elle pouvait laisser libre cours à ses idées, sans toute fois faire dans la violence gratuite. Pourtant, Jasmine avait perdue tout le respect que Kelsey avait pu lui donner, la traiter de folle et de sale Serpent, ça ne se pardonnait pas.

Et elles continuèrent d'avancer sur le chemin enneigé qui menait à la sortie de la forêt.

[HJ : ce n'est absolument pas contre vous hein les filles =) et désolé pour le petit pnj =x]

(Hj: Pas de problème, si ce n'est qu'un point, je suis opé, je rattraperais ça en cours. Et vous pouvez y aller sur les châtiments pour la demoiselle, elle en a besoin )

Tout avait dégénéré. Bien qu'elle n'ait rien dit, Suuë était entièrement d'accord avec Jasmine. La serpentarde n'avait pas à leur dire ce qu'elle devait faire ni à les menacer de sa baguette. Bon sang, elle aussi était une élève, et il était interdit de se lancer des sorts. Certes, il n'y avait pas encore eu d'échange, mais la tension grandissante menaçait le duel de commencer.
Relevant sa baguette pour la pointer juste entre les deux yeux de l'intrus, elle passa en révision les quelques sorts qu'elle connaissait. Pas grand chose, et encore moins quelque chose qui lui permettrait de se battre, mais Suuë devait bluffer pour se rendre menaçante.

La partie sur la punition pour être allées dans la forêt était peut-être vrai. Si c'était arrivé chez elle, ses parents auraient été extrêmement soulagés de la retrouver, même si elle se serait pris un sermon et une petite punition.
Mais la blonde trouvait que le fait d'être transie, épuisée et terrorisée était une punition suffisante, et elle eut du mal à s'empêcher de pleurer une nouvelle fois.

-J'ai vu des traces suspectes menant vers la Forêt je suis venue voir ce qu'il se passait.

C'en devenait presque risible. Une élève seule, dans la nuit tombante, se décidait à aller dans la forêt "interdite" comme elle le disait si bien, parce qu'elle voyait des empreintes suspectes? Et qu'aurait-elle fait si elle était tombée sur des élèves plus âgés? Voir sur de vilains sorciers, ou des bêtes monstrueuses?

Puis l'adolescente expliqua son rôle dans une Milice Pourpre... Au fur et à mesure de ses explications, Suuë se rappela vaguement d'une affiche sur un panneau. Mais elle ne regardait jamais les panneaux d'affichage, pas intéressée par l'actualité, et avait parcouru celui-çi très rapidement. En tout cas, si ce que la serpentarde disait était vrai, c'était qu'il y avait quelque chose de pourri au royaume du Danemark.

Soudain, alors qu'elle finissait sa phrase, la verte lança un sort qui s'enroula autour de Jasmine et d'elle sans leur laisser le temps de riposter, et elle se retrouva ligotée en moins de deux. Laissant échapper un cri de rage, elle tenta dans un réflexe de se libérer, mais cela ne servit qu'à resserrer l'emprise des liens sur ses poignets. C'était à peine si elle pouvait rester debout.
L'autre s'approcha et leur brandit un parchemin sous le nez, qui aurait pu tout aussi bien être un faux, pour ce qu'en savait Suuë. Mais elle venait déja de faire perdre un point à Poufsouffle, et se mit à pleurer silencieusement, désolée d'avoir déçu les attentes de ses parents. Alors que l'adolescente menaçait de lui confisquer son rat, la petite fille céda sous les nerfs, juste après que l''adolescente leur ait lancé un locomotor et qu'elles se soient élevés dans les airs. Pile au moment où l'autre prenait la parole, ce qui fit qu'elle la coupa en plein élan.
"Laisse mon RAT EN DEHORS DE TOUT CA! On s'est perdues, per-duuues! Mon rat s'est échappé, je l'ai suivi, et apparemment il suivait les traces de Jasmine, et on est tombés l'une sur l'autre, et c'est tout! Tu crois vraiment que j'avais envie de passer le début de la nuit dans un endroit aussi sinistre?! Je suis pas suicidaire!" Déclara-t-elle d'une voix hachée, sanglotant un peu en se débattant.

En entendant que Jasmine risquait gros, et pas elle, mais que la milicienne dans son -oh si infinie- bonté leur proposait de trahir des gens pour éviter une punition, elle s'enflamma à nouveau, victime de ses nerfs.
"Je refuse de laisser Jasmine payer pour moi! JE me suis perdue, on aurait très bien pu être perdues toutes les deux dans des endroits opposés, et elle n'a pas à être la seule à être punie! Et il est HORS DE QUESTION que je te donne des noms, de un, parce que j'en connais pas, et de deux, parce que c'est méchant, et lâche de trahir des gens dans leur dos!"
Haletante, elle fit une pose, ne pouvant pas essuyer les larmes qui coulaient de ses yeux, épuisée. Elle restait loyale, cependant, comme ses parents auraient voulu qu'elle soit. Et puis, des punitions, elle en verrait d'autres, sans doute. Pour oubli, pour maladresse. Dans sa candeur d'enfant, elle ne se rendait vraiment pas compte du pétrin dans lequel elle s'était fourrée.

Si Kelsey affichait une mine blasée et lasse, ses oreilles n'en étaient pas pour autant moins meurtries. Quand est-ce que Jasmine arrêterait de crier nom d'une Goule ?! Songeant tout de même qu'elle allait arrêter après lui avoir retiré un point, Kelsey fut fort dépourvu quand la bise fut venue déçue de constater qu'au contraire, la Serdy ne criait que plus fort, et en français s'il vous plait. Oui, avoir eut une bonne métisse ça aidait à reconnaitre la langue de Molière, mais pas pour autant à la comprendre. Soupirant de vexation, la Serpentarde se réprimanda elle-même de ne pas avoir plus écouté lorsque l'ancienne bonne voulait lui apprendre sa "magueunifique"* langue maternelle, à elle et son frère. Non, forcément, à l'époque, ils n'avaient rien trouvé de mieux que de la faire démissionner en la tournant en bourrique.

Aussi, s'approchant d'elle histoire de ne laisser que 5 minable centimètres respirable entre la première année et elle, Kelsey siffla entre ses dents, les yeux verrons encrés dans ceux de sa vis-à-vis.

-Maintenant Laurendeau tu la boucles et vite fait. Si par ta faute les centaures ou les acromentulas débarquent, je vous laisse toute les deux en patûres pour leurs plaisirs personnels... et attachées bien évidemment, se tournant vers Suuë, Kelsey lui lança méchamment, et ton rat j'en ai rien à carré, seulement t'as jamais entendu parler des Animagis triple andouille, ni de cette histoire où le pote de Potter aurait eu un Animagi non déclaré déguisé en RAT comme animal domestique pendant 13 ans ?! Alors t'es gentille, mais j'ai pas les capacités de vérifier par moi-même s'il est possible d'en avoir à Poudlard parmi les élèves (en dehors des septièmes années, je ne pense pas, mais dans le doute...) alors je vais l'amener gentillement à ma supérieure qui vérifiera et tu reverras ton rat s'il est innofencif. Enfin... considéré comme tel, car il doit bien trimballer quelques poux tout de même. Ca serait bête qu'il vous refile la rouquinite tiens aussi. Bah, de toute façon, si je vous rechope en roux, là j'vous ferez pas de cadeau.

Se remémorant que les gamines avaient braillés qu'elles ne donneraient pas de noms, que c'était lâche, méchant patati patata et qu'en plus une nouvelle fois, Kelsey était folle, l'albinos donna un coup de baguette en l'air qui fit se cogner Jasmine et Suuë contre le tronc des arbres, histoire d'un peu leurs écorcher le visage tout en avançant. Elle n'aimait pas les Carrow la Serpentarde, et elle n'aimait pas la violence gratuite, elle n'aimait pas non plus devoir faire ce qu'elle devait faire, mais pas le choix. C'était soit elle les blessait un peu, soit elle qui finissait chez Roguounet d'amour... et peut-être que son frère aussi.

-Vous êtes vraiment des gosses. Je sais pas si vous êtes au courant mais on est pas sur l'île aux enfants ici ! C'est finit Dumbledore qui rigole quand on lui dit que des Premières années sont allés dans la Forêt et en sont revenus saufs ! C'est Rogue et les Carrow maintenant, et si c'était eux qui vous avez chopé, non mais vous vous rendez pas compte ma parole !

Se rapprochant des prisonnières, elle n'émit par la suite qu'une tirade sifflante entre ses dents, pour qu'elles soient les seules à entendre.

-Quant à trahir ceux que j'aime ou pas, désolé mais faudrait un peu imprimer que maintenant c'est chacun sauve sa peau comme il peut. Certains baisse la tête devant l'autorité, n'en pense pas moins mais ne font rien, histoire de pouvoir survivre, des idiots se révoltent ouvertement et d'autres approchent les "méchants pas beaux" pour survivre plus longtemps que les autres crétins qui les entourent ! Pour ma part, il y a ma peau et celle de mon frère. Mes amis passent après. S'ils sont calmes je ne leurs attirerai jamais d'ennuis et tenterai de les dépatouiller s'il y a méprise, mais s'ils sont en tords, y a rien à faire. Vous, vous êtes en tord, y a rien à faire.

Jamais tirade ne fut plus longue et sifflante que celle qu'elle venait de faire, mémoire de Kelsey. Et jamais elle n'avait évoqué ses intensions réelles depuis le début de l'année, non personne, et voilà qu'elle se justifiait à des filles qu'elle devait mener à la guillotine. Mais où était passé sa détermination sans faille à subir contre vents et marées les insultes des révolutionnaires face à sa "trahison" ? Tss. De toute façon, des noms elle n'en avait pas besoin, elle connaissait déjà presque tous les rebelles. En tout cas, la gamine espérait que les deux gosses allaient enfin la boucler et rester calmes pour le reste du voyage. Peu après, histoire de reprendre la situation réelle où elles se trouvaient toutes les trois, l'albinos déclara d'un ton monocorde:

-Une nouvelle fois, pour insulte envers l'autorité que je représente, un point en moins chacune.

Et une fois arrivé à la lisière, Kelsey continua son chemin en trainant magiquement les gamines derrière elle, sans les fouiller.

-Vous n'aviez pas de plume, ni d'encre, ni de Plume-à-Papote ni de parchemin sur vous, sinon il vous aurait fallu un sac. Aussi je ne vous fouille pas, et Suuë tu repartiras avec ton rat sans faire d'histoire, pendant que j'amènerai Laurendeau à l'un des Carrow, ou Rogue, s'ils sont déjà "occupés".

Marchant à travers la neige vers le château tout en trainant les filles derrière elle, désormais elle les trainait au sol, histoire de leurs donner un aspect abîmé pour une plus grande image de violence à présenter au public et surtout à la Milice. Avoir de la compassion oui, mais fallait tout de même qu'elle fasse son boulot la gamine. Bref, une fois arrivée dans le Hall, elle redressa les premières années sur leurs pieds et libéra Suuë en lui tendant son rat.

-Tu rentres à ton dortoir, et tu fais gaffes désormais à pas faire quelque chose qui puisse t'attirer quelqu'un d'autre que moi de la Milice, sinon je t'assure que tu subiras directement de leurs mains la punition spécial Carrow, et cela sans jugement. En tout cas, désormais la Milice Pourpre t'auras à l'oeil, malgré que ton sang Sorcier te protége un peu, si des doutes pèsent ça ne vaut plus rien donc fait bien profil bas.

Son ton restait sans intonation particulière et son regard lançait des éclairs colériques, tentant de bien faire comprendre à la Pouffy que sinon, la prochaine fois que Kelsey la choperait y aurait pas de quartier, et qu'elle finirait avec bien plus de bobo que des égratinures au visage et un rhume dû au froid et la neige. Se tournant ensuite vers Jasmine, un sourire peu rassurant pointa sur le visage pâle de la Milicienne.

-Quant à toi, c'est aller gratuit chez Carrow mâle. Il semble plus bête que sa soeur, une chance, ça lui laisse moins d'imagination à la torture et tu n'auras sans doute que des blessures physiques dût à des Doloris ou des Maléfices t'ouvrant les doigts et t'arrachant les ongles. Puis comme tu n'es que supposé rebelle, t'auras sans doute une remise de peine consistant à une torture moins longue. T'as vu, on est gentil quand même, finit-elle en riant de manière assez hystérique pour souligner l'ironie profonde.

[HJ : magueunifique* faute voulu pour la tentative de "mot français" de la part de Kel. Et je crois que pour ma part c'est fini, à moins que vous ayez encore des choses à dire pour changer mon jugement ;D et vous enfoncer dans le sadomasochisme XD]

L'art de se retourner le couteau dans la plaie consistait pour Canelle à flirter régulièrement avec les Forêt Interdite, lieu de son pire cauchemar de première année. De son plus grand regret aussi. Il ne s'agissait pas de la puérile ritournelle à propos du cheval sur le dos duquel on est sensée remonter alors qu'il vient de vous en déloger. Non. Elle cherchait... quoi ? Trop jeune pour se comprendre elle-même, en quète d'une rédemption qui la fuyait encore et encore.

Elle errait ainsi sous les frondaisons, dans le silence étouffé de la neige, qui aiguise l'ouïe, à l'affut de quoi que ce soit d'inhabituel. Même les arbres se taisent sous un pareil manteau, chacun retient son souffle, la vie est en suspend.

Dans ce calme, il ne fût pas difficile de repérer les voix. Ni de s'orienter. des voix humaines, jeunes, féminines. Des élèves bravant l'éternel interdit, comme elle l'avait fait autrefois pour son malheur, comme elle était encore en train de le faire aujourd'hui. Ecoutant son courage, qui ne lui disait rien, Canelle marcha prudemment vers ces voix, redoutant on ne sait quelle nouvelle catastrophe, se reprochant d'être encore une fois venue traîner ses guêtres ici.

Alors, à l'abri d'un bosquet, elle vit et elle entendit. La petite Poufsouffle lui était inconnue, mais Kelsey et Jasmine étaient ses amies. Que l'une charge l'autre de liens et la menace fût un choc pour la Serdaigle. Ainsi en était-on arrivé là ? L'heure des choix, des déchirures, après avoir pourtant tenté, malgré les Carrows, de maintenir un peu d'humanité ? Elle ne reconnaissait plus Kelsey dans ce qu'elle disait. Et ces paroles venimeuses contre les roux ! Quand sa chère Page souffrait tant... Les mots "aller direct chez Carrow mâle" retentirent et secouèrent Canelle.

Elle tira sa baguette, sortit de sa cachette et se plaça sur le chemin des trois jeunes filles. Elle se planta ainsi devant la Serpentarde, à quelques mètres, et dit très calmement :

-Non. Ca, je ne crois pas, Kelsey.

Jasmine criait des insultes en français à la serpentarde, ce qui choqua Suuë. Même si son anglais était meilleur, elle parlait couramment la langue de Molière, et l'entendre dans ses conditions était vraiment étrange. On aurait dit que sa soeur ainée s'était incarnée en Jasmine, vu les insultes qu'elle sortait.

"Suuë c'est HORS DE QUESTION que tu paies pour cela aussi. Je refuse de te voir en danger pour une faute que j'ai commise! Si je ne m'étais pas retrouvée ici, ton rat ne m'aurait pas suivi et tu ne serais pas venue le chercher!"

Hébétée, la jeune fille ne put que regarder la métisse à travers ses larmes. Ce n'était pas de la faute de Jasmine si Cig avait décidé de s'enfuir! Il avait juste fini par la trouver après s'être lui aussi perdu dans la forêt, sans aucun doute. Elle voulut répondre qu'elle était consciente des risques qu'elle prenait en entrant dans la forêt -après tout, elle se rendait désormais compte qu'elle aurait tout aussi bien pu rentrer au dortoir sans suivre Cig- mais la verte se mit à lui parler aussi, et elle se tût, morte de peur.

" [...] et ton rat j'en ai rien à carré, seulement t'as jamais entendu parler des Animagis triple andouille, ni de cette histoire où le pote de Potter aurait eu un Animagi non déclaré déguisé en RAT comme animal domestique pendant 13 ans ?! Alors t'es gentille, mais j'ai pas les capacités de vérifier par moi-même s'il est possible d'en avoir à Poudlard parmi les élèves (en dehors des septièmes années, je ne pense pas, mais dans le doute...) alors je vais l'amener gentiment à ma supérieure qui vérifiera et tu reverras ton rat s'il est inoffensif. Enfin... considéré comme tel, car il doit bien trimballer quelques poux tout de même. Ça serait bête qu'il vous refile la rouquinite tiens aussi. Bah, de toute façon, si je vous rechope en roux, là j'vous ferez pas de cadeau."

La blonde ne comprit quasiment pas un quart de ce que lui raconta sa tortionnaire. Juste le passage comme quoi elle allait lui confisquer son rat, ce qui lui amena de nouveau les larmes aux yeux. Animagus? Rouquinite? Mais de quoi parlait-elle, bon sang! Suuë ne se tenait pas au courant de ce qui se passait, restant dans son coin par timidité, et puis, pourquoi serait-elle devenue rousse? Sa mêre ne voulait pas qu'elle se colore les cheveux.

Ensuite, l'autre s'amusa à les cogner contre les arbres, la réduisant au silence, alors que Suuë cherchait un moyen de s'échapper de ce cauchemar. La serpentarde parlait de Dumbledore, des Carrows, de Rogue, mettant en avant le fait qu'elles avaient de la chance, oui, de la chance! d'être tombé sur elle. Si c'était de la chance, elle ne voulait jamais entendre parler des autres.

-Quant à trahir ceux que j'aime ou pas, désolé mais faudrait un peu imprimer que maintenant c'est chacun sauve sa peau comme il peut. Certains baisse la tête devant l'autorité, n'en pense pas moins mais ne font rien, histoire de pouvoir survivre, des idiots se révoltent ouvertement et d'autres approchent les "méchants pas beaux" pour survivre plus longtemps que les autres crétins qui les entourent ! Pour ma part, il y a ma peau et celle de mon frère. Mes amis passent après. S'ils sont calmes je ne leurs attirerai jamais d'ennuis et tenterai de les dépatouiller s'il y a méprise, mais s'ils sont en tords, y a rien à faire. Vous, vous êtes en tord, y a rien à faire.

Suuë ouvrit la bouche pour dire que c'était justement quand chacun essayait de la jouer perso que les problèmes arrivaient, et qu'il fallait rester soudé, mais une image de son frère traversa son esprit. Elle n'en doutait pas, si il avait du faire un choix pour la sauver, il serait passé du coté des méchants. Et elle, si elle avait du faire un choix... non, son frère était assez grand pour se protéger tout seul. Et il n'aurait jamais voulu.

Elle se tut donc, et baissa la tête, vaincue, en entendant l'adolescente leur retirer un nouveau point. Se mettre en danger ne la dérangeait pas trop -enfin, fallait pas l'être trop non plus- mais elle ne voulait pas que cela ait des répercussions sur sa maison.
Après s'être fait trainer dans la neige une bonne partie du chemin, enfin sorties de la forêt, elle fut remise sur ses pieds et l'adolescente lui tendit son rat qu'elle agrippa fermement contre elle.

-Tu rentres à ton dortoir, et tu fais gaffes désormais à pas faire quelque chose qui puisse t'attirer quelqu'un d'autre que moi de la Milice, sinon je t'assure que tu subiras directement de leurs mains la punition spéciale Carrow, et cela sans jugement. En tout cas, désormais la Milice Pourpre t'auras à l'oeil, malgré que ton sang Sorcier te protège un peu, si des doutes pèsent ça ne vaut plus rien donc fait bien profil bas.

La petite blonde refoula de grosses larmes sous les menaces, désorientée. Elle la laissait partir, après tout ça? Pourquoi juste elle? Jasmine s'était perdue aussi, elle n'avait pas à subir une punition alors qu'elle restait saine et sauve...
Elle leva ses yeux bleus vers la métisse, cherchant à savoir quoi faire, cherchant à se faire pardonner de ne pas être promise à une retenue qui allait apparemment être douloureuse.
Suuë avait trop froid, trop mal à la tête et trop peur pour oser protester comme elle l'avait fait tout à l'heure.

Soudain, une autre jeune fille blonde apparut dans son champ de vision, et pointa sa baguette sur elles. Persuadée que c'était une membre de la Milice, elle glapit à nouveau et tomba au sol.
Mais la blonde en avait apparemment contre la serpentarde, dont le nom était Kelsey.
Toujours au sol, elle les regarda successivement, ne sachant pas quoi faire.

[HJ: Je vous prie de m'excuser pour le retard > < Mais Kel la méchante is back /o/ ]

Lorsque la voix, bien connu de Kelsey, arriva dans son oreille, son cerveau n'avait pas encore traité du contenue de la parole prononcée et ses yeux n'avait pas encore finit de regarder l'expression de son amie, que l'albinos su qu'il y avait là un problème de taille. Alors, c'était maintenant que s'écrivait le moment fatidique où pour tout le monde Kelsey passerait pour une traitresse et une méchante sans coeur ?

L'enfant n'avait pas cru devoir se confronter à cette situation avant quelques jours encore. Mais cela faisait quelques jours déjà que cette idée l'obsédait. Il fallait tirer le venin de la blessure dès maintenant après tout, ainsi, cela ne l'obséderait plus et la gamine ne serait plus tourmentée... non ?

Son visage resta figé en un vil vernis de vanité, le sourire sarcastique aux lèvres et les yeux désabusés. Abandonnant Suuë à l'observation de la scène et Jasmine à une observation forcé dû à son enchainement, l'albinos tira sa baguette et écouta les sanglots de la métisse avant de rire au nez de sa camarade de Serdaigle blonde.

-Tu crois Canelle ? Regarde, tu ne fais qu'aggraver le cas de Laurendeau en t'enfonçant toi-même dans les problèmes ! Tu te crois forte et déterminer à sauver ton prochain depuis que Page a eu droit à une punition ? Mais regarde toi, après avoir subit le même traitement tu n'es plus en état de pouvoir t'opposer ! Tu penses que ça ne se voit pas que ton esprit s'affaiblit ? Tu t'isoles volontairement et ne parle plus à personne. Qu'est ce que tu crois pouvoir faire dans un tel état avec en plus tes blessures pas encore guérit ?

Regardant désormais son amie avec colère, les sourcils froncées, sa main libre s'était automatiquement posée sur ses quelques côtes encore douloureuses tandis que l'autre pointait toujours la baguette blanche comme neige vers la Serdaigle. Tout ce que souhaitait Kelsey, c'était que la blonde s'en aille sans plus chercher d'histoire. L'albinos aurait bien aimé pouvoir allait la secouer et lui hurlant qu'elle ne fait pas ça par plaisir et que si elle avait le choix, mais réellement le choix, elle serait partie s'enfermer dans son dortoir et les cours plutôt que de vouloir prendre parti ainsi. Mais le fait était qu'elle avait choisi de ne plus revivre la punition qu'elle avait déjà subit, et d'en protéger son frère.

-T'as vraiment envie d'accompagner Laurendeau dans le bureau de Carrow, dit moi Canelle ?

La voix était venimeuse, tout comme le regard, mais si Canelle montrait le moindre geste pour lancer le moindre sort, Kelsey se tenait prête à riposter. Elle n'était pas l'une des meilleures en Sortilèges et en Duel pour rien.

Canelle ne tint pas compte des suppliques de Jasmine. Tourner le dos et laisser une première année de sa Maison à la merci des Carrow et de leurs sbires ? Plutôt crever. Des choix... toujours des choix à faire... La cruauté des Carrow avait un effet pervers : on s'y habitue. On s'habitue à ce que les jours coulent, de glace et de plomb. On s'habitue à tout.

Elle ne tint pas compte non plus des provocations de Kelsey. La hargne de la Serpentard, ses moqueries, glissaient comme le reste. Il n'y avait là dedans plus rien de la fille avec qui elle avait sympathisé et parlé, tout près de là. Plus rien qu'une pitoyable petite apprentie tyran, au service des chiens. Tout au fond d'elle, Canelle perçut le cri intérieur, la peine de perdre une amie. Elle relégua ce chagrin pour plus tard, et avança lentement vers Kelsey, sans faire de geste menaçant, jusqu'à être nez à nez avec elle. Longuement, elle plon gea sans ciller son regard dans celui si particulier des yeux vairons, qu'elle avait autrefois trouvés beaux. Puis elle parla d'une voix calme, glaciale, sifflante.

-M'amener avec elle ? Tu te crois assez forte pour nous emmener toutes les deux ?

Elle enchaîna d'un coup de boule. Sans élan, il ne pouvait pas faire grand mal. Juste de quoi secouer et faire reculer un peu. Chacune pointait maintenant sa baguette sur l'autre, avec de grandes chances d'une attaque simultanée.

-Toutes les deux, tu n'y arriveras pas. Alors ? C'est tout ce que tu vas amener aux Carrow ? Un pauvre petit moineau de première année ? Tu espères être récompensée pour une prise pareille ?

Tu vas la laisser partir. Tu vas la laisser partir parce qu'en échange c'est moi que tu amèneras. Réfléchis vite et ne sois pas trop gourmande. Parce que je te garantis que si veux l'épreuve de force, je te défigure, Kelsey. Tu m'entends bien ? Je te crève un oeil. Toute ta vie tu penseras à moi quand tu te regarderas dans la glace.

Le calme du ton contrastait de façon malsaine avec la violence des termes. Et il était glacial. Kelsey avait maintenant un choix à faire, à son tour. Le regard de la Serdaigle restait fixe et planté dans le sien.

Jasmine regardait la scène avec tristesse. "Enchaînée" par le sort de la vile élève de la maison de Salazar Serpentard, elle ne pouvait que regarder à travers le brouillard de ses larmes d'enfant. Pourquoi avait-il fallu qu'elle se perde... maintenant Canelle tentait de venir à sa rescousse et elle se mettrait encore dans la merde. La petite Aiglonne regarda avec douleur les côtes meurtries et douloureuses encore de sa camarade que l'autre s'amusait à torturer. En elle-même, la métisse poussa un hurlement de rage et d'impuissance. Kelsey prenait plaisir à torturer et rire des autres, cela dégoûtait totalement la jeune enfant.

"Tu vas la laisser partir parce qu'en échange c'est moi que tu amèneras..."

"NONNNNNNN!"

Jasmine avait crié à pleins poumons en entendant sa camarade faire cette "proposition". Il était hors de question que la belle aiglonne paie pour les erreurs qu'elle avait commises. La franco-créole releva la tête et affronta Canelle du regard.

"Je ne veux pas que tu souffres à cause de mes bêtises." murmura-t-elle d'une voix où se mélangeaient la tristesse et la supplication. "C'est moi qui me suis aventurée trop loin, je le reconnais. Tu n'as pas à payer pour moi."

Elle tourna son regard vers ses pieds momentanément avant de rediriger vers Kelsey un regard méchant et qui se voulait courageux.

"J'affronterai Carrow" dit-elle d'une voix semi-assurée.

Du regard, elle supplia sa camarade de maison de ne plus intervenir.

(HJ : Faites comme vous voulez les filles, mais je veux que Jasmine se retrouve devant Carrow ou autre "méchant" en place.... c'était le seul but de ce topic en fait.)

La réaction internet et puérile qu'eut Kelsey en premier lieu, face aux parole de son ancienne amie fut un basique : "Geeeeeeeenre ! Tu crois quoi là ? " Avec une profonde envie de lui foutre une torgnole dans la figure pour le coup de boule. Le bleu qui en surgirait ne lui laisserait qu'un doux regret amer si elle ne la punissait pas peu après. Emmener Canelle maintenant ? Qui l'avait-dit concrétement ? Elle pouvait toujours revenir la chercher un autre jour...

Un sourire mauvais naquit sur les lèvres de l'albinos et celle-ci garda son regard rivé sur Canelle, baguette pointé, tout en prenant la parole pour Jasmine, qui venait de déclarer une nouvelle fois qu'elle seule affronterait Carrow.

-Tu sais Laurendeau il est déjà trop tard. Tu as mêlé ton amie à ça, en plus elle est prête à me blesser, tout ça par ta faute. Tu te rends compte que Suuë n'y a échappé que grâce à ma bonne volonté ? Et toi Canelle, n'as-tu pas honte de pousser Jasmine dans les problèmes ? Tu n'y échapperas pas, tu sais Laurendeau, et si elle, d'un signe de tête rapide elle désigna Canelle, me blesse vous vous enfoncerez et dans tout les cas, vous n'y couperez pas. Mais, reprit-elle d'une voix plus mielleuse, je veux bien de nouveau me montrer magnanime et la laisser filer sans embrouilles, à toi de la convaincre...

Levant un sourcil de méchanceté typique tout en continuant de regarder Canelle avec un sourire de contentement, Kelsey signait là le bas de contrat indiquant clairement en grosses lettres d'imprimerie que l'amitié des deux jeunes filles était bel et bien révolu. Maintenant, si tout cela tournait au vinaigre et que Canelle continuait à s'entéter, Jasmine était attachée, Suuë légérement spectatrice pétrifiée, aussi la gamine n'aurait pas de soucis à elle seule à désarmer sa comparse et à l'attacher elle aussi, si Duel il devait y avoir. La blodne avait beau être en troisième année, elle en avait passé une loin de Poudlard, fait l'handicapant. Aussi, elle et Kelsey était au même niveau.

[Navrée, c'est court > <]

HRP : Si vous avez la flemme de tout lire, la derniere phrase résume tout.


Rhys avait besoin d'ingrédient.

Au début de la semaine, en feuilletant dans le livre il avait trouvé une sorte d'énigme. Cela semblait correspondre à un rituel. L'ennui, c'est qu'il ne s'agissait pas d'un simple dialecte Kenyan. Il y avait des idiomatiques anciens, des tournures de phrases absurdes et des mots à moitiés effacés.
Le livre de Siam devait exister depuis la découverte du Vaudou. On y voyait que les écritures changeaient. Cependant, malgré l'ancienneté notable du livre, celui ci ne montrait pas de signe d'usure. Comme si il avait été enchanté pour résister aux outrages du temps.
Apres avoir testé traduction, il était arrivé à une sorte de poème.

Il s'agissait « D'affermir le contrôle » ou de « Consolider une roue. ». L'un dans l'autre, Rhys avait envie de tester un peu le potentiel du livre. C'était agaçant d'avoir une encyclopédie vaudou sous la main et de devoir s'en servir pour caler la table de la cuisine. Voici ce que contenait le poème, dans la traduction de Rhys. Il avait ajouté pleins d'annotations personnelles n'étant pas sure que le texte soit très... juste.

« Afin de consolider une roue en action ( Affermir le contrôle des énergies)
Celui qui cherche devra de lui même.
Apporter une Larme de mort lente ( Souffle liquide irritant)
Apporter une chose qui à vécu mais qui aujourd'hui réside dans les ténèbres et la lumière ( Crépuscule? ).
Apporter une chose dont l'autorachme de rubis pulse (…? )
Une lune pour les rassembler tous et dans les ténèbres les lier.»

Après réflexion, Rhys trouva qu'il n'aurait pas pu faire meilleure traduction, si on prenait en compte les versets originels. ( Qui ressemblaient globalement à un paquet d'encre, avec parfois des petits bonhommes touts nus qui semblaient danser. ) Concrètement, le Jeune Serpentard avait besoin de poison frais. Mais, un poison pas trop mortel. Il y avait des rumeurs selon laquelle une une araignée géante se cachait dans les bois interdits. Le jeune homme était persuadé que ces « filles » allaient être d'une grande aide. Dans tous les cas, Rhys savait se montrer persuasif.

Il avait choisit un jour ou il ne pleuvait pas. Il était parti après le repas, un samedi midi. Il s'était enfoncé dans la foret.

Il avait pris soin de préparer son voyage. Il avait délaissé les tenues de l'école pour reprendre des vêtements dans lequel il était plus à l'aise. Un ensemble marron clair. Il avait troqué ses bottes noires pour une paire de mocassin de cuir marron. Des chaussures légères, résistantes et surtout discrètes pour la chasse. Il avait marché de longues heures, marquant des arbres pour ne pas s'égarer, essayant de repérer d'éventuelles trace d'animaux. En vain, à vrai dire. Il avait trouvé, en fin de soirée, des traces des sabots dans la boue gelée. Rhys aurait pu passer encore longtemps à traquer du bébé araignée. Seulement, le soleil commençait à disparaître et le jeune homme craignait de ne plus retrouver ses marques, une fois la nuit tombée. Il n'y avait pas plus d'araignée dans cette foret que de dentifrice dans l'antre d'un Ours.
Il avait donc commencé à rebrousser chemin. Persuadé du chemin qu'il avait emprunté il s'était contenté de faire demi tour. Mais, après quelques minutes à marcher silencieusement dans le froid, une évidence lui était venue. Il était perdu.
Il avait pris soin de faire des marques sur les arbres, à l'aller. Pourtant, il semblait que ces marques avaient disparu. Comme par enchantement. Il ne trouva ni petites branches brisées, Ni pierre soigneusement disposés.

Quelqu'un lui jouait il un tour?
Il était donc resté la quelques instants, à décider des manœuvres à entreprendre. Lorsque l'on était perdu, il ne fallait pas bouger. Attendre les secours. L'ennui, c'est que personne ne l'attendait. Et d'ici Lundi qu'on commence à le chercher... Il sentait lentement la panique le gagner. Pourquoi avait il quitté l'Afrique? Pour etre venu se geler les fesses dans ce château aux milles courants d'airs? Pourquoi quitter son pays pour venir en Angleterre, le pays ou il pleut tout le temps? à la reflexion, Rhys se demandait pourquoi avait il seulement décidé d'écouter Clyde ! Il devait suivre son destin? Il avait pensé ça un jour, certes, mais aujourd'hui, son « destin » lui semblait de passer le reste de sa jeunesse à moisir dans un monde ou l'activité la plus intéressante était surement de compter le nombre de marche des escaliers.

Rhys essaya de reprendre son calme.

Avancer, certes. Mais par ou? Il savait ou était l'est et l'ouest. L'ennui, c'est qu'il ne se rappelait plus si Poudlard était à une extrémité ou à l'autre. Il y avait toujours ses propres traces dans la neige. Même si il avait pris soin d'en laisser le moins possible, il pourrait toujours trouver un vague itinéraire qui le rapprocherait de la sortie. Il se raccrocha à cette idée et avança dans la neige.

A partir d'un moment, il ne trouva plus aucune trace de pas. Il avait même commencé à entendre des voix. Des voix féminines, au loin. Il avait instinctivement porté la main à son collier d'os, comme si elle pouvait le protéger d'un maléfice. Ce qui était le cas, soit dit en passant. Le jeune homme rechignait toujours à se servir de sa baguette. Celle ci attendait paisiblement dans le fond de sa sacoche brune, entre une parchemin raturé et une bouteille d'eau.

En marchant vers les voix, il fit lentement tourner les symboles d'os dans la cordelette de son collier. Il récitait lentement une petite mélopée. Ce n'était pas exactement de la magie, mais en faisant ça, Rhys apaisait son esprit et retrouvait son calme. Il ne savait pas exactement vers quoi il marchait. La foret interdite semblait être pleine de créature étranges. Existait il des sirènes, en Angleterre? Même si de loin, les voix ressemblaient plus à des Harpies qu'à autre chose.

Il s'était approché assez prêt pour comprendre enfin de mots. Les voix semblaient humaines et menaçantes. Rhys entendit même des insultes en français. Il entendit des cris, des glapissements et enfin, le nom de Carrow.

Rhys était sauvé. Ce nom lui semblait familier. Quelqu'un de l'école, a parier ! ( Il avait du mal à se rappeler les prénoms des professeur et il les nommait donc par leur signe distinctif. « BarbeGrise » était d'ailleurs le surnom du directeur. Alors que le prof référent des Qerpentards était « CheveuxGras » )

Il résista à l'envie de courir vers le groupe. Il se contenta d'attendre et d'écouter.

[…] Je veux bien de nouveau me montrer magnanime et la laisser filer sans embrouilles, à toi de la convaincre...

Il semblait y avoir un conflit. Rhys se promit de ne pas intervenir. Il s'assit donc le dos à un arbre et patienta. Quelques secondes après cela, le jeune homme entendit un bruit feutré. Presque inaudible. Des pas dans la neige? Le bruit ne semblait pas venir de l'endroit de la dispute. Il se concentra sur le bruit.

Derrière un arbre, lentement, surgit une créature. Dans la neige immaculé, il était presque totalement invisible. Il s'agissait d'une sorte de grand cheval blanc. Il fit quelques pas dans la neige avant de se tourner enfin vers Rhys. Pendant cet instant, Rhys pu détailler la créature.
Elle était belle. Pas de doute à ce sujet. Son manteau était parfaitement blanc. Le cheval était musclé et semblait vigoureux. Mais, ce n'était pas un simple canasson. Il était... La perfection. Tout en lui rappelait l'élégance. Sa démarche semblait presque royale. La créature s'ébroua un instant avec grâce, faisant danser sa crinière dans le vent.
Il y avait autre chose. Les yeux de ce « cheval » pétillaient d'intelligence. Le cheval lui meme ne semblait pas avoir d'age. Seul la profondeur et l'intensité du regard trahissait la sagesse de l'animal.

Il y avait une dernier chose. Un petit détail. Ce cheval avait une corne. Une longue corne argentée.. S'agissait il d'os ou de bois?
La créature ne semblait pas être animée d'intentions agressives. Pourtant, Lorsque Rhys porta la main à son collier, la créature frémit. Elle se recula légèrement. Puis, elle baissa la tête, presque imperceptiblement. La corne pointant désormais sur le pauvre Rhys. La seconde d'après, elle chargeait. Le jeune homme ne s'était jamais demandé si ce genre d'animaux sentaient les « ondes » magique et aussi me rapport qu'ils entretenaient avec les diverses formes de magie . Dans tous les cas, le Serpentard n'avait jamais eut l'occasion de côtoyer beaucoup de créature de ce genre. Un souvenir qui risquerait d'etre gravé longtemps dans sa mémoire. Rhys s'en rappellerait surement pour toujours ; Les licornes n'aiment pas le Vaudou.

Rhys était presque resté hébété quand l'étalon blanc avait commencé à foncer sur lui. Cet état n'avait pas duré longtemps. A peine avait il eut le temps de se relever que l'animal était déjà sur lui.
Esquivant de justesse le coup, la corne vint se ficher dans l'écorce de l'arbre sans aucune facétie. On eut presque dit qu'il s'agissait de beurre. A cet instant, Le jeune Serpentard se pensait à l'abri. La corne profondément enfoncée dans le bois, cette licorne n'allait plus lui poser de soucis. C'était fort s'avancer. La seconde d'après, la créature s'était dégagée, arrachant par la même occasion un pan d'écorce et laissant un trou de la taille d'un poing dans l'arbre.
Sans attendre, la créature se rua, envoyant un de ses sabots dans l'estomac de Rhys. Il eut le souffle légèrement coupé. Il lutta contre la douleur, ne voulant pas subir le même sort que l'arbre.
Se recroquevillant légèrement, il commença à marmonner quelque chose. La licorne fit quelques pas en arrière, pour reprendre de l'élan afin de charger une fois de plus.
Ayant pris assez de distance elle s'élança une fois de plus, la corne directement pointé sur Rhys.

Après quelques pas, une racine sorti du sol, enserrant fermement le sabot de la créature. Celle ci, déjà dans sa lancée chuta, volant en avant.
Il se fallu d'un demi seconde pour que le jeune homme ne fusse pas occis, écrasé par la licorne . Malgré ce que l'on en pense, recevoir de plein un cheval lancé a toute allure, cela pardonne rarement.

Sans perdre une seconde, le jeune homme s'élança. Il fuyait, bien sur. Il ne tenait pas à rester la pour voir la licorne lui mettre l'équivalent d'une décharge de fusil dans le ventre.
Courant aussi vite qu'il le pouvait dans la neige, il priait interieurement pour qu'aucune racine ne vienne le faire choir.
Il jeta un coup d'œil, rapidement derrière lui. Il vit la licorne s'ébrouer et se relever. Son pelage était maculé de boue. Mis à part cela, elle semblait encore en forme pour continuer la chasse. Et bien décidé à se débarrasser de l'apprenti vaudou.

Rhys courait donc vers les voix, poursuivit par une licorne en colère.



HRP : Si vous avez la flemme de tout lire, la derniere phrase résume tout.

Canelle sentit monter en elle un profond sentiment de dégoût, une réelle envie de vomir et ne le cacha pas. Elle regarda Kelsey comme on regarde un étron qui vous barre la route sur un trottoir, gras et infect. Elle prit sa décision mais ses yeux se posèrent d'abord sur Jasmine. Qu'est ce que c'était que cette résignation, cette quasi volonté d'aller à l'abattoir en bombant le torse, de faire la Gryffondor ? Si même elle s'était déjà résignée, il n'y avait plus rien à faire. Elle en sortirait abîmée comme les autres, et la petite Jasmine n'existerait plus. Elle serait perdue. Restait juste une petite chose à faire et Canelle planta à nouveau son regard sur Kelsey.

-Ecoutes-moi bien une dernière fois, endive. Ce que tu es en train de faire, tu me le paieras. Dans une semaine, un mois, dix ans, mais tu le paieras cash. Si ce n'est pas moi, ce sera n'importe lequel du clan O'Riordan qui te fera un jour chialer du sang, à toi ou à ton bâtard de frère. Profites bien tant que le vent ne tourne pas.

Puis elle tourna les talons et s'éloigna dans les frondaisons.

-Et si je retourne devant les Carrow, je leur parlerai de nos petites ballades ici-même, des liens que nous avions, de ton esprit bien peu Serpentard. Je leur dirai à quel point les McGween sont fiables.

[HJ]désolée, c'est très court, mais je me demande pourquoi je suis venue dans ce topic[/HJ]

Les voix devenaient plus fortes. Rhys continuait à courir. Il croyait entendre le tambour de sabot qui se rapprochait. A moins que ce ne fut son cœur qui battait à toute allure. Puis, à partir d'un moment, il n'y eut plus d'arbre. Le jeune sortit des fourrées. Il aurait bien aimé s'arrêter pour remercier ses " sauveuses" mais le risque de la licorne était encore trop réel. Il avait donc continué à courir à travers le parc. Passant devant le groupe sans un merci. Ce jour la, le Serpentard était content de ne pas arborer les couleurs d'une quelconque chambrée. Le groupe semblait assez occupé à ses disputes pour ne pas poursuivre Rhys.

La licorne semblait avoir disparue. Lorsque Rhys reprenait son souffle, sous un préau, il se demanda si il n'avait pas rêvé cet instant. A la réflexion, la scène qu'il avait vécue semblait particulièrement irréelle. Il se promit cependant de ne plus retourner dans cette foret sauf en cas d'urgence. Cette petite poussée d'adrenaline le poussa à réfléchir sur la sécurité à Poudlard. Il se depecha de rejoindre son dortoir, l'air préocupé. Une douche chaude l'attendait. Rhys craignait que cette histoire ai une suite. Il ne cherchait pas à se faire remarquer, pourtant c'est précisement ce qui s'était passé. Il risquerait d'avoir des incartades avec la Milice Pourpe. Rhys chassa ces pensées.

Ça ne changeait rien à son problème.


Rhys avait besoin d'ingrédient.



HJ : Super court, je sais.Mais bon, vous pouvez enfin clore le sujet ^^
Désolé encore !