J'ai longtemps hésité à répondre à ta lettre. Pas par dégoût comme tu sembles le penser, ni par colère ou ressentiment mais simplement parce que je ne savais pas quoi y écrire. Oui, ton comportement est difficilement excusable même s'il peut être expliqué de milliers de façons différentes. Et crois-moi, j'ai pensé à toutes. J'en ai d"ailleurs retenu une qui t'exonère à peu près et que je veux garder pour vraie, qu'il s'agisse ou non de la réalité. Le principal étant que je ne t'en veux pas. Enfin je crois.

Toutefois, il y a des choses difficiles à oublier et j'ai bien peur qu'il ne faille du temps avant que je sois tranquille. Ce n'est ni de ta faute, ni de la mienne ou plutôt c'est de notre faute puisque tu l'as initié et que ma nature est ainsi. Sache tout de même que je n'oublie pas plus le camarade de travail et les TPs précédents que cette mésaventure.

En attendant que le temps tasse les choses (c'est ce qu'il fait habituellement, il faut juste le laisser faire), je risque de réagir encore fortement à ta présence - bien malgré moi - et je préfèrerais éviter (autant que faire ce peut, je sais bien que nous suivons les même cours) de nous rencontrer. Une correspondance peut-être envisagée par contre, si tu en as envie. Je laisse ce point à ta discrétion, que tu décides ou pas de me répondre ne changera pas ce qui c'est passé et il est vrai qu'il est difficile de travailler ses potions par hiboux interposés mais cela peut nous permettre de ne pas nous perdre de vue.

J'espère que tes vacances ont été bonnes.