Le Deal du moment : -15%
-15% Apple MacBook Air 13” 16Go RAM / 256Go SSD ...
Voir le deal
1299 €

Partagez
 
 Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyLun 11 Mai - 12:03:44

La plume traça les deux parallèles du signe égal, suivi d’un grand blanc sur la feuille de parchemin pauvrement recouvertes par des séries d’opérations rasantes. Pour ce qui lui semblait être la centième fois, il releva les yeux afin de regarder l’horloge posée sur son bureau face à la fenêtre aux rideaux tirés sur la singulière clarté de cette nuit de pleine lune. Minuit dépassé de quarante minutes. Elle l’avait prévenu, pourtant. Une forme de courtoisie féminine, sachant qu’une femme éprouvait toutes les difficultés du monde pour arriver à l’heure dite. Afin de ne pas perdre son temps, le Serpentard s’était attelé à ce devoir qu’il avait eu toute la journée pour faire, si l’on exceptait la corvée de « figuration service » lors de la visite d’une cousine germaine surgit en ligne directe de l’arbre généalogique maternelle. C’était tout de même du côté de sa mère que se trouvait les pires boulets et il aurait souhaité qu’il y eut plus qu’un degré les séparants. Heureusement, la fille de cette bonne femme était bien trop vieille pour qu’on puisse envisager de les marier un jour. Elle était plus vieille que sa sœur. Peut-être du même âge que sa Jezabel.

Il avait meublé les heures lentes de cette journée à penser à Mrs Wilford et avait tout de même pris certaines résolutions au milieu de ses divagations d’adolescent entichée d’une image inaccessible. Et ce n’était pas la caractéristique "épousée" qui faisait de la si jolie brune aux yeux verts une inapprochable, ni même l’adjectif « trop parfaites pour tes pattes » qu’il pourrait apposer aux courbes fines de son corps. Il avait pour principe premier de ne jamais rien se refuser, surtout pas le top du top de la qualité. Non, ce qui le gênait, ce n’était rien de tout cela, mais bel et bien les années mal placées entre eux. Merlin, elle le dépassait de dix bons centimètres ! Difficile de faire moins crédible et ridicule dans un couple.
Ensuite…et bien ensuite, elle avait certaines "attentes" qui le rendaient bêtement et inexorablement intimidé. L’image de la fillette de six ans et de l’adolescent de treize ans lui revint en mémoire alors qu’il dessinait des couettes à son zéro, tellement imprégné de cette image. Elle devait le voir exactement de la même façon que lui considérerait une petite morveuse essayant de se pendre à son cou. A ceci près, qu’elle était venu le chercher, qu’elle s’était lancée la première dans un jeu de séduction qui n’avait que trop bien marché. Adrian en avait même oublié qu’il n’aimait que les blondes. Avec de longs cheveux lisses et soyeux comme de la soie. Loin de la crinière bouclée de la jeune sorcière. Il n’avait vraiment pas eu de chance de tomber loin de son idéal, un idéal assez terne, trop terne pour tenir le coup face à la superbe réalité.

Quant à ses résolutions…Finalement, si une petite gamine essayait de se jeter dans ses bras, il la renverrait se moucher ailleurs. Mais Jez ? Si elle continuait sur sa lancée d’hier soir, il pouvait parier sans trop de risque qu’elle accueillerait un geste avec le sourire. Quel genre de sourire, il ne pouvait le déterminer. Aussi moqueuse que câline, elle serait capable de le ridiculiser et de l’encourager en même temps. Deuxième résolution, il ne serait plus fébrile en sa présence. Aussi belle et attirante qu’elle puisse sembler, elle n’était pas une déesse descendue des cieux pour lui accorder des faveurs inespérées, il n’avait aucune raison de s’émouvoir pour des mains simplement posées sur ses joues, par exemple, et…Des étincelles ! Elle était là !

Fébrile, le jeune garçon manqua l’encrier de sa plume et l’écrasa contre le bois, se relevant d’un bloc. Sa conscience freina des deux mains sa descente en piquet dans les tréfonds de l’agitation amoureuse. Après tout, et bien qu’il ait totalement occulté cet aspect de leur rencontre nocturne : ils n’allaient pas se promener sous les étoiles du firmament, mais au cimetière entre de vieilles tombes décaties. Au moins, ils auraient des fleurs autour d’eux, c’était un autre genre de romantisme.

Elle méritait d’attendre un peu, qui plus est. Calme et maîtrise retrouvés, il s’accorda quelques secondes, qui prisent ensemble firent une minute, devant le miroir. Non pas pour se recoiffer, il était toujours parfait, mais pour étudier le sourire qui lui donnerait l’air le moins bêtement réjoui tout en montrant sa satisfaction de la voir et s’assurer qu’aucuns boutons n’aient mystérieusement poussé sur son front depuis la dernière fois qu’il avait croisé son reflet. Au bout des trente secondes supplémentaires pour ajuster son regard, il ouvrit la porte de sa chambre millimètre par millimètre. Alors, le vrai parcours piégé commença.

D’abord, il y eut la coursive à emprunter pour rejoindre l’escalier. Facile avec le tapis étouffant le bruit de ses pas légers, l‘unique problème qu’il aurait pu rencontrer aurait été de croiser son père ou sa mère ou sa sœur insomniaque. Silencieux tel le serpent dans l’herbe, il ne fit craquer qu’une seule marche afin d’abattre une araignée courant sur le tapis, à l'aide de ses chaussures qu’il portait à la main. Il n’était pas ami de la gent insectoïde. Ecraser une araignée en chaussette était juste trop dégoûtant pour lui. Le tapis passe encore, l’elfe de la maison nettoierait. D’ailleurs…Une fois traversée l’immensitude de la salle centrale permettant d’accéder à toutes les pièces du manoir et un autre couloir, il eut à déployer toute son habilité et sa finesse. Rudger, leur elfe de maison, dormait à poings fermés en travers de la porte secondaire, la seule qu’il pourrait ouvrir puisqu’il ne possédait que la clef de celle-ci. La nuit ou quand la maisonnée s’absentait, les portes et fenêtres ne s’ouvraient que de l’intérieur, ce qui voulait dire qu’une fois sorti, il serait stupidement enfermé dehors. Rester camper devant le perron jusqu’à ce que son père ou sa mère ne le trouve au petit matin serait d’un genre spécial.

Il aurait pu dégager la bestiole d’un coup de pied. Il avait juste une chance non négligeable de se manger un sortilège instinctif de la part de l’elfe réveillé en sursaut. Et si ce n’était pas le cas, la petite mocheté pourrait toujours le dénoncer à son père, qui était le maître au dessus de lui sur le podium des chefs. Adrian n’avait que la deuxième place ex æquo avec sa sœur. Insérant la clef dans la serrure, il tourna, micromètre par micromètre, guettant le moindre arrêt suspect dans le souffle ronflant de Rudger. Puis avec encore plus de prudence, il actionna la poignée, nanomètre par nanomètre, avant de tirer la porte vers lui, picomètre par picomètre, prenant garde à ne pas frôler de sa cape les jambes grêles de l'elfe émergeant d’un vieux bout de nappe. Le corps recroquevillé glissa à une lenteur exaspérante avec son tapis-lit sur le carrelage de l’entrée. Rien que pour toutes ces précautions à cause d’un elfe, il eut envie de shooter dans la tête ronde du serviteur maigrelet. Avec ses grandes oreilles rabattues devant ses yeux, il pouvait tout à fait faire semblant de dormir, et feindre dans l’unique but de voir un sorcier prendre des gants de velours avec sa couenne et craindre sa minuscule personne une fois dans sa vie. Juste avant d’être piétiné à mort, s’il lui faisait ce coup là. Mais non. Adrian put se glisser sans encombre dans le mince interstice qu’il avait osé ouvrir et se glisser au-dehors.


*Je mérite vraiment une médaille.*

Exultant d’être enfin libre comme l’air, il résista à l’impulsion de claquer la porte un bon coup, histoire de montrer à tous qui était le champion qui avait pu se frayer un discret chemin jusqu’au jardin à l’insu de toutes les oreilles, grandes et moins grandes.

Une fois cette porte close et les chaussures retournées sur ses pieds, il trottina jusqu’à la suivante, celle du mur bordant la propriété, plus haute et en fer, en actionna le mécanisme grâce au Wingardium Leviosa et émergea dans la rue éclairée de lampadaires moldus sans s’inquiéter du minime grincement.


-Jez ! Bonsoir ! , la salua-t-il avec un sourire tout ce qu’il y avait de plus sincère, sans trace de celui qu’il avait affecté devant sa glace.

Non, ce n’était pas non plus exactement ce qu’il avait prévu de lui dire. Il avait préparé quelque chose de plus étoffé, de plus fin, mais la voir ici, fidèle à sa parole, lui sorti une fois de plus les idées de l’esprit. Et oui, il devenait nettement moins usuel que la nuit dernière en brûlant l’étape « Jezabel tout court », mais il avait passé tellement de temps à rêvasser/cogiter sur elle aujourd’hui qu’elle lui semblait beaucoup plus…familière.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptySam 16 Mai - 19:59:11

La tête lourde de Jezabel s’appuya contre le chambranle de la porte d’entrée, bras et jambes croisés dans une attitude nonchalante. Les sourcils froncés, elle suivait d’un œil venimeux le circuit tarabiscoté de Geoffrey poursuivant sa fille entre les rosiers en fleur du jardin. Les stupides rosiers de la première Mrs Wilford. Melody courait de toute la pitoyable vitesse dont était capable ses mollets de pisseuse et riait, de son rire grêle que sa belle-mère ne supportait pas, n’avait jamais supporté et ne supporterait jamais. La jeune sorcière ferma ses yeux endormis avec force, cherchant à empêcher la nuisance sonore de remonter son conduit auditif, mais peine perdue, le gloussement en trille de la fillette résonna entre les parois de son crâne, agressant son cerveau encore alourdi de sa joute psychique d’hier soir. Jezabel frappa rageusement du pied, comme pour réclamer le silence d’un auditoire bruyant, tandis que les pendules de la résidence annoncèrent les deux heures de l’après-midi.

*Je suis invisible ?*

Elle avait dormi près de onze heures ! Geoffrey aurait dû être à son chevet plutôt qu’à cavaler derrière sa morveuse. C’était d’un ridicule, en plus ! De quoi ruiner l’image du Père. Le voir mimer un troll des montagnes et courir au ralenti en poussant des grognements idiots supposés être bestiaux l’amena pourtant à étouffer un rire dans sa main. Notant que sa méchante humeur commençait à s’éclaircir, Jezabel tourna le dos à la joyeuse petite scénette et partit se faire un café, histoire de se garder dans une optique irritée. Elle faisait léviter les grains à l'alléchante odeur corcée quand son mari indigne entra à son tour dans la cuisine, l’air réjoui au possible. Il aimait venir tout gâcher.

-Madame est levée.

Sans lui répondre, la jeune femme clôt ses yeux verts et inspira profondément le parfum émanant du sac de café, s’imprégnant de cet arome si particulier et pénétrant, fort sans être agressif pour les narines sensibles de l’étudiante mal réveillée. Son ventre gargouilla.

-Madame a faim.

Geoffrey releva les sourcils et son beau sourire s’élargit alors qu’il s’avança jusqu’à la table pour appuyer ses mains à son rebord. Jezabel lui jeta un regard curieux et peu amène. Qu’est-ce qu’il attendait pour sortir les casseroles et se mettre aux fourneaux ? Il s’occupait toujours de lui préparer son déjeuner lorsqu’il était à la maison.

-Madame a ses deux jolies mains.

*Ah, ça ! Tu peux me faire confiance pour les garder sous mon oreiller, ce soir !*

Non, mais ! On verrait bien la tête qu’il ferait lorsqu’elle lui dirait qu’il avait ses deux mains quand il lui proposerait un câlin ! De la voir si fâchée de sa réponse fit luire un drôle d’éclat amusé dans les yeux sombres de son époux, ses yeux qu’elle n’aimait déjà pas d’ordinaire.

-C’est l’arthrite ? On se fait vieux ?, persifla-t-elle, sachant pertinemment que son âge et les années de différence entre eux étaient un sujet tabou pour Geoffrey.

Mais son triomphe fut bref. Le nuage qui passa sur le visage de son mari laissa rapidement la place à un drôle d’air de conspirateur. En habituée, Jez flaira le coup fourré sans en prévoir la nature. Lentement, à pas de loup, le quadragénaire d’humeur folâtre commença à contourner le rempart de la table pour se rapprocher de sa femme, laquelle affichait une mine suspicieuse face à ses intentions qui ne concernaient probablement pas le bataillon de cocottes et marmites en rang dans les placards.


-Qu’est-ce que tu me veux ?, questionna assez peu gentiment la cible de la farce Geoffreyienne en train de se jouer.

D’instinct elle recula d’un pas, puis d’un autre, et encore un autre plus précipité afin de conserver une distance qui s’amenuisait entre les époux. Sans qu’elle ne le veuille, elle s’était déridée et ses traits ne montraient plus qu’une attente curieuse lorsque son mari partit véritablement à l’assaut, dévoilant son objectif prémédité. Avec une exclamation de surprise, Jezabel fit volte-face pour prendre la fuite, des grains de café retombant en vrac du sac qu’elle avait lâché. Loin d’arrêter le jeu et de ramasser les pépites brunes, Geoffrey s’élança à sa poursuite avec plus de vivacité et d’ardeur qu’il n’en avait mis à courir derrière sa gamine. Le chasseur voulait attraper sa proie.

Cherchant à freiner la progression du poursuivant véloce, la jeune femme répandit toute sorte d’obstacles sur son chemin, compliqua son trajet zigzagant par quelques sauts d’obstacle, piaillant aussi bien que Melody à chaque fois qu’elle se croyait perdue. Proche de céder la victoire à son homme, elle crut trouver refuge dans une pièce du premier étage en claquant la porte derrière elle, mais le mâle bloqua la fermeture et s’engagea dans l’entrebâillement au prix d’une lutte des derniers instants avec sa moitié. Les deux mains appuyées sur le panneau de bois, le cœur battant d’une "frayeur" délicieuse à l’idée d’être inexorablement vaincue, Jez éprouvait une satisfaction particulière à se sentir moins forte que lui. La main de son mari enserra son poignet et il se glissa tout à fait dans la tanière de son épouse, amoureuse de l’expression triomphante qu’elle pouvait voir sur ses traits d’ordinaire calmes et doux. Il l’attira contre lui et l’enserra étroitement, plus fermement qu’il n’en avait l’habitude, son sourire victorieux flirtant avec le carnassier alors que sa main descendait plus bas le long du dos du morceau qu’il avait remporté. La jeune femme frémit d’anticipation impatiente en croisant le regard brûlant de Geoffrey. Faites qu’elle profite bientôt des promesses ardentes qu’elle lisait dans ses yeux !


-Tu as faim, toi ?, demanda-t-il, d’une ironie outrageusement innocente, en inclinant la tête.

Jezabel attira impérieusement son visage plus près du sien, se jetant sur ses lèvres pour les dévorer, semblable à une affamée avide de voir sa voracité apaisée. Quand elle voulu briser le baiser, il la retint de force, désireux de la consumer d’avantage, passionné et inassouvi, jusqu’à ce qu’ils soient tous les deux haletants.


-Une faim de loup., répondit-elle enfin dans un souffle, rauque du désire qui la tourmentait.

La voix de Melody retentit quelque part au rez-de-chaussée, mais Geoffrey claqua la porte et pressa son amante contre un buffet surchargé d’objets inutiles qui finiraient par terre.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Appuyée contre le mur de la propriété Moriarty, Jezabel sourit à la rue déserte. Elle ne savait pas ce qui devait la rendre exultante, entre l’enthousiasme et la vitalité grisante de son mari ou son ignorance totale des appels de sa fille. Bien qu’elle ne l’aimât pas comme une femme aurait dû aimer son époux, la sorcière ressentait une grande satisfaction lorsqu’elle passait avant les mioches qu’il avait eu avec l’autre grosse. Elle voulait compter plus, être celle pour qui il donnerait tout, son seul et unique objet d’amour. L’équivalent d’une déesse, en somme.

Mais les réminiscences de sa journée ne trompèrent pas longtemps son impatience. Qu’est-ce qu’il faisait, son joli Serpentard ? La jeune femme s’écarta du mur afin de pouvoir distinguer les plus hautes fenêtres de la demeure. Avait-il bien vu son signal ? Elle n’était pas arrivée aussi en retard qu’elle aurait pu l’être, toutefois, l’adolescent avait pu manquer les étincelles rougeoyantes envoyées pour lui indiquer de venir la rejoindre. La jeune femme croisa les bras, ses yeux clairs scrutant la façade sans lueur de l’autre côté de l’immense portail en fer. S’il lui faisait faux-bond, elle l’étriperait. Déjà, parce que personne de vivant ne lui poserait jamais de lapin. Et en plus, elle tenait vraiment à le voir cette nuit. Il était tellement amusant ! Sa journée avait pris une tournure des plus agréables malgré son réveil catastrophique et Adrian lui permettrait de conclure en beauté. Elle n’avait pas les idées claires à son sujet, mais elle ne doutait pas de pouvoir ajouter mille et unes distrayantes variations au scénario prévu. Il était jeune, oui, et bien qu’elle n’ait aucune sorte d’attirance pour les minets, même ceux de son âge, il lui plaisait terriblement. Elle aimait s’amuser avec lui.

Des bruits de pas foulant des graviers attirèrent son attention et l’ex-française revint s’appuyer au mur qu’elle avait quitté, un petit sourire aux lèvres. Rassurée de constater que son attente ne serait pas vaine, elle poussa une capsule de bouteille présente sur le trottoir du bout de sa botte sans talon, tandis qu’un cliquetis et un léger grincement signalaient l’ouverture de la porte. Et Adrian apparut, l’air heureux comme tout de la voir. La spontanéité du jeune homme à son égard lui fit plaisir, autant qu’elle la surprit. De "Miss" arraché de haute lutte au "Mrs", il lui servait du "Jez", maintenant ? Ça ne la gênait pas, au contraire, mais une mini dose de sadisme la poussa à réagir plus froidement que les salutations du garçon ne laissaient entendre qu’il l’aurait anticipé. Elle voulait simplement savoir si son indifférence le vexerait. Apparemment réprobatrice, elle rajusta son capuchon sur ses cheveux laissés libres et effaça toute trace de bonne humeur sur son visage.


-Eh ben. Tu penses que c’est un de mes loisirs de te consacrer du temps pour avoir lambiné comme ça ? Ne reste pas planté là. Allez, dit-elle d’une voix sèche en lui faisant signe de se rapprocher pour qu’ils transplanent sans attendre.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyDim 17 Mai - 15:31:08

Houlà. Madame était dans sa période. Ou Monsieur était de plus en plus désespérant. On aurait dit que la seule apparition du Serpentard venait de gâcher l’humeur de celle qui l’attendait. Quelle idée idiote avait-elle pu le pousser à se ridiculiser de la sorte ? Pourquoi n’était-il pas resté protocolaire, le temps de voir comment réagissait Jezabel ? Au lieu de cela, il venait de s’abaisser à lui montrer une stupide affection qu’elle lui renvoyait en pleine face. Et Adrian, surpris et confus de ce revirement, reçut ce déboire comme un parpaing venu dégommer les fondements de son amour-propre. Il ne se serait pas senti moins humilié s’il s’était prosterné aux pieds de Fitzpatrick pour lui refaire ses lacets. Pourquoi n’avait-il pas un Retourneur de Temps dans sa poche ? Il effacerait ces dernières secondes de sa vie et referait une entrée glaciale à souhait. Peut-être que Jezabel _Mrs Wilford_ se serait jetée à son cou s’il l’avait snobé comme une poule de trottoir. Qu’elle ne l’apprécie pas, d’accord, il pourrait le lui rendre. Mais que l’écart entre leurs sentiments soit aussi franchement révélé était vraiment…une honte. Pas même un bonsoir courtois, rien. Et c’était tout juste si elle ne lui commandait pas de venir au pied, comme un bon chien. Elle croyait parler à ses gamins ?

L’adolescent tenta de ne rien montrer de sa gêne et de son petit, mais vraiment tout petit, pincement au cœur. Il releva négligemment les sourcils, comme s’il venait d’entendre les dernière stupidités à pouvoir s’échapper du clapet d’une ménagère et sourit avec désinvolture.


-Prenez garde, Mrs, vous devenez aussi aigrie qu’une vieille carne pour qui chaque seconde est vitale. Continuez sur cette lancée et vous aurez bientôt des rides de marâtre entre les sourcils et aux coins de cette jolie bouche.

Hum. L’adjectif mélioratif était peut-être en trop dans son développement. Il n’y pouvait pas grand chose. Si la trouver repoussante aurait pu se faire sur commande, alors il aurait pris un grand plaisir à la regarder comme la dernière des laiderons. Mais à ses yeux, elle était toujours belle et désirable, quand bien même elle se serait mise à l’insulter de tous les noms. C’était d’ailleurs assez désagréable et hautement dérangeant, cette condescendance et cette envie liées.

Comme il aurait été ridicule d’entamer un duel de patience à qui flancherait le premier, Adrian s’avança jusqu’à la jeune femme…et hésita. Quel morceau de Jezabel devait-il attraper ? Il la détailla, avec l’idée de chercher la parcelle de corps la plus neutre où poser ses mains, tout du moins s’agissait-il de la justification en vigueur. Dans les faits, il gravita assez loin des sentiers de la neutralité. Inopinément, une légère rougeur monta à ses joues et ses yeux évitèrent de rencontrer ceux de l'épouse mal lunée. Il se saisit du haut de son bras, l’évidence qu’il n’avait pas envisagée d’emblée, aussi maladroitement qu’il se serait agrippé au manche d’un balais. Pourquoi devait-il subir tout ça ?


o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o


Etendues sur de mornes hectares dépouillés, les landes donnaient un sentiment de solitude absolue, plus encore lorsque l’horizon infini se dévoilait à la lueur froide et crue d’une lune ronde. Perdus au milieu de ce grand nulle part, se dressaient les ruines de ce qui avait été un hameau, en retrait de la petite ville moldue à tout juste deux kilomètres. De cet ancien rassemblement de familles sorcières ne restait plus que quelques murs noircis ou écroulés sur eux-mêmes, des enchevêtrements de poutres visibles au travers des toitures éventrées et quelques toiles d’araignées frémissantes sous une légère brise nocturne. Triste.

A côté des cadavres des maisons était loti un cimetière paradoxalement de meilleur aspect que ces ruines misérables, inexplicablement encore debout à hanter ces terres désertiques de leur présence fantomatique, qui ne pouvait même pas passer pour un défi au Temps, tant la scène qu’elles composaient était pitoyable. Et intolérable si l’on connaissait l’histoire ayant abouti à ces décombres.

Dans ce silence de mort que rien ne semblait devoir troubler si ce n’était le vent gémissant entre les interstices et trouées des vielles pierres démolies, un craquement sonore perça soudain la bulle de mutisme, rapidement suivi du choc d’un corps dans de la ferraille. Le destin à l’humour surdouteux ou l’intervention traîtresse et narquoise de Jezabel avait voulu que ce corps soit celui d’Adrian. Le jeune homme heurta de plein fouet la grille du cimetière, ressentant les vibrations du métal à travers la peau tendre de sa joue encastrée entre les barreaux, sûrement recouverts de vieille rouille porteuse d’une centaine de bactéries d’un autre âge, prêtes à coloniser un terrain sain.

En pleine désorientation post-transplanage, il s’écarta avec lenteur de son point d’impact, les poings refermés sur les tiges métalliques, comme un prisonnier débecté de sa cellule et rêvant de croupir ad vitam æternam au charnier d’en face, parce qu’au moins, là-bas, il aurait droit à un cadre fleuri, même s’il ne devait jamais que contempler des racines. Ses longs doigts fins tâtèrent prudemment sa joue pâle, zébrée des traces rouges de la collision et jaunâtres de la rouille, réalisant avec un étonnement indigné qu’il venait, ni plus ni moins, de se payer la herse d’entrée. L’aventure commençait bien !

La dernière pièce de mobilier à lui être rentrée dedans ( bien sûr, l’héritier Moriarty savait toujours parfaitement où il allait ) était la lourde chaise du bureau de son père lorsque celui-ci avec reculé, de cette façon sèche et radicale qui le caractérisait si bien, renvoyant son fils sur ses fesses en couche-culotte. Le pauvre chérubin aux boucles noires s’était retrouvé avec un magnifique coco au front qu’il pouvait encore "admirer" sur les cruelles photos compromettantes prises à l’époque. Sans doute pour montrer à tous et à toutes que le petit dernier était indestructible et qu’on n’était pas des chochottes chez les Moriarty. Ce coup du « Chérie, j’ai dégommé le petit ! » était et resterait très certainement la seule et unique fois où son père s’était senti désolé pour lui, Adrian n’ayant jamais laissé à son géniteur d‘autres occasions de lui rentrer dedans par inadvertance et ayant à présent dépassé la date d’innocente inconscience accordée aux bébés. Tout comme il ne pouvait accorder la bénédiction sans confession à cette sorcière, trop séduisante pour être correcte.


-C’était fait exprès, j’en suis sûr ! , accusa-t-il la jeune femme, qu’il suspectait d’avoir voulu se venger.

Évidemment ! Sinon, elle aurait aussi eu sa part de malchance et se serait retrouvée à embrasser les barreaux avec lui ou la pierre dévorée de lichen du mur entourant le cimetière. Aucune raison qu'il fût le seul à se prendre des parasites.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyDim 17 Mai - 22:29:16

Merlin, elle adorait ce garçon. Lui, sa répartie, son petit air insolent…D’autant plus qu’il semblait avoir ce penchant irrépressible envers elle…Un béguin tout à fait grisant car il le contrôlait moins bien que le reste de ses émotions. La sorcière aurait été bien en peine d’affirmer quoi que ce fût sur les ressentis du fils Moriarty, sauf qu’elle avait réussi à le toucher. Mais à quel point ? Peut-être leur expédition comptait-elle plus que l’étudiante, car il aurait aussi pu lui faire un gros caprice et repasser sur le champ la porte qu’il venait de franchir. Peut-être son mauvais accueil lui avait-il simplement déplu, ou bien les reproches ne seyaient pas à sa susceptibilité. Ou alors il n’aimait pas compter pour si peu, en général ou à ses yeux, comment aurait-elle pu deviner la réponse, choisir la bonne hypothèse parmi les dizaines envisageables ? Elle n’aurait su dire ce que dissimulait cette ironie qui faisait office de rempart hermétique entre l’intrusion de sa curiosité avide et l’énigmatique intériorité du jeune homme.

Eut-elle été sérieuse, qu’elle se serait vraiment fâchée, cependant. Pas énormément, mais un peu. De quoi entamer une joute oratoire. Etant plus amusée et appréciative qu’autre chose, elle laissa un très léger sourire adoucir les traits de son visage volontaire et permit à Adrian de l’ausculter sans faire mine de le rabrouer. Au contraire, elle aimait le voir flancher. Sentir qu’elle le troublait malgré tout était une sensation des plus agréables qui pourrait devenir franchement enivrante. Si elle avait l’occasion de voir la façon dont il réagissait avec les autres beautés et de constater qu’elle était l’unique à lui faire ce petit effet particulier…Qui y avait-il de plus exaltant pour une femme ? Elle n’avait jamais vraiment cherché l’admiration des hommes, jadis. Elle avait eu d’autres choses à penser, d’autres choses à accomplir que de se pavaner et faire travailler la testostérone de ces messieurs. Elle ne s’était faite séductrice que par profit ou cas de force majeure. Mais maintenant…Maintenant qu’elle ne cavalait plus de droite et de gauche à des heures indues, elle avait du temps à tuer. Il s’agissait d’une toute nouvelle activité qu’elle ne cherchait pas exercer sur les masses, mais sur des cibles bien choisies, des mâles qui lui plairaient. Ou des femelles. Elle n’était pas obligée d’éteindre les flammes qu’elle allumerait.

Son pouce forma une pince avec ses index et majeur, tenaille enfantine dont elle se servit afin de vérifier la prise du jeune garçon sur son bras en essayant de soulever un de ses longs doigts pâles. Elle ne risquait pas de le perdre en route, mais cela l’amusait, donc…

Elle n’eut pas à faire un grand effort de mémoire pour se rappeler l’endroit où ils devaient se rendre. Les grilles du cimetière s’imposèrent d’emblée à son esprit, sans doute parce que ses "partenaires" d’alors n’avaient pas eu l’élémentaire galanterie de les empêcher de se refermer sur sa fine charpente. Par contre, elle devrait mobiliser un peu de sa concentration et, en dépit de ses progrès, ceci restait toujours une tâche difficile. Elle ne savait rien de l’organisation du cerveau humain, mais des pensées venaient toujours la parasiter, faire le vide dans sa tête étant pour elle impossible, elle s’accrocha avec détermination à sa volonté de quitter un point A pour rejoindre un point B. Des milliers de petites fourmis électriques commencèrent à courir sur toute la surface de son corps. Et le duo de choc disparut.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


D’autant plus que le transplanage, elle détestait ça. A chaque fois, elle avait le sentiment d’être étirée comme un élastique prêt à craquer. Et chaque fois qu’elle pensait se rompre, elle était comme éjectée sur la terre ferme. La sensation variait d’intensité, parfois elle se sentait faible sur ses jambes, d’autres fois elle était réellement déséquilibrée. Ce coup-ci, elle contrebalança son faux-pas d’arrivée en s’appuyant instinctivement sur la masse la plus proche dans l’espace : Mister Adrian Moriarty Junior.

Le gong clair résonnant dans la nuit à la suite de son geste lui indiqua qu’elle aurait peut-être dû modérer son allant. Il n’avait pas encore la stature d’un homme, son jeune protégé...Malgré cela, elle n’en était pas le moins du monde contrite et ne chercha pas à se retenir de glousser, gentiment amusée. Elle lança un coup d’œil goguenard à la mine furibonde de l’adolescent et tendit la main vers son visage, rabattant doucement quelques mèches de cheveux sur l'extrémité des zébrures marquant sa peau blanche.


-C’est ta faute, Adri. Tu m’as fait peur avec tes prédictions de tout à l’heure ! Je ne veux pas finir comme une vieille carne de marâtre, alors j’ai décidé de ressusciter la petite peste toujours en moi.

Un léger vent frais dérangea son travail de coiffure et amena un tressaillement le long des membres de la jeune femme. Elle avait bien fait de ne pas se mettre en robe, elle détestait quand un courant d’air vicelard s’insinuait entre ses mollets. Son expression se fit moins railleuse et elle releva les mains en signe d’innocence.

-Non, sérieusement, ce n’était pas voulu. Mais j’avoue le prendre comme un cadeau bonus., rajouta la brunette avec un clin d’œil, après une seconde de réflexion. Hey ! Je t’ai dit que je te ferais quelque chose de monstrueux si tu m’appelais "Mrs" encore une fois, non ? Hum…

Faisant mine de réfléchir, Jez posa une main songeuse sur son menton, le regard cherchant alentour. Les ruines incendiées attirèrent son attention légère, presque assombrie pour le coup. Ses prunelles lointaines passèrent sur les façades détruites, s’arrêtant à une fenêtre aux carreaux fêlés et probablement encrassés par le temps. Plus aucune lumière ne brillerait jamais derrière ces vitres sales, jamais, comme au travers de celles de son ancienne chambre, là-bas, en France. Etait-ce tout ce qui restait de sa demeure d’enfance ? Des murs effondrés ou ridiculement dressés pour braver le désastre ? Ce serait tellement dans le style de ses défunts habitants. Pourquoi cette désolation la rendrait-elle triste aussi soudainement ? Elle n’avait eu aucun mal à dire adieu à son passé, accroché tel un poids mort à son cou, l’empêchant de relever la tête hors de la misère. Pourtant, elle regrettait quelque chose, mais quoi ? Sa fierté de ses origines ? Elle ne pouvait que s’enorgueillir de son sang pur. Le reste, la gloire d’antan, elle ne l’avait jamais goûté et les siens avaient tout perdu. Ce devait être dans les plus mauvais gênes des Morden de laisser s’échapper leur mérite et de ne jamais savoir tenir leur position respectable. Merci cher destin, elle en avait fini avec eux.

Jezabel reporta son attention sur Adrian et lui sourit, taquine.


-J’avais l’intention de te pendre par les pieds à une corniche et de jouer à la piñata jusqu’à ce que ton crâne explose et répande des bouts de cette cervelle bien trop futée. Mais, petit un, j’ai besoin de toi pour ouvrir une certaine porte. Et, grand deux, je te trouve bien trop mignon pour être bêtement abîmé. Et s’il y a un grand trois, je crois que ce serait ma profonde et inconsolable affliction. , conclut-elle en avançant une lippe tristounette.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyLun 18 Mai - 15:01:05

Non de…! Sa baguette, qu’il la combustionne ! Son gloussement était absolument insupportable et inhumain ! L’air se rafraîchit autour d’Adrian, qui croisa les bras et foudroya Jezabel du regard. Depuis un jour souveraine de ses fantasmes, la femme de « Geoffy » Wilford se retrouvait brusquement ramener au stade du dindon. Pourquoi toutes les filles finissaient toujours, inexorablement, imparablement, par ressortir ce rire de volaille de leur face obscure ? Oh, ce petit cri typique aurait été adorable s’il était tombé en rafales ironiques sur quelqu’un d’autre. Un pauvre type ridicule, un pantin clownesque à la Fred Morwind, n’ayant d’autre utilité que d’amuser la galerie. Il avait l’air de posséder le profil, peut-être ? Lui qui disposait de cette élégance distinguée, héritée au terme d’une rigoureuse sélection des patrimoines génétiques de tous les postulants au label Moriarty ? Si le Serpentard s’était senti une vocation de bozo, donc des penchants suicidaires en regard du jugement paternel, il aurait mis la pression au Choixpeau pour atterrir chez les si bien nommés Bouffondors.

Une petite grimace réticente salua le geste de l’exaspérante sorcière pour aplatir ses mèches sombres sur sa tempe, une mimique qui n’aurait pas étonné au coin du museau d’un loup prêt à mordre. Elle ferait mieux de s’occuper de ses cheveux qui en avaient plus besoin que les siens. Cette…cette…

Adri ?


-Adri ?

Un…un surnom ? Oh my god ! C’était la première fois de toute sa jeune vie qu’on tronquait son nom pour produire un pseudonyme bancal et d’une sonorité hurlant l’inachevé. Personne n’avait jamais trouvé le moyen de réduire Adrian, jusqu’ici. Tout le monde, tout le temps, arrivait à articuler les trois syllabes, commençait par un "A" et finissait par un "N", sans rien perdre en route. Adri…C’était…Hum…Mignon, lui souffla une voix, sur un ton qui n’était pas celui de sa logique familière. Non, elle avait un accent de folie. Ou de bêtise. En tout cas, quelque chose d’étranger à sa nature. Adri…Elle devait trouver ça chou. Donc, c’était plutôt positif pour lui. Soupir mental. Il validait l’appellation.

En tout cas, sa Jezabel semblait avoir retrouvé tout son entrain et sa bonne humeur qui lui plaisait tant. Et il se laissa de nouveau attraper, comme le montrait l’emploi du possessif. Non, il n’était pas faible. Elle avait cet humour mordant qui faisait mouche aussi sûrement que sa beauté…fatale. Sa conscience se portait bien, il n’était pas le pire. Mr Wilford avait carrément renié son épouse pour convoler avec cette femme devant lui. Quoique…il ne perdait rien au change, le chanceux. Mais son exemple tenait bon. Dans le principe, et bien qu’elle ne possédât que des avantages évidents comparée à l’ex Mrs Wilford, un homme marié avait renoncé à son ancienne vie, existence honteuse à laquelle il devait être plus qu’attaché. Avec des chaînes en fer gobelin. Le Vert et Argent n’aurait pas attendu Jezabel pour se débarrasser d’une bombonne souillée comme la Rosaly. Il aurait même suicidé cette truie avant qu’on ne songe à les unir. Rien que seulement appréhender la nuit de noce…Quel cauchemar du jeune marié ! Mais en ce qui concernait sa jolie brune…Comment avait-elle pu épouser un homme aussi vieux ? Alors qu’elle pourrait aisément avoir un homme plus jeune en un battement de cil. LUI. A part se dire que les voies de la Femme étaient inabordables par un esprit rationnel…Paradoxalement, les réactions primitives d’un tempérament féminin, telles que les sautes d’humeur de sa Française, lui demanderaient un réel effort d’illogisme, mais il était décidé à percer le mystère.


-Charmante et charmeuse. Toujours…

Heureux d’apprendre qu’elle n’avait pas prémédité une vengeance balourde et tout aussi ravi de savoir qu’elle s’en frottait quand même les mains…Belle opportuniste sans vergogne.

Adrian se drapa dans sa cape en même temps que dans sa dignité. Elle pouvait essayer de faire ses griffes sur son orgueil en acier trempé, elle entendrait de drôles de crissements. Une petite pointe d’excitation salua cette déclaration muette faite à lui-même. Jezabel était une rivale parfaite en tournoi amical. D’ailleurs, elle était parfaite tout court. Si lui raconter une scène de violence grotesque dont il était le héros ne le séduisait pas plus que le rappel de son utilité, ainsi qu’on mettrait en avant les qualités d’un vieux gratte-dos sans lequel on ne pourrait jamais atteindre le point précis entre la cinquième et sixième vertèbre thoracique, elle sut parfaitement se rattraper. Il était plaisant qu’elle ait remarqué son sex-appeal précoce à classer en tant que patrimoine à protéger. De quoi amener un sourire bêtement satisfait éclairer le visage périodiquement détérioré du jeune homme. Celui-ci frotta sa joue salie comme on polirait un métal précieux. C’est vrai qu’entre la corrida d’hier soir et le portail de cette nuit, elle ne l’avait pas encore vu au summum de sa classe. Elle pourrait encore être étonnée. Et cette petite moue si…A l’embrasser.

L’idée fit plus que l’effleurer, mais plusieurs obstacles se dressèrent sur le chemin de l’accomplissement avant que son cerveau ne lui ordonne de faire le premier pas. Il devrait se hausser sur la pointe des pieds ou elle devrait incliner la tête vers lui, et cette inversion des rôles freinerait n’importe quelle pulsion romantique. Encore, s’il avait eu la taille de ses dix ans, il aurait pu se consoler en l’enlaçant et profiter d’un relief intéressant contre sa joue. Mais pour le coup, son regard passait bien au dessus de son épaule pour se perdre dans le cadre indifférent d'une morne plaine. En plus, il devrait s’assurer qu’elle ne lui jouerait pas les lunatiques à nouveau et préparer une réplique cinglante au cas où, si pour une raison inconnue, elle le repoussait. Il préférerait de loin qu’elle le gifle à la suite d’un mot de trop. Sa fierté en serait moins atteinte, car les sentiments mis en jeu ne dévoileraient pas de faiblesse. Mais il savait déjà qu’il ne pourrait pas ne pas tenter une approche. Pas parce qu’il était transi d’amour, voyons, non. Il l’appréciait…beaucoup. Néanmoins, c’était surtout l’instinct qui le travaillait, en vérité. A peaufiner.

Le Serpentard se résolut donc à ouvrir la grille du cimetière, s’effaçant pour laisser le passage à sa belle.


*"J’avais l’intention de te pendre par les pieds à une corniche et de jouer à la piñata jusqu’à ce que ton crâne explose et répande des bouts de cette cervelle bien trop futée". Hum. Si on fait convenablement attention, ce serait presque un compliment.*

-C’est toujours un réconfort de savoir que quelqu’un tient à soi avec tellement de sincérité et de douceur. Je sais maintenant que je peux user en toute impunité du mot interdit. Il va falloir être une gentille petite peste à l’avenir. J’ai encore pire en réserve et, Moi, je n'hésiterai pas une seule microseconde à sévir.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyLun 18 Mai - 23:39:29

Etrange de constater à quel point les sentiments humains si souvent mis en avant n’avaient aucune cohérence. Il était vain de vouloir tirer une logique du cœur. Sa sœur aînée, si dévouée, douce et aimante, jour après jour, année après année, n’avait jamais été appréciée de Jezabel aussi pleinement que pouvait l’être Adrian, un garçon inconnu qui n’avait encore rien fait pour elle. N’aurait-elle pas dû être reconnaissante à Callista pour son soutien, sa protection, sa simple gentillesse ? Le jeune Moriarty en savait pourtant plus sur elle que feu la guérisseuse. Calli avait toujours voulu porter toute la misère du monde, elle était bornée au Bien et n’aurait jamais pu entendre le quart de ce que sa benjamine avait confié au Serpentard. Elle l’aurait dénoncé un jour ou l’autre, en l’aimant, mais ses principes auraient été plus forts que cette pure fraternité censée les unir, elles, deux sœurs si peu semblables. L’unique raison de ce long silence se trouvait dans son aveuglement. Elle n’avait jamais vu l'occultiste comme elle l’était vraiment, malgré tout ce qu’elle avait pu dire ou faire. Elle avait refusé et nié ce qu’Adrian avait accepté sans sourciller. Pourquoi ? Parce qu’il n’était pas encore en mesure d’en concevoir la portée du haut de ses treize ans ? Au contraire ! Il y avait bien une chose dont Jezabel était certaine concernant son jeune orgueilleux : il avait déjà compris qu’il était différent de la masse. Tout comme elle l’était. Tout comme leurs pères l’étaient et l’avaient été. Tout comme Jugson.

Sans doute la raison expliquant sa prompte adoration envers ce gamin au teint pâle. Ce n’était pas le temps ni la parenté qui forgeaient les liens les plus solides, mais les affinités des êtres. Il était stupide d'affirmer qu’une mère adorerait toujours le fruit de sa propre chair. Pourquoi ? L’enfant serait peut-être son antithèse insupportable ? Et il faudrait le chérir parce qu’on avait eu la malchance de le mettre au monde ? Les entraves du sang pouvaient éventuellement maintenir la cohésion d’une famille, mais en aucun cas forcer les membres à s’aimer. En tout cas, ce n’était pas comme cela que fonctionnait la sorcière. Geoffrey, oui. Beaucoup de gens "biens" dépréciaient l’Amour en clamant le donner à tour de bras. Elle n’avait jamais aimé. Le jour où elle ressentirait un sentiment d’affection aussi fort que sa haine, alors elle se considérerait comme éprise.

Jamais aimé…Enfin…Rod, peut-être.

Elle ne voulait pas y penser.

Un peu troublée, la demoiselle copia le jeu et l’expression de l’adolescent aux cheveux noir de jais, une moue dubitative froissant sa bouche de capricieuse. Alors qu’elle passait devant lui pour pénétrer dans le cimetière, elle attrapa son menton entre ses doigts comme on tire une barbichette.


-J’ai l’impression que tu cherches la fessée déculottée, maudit garnement. Tu peux me le demander clairement, tu sais. Plutôt qu’essayer de me pousser à bout…

Etrange aussi de constater qu’elle préférait flirter avec un jeune garçon de sept ans sont cadet plutôt que de tenter l’aventure dans d’autres bras plus experts, sombrement dédaignés. Pour tout ce qui concernait les histoires de lit, elle avait déjà son mari, en bonne santé et bien plus dégourdi qu’au début de leur union. Un autre homme uniquement destiné à son plaisir aurait été superflu quand elle pouvait s’amuser avec Adrian. Jusqu’où le jouvenceau oserait-il aller ? N’était-ce pas aussi délicieux que délictueux ?

Toute à ses réflexions, elle s’éloigna en suivant le chemin de l’allée principale, ses pieds crissant en s’enfonçant mollement dans les graviers anthracites, ternes sous la lune. Elle avait cette légèreté pesante au creux de son ventre, comme une jeune fille, comme lorsqu’elle attendait une parole flatteuse ou un geste équivoque. Si lui ne tentait rien, elle ne serait pas sans se permettre quelques libertés avec l’héritier Moriarty. Elle aurait au moins le plaisir de le voir rougir encore. Ou peut-être pas. L’adolescent savait se maîtriser, parfois mieux qu’elle n’exerçait de contrôle sur elle-même. Pour cette raison, les élans d’Adrian étaient attrayants à observer et délectables à provoquer. Charmant garçon.


-Tiens, regarde !, s’exclama-t-elle en éclairant de sa baguette un point entre deux rangées de pierres tombales, Je crois que c’est ici que nous nous sommes "rencontrés" pour la première fois. On aurait dit un petit renard effrayé. C’est fou comme tu ressemblais déjà à ton père, je l’ai immédiatement reconnu à travers toi.

Non seulement Arcadius lui avait donné la vie, mais en plus, il lui avait permis de ne pas la perdre cette nuit d’hiver. Comment les choses auraient-elles tourné pour son seul et unique rejeton mâle ? Imprévisible était le sort. Si les coéquipiers de la jeune mariée lui avaient laissé le temps de dévoiler son identité, il serait de toute façon reparti chez lui. Ou pas. Ces deux bêtes n’auraient peut-être pas été assez sagaces pour percevoir le destin macabre qui leur pendrait au nez en abattant le fils d’un homme dont l'influence le disputait à sa dangerosité. Et Jez n’aurait pas pu ou pas voulu empêcher sa liquidation, suivant ce qu’elle aurait trouvé plus avantageux. La vie et la mort étaient aussi incertaines qu’une pièce de monnaie tournoyante.

-Je suis contente que tu ais pu rejoindre ta tanière sain et sauf.

Surtout qu’ayant été celle qui l’avait dévoilé aux autres par inadvertance, elle aurait eu sa part de responsabilité. Maintenant qu’elle le connaissait, l’idée l’attristait. Elle s’en voulait et résista à l’impulsion injustifiée de le serrer contre elle, désireuse de sentir sa chaleur d’être vivant. Et vivant grâce à qui ? Ce n’était pas elle qui lui avait soufflé l’initiative de rendre une petite visite funèbre à sa vieille tantine. Seulement, son Adrian valait tellement plus que ceux qui auraient pu lui faire du mal, tellement plus que n’importe qui dans son entourage. Son sortilège cessa d’illuminer les sinistres silhouettes des tombes, rappels accusateurs d’une fatalité qui aurait pu s’accomplir. Jezabel ne le réalisa pas, mais elle venait de ressentir de la culpabilité pour la première fois de sa vie. Pas de quoi lui poser une auréole : elle aurait été prête à décaniller autant de marmots qu’il y avait de morts dans ce lieu si cela lui permettait de ne pas perdre son favori.

Songeuse, elle releva une main froide, témoin de sa nervosité profonde, jusqu’à la nuque du jeune sorcier pour entortiller ses doigts autour des courtes mèches aussi sombres que son humeur, un ongle frôlant parfois sa peau douce, encore juvénile. Excepté ce geste mécanique, elle avait l’immobilité impénétrable d’un sphinx de pierre.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyMer 20 Mai - 0:14:15

Oh, bac à sables mouvants à l’horizon. Son expérience d’hier soir lui donnait à croire que Jezabel tombait facilement dans l’outrage à la pudeur provocateur et n’aurait sans doute aucun scrupule à y ajouter une dose de sadomasochisme puérile. Alors kidding or not kidding ? Bizarrement, le Vert et Argent ne se sentait pas prêt à découvrir le véritable degré de plaisanterie derrière la réplique de la jeune femme, car il pourrait très bien se heurter douloureusement au sens premier. Il adorait le délié de ses jolis doigts fins, adorablement féminins, mais il ne pousserait pas le fétichisme jusque là. Par contre, il aurait quelques suggestions concernant un usage plus agréable des gracieusetés octroyées par Dame Nature à l’une de ses préférées. Pouvait-il aussi les solliciter clairement ? Depuis la nuit dernière, il avait déjà une gentille petite liste. Non, il n’avait pas honte de lui. Comme s’il était le seul à vouloir admirer de plus près une aussi jolie représentante de la gent féminine ? Et pour le coup de la virginité effarouchée, il était bien celui qui risquait de réciter les lignes puritaines du « I’m shocked » avec une probabilité de quatre-vingt-dix-neuf pour cent virgule cinq. D’ailleurs, même si son inconscient démoniaque ne se détachait pas des courbes troublantes de Mrs Wilford, son Moi éclairé avait un tout autre point de mire.

Jezabel avait une chevelure tout à fait intéressante qui reléguait dans un coin sombre et inutilisé de son cerveau les longues cascades blondes qui lui plaisaient tant. Il n’y renonçait pas ( on ne pouvait pas mettre ainsi un terme à des années de favoritisme sélectif ), mais il ne songeait pas un seul instant à coller une perruque dorée sur le crâne de la jeune femme pour la rendre cent fois plus belle. Et ceci était en soi une révolution. Cette masse de cheveux bruns avait sur lui un attrait indéniable et l’envie d’y enfouir son visage, d’y capturer un éventuel parfum, le taraudait secrètement. Voilà pour l’élucubration du moment après le baiser fantôme.

Bien sûr, l’Adrian sarcastique toujours sur le devant de sa personnalité ricanait de toutes ces idioties adolescentes et préparait déjà sa réponse. Il ne pouvait pas laisser un adversaire le museler. Même une Mrs Wilford brandissant un martinet n’aurait eu ce pouvoir.


-Une fessée ? Mère-grand, vous voudriez vous exercer en prévision des petits monstres que vous donneront votre cher beau-fils et sa…femelle ?

Oui, il voulait avoir le dessus de cet échange, mais rappeler le statut du sang de la bru honteuse accablant la lignée maritale de sa vis-à-vis aurait été trop insultant en une seule et même phrase. Il lui parlait déjà des futurs bébés issus d’un mariage imminent à défaut d’être éminent. Depuis tout petit, sa maman lui avait enseigné à faire preuve de tact… Oh, et il ne voulait pas la pousser à bout, aussi…

-J’espère que vous tenez le choc. Et si dans l’instant vous ressentez une furieuse envie de me corriger, pensez à combien je suis mignon.

Depuis combien de temps n’avait-il pas montré un visage aussi innocent à la face du monde ? Bizarrement, depuis sa répartition à Serpentard, cette expression ne prenait plus. Ce n’était pas un problème, il avait vite su défendre sa fausse probité à l’aide d’arguments mieux construits qu’un simple air de ne pas y toucher. L’héritier Moriarty avait dû délaisser cette technique sommaire aux alentours de ses huit ans, avec son dernier vol de sucette. On ne pouvait pas être précoce partout.

Fidèle à son flegme habituel, il referma posément la grille derrière la jeune femme et la suivit dans la grande allée séparant le cimetière en deux parties égales de macchabées. Curieusement, il avait l’impression de n’être jamais venu ici et nulle flopée de souvenirs tourbillonnants ne revint peiner sa mémoire. Il faisait toujours cela avec les situations embarrassantes ou trop douloureuses capables de l’affecter. Inconsciemment bien sûr, mais les quelques images lui revenant de ce lointain mois de novembre n’étaient pas aussi marquantes, ni ne possédaient la même réalité que celles ayant reflué la veille lorsqu’il avait reconnu Jezabel comme celle…celle qui l’avait sauvé en quelque sorte.

Adrian se raidit. Il ne lui avait même pas fait des remerciements dignes de ce nom, accaparé par sa blessure et abruti par le choc de cette révélation. Il s’absorba dans le profil de la sorcière à ses côtés, cherchant à toute vitesse comment il pourrait amener le sujet de façon légère et néanmoins respectueuse. Il savait pourquoi elle avait couvert sa retraite, mais même si l’intention n’avait pas été louable, elle semblait l’apprécier réellement maintenant. Non ? Et principal intérêt de l’histoire : il était en vie.

Contrairement à lui, les souvenirs de la française avaient l’air d’avoir toute leur première fraîcheur deux ans après, sans doute parce qu’elle n’était pas celle à avoir ressenti une trouille monumentale. Quelle joie. L’endroit où il avait failli mourir ! Il aurait dû penser à prendre un appareil photo. Au dos du cliché, il inscrirait de sa belle écriture « Là où j’ai mis en échec le Fatum » et signerait de son nom béni entre tous. Vu comme ça, il était un héros. Et pas un pauvre petit renard effrayé. D’ailleurs, s’il ressemblait tant que ça à son géniteur, il ne pouvait physiologiquement pas avoir eu un air de petite bête affolée. C’était impossible à concevoir pour qui avait déjà croisé le visage aux traits anguleux de son père, figés dans une expression impénétrable teintée d’une froideur sardonique. Arcadius et frayeur étaient antinomiques, sauf celle qu’il inspirait aux autres. Non sans rire, passe pour le renard, sans conteste à classer dans la rubrique "chou" qu’il avait créée rien que pour elle dans son cerveau, mais : il ressemblait tant que ça à son père ? Il ne savait pas s’il devait en être flatté ou désolé. Au moins, le physique dont il avait hérité n’était pas seulement plaisant mais aussi utile.

Ses yeux gris-vert scrutèrent la tâche de lumière enveloppant les tombes d’un autre âge. Il se rappelait de ce faisceau aveuglant braqué sur lui. Sans qu’il ne put rien distinguer d’autre que l’obscurité profonde hors de la lueur accablante qui l’avait frappé aussi sûrement qu’un sortilège de mort. Le temps d’un battement de cœur et la lumière s’était détournée, de lui comme de la gamine imbécile qui avait attiré la sinistre équipée dans son cimetière. Et la voix d’une femme rétorquant à la voix d’un homme. Jezabel avait tout de même renoncé à sa proie pour le protéger. Un sourire hors de propos vint détrôner l’aspect soucieux du jeune garçon. Il lui plaisait déjà à l’époque pour qu’elle l’épargne. Cette plaisanterie le réchauffa, d’autant plus qu’il était prêt à y voir un signe de la providence. Sans regarder le beau visage de sa sauveuse, il renchérit à ses dernières paroles, d’une voix anormalement dépouillée de toute trace d’ironie.


-Miss, je le suis aussi. Merci.

Pas de grandiloquence, il avait une vraie reconnaissance à lui offrir à la place de mots ronflants.

La main froide sur sa nuque le fit doucement frissonner. Peut-être moins à cause de cette fraîcheur inattendue que par le geste en lui-même. Adrian tourna la tête pour observer Jezabel qui donnait l’impression d’être ailleurs, préoccupée peut-être, son attention portée sur les stèles retournées à l’ombre claire de cette nuit de pleine lune. Elle ne le touchait pas pour le réconforter. Elle ressemblait tellement à sa mère qui caressait distraitement le chat de la maison, mécaniquement, sans vraiment de chaleur malgré la douceur des gestes. Ce parallèle l’insupporta autant que le profil de statue qu’affectait sa brune si piquante, si joueuse…Ce n’était absolument pas sa Jezabel !

Mal à l’aise, il afficha pourtant un sourire entendu et se saisit de la main féminine entre les siennes. Bien. Qu’allait-il en faire maintenant ? Elle était encore plus froide que sa propre peau, et pourtant, s’il n’avait pas le contact du vampire, il n’avait pas vraiment les mains les plus chaudes du tout Poudlard. Une idée lui vint rapidement et elle lui parut suffisamment bonne pour qu’il la suive.

Il tapota la main de l’étudiante comme une marque d’encouragement affectueux offert à une convalescente et posa sur elle un regard faussement attristé.


-Allons, ma chère Jezabel, vous serez bientôt mamie, certes. Mais il vous reste encore une décadence à franchir avant d’être mise en boîte. Je promets de ne pas vous appeler mémère d’ici la fin de la saison pour ralentir le processus qui fera de vous une momie toute desséchée dans son suaire.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyJeu 21 Mai - 18:31:27

Mère-Grand. Effectivement, il pouvait frapper plus bas que le poussiéreux Mrs. Le petit serpent…Jezabel lui lança un long regard par-dessus son épaule, un fin sourire ourlant ses lèvres. Il aurait pu décocher sa flèche perfide en plein dans le mille d’une cible facile. Sa belle-fille était décidément un poids à faire pencher la balance de l’opinion aristocrate du très mauvais côté. Mais tout cela, ces fiançailles de la honte, ce déshonneur tombant sur le patrimoine des Wilford déjà atteint "grâce" aux égarements de son mari…elle s’en fichait. Parce qu’elle avait gagné, que son coup d’aiguille avait fait mouche et que Jenny la bourbeuse devait crouler sous le désespoir de sa déplorable condition en mouillant à grandes eaux larmoyantes les chemises de Nathan. Si elle ne renonçait pas d’elle-même à sa relation avec l’aîné de Geoffrey, ce serait sans doute le beau demi-sang qui serait le premier à foutre le camp. Les jeunes hommes avaient bien trop d’énergie pour perdre leur temps à sécher les pleurs incessants et essuyer la morve pendantes de leur tendre amour. Sa belle-mère avait d’ailleurs repéré quelques jeunes, pas forcément jolies, mais pures jeunes filles à lui mettre dans les pattes. Des joyeuses pour faire contraste. De toute façon, avec son air de bravache scotché sur son visage masculin, la Sang de Bourbe qu’il leur avait ramené ne brillait pas par sa distinction, mais plutôt par sa grande gueule, preuve qu’il n’avait aucun talent pour les choisir. Il ne le saurait jamais, mais la brune sorcière lui avait épargné des années en enfer.

Alors oui, elle tenait le choc, merci pour elle. Sa migraine post-attaque psychique s’était envolée, et elle se sentait prête au combat, parée à remporter tous les défis, magnifiquement belle et intelligente. En somme, on pouvait dire que son optimise brûlait à son zénith et cela se lisait sur son visage, illuminé d’un feu intérieur, ainsi que dans sa démarche souple et conquérante. En voulant l’ulcérer, Adrian lui avait paradoxalement rappeler ce à quoi elle avait échappé et elle trépignait de bonheur. Son sourire rappela celui d’une panthère devant un chasseur pendu par les pieds à un arbre, victime du piège qu’il avait posé pour sa couenne de fauve indompté.


*Joliment envoyé, mon petit "mignon". Dommage.*

Quelle nuit superbe ! Le but ultime de leur expédition, faire main basse sur les biens de la vieille Ulda, presque relégué au second plan par la distrayante présence d’Adrian, lui paru tout à coup encore plus alléchant. De la sorcellerie importée du Mexique, lui avait révélé le garçon. D’après ses dires, sa grande-tante avait eu l’air de considérer les cadeaux de son papa comme des reliques impies d’un autre âge. Peut-être d’anciens objets rituels aztèques ou mayas ? Ou des gris-gris achetés dans un attrape-touristes mexicano. De toute façon, ils en seraient quitte pour une agréable soirée si jamais ils ressortaient du caveau surprise avec le vieux sombrero de Méphistophélès ou le bola ayant bercé la vie fœtale de Belzébuth.

La seule ombre sur ce tableau presque parfait, était la soudaine faiblesse venue parasiter la belle assurance de la demoiselle. Ses éclatants yeux verts étrangement éteints, elle n’aurait su que dire ou que faire pour rejeter au loin sa culpabilité qu’elle ne parvenait même pas à identifier clairement, saisie qu’elle était par ce sentiment nouveau. Analyse faite, c’était désagréable, révoltant. Elle se sentait triste, mais ne se désolait pas uniquement sur son propre sort comme elle l’avait toujours fait, même en portant la bannière des Morden. Hey…Si les siens crevaient de honte, elle faisait aussi partie du lot. Toujours et avant tout, elle ne s’était souciée que d’elle-même, quelque fût le nom qu’elle mettait en avant, quelque fût la cause. Elle toujours et uniquement elle. Moi d’abord et plus s’il reste des places. A présent, elle n’avait pas changé, bien qu’elle fit plus attention à ses pions et qu’elle ait rejeté ses chaînes inutiles. Mais s’il s’agissait d’Adrian…L’émotion qu’elle se réservait avait d’insupportables relents de colère méprisante et la frappa avec brutalité.

Elle aurait pu tout gâcher une fois de plus. Pourquoi fallait-il que les choses aillent toujours aussi mal autour d’elle ? L’horrible constat la vexa face au beau visage pâle de son protégé. Il aurait pu faire partie des victimes. On mourrait et souffrait dans son sillage vénéneux depuis sa plus "tendre" enfance. Une vérité insensible. Elle avait d’autres chats à fouetter que le bien-être des gens, elle avait déjà bien assez de difficulté à se satisfaire de sa vie. Adepte du toujours plus, jamais assez, elle n’était rivée à son statu quo que provisoirement. Déjà, elle ressentait poindre l’irrépressible Désir, l’Envie taraudante, assourdis mais la consumant lentement. N’était-ce pas cette convoitise sans fin qui l’avait poussé à faire commerce de ses maléfices avant tout ? L’impossibilité à accepter de voir son nom méprisé, l’incapacité de s’abandonner à un destin menaçant de tout lui arracher. Cela n’avait jamais eu d’importance pour Callista, son père avait capitulé face à la fatalité lorsqu’elle était revenue blessée par le sortilège de Jugson. Pourquoi n’avait-elle pas été capable de renoncer elle aussi ? Pourquoi ne pouvait-elle pas gentiment prendre ce qu’on lui donnait ? Son appétit dévorant la rongeait. Mais ne désirait-elle pas seulement ce que la vie pouvait offrir ? Plus intensément, plus violement et dangereusement que la plupart des fantoches errant sur cette terre.

Grâce soit rendue à la bonne étoile qui veillait sur lui, Adrian allait très bien. Son simple merci, le simple fait d’entendre ces mots prononcés de sa jeune voix douce amena une terrible crevasse déchirer la surface de son cœur. Elle aurait pu ne jamais le connaître. Et au lieu de penser qu’elle n’aurait donc jamais versé de larmes sur son corps élancé, elle en était catastrophée. Quelle distraction aurait-elle manqué ! Quelle embellie dans sa vie désespérément monotone, cernée de bien pensants ! Elle se serait privée d’un loisir et d’une promiscuité électrisante si jamais le fils d’Arcadius était mort cette nuit lointaine. Encore et toujours de l’égoïsme. Peut-être. L’égoïsme d’une enfant qui ne réaliserait que son propre divertissement envers son jouet favori et se désespérerait de le voir cassé car la récréation serait finie. A la différence qu’elle reconnaissait une âme à son bel adolescent. Elle s’en voulait. S’en voulait vraiment.

Avait-il compris ce qui la tracassait, cette petite faute montée en obsession ? Ses mains semblèrent si aériennes, enveloppant la sienne dans une étreinte presque soyeuse. Aurait-il toujours la peau aussi douce ? Elle posa son regard sur son visage dépourvu de gravité, toujours si léger, si enjoué, si…désespérément ironique. Elle entendait déjà sa prochaine saillie avant qu’il ne l’ait prononcé.

Jezabel éclata d’un rire grêle dans le silence du cimetière et de la bourgade défunte derrière l’enceinte des murs de pierre. Sa nervosité repentante avait plaqué un film lumineux à la surface de ses yeux, des larmes qui ne devraient jamais couler, séchées par le rire, l’allègement soudain. Elle devait être terrifiante à scruter ces tombes comme anticipant bientôt la fin de son existence trop passionnée pour être longue ! Immédiatement prise au jeu, elle emprisonna les mains du Serpentard dans ses griffes et lui décerna son sourire le plus faux.


-Garde ton aumône ! Tu résous l’énigme de ma vie un peu trop radicalement, jeune homme. Si je te laisses faire, je marcherai bientôt avec la troisième patte des vieillards, par ta faute !, s’exclama-t-elle, un brin accusatrice en lui tapotant la poitrine d’un doigt vigoureux, Tu ne me laisses pas le choix, je dois régresser au stade de la chieuse à couettes ! Tu vas ravaler ton mère-grand !

Tel un aigle fondant sur sa proie, la jeune femme tendit un couple de serres en direction des côtes du Serpentard. Avait-il la fibre chatouilleuse ? Mystère qu’elle s’en allait résoudre avec toute l’insistance de la peste acharnée, prête à ne lui laisser aucun répit, dût-il s’étouffer, bien décidée à le suivre dans tous ses tortillements pour lui échapper. Et si jamais Moriarty junior restait de marbre, elle lui ferait le shampouinage qu’il aimait tant.

-Dis que tu es un sale blanc-bec bourgeonneux et que je suis une Déesse, ou je te gratouille jusqu’au sang !

Avec majuscule ou rien.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyJeu 21 Mai - 21:49:58

Glousse, glousse, glousse. Parfait ! La sirène avait mordu à l’hameçon ! Finalement, il ne suffisait que d’un soupçon de savant doigté et la sauvageonne était facile à manier vers le pâturage où on voulait l’envoyer paître. Il était décidément plus doué qu’il ne le croyait lui-même. Le rire de la demoiselle salua la réussite du Serpentard. Jezabel était heureuse et n’affichait plus cette immobilité insupportable. Il pouvait se détendre. Hum…Et c’était…agréable de l’entendre s’esclaffer à trilles d’oiseau. Il savait l’amuser et la contrôler. Laquelle des deux options avait sa préférence ? Elle eut été une vilaine mocharde, il ne se serait certainement pas autant attendri sur son rire. En fait, il n’aurait tout simplement pas pris la peine d’argumenter avec elle et aurait choisi d’affronter l’ouragan paternel plutôt que de tisser un lien quelconque avec une fille laide, donc il n’aurait pas été là, à lui tenir la main, mais plutôt à recoller les morceaux en la maudissant sur tous les tons. Réaction stupide, digne du dernier des Gryffondors, d’accord, seulement il n’était pas question d’intelligence, mais de dignité personnelle. Voilà pourquoi un Poufsouffle ou n’importe quel autre blaireau aurait eu plus de chance de s’en sortir que lui. Ce n’était même pas un fait exprès. La mocheté le repoussait autant que la misère. Ces deux conditions étaient aussi pitoyables l’une que l’autre. Pour égayer la situation, il n’y avait qu’une seule chose à faire : pointer du doigt les rejetés et rire un bon coup. Le malheur des uns faisait le bonheur des autres.

Mais avec cette jolie main de femme qu’il couvait comme un précieux trésor, il aurait stupidement répondu qu’il préférait la voir sourire, toute canine dehors. Réponse dictée par ses hormones, qui comme chacun le savait, prenaient le contrôle lors de cette période de bouleversement apocalyptique qu’était la puberté. Sa Raison, armée d’une majuscule consistante pour mieux rasseoir son autorité bafouée, serait arrivée juste derrière, en lui hurlant de favoriser le jeu de la manipulation comme elle pratiquait celui de la séduction. Trop tard. Il n’aurait plus alors qu’à se traiter d’imbécile, à se frapper le front du plat de la main et à plonger un peu plus dans la déchéance hormonale en se fendant d’un baisemain. Ce projet passa en fraude la barrière séparant les idées folles des réflexions approuvées par le tribunal de ses pensées intelligentes et lui parut excellent. Il avait remarqué ses lèvres, regardé ses cheveux, il constatait à présent qu’elle avait aussi des mains. Sans défaut comme tout le reste, qu’il allait certainement passé au crible dans les prochaines heures. Comment pourrait-il s’en sortir avec honneur si dès qu’il s’extrayait une stupide fascination de la cervelle, ces androgènes lui en désignaient une nouvelle ?

Hé, regarde ! Tu as remarqué ce charmant grain de beauté à côté de ses non moins charmantes lèvres qui n’attendent que les tiennes ? Tu as vu ce regard qu’elle te fait avec ses yeux d’émeraude scintillante ? Si tu essayais de lui rendre la même œillade troublante ? Et si tu tâtonnais discrètement vers sa cape ? Elle est peut-être décolletée jusqu’au nombril ? Tu crois qu’elle porte cette petite culotte transparente que tu as vu hier sur son lit ?

Horrible.

On n’avait beau être prévenu, c’était tout de même diaboliquement angoissant. Un moment d’égarement, message subliminal et hop : on passait pour un demeuré fini. Et accessoirement un pervers en herbe. D’autant plus que l’adolescent le moins avancé en âge n’avait pas encore conscience de ce qui se tramait en sous-sol. Adrian était donc dans la période la plus à risque avec une femme dangereusement susceptible d’enflammer ses sens en ébullition de moins en moins épurée. Bon sang ! Il devait faire quelque chose pour se débarrasser de cette pression !

Ce qui consista à regarder bêtement les mains de Jezabel jointes à ses propres mains. Avec un petit côté délicieusement dominateur.


*Mais stop !*

Comment la situation s’était-elle inversée ? C’était lui qui tenait les rennes, sans appel ni discussion ! Le sourire de la Française déclancha l’alerte à fourberie dès que l’information passa de ses rétines à son encéphale. Elle lui préparait un méchant coup fourré et, à son petit air, elle savait à l’évidence que cela n’allait pas lui plaire. Adrian essaya d’imiter le froncement de sourcils dissuasif du paternel, mais bien sûr, Jezabel amena de la finesse derrière ses plaisanteries et il fallut qu’il tende l’oreille appréciant la référence mythologique. « Elle a un cerveau ! Fais une croix dessus, c’est mauvais », hurlèrent les androgènes paniqués. « C’est la femme de ta vie », lui assura sa conscience qui passait par là. Plus prosaïquement : il l’admirait franchement, à présent.

Pourquoi ne l’avait-il pas vu venir plus tôt ? Dès l’annonce de régression en dessous du niveau de la petite peste, il aurait dû taper sur ses griffes.


-Non !

Le sommet de l’art réfutatoire était atteint. Le Serpentard se saisit trop tard des poignets de la jeune femme. Elle avait déjà gagné le combat dès l’instant où le bout de ses doigts s’étaient posés sur ses côtes. Traîtresse ! Et maudite faiblesse ! Quel homme sérieux se permettrait d’être chatouilleux ? Il tenta de lutter, par nature profonde, mais il tressaillit comme un poisson hors de l’eau à la première vague d’assaut tordante.

-Arrête ça !

Et la danse des trémoussements idiots commença. D’abord par une pliure sur la gauche, puis un replis sur la droite avant de repasser sur la gauche au moment où un éclat incontrôlé franchissait ses lèvres. Argh ! Si son père était là pour l’entendre, il l’aurait désintégré avant que l’écho ne s’éteigne ! On aurait presque dit un rire de garçonnet ! Le troisième année se débattit comme un beau diable, de feintes en blocages de phalanges galopant sur son ventre.

-Stop ! Haha ! Jez !

Le plus étrange dans cette déclaration était le grand sourire qui ornait ses lèvres fines, freinant à grande peine les rires irrépressibles qu’il tentait de rendre les plus silencieux possible. Il semblait réclamer « Encore ! » alors qu’il n’avait pas le moins du monde envie de faire risette. Ses yeux s’embuèrent de larmes et il fut proche de se laisser tomber dans les bras de la jeune femme, secoué de rires qui résonnaient à présent librement au milieu des tombes austères et de quelques anges de pierre à la dignité réprobatrice.

Il y avait de quoi faire les gros yeux à l’écoute des fadaises de Jezabel. Il s’étoufferait avant de lui céder ! Songea-t-il en se ratatinant en position semi-fœtale pour offrir une surface moindre à "gratouiller" sur ses flancs.


-Tu peux…aller…héhé…rebrosser ta ti….tignasse ! , parvint-il à articuler, avec une voix qu’on aurait attendue après une royale beuverie de réveillon.

Et puis quoi encore ? Elle pourrait le saigner à mort avec ses ongles. Il ne lui ferait même pas le plaisir de lui demander grâce ! Dans une tentative désespérée pour contre-attaquer, le Serpentard à demi ratatiné jeta ses propres mains vers l’abdomen de sa tortionnaire, espérant la faire reculer loin de lui. Mais il était d’ores et déjà arriver à un stade d’abattement rigolard, à moitié consentant, et ne put que frictionner les côtes de la Mrs Wilford sans avoir sa puissance offensive, même hilare de son échec. Le manque d’oxygène, certainement. Le teint rose, il bafouilla péniblement, pouffant de moitié :


-J’vais te tr...tr...t'ronger les d-doigts si t’n’arrêtes pas, m’belle !!
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyVen 22 Mai - 22:04:29

Aha ! Elle le savait ! Elle l’avait senti à l’instant même où elle l’avait relevé de sa moquette par le petit col bien repassé de sa chemise ! Adrian passait pour le type exacte du chatouilleux comme certains étaient classifiés lymphatiques ou colériques. Un large sourire triomphant découvrit les dents de l’étudiante aux yeux verts et un surcroît de vitalité victorieuse la poussa à taquiner encore plus férocement la côte sensible à ses petites attentions. Quelle délicatesse de sa part de se prêter au jeu. Il avait même un bon petit rire de lutin au teint fleuri…Ce qui ne l’empêchait pas de tenter des répliques pugnaces, d’une crédibilité étrangement vraisemblable de la part de quelqu’un en train de s’étouffer dans son rire.

Jezabel riait aussi. Quand on le voyait se pavaner dignement, drapé de cette ironie sérieuse, quand on croisait son regard vert-de-gris plein d’un recul peu banal pour un adolescent de son âge, l’effet était vraiment drôle. Le contraste entre sa distinction prétentieuse et son tortillement de ver rigolard passait presque pour irréel, tant son visage et sa voix en étaient transformés, bizarrement rajeunis alors qu’il n’en était qu’au printemps de sa vie. La jeune femme réalisa d’un coup qu’elle l’entendait rire de bon cœur, sans retenue ni mesure, pour la toute première fois. Son sourire se fit plus coquin. Il devait y en avoir une pour chaque chose.


-Tu vas mourir là si tu ne récites pas ton verset, sale gosse ! Allez, du par cœur, je veux !

Courbée afin de suivre l’inflexion du corps d’Adrian secoué de joyeux éclats, la sorcière crut son compte réglé lorsque sa victime amorça les prémisses d’une riposte chatouilleuse. Le joli fou rire de l’adolescent et son dos fléchi n’étaient rien face à une Jezabel soumise au même supplice que celui infligé en ce moment précis au Serpentard. Elle se serait roulée à ses pieds en deux secondes, et encore, il ne fallait même pas penser aux glapissements hystériques orchestrant une scène comme celle-là. Déjà la seule anticipation de la sensation chatouilleuse fit sortir un rire nerveux de ses lèvres. A peine les doigts du jeune homme l’avaient-ils frôler qu’elle sentit naître l’irrésistible et tyrannique fourmillement qui la jetterait encore plus radicalement que lui dans une posture et une conduite d’un genre hyperbolique, au-delà de toute contenance. Fort heureusement, la fermeté de l’élève de Poudlard était déjà bien ramollie et sa tentative manqua de conviction. Autrement, il aurait pu s’asseoir à califourchon sur le corps étendu de la miss et lui réclamer toutes les fantaisies imaginées à la chaîne. Pour se sortir d’un tel calvaire, Jez aurait tout accepté et aurait parié son alliance en or fin qu’Adrian ne lui tiendrait pas tête plus que ne l’exigeait la bonne et due forme. En fait, le fils Moriarty était bien plus résistant et endurant qu’elle ne l’aurait cru. Un vrai petit dur des salons de thé.

Sa dernière riposte arracha un autre rire spontané à la sorcière. Mais oui ! Il avait déjà le langage d’un authentique petit caïd hargneux, le bagout dissuasif du grand ponte, la menace terrifiante aussi dure qu’une promesse…Mais toujours gentleman, principe d’éducation. Avait-elle bien tout compris dans ces bafouillages inintelligibles ? Certainement, oui. Elle voulait que cela soit comme ça. Cette proximité et cet abandon étaient tellement plaisants. Une à une, Adrian avait sauté les barrières qui le retenaient à une distance convenable d’une femme de son âge, mariée qui plus est. N’était-ce que l’espace d’un instant ? Avant qu’il n’ait pu reprendre son souffle et ses esprits ?

Depuis qu’elle l’avait retrouvé devant chez lui, elle appréciait cette spontanéité nouvelle dont la graciait l’adolescent. Il lui avait presque plu d’office, cependant, hier soir, il n’avait pas tout osé, il était resté sur ses gardes et avait conservé par devant lui une certaine réserve uniquement fendillée du fait de son attirance envers la brune cadette des Morden. Normal. Mais même alors, l’échantillon de son bel esprit un rien guindé l’avait séduite. Leurs échanges de la veille avaient été tronqués par la domination explicite puis implicite de Jezabel. Aujourd’hui, elle découvrait un Adrian brusquement plus proche et encore plus attachant. Ses parents n’avaient pas raté leur héritier à la différence de certains...

Comme par enchantement, la danse folle de ses doigts effilés s’arrêta et ses paumes vinrent s’appuyer sur les flancs tourmentés du jeune garçon aux yeux clairs, rappelant une imposition des mains libérant le flux de la guérison divine.


-Ai-je bien entendu ?, minauda l’épouse joyeuse en battant des cils, "Ma belle" ? Oh, sweetheart, j’accepte ton joker.

Elle effleura doucement le menton du Sang Pur, une nuance rêveuse dans ses yeux presque alanguis derrière ses longs cils noirs.

-En tout cas, je saurai que tu es résistant à la torture, toi. Mes secrets sont en sécurité dans cette jolie tête, n’est-ce pas, cher associé ? , poursuivit négligemment Jezabel en dérangeant un peu plus la coiffure toujours si ordonnée de son "collaborateur".

Un rappel impromptu de ce qu’ils partageaient déjà, venu tout aussi fortuitement à sa pensée, et aussitôt exprimé, que ses gestes d’affection envers lui. Vraiment, son "attaque" de tantôt avait été plus préméditée que cette réflexion superficielle, mais ayant le pouvoir d’assombrir leur batifolage. Tant pis, la réaction du jeune mâle serait édifiante. Et ses soupçons ou ses craintes ne seraient-ils pas légitimes ? La menace de voir son père sombrer avec elle si jamais sa langue allait s’agiter auprès des mauvaises oreilles suffisait-elle ? Avait-il parlé de ses révélations à son géniteur ? Elle aimait ce garçon, et même si elle savait que ce ne serait pas la morale qui le pousserait à trahir, il pouvait y avoir une multitude d’autres raisons susceptibles de l’engager dans une perfidie. Elle n’avait même pas pu déterminer son attachement à son tendre papa, Moriarty « Le Terrible » Senior. Elle n’avait qu’un léger soupçon de froideur, ce qui venant d’Adrian ne voulait pas dire grand chose. D’autant plus qu’elle ne le connaissait pas assez pour tirer des conclusions indubitables de sa personnalité profonde derrière ce masque de civilité fignolée. Il existait de véritables ordures loyales à un homme qu’elles n'affectionnaient pas, liées par le profit, l’habitude ou la peur. Rod, par exemple. Jezabel accorda au Mangemort le titre d’excellence « Profiteur Émérite », un sourire narquois accueillant la vision du sombre visage balafré sacré d’une couronne de lauriers.


-Et nous avons du travail, non ? C’est lequel le sépulcre de l’Ancienne ? Que tu me démontres l’efficacité de ces mains d’artiste.

Elle se tourna de moitié son regard glissant sur les reliefs irréguliers dessinés par les pierres tombales et quelques mausolées. Amusant comme tant de choses s’étaient déjà jouées ici et se joueraient encore. Elle avait toujours cru en une sorte de prédestination dans la vie…Ce qui ne voulait pas dire qu’on ne pouvait pas lutter. N’avait-elle pas jugulé la folie ayant eu la raison de sa mère ?
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyLun 8 Juin - 4:05:26

[C’est la faute à internet :o ]

Enfin, elle s’arrêtait ! Elle méritait amplement son titre autoproclamé de chieuse, pire que la pire des pestes dans le pire de ses pires mauvais jour ! Sa respiration reprenant peu à peu un rythme normal, Adrian glissa sa main jusqu’à l’une de celle posée sur son côté meurtri et enserra brièvement les doigts fins qui l’avaient harcelé. Une adorable plaie que cette sorcière.

Oui, elle était presque toute mignonne jusqu’ici…

Il releva un sourcil à la fois mitigé et satisfait face aux minauderies de Jezabel. Le mot qui semblait tant lui plaire…lui avait échappé. Or il détestait ne pas pouvoir contrôler jusqu’aux caractéristiques points de suspension des phrases qu’il énonçait. Néanmoins, il saurait ce qu’il devrait inventer pour s’en sortir sans perdre la face la prochaine fois qu’elle l’accablerait de ses enfantillages. Si tant est que prochaine fois il y est. Rien ne lui garantissait vraiment qu’elle ne se "lasserait" pas subitement de lui. Au hasard : juste après avoir récupéré ce qu’ils étaient venus chercher. La grosse tache profanant un tableau de maître.

S’ils devaient cesser de se voir, il tenait à ce que ce soit de son seul fait et n’apprécierait pas que Jezabel ne marquât un terme à une relation à laquelle il tenait avec une sincérité inhabituelle. De quoi aurait-il l’air si jamais il se retrouvait le bec dans l’eau après avoir servi de crétine distraction passagère à sa belle Mrs Wilford ? Sa réflexion bloqua avant qu’il ait pu trouver l’adjectif adéquat. Il avait déjà une expression idiote à encaisser. Le bec dans l’eau…Cette tournure rabâchée conférait toute l’intelligence et le raisonnement d’un volatile sans cervelle à celui qui prêtait sa face d‘abruti à son apposition. Comme un tampon en plein milieu du front qu'il verrait pendant longtemps lorsqu'il croiserait un miroir. Elle allait très mal avec son nom qui ornait de dignité son admirable tête brune. Comme il serait détestable d’être le dindon lourdaud d’une farce destinée à tromper le désœuvrement d’une vie trop bien rangée de ménagère. Ne semblait-elle pas trop heureuse de charmer un adolescent ? Voulait-il croire en son affection simplement parce que l’intérêt d’une vraie femme le flattait ? Un peu. Beaucoup. Alors qu’il était peut-être la substitution du Yorkshire qu’elle n’avait pas. Il serait toujours temps de la mordre si elle attaquait ses cheveux soyeux avec des rubans affreux…

En attendant, il devrait se modérer, apprécier la compagnie de Jezabel pour ce qu’il pourrait en tirer, mais ne pas attendre après elle que tombe le sucre. Le genre de réflexion plus facile à concevoir qu’à mettre en pratique. D’accord, il voulait compter pour elle, MAIS la maturité de l’étudiante lui concédait l’avantage. Il ne pouvait pas lui faire de l’œil et la voir se pâmer autrement que par jeu, il savait manquer de centimètres, de tour d’épaules et de quelques années de plus avant d’atteindre le stade « crédible ». Or, elle avait ce…l’appeler « pouvoir » lui ferait vraiment mal à l’Ego, aussi se contenterait-il du mot « effet »…Un effet étourdissant donc, difficilement contrôlable, exaspérant et pourtant émoustillant que lui n’avait certainement pas sur elle avec sa constitution…hem…molle indolente. Pour un peu, il regretterait qu’elle ne soit pas la mouflette accessible de six ans. Un instant de faiblesse. Il n’était pas n’importe quel pauvre garçon. Il devrait juste lui plaire autrement, en attendant.

Il la détailla du coin de l’œil. Une équation particulièrement ardue, cependant il connaissait déjà le théorème à appliquer. Celui de la frustration mécontentée. Après tout, elle devait s’ennuyer sa pauvre chérie, entre l’université et son foyer. Il fallait bien qu’elle se défoule de temps à autres et ce n’était pas dans son intérêt de la contrarier, alors il la promènerait comme il le devrait cette nuit, juste ce qu‘il fallait pour qu‘elle remarque à quel point il pouvait lui être agréable, en addition à sa personnalité exceptionnelle. Il était tout de même bien sympathique, non ? Cette lunatique donzelle méritait de souffrir à côté du vieux barbon qu’elle s’était choisie. Hum. La seule animosité qu’il ressentait envers la jeune femme venait de son mari et savoir qu’il ne la comblait pas faisait naître en lui une féroce satisfaction, en plus de lui laisser la porte grande ouverte sur ses désirs contrariés. De quoi se rendre indispensable…Il le voulait, donc il le serait.

Adrian tempéra du mieux qu’il pût son sourire moqueur, ses yeux clairs attisés d’une lueur suffisante alors qu’il contemplait le charmant visage de Jezabel. Derrière ses propres plans, il la voyait arriver, aussi subtile qu’une autruche jouant du banjo en plein centre de Londres. Pour lui, l’allusion au petit secret d’hier soir ne pouvait être accidentelle. Elle l’avait forcément préméditée, il savait qu’elle était habile à ce genre d’insinuations surprises, ô combien. Cependant, il comprenait que cet épineux et compromettant sujet la travaille, mais il n’aimait pas qu’elle s’en préoccupe au point de le tester à l’improviste. Alors qu’ils…qu’ils s’amusaient sans arrière pensée. Une apparence ? Quel dilemme. Etait-il trop fourbe pour croire en l’innocence d’autrui ou les autruis de cette terre étaient-ils tous des menteurs en puissance ?

Non, rien ne pouvait innocenter cette femme. Elle avait un passé des plus glauques attaché à son mérite. Rien que la pure couleur blanche de sa robe de mariée la traitait "d’hypocrite" autant que le vert et l’argent de son uniforme d’écolier. Elle était doublement perfide dans sa respectabilité achetée avec il ne savait quels arguments...

Quoiqu’il en fût : Et d’une, s’inquiéter était inutile, à part avouer que l’on ne contrôlait pas la situation aussi bien que l’on voudrait le faire croire. Et de deux, si jamais elle se figurait un danger réel, ce serait la "jolie tête" de son confident qu’elle aurait en ligne de tir. Et Adrian ne voulait pas qu’on lui gâchât les bienfaits du temps qui allait son chemin, l’éloignant toujours plus de sa petite enfance, lui qui se trouvait de plus en plus séduisant de jour en jour maintenant que ces stupides rondeurs puériles décampaient de ses nobles traits. De plus, il préférerait jouer au médicomage et au patient avec elle plutôt qu’à l’oubliator et au lobotomisé. Qui sait les dégâts irréversibles qu’elle pourrait entraîner dans les circonvolutions complexes de son cerveau évolué. Cette main si douce passée dans ses cheveux…N’était-ce pas le geste inconscient de celle qui aimerait pouvoir atteindre et raturer les informations encloses à l’intérieur du muscle de la pensée dans sa boîte crânienne ? Ah, Jezabel…Elle avait beau jouer les endurcies en piquant sa crise quand elle trouvait un jeune garçon sous son lit, elle n’en avait pas moins le besoin d’être rassurée, comme toutes les femmes. C’était charmant.


-Autant que faire se peut, chère associée. Je suis d’ores et déjà muet comme une tombe, pas besoin de m’y expédier.

Juste au cas où…Et puis, il ne trahirait pas une des seules personnes à lui être agréable sur quasiment tous les points qui importaient. Pour l’instant. Elle le traitait…autrement que les autres. Comme si elle avait remarqué une différence en lui, une différence qu’elle possédait et qui serait leur ressemblance. Troublant, attirant et rebutant à la fois. Pourquoi ? Et bien :

Oh, quelqu’un à mon niveau. Oh, ce quelqu’un est une magnifique créature de sexe féminin. Oh, je me sens comme un hideux acherontia atropos inexorablement attiré par la flamme du bûcher fatal.

On en revenait à sa méfiance, certainement instinctive de la suprématie virile menacée, face au charme trop présent de la belle aux yeux verts.

Il inclina la tête, la discussion repassant aux choses sérieuses. Des mains d’artiste ? Oui, c’est vrai qu’il était particulièrement doué au piano et, toute modestie gardée, se débrouillait en dessin. Content que ses qualités puissent se lire à l’agilité fuselée de ses doigts. Puis une autre idée lui vint. Il jeta un autre coup d’œil en coin à Jezabel qui ne le regardait plus. Peut-être qu’il n’y avait aucun sous-entendu, aucune fausse demande scabreuse, toutefois leurs rapports pouvaient soumettre cette phrase à une interprétation licencieuse plutôt qu’à la banale ouverture de porte qui le rendait aussi capital que le souffle vital. Sa juste place, à vrai dire.


-Que je vous démontre l’efficacité de mes mains d’artiste…Heureusement que vous m’avez habitué à la pureté la plus immaculée. , commenta le Serpentard en toisant Jezabel avec dérision, En tout cas, il est par ici, à proximité du mur est, mon angélique.

Tout en lui indiquant obligeamment le chemin coupant à travers les tombes, il se sentit étrange. Les mots sortaient facilement, sans hésitation, mais il y avait quelque chose qu’il n’avait pas l’habitude d’expérimenter derrière eux. Un sentiment quasi inconnu, précurseur de la honte à se cacher la tête dans le sable : le trac. Il savait déjà qu’elle aimerait ça, mais craignait tout de même la fausse note. La jeune femme rendait l’échec particulièrement discordant. Non, si elle se mettait à glousser dans la mauvaise gamme, elle aurait droit au croche-pied pour ne pas être restée…eh bien…au pied de la note qu’il voulait entendre.

La silhouette modeste du mausolée jeta bientôt son ombre devant eux. Carrée, sans fioritures excessives, la bâtisse n’exaltait pas la glorieuse épopée de ses défunts occupants. Certes, elle avait plus d’allure que les trois pauvres stèles d’à côtés qui la mettaient en valeurs, mais son austérité sans doute jugée de circonstance était déprimante. Une tristesse que d’être enterré dans cette boîte à ranger les morts.

Le jeune garçon s’approcha de la pierre scellant l’entrée, sa main glissant sur la surface froide jusqu’à rencontrer un creux poli par de nombreuses autres, ses doigts rencontrant les aspérités presque régulières laissées par les phalanges de ses ascendants. Pas les plus reluisants malheureusement, le sang des derniers Eveleigh encore de ce monde avait viré au mêlé, excepté lui, sa mère, son oncle et sa chère cousine. Quatre bonnes volontés contre une chaîne de solidarité dans la dégénérescence.

Un craquement discret annonça le mouvement de la porte hermétique alors qu’elle coulissait lentement, ouvrant un passage descendant vers l’obscurité la plus totale, les rayons bleutés de la lune s’arrêtant à l’entrée pavée de vielles briques. Des particules de poussières remuées par le mécanisme s’agitèrent dans l’air frais, encore refroidi par la sensation implacable remontant du couloir muré depuis deux ans. Caractéristique des lieux abandonnés, ce n’était pas réellement le froid de la tombe, seulement l’état de stase d’une cave ancienne où l’air croupit sans vivant pour le brasser ni brise pour le disperser. Un souffle purifiant s’engouffra dans la noirceur souterraine résonnant faiblement contre les parois grisâtres. Et il avait cru pouvoir y rentrer vaillamment dès ses onze ans. Il ne craignait pas la horde d’Inferi groupés en bas pour lui dévorer le cerveau. Même ses peurs étaient rationnelles et ni le noir ni les vilains fantômes n’auraient transformés ses dents en castagnettes. Néanmoins…Il était assez content de la présence de Jez.


-Et voilà. Que feriez vous sans moi, miss ? , lui demanda-t-il en s’arrachant à la contemplation de l’étroit tunnel, juste assez grand pour faire descendre le cercueil, Honneur aux dames ?
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyDim 14 Juin - 22:42:25

Taratata, rajoute moi trois paires d’ailes, je suis un vrai Séraphin.

Jezabel observait le fils Moriarty, plus suspicieuse qu’elle aurait pensé l’être, ses doigts jouant machinalement avec les mèches noires comme une maîtresse de maison maniaque arrangerait les plis des rideaux du salon. Sa mère avait porté le nom de la divine caste céleste et elle n’avait pas eu une seule action spontanée plaidant en la faveur de ces anges accessoires collés au trône du grand Dieu biblique. Loin de l’auréole, sa génitrice avait plutôt pris le côté « serpent à la morsure de feu » que promettait l’étymologie du nom. Et l’étudiante ne pouvait pas croire une seule seconde que son jeune compagnon ait visé plus haut dans les karmas avant de parvenir à cette harmonieuse enveloppe corporelle totalement viciée à l’intérieur. Enfin, il restait un adolescent. Un beau garçon désireux de lui plaire qui plus est. Ce qui voudrait aussi dire que le pauvre trésor pourrait être tout retourné d’une mésentente, horriblement vexé et prêt à faire ce que les sales gamins font pour se venger des méchancetés : jouer le vilain rapporteur.

Ces considérations logiques ternissaient l’affection qu’elle lui portait. Elle s’était assurée une certaine tranquillité à force d’arguments de poids qu’il ne serait pas aisé de fouler du pied sans y laisser des plumes, pourtant son naturel méfiant lui suggérait d’écraser la première leur connivence et leur complicité évidente avant qu’il ne la frappe en traître. Son côté joueur, quant à lui, ne s’inquiétait nullement d’une situation dont il se délectait. Sans magie et sans menace, pourrait-elle devenir si précieuse à ses beaux yeux pers qu’il ne puisse songer à la mettre en danger ? Ou au contraire, le pousser à se servir de ses connaissances comme d’un moyen de pression ? Ce ne serait pas si exceptionnel ni inattendu.
A quatre ans elle faisait déjà chanter sa sœur et son frère avec ses « ’Vais le dire à papa » si ingénument brandit comme la foudre divine dans le poing miniature d’un Zeus en jupon. Les gamins étaient de véritables tyrans manipulateurs, si innocemment pervers dans leurs exigences despotiques. Adultes, ils gardaient parfois cet égocentrisme inconscient, mais elle avait dépassé ce stade, elle avait évolué. A six ans, elle avait commencé à menacer de rapporter des fautes qui n’existaient pas. Elle était la préférée, qui papa choisirait-il de croire même si les accusations de la petite Jezy revenaient un peu trop souvent pour leur crédibilité ? C’était l’époque révolue de la daddy’s little girl parfaitement consciente de son avantage et fière, si fière, d’être la plus adorée. Place que lui avait toujours envié sa sœur aînée. Bah, Calli avait finalement assouvi sa convoitise avant de caner, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes : le gros lot de la pseudo affection paternelle pour elle et sa mort pour sa cadette.

Tiens. Comment Adrian s’entendait-il avec sa sœur ? Vis-à-vis de son père, était-il le préféré en raison de son rôle d’héritier mâle ? Ou avait-il les jupes de sa mère pour pleurer ? Ce serait intéressant d’en apprendre un peu plus. Même si elle ne pourrait pas lui parler de sa vraie famille en retour. Sans blague, avec le seul Morden du sol britannique claquemuré à Azkaban, vive le prestige du patrimoine...Sonnez les trompettes pour Lucius. Un pauvre Mangemort raté qui devait apprécier le séjour en cellule. Pareil que son taudis et sans loyer. Avec sa famille ruinée et ce genre de cousins accrochés à l’arbre généalogique, personne ne pourrait prétendre qu’elle était partie aidée dans cette vie.

Elle avait plutôt bien rectifié le tir, cependant. Même si son entourage était encore composé d’imbéciles, elle trouvait au moins un îlot de distraction satisfaisante en la personne d’Adrian. Quel dommage que son père n’ait pas eu le même tempérament léger pour compenser son implacable froideur. Elle aurait su apprécier ces intermèdes dans leurs relations toutes professionnelles. En fait, si elle prenait le temps d’y réfléchir, elle était restée sur sa faim au sujet de leurs rapports. Sans explication, les mâles d’âge mûr avaient toujours exercé sur elle une plus grande attraction que leurs comparses à peine sortis du grand chambardement de l’adolescence, trop souvent des gamins en costume d’homme. Mais ce rôle seyait parfaitement au Serpentard, assez juvénile pour conférer une saveur particulière à ses allusions caressantes.

L’ex-française eut un léger rire perdu dans son souffle, mais son sourire était épanoui sur ses lèvres plus habituées à faire la moue. Treize ans. C’était à la fois si jeune et plus tellement. Surtout en ce qui concernait ce spécimen de charmant garçon. Le vilain n’était pas coupable de percevoir des sous-entendus auxquels la jeune femme n’avait pas songé, âme pure sur ce coup, tant elle l’avait fait mariné pour qu’il se retrouve dans cette optique. Elle voulait qu’il ose, qu’il oublie ses « miss » et ce faux respect bienséant qu’il ne devait pas ressentir. A quoi songeait-il réellement derrière sa frimousse d’adolescent ?


-Hey…Heureusement que tu es toi-même aussi inoffensif qu’un nouveau-né sinon la fleur de vertu que je suis aurait tremblé d’être effeuillée.

Jezabel releva un sourcil effronté, invitation muette à un peu plus de témérité. Elle ne le mangerait pas pour le souper, ce petit mignon. Il pouvait dire ou faire ce que son audace hasarderait, le brune était certaine d’avoir le dessus. La position d’autorité toute puissante lui plaisait, même s’il n’y avait pas de vrai challenge pour conserver son statut dominant. Quelle importance ? On devait s’habituer à une telle sensation de pouvoir sur autrui. Sans doute ce qui poussait bien des patriarches et des mère castratrices à des extrémités quand leur progéniture dévouée leur échappait, ce qui devait encourager bien des maris et des épouses tyranniques à l’aigreur et à la violence quand la moitié écrasée se rebellait subitement. On prenait vite goût à la régence des âmes, son propre père en était un des exemples et elle lui ressemblait sur ce point.

En contradiction avec ces réflexions profondes, elle suivit docilement le pâle adolescent jusqu’au caveau de la lignée Eveleigh, considérant d’un œil neutre le monument en bouclant l’entrée. Par manque de fortune ou par modestie, ils avaient choisi de célébrer la mémoire sans la gloire et le rendu était plutôt fade au regard de l’épouse Wilford qui ne s’en émut pas outre mesure. Les morts étaient morts et ceux-là n’avaient rien à voir avec elle. Ils pouvaient bien être mis à sécher sur des étagères qu’elle n’en aurait rien eu à carrer du moment qu’elle obtenait ce qu’elle voulait.

Cet objectif était bel et bien en voie de réalisation. L’élève de Poudlard ne lui avait pas menti et ses gracieuses phalanges effilées jouèrent à merveille leur rôle de clef. Enfin, pas menti…Pour ce qu’elle pouvait en juger. Peut-être que si elle avait su trouver le point exacte où poser sa main, le passage se serait également ouvert devant elle, lien du sang ou non. Et oui, peut-être son Serpentard n’avait-il pas voulu qu’elle descende faire un tour sans lui. Peur qu’elle se perde ? Plutôt l’envie de ne pas être floué de sa part ou éviter qu’elle ne pioche royalement dans les stocks mortuaires entreposés sous leurs pieds.

Appuyée bras croisés à la pierre grise de la bâtisse, la jeune femme les déroula pour applaudir sobrement la "prouesse" d’Adrian. Il était vraiment marrant, ce "môme".


-Impressionnée. Tu m’excuseras, je ne te porte pas en triomphe, je n’ai jamais eu de force dans les bras., rétorqua-t-elle, espiègle.

De sa position en biais, elle ne pouvait distinguer que des ténèbres profondes aussi loin que portait sa vision. C’est-à-dire à un mètre. Ses iris glissèrent sous ses paupières, observant du coin de l’œil le visage de son interlocuteur, à la recherche d’un trait de peur tandis qu’elle sortait sa baguette pour illuminer la noirceur devant eux. L’éclat solaire de son sortilège jeta une lueur crue sur les parois et le sol de briques rangées à la perfection sans vraiment étendre l’horizon du couloir souterrain. Tout était silencieux et immobile, comme figé dans le temps, excepté les ombres mouvantes engendrées par le mouvement de sa main exploratrice. Il ne devait pas y avoir de piège à l’Egyptienne. Si tel était le cas, elle momifirait Moriarty et donnerait son cœur à dévorer aux corbeaux, épinglé sur une pique de la porte du cimetière. Chiche ?

Mi moqueuse mi suspicieuse, la sorcière fit glisser son capuchon de ses cheveux bouclés, révélant totalement son air taquin à la lumière bleutée de la pleine lune.


-Et on dit que la galanterie n’est plus...Essaie de ne pas te perdre en me filant le train.

Ce serait dommage avec une aussi jolie ligne droite. Pas après pas, la jeune femme s’enfonçait toujours plus bas sous terre, suivant la pente douce pour déboucher rapidement dans une vaste salle toute aussi carrée et austère que le mausolée au dehors. Un piédestal central meublait le vide de la pièce, une flamme vive brûlant au centre d’une coupelle de vieil or posée sur la pierre assez grossièrement taillée du socle solitaire. Le front de Jezabel se plissa, surprise de trouver une source de lumière au milieu de ceux à jamais plongés dans le noir. Elle visa de son bras la paroi gauche de l’endroit à peine éclairée par la lumière orange du feu, le faisceau de sa baguette dévoilant avec une netteté sans pudeur plusieurs rangées de cercueils disposés en étagère. Elle n’était pas tombée bien loin, alors.

Elle fit lentement un demi-tour sur elle-même. Il y en avait partout, encastrés dans les murs, des plus anciens aux plus récents, de différentes fabrications, de matériaux divers, mais tous avec la même plaquette dorée indiquant sans doute l’identité et les dates de l’occupant.


-Ça fait tout un patrimoine…Et maintenant, c'est par où ?
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyDim 21 Juin - 22:04:25

"-Hey…Heureusement que tu es toi-même aussi inoffensif qu’un nouveau-né sinon la fleur de vertu que je suis aurait tremblé d’être effeuillée."

Oh. Oh. Oh. Mort de rire. La blague sur le jouvenceau. Qu’elle se méfie quand même, la péronnelle, s’il avait été capable de soulever les jupes de ses cousines à même pas cinq ans grâce à un sortilège à air gonfleur, il n’aurait aucun effort à réétirer l’exploit. Seule sa bonne éducation le retenait et pour ce qu’elle valait avec ce genre de perspective à portée de baguette...Et peut-être aussi l’éventualité de se voir retourner une bonne paire de gifles avec ces mains pourvues d’ongles dissuasifs. Il était trop gentleman pour vouloir qu’elle s’en casse un dans la tentative, bien sûr. L’idée l’effleura sans le démanger car elle portait malheureusement des pantalons qui l’immunisaient, mais il n’oublierait pas de lui faire une petite démonstration quand son accoutrement se prêterait au jeu. Il verrait alors si elle faisait vraiment partie des effarouchées, sa "fleur de vertu".

En tout cas, elle coiffait au poteau sa sœur sur l’ironie, bien que ses piques soient nettement plus douces et spirituelles. L’adolescent se trouvait heureux de cette similitude entre eux qui lui permettait de créer un terrain d’entente avec elle sans qu’il ait besoin de réfléchir au ton juste de la comédie à adopter. Pour un peu, il aurait cru la victoire facile. Mais il savait que Jezabel était beaucoup plus dure à atteindre que sa bonne humeur le laissait entendre. Il était exactement pareil, à prendre Odette dans ses bras pour mieux la pousser dans la gueule du dragon et s’enfuir à toutes jambes pendant que l’animal croquait son encas. Sociable, il appréciait la discussion, mais n’allait pas se prétendre ami pour la vie juste parce qu’il avait bien ri. Les bédés de Martin Miggs l’avait bien amusé fut un temps, malgré cela il ne les avait jamais considérées comme des reliques, un peu de juste mesure dans l’attachement. Avec les humains, c’était pareil.

Il porta la main sur son cœur tel un artiste cérémonieux et s’inclina légèrement au faux compliments de Jezabel, le sourire du modeste égocentrique au coin des lèvres. Il n’aurait pas le droit au traditionnel baiser du gagnant ? Il échangeait sans problème la pyramide triomphale contre une petite bise, si elle ne pouvait vraiment rien faire de mieux pour lui témoigner son admiration…Malheureusement, la belle avait l’air d’être plus intéressée par le souterrain plongé dans l’obscurité que sa glorieuse personne auréolée du succès de son ouverture réussie. Monde cruel. Heureusement, il avait une langue pour lui demander ce qu’il désirait et s’apprêtait à en faire usage au moment précis où elle lui dévoilait son charmant minois aux traits baignés de mystère. La clarté lunaire donnait une blancheur de sélénite à son visage espiègle et ombrageait ses yeux d’un voile de nuit. La combinaison parfaite pour donner de stupides idées d’associations stupides à des garçons stupides qui auraient stupidement pu songer à la comparer à de stupides figures rabâchées d’anges stupides nés des astres nocturnes ou autres stupides mièvreries stupidement estampillées romantiques. Stupide était bien le maître mot. Bon sang, elle était pire. Positivement pire.

Le jeune homme allait d’ailleurs sortir quelque chose de stupide, mais l’objet de son admiration l’avait battu de vitesse et il n’allait pas lui dire de ravaler ses mots pour qu’il puisse en caser une. Tout de même…Il ne s’asseyait pas sur sa récompense, cependant, et à l’inverse du contretemps des pantalons, il aurait l’occasion d’atteindre son but beaucoup plus tôt. Ses lèvres capricieuses le narguaient un peu trop.

Adrian releva les sourcils. Pensait-elle réellement qu’il tremblait dans ses chaussettes à l‘idée d’affronter la noirceur de l’inconnu ? Sauf incompréhension flagrante des notions régissant la mort et la vie, ceux qui gisaient en bas n’étaient pas prêts de se relever pour leur demander des nouvelles de la famille encore de ce monde. Et la dépêche en exclusivité de ce que la lignée était devenue aurait pu les faire retomber en poussière en moins de deux secondes.


-A votre service, miss. Je ne quitterai pas votre train des yeux. , glissa-t-il sans chercher à retenir un sourire.

Puisqu’elle le proposait. De toute façon le sort s’acharnait une fois de plus en voulant qu’elle portât une magnifique cape la nuit où elle choisissait d’exhiber un vêtement plus près du corps qu’une robe. Il y avait certainement un fait exprès, une manœuvre exaspérante de sa part.

Fidèle à sa parole, le Serpentard sortit sa baguette et suivit la jeune femme d’assez près, jetant un coup d’œil à l’ouverture du mausolée plusieurs fois sur le chemin. Le coup des emmurés vivants était un grand classique de la mauvaise littérature de gare qui devait bien puiser son manque d’inspiration quelque part. Mais la lourde porte de pierre ne se rabattit par sur eux dans un claquement définitif clamant « you just got owned » et les deux intrus atteignirent la chambre mortuaire sans faire partie des prochains locataires en sursis.

Quittant le couloir à la suite de Jezabel, le jeune homme fit quelques pas de son côté, sa baguette éclairant une autre partie des murs indiscernables derrière les cercueils empilés, méticuleusement rangés par date. Il zieuta un instant l’ombre trouble de sa compagne sur le sol irrégulier et porta la lumière de son sortilège sur une plaque dorée au nom d’Elinor Eveleigh. Une inconnue dans une généalogie bien trop ramifiée et étirée par les siècles. Tout un patrimoine, en effet. L’adolescent se retourna pour faire face à sa jolie brune derrière les flammes éternelles du brasero sans doute mis au centre par élan mystique afin d’apporter une lueur de chaleur à ceux désormais voués au froid et aux ténèbres. Joyeux. Du bras, il indiqua l’autre bout de la pièce carrée à l’air lourd, éclairant une ouverture en ogive pratiquée à même la pierre dans la prolongation directe du chemin emprunté pour descendre jusqu’ici.


-Nous descendons encore. , répondit le troisième année en s’avançant le premier vers l’embrasure et s’arrêtant au commencement des marches d’un escalier en colimaçon d’aspect antique.

C’était noir, voilà tout. Il y avait peu de chance que des calamités s’abattent sur leurs têtes en poursuivant leur "périple". L’héritier Moriarty était suffisamment confiant dans ce fait pour ouvrir la voie. Non pas qu’il souhaitât sacrifier la chère et tendre épouse de Geoffy, mais des deux elle était bien la plus qualifiée pour affronter toutes mauvaises surprises. Avec un demi sourire, il se retourna vers elle, le regard faussement sérieux. Et les mains moites.

-Jezabel, nous sommes à un tournant crucial. Peut-être qu’en descendant cet escalier, je vais poser le pied sur une fausse dalle pour tomber dans un puit garni de pieux, ou peut-être que les marches vont toutes s’incliner pour me plonger dans un bain d’acide. Ou une fosse remplie d’araignées mortelles. Ou un lac de lave. Alors j’aimerais que vous me donniez quelque chose avant de risquer une mort atroce…Un agréable souvenir pour adoucir mes derniers instants de douleur…Attendez, mettez vous là., intima le Serpentard en posant ses mains sur les hanches de sa vis-à-vis pour la guider sur la première marche, ce qui lui permettait de rattraper les centimètres que seules les années lui donneraient, A painkiller, you know…, souffla-t-il à voix basse, inclinant doucement la tête vers Jezabel jusqu’à sentir la caresse de sa respiration.

Il parlait toujours un peu trop lorsque le stress s’en mêlait. Il essaya de ne pas soustraire leurs âges respectifs pour calculer leurs années de différence. Réalité qui ne l’avait pas empêché de lui passer la main à l’endroit de son intimité, elle. De toute façon, si elle réagissait avec sa baguette, il saurait qu’il aurait dû garder sa bouche en cœur, loin de la sienne qui ne semblait pourtant que l’appeler. Ce n’était qu’un geste sans conséquence, après tout, peu importait son coeur percé d’un flèche qui n’était pas celle de l’amour, mais plutôt celle de l’appréhension curieuse. C’était un peu une première.

Ses mains glissèrent doucement dans le dos de la jeune femme pour venir se croiser sur sa chute de reins alors qu’il recouvrait ses lèvres des siennes avec une assurance pleinement ressentie. Il était un peu tard pour trembler et l’idée de la belle cible qu’il offrait ainsi insouciant et les feux fermés ne l’inquiéta pas une seule seconde. Au contraire, il rapprocha instinctivement son corps du sien, avide de chaleur, oublieux du lieu, oublieux de l’absurdité totale de son acte, prémédité en plus, ne cherchant qu’à la retenir le plus longtemps possible auprès de lui, sa main remontant jusqu’à se perdre dans la masse de ses cheveux bouclés. Perdue, comme son esprit. Grisé, exalté par la sensation si troublante et inconnue découlant de ce baiser, Adrian insinua la pointe de sa langue aventureuse le long de l’interstice fermant les lèvres à la douceur moelleuse de Jezabel, l’enlaçant avec plus de fermeté, totalement absorbé par l’action sans plus pouvoir penser à rien d’autre qu’au plaisir et aux pulsations de son cœur en feu. Il ressentait seulement, et ressentait plus étrangement, plus intensément que tout ce qui avait pu l’effleurer jusqu’alors.

Wow.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyMer 24 Juin - 23:45:25

D’un geste appliqué, Jezabel ramena son épaisse chevelure derrière ses épaules, laissant distraitement courir ses doigts fins le long des boucles lustrées au châtain embrasé du feu s’y reflétant. Plus bas, toujours plus bas. Tout ce qui avait de l’intérêt sur cette terre ne luisait pas au soleil, mais se cachait des rayons de l’astre du jour, tout comme elle avait souvent dissimulé derrière un sourire forcé, un calme impassible ce qu’elle était vraiment. Le monde était décidément trop lâche et hypocrite pour envisager la possibilité d’un bien sans moral que tout un chacun avait dû ressentir au moins une fois dans sa vie : de l’aide bassement refusée à un rival réduit au plus misérable et pathétique état à Médée égorgeant ses propres fils pour la satisfaction vengeresse de faire souffrir leur père, son amant infidèle. En quoi le plaisir ressenti dans le mal était-il mauvais ? Pourquoi valoriser une générosité insensée envers des inconnus qui ne lui apportait aucun sentiment de béatitude gratifiante, mais simplement l’impression révoltante d’être dépouillée, exploitée avec son consentement réticent ? Elle était faite ainsi, seul son désir importait, que les autres y voient l’abîme ou le paradis.

Elle se dirigea à pas silencieux vers l’arche qu’Adrian venait d’éclairer sans parvenir à faire reculer les ténèbres sur lesquelles elle ouvrait. La jeune femme s’appuya d’une main à l’embrasure de pierre froide et considéra les quelques marches visibles d’un escalier tournoyant sur lui-même, absorbée dans la spéculation du nombre de palier qu’ils auraient à descendre. Les Eveleigh ne pouvaient pas avoir foré si loin sous terre pour conserver des babioles, non ? Une interrogation légère. Sa paresse n’avait jamais le droit de citer lorsqu’elle était en mission. Elle possédait déjà les sept matins de la semaine ainsi que les sièges de l’Université de Magie Avancée pour prendre royalement ses aises.

En mission ?

Son sourire fit écho à celui de l’adolescent si près d’elle et ses prunelles pétillèrent tandis qu’elle étudiait son lapsus cerebrum. Elle s’était attelée à cette petite expédition avec le même sérieux que ses errances d’autrefois et rien n’aurait su lui faire lâcher prise. D’autant plus que niveau adversité, elle avait été habituée à pire que des rangées rébarbatives de cercueils à la pelle et des volées de marches dissuasives. Une déplaisante sensation poisseuse se répandit le long de ses mains, imprégnant ses doigts manucurés telle une huile grasse et chaude, sa langue goûtant la saveur du fer tandis que ses narines humaient l’odeur piquante de la curée. Bien pire.

Entendre Adrian prononcer son prénom la tira de ses illusions psychosensorielles. Son sourire s’élargit dès les premières paroles prononcées et bomba ses joues de jeune femme qui retrouvèrent un arrondi presque enfantin dans l’expression de sa bonne humeur. Son rire joyeux sonna haut perché dans le silence indifférent du caveau familial. Décidément, ce garçon l’amuserait toujours de façon aussi plaisante qu’inattendue.


*Mention spéciale au lac de lave…*

-N’oublie pas la hache qui sort du plafond pour te fendre en deux parts égales et les murs qui se rapprochent soudain pour t’écraser comme un cafard de rien du tout.

Un tombeau piégé n’était qu’un jardin d’enfants sans cela.

Son amusement céda rapidement la place à la curiosité lorsqu’il lui parla de lui donner quelque chose avant de finir empalé/dissout/mastiqué/ébouillanté. Intriguée, la Sang Pur releva un sourcil brun, une petite idée déjà en tête. Son sourire se fit plus subtil, comme si elle consommait une victoire personnelle, une sorte de satisfaction narcissique qui flatterait son orgueil féminin, son plaisir de charmer et de séduire. Le petit garçon pâlot osait, elle avait ce qu’elle voulait. La manœuvre amusante de son protégé ne pouvait avoir qu’un seul but à peine déguisé sous des plaisanteries et des pastiches d’arguments. Diablement culotté de penser qu’elle accepterait d’être embrassée par un jeunot. Mais terriblement dans le vrai. Elle était surprise qu’il saisisse l’opportunité si vite, peut-être un peu impressionnée de son audace…ou de sa suffisance. Pensait-il que leurs jeux, leur flirt d’écoliers et sa complaisance envers lui la rendait aussi acquise qu’une amante de longue date ? Jezabel se sentait émoustillée à cette idée sans vraiment savoir d’où lui venait ce désir. L’interdit qu’elle l’encourageait à enfreindre ? Sa nature de femme ? Un vice ? Elle savait seulement qu’il lui plaisait et que l’expérience aurait la saveur d’un divertissement pour elle. Oui, c’était cela avant toute chose, elle s’amusait.

Un autre rire insouciant franchit ses lèvres lorsqu’il lui prit la taille et elle se laissa docilement manipuler, une moue aguicheuse pulpant sa bouche, dès fois qu’une hésitation malvenue fasse piteusement reculer le séducteur en herbe. Mais elle ne fit rien d’autre que l’encourager du regard, il fallait que l’initiative soit sienne pour cette fois et sa déception serait particulièrement railleuse si le fils d’Arcadius reculait. Elle voulait savoir de quoi était capable un adolescent en matière de baiser, n’ayant jamais tenté l’expérience avec un de ses anciens camarades de Beauxbâtons. La demoiselle savait qu’en tant qu’adulescents majeurs la population masculine ne valait pas grand chose alors à cet âge…Si elle n’éprouverait pas de frissons charnels, elle s’attendait à trouver cela mignon, à se dire « Oh, c’est trop chou, il essaye tellement...». Les maladresses d’un jeune homme de treize ans attendrissaient là où celles d’un comparse de dix-sept ans exaspéraient furieusement.

Comme une évidence, ses doigts s’entortillèrent amoureusement autour de la nuque d’Adrian, capturant quelques mèches de ses beaux cheveux noirs dans leur étreinte, le minois savamment relevé, curieuse, aussi critique qu’une amatrice d’art.

Et Jezabel fut surprise. Jusqu’à en être troublée.

Ce n’était pas à ça qu’elle s’attendait ! Elle avait cru être sur le point de recevoir un bécot furtif, un picorage d’oisillon peureux et inexpérimenté plutôt que la sensation chaude et pleine de ses lèvres fines sur les siennes. Elle s’était représentée le Serpentard les bras ballants le long du corps, au lieu de cela il l’enserrait comme un homme l’aurait fait. Well, un homme un peu freluquet, mais la fermeté était là en attendant les ans. A aucun moment elle n’avait envisagé de prendre un plaisir autre que…"spirituel" à ce baiser. Il n’avait que treize ans ! Lui qui avait été si hésitant, si maladroit et intimidé la veille ! Et pourtant. Crûment satisfaite, la jeune femme répondit avec plus de fougue à ces bras qui l’enserraient contre un corps si délicieusement chaud, à cette main glissant sur son dos jusqu’à l’opulence de ses boucles, et ses lèvres s’entrouvrirent à la demande de la langue les caressant, sans même y songer, sans même penser à rompre l’embrassade qui n’avait rien de la scénette mignonnette envisagée et courtisait l’indécent dans la sensualité déployée entre un jeune homme et une femme de sept ans son aînée. Toute à son plaisir, elle dérangea follement les cheveux encore bien coiffés d’Adrian, éprise de leur douceur soyeuse sous ses doigts. C’était ce qu’elle aimait tant chez lui : sa douceur. Nullement la douceur de la gentillesse, mais celle de sa peau juvénile. Elle raffolait de sa voix toujours si calme, de ses gestes indolents et de son regard pâle, pas vraiment gris, pas vraiment vert, où brillait si souvent une lueur d’ironie. Ses ongles effleurèrent sa chair de sa joue à son menton. Elle l’adorait pour de bon.

Cette certitude inconsciente s’exprimait clairement au travers du regard excessivement brillant de Jezabel lorsqu’ils se séparèrent. Quelque peu étonnée de se retrouver palpitante d’émotion après un échange passionné, mais pas échevelé, la brune modéra sa respiration un peu trop difficile. Pourtant son cœur battait si fort sous sa chemise qu’elle convint à l’excitation supplémentaire d’un tabou brisé. Sa mine appréciatrice s’illumina graduellement alors qu’elle mettait de l’ordre dans ses pensées embrumées.


-Hé bien…Tu ne fais pas les choses à moitié, toi. Tu sais que c’est très mal ? Imagine la tête de tes parents s'ils t'avaient vu en pleine action.

Le tendre chéri n’avait même pas atteint sa majorité sexuelle. Un petit gloussement salua une pensée qu'elle lui fit aussitôt partager.

-Et dire que quand j’ai su que tu avais le même âge qu’Elliot, j’ai regretté que tu ne sois pas le fils de Geoffrey à sa place ! L’ambiance aurait été particulière à la maison…

Et son ton laissait entendre qu'elle aurai trouvé cela particulièrement gai.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyDim 26 Juil - 3:16:52

[HJ : Je mérite une punition pour ce retard. Fouette moi. Yeux]

Dans la vie, on se faisait une montagne de bien des choses : réussir une belle boucle à ses lacets avec des doigts boudinés de moutard, lancer son premier sortilège, devenir maître du monde et embrasser une fille. Une fois la difficulté surpassée, on comprenait que le problème insurmontable n’était qu’un faux-fuyant. Surtout lorsque l’on était doué, en fait. Beaucoup était juste incapable de se sortir les doigts du nez. Ceux-là même encore penchés sur leurs lacets à onze ans et leur Accio à vingt-deux. Pour ces pauvres gars, devenir maître du monde relèverait toujours du fantasme, un fantasme audacieux des jours d’alcoolémie aigue qui plus est, et ils seraient les malheureux à se ramasser la radasse tabagique du pub. Une morale de conte de fée : on obtenait toujours ce qu’on méritait. Et puisqu’il avait obtenu un peu de Jezabel sans perdre sa tête, et selon sa modestie habituelle, sans avoir à récupérer un pot de fleur vide du cimetière pour cacher sa honte dessous, il pouvait clamer sienne l’Angleterre en tant que premier succès dans sa conquête de l’Univers. N’en déplaise au Grand Lord.

Fanfaronner les yeux fermés et encore dans les brumes de l’action était une chose. Affronter le regard critique d’une jeune femme en était une autre. Il avait embrassé la belle Mrs Wilford. Comme ça. Des frissons le long de sa colonne vertébrale, il savourait encore la sensation nouvelle et troublante de leurs langues entremêlées, le ventre inondé de chaleur. Jez. Son cœur n’avait jamais battu aussi vite. Sauf peut-être la première fois qu’il s’était retrouvé la tête en bas en balais, mais l’épisode était censuré et l’adrénaline moins exaltante. Ils étaient si étroitement serrés qu’ils pouvaient sentir les formes féminines de la Française contre son corps sans aucune pudeur. Pour une fois dans sa vie, il pouvait être assuré que sa fierté était bien placée. Un petit sourire totalement fat fit d’ailleurs son apparition sur ses lèvres fines et il croisa le regard de sa jolie compagne sans sourciller, grassement satisfait de lui-même.

Il était son jouet, d’accord. Mais le petit intermède lui avait plu, il le voyait dans ses yeux de jade si brillants, de véritables pierres précieuses et flatteuses. Il le devinait au mouvement de sa poitrine sous sa chemise et ses mèches noires désordonnées par les doigts désireux de l’étudiante témoignaient assez clairement de l’emballement des sens qu’il avait su inopinément créer et dont il se trouvait un peu pantois, malgré les efforts de son assurance pour lui dire qu’il maîtrisait parfaitement la situation. Oui, il était vraiment le…Oh, elle avait le chic pour entretenir l’instant. Il n’avait même pas eu le temps de se sacrer d’un titre honorifique qu’elle tentait à nouveau de le mettre mal à l’aise. La vilaine…


-Imagine la tête de ton mari, ma Jezy. , répondit-il du tac au tac, en relevant un sourcil amusé, mais le ton un peu sec.

Sa mère aurait probablement fait un comas sous le choc et son père…hé, il en aurait sans doute crevé net de jalousie. Que du bon, en fait. Non, pour de vrai, on l’aurait certainement arraché à son instant de pur bonheur par la peau de ses fesses princières. Sur l’arbre généalogique il en était fier, mais dans les faits, la famille avait toujours été une plaie pour un indépendantiste tel que lui. Quant à l’époux de la joyeuse mariée…Peu de chance qu’il eût applaudi leur performance en lançant des cotillons. Car effectivement, ce qu’ils venaient de faire, aussi tentant de récidiver que fût ce baiser, était très mal vue. Il n’y pouvait rien si le monde était débile dans ses principes. Franchement, ce n’était pas comme si elle avait tenté de l’éviscérer pour l’étrangler avec ses boyaux. Ou menacer de faire passer le "merdeux" par la fenêtre du premier étage un soir de fête. N’est-ce pas, sale mégère ?


-Surtout si tu n’es pas aussi motivée avec lui…

Lui, ce cher époux qui sans être officiellement coiffé du bonnet de blousé, voyait son droit marital partagé, peut-être même en était-il spolié si la belle avait de vrais amants qu’elle choisissait d’honorer de ses grâces au détriment du temps de câlinade cédé au vieux Geoffrey. Ce que le fils Moriarty venait de suggérer n’était qu’un vain persiflage. Mais leurs histoires intimes l’intéressaient. La curiosité de savoir comment s’organisait la sexualité routinière d’un couple arrangé saurait être instructive puisqu’il devrait sûrement y passer lui aussi. Il espérait qu’on lui épargnerait la mocheté et la Ste-Nitouche exclusivement partante pour la procréation d’héritiers quand le glas du mariage sonnerait. Sa future femme devrait avoir une sensualité toute Jezabelienne sans le côté dissolu qu’elle lui dévoilait clairement. Coucher avec le père et séduire les fils, voir plus si affinités. Hem…

-Particulière. Pour sûr. Bizarroïde, si tu veux un adjectif plus juste selon moi.

L’imaginer joyeusement bisouter et tripoter ses beaux-fils dans les coins de porte avait un côté très folklorique. Que le Vert et Argent n’appréciait que moyennement. S’il transposait la scène à son propre foyer avec son père en guise de dindon de la farce…Non, même s’il adorerait participer au manège qui ferait pousser des plumes de grosse pintade au croupion d’Arcadius Moriarty, distinction des ahuris première classe, poser ses mains sur la sublime créature que son père mettrait tous les soirs dans son lit le dégoûtait plus qu’autre chose.

-Tu es sordide parfois, tu sais. , ajouta le jeune homme avec sérieux, sans reproche ni indignation.

Puisqu’ils en étaient à de telles familiarités, autant tout se dire. Il l’adorait toujours, cette polissonne gentiment dévergondée. Qu’elle soit totalement immorale ne lui faisait pas jaillir un lot de verrues au milieu de son charmant minois, alors…Il préférait qu’elle force sur le vice plutôt que sur les sucreries.


-Allez, embrassons le danger à présent. , lança-t-il gaiement en la dépassant pour s’aventurer dans l’escalier de vielles pierres.

Le pire qui pourrait lui arriver serait de mal viser une marche et de se ramasser en boule les dernières restantes. Mais étant donné qu’il disposait d’une coordination œil/mouvement infaillible, sauf intervention extérieure et puérile de la jeune femme derrière lui, il ne risquait pas de finir percer de milles trous sanglants ou de briser le présentoir de son séduisant, avenant et autres adjectifs tus par humilité, visage. Autrement dit, sa nuque. La descente dans l’obscurité ne le confrontait à rien d’autre qu’à des appréhensions de gamin et bientôt le duo toucha au but de leur expédition.

La salle oblongue où ils débouchèrent abritait une rangée de casiers ouverts taillés dans cette même pierre qui constituait l’intérieur du caveau, doucement éclairée de lanternes de verre. Les lueurs bleutées qu’elles diffusaient baignaient la grande allée d’une aura spectrale, propre à rendre le teint rose d’un bébé patibulaire comme après un séjour d’une décennie à Azkaban, régime Détraqueurs. Divers objets, du coupe-papier au bijou, reposaient dans les cellules, toutes aussi impeccablement étiquetées que les cercueils au dessus de leurs têtes. L’adolescent se tourna vers Jezabel, ses yeux clairs s’accrochant à la blancheur glaciale que conférait la lumière froide de l’endroit à la peau de sa vis-à-vis, ses orbites assombries par le jeu d’ombre comme bizarrement creuses malgré la phosphorescence de ses iris vert de chat. Une Vampirella parfaite.


-Ce qu’on cherche doit être tout au bout vu qu’elle a été parmi les dernières à caner. A rendre l’âme, veux-je dire.

Caner était quand même le terme le plus juste, ne serait-ce que pour la ressemblance avec la graphie du mot "carne", ce qu'il restait de sa tante Ulda dans ses pénibles derniers jours.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) EmptyDim 1 Nov - 22:48:35

{HJ : Non, toi fouette moi ! niarkhéhé}

Comme il se pavanait d’orgueil malgré ses mains moites et son regard de jeune chiot désireux de plaire à sa maîtresse. L’interrogation anxieuse contenue dans le regard du fils Moriarty laissa rapidement la place à une gloriole triomphante, du soulagement travesti en assurance antérieure à son succès face au plaisir de Jezabel. Cette prétentieuse hypocrisie amusa la sorcière. Cette dernière croisa les bras et s’appuya à la pierre froide des murs de l’escalier, détaillant le visage du Serpentard avec un intérêt ouvertement moqueur. Pédant, oui, mais il ne manquait pas d’audace. Ce trait de caractère employé avec finesse si ce n’était avec subtilité plaisait énormément à la jeune mariée. Ses doigts vinrent lisser un faux pli sur la cape du garçon, caressant son épaule sous le tissu, ne lui adressant qu’un énigmatique coup d’œil à sa réponse. Il avait pris une certaine confiance. Le fait était clair, à travers l’attitude d’Adrian, sa nouvelle familiarité, comme s’il ne craignait plus qu’elle pût méchamment se fâcher contre lui. Comme s’il croyait compter vraiment. Il lui en fallait donc si peu. Se sentait-il si exceptionnel ? A sa mesure ? Décidemment, il était fait pour qu’elle se pique d’intérêt pour lui. Par jeu, elle avait le désir de rabattre le caquet de ce jeune coq. Parce qu’elle menait la valse. Il s’affectait de ce qu’elle pouvait penser à son sujet, il voulait tellement lui être agréable, même si sa grande fierté le retenait de baiser avec gratitude les lèvres qu’elle lui tendait. Au lieu de cela, Adrian prenait avec fébrilité. Il lui filait entre les griffes, se montrait retors et complaisant à la fois. Un savoureux mélange chez un garçon qui s’était entichée d’elle.

Non ?

Si l’étudiante essuyait un revers en pensant viser juste, sa propre fierté en serait éraflée. Être la poupée d’un adolescent risquait de fortement lui donner envie d’ajouter une plaque au nom d’Adrian Moriarty et d’ensevelir ses restes avec sa honte. Et pourtant…Qui se jouait véritablement de l’autre ? Le mensonge et la manipulation n’avait pas d’âge. Combien d’enfants talentueux en usaient pour obtenir le joujou désiré, mimant les larmes, simulant les anges modèles, accordant sa préférence idolâtre à papa, gentil papa, pour contrer maman qui disait non ? N’avait-elle pas filouté, berné, enjôlé des adultes à l’époque des dentelles et des trous béants dans les quenottes ? Le Serpentard n’avait peut-être tout simplement plus besoin d’être déférent envers l’ombrageuse Mrs Wilford ayant quasiment obtenu tout ce qu’il voulait de distraction et qui nécessitait la coopération d’une magicienne plus aguerrie. Il devrait continuer pourtant. Elle était en mesure de lui faire cuire ses royales miches dans le brasero derrière eux si jamais…! Y penser lui donna une bouffée de chaleur et ses joues se colorèrent d’une rougeur inexpliquée. Elle ne savait pas très bien ce qui la retenait de le gifler à la volée, ce présomptueux !

Pourtant, le bouillonnement rageur retomba au tempo des battements de son coeur et lorsqu’elle dénoua ses bras crispés, ce ne fut que pour tapoter sans violence la joue pâle de l’élève aux cheveux noirs. C’était ce que méritait les braves petits.


-Doux chérubin. Si je n’étais pas sordide, j’aurais probablement dégobillé sur tes chaussures toutes propres.

Son ironie était froide malgré le ton enfantin, presque chantonné. Elle savait qu’il comprendrait les non-dits, sa…trivialité. Elle s’était sans doute monter la tête pour rien, suspicieuse qu’elle était. Il était improbable qu’elle se soit bêtement laissée aller à…croire ce qui flatterait son Ego. Comme avec Rod. N’avait-elle pas estimé réussir à berner le Mangemort avant de subir la sanglante désillusion de sa certitude d’être la plus fine ? Non !, s’insurgeait sa fierté. Elle avait fini par l’avoir lui aussi, quand il était venu la trouver ce soir d’octobre, obsédé par ce qui était resté inachevé entre eux. Mais après il avait…Rah ! C’était trop énervant d’y penser ! En tout cas, la potentialité qu’elle fut en fait la dinde de l’histoire en espérant faire gentiment mumuse avec l’héritier en face d’elle suffisait autant à l’énerver que si cette éventualité fut avérée. Sa répartie était en conséquence moins amicale que ce qu’elle avait initialement voulu. Derrière le jeu initié la veille, il y avait désormais une pointe de suspicion. Elle espérait ne pas désirer l'expédier ad patrès. Elle le voulait.

Un pli souriant aux lèvres, mais l'expression hermétique, elle suivit le garçon encore plus bas sous terre, résistant tant bien que mal à l’envie puérile de simuler une araignée de ses doigts galopants sur la nuque blanche éclairée de feu, tentante et vulnérable entre cheveux et cape noirs. Plus tard, c’était dangereux de faire peur avec de tels escaliers. De plus, elle était supposée lui montrer plus de sécheresse. Il ne fallait pas qu'elle laisse ses désirs joueurs interférer avec sa résolution. Elle eut vite autre chose à penser.


-Ooooh ! ,s’extasia exagérement la jeune femme, tournant en dérison son ravissement, embrassant d’un mouvement circulaire de la tête l’endroit où Adrian l’avait conduit. Ils en avaient de sympathiques coutumes les Eveleigh…, enchaîna-t-elle en lorgnant un miroir à main au cadre d’argent constitué de feuillages entortillés qui lui plaisait beaucoup, prêtant une oreille distraire à son guide, Tout au bout, oui…Ceux qui n’étaient pas de Sang Pur sont-ils aussi enterrés ici ? Entreposait-on un objet à eux quand même ? D’ailleurs pourquoi faisaient-ils ça ? Est-ce toujours d’actualité ? Hé ! Regarde cet objet bizarre là ! C’est un médaillon ?

L’étrange création de métal disposée à même la pierre brute l’attirait ainsi qu’un aimant l’eût fait. Pliées selon des courbes particulières, les sinuosités inextricables, sombres malgré la lueur azuréenne de la longue salle, semblaient garder le secret d’une gemme à la transparence verdâtre. L’ancienne possession de Mynes Eveleigh. Malheureusement s’il y avait l’identité, il n’y avait pas le mode d’emploi.

-Qui c’était celui-là ?, demanda Jezabel en éclairant inutilement le nom étalé sur la plaque, les pupilles scellées à l’objet que son bon sens la retenait d'attirer à elle par sa lanière de cuir foncée.
Revenir en haut Aller en bas
  • Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy)   Beautiful night at the cemetery (Pv Jezy) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Miroir du Riséd :: Hors-Jeu :: Archives :: Années passées-