Ahhhh les cours de botanique. Ciel aimait bien cette matière, il faut dire que le sympathique professeur qui l'enseignait lui avait fait aimer l'étude des plantes magiques mais il savait bien qu'il n'aimerait pas cette matière si n'importe quel autre professeur l'enseignait. Toujours est-il que l'aiglon était impatient d'apprendre les noms latins et les vertus magiques de plantes dont il se fichait royalement. Paradoxal, en fait qu'il aime apprendre des choses sur des plantes qui l'ennuyaient au plus haut point. Mais bon le naturel sympathique du vieillard faisait que bon ses cours étaient toujours un rayon de soleil en ce mercredi après-midi.

Mais le discours que venait de prononcer le vieil homme le surpris. Non, ce n'était pas de la surprise, il était choqué. En l'espace de deux mois, l'âme du professeur avait été rongée par les convictions malsaines du gouvernement actuel. Celui qui était si bon avec tous les élèves, quelle que soit son origine sanguine, avait soudain décidé de répandre la souffrance et la haine. L'ombre de Vous-Savez-Qui planait au-dessus de sa tête, et l'aura qui émanait de ce corps abîmé par les années était à présent noire et agressive. Le Serpent avait donc converti le Maitre de la Botanique à ses idées Hitlériennes, et il fallait à présent se cacher également durant les leçons de botanique.

Quelles que soient ses nouvelles convictions, aussi noires soient-elles, il n'en restait pas moins un professeur qui ne pourrait que se féliciter qu'un élève soit brillant, et l'Aiglon l'était. Peu importe son sang, il aimait travailler, il aimait apprendre, mais il devrait juste faire attention à ne pas s'énerver ou avoir de réaction déplacée en cours. Il devrait donc ne plus être lui-même, juste pour pouvoir survivre. Certes, il avait à présent l'habitude puisque c'était la nouvelle politique de l'école et de tout le monde sorcier, mais il avait toujours du mal à accepter cet état de choses. Enfin bon, ce que veut le professeur pour le moment, c'est une réponse, alors Ciel lui en donna une.

- Monsieur, si vous me permettez de répondre, j'ai quelques connaissances sur le sujet, aussi incomplètes soient-elles. Les Joncs font partie de la famille des Juncaceae. On les reconnait à leur tige droite et flexible et on les trouve près des fossés. Par exemple, nous avons le Juncus effusus, également appelé Jonc spiralé, et on le trouve dans les zones humides tempérées.

C'était bizarre comme les choses changeaient. Autant l'année passée, Calypso traînait plutôt le pas pour aller en cours de botanique, autant maintenant elle s'en faisait une joie. Pourtant, à la base ce n'était pas une matière qui la passionnait vraiment. Franchement, qui aimait avoir les mains toutes sales et toucher des bestioles peu ragoûtantes qu'il y avait dans la terre ? Sans compter les espèces dangereuses de plantes qui risquaient de vous arracher un doigt sans crier gare ou de vous arroser de pustules nauséabondes. Néanmoins, le miracle Bachelard était arrivé et il lui avait fait apprécier cette flore qu'elle négligeait tant. Ce n'était pas encore sa matière préférée, il ne fallait pas exagérer non plus, mais désormais la petite rousse assistait avec plaisir à ses cours et ne rechignait plus à se salir les doigts.

D'un pas vif, l'anglaise se dirigeait gaiement vers les serres. Elle était ravie de quitter enfin l'atmosphère oppressante du château. La nouvelle politique faisait que l'ambiance était de plus en plus sinistre et, comme si ça ne suffisait pas, pas mal de Sangs Purs, fiers comme des paons de leur statut et de leur position de force, se pavanaient et s'en prenaient à ceux qui ne l'étaient pas. Jusqu'ici, Calypso n'avait pas été directement visée mais elle savait que ça viendrait tôt ou tard. Heureusement que certains profs étaient là pour eux. Comme l'était Flitwick, et certainement Bachelard. Cela faisait du bien d'avoir une leçon où on était pas tendu tout du long, craignant de faire quelque chose qui déplairait. La fillette avait encore des frissons dans le dos quand elle repensait aux cours de Défense et d'Etude des Moldus. C'était vraiment une torture de rester impassible en présence des Carrow, aussi bien l'un que l'autre. Au moins, elle était sûre que ça ne sera pas le cas en botanique. La porte étant ouverte, l'aiglonne entra immédiatement dans la serre.

- Bonjour Professeur ! lança-t-elle avec un grand sourire.

Puis, la rouquine alla s'installer à une table au deuxième rang et déballa soigneusement ses affaires. Le cours commença alors très vite et le sourire de la gamine s'effaça brusquement face au discours du vieux papy. Calypso en restait littéralement bouche bée. Quoi... ? Comment était-ce possible... ? La fillette avait toujours apprécié le professeur Bachelard, fervent partisan des bleus et bronzes, qui avait toujours apparu comme un gentil grand-père. Et voilà que là, il déclarait tout simplement qu'il était d'accord avec les Carrow, leurs points de vues sur les sorciers et leurs méthodes. C'était incompréhensible mais surtout décevant. Cette amère trahison, car c'était comme ça que la rouquine percevait ce parti pris de leur enseignant, lui pesait lourd sur le coeur et Calypso commençait à se demander à qui ils pouvaient désormais se fier. L'école avait tellement changée, depuis la mort de Dumbledore tout allait de mal en pis. Les nés moldus catalogués comme des voleurs de magie, Rogue directeur, l'arrivée des Carrow... Et si les bruits de couloirs étaient exacts, les punitions corporelles étaient de mises maintenant...

Tout ça lui faisait peur mais malgré tout, la rousse refusait de subir ce racisme sans réagir. Elle ne savait pas trop ce qu'une simple deuxième année pouvait faire pour lutter contre tous ces adultes mais elle était déterminée à faire quelque chose, même si maintenant le professeur Bachelard était parmi les ennemis. Tentant d'agir néanmoins comme si tout allait bien et de ne pas montrer à quel point elle était déçue par le vieux papy, Calypso leva la main à son tour,

- Il y a aussi les joncs maritimes. Je crois que le nom scientifique est "Juncus Maritimus". On les trouve bien sûr en zone aquatique.

Lorsque le jeune Scott sortit du cours de Cuthbert Binns, il s’était empressé d’aller à la salle commune des Poufsouffles car il avait une importante mission à faire, trouver un nom au hibou qui avait été offert par ses parents. Le hibou avait une silhouette massive, sa tête, piquée de deux gros yeux rouge-orangé était surmontée d'aigrettes qu'il dressait verticalement. Son plumage était d'un brun-roussâtre immaculé. Le jeune garçon prit plusieurs minutes à chercher un nom pour son oiseau mais il n’arrivait pas à trouver. Soudain, il eut une idée de nom et décida de nommer son hibou «Horrus»

Ayant du temps libre, Arthur se mit alors à lire le livre de botanique, qui semblait être une excellente matière. Notre jeune sorcier était avide de connaissances, tout ce qu’il pourrait apprendre serait bon à prendre se disait il, depuis le temps qu’il voulait étudier à Poudlard. Et lorsque vint l’heure du cours de Botanique, le petit Scott prit le chemin des serres.

En entrant dans la serre, le jeune garçon vit les quelques élèves présents dont quelques Poufsouffles qu’il alla rejoindre en les saluant gentiment, c’est ainsi que le professeur prit la parole. Le vieil homme se présenta et disait qu’il comptait se ranger aux cotés des frères Carrow…Voila une nouvelle assez intrigante pensa le jeune garçon, mais il vit que le discours de Bachelard avait choqué une élève Gryffondor qui avait poussa un cri du cœur, mais le vieil homme fit d’un ton sévère disant qu’il n’hésiterait guère à punir celle-ci si ce comportement devait se répéter.

-Je ne comprends vraiment pas ce qu’il se passe dans cette école… S’était interrogé Arthur. Pourquoi Poudlard était sous l’influence de mauvaises personnes ? Le jeune Scott était loin de comprendre tous les évènements qui se déroulaient.

Puis, le professeur posa une série de questions que le jeune sorcier n’arrivait pas à trouver de réponses. Pourtant, il avait feuilleté le livre de botanique en espérant grappiller quelques points pour sa maison. Mais lorsque le vieux professeur posa une question à la jeune sang et or, cette dernière répondit en préférant laisser à un autre élève le soin de répondre, c’est alors que le jeune Scott prit la parole après avoir levé le doigt :

-Monsieur ! Je pense qu’au milieu de la fleur se trouve le Pistil, l’organe femelle de la plante…Je pense… Avait-il dit en espérant n’avoir pas confondu avec un autre sujet.

Arrivé en avance, pour cause d'avoir peu mangé ce midi, Rupert attendait le cours de botanique avec impatience, Mr Bachelard étant un très bon professeur selon lui. Quand celui-ci arriva, ce fut avec joie que le petit blond écouta sa présentation, s'attendant ensuite à une introduction quant à "la noble matière qu'est la botanique". Ce fut justement à ce moment précis que tout bascula dans l'esprit de l'écossais.

Nouvelles règles, du côté des Carrow, rendre à cette école le rang qu'elle mérite, sorcier, sang-pur, les "autres". Tous ces mots, ces idées tombèrent comme des pierres dans l'estomac du gamin. Son esprit s'embruma, les joues en feu, prit soudainement d'un léger déséquilibre. Le son semblait venir de loin, très loin tout-à-coup.

L'année se présentait bien plus mal qu'il ne l'aurait imaginé. Il voulait dire quelque chose contre ça, agir, hurler, mais il restait pétrifié d'horreur. Ce fut Page qui réagit alors. Quelques mots.

Le professeur parla alors de punition corporelle via le sortilège impardonnable Doloris. Un article de la Gazette du Sorcier, ce journal aujourd'hui propagandiste, lui revint en esprit : Compte tenu des circonstances actuelles et des dangers auxquels le peuple sorcier est actuellement exposé, le Ministère pourra désigner des personnes de confiance autorisées à faire usage des sortilèges réputés impardonnables.

L'histoire moldue lui revint aussitôt en pleine face. Antisémitisme, "race Aryenne", interdiction de certaines professions aux Juifs, pogroms et autodafés, Solution Finale. Avant les vacances, il aurait trouvé une comparaison ridicule, voire insultante entre le régime nazi et le régime Ministériel, mais c'était visiblement devenu très proche maintenant. Propagande, hiérarchie du sang, "voleur de magie", interdiction de posséder un emploi important ou un rôle comprenant des responsabilités aux Nés-Moldus, autorisation de torturer, de contrôler ou de tuer distribuée par le Ministère à des "personnes dignes de confiance", dont le corps enseignant.

Qu'est-ce qui empêcherait Mr Carrow de lui faire subir le sortilège Endoloris, voire Avada Kedavra ? La simple pensée de mourir lui glaça le sang. La simple pensée qu'on fasse du mal à un de ses amis le fit bouillir.

Rupert recula de quelques pas, ne sachant plus vraiment quoi faire. Il sentait de l'incompréhension, de la peur et de la haine monter en lui, et n'arrivait plus à réfléchir.

Pendant ce temps, un élève de Serdaigle s'était indigné de la réaction du professeur. Que faire ? Il ne pouvait pas laisser Page se faire punir, ni ce garçon, pas sans réagir.

Contenant avec difficulté sa colère, il regarda droit dans les yeux le professeur, levant la main. Malgré sa tendance respectueuse envers les gens, adultes ou non, professeurs ou simple inconnu, il lança d'une voix forte et intelligible.

"Avec tout le respect que je vous dois professeur, si vous voulez punir Page pour avoir réprouvé l'absurdité et l'injustice des décisions ministérielles, vous devrez me punir aussi."

Comprenant qu'il était allé très loin, il maintint tout de même avec détermination son regard, les poings serrés, bien droit sur ses jambes.

Après avoir répondu à la question du professeur sans être certain d’avoir donné une bonne réponse. Il vit alors un élève de Serdaigle qui leva la voix par incompréhension quant à la punition de la jeune McHenry et étant prêt à subir les conséquences de ses actes tant que cela suivait ses principes. Arthur se sentit jaloux du jeune garçon, car il aurait voulu lever la voix et dire ce qu’il avait dans le cœur, qu’une grande école telle que Poudlard ne devait être souillé par une telle discrimination. Le Scott avait appris ce matin en histoire de la magie que les glorieux fondateurs de l’école avaient un grand rève, Gordric Gryffondor, Helga Poufsouffle et Rowena Serdaigle voulaient permettre à toute personne ayant de la magie en elle de pouvoir apprendre à la maîtriser, et seul Salazar Serpentard pensait autrement.

Arthur sentit que ses poings se serraient, mais le corps n’arrivait pas à bouger, il voulait tant soutenir le jeune Appelby mais il n’en avait malheureusement pas la force, il avait trop peur de ce qu’il pourrait lui arriver, il savait très bien que le professeur n’allait pas obtempérer et qu’il n’hésiterait sûrement pas à punir de la plus ville façon que ce soit. C’est alors qu’un autre élève se leva également, et le visage du jeune Arthur devint aussi jaunâtre que la couleur principale de sa maison, ayant tellement honte de lui-même. Le jeune garçon qui s’était levé était un Gryffondor et surement de seconde année avait jugé le Poufsouffle.

En voyant les deux élèves s’élever contre le professeur, le jeune garçon se dit qu’il ne se pardonnerait jamais ce manque de courage. Il savait bien qu'il n’était pas un Gryffondor, ceux qui étaient choisies pour leur courage, et il entendait souvent que les gens traitaient les jaunes et noirs de peureux. Non ! Il devait au moins une fois dans sa vie, se comporter comme un homme et prendre position, et d’un air décidé, il se leva et prit la parole d’un regard déterminé :

-Désolé Monsieur, mais je ne peux être que d’accord avec eux. Vous me semblez être un homme juste et de principes alors pourquoi avez-vous décide de vous conformer à ce régime discriminatoire… En arrivant à Poudlard j’avais tellement d’espoir, et si personne ne décide de se révolter alors Poudlard… avait il dit tout hésitant.

-Si Page McHenry est puni, alors… Alors vous devrez également me punir. Avait il finit sa phrase d’un regard empli de courage. Il savait pertinemment qu’il allait payer chère son impertinence, mais cela valait la peine.