[HJ: Excuse moi si 'est un peu du n'importe quoi...]
Ce n’était pas bien, bien méchant, mais ça lui faisait du bien. Cette sensation de se faire souffrir de se punir de sa propre existence en coupant son corps de tous ses droits. Un jour ou l’autre, sans doute que cela finirait-il par le tuer? Qui sait… Si sa faible carcasse résistait cette année, il devrait se compter chanceux pour le reste de son existence. Parce qu’il ne ferait pas long feu. Il le sentait. Il cédait. Quelque chose en lui se fendillait, était sur le point de se briser. Il devait faire quelque chose. Juste colmater les fissures. Réparer les dégâts, mais… Mais il avait trop la trouille pour le faire, trop la honte pour agir, pour résister ou se révolter. Rien. Il se laisser marcher dessus. Parce qu’il avait peur des plus vieux. Des adultes. Toutes ces grandes personnes avec beaucoup trop de puissance sur lui, trop de droit, surtout. C’était insupportable. Ils finiraient tous par le tuer. Ils ne lui donnaient pas sa chance. Il lui arrachait les plumes des ailes une à une avec ce sourire sadique à faire peur. Et ça le dérangeait réellement. Parce qu’il voulait voler, fuir, s’évader… Disparaitre, peut-être même, de leur vision, de leur pensée. Être un lui qu’il ne s’était encore jamais permis d’être.
Mais ce n’était pas pour ça qu’il était là. Ce n’était pas pour cette raison qu’il se permettait de sécher les cours depuis plusieurs jours déjà. Sans doute parce que ce mal de vivre qui l’empoisonnait l’empêchait de réfléchir correctement, ou parce qu’éviter d’aller en cours lui permettait d’éviter de se faire tabasser par ses professeurs, tiens. Oui, c’était une bonne raison. Du moins le croyait-il. Comme il regrettait l’absence de leur ancien directeur. Comme ça lui manquait ce sentiment de sécurité… Maintenant, entre les murs glacials et humides du collège, il ne percevait plus rien de positif. Que sa crainte. Et à chaque coin, tournant de couloir, il s’effrayait de rencontrer un mangemort. Parce que oui, les Carrow avaient bel et bien réussi à tétaniser le gamin déjà perturbé. Il n’en manquait plus beaucoup avant qu’ils n’arrivent à le faire disparaitre dans le néant, à le pousser, surtout, à s’en aller de lui-même parce qu’il se trouvait à être trop faible, mais surtout, trop fatigué et exténuer d’être. Même à douze ans. Ce n’était pas toujours facile, hein, la vie de gamin…
De cet air inconscient, le jeune garçon poussa les porte, entendant tinter au dessus de sa tête une petite clochette qu’il ignora solidement. Pas de panique, surtout. Mais il avait besoin d’un remontant. Un chocolat chaud? Son regard se posa d’abord à une table, plus loin, ou s’étaient agglutiner des étudiants des différentes maisons qu’il reconnu à leur expression. Ayant une parfaite mémoire de ce qui l’entourait, il n’avait, habituellement pas trop de mal à se souvenir des visages. Mais le gamin ne voulait pas les accompagner. Se serait seul qu’il se placerait. Dans un soupire, un peu nerveux, de ce geste hésitant, le serpentard s’avança sans remarquer l’homme qui venait d’un pas raide et rapide, fonçant directement sur lui. Il le heurta.
Du bruit de verre. Des jurons. Les larmes qui s’apprêtaient à couler. Un liquide bouillant sur son épaule, son bas et sa main droite qui le secouait. Pourquoi fallait-il toujours que ça ne tombe sur lui? Toutefois, il ne fit que lancer un regard désespéré, vaguement colérique, quelque part en ces prunelles d’ébène, sans se plaindre de la sensation de brulure sur sa peau. Et l’homme qui lui gueulait dessus? Quel crétin.
« He ho… Calmez-vous, c’qu’un accident! Vous m’av… »
« T’étais dans mon chemin, fiche le camp! »
L’homme lança un sortilège au sol, pour tout nettoyer et retourna à la cuisine, laissant le gamin comme ça, fatigué… Non… Exténué du comportement exaspérant des adultes qu’il rencontrait. C’était comme s’il les attirait tous, les uns après les autres.