Rendez-vous au pays des merveilles [Mon n'Amoureux ^^]

Devenir Alice était d'une facilité déconcertante, et un peu inquiétante aussi à vrai dire. De quoi perdre sa véritable identité dans les méandres d'un dédoublement de personnalité. Heureusement; le Serpentard n'usait de son don de Métamorphagie que pour un temps limité, bien qu'en sachant que le physique d'Alice était si bien gravé dans son esprit, qu'il pourrait demeurer sous cette forme sans se trahir dans à peu près n'importe quelles circonstances et délais. Tout était devenu mécanique. Il entrait garçon dans un couloir vide; ses doigts fins passaient comme par inadvertance sur le mur; appuyant légèrement plus sur une brique, laquelle découvrait un passage spécialement conçu par les Drôles de Dames. Le Serpentard retrouvait là tout le matériel de l'équipe. Il changeait de pull; prenant également un simple Jean mixte, que filles comme garçons pouvaient porter. En moins d'une minute, ses cheveux s'allongeaient considérablement; descendant jusqu'à ses reins en une cascade châtain de mèches ondulées, ses yeux s'étiraient légèrement en amande et le bleu venait habiller ses prunelles habituellement dorés. Un petit miroir lui servait à vérifier si tout s'était bien passé; mais il faut dire que depuis quelques temps, ça lui était inutile de regarder... Alice, il l'avait dans la peau.

Ensuite, rien de plus simple, la jeune "fille" ressortait, un air sérieux fiché sur son visage de jolie métisse; une pile de papiers bien serrés contre elle; comme s'ils s'agissait d'un TP ou d'un devoir à rendre. Les parchemins étaient en fait des articles de presse interdits par l'école; il y avait des interview's faites sous l'apparence d'Alice, des dénonciations, des invitations à la résistance aussi. Par sécurité, les Drôles de Dames ne signaient jamais les articles avant d'être prêt à s'en débarrasser en les distribuant, au cas où si les Carrow voyaient l'ensemble des documents cachés dans les chambres... Car avant d'être disposés dans la cachette, les parchemins séjournaient dans la chambre d'Alix... Rien ne serait donc plus stupide que de signer; même en paraissant improbable en y pensant; le rapprochement entre lui et la mystérieuse jeune fille apparaissant et disparaissant pourrait bien être fait si l'on retrouvait la signature d'Alice; dans des documents de résistance dans son dortoir.

Il s'assit dans un coin; faisant mine de réviser, ses long cheveux châtains tombant à moitié dans son visage, sans que cela ne paraisse le déranger, signant rapidement les dits articles; Alice n'avait de cesse de jeter des regards inquiets autour de sa personne. Un garçon s'arrêta, lui demanda s'il pouvait l'aider; se posant probablement la question de savoir pourquoi la jeune fille révisait seule dans son coin, recroquevillé dans un endroit sans lumière. Alix n'avait pas répondu! Il l'aurait fait si le garçon avait insisté, mais dans la mesure du possible, le Métamorphomage évitait. Alice était un fantôme; personne ne devait avoir de contact prolongé avec elle... Sauf les Drôles de Dames qui savaient que l'étudiante débarquée d'on-ne-savait-où n'avait pas de vie propre. Elle passait, distribuait les tracts restants; ceux qui n'avaient pas été affichés dans les salles communes.-Etant 4, la petite équipe résistante avait la chance de compter 1 membre chaque maison.- interviewait parfois puis s'enfuyait; disparaissant au bout d'un couloir. Alice n'était pas faite pour parler, rencontrer des gens, communiquer ou avoir une personnalité.

Et pourtant, Alix n'avait pu s'empêcher de lui donner vie en quelque sorte. Peu à peu, malgré les actions limitées qu'il effectuait avec Alice; il lui avait donné un genre... Une démarche qui n'appartenait qu'à elle; des gestes aussi, curieusement beaucoup moins efféminés que son double masculin. Pas qu'Alice paraisse virile, n'allons pas jusque là, ce serait le comble! Mais disons que le garçon était bien plus sûr sous ses traits, franc aussi... Parfois même froid, neutre, distant. Alice avait beaucoup plus de caractère que le Serpentard en apparence; une vraie résistante en fait. Elle avait l'air plus adulte.

Il se releva finalement, époussiétant ses habits et vérifiant que le garçon avait bien lâché prise. Vérifiant qu'aucun représentant de l'autorité n'était dans les parages; et aussi qu'aucun élève ne la regardait- c'était en fait plus facile presque d'agir en plein jour qu'après le couvre-feu! Ce qui expliquait pourquoi, en ce vendredi après-midi, après le dernier cours... Vers 17H00; Alice se retrouvait avec ses affiches contrevenantes dans les mains; en plein milieu du couloir.- Il allait bientôt falloir sortir de l'abri que lui procurait l'endroit ombragé. Sans lever la tête, semblant perdue dans ses pensées, Alice se mit à traverser le couloir d'un pas très décidé; la mission? Atteindre un autre dépôt des Drôles de Dames. Cette fois il ne s'agissait pas de distribuer; seulement il avait bien fallu finaliser le tout en signant ces articles, et maintenant, les transférer vers une cachette secrète, proche de la Grande Salle; juste à l'entrée de cette dernière en fait. C'était juste une brique qui bougeait; l'équipe avait fini d'enlever la brique-Alix avait failli se démettre une épaule en la portant d'ailleurs, tellement il avait de la force dans le poignet- et avait enlevé la poussière... puis, ils avaient jeté un sort dessus pour permettre à la brique de se déplacer légèrement en coulissant au lieu de l'enlever à chaque fois. Il y avait de la place pour y mettre une pile de parchemins, tout juste. Le jeune sorcier préférait procéder par étapes. Voilà pourquoi le temps s'écoulait entre l'écriture d'un article et la mise en place dans le journal ainsi que la distribution.

Alice savait que faire; elle devait arriver jusqu'à la Grande Salle sans se faire repérer, se poster à l'entrée; se collant au mur comme si elle attendait quelqu'un puis déplacer la brique grâce à leur mot de passe... Enfin déposer les parchemins compromettant et repartir, disparaître; retrouver son corps de garçon. Alix laissa retomber des mèches de cheveux sur cette poitrine qu'il n'avait pas, cachant parfaitement le manque de courbes féminines, lesquelles commençaient à se dessiner à peu près à l'âge qu'était supposé avoir Alice. La tête vide de toute émotion, ne pensant qu'à sa mission; puis à celle de demain soir-après le couvre feu cette fois- qui impliquerait de revenir chercher les parchemins et de glisser l'article dans un espèce de journal parallèle à la gazette et disposer le restant un peu partout; il marchait... Marchait encore de son pas décidé, qui malgré lui, n'appartenait qu'à Alice. Finissant par atteindre l'orée du couloir; tel une porte s'ouvrant sur un monde illuminée et fâcheusement animé, il soupira... C'était toujours là le moment le plus difficile! Certes la foule le protégeait des regards; c'est pourquoi le transfert de documents se faisait toujours de jour... Mais Alix craignait aussi qu'on l'aborde... Alice n'était pas sensé exister... Elle n'était qu'un fantôme! Mais ses passages de plus en plus fréquents faisaient parfois tourner la tête aux gens qui essayaient sans doute de se rappeler s'ils se connaissaient le nom de cette fille; ou de son appartenance à une quelconque maison.

Le Métamorphomage s'apprêta donc à quitter ce lieu calme et rassurant, posant un pied-il avait aussi changé de chaussures; abordant de simples tennis mixtes toujours- dans le carrefour de couloirs; où, déjà on entendait une joyeuse bande -comment était-ce encore possible à cette époque d'entendre rire? C'était un miracle assurément, mais il ne durerait sûrement pas... - lorsque soudain, le Serpentard sentit une main se poser sur son épaule. Se raidissant, Alice tourna la tête; de moitié, ses yeux d'océan se posant sur l'importun... Celui qui allait la faire exister un peu plus que comme simple messagère... Elle allait devoir devenir interlocutrice; sans doute, car si la personne encore non identifiée avait posé sa main sur son épaule, c'était bien dans le but de lui parler.

-Que veux-tu?

Fit Alice en prenant les devants, sa voix était neutre, on la sentait sur la défensive, particulièrement méfiante, et serrant les parchemins contre sa poitrine. Elle ne pouvait pas rester là des heures à attendre que l'inconnu-visible d'un quart uniquement puisqu'il était dans son dos et que la mystérieuse métisse avait à moitié se tordre le cou pour voir un peu les yeux de ce qui était visiblement un garçon-Alice était faite pour remplir une mission... Passer, disparaître, pas s'arrêter et marquer les lieux de son empreinte en y restant scotchée.

[HJ : désolé je sais que je réponds trèèèèèèès tard ne m'en veux pas I love you

]

La rouquinite avait contre-attaqué. Suite à l'annonce des représailles sur les roux, Ciel avait eu l'idée de réunir l'école sous la même couleur de cheveux. Tous roux contre l'oppression, tel était leur slogan. Mais la véritable motivation de Ciel était toute autre, il se fichait de montrer aux Carrow et à leur caniche Pénombre Craft que quelques élèves étaient contre eux. Non, ce qui inquiétait Ciel était la création de la Milice Pourpre, sorte de police de Poudlard, et dont une des principales cibles était la Chronique de L'Ordre, le journal rebelle dont il était l'un des fondateurs. Il n'y avait que deux membres pour le moment, tandis que les membres de la MP grandissaient à vue d'œil. Il fallait donc recruter de toute urgence. Or, comment savoir qui était favorable aux rebelles ou à l'oppression, et qui aurait le courage de le montrer ? C'est pour répondre à ces questions que la campagne de rouquinite commença.

Les cheveux roux fleurissaient un peu partout, et sur des têtes qu'il n'aurait jamais crues oranges, Ange Dawster faisait partie de ces surprises. Cette fille que Ciel pensait vendue à la cause des Sang-Pur arborait une chevelure rousse exceptionnelle. Le Serdaigle n'avait à présent plus qu'à choisir parmi les rouquins. Cette tâche était aisée, et il avait d'ores et déjà une liste de noms de candidats susceptibles de l'aider pour la Chronique. Mais le recrutement n'était pour le moment pas sa priorité. En effet, il devait à tout prix retrouver Alice, une fille mystérieuse aperçue une seule fois depuis plus d'un an. Elle l'avait interviewé plus tôt dans l'année au sujet des Carrow, et le londonien voulait la recruter depuis la création de la Chronique de l'Ordre. Mais il avait beau la chercher, elle restait introuvable, et ses camarades ne semblaient pas la connaître. Mais qui pouvait bien être cette fille ? Elle existait puisque l'interview de Ciel avait été publiée, elle ne sortait pas donc de son imagination. Mais alors, qu'était-elle ?

Arpentant les couloirs depuis une semaine déjà, Ciel commençait à perdre espoir, allait-il la revoir un jour ? Non pas que le londonien ne puisse pas se passer d'elle, mais ce serait une force en plus contre la Milice Pourpre. Mais comment retrouver une personne alors qu'on ne l'a vue que de dos ? Cette question trottait dans la tête de l'exhibitionniste depuis un petit moment, il ne savait pas même pourquoi il continuait à la chercher alors que les chances de la retrouver étaient quasi nulles. Mais bien sûr, ce post n'aurait aucun intérêt si Ciel n'allait pas la retrouver. Et c'est alors qu'il abandonnait sa chasse quotidienne qu'il la vit. Encore une fois de dos (à croire qu'Alice n'avait pas de visage), il la reconnut immédiatement, ses cheveux ruisselant le long de son dos. Étrangement, les autres ne semblaient pas la remarquer : elle semblait se fondre dans la foule aussi aisément que Carrow faisait souffrir. Se faufilant entre les roux, Ciel se rapprochait de son but, tel le crapaud guettant la mouche, il ne lâchait pas Alice des yeux.

Elle était à présent juste devant lui, il n'avait plus qu'à tendre le bras pour la toucher. Ce qu'il fit, il n'avait pas quand même passé plusieurs jours à la chercher pour se défiler au dernier moment. Il posa donc délicatement sa main sur l'épaule la jeune fille et avant qu'elle ne se retourne complètement, il lui chuchota à l'oreille :

- Je suis Ciel, le chef de la Chronique de l'Ordre, tu sais, le journal rebelle. Ça fait plusieurs jours que je te cherche, la rébellion a besoin de toi. On peut parler tranquillement ?

N'attendant même pas la réponse de l'élève fantôme, il lui prit la main et l'entraîna à travers les couloirs, à la recherche d'un endroit au calme pour discuter rébellion. Il opta finalement pour un couloir vide du cinquième étage, enfin presque vide puisque seuls deux élèves y étaient déjà, occupés à des affaires de couple. Ciel et Alice pouvaient donc passer pour deux amoureux ayant besoin de discuter. Le Serdaigle se tourna finalement vers la jeune fille et vit enfin son visage. Un ange ! Ciel n'en croyait pas ses yeux, Alice était bel et bien un ange ! Ses traits étaient parfaitement tracés, il n'a je vais jamais vu d'yeux aussi beaux que ceux-là, même Dieu lui-même ne pouvait en imaginer de plus beaux. Peu lui importait le statut de sang à présent. Il se fichait de savoir ce qu'était devenu Harry Potter, s'il pouvait tuer Vous-Savez-Qui ou pas. Il se fichait de vivre sous l'oppression des Carrow. Il venait de découvrir le pays des merveilles et rien ne pouvait le décider à le quitter. Tandis que le couple à l'autre bout du couloir s'embrassait, Ciel admirait la bouche de la belle, et se rendit soudain compte que la sienne était grande ouverte. Il devait avoir l'aire intelligent à la regarder la bouche bée alors qu'il était sensé avoir quelque chose d'important à dire. Mais quoi de plus important que l'amour en fin de compte? À quoi bon vivre libre de tout joug si on est seul? à quoi bon vivre tout court si c'est sans amour? Le jeune Appleby ne voyait plus l'interêt de lui proposer de les rejoindre, et la question qu'il posa fut pour le moins étonnante.

- Tu es magnifique…La plus belle fille de Poudlard en fait...Si on laissait tomber cette histoire de résistance et on vivait une histoire d'amour tous les deux?

- Je suis Ciel, le chef de la Chronique de l'Ordre, tu sais, le journal rebelle. Ça fait plusieurs jours que je te cherche, la rébellion a besoin de toi. On peut parler tranquillement ?

Interloqué par cette intervention soudaine, Alice resta immobile, ses long cheveux balayant son visage, ses épaules et son dos rendaient difficile l'accès à son regard qui, en ce moment, évoquait des milliers de choses. Tout d'abord l'étonnement devant une telle promptitude à dévoiler sa véritable identité à une parfaite inconnue, puis l'amusement fac à la réaction du garçon qui avait, semble-t-il longtemps cherché l'insaisissable jeune fille, avec une touche de compassion aussi; car Alix détestait lui-même chercher sans trouver. Au final, c'était quand même la colère qui l'emportait... Comment ce gringalet de Serdaigle pouvait-il ainsi les mettre en danger? Comment un groupe de résistance pouvait-il dépendre de cet énergumène? Se forçant au calme, après avoir regardé partout si personne ne pouvait les entendre, il s'exprima, répondant d'une voix pas le moins du monde forcée, pas si différente de celle de son double masculin; et totalement naturelle à Alice, tant dans le phrasé que dans l'enchaînement assez détaché des mots.

-Tu ne sais même pas si j'ai prit du Polynectar, qui te dis que je n'essaye pas de te piéger

Puis les prunelles océan de l'adolescente se réduire à deux fentes alors que son double masculin se giflait intérieurement! Lui aussi avait sauté dans le piège ... Si ça se trouvait, cet abordage manquant singulièrement de délicatesse était pour lui causer des ennuis. Serrant les articles révélateurs sur ses activités, Alix essaya de se rassurer en se disant qu'il lui restait encore son don de Métamorphagie pour le protéger. La torture, il connaissait... Peu importe que son pauvre corps soit plus ou moins malmené, mais cette fois, ce ne serait pas pour suspicion de rébellion qu'il serait mené au bureau de Carrow; mais bel et bien pour résistance affirmée... Donc son masque tomberait, et il lui serait impossible de continuer. Déjà que la bonne femme l'avait à l'oeil, s'agissait pas de perdre son seul atout-son pouvoir non déclaré par une heureuse faute d'administration à sa naissance- devant cet uluberlu... Ou excellent acteur, à voir.

-Ou à l'inverse, que tu essayes de me piéger. Prouve-moi que tu es ce que tu dis vraiment

Gronda le métisse; si lui était capable de prendre l'identité de quelqu'un d'autre-bien qu'Alice ne soit pas une identité volée mais crée de toute pièce- l'autre pouvait bien se révéler avoir prit le rôle de Ciel sans pour autant l'être. D'ailleurs, pourquoi Ciel? Peut-être parce que ce dernier avait laissé traîné un cheveu au mauvais moment, au mauvais endroit? Ou alors parce que le Serdaigle était connu pour son esprit un peu fou et que l'on pensait que la mystérieuse partisane de la rébellion ne s'inquièterait pas trop de cet abordage pour le moins direct et étrange.

- Tu es magnifique…La plus belle fille de Poudlard en fait...Si on laissait tomber cette histoire de résistance et on vivait une histoire d'amour tous les deux?

Euhhhhh... Et ça, c'était quoi? Alix sortit de toutes ses pensées, quittant son air méfiant pour adopter une allure totalement désabusé; au point qu'il faillit hurler à l'autre d'arrêter de se moquer de lui, que ce n'était pas parce qu'il avait des allures efféminées qu'il était une fille, avant de se souvenir qu'il était sensé en être une... Au moins ça prouvait que son déguisement était parfait! Il faut dire qu'à cet âge, les corps des deux sexes sont plus ou moins semblables, que le Métamorphomage savait y faire pour cacher l'absence total de poitrine et qu'en plus, son poids plume expliquait facilement qu'Alice n'est aucun prémisse d'adolescence encore visible... Mais revenons à notre troupeau de sombrals. D'un regard suspect, Alice jaugea celui qui n'était peut-être pas Ciel; enfin maintenant elle pensait que si, c'était bien lui, que c'était trop gros pour être un coup monté... Mais...

Oh non!!! Et si c'était un nom de code? Les drôles de dames opéraient seules en général, Calypso et lui n'étaient pas au courant des autres groupes de résistance, ils savaient que la chronique de l'Ordre était assez active mais ne connaissaient pas les membres. D'ailleurs selon Alix c'était plus dur mais mieux, car au moins si l'un des groupe se faisait attraper, l'autre n'ayant eu aucun contact avec les victimes pouvait continuer. Les yeux bleus de la charmante demoiselle qui n'en était pas une se posèrent sur son interlocuteur, sérieux et emplis d'une grande détermination; évoquant un farouche caractère bagarreur qui existait déjà chez Alix, mais se décuplait lorsqu'il adoptait Alice... Ce n'était pas de la schizophrénie mais bon; à force on se créait quand même un petit personnage en prenant sans cesse son apparence. C'était quelque part inquiétant et de l'autre rassurant de pouvoir ainsi faire la part des choses.

-Si c'est un code, je ne le connais pas

Avoua Alice en cillant des paupières et rejetant une longue mèche de cheveux derrière son épaule, autant être sincère. Si Ciel lui prouvait qu'il était bien Ciel et qu'aucun nuage de confusion (Visez le jeu de mots! Ça vole haut hein? Normal, parce que Ciel et nuage... *sort*) ne venait troubler leur rencontre; le jeune sorcier lui montrerait les papiers en guise de preuve à défaut de code... Car pour le Métamorphomage il ne pouvait s'agir que de cela, évidemment! On ne déclarait pas sa flamme comme ça à une inconnue, alors même qu'on parlait de résistance juste avant. Décidément, deux sujets décousus, cette rencontre frôlait... Non pardon, se cognait en beauté contre l'épaule de l'étrangeté. Il fallait rester prudent.

-Comment ça avoir besoin de moi donc?

Demanda finalement Alice d'un ton neutre, s'appuyant légèrement contre Ciel et caressant sa joue lorsqu'un groupe de Serpentards passèrent devant eux; comme leur regard se faisait insistant, il passa ses doigts fins sur le bras de Ciel, serrant très fort les articles contre sa poitrine et reprenant la parole.-En fait la phrase précédente de Ciel était une bonne idée! Ils étaient deux amoureux en train de bavarder dans un coin... C'était sûrement ça que signifiait ses paroles précédentes, le mettre en garde pour jouer le jeu. Au final, ce Serdaigle si c'était bien lui, était aussi rusé qu'un renard! Malgré son approche peu prudente, il faisait montre d'un esprit malin... Ce qui le fit remonter dans l'estime d'Alix.

-Alors c'est d'accord, pour la prochaine sortie au pré-au-lard on ira chez Madame Piedoddu, le café des amoureux; merci d'avoir enfin accepté! Je sais que tu n'aimes pas trop le rose et les petits cupidons qui volettent partout mais c'est siiii romantique!

Les Serpentards s'éloignèrent, singeant la fille superficielle qu'ils venaient de voir et plaignant son petit copain. Pendant ce temps Alice avait reprit une attitude sérieuse, faisant dos au couloir et face au mur, donc à Ciel... Maintenant le Métamorphomage ne pouvait plus voir ce qui se passait, c'était au Serdaigle d'anticiper si jamais le groupe ou un autre passait.