Prénom et Nom: Lynn BOWER

Age de votre personnage : 15 ans

Maison : Gryffondor

Que don voulez vous acquérir ? Occlumencie

Motivation : Lynn a longtemps été terrorisée par son père et ses deux frères aînés qui ont fait de son enfance un véritable enfer. Poudlard a été une bénédiction pour elle, lui permettant d'échapper aux sévices qu'elle subissait. Maintenant que son père est mort, elle doit encore faire face à son frère aîné Torin, qui n'a aucun scrupule à utiliser la légilimencie pour arriver à ses fins. Il en a déjà fait usage contre Aïlin, qui en est ressortit brisé. C'est ce dernier qui appri à Lynn l'existence d'une protection contre ce puissant pouvoir. Pour la jeune lionne, dont le père abusait sexuellement, cette nouvelle intrusion possible dans son intimité et ses pensées les plus profondes lui est intolérable. Elle se met donc à rechercher activement un moyen de protéger ses pensées, dernière chose qui n'appartient encore qu'à elle. C'est en parrallèle de son frère, et sans que celui-ci ne soit au courant, qu'elle débute son apprentissage de l'occlumencie.

Dans ce post, Lynn et Aïlin montrent leur volonté de résister à l'autorité en trouvant un moyen de continuer à communiquer malgré les risques et les interdits.

Dans ce post, Lynn apprend l'existence de la légilimencie, même si elle en ignore encore le nom.

I Recherche et Découverte

La vie est pleine de surprises. Bonnes ou mauvaises. Lynn Bower avait appris à ses dépends qu'elles étaient rarement bonnes. Au cours de sa jeune vie, elle avait connu plus de malheurs que bien des jeunes de son âge, et causé tout autant de tristesse, de deception et de misère autour d'elle. Jamais volontairement, cela va sans dire. Mais il semblait que le destin avait décidé que quiconque aurait l'infortune de croiser le chemin de Lynn Bower était voué à en souffrir et à le regretter. L'exemple le plus flagrant et le plus douloureux pour la jeune lionne était sans conteste celui de son plus jeune frère, Aïlin. Il était le seul à avoir été là pour elle, à tenter de la protéger, de la préserver, et il avait pour cela payé au centuple. Il avait été battu, humilié, et pire que cela, pire que toutes les blessures physique qui avaient pu lui être infligées, son esprit avait été violé, dépouillé de ses pensées les plus intimes, de ses souvenirs les plus chers. Son esprit avait été forcé, pénétré sans vergogne, mis à sac. Il en était ressortit brisé...

Et comme si cela n'avait pas suffit, ce frère qu'elle aimait tant, ce jeune homme qui prenait soin d'elle sans la juger en lui offrant la tendresse qu'elle n'avait jamais eu, lui, cet aiglon au regard pénétrant affrontant seul la tempête, avait subit une nouvelle épreuve tout aussi terrible. L'Imperium... son propre père avait envahit sa tête, réduisant à néant la vie de son fils cadet. Il avait détruit sa vie sociale, se mettant à dos tous ceux qui comptaient pour lui, faisant voler en éclat l'estime de ses amis, de ses professeurs et même celui de sa soeur en utilisant contre elle le sortilège Doloris...

Lynn qui avait déjà tout subit, tout enduré et dont le seul rempart, le seul phare dans la nuit était ce frère bien aimé, avait tout perdu quand il avait levé la main sur elle. Comment pouvait-elle savoir alors qu'il n'était pas lui-même ? Pendant des semaines elle avait obéit à ce qui, sans le savoir, étaient uniquement les paroles de son père. Elle ne devait plus jamais s'approcher de son frère, plus jamais lui adresser la parole, sortir de sa vie, l'oublier... Et quand il avait repris contact avec elle, lui jurant que ce n'était pas lui, qu'il ne lui aurait jamais fait de mal, elle brûlait de le croire... mais la douleur... son coeur était brisé... Mais les mots qu'il lui dit, les regards qu'il lui jeta finirent par la convaincre... Elle retrouva cet allié tant choyé sans savoir qu'elle finirait par le perdre à nouveau...

C'est ainsi qu'elle apprit tout ce qui c'était passé, qu'elle appris l'existence de ce pouvoir terrifiant que possedait leur frère aîné. Torrin avait developpé la capacité d'entrer dans leurs esprits. Ce n'était pas une simple lecture des pensées présentes comme l'avait cru Lynn sur le coup, mais un pouvoir bien plus complexe qui lui permettait d'accéder à des souvenirs, des sensations, des évènements intimes, personnels.

L'horrible vérité la frappa avec horreur : ils n'étaient même plus en sécurité dans leur propre tête...

Oui, les surprises chez les Bower étaient rarement bonnes...

Imaginer que son frère puisse avoir accès à toutes ses pensées les plus profondes terrorisa la jeune lionne. Elle avait déjà subit les sévices de la chair, on lui avait déjà tout prit, elle ne pouvait pas accepter qu'on lui prenne également le peu de choses qui lui restait, ces choses qui n'appartenaient qu'à elle et qui étaient encore intactes.. pures... si tant est qu'il reste quelque chose de pure en elle..

Au cours des jours qui suivirent cette terrible révélation, Lynn tenta par tous les moyens de ne pas y penser. S'attarder sur le sujet ne ferait que la rendre plus nerveuse et ne l'aiderait en rien, pensait-elle. Mais elle avait tort. Elle avait beau repousser avec force cette vérité, elle ne disparaitrait pas pour autant... il fallait qu'elle l'affronte... il fallait qu'elle trouve une solution... Aïlin lui avait dit qu'il existait un moyen de se protéger. Alors il fallait qu'elle le trouve... il fallait qu'elle découvre quel était ce terrifiant pouvoir et comment y échapper... Et c'est avec plus de motivation qu'elle n'en avait jamais fait preuve, elle se mit au travail.

Poudlard est un endroit merveilleux pour qui est à la recherche du savoir. Quel que soit le sujet de reflexion qui nous habite, on peut, quelque part au sein de ses murs, trouver une aide, un indice, une réponse... il suffit de savoir où chercher.

Lynn passa des heures entières à la bibliothèque, feuilletant tous les livres qui lui tombaient sous la main susceptibles de contenir un indice. Les heures se transformèrent en jours puis en semaines sans qu'elle ne trouve mention d'un tel pouvoir. Souvent, elle trouvait quelques paragraphes sur le veritaserum, moyen le plus courant pour arracher à quelqu'un les informations qu'il tente de cacher, mais sa préparation était longue et laborieuse et Lynn était bien consciente qu'une telle potion devenait inutile si l'on possédait la capacité de tout savoir d'un simple regard...

Ce n'est qu'un froid dimanche matin, où la brume planait sur le parc de Poudlard alors que la majorité des élève dormait encore, que Lynn trouva pour la première fois quelque chose à se mettre sous la dent.

"Les pouvoirs de l'esprit, quels qu'ils soient, sont sujet à de longs et pénibles apprentissages. La plupart d'entre eux sont l'apanage de la magie noire, c'est pourquoi nous ne les mentionnerons pas dans cet ouvrage."

La jeune gryffondor feuilleta les pages suivantes mais aucune autre mention n'en était fait.

Ce n'était pas grand chose... Il ne faisait aucun doute pour Lynn qu'un pouvoir aussi destructeur que celui de son frère était forcément lié à la magie noire. En revanche, celui qu'elle recherchait, et qui avait pour but de s'en protéger ne pouvait -ne devait !- pas avoir la même affiliation... c'était un pouvoir qui ne devait concerner qu'elle, il n'y avait aucune raison pour que ce soit de la magie noire... du moins l'esperait-elle... dans tous les cas ce n'était pas ce qui allait l'arrêter...

Et elle se remit à son minutieux travail de recherche.

Alors que les livres à sa disposition se réduisaient chaque jours davantage, Lynn se mit en tête que les réponses à ses questions se trouvaient probablement dans la fameuse réserve. Il ne servait à rien de s'adresser à Mme Pince, seul un professeur pouvait lui délivrer le fameux passe-droit qui lui permettrait de pénétrer cet endroit.

Son choix s'était naturellement tourné vers la directrice de sa maison, le Professeur McGonagall, qui encourageait toujours ses élèves à développer leur savoir.

Lynn attendit la fin de l'un de ses cours de Métamorphose et, une fois certaine que tout le monde avait quitté la classe, elle se rapprocha du bureau de l'Animagus.

"Excusez-moi, Professeur, j'aurais souhaité vous poser une question..."

Le Professeur McGonagall leva un regard étonné sur Lynn et l'invita à continuer.

"J'ai découvert, lors d'une de mes lectures, la mention d'un pouvoir permettant de pénétrer dans l'esprit des gens. Et un autre... qui pourrait servir à s'en protéger... Ces pouvoirs existent-ils réellement ? Je n'ai jamais entendu parler d'une telle chose."

"Et bien oui, Miss Bower, ils existent déclara McGonagall en remettant ses lunettes sur son nez. Il s'agit de la Légilimencie et de son opposé directe, l'occlumencie."

Le regard de Lynn s'illumina un instant. Enfin elle apprenait le nom de ces techniques dont l'une était si redoutée et l'autre si nécessaire à sa sécurité.

"Il est tout à fait normal que vous n'ayez jamais eu connaissance de ces sortilèges, continua le professeur de métamorphose, puisqu'ils sont d'un niveau magique avancé, bien plus élevé que tout ce qui s'apprend ici à Poudlard. Sachez que Vous-savez-qui est un légilimens accompli, c'est pourquoi on raconte que nul ne peut lui mentir impunément. L'apprentissage de la légilimencie, tout comme celui des Animagus est hautement réglementé par le ministère et il est très rare de se lancer dans une telle entreprise tant les efforts demandés sont conséquents. Néanmoins je suis surprise que vous vous interessiez à de telle pratique, Miss Bower."

Lynn hésita. Elle aurait aimé lui expliquer qu'elle ne s'interessait à ce sortilège que pour pouvoir s'en protéger. Mais elle ne pouvait tout simplement pas annoncer à son professeur que son frère était un Mangemort qui maitrisait la légilimencie et qu'il comptait bien s'en servir pour tyranniser ses plus jeunes frère et soeur. Que pouvait-elle lui dire...? Comment lui faire comprendre que cet interêt était fondé, indispensable à sa survie... ou tout du moins à sa santé mentale... ?

"En réalité, je m'interesse beaucoup plus à l'occlumencie. Je trouve cela rassurant de savoir qu'il existe tout de même quelques moyens de se protéger de la magie noire. J'ai étudié quelques ouvrages pour en savoir plus mais il semblerait qu'aucun de ceux de la bibliothèque ne soit enclin à en expliquer plus profondément les effets."

L'animagus plongea son regard dans les yeux argenté de Lynn et elle se figea. En avait-elle trop dit ? Lynn retint sa respiration un instant mais l'oeil perçant de McGonagall n'avait pas l'air suspicieux, simplement... intrigué ? Cette dernière griffonna quelque chose sur un morceau de parchemin et le tendit à Lynn:

" "Les pouvoirs de l'esprit : Légilimencie et Occlumencie" Demandez à Mme Pince de vous sortir cet ouvrage de la réserve. Ce n'est qu'un livre tout à fait théorique sur des généralités qui ne vous sera bien évidemment d'aucune utilité dans l'apprentissage de ces sortilèges..."

"Merci Beaucoup, Professeur!"

Lynn sourit et accepta volontier le parchemin. La dernière phrase de McGonagall sonnait comme un avertissement, une mise en garde sur l'entreprise d'une telle initiation mais Lynn n'en avait cure. Elle approchait enfin de son premier objectif ! Elle allait avoir des vraies informations concrètes sur ces techniques. Elle allait savoir de quoi était réellement capable Torin. Et il fallait d'abord connaître parfaitement son ennemi pour être capable de lui faire face. Elle savait que le chemin serait long... mais elle avait tout le temps devant elle...

Elle sécha donc son premier cours de l'après-midi -histoire de la magie, Binns ne remarquerait même pas son absence- et se précipita à la bibliothèque ou Madame Pince vérifia plusieurs fois le morceau de parchemin avant d'admettre que la signature de McGonagall n'avait pas été falsifiée.

Le précieux manuel en main, Lynn monta dans sa salle commune quasiment déserte, et se mit à lire. Au fil des phrases, la determination de Lynn ne fit qu'accroître. La peur bien sûr était toujours présente, tapie au fond d'elle prête à se faire entendre dès qu'elle faiblirait à nouveau, mais ce qu'elle lisait, bien loin de l'effrayer davantage, la rassurait. Torin avait besoin d'un contact visuel, d'être proche d'elle pour pouvoir l'atteindre. Tant qu'elle était à Poudlard elle ne risquait absolument rien. Elle comprit également que plus elle serait émotionnellement fragile, instable, perturbée, plus Torin aurait de facilités à l'atteindre et plus les souvenirs qu'elle souhaitait le plus protéger remonteraient à la surface. Il fallait qu'elle soit forte.

Comme le lui avait fait savoir McGonagall, les legilimens étaient repertoriés par le ministère, mais la jolie gryffondor se doutait bien que Torin ne s'était pas embarassé de telles formalités. En revanche, l'occlumencie étant strictement défensive, elle n'était pas soumise à la même restriction.

Cela ôta un véritable poid à Lynn qui accueillit avec soulagement le fait que l'occlumencie ne soit pas de la magie noire. Elle n'était pas encore tout à fait débarassée de ses vieux démons et la perspective de ressembler, même de très loin, aux partisants du Seigneur des ténèbres qu'étaient son père et ses deux frères, lui étaient insupportable.

Lynn ne termina pas le livre ce soir là, ni celui d'après. Ce n'est qu'au bout de trois jours, à jongler entre les amis, les cours, les devoirs, la nourriture et les quelques heures de sommeil qu'elle devait s'accorder, qu'elle arriva à la conclusion de l'ouvrage.

L'auteur conseillait à quiconque souhaitait pénétrer plus profondément les subtilités de ces méthodes de se plonger dans les ouvrages de Bastian Enaides, imminent sorcier pour qui ces méthodes n'avaient plus de secrets.

Après avoir épuisé toutes ses ressources quand à l'histoire de ce sort, ses effets, son but, elle allait finalement pouvoir avoir un véritable enseignement des bases de l'occlumencie ! Restait un dernier problème... où se procurer cet ouvrage ? Il valait mieux ne pas solliciter à nouveau la professeur McGonagall et elle n'avait aucune chance d'accéder à la reserve toute seule. Peut-être pouvait-elle l'acheter ? Se munissant d'un parchemin et d'une plume, elle se rendit à la volière où, empruntant un hibou de l'école, elle envoya un courrier à Fleury et Bott afin de savoir s'ils possédaient un ouvrage de Bastian Enaides sur l'occlumencie. La réponse lui parvint le lendemain au petit déjeuner. Fleury, ou Bott, lui répondait qu'ils avaient en effet un exemplaire de ce livre qu'ils seraient ravis de lui envoyer pour 14 gallions et 5 mornilles. Lynn envoya le montant demandé par retour de hibou et attendit de réceptionner le précieux ouvrage. Deux jours plus tard, loin des regards indiscrets, Lynn déchira l'emballage qui contenait le livre et lu le titre à voix basse:

""Occlumencie, Tout un Art" de Bastian Enaides."

Finalement, elle l'avait entre les mains... Même si elle n'avait fait qu'une partie infime du chemin menant à la maîtrise de l'occlumencie, elle était en tout cas sur la bonne route...

Elle profita de terminer tôt les cours un jeudi après-midi pour se rendre à l'étage de cette fameuse salle va-et-vient. Elle ne se souvenait plus exactement comment l'appeler et resta perplexe devant le mur nu pendant plusieurs minutes, faisant quelques allers-retours infructueux. Elle savait qu'il fallait passer plusieurs fois devant le mur en pensant à la chose que l'on souhaitait voir apparaitre dans la salle, mais le chiffre lui échappait. Etait-ce trois ? Peut-être... mais trois passages ou trois allers-retours ? En desespoir de cause, Lynn essaya les deux, se répétant en boucle "je veux une salle d'entrainement avec un épouvantard, je veux une salle d'entrainement avec un épouvantard" et vit avec soulagement la porte apparaître. Avec un peu d'appréhension, elle enclencha la poignée et pénétra à l'interieur. La pièce était sobrement éclairée par des chandeliers disposés aux quatres coins. Le sol et les murs étaient en pierres, un coffre en bois tressaillait dans un coin et quelques coussins tapissaient le sol.

Plus motivée que jamais, Lynn referma la porte derrière elle et s'approcha du coffre en bois qui de toute evidence contenait son épouvantard. Avant de commencer, elle essaya de se remémorer ce qu'elle savait des épouvantards. Ils prenaient la forme de la chose que l'on craignait le plus et c'était le rire qu'ils craignaient le plus. Pour cela il fallait lancer la fameuse formule "Ridikkulus" en imaginant la chose crainte sous une forme inoffensive et comique. Mais Lynn voyait difficilement comment rendre Torin aussi doux qu'un agneux... ou alors si.. peut-être justement... l'idée de voir son si redoutable grand frère jouer avec un mouton en peluche était assez amusante !

Spoiler:

Bien campée sur ses deux pieds, Lynn prit plusieurs longues inspirations et d'un coup de baguette ouvrit le coffre. Avant même qu'elle n'ait pu faire le vide dans son esprit et formé sa forteresse, Torin était devant elle, menaçant. Sans qu'ellle n'ait pu se préparer, elle sentit des images, des souvenirs être tirés de son esprit et étalés au grand jour. Sa dernière note en potion -désolant-, sa chute dans le lac alors qu'elle ne savait pas encore nager, cet après-midi sous la neige avec William, une discussion avec Lavande au sujet de Kael et Seamus, la danse muette qu'elle avait partagé avec Aïlin dans une pièce poussiéreuse, sa discussion avec le professeur McGonagall sur l'occlumencie...

"NON !"

Lynn repoussa brutalement cette intrusion et tomba en arrière sur les coussins. Sa baguette en main elle hurla "Ridikkulus". L'image de son frère s'amusant avec sa peluche ne lui tira même pas un sourire, mais elle pu renvoyer l'epouvantard dans son coffre de bois. Essoufflée, les larmes aux yeux, la jolie gryffondor se redressa sur le sol, boulversée. Elle ne s'attendait pas à une attaque d'une telle violence... si ce simple épouvantard était capable d'une telle intrusion elle n'osait imaginer ce qu'il en serait du vrai Torin... A moins que sa peur de la puissance de son frère n'augmente le pouvoir de la créature, après tout, tout était une question de peur... et le degres de peur qu'elle ressentait avait atteint un pic ! Mais comment savoir...? Néanmoins, chose rassurante, si l'on peut dire, elle avait réussi à le repousser totalement de son esprit même s'il était trop tard puisqu'il avait vu ce qu'elle ne voulait surtout pas que son frère sâche. Il ne devait même pas soupconner qu'elle connaissait l'existence du contre-sortilège à son puissant pouvoir, cela devait rester son secret.

Encore sous le choc Lynn réussi pourtant à ravaler ses larmes et décida d'abandonner pour ce soir-là. De toute évidence pour commencer elle devrait essayer une autre technique, mais elle y réfléchirait plus tard. Pour l'instant cette intrusion dans ses souvenirs l'avait extenuée et elle se sentait nauséeuse, mieux valait rejoindre la grande salle où l'on servirait bientôt le repas, même si elle se sentait incapable d'avaler quoi que ce soit...

Le lendemain après une longue journée de cours, Lynn décida de faire un nouvel essai.
Cette fois pourtant, après y avoir longuement réfléchi au cour de la journée -ce qui lui valu un rappel à l'ordre de Rogue quand son chaudron commença a emettre un drôle de sifflement aïgue- elle avait décidé de créer sa forteresse mentale avant d'ouvrir le coffre en bois. L'épouvantard l'avait prise par surprise et elle pensait que c'était la raison pour laquelle elle s'était laissée submerger. Elle passa plusieurs fois devant la pièce en formulant son souhait et rentra dans la pièce qui avait légèrement changé depuis la veille. Un canapé confortable trônait dans un coin ainsi qu'un petit guéridon où avait été déposé une carafe d'eau et un verre ainsi qu'une grosse tablette de chocolat. Avec un sourire la jeune fille s'introduit au centre de la pièce, prête à en découdre avec sa plus grande peur.

Lynn ferma donc les yeux et vida son esprit L'inquiétude revenait régulièrement à l'assaut mais elle la repoussait à chaque fois et elle finit par se sentir suffisemment calme et détendue pour commencer la construction de sa bulle d'eau. Il lui fallu tout de même près d'une minute pour que celle-ci soit complètement stable et hermetique.
Une fois prête Lynn rouvrit les yeux et d'un coup de baguette laissa sortir l'épouvantard.
La copie parfaite du cruel Torin la regarda d'un air mauvais et plongea son regard diabolique dans le sien. Lynn sentit sa forteresse ployer, elle se concentra pourtant sur la solidité de celle-ci en essayant de rester calme et sereine. L'épouvantard s'approcha d'elle et Lynn recula instinctivement, baissant sa garde. Sa défense d'eau s'écroula. Elle voulu se concentrer à nouveau pour la reconstruire mais trop tard. Les souvenirs défilaient à nouveau dans sa tête sous forme de flashs. Le choixpeau sur sa tête, une baguette tendue à un serdaigle qui venait de la perdre, une réunion pour un groupe de rock avorté, un séjour à l'infirmerie en compagnie de serpentards, un flacon d'encre renversé dans son sac, un entraînement de sortilège près du lac, un cour de vol improvisé au milieu de la grande salle un matin très tôt, son premier baiser sur le terrain de Quidditch avec William...

" Arrête ça ! Riddikulus !"

Lynn soupira et se laissa choir dans le canapé. Un carré de chocolat lui permit de retrouver un peu de chaleur mais elle se sentait toujours glacée d'effroi. Elle avait un problème. Il était évident qu'elle était trop lente à mettre en place son bouclier intérieur. Il fallait qu'elle puisse la créer d'un simple battement de cil, que sa boule d'eau soit immédiatement pleine et solide. Elle ne pourrait jamais tenir tête à Torin si elle mettait si longtemps à créer sa défense. Pour tenter de se rassurer, Lynn nota tout de même que pour l'instant elle tentait de fermer complètement son esprit, et non pas protéger uniquement une partie comme elle comptait le faire contre son frère... elle aurait alors normalement moins de difficultés. Il fallait qu'elle s'entraîne encore davantage avant d'affronter à nouveau l'épouvantard. Néanmoins elle prit l'habitude de venir dans cette même salle sur demande tous les soirs pour ne pas être dérangée par ses camarades de chambre. Elle bénéficiait ici de tout ce dont elle avait besoin et elle ne risquait pas de se faire surprendre. Les questions pourraient être génantes et elle préférait éviter de mentir à qui que ce soit.

Elle reprit donc pendant plusieurs jours des entraînements intensifs qui consistaient à faire et défaire sa protection le plus rapidement possible. Au début elle arriva à diminuer assez rapidement la durée de sa création mais elle stagna et eu du mal à descendre sous la barre des 30 secondes. Pendant deux semaines elle travailla avec acharnement. Lorsque la durée continua à diminuer, elle se rendit compte que la solidité de sa boule était mise en péril. Il ne lui restait maintenant plus qu'un mois et elle s'entraînait dès qu'elle avait du temps libre. Reprenant la lecture de l'ouvrage qu'elle avait déjà lu et relu des centaines de fois, Lynn repéra un conseil qui ne l'avait jusqu'ici jamais marqué. Bastian Enaides expliquait qu'il était parfois plus facile pour les esprits dissipés d'associer leur forteresse à un mot, si possible quelconque, qui serait, au fur et à mesure de l'apprentissage, le déclencheur naturel de cette protection.
Il avait découvert cette méthode, que lui-même n'utilisait pas, pouvant quasiement être constemment en mode occlumens sans soucis,grâce à l'un de ses élèves, Davy Montretout qui était particulièrement distrait. Il avait du mal à se concentrer et même s'il obtenait de bons résultats une fois sa défense mise en place, il avait, tout comme Lynn, beaucoup de mal à la déclencher instantanément. Il s'était habitué, sans même s'en rendre compte, à se répéter, lors de ses entraînements, une phrase, une espèce de leit motiv dans sa langue natale -qui n'était pas l'anglais-. Il se rendit compte plus tard que le simple fait de se répéter cette phrase déclenchait automatique son sort de protection, qu'il fallait bien sûr entretenir par la suite. Enaides conseillait cette méthode, en la réduisant à une simple mot, à certains de ses élèves en difficultés ou pour ceux qui avaient besoin de résultats rapides. Lynn se frappa mentalement de ne pas avoir fait plus attention à cela avant, cette méthode l'aiderait à canaliser son energie lors de la création de bulle d'eau. Se demandant quels serait les mots que Torin et elle échangeraient le plus, elle parvint au constat qu'ils parleraient essentiellement de leur soeur.

Léan...

C'est donc naturellement qu'elle choisie ce prénom. De cette façon à chaque fois que quelqu'un evoquerait sa petite soeur, un écran d'eau de la forme d'une bulle entourerait son esprit et elle serait libre ensuite de le modifier à sa guise. Elle reprit donc, pour ce qui lui semblait la énième fois, son entraînement, se répétant le prénom de sa toute petite soeur à chaque fois qu'elle formait la bulle d'eau dans sa tête. Elle le fit donc encore et encore, dix fois, quinze fois, cinquante fois, cent fois, mille fois, même si elle ne compta pas jusque là. Inlassablement elle continuait.

La mi-mai était arrivée et l'urgence se faisait plus que jamais ressentir.
Elle s'était incroyablement bien adaptée à la dernière consigne de Enaides. Même lorsqu'il lui arrivait juste de penser à sa soeur, sa forteresse d'eau apparassait immédiatement autour de son esprit, solide et impénétrable. Du moins, en avait-elle l'impression. Il lui était maintenant nécessaire de réessayer contre l'avatar, en théorie inoffensif, de son frère.

Le coffre de bois qui n'avait pas disparu au cours de ces semaines d'entrainement mental s'agitait particulièrement lorsque Lynn entra ce jour-là. A l'exterieur le soleil nous faisait l'honneur de sa présence et la majorité des élèves, malgré les examens qui approchaient, s'était réunie dans le parc pour profiter de ces premiers rayons bienfaiteurs.

Devant la pression que provoquait chez elle l'arrivée imminente de Juin, elle avait finalement décidé, comme elle en avait eu le projet auparavant, de ne protéger qu'une partie de son esprit et de laisser un accès limité au reste pour économiser ses forces. Une fois au manoir, elle pourrait tenter d'améliorer cela en élargissant progressivement la partie cachée mais elle ne voulait pas tout perdre pour avoir été trop téméraire.

C'est donc dans cet optique qu'elle libéra l'épouvantard.

"Léan" Murmura Lynn, même s'il lui aurait suffit de le penser. Le dire lui donnait de la force. C'était pour elle qu'elle faisait tout ça.

Aussitôt sa barrière se dressa dans un coin de son esprit, protegeant toutes les choses qu'elle avait préalablement décidée de cacher.

Quant au bout de plusieurs minutes elle fut persuadée qu'il ne trouverait jamais ces souvenirs, elle le renvoya dans sa boite avec un joyeux Riddikulus.

Elle fit de même tous les jours qui restèrent. Et quand elle prit le Poudlard Express pour revenir à Londres, elle sentait qu'elle avait un chance... si elle échouait, elle ne pourrait pas dire qu'elle n'avait pas donné le maximum... cela voudrait simplement dire que Torin était plus fort... que le mal était le plus fort... mais elle n'y croyait pas... Il y avait toujours une issue pour les gens comme d'elle...

Et elle voulait y croire.

IV Face à face

Ses retrouvailles avec Torin furent, comme on pouvait s'y attendre, glaciale. Nénamoins, il n'y avait aucune hostilité directe, plutôt une profonde indifférence. Sur ce point, il était vrai qu'elle n'avait rien, ou presque, à craindre de son frère aîné. Elle n'oubliait pas qu'elle avait subit son premier doloris de sa main et nombres d'insultes mais Ultan était celui qui, généralement, avait donné les coups. Torin s'amusait beaucoup plus à faire souffrir ses victimes psychologiquement, il était plus subtile, plus patient. Lynn avait particulièrement bien réussi à mettre en place sont mot Totem si bien qu'à chaque fois qu'on l'évoquait sa barrière d'eau se formait autour de son esprit. A sa grande surprise, Torin ne tenta pas d'entrer dans son esprit immédiatement.
Sa première tentative, qui fut également la première véritable mise à l'épreuve de Lynn, fut lorsque celle-ci annonça qu'elle resterait au manoir l'année à venir pour s'occuper de leur petite soeur. L'aîné de la famille masqua sa surprise et pour la première fois, Lynn le sentit entrer dans son esprit et y fouiller allègrement. Dans un coin, tout au fond, bien caché et protégé, ses projets de fuite restèrent hors de sa portée.. Elle le sentit pourtant s'en approcher, les frôler même. Lynn pâlit mais tint bon et le sentit finalement quitter sa tête avant de le voir sourire d'un air à la fois satisfait et déçu. Il n'avait rien trouvé... Il fit une remarque ironique sur la pâleur de la jeune fille et quitta la pièce en lui ordonnant d'aller s'occuper de la petite qui s'tait mise à pleurer.
A la fois soulagée et vidée, Lynn tourna les yeux vers Aïlin et le regard qu'il lui jeta la glaça sur place. Elle n'aurait pas pu lui faire pire... la peine et la douleur de la trahison se lisaient sur son visage. Sans un mot, il quitta la pièce. Lynn voulu lui courir après mais ne le fit pas. A quoi bon...? Elle ne pouvait de toute façon pas lui expliquer...

L'été se déroula calmement, voyant Aïlin faire ses débuts au Darkshop et Léan commencer à devenir une jolie petite fille dont les cheveux noirs et épais et les yeux océan trahissaient sans doutes possibles son appartenance à la famille. La rentrée fut difficile pour Lynn qui vit disparaître son frère après un au revoir dénué de chaleur et se retrouva coincée au manoir avec sa petite soeur. Torin était souvent absent et ne rentrait souvent qu'au beau milieu de la nuit mais très vite, il prit l'habitude de sonder son esprit à chaque fois qu'il croisait le regard de l'ex gryffondor, particulièrement méfiant et soupçonneux envers son attitude soumise.

Lynn s'était rendue compte que lorsqu'elle se concentrait sur quelque chose tout en fermant parrallèlement son esprit à son frère, c'était ce détail qu'il voyait en premier. Elle avait donc pris pour habitude, lorsqu'il était dans les parages, et davantage encore lorsqu'ils avaient un contact visuel, à penser à des choses innocentes, le menu du dîner, la tâche de sang qu'elle n'arrivait pas à faire partir sur une chemise du Mangemort, le temps execrable, les pleurs fatiguants de Léan ou au contraire ses progrès. Visiblement cela contentait son frère. Une ou deux fois elle le sentit pousser plus loin sa recherche mais Lynn, comme elle avait appris à le faire, ne tentait pas de le repousser et le laissait regarder à volonté, protegeant uniquement ce qui avait besoin de l'être, s'épargnant ainsi un travail mental supplémentaire qui aurait été particulièrment fatiguant.

Tout se passait bien, cela faisait maintenant plusieurs mois qu'elle avait quitté Poudlard pour le Manoir et elle se décida enfin à agir. L'une des choses qu'elle tentait le plus de cacher à son frère était cette minuscule pensée, cet objectif dont la réalisation n'avait même pas encore été imaginée, qui consistait à éloigner Léan du Manoir. Elle ne savait pas encore comment, mais elle savait que Léan devait quitter cet endroit et vivre une vie normale, ailleurs. Ce qui bien sûr impliquait dans le même temps la disparition de Lynn car Torin ne laisserait jamais une telle chose impunie. Quelque chose disait à Lynn qu'il avait développé quelques projet pour la plus jeune des Bowers et il était hors de question que l'aînée des deux filles ne les laisse se réaliser !
Bien sûr, tout ceci necessitait d'être préparé, et plus les jours passeraient plus elle aurait de choses à cacher et plus l'entreprise serait délicate. Mais elle avait prouvée qu'elle pouvait choisir de protéger une partie de ses pensées et elle se sentait capable d'en cacher un plus grand nombre. Elle esperait simplement ne pas dépasser ses limites... c'était trop important pour tout risquer. Elle allait devoir agir par étapes.
Aïlin lui donnait régulièrement, lors de ses visites au manoir, quelques cours pour rester à niveau, chose dont elle lui était reconnaissante, mais il semblait n'y avoir plus en lui ni chaleur ni amour envers l'ex petite lionne. Cela la rendait atrocement triste mais elle savait qu'il ne pouvait pas comprendre son choix et qu'il ne l'acceptait pas davantage.

Lynn se mit donc au travail. La tâche la plus ardue consistait à trouver une cachette pour sa cadette où elle serait certaine que Torin ne la retrouverait jamais. Lynn pensa à un orphelinat mais cela lui paraissait trop cruel, d'autant que Léan serait facilement identifiable s'il venait un jour à Torin l'idée de la retrouver. La solution s'imposa d'elle même quelques jours plus tard alors que Lynn promenait sa petite soeur. Léan devait disparaître oui... disparaître du monde sorcier.. Il suffisait que Lynn trouve une famille moldue prête à s'occuper de la petite, qui ne découvrirait la vérité qu'à l'âge de onze ans avec l'arrivée de sa lettre pour Poudlard. D'ici là, Lynn esperait bien que la guerre serait terminée et qu'elle n'aurait plus à s'inquiéter de son frère et de ses activités de Mangemorts...

Malheureusement, cette tâche ne fut pas aussi simple qu'elle l'avait esperé et elle perdit plusieurs mois. Elle avançait avec lenteur et précaution afin de ne pas attirer les soupçons de Torin et de ne pas le laisser voir quoi que ce soit qui la menerait à leur perte.. Puis tout se précipita, elle utilise une partie de son héritage pour acheter un petit appartement au coeur de Londres. Le vendeur, d'abord méfiant face à son jeune âge, se laissa facilement convaincre par la somme en liquide que lui proposait Lynn et lui assura la plus grande discretion. A quelques semaines de son départ définitif du manoir, Lynn se trouvait face à une situation compliquée. Une fois partie, il ne serait pas difficile pour Torin de la retrouver. Elle avait besoin de rendre sa maison incartable, d'empêcher les transplanages, de choisir un gardien du secret, des sorts qu'elle était totalement incapable de produire elle-même au risque de les rater ce qui pouvait s'avérer particulièrement dangereux... Elle avait besoin d'aide et de protection.

Elle se tourna donc vers le ministère avec l'espoir d'y trouver une main tendue. Au deuxième étage du ministère, au département de la justice, elle fit face à une secrétaire acariâtre qui la congedia sans même l'écouter. Par un heureux concours de circonstance , le ministre de la justice passait par là et attiré par les éclats de voix, se retrouva face à Lynn qui réussit à le convaincre de lui accorder une entrevue. Pendant les premières minutes de leur entretien, elle tenta de deviner si elle pouvait ou non lui faire confiance. Elle décida que oui et prit le risque de dénonçer ses frères et de raconter ce qui s'était réellement passé lors de la mort de son père en contrepartie de quoi elle obtint toute l'aide nécessaire du juge Hawkesworth qui l'a prit sous son aile. Les mesures défensives furent installées sur son appartement et bientôt, Léan quittait le manoir suivit quelques heures plus tard de Lynn...

Elle avait réussi... elle avait gagné... Grâce à ce talent si particulier qu'elle avait developpé et exercé pendant plus de 18 mois, elle avait pu tromper la vigilence de son frère et s'offrir cette liberté tant attendue. L'occlumencie l'avait preservé en dissimulant ses projets et c'était grâce à cela qu'elle était à présent, du moins temporairement, hors de danger et en sécurité...

Ce soir là quand Lynn ouvrit la porte de son appartement en sachant qu'elle allait y passer sa première nuit, elle sourit.

"Léan..." pensa-t-elle avec une pointe de fierté et de soulagement.

Et aussitôt dans son esprit, la bulle de protection fit son apparition, inutile en ces lieux mais apportant avec elle la pensée rassurante et réconfortante que ses songes étaient définitivement à l'abri...

Terminé ! Nb de mots : 10284

J'avoue avoir été un peu dubitative pour l'épouvantard au début, mais la globalité me convient.

Validée ^^