Une réponse attendue ! [Stephinou]

[HJ : ne sachant pas si Stephen était à Poudlard pour la fin des vacances de Noël, je pars du principe que Page ne l'a pas croisé avant le premier matin de la rentrée]

Cela faisait à présent près d'une semaine que Page était revenue à Poudlard. Elle avait fini les vacances au château, en compagnie de ses camarades, sa mère ne pouvant s'occuper d'elle comme elle l'aurait voulu pour la fin des congés scolaires. Il avait donc été convenu que la fillette retrouve son quotidien un peu plus tôt. Mais quelle n'avait pas été la surprise de la fillette lorsqu'elle avait regagné son dortoir ! En son absence, elle avait reçu une lettre, et pas n'importe quelle lettre... Une missive qu'elle n'osait plus espérer. Une réponse qu'elle avait rêvée...
La rouquine n'avait pas tout de suite compris que la fine écriture couchée sur l'enveloppe était celle de cette personne qu'elle avait contactée début Décembre. Elle n'avait pas reconnu la manière d'écrire, et s'était du coup interrogée sur l'auteur de cette lettre inattendue.
Elle avait inspecté l'enveloppe, qui était de bonne qualité, et avait fini par la retourner. L'expéditeur était indiqué à l'arrière. Page avait dû relire le nom trois fois pour être sûre qu'elle ne rêvait pas.

Mais c'était bel et bien réel : cette enveloppe posée sur son lit et qui était arrivée en son absence, c'était la réponse tant espérée de Pernelle Flamel. La gosse avait alors ouvert la lettre avec empressement, et avait relu six fois la réponse de cette dame qui lui semblait si aimable et si douce. La deuxième année avait alors enfin reposé son courrier, et réalisé qu'ils tenaient là une piste sérieuse pour leurs recherches. La gosse s'était alors mise à sauter partout dans le dortoir vide, remontée à bloc, motivée pour dix, et enthousiaste pour vingt, au moins. Elle avait envie de courir voir Stephen et Néoki, ou même le sale gosse, tant elle était heureuse d'avoir reçu une réponse à cette lettre qu'elle avait envoyée à tout hasard.

Depuis son retour, Page était donc venue chaque matin au petit déjeuner dans la Grande Salle avec sa lettre pour partager la grande nouvelle avec ses collègues Erudits. Mais tous semblaient avoir rejoint leur famille pour les vacances, ou en tous cas devaient se lever à des heures bien différentes de la lionçonne, car durant les quelques jours qui la séparèrent de la rentrée, elle ne parvint à en trouver aucun.

Ce fut donc avec une joie plutôt étonnante de sa part que la jeune préfète se leva le lundi de la rentrée. A présent, elle était sûre de croiser les intéressés.
La petite irlandaise avait donc soigneusement glissé la lettre de Pernelle dans sa poche avant de se rendre dans la Grande Salle, en avance. Elle ne voulait pas rater l'arrivée de Stephen.

Elle eut le temps de manger quelques pancakes avant que le jeune Serdaigle ne fit son entrée. Ne lui laissant strictement aucun répit, la lionçonne bondit, tel un diable hors de sa boîte, depuis la table des Sang et Or, et fonça à la rencontre de l'aiglon, qui avait à peine atteint la table de sa Maison.

- Stepheeeeeen ! Stepheeeeeeeeeeeeeeeeen ! Elle m'a réponduuuuuu !

Le jeune Serdaigle ne devait pas vraiment comprendre quelle était cette tornade qui lui tombait dessus de si bon matin le jour de la rentrée. Avec une énergie et un débit impressionnants, Page poursuivit :

- Elle m'a écrit une lettre alors que j'avais écrit sans trop d'espoir ! Elle sait des choses ! Elle veut bien nous aider ! Elle a l'air adorable ! On va trop avancer, chui trop contente ! Tu t'rends compte de la chance qu'on a ? Non mais elle nous a répondu, j'en reviens toujours pas ! On tient une piiiiiiste !

Il y avait de quoi être déconcerté pour le Bleu et Bronze : Page avait écrit sa lettre de son propre chef, et n'avait pas vraiment prévenu ses collègues Erudits... Bien sûr, elle avait abordé l'idée lors de leur dernière réunion, mais ils n'avaient pas eu le temps, avec tous leurs cours, de faire le brouillon ensemble, aussi la fillette avait-elle pris l'initiative d'envoyer un courrier à la veuve Flamel dans son petit coin. Allait-il de si bon matin réussir à dénouer le fil des paroles rendues confuses par l'enthousiasme de sa cadette ?

[HJ : Stephinou, tu me permets de poster mon 1000e message, je te nem ^^]

Stephen venait de passer deux semaines étranges. Il ne se sentait pas très à l'aise chez les Cornfoot depuis qu'il connaissait la vérité. Certes, son oncle et ses cousins avaient tout fait pour le détendre et lui changer les idées mais l'adolescent était plus que perdu. Il n'avait pas l'impression d'appartenir à cette famille et il leur en voulait de lui avoir menti pendant tant d'années. Effectivement, il avait appris que ses cousins, bien qu'ils ne sachent pas tout, avaient connaissance de certains détails troublants quant à la naissance du Serdaigle. Effectivement, Stephen n'était arrivé dans la famille qu'à trois ans et pas avant et il avait eu un suivi médical important donc il ne se souvenait aucunement. Lui, était persuadé d'avoir intégré la famille Cornfoot quelques semaines après sa naissance… Que de mensonges, que de mystères… Et il avait appris que son oncle était devenu membre du si controversé Ordre du Phénix et qu'il combattait à sa manière les Mangemorts… "à sa manière"… Les manières de l'Ordre ne plaisaient guère à Stephen qui n'arrivait pas à soutenir des gens qui envoyaient une jeune femme innocente au combat et à la mort sans aucun scrupule. Pour lui, ces gens "bons" ne valaient pas mieux que les "mauvais"… et cela le perturbait passablement.

Finalement, le retour à Poudlard avait été comme une libération pour Stephen. Il pouvait replonger sans hésitation dans ses cours et oublier un peu ce qui faisait son quotidien. Bien sûr, il avait eu des beaux cadeaux, bien sûr, il n'avait pas passé ses vacances à déprimer… Mais ça aurait quand même pu être mieux. Et revenir à Poudlard lui était agréable. Ca faisait maintenant presque cinq mois qu'il était au courrant et il ne savait toujours pas comment gérer les choses, il ne savait pas comment il devait être ni ce qu'il devait faire. Il avait passé son voyage en train renfermé sur lui même plongé dans un gros livre moldu racontant l'histoire d'un groupe d'êtres extraordinaires traversant un continent entier pour détruire un anneau magique. Et le soir, il n'avait pas vraiment dîner et était monté se coucher sans parler à personne. Stephen était reparti pour se renfermer sur lui même, ne parler à personne, ne regarder personne, habité de plus en plus par une envie envahissante de disparaître de la surface du globe.

Mais voilà, une petite tornade rousse de Gryffondor avait décidé de ne pas le laisser faire. A peine était-il entré dans la grande salle qu'elle se précipitait à grands cris sur lui pour lui annoncer une grande nouvelle qu'il n'arrivait pas à comprendre. Il s'était immobilisé à quelques pas de la table de Serdaigle et il cherchait à décrypter les paroles de la jeune fille du mieux qu'il pouvait. Malheureusement, toute sa volonté n'était pas encore assez et son esprit était encore trop embrouillé. Quelque chose lui disait que l'affaire avait à voir avec les Erudits d'Alexandre mais rien ne lui permettait de comprendre qui était "elle" et quelle était cette histoire de lettre… Dès que l'aiglonne prit sa respiration, Stephen en profita pour glisser un "Une seconde" le plus convainquant possible. Il s'avança vers la table de sa maison, toujours suivi par la gamine surexcitée, s'assit et but son verre de jus d'orange matinal. Il avait bien besoin de ça pour commencer la journée. Puis, attrapant un peu de pain, il invita la Rouge et Or à s'asseoir et l'interrogea.

"Reprends depuis le début, Page, s'il te plait… D'abord, bonjour puis bonne année et ensuite… qui est la personne qui a écrit et que dit elle ?"

Calmement, il lui sourit, puis il s'occupa de tartiner son pain griller de beurre et de marmelade tout en attendant la réponse qui ne tarderait certainement pas à fuser…

- Oh... Hum. Désolée.

Stephen avait l'air encore mal réveillé en réalité. Il demanda un moment à la lionçonne, et Page arrêta un bref instant de sautiller, se mordilla la lèvre puis passa sa main dans ses cheveux fous pour se donner une contenance. Comment pouvait-il rester si calme, alors qu'elle lui apportait une nouvelle de la plus haute importance ? La gosse essaya néanmoins de se raisonner et fit un effort surhumain pour laisser au Serdaigle le temps de respirer. A son invitation, elle bondit sur le banc, à côté du jeune Cornfoot et s'installa à califourchon, se forçant à ne pas bouger dans tous les sens tant elle était excitée. L'aiglon mit ce qui parut une éternité à la Sang et Or pour boire son jus de fruit et commencer son petit déjeuner. Ses doigts pianotaient sur la table... Impossible de masquer totalement son impatience. Elle était trop fière pour cela.

Lorsque le Bleu et Bronze ouvrit la bouche, la gosse était suspendue à ses lèvres, prête à lui répondre dans la seconde mais... avec douceur, Stephen lui souhaita le bonjour puis la bonne année, et Page se sentit rougir. Quelle patate, elle était si surexcitée qu'elle foulait aux pieds toutes les règles de politesse.

- Oups... Navrée Stephen... Je m'suis laissée emporter par mon enthousiasme, et me vlà la pire des malpolies... T'as raison... Faut faire les choses dans l'ordre... Bonjour donc, et bonne année !

Encore survoltée, la fillette ne put s'empêcher de déposer une rapide bise sur la joue de son aîné. Après tout, il fallait qu'elle se fasse pardonner sa maladresse, et puis c'était la coutume, pour les vœux, même si au sein de l'école, elle n'allait pas faire la bise à tout le monde...
Poursuivant comme si de rien n'était, la deuxième année essaya de rassembler ses idées pour enfin exposer clairement sa grande nouvelle.

- Oui, donc... J'suis désolée, j'ai pas très bien expliqué... En fait, c'est au sujet du Parchemin... J'ai décidé le mois dernier d'écrire une lettre. Je vous en avais parlé, à la réunion, mais on n'a pas vraiment eu le temps de le faire ensemble et... j'avais envie que nos recherches avancent plus vite. Alors j'ai décidé de le faire toute seule...

Page se mordilla la lèvre inférieure en regardant Stephen avec des yeux de bambi/du chat de Shrek (suivant la référence qui te parle le plus ). Elle savait pertinemment qu'elle aurait dû le faire avec les autres, que ce n'était pas bien de travailler tout seul dans son coin... Mais elle avait lancé cette missive sans grand espoir de réponse et maintenant que ç'avait marché... Elle espérait que Stephen ne lui tiendrait pas rigueur de sa démarche un peu individualiste.

- En fait, c'était vraiment à tout hasard, tu vois, j'pensais jamais que ça marcherait. Mais elle m'a répondu pendant les vacances. Pernelle Flamel. Tu t'rends compte ? Elle accepte de répondre à nos questions !

Stephen allait porter sa tartine à sa bouche quand la jeune rouge et or surexcitée l'embrassa. Il s'immobilisa, les pupilles dilatées puis, se reprenant, décida de ne pas y porter plus d'attention et de dévorer sa tartine. Le café noir et le pain grillé lui rendirent son cerveau. N'ayant pas vraiment mangé la veille, il décida même de se prendre un peu de l'omelette baveuse qui lui faisait de l'œil un peu plus loin sur la table. Il semblait tout occupé à son repas mais il écoutait avec attention ce que disait la jeune fille ponctuant ses paroles de hochements de têtes indiquant qu'il suivait… mais attendait toujours de savoir qui était "elle".

Effectivement, il se souvenait qu'ils avaient parlé d'envoyer des lettres pour trouver des pistes, pour chercher des indices, des gens qui pourraient les aiguiller. Mais de qui en particulier Page avait-elle parlé ? Il venait de tremper ses lèvres dans son café noir quand le nom de Pernelle Flamel fut prononcé. Stephen fut tellement surpris qu'il but de travers et s'étouffa à moitié. Il avait les larmes aux yeux quand il put reprendre, enfin, sa respiration.

" Tu plaisantes ? Tu as écrit à Pernelle Flamel ? Et… Et elle t'a répondu ?"

Oh non, il n'y avait aucune colère, aucun reproche dans le ton et l'attitude du jeune Serdaigle. Juste de l'incrédulité. C'était tout bonnement incroyable ! Brusquement, l'enthousiasme de la préfète était devenu contagieux et Stephen avala d'une traite son café et termina rapidement sa tartine, comme pressé par le temps, avant de se tourner vers la jeune fille avec un grand sourire :

"Et elle dit quoi ? Tu as la lettre avec toi, là ? Je peux la voir ? Tu es géniale, Page ! Au moins, comme ça on va avancer ! Il faut absolument que j'organise cette sortie à la Bibliothèque. Il faut aussi voir ce qu'on va lui répondre ! Les questions qu'on peut poser ! Il ne faut pas non plus la harceler, l'inonder, il faut bien choisir !"

Cela faisait maintenant un an et demi que Stephen avait lancé les Erudits d'Alexandre et qu'il se penchait sur la question et voilà, qu'enfin il arrivait à quelque chose grâce à un membre de la première heure, une petite Gryffondor hyperactive [comme sa joueuse…]. S'il n'en disait rien, son visage était l'image même de son plaisir et de son contentement. Il avait l'impression que c'était encore noël !

[HJ: dsl… c'est hyper court… -_-]

La surprise manqua de régler son compte au jeune aigle. Page se mordit la lèvre et tapota légèrement son dos le temps que celui-ci reprenne son souffle. Il ne fallait pas non plus qu'il meure, maintenant qu'ils avaient une piste ! Bon, et puis Page l'aimait bien, ce "vieux" Serdaigle toujours un peu dans la lune, alors ç'aurait été dommage qu'il succombe à une bonne nouvelle. Lorsqu'enfin il reprit son souffle, Page accueillit son visage incrédule avec un sourire jusqu'aux oreilles. Elle se doutait bien que Stephen n'aurait pas imaginé qu'elle aurait osé écrire ainsi à une parfaite inconnue. A vrai dire, elle aussi avait été étonné par son propre culot. Mais elle n'avait pas vraiment réfléchit en le faisant. Elle voulait juste avancer dans les recherches, et avait écrit le plus innocemment du monde. Restait que sa candeur avait payé.
Brusquement, le comportement endormi du jeune garçon ne fut plus qu'un souvenir, et Stephen, les yeux brillants, commençait à réaliser ce qu e Page lui avait dit, et à sombrer dans le même enthousiasme communicatif. Ce fut son tour de l'assommer de paroles, rendant la gosse radieuse. Autour, les autres élèves souriaient, ne sachant absolument pas de quoi il retournait, mais amusés à la vue de ces deux élèves qui sautaient en tous sens un jour de rentrée. Il était vrai que leur énergie tranchait avec la majorité des bouilles, rendues moroses par la rentrée.

- Ah non, je l'ai pas la lettre... Je voulais juste te le dire, mais je l'ai laissé au dortoir, tu comprends, elle est trop précieuse pour risquer de l'abîmer avec du café... fit la fillette en désignant du menton le reste du petit déjeuner de son condisciple.

La môme fit un effort surhumain pour rester sérieuse après l'énormité qu'elle venait de sortir, mais elle tint le rôle moins de deux secondes. Elle pouffa et sortit la lettre de sa poche, soigneusement pliée dans son enveloppe. Pour qui connaissait la petite McHenry, il était étonnant de voir avec quel soin elle avait transporté la précieuse missive. Car en règle générale, quoi qu'il sorte des poches de la petite irlandaise, c'était tâché, plié, écorché ou abîmé. La gosse n'était pas très soigneuse, à quelques exceptions près -les cartes de chocogrenouilles par exemple, et son livre de chevet. C'était dire si elle accordait donc de l'importance au morceau de parchemin qu'elle tendit à Stephen.

- Evidemment que j'l'ai. J'voulais qu'tu sois le premier à pouvoir la lire. Tu vas voir, Pernelle est fantastique... Alors oui, il faut absolument qu'on continue, avec un truc aussi énorme, j'ai qu'une envie, c'est d'avancer !

Cette fois, la Rouge et Or se tut réellement, laissant à Stephen le temps de parcourir la lettre tant attendue. Car si la fillette bouillonnait d'énergie et avait envie d'entrainer le Bleu et bronze dans une folle gigue tout en l'abreuvant de suggestions pour la suite des évènements, elle voulait néanmoins lui laisser le temps de découvrir sereinement ces informations de la plus haute importance.

L'expression radieuse du Serdaigle se ternit brusquement quand la petite Gryffondor lui annonça qu'elle n'avait pas la lettre sur elle. D'un certain côté, ça pouvait paraître logique, il s'agissait d'un élément important et précieux, mais Stephen ne pouvait s'empêcher d'être deçu… Jusqu'à ce qu'il se rende compte que la gamine était sur le point d'exploser de rire, ce qu'elle ne tarda pas à faire, d'ailleurs. Le sourire du Bleu revint alors au mépris des regards surpris de ses voisins.

Effectivement, en ce jour de rentrée scolaire, même les élèves de sa studieuse maison semblaient faire une triste mine. Stephen et sa camarade, eux, rayonnaient de bonheur et d'impatience. Le blond sembla d'ailleurs comme en transe quand il remarqua ce que Page avais sorti de son sac. Impeccablement pliée, la lettre de Pernelle Flamel était devant ses yeux. C'est donc avec d'infimes précautions que le sixième année pris le parchemin qui lui était précautionneusement tendu et qu'il le déplia. Il nota la motivation de la petite rousse dans un coin de sa tête mais toute son attention était tournée vers les courbes fines. Il était assez difficile de déchiffrer les mots de la vieille femme, d'ailleurs, l'âge commençant à se faire ressentir (comme elle le disait elle même), mais plus la lecture avançait, plus l'adolescent sentait un plaisir et une excitation sans nom envahir son esprit.

Il relu la missive deux fois de plus avant de la repliée religieusement. Il hésita alors. Il s'agissait d'une lettre adressée à Page, il était donc normal de la lui rendre, mais d'un autre côté, c'était un document précieux et elle était connue pour être assez brouillonne. Etait-il pertinent de lui laisser le document ? Peut être Stephen devait-il plutôt le garder. Mais ce n'était pas très reconnaissant envers Page qui avait fait tout le travail… Incapable de se résoudre à prendre une décision tout de suite, il garda le parchemin dans les mains et se tourna vers la Rouge et Or, chassant cette question de son esprit pour ce pencher sur une autre, nettement plus importante.

"C'est extraordinaire ! Il faut absolument lui répondre ! Il faut aller revoir les comptes rendus pour classer les questions par ordre d'importance et trouver lesquelles il faut poser et puis si elle nous répond pas énigmes ça va pas être facile, peut être qu'il vaut mieux poser des questions très précises, mais pas trop à la fois ou…"

Il se tut, se rendant compte qu'il parlait seul, ayant oublié la présence de son amie. Il sourit, contrit et ajouta :

"Mais c'est ton enquête, tu en sais plus que moi sur ce que Flamel a fait avec le parchemin… Et puis… Peut être faudrait-il conserver la lettre avec les comptes rendus après en avoir fait une ou deux copies pour nous, non ?"

Il était assez gêné de sa proposition, mais elle lui semblait la plus raisonnable. Comme pour se rattraper, il conclut :

"Que dirais-tu de ça : on va à la bibliothèque pour trouver les choses qu'il faudrait lui demander, ensuite tu écris la lettre et tu me la montres avant de l'envoyer, comme ça, c'est toujours avec toi qu'elle correspond."

Ca lui semblait un bon compromis. Il avait un droit de regard sur les lettres mais ne prenait la gloire de la petite rouquine.

[HJ : je te laisserai conclure par un post, comme on a dit Wink

]

Comme la petite rousse s'y attendait, Stephen lut avidement le contenu de la missive, et Page aurait pu jurer que quand il releva le nez du parchemin, elle avait vu des étoiles briller dans les yeux du garçon. Assurément, il était aussi content qu'elle de voir qu'ils tenaient une piste de taille ! Le Bleu et Bronze se lança dans une tirade enthousiaste dont il n'était pas coutumier et Page ne put retenir un large sourire. Cela lui faisait plaisir de voir Stephen aussi volubile après l'avoir vu anéanti. Stephen proposa de faire des copies de la lettre. Page se buta légèrement. C'était sa lettre. Elle lui était adressée, et Page s'était donné du mal pour l'avoir. Elle attachait beaucoup d'importance à ce bout de papier, tant elle était fière d'avoir obtenue une réponse. C'était un peu sa petite victoire. Mais la gosse n'avait pas un mauvais fond. Elle se détendit rapidement. Stephen avait raison. Ils travaillaient tous ensemble, et il ne servait à rien de jouer les égoïstes. Récolter de quelconques lauriers ne l'intéressait guère à titre personnel. Le visage qui était devenu hésitant redevint aimable.

- T'as raison. On va faire des copies. Par contre euh...

La gosse hésita un bref instant.

- Ca te dérange pas si quand on aura fini toute cette affaire, je récupère l'original ? Parce que euh ben... enfin... J'attache d'l'importance à cette lettre tu vois...

Se sentant rougir de sa demande un peu enfantine, la lionçonne reprit :

- Bon et puis OK pour qu'on prépare les questions ensemble, j'aurais peur d'écrire trop de bêtises toutes seule. Pis les Erudits, c't'un travail d'équipe moi j'dis. Mais c'est vrai que ça s'rait sûrement plus simple si c'était moi qui continuait à écrire. Pour pas tout mélanger.

Satisfaite d'avoir conclu un accord avec son ami, la jeune préfète fourra ses mains dans ses poches, attendant son feu vert pour qu'ils prennent le chemin de la bibliothèque, pour s'y mettre rapidement.

Comment résister au regard déçu de cette gosse ? Stephen voyait toujours Page le sourire au lèvres, pleine de vie et heureuse. Alors le changement de son expression quand il avait sous entendu qu'il garderait la lettre le fit terriblement culpabiliser. Non, il ne pourrait pas la priver de ce bout de parchemin à l'odeur de lavande. C'est une copie qui resterait dans les archives, il lui rendrait l'original d'ici quelques minutes et espérait bien revoir son visage s'illuminer au moment où il le lui tendrait… Mais d'abord, les copies. Il ne pensait pas que la jeune fille ait déjà appris ce sortilège, il pourrait peut être en profiter pour le lui apprendre, comme ça elle pourrait ramener des copies de ses recherches qui seraient, il en était certain, acharnées dans les mois à venir.

Stephen se leva donc, attrapa son sac et entraîna la rouge et or vers le couloir direction le bibliothèque. Alors qu'il s'éloignait des conversations, il se pencha à son oreille et murmura :

"Au sujet du truc dont tu ne m'as pas parlé… Ca m'intéresse…"

Puis, se redressant comme si de rien n'était, il s'engagea dans les escaliers. Ils avaient du travail !

[C'est ultra court, mais c'est terminé !]

EDIT : Merci à MomoGarou de m'avoir prévenu de mon erreur de compte...