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 Dans la gueule du loup [PV James]
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MessageSujet: Dans la gueule du loup [PV James]   Dans la gueule du loup [PV James] EmptyVen 24 Juil - 19:54:42

Pour qui a le temps de l’observer, le spectacle des physionomies qui défilent inlassablement dans la rue peut souvent se révéler très intéressant. Les gens sont rarement tant eux-mêmes que quand ils se croient protégés par la foule qui les entoure, cachés à l’abri des ailes de l’anonymat. Là, sans le vouloir, ils laissent leur âme se peindre sur leurs traits.

Depuis de longues semaines, comme pour tant d’autres mères de famille, le cœur de Mercedes tremblait pour la vie de ses enfants. Poudlard était tombé aux mains des Mangemorts. Et même s’ils semblaient, pour le moment, respecter les élèves dont la pureté du sang constituait une protection indispensable, ceux qui ne pouvaient se vanter d’appartenir à cette race d’élus étaient véritablement en danger.

Hector ne craignait rien. Tout lâche et irresponsable qu’il avait été, son père n’en était pas moins sorcier, et, pour cette simple protection offerte à un fils dont il n’avait pas voulu, Mercedes lui aurait volontiers pardonné de l’avoir honteusement abandonnée.

Mais Lou...

Mercedes sentit son cœur se serrer.
Nul sur terre, et elle moins que tout autre, n’aurait su dire avec certitude qui était le père de la jeune fille. Que le mystère plane ainsi sur sa naissance n’avait jamais dérangé Mercedes outre mesure : elle savait que, quel qu’il ait été, il n’était qu’un benêt sans importance qui ne manquait à personne. Et à la longue, elle avait su faire taire les questions de sa fille, à qui elle ne pouvait décemment pas répondre que son père n’avait été qu’un coup d’une nuit dont elle ne se souvenait même pas.
Mais aujourd’hui la situation était toute autre. Incapable de prouver que le père de Lou était un sorcier, Mercedes ne pouvait pas la protéger des avanies qui attendaient certainement tous les élèves qui n’étaient pas des sang-purs.

Conchita l’avait pourtant prévenue : un jour, avait inlassablement répété la femme de ménage, elle regretterait d’avoir mené cette vie de débauche. La folle jeune fille ne l’avait pas écoutée, supposant que le fait de tomber enceinte sans le vouloir serait la seule conséquence fâcheuse de sa frivolité. Et même après avoir mis ses deux enfants au monde, elle n’avait pas compris ce qu’il y avait de si terrible. Ce n’était pas bien compliqué, les enfants. On les plantait dans les bras d’une nourrice, et on pouvait partir continuer à s’amuser. Elle n’avait pas prévu qu’un jour, son cœur, attaché à ces deux petits êtres dont elle n’avait pas voulu, saignerait pour eux. Et que la douleur serait d’autant plus forte qu’elle serait responsable du danger dans lequel ils se trouveraient.
Car si elle avait mené une vie rangée, Lou n’aurait-elle pas un père à présent ? Que répondrait-elle, quand les Carrow lui demanderaient son ascendance ?

L’angoisse qui ne la quittait plus depuis des semaines l’étreignit à nouveau.

Etouffant de remords et d’inquiétude depuis que Lou et Hector étaient partis pour Poudlard, elle devenait folle à la maison. Malgré le masque d’insouciance qu’elle s’était efforcée de garder pendant tout l’été devant eux, Conchita, qui n’était pas dupe, avait compris que sa patronne ne tarderait pas à sombrer, et la couvrait sans cesse d’attentions pour la consoler. Mais, loin de la calmer, cette sollicitude lui rongeait ses nerfs déjà à vif.

Sans dire où elle allait, elle était donc sortie en trombe de sa grande maison de Highgate, errant au hasard des rues pour finir par se retrouver devant le Chaudron Baveur.
Comme dans un rêve, elle avait traversé le mur magique et s’était retrouvée sur le Chemin de Traverse, autrefois si joyeux et si coloré, aujourd’hui aussi morne et lugubre que l’avenir de la communauté sorcière. Les gens ne se pressaient plus sur le pas des boutiques, qui d’ailleurs, pour la plupart, étaient condamnées.
Pourtant, loin de ses enfants qu’elle ne voulait pas affoler en perdant son calme insouciant, loin de Conchita à qui elle devait cacher ses yeux rougis par les nuits blanches, elle se sentit, pour la première fois, libre de se laisser aller.

Une larme perla au coin de la paupière délicate de la jeune femme, et coula lentement sur sa joue d’albâtre.

Oui, la situation n’était pas désespérée. Mais on ne pouvait tout de même pas exiger d’elle qu’elle garde son calme, alors qu’en ce moment même, sa fille était peut-être la cible des avanies que les esprits tordus de ces monstres de Mangemorts pouvaient inventer !

Alors qu’elle avançait toujours, sans même regarder où elle allait, son regard d’émeraude tomba sur la haute façade d’une ancienne boutique de bijoux, à présent fermée, où elle était souvent venue faire des folies.
A quoi lui servaient ces parures, à présent ? Combien d’entre elles n’aurait-elle pas données pour pouvoir s’assurer qu’on laisse sa Lou tranquille ?
La gorge serrée, elle détourna le regard et continua d’avancer. Que cherchait-elle, au juste, en venant là ? Elle ne le savait pas elle-même. Mais une chose était sûre, elle y était bien mieux qu’à la maison, à devoir s’enfermer dans sa chambre pour empêcher Conchita de l’assommer avec ses « yé vous assoure qu’oune tasse dé thé vous féra lé plus grand bien ».

Perdue dans ses pensées, il lui fallut un certain temps pour se rendre compte de l’endroit où elle avait atterri. Un frisson d’horreur la traversa quand elle réalisa que ses pas l’avaient menée dans une rue que tous les sorciers qui se respectent fuyaient comme la peste. Nul besoin de lire une pancarte, il suffisait, pour s’en assurer, de contempler les vitrines grouillant d’objets et de créatures sinistres. Comment était-elle arrivée là ?


- On est perdue, ma jolie ?

Plus que la grosse main qui venait de se poser sur son épaule, c’est la voix caverneuse et chargée de relents de pur feu qui résonna dans le creux de son oreille délicate qui fit sursauter Mercedes.

Le cœur battant, elle retrouva pourtant ses airs crânes.

- Non, vous êtes bien aimable, rétorqua-t-elle en s’efforçant d’ignorer ses cheveux qui se dressaient sur sa tête.

Toujours sans daigner accorder un regard au rustre qui osait l’aborder ainsi, la jeune femme tenta de dégager sa frêle épaule de sa poigne de fer. Mais rien n’y fit.

- Enlevez votre patte de là, reprit-elle plus fermement.

La poigne se resserra.
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MessageSujet: Re: Dans la gueule du loup [PV James]   Dans la gueule du loup [PV James] EmptyMer 29 Juil - 12:41:04

-Espèce d'abruti ! Je t'avais pourtant dit que je réservais tout ton stock !

Le vieil apothicaire regarda, un peu incrédule, le jeune étudiant tranquille entrer en fureur, sortir sa baguette magique, et la lui pointer sur la gorge...

-Je n'ai pas eu le choix, monsieur,
répondit précipitamment le vieil homme, mais dès demain j'aurai ce que vous souhaitez, à un tarif bien plus avantageux...
-J'y compte bien, lâcha le jeune homme d'une voix rauque, sans abaisser sa baguette, ou c'est de ta vie que tu le paieras... je crois d'ailleurs que tu as bien besoin d'un petit avertissement... Endoloris !

Le commerçant s'effondra en hurlant, et lorsque la douleur s'estompa enfin, la clochette de la porte d'entrée avait tinté, indiquant que le client était parti. Vite, l'apothicaire tremblant se leva, verrouilla la porte de sa boutique, et alla rédiger une lettre à l'un de ses amis. Il fallait absolument qu'il trouve, pour le lendemain, une quantité importante de foies de licornes, un ingrédient difficile à trouver puisqu'interdit à la commercialisation... Le garçon était passé quelques jours auparavant, avait commandé six kilos, mais l'apothicaire avait été forcé d'en vendre les deux tiers la veille... Pas facile d'être apothicaire sur l'Allée des Embrumes, on était constamment à la merci de fous furieux qui vous menaçaient des pires tourments si vous ne les satisfaisiez pas... Ce gamin qui venait de sortir en était la preuve vivante : à peine sorti de l'adolescence, et déjà l'arrogance d'un malfrat accompli. Encore un à qui son sang devait permettre de profiter de la siuation actuelle de terreur... Le vieil homme regarda s'envoler son hibou moyen-duc, et alla s'allonger, un peu fatigué par l'attaque.

À quelques pas de là, James, passablement contrarié, fouillait ses poches à la recherche de son paquet de cigarettes. Une horrible vieille femme l'aborda aussitôt, une de ces mendiantes en haillons qui peuplaient désormais le Londres magique, et lui proposa, contre quelque menue monnaie, de lire son avenir dans les lignes de sa main. Sans ménagement, le Mangemort repoussa la vieille, l'envoyant s'assommer contre la devanture lépreuse d'un immeuble, où d'autres mendiants s'appuyaient. Tous regardaient les sorciers qui passaient avec un mélange d'envie et de haine ; ces êtres avaient été privés de leurs baguettes par la commission ministérielle, chose que James approuvait sans réserve, mais ils ne quittaient pas encore les rues magiques ; on devrait, estimait le jeune homme, les forcer à retourner côté moldu, où était leur véritable place... Pourquoi laisser ces êtres répugnants souiller de leur présence le Londres sorcier, alors que le Ministère avait largement les moyens de les chasser définitivement ? Le jeune Mangemort cracha par terre, entre deux mendiants qui ne bougèrent même pas, puis releva la tête, son attention attirée quelques mètres plus loin... Une femme, une sorcière, avait été prise à partie par l'un de ces animaux. Le type la tenait par l'épaule, visiblement disposé à lui faire du mal... Indigné que ces sous-hommes se permettent des comportements aussi déplacés, James tira sa baguette de sa poche, et s'approcha du malandrin en lui ordonnant :


-Lâche immédiatement cette demoiselle si tu tiens à ta misérable carcasse de sang-de-bourbe, toi...

L'homme le regarda, et éclata d'un rire répugnant où manquaient plusieurs dents, sans lâcher la jeune femme. Excédé, James lança un sortilège d'expulsion, qui envoya l'homme rouler à plusieurs mètres. Sans plus se soucier de ce perturbateur, le jeune Mangemort s'inclina légèrement devant la demoiselle, et fit :

-J'espère que ce... cet individu ne vous a pas trop importunée, mademoiselle...

À vrai dire, la femme était un peu mûre pour être appelée mademoiselle, mais il fallait ménager les susceptibilités, surtout chez une personne somme toute assez jeune et encore très désirable. L'âge ne lui allait pas mal, bien au contraire ; il n'avait pas alourdi ses traits et laissait simplement présager d'une expérience de bon aloi. Un sourire aux lèvres, le jeune homme reprit :

-Mais je ne me suis même pas présenté, veuillez me pardonner... James Kirkby, pour vous servir.

Nouvelle légère inclinaison du buste, très respectueuse, en contraste complet avec les pensées triviales du garçon au même moment- ne restait à espérer qu'elle n'était pas légilimens, auquel cas tout risquait de se terminer par une bonne gifle.
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MessageSujet: Re: Dans la gueule du loup [PV James]   Dans la gueule du loup [PV James] EmptyMar 4 Aoû - 11:03:11

Il n’avait pas à s’en faire. Même en étant la plus grande legimilens du monde, Mercedes n’aurait pas été capable de lire quoi que ce soit dans l’esprit de son sauveur. Son trouble était trop grand.

Encore choquée d’avoir été accostée comme une vulgaire marchande de poisson par un grossier personnage qui ne devait pas avoir vu une douche de près depuis au moins dix ans, elle leva ses pupilles de jade sur le grand jeune homme qui venait de la sortir de cette situation humiliante.

S’efforçant de calmer les battements effrénés de son cœur, elle sourit légèrement au bel inconnu (les demoiselles en détresse gagnent toujours au change quand elles se font sauver : un gros troll puant contre un beau prince qui sent bon l’after-shave).


- Si peu, répondit-elle quand il s’assura que l’affreux bonhomme ne l’avait pas dérangée, je n’aurai plus qu’à brûler cette cape.

On aurait pu le prendre sur le ton de la plaisanterie, mais Mercedes avait bien la ferme intention de se désinfecter de partout après avoir été touchée par ce clochard aux manières douteuses.

Mais voilà que le jeune homme s’inclinait à nouveau, en se présentant cette fois. James Kirkby. Un nom qui ne lui disait rien. Tant mieux d’ailleurs. S’il fallait, à chaque fois qu’on rencontrait quelqu’un, que son nom ou son visage soit familier, la vie n’aurait plus rien d’intéressant.


- Mercedes Brady, répondit la jeune femme, lui tendant une main fine et gantée.

L’angoisse qui l’habitait ne lui avait pas fait oublier les bonnes manières.


- Heureusement que vous êtes intervenu, ajouta-t-elle tandis qu’une lueur d’amusement brillait dans ses beaux yeux émeraude, je n’aurais fait qu’une bouchée de ce pauvre individu.

Ouais, dans ses rêves bien sûr. N’empêche, il fallait bien une petite plaisanterie pour tenter de détendre l’atmosphère oppressante qui les étreignait comme un étau glacé.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Dans la gueule du loup [PV James]   Dans la gueule du loup [PV James] EmptyMer 5 Aoû - 13:31:49

L'émotion avait fait légèrement pâlir la jeune femme, et ce teint un peu décoloré ne lui allait pas mal. Il révélait la finesse de ses traits, et mettait en valeur ses yeux brillants posés sur le visage de James. La personne semblait plus robuste que ne l'annonçaient son comportement délicat et sa frêle silhouette : elle se remettait vite de cette agression, et sa voix, lorsqu'elle assura qu'elle allait bien, ne tremblait pas. James lui rendit son sourire ; il aimait ces femmes qui ne sont pas des pleureuses, mais qui cachent leur force de caractère sous une féminité de bon aloi... Elle assurait qu'elle brûlerait la cape touchée par l'espèce d'animal immonde qui les couvait à présent d'un regard noir, vautré sur le pavé de la rue ; le Mangemort ignorait si elle plaisantait ou parlait sérieusement, mais lui aurait probablement mis la menace à exécution ; la malheureuse demoiselle devait se sentir souillée, comme on l'est après avoir touché par inadvertance une immondice quelconque.

La jeune femme se présenta à son tour, et lui tendit une main gantée de noir. James prit cette main, hésita un instant puis, se rappelant qu'on ne baise pas une main gantée, se contenta de la serrer en douceur. Mercedes Brady. Un prénom espagnol, mais un nom britannique... Joli mélange, au demeurant. L'espagnol prononcé à l'anglaise avait une sonorité étrange et séduisante, et James répéta machinalement le prénom :


-Mercedes...

L'agresseur de la jeune femme se relevait péniblement, une lueur mauvaise dans le regard, et James craignit un instant qu'il ne revienne à la charge. Non que ce déchet lui fît peur ; il était largement capable de se débarrasser de cet importun, mais il ne voulait pas que le triste sire cause quelque déplaisir à Mercedes. Une réflexion insolente, un geste déplacé : il était si facile d'offenser une femme... Offrant son bras à Mercedes, James proposa :

-Je vous suggère de nous éloigner un peu de cet endroit, Miss... Il y a trop de présences désagréables ici.

Le jeune homme posa un regard glacial sur l'agresseur, un regard qui signifiait clairement que la moindre tentative se solderait par un châtiment sans pitié, et le débris se laissa retomber, visiblement peu désireux de tâter de la baguette d'un homme tout disposé à se faire mousser auprès d'une jolie femme. James adressa un sourire avantageux à Mercedes, et les deux jeunes gens se mirent en marche, lentement, tandis que la demoiselle assurait qu'elle n'aurait fait qu'une bouchée de son agresseur. James se tourna vers elle et répondit sur un ton trop badin pour être parfaitement innocent :

-Une bouchée... allons, ce n'est pas raisonnable... Mieux vaut garder cette bouche délicate pour de plus agréables activités...

Tiens, si elle voulait, il avait même une idée assez précise de ce que ces activités pourraient être ; il lança un regard effronté à la jeune femme, juste quelques secondes, le temps de s'assurer qu'elle avait bien compris, puis il reprit son air d'enfant sage, comme si de rien n'était.
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MessageSujet: Re: Dans la gueule du loup [PV James]   Dans la gueule du loup [PV James] EmptyJeu 6 Aoû - 7:37:50

Tout charmant qu’il était, le prince à l’after-shave de Mercedes ne pouvait pourtant pas lui faire oublier l’endroit où ils se trouvaient. L’air était sombre, lourd, et chargé de relents nauséabonds dont on ne savait plus s’ils venaient des boutiques morbides qui les entouraient, ou des mendiants couverts de poux qui gémissaient à l’unisson en assurant qu’ils étaient de sang sorcier.

Sentant le regard torve de son agresseur se poser sur James et elle, la jeune femme ne put réprimer un nouveau frisson d’horreur, et c’est avec un petit soupir de soulagement qu’elle accepta le bras de son sauveur.

A pas sûrs mais lents (beaucoup trop lents à son goût), ils regagnaient l’atmosphère vive et colorée du Chemin de Traverse (bon, plus si colorée que ça, ces derniers temps, mais là au moins on ne risquait pas de se faire égorger) quand le commentaire déplacé de James lui fit brusquement relever sa petite tête brune sur lui.

De quoi pardon ? Il la draguait, là ? Non mais il l’avait bien regardée ?

Justement, Mercedes. C’est parce qu’il t’a bien regardée qu’il te sort ce genre de plan. Ca veut dire que tu lui plais un minimum. Tu devrais être contente, t’as encore la cote.

Encore la cote ? Ca va bien ? Bien sûr qu’elle avait la cote ! Non qu’elle ait besoin d’être rassurée sur ce point-là (non mais !), mais, tout de même...

Quoi, c’est parce qu’il fait si jeune, c’est ça ? Et Jeremy alors ? De toute façon, c’est plus flatteur pour toi qu’il te dise ça. T’aurais préféré qu’il te propose de t’aider à traverser la rue ? Ou qu’il te laisse sa place dans le magicobus ?

Euh...C’est sûr que dit comme ça, c’était mieux qu’il lui fasse du rentre-dedans. Mais n’empêche ! Est-ce qu’il la prenait pour le genre de femme à qui on sortait impunément des remarques de ce style ?

Vaut mieux que tu sois le genre de femme à qui on sort impunément des remarques de ce style, que le genre de femme à qui on sort rien du tout.

Bon.

Suivant les conseils de La Voix la petite voix qui s’élevait quelque part dans sa tête, Mercedes décida de rentrer dans le jeu de James. Après tout, il venait de la sauver d’une rencontre qui aurait pu très mal tourner, elle ne pouvait quand même pas le remercier à coups de sac à main dans la figure.

Avec un petit sourire, elle lui répondit.


- Comme prendre un café ?
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Dans la gueule du loup [PV James]   Dans la gueule du loup [PV James] EmptyJeu 6 Aoû - 21:17:19

Message transmis, mon colonel ! La demoiselle mit quelques instants à répondre, visiblement troublée par la réflexion déplacée de James... Le jeune homme conservait une expression neutre, sans sourire, sans insister – flirter est une chose, harceler en est une autre... Respectant le silence gêné de Mercedes, il regardait ostensiblement devant lui, décourageant d'avance les horribles mendiants pouilleux, et évitait de croiser le regard de la jeune femme... Il estimait, paradoxalement, qu'un simple regard serait inconvenant, alors qu'il venait de lâcher tout à trac une phrase réellement osée, sans la juger incorrecte... Une invite pouvait encore être innocente, mais l'insistance serait du plus mauvais goût. James ne venait pas de tirer Mercedes des griffes d'un forban pour se conduire en soudard avec elle ; il ne voulait pas qu'elle se sente contrainte à quoi que ce soit, simplement qu'elle sache qu'il était ouvert à toute possibilité.

Avec un sourire malicieux, la jeune femme répliqua à la provocation du garçon, entrant habilement dans son jeu pour suggérer d'aller boire un café. À ce moment seulement, James tourna la tête vers elle et répondit, souriant à son tour :

-Par exemple... J'allais vous le proposer, j'imagine qu'un petit remontant ne sera pas de trop après une aussi désagréable rencontre. Il y a d'agréables cafés sur le Chemin de Traverse, avez-vous une préférence ?

Aux yeux du jeune Kirkby, tous ces endroits se valaient – hormis le Retourneur de Temps, lieu qu'il préférait éviter bien qu'on ne pût l'y reconnaître – et il préférait laisser le choix à la jeune femme. Cela faisait partie du rôle du prince charmant à l'after shave (même si James ne portait pas d'after shave) : intervenir au bon moment, puis se mettre au service de la malheureuse opprimée, la traiter en reine, se soumettre à ses décisions... en la draguant un peu au passage, certes, mais les princes charmants ne sont plus ce qu'ils étaient, ma bonne dame...
Au bout de l'Allée des Embrumes, un petit groupe de pouilleux agressifs semblait comploter quelque chose, en dévisageant les passants. Quatre types repoussants, animés d'intentions pour le moins belliqueuses – il y en avait des tas, que l'interdiction d'exercer un métier réduisait au dénuement le plus extrêmes ; tout le monde n'ayant pas le goût de faire la manche, certains se faisaient détrousseurs et, en petites bandes, tentaient de rançonner les badauds. Ils choisissaient soigneusement leurs cibles pour être à peu près certains de leur succès, et le couple formé par James et Mercedes semblait les intéresser au plus haut point : deux personnes suffisamment jeunes pour être vulnérables, assez bien mises pour que le gain puisse être valable... L'avantage avec ces petits bandits, toutefois, était leur terreur d'être pris : s'ils étaient arrêtés, ils étaient passibles du baiser du Détraqueur, et le Ministère en avait déjà fait condamner quelques-uns.


-Redressez-vous, ayez l'air d'une tueuse, murmura James à Mercedes. N'ayez pas peur de les regarder en face...

Lui-même se redressa et toisa les quatre individus avec mépris, un léger sourire aux lèvres. Les malandrins hésitèrent, puis, considérant sans doute que ces deux-là offriraient trop de résistance, détournèrent le regard et se remirent à conspirer à voix basse. James et Mercedes pressèrent un peu le pas, et débouchèrent vite sur le Chemin de Traverse, sains et saufs. Les visages se détendirent aussitôt, et James invita de nouveau Mercedes à choisir le café qui lui conviendrait, en désignant d'un large geste la rue :

-À vous l'honneur, Miss.
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MessageSujet: Re: Dans la gueule du loup [PV James]   Dans la gueule du loup [PV James] EmptyVen 7 Aoû - 10:53:01

Regarder cette bande de clochards en face ?
L’espace d’un instant, Mercedes se demanda si James n’était pas complètement fou.

D’ordinaire, si elle avait le malheur de croiser l’un de ces moisis attardés sur sa route, elle l’ignorait superbement, ne se fendant d’une pièce ou deux que pour les enfants, ceux dont les jérémiades émouvaient vraiment. Mais même dans ses plus grands accès de générosité, jamais elle ne s’abaissait jusqu’à honorer ces misérables d’un seul regard.

Ce n’était pas tant par orgueil que par dégoût : elle savait bien que sa nature délicate et gâtée, accoutumée à n’être entourée que de beauté et de richesse, ne supporterait pas la vue d’indigents malodorants et recouverts de crasse de leurs pieds nus à leur tête échevelée. Il n’était peut-être pas charitable de ne même pas accorder la faveur d’un regard à ces malheureux qui, après tout, n’avaient pas choisi leur sort et étaient des humains comme les autres, mais il le serait encore moins de leur vomir dessus.
Donc, pour éviter des scènes embarrassantes, Mercedes s'était toujours appliquée à ne pas jeter les yeux sur ces rebuts de la société qui semblaient n’avoir d’autre but dans la vie que de faire culpabiliser les nantis.

Et voilà que ce type sorti de nulle part (d'où sortait-il, d'ailleurs?) lui disait de les regarder ? Et bien en face, encore ?
Plutôt mourir !

Contrairement à son compagnon, qui foudroya les quatre clochards d’un regard à faire trembler des montagnes, Mercedes passa près d’eux sans les voir, la démarche altière et les narines plissées. L’odeur était insoutenable.


- Ils pourraient faire un effort, quand même, commenta-t-elle de sa voix rauque aux accents chantants, ils ne vont pas dire qu’il n’y a pas assez d’eau dans la Tamise pour qu’ils puissent s’y laver de temps en temps.

Puis, avisant les échoppes diverses qui parsemaient la grande rue qu’ils avaient quand même fini par retrouver, elle pointa, du menton, un café à la devanture large et aux tentures rouge sombre. Avec son charme chic et sans ostentation, le Boudoir de Circé n’avait eu aucun mal, dès son ouverture, à devenir l’un des lieux de villégiature des sorciers aisés.

C’est donc avec le naturel de l'habitué que Mercedes, entraînant son nouveau chevalier servant, s’y dirigea.


- Vous avez l’air de savoir vous y prendre avec ce genre d’individus, reprit-elle d’une voix moqueuse alors qu’ils passaient la double porte vitrée du Boudoir, vous les fréquentez souvent ?
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