L’humeur perfide de Lucy Ann s’effaça au fur et à mesure que les étudiants quittaient la salle. Deryn tout d’abord, soutenue par une jeune femme qui lui ressemblait beaucoup, sa sœur sans doute. Manu lui avait dit que la petite dernière du clan Cadell allait faire son entrée à la fac, voilà qui était visiblement chose faite. Se sentait-elle mal ? Elle n’en avait aucune idée, mais le temps de se promettre de demander des nouvelles de sa santé à sa camarade, et un autre étudiant au maquillage bizarre quitta la salle. Une épidémie sévissait-elle ?

Le spectacle, s’il avait été divertissant au début, tournait maintenant au pathétique. L’étudiante ne pouvait s’empêcher de compatir avec la jeune enseignante : si ses méthodes pédagogiques étaient certes loin d’être irréprochables, elle méritait tout de même l’indulgence du premier jour… Et les étudiants avaient été particulièrement impitoyables avec elle, plus qu’avec n’importe quel autre professeur. Etait-ce parce qu’elle était jeune, et une femme de surcroit ?
Tous ces facteurs accumulés la firent s’identifier, peut-être un peu trop, à Miss Deschanel et elle prit la décision de rester et de jouer le jeu, même si l’exercice proposé par Jerem la tentait bien plus que celui au programme, qui ne présentait pas spécialement d’intérêt.

Elle décolla donc son auguste postérieur de son siège, baguette en main, pour se rapprocher du théâtre des hostilités.
Et si on réussit l’exercice, on aura le droit de faire une partie quand même ? demanda-t-elle en arborant un petit sourire en coin en levant sa baguette tout en lançant un protego en informulé. Si le cours était relativement basique, autant essayer de pimenter un peu les choses.

Un sortilège de lévitation informulé, un "cracbadabum" ainsi qu’un "reparo" prononcés haut et clair et à la suite (le protego évitant à l’étudiante de se prendre quelques éclaboussures de café resté au fond de la tasse sur ses vêtements et un éclat dans l’œil, c’est ce qu’il y a de dangereux avec ces stupides matériaux composites de bas marché qu’on peut trouver dans les fac, on ne sait jamais comment ils vont réagir à l’éclatement) et la tasse fut rapprochée, éloignée, explosée et reconstituée en un temps record, non sans un petit sourire satisfait de l’étudiante. Rarement une tasse à café sale avait eu une existence aussi mouvementée !

*Finalement au bout de 4 ans je suis peut-être bonne à quelque chose !*

La jeune femme se décala ensuite vers le vase, qu’elle jaugea d’un œil méfiant en entonnant un air de Sergio Leone dans sa tête. Il ne faut jamais sous estimer son adversaire, surtout quand il a un sortilège dans les pattes. Et si la professeur s’était amusée lui faire prendre quelques tonnes pour le fun ? Elle n’avait pas l’habitude de promener des quintaux au bout de sa baguette.

Toujours en informulé pour s’exercer, elle fit précautionneusement léviter le vase jusqu’à elle, tirant légèrement la langue sous l’effet de la concentration. Finalement, en y allant doucement, elle réussit à lui faire faire l’aller-retour en mode croisière sans anicroches, juste quelques tangages. Un nouveau protego à haute voix cette fois-ci, on est jamais trop prudent (surtout quand on est capable de se faire éborgner par un vase), et elle fit exploser le vase, et immédiatement après lança son reparo, de façon à ce que les morceaux ne se propagent quasiment pas. En effet, la demoiselle n’était pas sure de la propagation des éclats d’un vase modifié, elle tenta de limiter les dégats en enchainant les deux sortilèges le plus vite possible.
Le seul problème, quand on embraye trop vite, c’est que les morceaux se décollent et se recollent un peu trop brusquement, et que le vase, sous l’effet de son importante inertie, se retrouve trop plein de son énergie et… Vacille de son support. Détail que l’étudiante avait quelques peu omis, mais qu’elle remarqua assez vite pour s’épargner l’usage d’un 2e reparo.

« Immobulus ! » cria-t-elle presque en brandissant sa baguette d’un mouvement brusque, stabilisant ainsi la chose à sa place. Un dernier coup d’œil inquiet pour vérifier que la potiche (le vase, pas le professeur ) était bien hors de danger, puis elle se retourna vers le reste de la classe.

Me manque plus qu’un binôme, un volontaire ? demanda-t-elle avec son plus beau sourire « c’est pas moi, j’ai rien fait » de gamine maladroite.

[Hj : Je pars du principe que tous les sorciers ne parlant pas la même langue, il est logique qu’ils n’aient pas la même manière d’appeler les sorts. L’Europe et l’Amérique font partie des pays latinisés, à mon sens, mais pas l’Orient ou l’Extrême-Orient. De plus, Zân vient d’une cambrousse qui a toujours tout fait pour rester à l’écart des autres. Donc ses sorts sont en majorité en akkadien (ils sont traduits à la fin, c’est de l’akkadien de cuisine, je préviens !). Si c’est trop gênant, je modifierais mon post, et mon comportement à l’avenir !]

L’exercice que venait de réaliser l’élève confirmait les supputations de Zân-mari’ : on était en territoire latin, et de fait, les sorts étaient en vague latin. Heureusement, ça, elle y avait pensé, et s’était trouvé un petit manuel de traduction européen/akkadien des sorts courants. C’est ainsi qu’elle avait appris par cœur certaines équivalences.
C’était une des manies qu’on avait apprises à Zân : respecter les coutumes des autres. Dont acte.

Zân-mari’ enleva son étole, dégrafa une des aiguilles en argent qui la retenait, et la glissa dans ses cheveux qu’elle venait d’enrouler en un chignon lâche. Ceci fait, elle se leva, droite, et dans le même mouvement, franchit le chemin qui séparait sa place du lieu de l’exercice. Son pas était égal, posé, comme si elle marchait depuis un moment déjà.
Arrivée devant la tasse à café, Zân sorti sa baguette de sa manche, d’un petit coup sec du poignet. Elle ouvrit légèrement la bouche, et sembla articuler un mot, sans pour autant le prononcer, les yeux plissés par sa concentration extrême. Puis elle pointa sa baguette vers la tasse, et dit, d’une voix rauque, comme enrouée de n’avoir jamais parlé : « Akshtsio !* ».
Et ce fut une catastrophe. La tasse fusa, et traversa la moitié de la salle, incontrôlable, avant que Zân ne se retourne et ne crie « Tsabât ! **». La tasse s’immobilisa, à quelques centimètres du visage d’un élève. Zân-mari’ se mordit la lèvre avant de s’incliner profondément, les bras croisés sur sa poitrine, face au condisciple qui avait manqué l’éborgnage.
Quant elle se releva, son visage était toujours aussi serein. Mais intérieurement, elle bouillait. Qu’est-ce qui lui avait pris de vouloir lancer un sort dans une langue qu’elle n’avait jamais utilisée ? Avait-elle oublié que la prononciation était importante ? Folle ! Folle, folle, et folle ! Qu’elle retourne immédiatement chez elle, elle n’avait rien à faire ici, à part se ridiculiser plus chaque jour ? Etait-ce ainsi qu’on lui avait appris à se conduire ? Qu’avait-elle cherché à prouver ? Qu’elle était stupide ! C’était réussit !
Terriblement mortifiée, elle exécuta rapidement la suite de l’exercice, sans plus faire de fioritures ou d’expériences. « Alâk ***», et la tasse revint doucement à sa place première. Un sortilège du bouclier silencieux, une explosion commandée d’un « Gamâru**** », puis un sortilège informulé de réparation et la tasse redevint tasse.
D’un pas sur le côté, Zân-mari’ se plaça en face du lourd vase. Précautionneusement, Zân fit faire un court trajet au vase, ainsi qu’elle l’avait vu faire à l’élève précédente. Plus d’extravagances, cette fois-ci. Elle fit ensuite quelques pas en arrière, et grâce à l’expérience précédente, décida d’enchaîner moins vite les sortilèges d’explosion et de réparation. « Gamâru … Batqu tsabât-ka***** ». Une légère inclinaison du buste vers le professeur et Zân retourna à sa place, et se rassit jusqu’à redevenir totalement immobile.
Pas d’erreurs, cette fois. Bonne fille, va.

* Ouais, elle a voulu dire « Accio ». Pas d’bol.
** Tsabâtu : en gros, « arrêter », « tsabât » : « arrête ! ».
*** « alâk » : « viens », équivalent de l’Accio.
**** « gamâru » : « détruire »
***** « batqu tsabât-ka » : « répare tes dommages »

Le désastre était inexplicable et Andrzej lança un sourire rassurant à la nouvelle prof. Ce ne devait pas être facile pour elle. Premier cours et Ella qui fait un caprice, puis trois étudiants qui désertent soudainement la classe. Ce n'était pas la meilleure manière de commencer l'année, c'était le moins qu'on puisse dire. Avec tout autre enseignant, le russe ne s'en serait pas préoccupé mais quand il avait un joli minois en face de lui, il ne pouvait s'empêcher de compatir. Jerem' ne comprenait pas non plus comment ce cours avait si vite dégénéré mais il tenta tout de même d'aider lui aussi Deschanel et de détendre l'atmosphère. Un jeu de cartes, pourquoi pas !

- Ouais, mais je préférerais un strip-poker... murmura Andrzej à son voisin.

Néanmoins, l'enseignante tentait de reprendre son cours en main et leur annonça un petit TP qui reprenait les sortilèges de base qu'ils venaient d'évoquer. Un jeu d'enfant, quoi ! Le slave ne comprenait pas pourquoi elle s'obstinait avec ces sorts connus de tous depuis des années mais, au vu des difficultés qu'elle avait déjà rencontrées, il n'allait pas se mettre à protester lui aussi. Il ne put pourtant pas s'empêcher de glisser quelques mots à Jérémy.

- C'est malin de lui avoir donné la tasse...

Quelques étudiants étant déjà passés, Andrzej se leva à son tour et s'approcha d'une démarche souple vers le premier cobaye du TP. La tasse étant très légère, l'exercice allait être très facile, alors autant utiliser des sortilèges informulés. Le soviétique était plutôt doué pour ça bien qu'en général il ne s'en servait pas vraiment en cours. Pourquoi faire l'effort ? D'autant plus que les profs avaient plutôt la sale manie de vouloir vérifier – et donc corriger – leur prononciation, chose qui était dure à faire quand on ne les entendait pas. Néanmoins, là c'était différent puisqu'il ne s'agissait pas d'un nouveau sortilège à s'approprier.

Brandissant alors sa baguette, le brun lança silencieusement un accio et enchaîna immédiatement avec un expulso. Comme prévu, l'objet fit un vif aller-retour et se retrouva très vite installé à sa place de départ. Un protego plus tard, Andrzej fit exploser la misérable tasse qui n'avait rien demandé avant de la reconstituer avec un reparo désinvolte.

Le slave se tourna alors vers la deuxième victime, un grand et gros vase. Deschanel l'ayant charmé pour qu'il soit plus lourd, Andrzej préféra jouer la sécurité et prononcer cette fois-ci les différents sortilèges à voix haute. L'étudiant avait une ferme intention de faire une bonne impression à la belle demoiselle et il ne manquerait plus qu'il se ridiculise en ratant des sorts aussi simples ! Jaugeant grossièrement le poids du vase, le brun lança un énergique accio sur l'objet. Ledit objet qui fila soudainement à toute vitesse dans sa direction, menaçant de s'écraser contre lui.

- Impedimenta !

Sa vive réaction fut payante et le vase ralentit alors sa course folle et le russe en profita pour lancer un sortilège d'expulsion avec une moindre puissance. Cette fois-ci, la victime coopéra et reprit sagement sa place.

- Protego !

Andrzej envoya ensuite un fort reducto qui fit admirablement son travail, le vase implosa littéralement en une multitude de fragments. Cela lui apprendra à vouloir le surprendre ainsi ! Puis, à contrecœur, il répara l'objet pour qu'il soit prêt à servir pour le prochain qui passera.

Un peu mal à l'aise, James regarda ses camarades quitter la salle- mal à l'aise, car il lui semblait bien que Deryn ne partait pas pour montrer son désaccord avec l'enseignante. La jeune femme, il le savait, se serait laissée découper en morceaux plutôt que de manquer un cours ; l'ennui était que si la prof n'était pas la cause de son départ, il fallait chercher la cause ailleurs, et cet ailleurs se situait visiblement très près de James... tellement près qu'il se confondait avec lui, vous situez ? La veille, le jeune Kirkby avait croisé sa camarade dans un couloir, non loin de la bibliothèque, et elle avait effectué un demi-tour un peu trop précipité pour être naturel... Le garçon avait essayé de se dire que Deryn venait de se rendre compte d'un quelconque oubli, et que son changement de trajectoire n'avait rien à voir avec lui, mais il ne parvenait pas à s'en convaincre. Son attitude lors de leur dernière rencontre justifiait amplement la méfiance et l'angoisse de la jeune femme...

Plus ébranlé qu'il ne voulait l'admettre par le comportement de Deryn, James se retourna vers l'enseignante, se forçant à penser à autre chose. L'étude de l'occlumancie avait au moins eu le mérite de discipliner son esprit, et il parvenait assez bien, désormais, à chasser les pensées parasites. Elles reviendraient, bien entendu, au gré d'un moment d'inattention, mais pour l'heure, il était disponible pour suivre le cours. Bon, il n'était question que de sorts très basiques, mais il fallait espérer que c'était simplement un début, un galop d'essai avant de passer à des choses plus sérieuses. Attentif, James observa les prestations de ses camarades, en s'efforçant de déterminer, pour chacun, ce qui était positif ou négatif ; on apprend beaucoup en regardant les autres, disait sans cesse son grand-père, et il est beaucoup plus facile d'analyser leurs gestes que les siens propres...

Son tour arriva assez vite, et il se leva, un peu agacé de devoir effectuer les sorts devant tout le monde. Il n'avait jamais aimé ce genre de TP, et s'il ne se privait pas de juger les autres, il détestait l'idée qu'eux-mêmes en fassent autant avec lui. Essayant d'oublier la présence de ses camarades, James leva sa baguette et lança un sortilège d'attraction informulé ; la tasse quitta sa place, et, fidèle à sa théorie, James, toujours silencieux, lança un Immobulus pour éviter de prendre la tasse en pleine poire ; la suite, sortilège d'Expulsion, explosion puis réparation ne posa pas de problème majeur. Bon, le vase... L'objet était plus gros, plus lourd, plus fragile aussi, et l'étudiant jugea plus prudent de prononcer ses sorts, cette fois.

-Accio vase ! Immobulus !

Le vase se dirigea vivement vers James, qui se félicita d'avoir recouru à l'Immobulus ; le vase se déplaçait nettement plus vite que la tasse, et James n'avait aucune envie de se faire assommer par un bête vase. Le brun réalisa le sortilège d'expulsion sans le prononcer, puis murmura les formules nécessaires à l'explosion et à la réparation. L'exercice ne présentait pas de difficulté majeure, si ce n'est l'enchaînement le plus rapide possible des différents sorts... Le jeune Mangemort aimait bien s'exercer à enchaîner les sorts de la façon la plus rapide et la plus fluide possible, ce qui pouvait toujours être utile, et cet exercice était l'occasion de le faire. Il était un peu déçu de sa performance, qui avait manqué de fluidité dans l'exécution... il avait enchaîné ses sorts de façon plutôt saccadée, comme si les événemants commandaient, et non lui... Rougissant légèrement, le jeune homme regagna sa place et promena sur la salle un regard circulaire pour trouver un binôme pour la suite du TP.

Récompensé par un brillant sourire de leur si sexy professeur, Andrzej regagna sa place et observa d'un œil distrait les performances des autres étudiants. A vrai dire, le russe était bien plus occupé à regarder la charmante Miss Deschanel qui était nettement plus intéressante à voir que des exercices avec une stupide tasse et un affreux vase. Heureusement, grâce en partie à la désertion anticipée des lieux de quelques uns, l'attente ne fut pas longue et la suite des réjouissances fut vite annoncée.

*Un exercice de concentration... ?*

Au moins, c'était nettement mieux que ce qu'ils venaient de faire. Le slave n'avait jamais testé combien de temps il pouvait faire durer un sort, aussi ça sera la bonne occasion. Savoir maintenir un sortilège le plus longtemps possible pouvait s'avérer appréciable, surtout en ces temps agités que vivait l'Angleterre. Andrzej ne se mêlait pas de leur politique et, de toute manière, il se fichait éperdument du nouveau régime qui se mettait en place. Ils pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient, cela ne le concernait pas. Néanmoins, on n'était jamais à l'abri d'un dommage collatéral et si cette concentration pouvait sauver sa vie, il serait vraiment idiot de ne pas la travailler.

Il n'eut même pas le temps de chercher avec qui il ferait ce TP que déjà une blonde qu'il connaissait à peine s'approcha de lui et lui demanda d'être son binôme. La jeune femme répondait au doux nom d'Emily et, si l'on en jugeait ses rougissements et ses bégaiements, avait vraiment l'air d'être séduite par son charme de l'Est. Néanmoins, ce n'était pas le moment de draguer davantage, du moins s'il voulait faire une bonne impression sur Miss Deschanel. Les deux jeunes gens se dirigèrent donc dans un coin de la salle et, en bon gentleman, Andrzej laissa le sort d'attaque à sa partenaire. De toute manière, le russe éprouvait peu d'affinité avec l'impedimenta et ne l'utilisait pas très souvent, il préférait des sorts plus agressifs. Par contre, cela ne serait pas une perte de temps de renforcer l'efficacité du protego. Au moins, c'était un sortilège utile en toutes circonstances.

Hésitante, l'étudiante se tortilla devant lui, comme si elle avait peur de lui faire du mal. Comme si elle pouvait... Finalement, elle brandit sa baguette vers lui et lui lança avec un petit sourire penaud le sortilège d'entrave. La puissance était plutôt faible et Andrzej n'éprouva donc aucun problème à le bloquer avec son charme du bouclier. Bien sûr, ce n'était pas le but du TP. Il fallait exercer leur volonté et maintenir le flux magique le plus longtemps possible. Ayant commencé lentement lui aussi, le soviétique décida d'augmenter la difficulté en envoyant plus de puissance magique dans son protego. Il se concentra à renforcer ses défenses et imagina qu'à la place d'un bouclier translucide, il avait un mur infranchissable.

Pour l'instant, il y avait un statu quo entre les deux étudiants. Aucun ne voulant céder le premier, et encore moins Andrzej. Le soviétique n'était pourtant pas quelqu'un de misogyne et n'appréciait pas seulement les femmes pour les charmes qu'elles avaient à offrir. Non, il savait très bien que beaucoup d'entre elles étaient redoutables avec une baguette à la main et le brun savait ne pas les sous-estimer. Néanmoins, Emily était une fragile petite chose qui ne correspondait pas à ces critères. Elle était jolie mais au-delà de ça, il ne semblait pas y avoir grand chose, ni en potentiel magique, ni en intellect malheureusement.

Au bout de quelques minutes, des gouttes de sueur commençaient déjà à perler sur le front d'Emily et son bras tremblait de plus en plus. Visiblement, la blonde avait de plus en plus de mal à maintenir l'impedimenta et, à son avis, elle ne tarderait pas à déclarer la défaite. En ce qui concernait le slave, ce n'était pas non plus une partie de plaisir. Rien d'insurmontable évidemment, mais appliquer constamment un même sortilège était usant. Le flux magique obtenu au départ grâce aux gestes et à la formule précise du protego s'amenuisait de plus en plus. C'était comme si on voulait continuer à arroser une maison en flammes alors que l'on n'avait que quelques bouteilles d'eau à sa disposition. Il fallait distiller le tout et ménager la force du sort pour qu'il dure le plus possible.

Ce qui devait arriver arriva alors très vite et l'impedimenta d'Emily arrêta soudainement de marteler son sort de protection. La jeune femme avait l'air fatiguée par l'effort fourni. Stoppant à son tour, Andrzej échangea quelques mots avec la blonde avant de rejoindre sa place et d'observer les autres binômes qui étaient encore en action.

Lucy Ann regardait ses camarades exécuter les sortilèges de base avec plus ou moins de brio, se rappelant par la même occasion qu’il ne s’agissait que de 1ere et 2e années, et qu’elle était donc (hormis la prof, et encore, c’était pas dit ) la femme la plus expérimentée de la situation.
Si cette position n’était pas forcément pour lui déplaire en temps normal, elle ressentit un léger coup de vieux pour l’occasion. Pendant que les mâles défilaient pour faire les beaux juste après une petite nouvelle aux goûts vestimentaires étranges, l’étudiante regardait sa montre… L’heure tournait, elle n’allait pas devoir faire de vieux os, mais il lui restait quand même le temps de se faire un petit duel de protego avec un camarade… Qui ne se dévoua jamais, sa demande pour un binôme restant désespérément sans réponse, digne d’un râteau de grand maître.

Tant pis, elle n’avait plus le temps ni l’envie de quémander un partenaire pour jouer à touche-baguette, si elle tardait encore un peu elle allait se transformer en lapin blanc d’Alice, en train d’hurler « Je suis en retard en retaaaaaaard » en courant dans les couloirs de Poudlard. Entre disparaître au beau milieu d’une révision des bases et louper le début de son propre cours de soins aux créatures magiques, elle avait fait son choix, et son cœur penchait bien évidemment vers l’attrait de la nouveauté.

Elle retourna donc à sa place, rassemblant à la va-vite ses affaires dans son sac qui se retrouva pour le coup dans un ordre incertain, et alla ensuite trouver miss Deschanel en se raclant la gorge.

Hem… S’cusez-moi Miss, pas que je cède à un effet de mode, mais je vais devoir vous laisser, obligations professionnelles obligent…

C’était la formulation la moins ampoulée qu’elle avait pu trouver, et juste après avoir marmonné son excuse elle se dirigea hâtivement vers la porte, qui à peine refermée ne dissimula pas le « Schpouf » du transplanage qui allait la mener en Ecosse, aux portes d’une autre école de magie renommée.

 "Enfin !" Le cours de théorie et pratique du Quidditch était fini, Fred avait une demi heure devant lui avant le cours de sortilèges avancés. Une fois de retour au dortoir il repartit aussitôt. Les sortilèges avancés, ce cours serait aussi utile que celui de Magie Noire pour devenir Auror.

Il fila vers la salle de cours et entra en dernier les autres étudiants étaient déjà présents et certains semblait sous le charme de la jeune enseignante. Elle buvait un café puis posa la tasse sur son bureau et s’éclaircit la gorge.

Bonjour à tous et merci de votre accueil. Je suis votre nouveau Professeur en Sortilèges Avancés, Melle Deschanel. Je sais très bien que je suis jeune comme professeur, et que peut-être avez-vous des doutes sur mes qualifications mais ce n’est pas pour autant que je ne dois pas être saluée, comme un professeur. Je tenais à le préciser.

Vous pouvez ranger vos manuels, nous n’en aurons pas besoin aujourd’hui. Nous allons faire un rappel de quelques sortilèges, plus ou moins essentiels, étudiés habituellement en fin de scolarité à Poudlard. J’aimerais que le vase que j’ai placé sur le tabouret suive un mouvement en 4 actions : D’abord, qu’il se rapproche de nous, s’éloigne, explose puis réapparaisse sous sa forme d’origine, en un seul morceau. Qui peut me dire quels sortilèges pourrions-nous utiliser pour que le vase suive ces étapes ? Et s’il vous plaît, précisez-moi votre nom avant de répondre.

L’enseignante fit un léger sourire général, en attendant que des volontaires participent. C'est ainsi que plusieurs étudiants prirent la parole de temps en temps l'enseignante intervenait quand une étudiante pris son sac et dit tout en se levant

Prévenez moi, lorsque vous déciderez de faire un cours digne de ce nom, histoire qu'on apprenne quelque chose.. Professeur.

Elle insista bien sur le dernier mot avant de tourner les talons et de se diriger vers la sortie d'un air condescendant.

Alors qu’elle commençait à se diriger vers la porte, L'enseignante rit avant de dire

C’est marrant que nous soyons justement en train de parler du maléfice d’entrave et de Immobulus,, dit-elle ironiquement à l’adresse de la classe. N'est-ce pas Mademoiselle ? Mademoiselle ! Impedimenta !

L'étudiante parvint à briser le maléfice, récupérant ainsi sa liberté de mouvement. Satisfaite, la ténébreuse répliqua avec un ton glacial et moqueur:

Vous avez raison.. visiblement il y a effectivement des choses que vous avez à m'apprendre.. Vous venez de me donner une merveilleuse leçon de lâcheté.. C'est une pratique courante d'attaquer les gens dans leur dos, professeur ?
Maintenant si vous tenez vraiment à faire un duel, ce sera avec joie mais je m'en voudrais de perturber le cours.

Sur ces mots, Ella franchit les derniers pas qui la séparait de la sortie et claqua la porte..

Quand ce fut le tour de Fred, il se placa devant la tasse, il commença par le sortilège du bouclier, puis il commença les choses sérieuses, son sortilège d'attraction ne posa pas de problème, la tasse venait lentement vers lui, le sortilège de répulsion fut un peu plus difficile, il dut la faire exploser en urgence pour ne pas qu'elle finisse sa course contre le vase, puis il fit réapparaitre la tasse. Quand ce fut le tour du vase ce fut plus compliqué, le vase par sa taille et son poids est plus difficile à contrôler, pour la répulsion il fut attentif et dosa son sortilège pour ne pas faire comme avec la tasse, le sortilège d'explosion, était réussi, un peu trop même, des éclats du vase percutèrent la tasse qui se brisa. Mais le sortilège de réparation répara les deux objets. Fred rangea sa baguette rapidement avec l'empressement de l'énervement relatif à un échec.

Pour la partie à deux, Fred commençait à penser que c'était une mauvaise idée, que de passer passer à des groupes de deux, une fois face aux danger il risquerai d'être seul, mais il accepta la consigne dans son dos Fred entendit avec un accent Français marqué

J'ai pas de binôme tu en as un ?

C'était une fille aux cheveux châtains cachant son visage, et ses yeux verts, elle devait avoir à peine 18 ans et portait une petite robe d'été bleue, des pensées plus ou moins saines se bousculaient dans la tête de Fred, la jeune demoiselle portait un tatouage sur l'épaule gauche, des caractères chinois, il les reconnut aussitôt, son corps étant recouvert à différents endroits de tatouages, les siens étant faits par un tatoueur moldu, il avait le mêmestatouage que la jeune fille, le sien était sur l'avant bras droit, il y avait écrit " Dragon "

Euh … Ben … Euh … En fait … Euh … Je crois que … Euh … Non

Tant mieux

Il reconnut la fille, elle était déjà en retrait lors du cours de Quidditch et idem en Potions

Bon … Ben … Euh … On commence ?

Oui

Elle commença par lancer le sort d'entrave, Fred lança un sort du bouclier, plus le temps passait plus les sorts respectifs montaient en intensité, Fred se concentrait tellement qu'il était comme autiste. Le monde aurait pu s'écrouler qu'il ne l'aurait pas vu, tout son esprit se concentrait sur le sort. Il eu une pensée pour son binôme, elle n'avait pas la même carrure, ni deux années autour du monde a pratiquer ce genre de sorts, mais elle se donnait à fond comme pour prouver qu'elle pouvait atteindre son binôme. Au bout de plusieurs minutes elle s'écroula à bout de forces. Fred arrêta aussitôt son sort.

Oups je l'ai pas fait exprès lança t'il

Si sa méfiance envers les autres étudiants était toujours de mise, il se sentait responsable du malaise et par un accio fit voler le chocolat qui était a côté de ses affaires de cours dans sa main gauche. La relevant pour qu'elle soit assise contre le bureau du professeur il lui donna le morceau de chocolat.

Mange ça te fera du bien