Le crépuscule se profilait à l'horizon à travers la fenêtre du foyer, plongeant la pièce dans une obscurité croissante, faiblement éclairée par des chandelles. Confortablement lovée dans un sombre fauteuil de cuir, la jeune femme leva momentanément les yeux du bouquin qu'elle tenait entre les mains pour poser un regard froid sur la source du bruit qui l'empêchait de se concentrer. Deux étudiants peu discrets parlaient fort et rigolaient de manière un peu trop ostentatoire. L'Allemande les dévisagea un instant jusqu'à ce qu'ils entament le mouvement de se lever, elle les suivit des yeux avec un mélange d'agacement et de satisfaction alors qu'ils sortaient de la pièce. Les conversations à voix bases ne la dérangeait pas, c'est d'ailleurs pour rechercher un semblant de compagnie que la ténébreuse avait choisit le Foyer pour étudier au lieu de s'isoler en rentrant chez elle, mais Ella fut tout de même soulagée qu'ils décident de partir. L'endroit était confortable et chaleureux avec ses fenêtres donnant sur le parc, et la disposition de slieux semblable à un petit salon, parfait pour lire, étudier ou se reposer simplement si tant est qu'on ne soit pas déranger par des individus un peu trop agités.

Le silence étant revenu, la demoiselle se replongea dans sa lecture attentive, un simple crayon à la main, soulignant par endroit des formules ou des phrases qu'elle annotait de ses propres observations. Il s'agit d'un vieil ouvrage théorique traitant de combinaisons magiques complexes, mêlant enchantements et magie noire. L'auteur très controversé y expliquait ses propres expériences et les résultats de son étude. Ce n'était certainement pas une lecture recommandée par l'enseignement universitaire et l'ouvrage lui même était assez difficile à se procurer mais la ténébreuse le trouvait relativement intéressant. Alors qu'un simple charme pouvait être brisé par l'usage d'un maléfice, par une bonne utilisation de ce que l'on appelle le "dark art", l'on pouvait considérablement renforcer les sortilèges basiques. La jeune femme aimait prendre du temps pour étudier , se renseigner et faire des recherches sur des sujets qui l'intriguaient, pouvait on lui reprocher de chercher inlassablement à améliorer ses capacités magiques, devenir plus puissante en étendant son savoir magique et ses pouvoirs ? Cette obsession la tenait depuis son plus jeune âge, avant même qu'elle n'intègre Poudlard, sa curiosité ne se satisfaisant pas des ouvrages à sa disposition. Combien de fois avait elle trouvé le moyen de se procurer des volumes interdit de la réserve ? Combien d'heures passées à se documenter ses des aspects souvent méconnus et sombres de la magie ? Il n'y avait rien de mal à vouloir savoir, n'est ce pas ?

La demoiselle savait se montrer assez intimidante et convaincante pour qu'on ne se mêle pas pas de ses affaires et qu'on lui foute la paix. Lire relevait de la théorie. Pour le reste, le statut de mangemort lui offrait toute la liberté qu'elle désirait pour pratiquer et s'entraîner sur des êtres sans importance. C'était d'ailleurs précisément cette recherche de pouvoir qui l'avait poussée à devenir légilimens en dépit des risques liés à cet exercice, et après plusieurs années de persévérance, cela avait fini par payer. Ella tourna une page blanche de ses doigts arachnéens sans quitter sa lecture, absorbée par les réflexions auxquelles la soumettaient le bouquin. Des idées bouillonnaient dans son esprit aiguisé et avide, animées par son désir d'en savoir plus et de tester les théories de l'auteur, si bien qu'elle ne prêta aucune attention à la personne qui venait d'entrer dans la pièce.

( Dsl c'est très court mais pour commencer je n'avais pas grand chose à dire vu qu'Ella ne fait que lire xd )

La robe qu’elle avait enfilée lui faisait comme un gant. Sa maman lui avait choisie pour son dernier anniversaire et Blanche avait du s’avouer surprise du bon goût dont sa mère avait fait preuve. Certes, la définition de bon goût n’est pas le même d’une personne à l’autre. Mais cette robe bleue foncée mi-longue, qui était décorée de fleurs rouges dans le bas lui plaisait. Elle l’avait enfilée en matinée, se regardant un peu dans son miroir en souriant et en se disant qu’elle devait essayer de prendre de l’avance dans son étude.

Elle n’avait pas de retard, mais elle n’avait pas d’avance et elle se sentait un peu mal à l’aise ainsi. La Française avait cependant décidé d’attendre plus tard dans la journée pour aller à la bibliothèque, puisqu’en regardant à l’extérieur, elle avait cru apercevoir un rayon de soleil. Certes, ce n’était qu’un seul et unique rayon, mais c’était bien suffisant pour la rendre heureuse. La jeune femme avait enfilé un manteau et elle était sortie, passant une bonne partie de l’après-midi à se promener autour de l’université. La demoiselle faisait cependant bien attention de garder un œil sur le ciel, au cas où les nuages se mettraient de la partie et qu’elle soit surprise par une pluie.

La bibliothèque avait été aussi déserte qu’à l’habitude. Elle était arrivée en fin d’après-midi et à part quelques personnes semblant dormir dans leurs livres, il n’y avait âme qui vive. Blanche avait haussé les épaules et elle avait simplement continué d’avancer entre les rangées d’étagères, vers son endroit habituel. La blondinette s’y était confortablement installée et elle avait commencé son étude rigoureuse.

Sentant son estomac lancer un appel à l’aide, la demoiselle se releva, empila rapidement ses livres et repartit en direction de la cafétéria. Elle se rendit sans trop de problème, réussissant à se diriger dans les couloirs avec la pile qui semblait parfois vouloir tomber d’un côté, puis de l’autre. Mais elle commençait à s’y habituer, car il n’y eu aucun accident jusqu’au tapis. Enfin, jusqu’au foyer, où il y avait du tapis.

Blanche était maladroite, cela était loin d’être un secret. La jeune femme faisait vraiment de son mieux pour regarder où elle mettait les pieds, mais il devait toujours y avoir quelque chose de plus intéressant à regarder que le sol. Ce fut donc ainsi qu’elle entra dans le foyer, fit quelques pas, se prit le pied dans le tapis et tomba.

Chuta de manière grandiose sont les meilleurs termes en fait. Ses livres volèrent un peu partout et elle se prit le plancher en plein visage. Heureusement, elle avait pu se retenir un peu de ses mains et éviter de se casser le nez. En fait, elle resta seulement quelques instants sur le sol, prenant conscience du fait qu’elle avait toujours tous ses membres et que rien ne semblait être cassé. Elle se releva lentement, constata qu’elle avait lancé ses livres partout que qu’il y avait quelqu’un d’autre dans la pièce et que cette personne s’était probablement prit un des livres. Blanche se dirigea hâtivement vers la demoiselle.

« Je suis désolée! Est-ce que je t’ai fait mal? Je suis vraiment désolée, j’ai pas vu le tapis, vraiment désolée… » expliqua-t-elle en ramassant les livres.

Blanche se frotta un peu les mains, elle les avait un peu brulée sur le tapis, mais ce n’était pas bien grave. Elle jeta un regard désolé à Ella, se sentant un peu mal de lui avoir envoyé ses livres dessus.

Absorbée par sa lecture, Ella restait parfaitement indifférente aux divers allées et venues des étudiants, ne se laissant distraire ni pas les bruits de pas ou les conversations, ni par les personnes qui passaient et repassaient devant elle. Il était certes assez difficile de faire abstraction de tout le reste, surtout pour quelqu'un qui doit être constamment aux aguets et sur ses gardes, mais que pouvait il bien se produire qui nécessitait de rester alerte dans le foyer des étudiants de l'UMA ? Elle s'efforçait de comprendre les mécanismes complexes susceptibles de lier différentes magies entre elles, comme l'ouvrage qu'elle tenait le mentionner sans entrer dans les détail, de la même manière qu'une incantation formulé durant la réalisation d'une potion pouvait renforcer ses effets.

Telles étaient ses réflexions lorsqu'un projectile non identifié siffla dans l'air confiné à travers la pièce, filant droit sur elle. Ella eut tout juste le temps de relever la tête et se reculer au maximum contre le dossier de son fauteuil dans un réflexe salvateur avant d'un lourd ouvrage de métamorphose avancé ne s'écrase sur elle. Par chance, son exemplaire de sortilège put amortir la course du livre volant qui le heurta de plein fouet alors qu'un grand fracas résonna dans le foyer. Haussant un sourcil de cette manière si particulière qui était la sienne, la demoiselle balaya la salle des yeux, cherchant l'origine de cette perturbation. Ses iris verts s'arrêtèrent sur une élève, qui visiblement venait de glisser et de s'étaler par terre quelques mètres plus loin, entourée de bons nombres de livres qui avaient volé dans la pièce. Il était d'ailleurs surprenant que ce volume ait pu atterrir aussi loin. La chute avait du être belle à voir. Songeuse, la ténébreuse regarda la jeune fille, reconnaissant rapidement Blanche LeBreton avec qui elle suivait certains cours en commun, se relevait malhabilement et accourir vers elle pour la débarrasser des livres..

« Je suis désolée! Est-ce que je t’ai fait mal? Je suis vraiment désolée, j’ai pas vu le tapis, vraiment désolée… »

La légilimens n'écouta que vaguement sa camarade se répandre en excuses, elle était tombée, elle ramassait ses affaires, il n'y avait nul besoin d'en faire tout un plat. Ce n'était plus Poudlard où les adolescentes se sentaient obligée d'être arrogantes les unes envers les autres.. Les Serpentards tout particulièrement excellaient à ce jeu là et Ella aurait parfaitement pu la descendre et l'envoyer paraître à cette époque. Un vague sourire franchit les lèvres de la ténébreuse à cette pensée avant de reprendre rapidement le fil des événements et répondre d'un ton neutre et dénué de sentiments quels qu'ils soient. Il fallait pourtant bien tenter de se montrer un peu sociable.. A la réflexion ce n'était guère étonnant que la plupart des étudiantes l'évitent ou la détestent vu qu'elle ne faisait aucun effort pour être aimable, pas qu'elle en ait quelque chose à faire, c'était un simple constat. Quant aux étudiants ils ne s'intéressaient guère qu'à ses attributs féminins.. Il faudrait peut être qu'elle travaille ses relations avec les gens.

- Non je n'ai rien, rassures toi. Tu as du faire une belle chute..

Difficile de dire si cette dernière phrase était ironique ou non, en réalité Ella elle même n'en savait rien. Cela pouvait autant être moqueur qu'être une simple constatation qui se voulait soucieuse de l'état de l'étudiante. Hum... Comment on s'y prenait déjà pour être avenante avec les autres ? Il fallait sans doute qu'elle dise un truc gentil... Essayer de s'intéresser à elle quoi..

- Tu t'en sors avec tes livres ? Tu comptes faire l'essai de métamorphose pour la semaine prochaine ? J'ai vu que tu avais pris le manuel.. Commenta la sombre demoiselle en lui tendant le livre qui avait atterri sur ses genoux , lui adressant un léger sourire passablement amusé.

La jeune femme ne put que soupirer de soulagement lorsqu’Ella lui dit qu’elle n’avait rien. Comme elle se serait sentie coupable si un des livres qui avaient volés lors de sa chute l’avait blessée. Elle sourit un peu, se disant que sa chute devait être assez impressionnante. Il semblait cependant que l’autre étudiante ne l’avait pas vue et cela fut pour le plus grand plaisir de la blonde. Il y avait tout de même quelque chose de gênant à planter sur le sol, même si elle y était habituée. Ce n’était quand même pas nécessaire que tout le monde la voit se casser la figure…

«Ouais certainement… Mais je suis habituée...»dit-elle en ramassant le dernier bouquin sur le sol.

Blanche se sentit soudain un peu gênée d’être avec l’étudiante qu’il n’était pas particulièrement connu pour être sociable. Toutefois, la Française portait rarement des jugements hâtifs et non-fondés, préférant se faire une propre opinion des gens. Et puis bon, jusqu’à maintenant, l’autre demoiselle s’était montrée très charmante. Elle savait bien que ce n’était pas tout le monde qui lui aurait gentiment remis son livre comme Ella faisait présentement. Il y avait certainement des personnes qui lui auraient dit qu’elle n’est qu’une maladroite incompétente ou autre truc du genre. Cependant, ce ne fut pas le cas avec Ella.

« Oui… Enfin je l’ai presque terminé… » répondit-elle, en déposant le dernier livre au-dessus de la pile.

Blanche regarde un peu ses souliers, ne sachant pas exactement quoi dire, mais n’ayant pas envie de s’en aller tout de suite de son côté. La blonde se mordit un peu la lèvre, puis sourit un peu à Ella, se disant que peut-être elle ne voulait pas avoir de compagnie et qu’elle préférait être seule. Puis elle se dit que si c’était le cas, elle ne lui aurait peut-être pas parlé. C’était difficile tout de même essayer de se faire de nouveaux amis… Normalement, elle n’avait pas trop de difficulté, mais elle ne connaissait absolument pas l’autre étudiante et cela rendait le tout un peu plus compliqué. Elle avait toujours eu un peu plus de difficulté à familiarisé avec d’autres filles plutôt qu’avec les garçons. La française était tout de même habituée aux garçons, ayant quand même vécu avec un frère plutôt qu’une sœur.

« Je connais pas beaucoup de gens encore, je sors pas énormément… J’ai seulement rencontré quelques personnes et je suis gênée un peu… Tu veux être mon amie? » demanda-t-elle, en se disant qu’il était plus simple d’être directe.

Blanche observa la demoiselle, un joli sourire aux lèvres en se disant que c’était certainement la manière la plus étrange qu’elle avait utilisé jusqu’à ce jour pour demander à quelqu’un d’être son amie. Mais cela importait peu puisqu’elle ne faisait que très rarement les choses comme tout le monde. Manu pouvait toujours en témoigner, il devait être nerveux d’aller à la salle de bain sans vérifier avant qu’elle n’était pas sur le même chemin que lui… La blondinette se frotta encore légèrement les mains, qui était un peu rouge à cause du tapis. Elle préférait quand même que ce soit ses mains plutôt que son front ou son nez.

(désoooolléééee du retard! et de comment court c'est. Le temps des fêtes a été dur sur mes neurones et ma capacité de réfléchir proprement.)