|  Sujet: Amère lecture  Sam 25 Juil - 17:26:38 | |
| Il faisait un beau soleil en cet après midi de septembre sur Poudlard. On était samedi, une semaine presque après la rentrée et il n'y avait pas cours. Dans le parc plein d'élèves se promenaient en groupe de deux, trois, voire une dizaine, tout autour du parc en commentant les cours qu'ils avaient eu. Beaucoup parlaient des Carrow et du nouveau directeur, certains en bien et d'autres chuchotaient les sourcils froncés. On en entendait qui parlaient du recensement avec indignation, quelques Serpentards qui laissaient échapper leur approbation. A coté de cela, il y avait un couple qui se bécotait derrière un buisson, un groupe qui révisait sous un arbre et un petit garçon qui lisait une lettre au bord de l'eau, l'air sombre.
Elle était arrivée ce matin, au petit déjeuner par le hibou grand duc gris de la famille Hallowbrooks en réponse à la lettre qu'il avait envoyé quelques jours auparavant. Quand il avait vu le hibou lui tendre la patte, Nathaniel avait décroché la lettre d'un ton fébrile et l'avait ouverte avec une impatience à peine contenue, certain d'y trouver la réponse qu'il attendait. Puis, au fil des mots qu'il lisait son visage s'était progressivement décomposé pour afficher maintenant, au bord du lac, un air désespéré.
Il avait tant espéré, tant voulu lire sur ce parchemin l'annonce de son retour. Il avait tant souhaité que sa mère lui dise qu'elle venait le chercher, qu'on allait le sortir d'ici, qu'on venait le sauver. Mais rien de tel c'était produit et il avait deviné entre les lignes toute la consternation de sa mère.
- Citation :
- Mon cher Nathou,
Que lis-je là ? Tu veux déjà rentrer ? Mais tu n'as même pas essayé de t'intégrer !
Mon tendre enfant, si je ne te connaissais pas si bien, je croirais que tu es ingrat et que tu ne penses qu'à toi sans penser un seul instant à la conjecture actuelle. Comme tu n'es pas sans l'ignorer, les temps sont devenus bien sombres et ton père et moi rencontrons bien du souci dans nos emplois respectifs. Je ne peux t'en dire plus dans cette lettre, mais sache qu'avant tout, notre priorité est de te savoir en sécurité et, bien que de moins en moins de parents en pensent ainsi, je suis convaincue que malgré tout, Poudlard est le seul endroit où je n'ai pas besoin de m'inquiéter pour toi.
Tu parle dans ta lettre de l'horreur que t'inspire tes camarades de Serpentard, mais tu ne vois que le mauvais côté des choses. Ne penses-tu pas que c'est dans cette maison, encore plus qu'une autre que tu y es le plus en sécurité ? En cette époque troublée c'est plus qu'on ne peut espérer.
Pour ce qui est d'un prof particulier c'est bien entendu hors de question, ton père et moi ne gagnons bien entendu pas assez pour se permettre une telle dépense et même si c'était le cas, sache que l'école est devenue désormais obligatoire depuis cette année pour tous les sorciers, ce qui est ton cas.
Mon pauvre amour, ne crois pas que je ne voudrais pas t'avoir auprès de moi car, tu me manques chaque jour, mais dans mon coeur de mère, je sais ce qui est le mieux pour toi mon petit ange, même si pour le moment cela te semble bien âpre. Pitié, ne fais rien d'inconsidéré, n'essaye pas de t'enfuir et ne fais rien qui pourrait t'attirer les foudres des Carrow. Poudlard ne sera sûr pour toi que si tu te tiens à carreaux car, même si tu es sorcier, à cause de moi, tu n'auras pas l'estime qu'on accorde actuellement au sang pur.
Ta mère qui t'aime profondément.
Ça devait déjà être la dixième fois que Nathaniel relisait la lettre, mais il ne parvenait nulle part à y trouver ne serais-ce qu'un soupçons de réconfort.
Oui, il était un ingrat mais pouvait-on lui en vouloir ? Il n'était pas nécessaire d'être un mangemort pour faire peur à Nath, en fait, il suffisait simplement d'être autre chose qu'un brin d'herbe, qu'un morceau de pierre ou qu'un souffle du vent. Même le calamar géant ne faisait pas autant peur à Nath que ses camarades de classe. Quelle était la nature de ce malaise ? Il n'en savait rien. Pour autant qu'il sache, il n'avait jamais fréquenté beaucoup de monde et les quelques fois ou c'était arrivé, ça c'était très mal passé. Et Nathaniel avait fini par penser qu'il était impossible que quelqu'un jamais puisse éprouver pour lui autre chose que de l'indifférence, au mieux, ou de l'antipathie qui menait, au pire, à la violence et à l'agression.
Sa mère disait souvent de lui qu'il était trop délicat pour un garçon et c'était peut-être là que tout commençait. Peut être était-il trop fragile, trop pur pour se mêler à la brutalité du monde réel.
Chez lui, il avait toujours passé ses journées dans le jardin à jouer silencieusement avec les objets qui l'entouraient. Des choses incapables de lui parler, de lui faire du mal. Des choses que sa magie permettait de soumettre totalement en son pouvoir, le rendant alors inategnable et forcément, sain et sauf, intouché.
Bien sûr, au fond de lui, il avait toujours rêver de se faire des amis, d'être comme les autres, de ne pas avoir peur de ce qu'on pouvait lui dire... ou lui faire.
Il s'allongea alors dans l'herbe et observa d'un œil torve, mais un peu envieux les différents groupes tout autour de lui |
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