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| | |  Sujet: Qui vivra... Verra! [PV Ceres] ![Qui vivra... Verra! [PV Ceres] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Lun 22 Juin - 18:35:56 | |
| Ils avaient réussi. Promettant de donner des nouvelles de son amie au médecin; Alix bondit littéralement hors de son lit ce matin. Au début, le jeune sorcier était tellement impatient qu'il avait prévu d'arriver le plus tôt possible quand bien même le rendez-vous chez Ceres n'avait lieu qu'à 10H. Lui à 6H00 il était déjà sur le pied de guerre. Cependant le Serpentard avait finalement retenu son désir de courir, enfin, de voler plutôt jusqu'à elle. Ceres verrait les couleurs du monde aujourd'hui. Il ne faudrait pas lui-même la décevoir en se montrant tel un épouvantail. Non! Alix devait s'appliquer dans sa toilette pour lui faire honneur. Malgré la frénésie qui galopait dans ses veines le jeune sorcier se prépara avec soin. Il mit son ensemble favori: celui d'un émeraude si profond qu'on le pensait noir: le vert se découvraient avec le reflet du soleil: oh oui: un jeu de couleur l'émerveillerait sûrement. C'était un peu comme un symbole: de la nuit, on passait au vert de l'espoir sous le soleil. Il serra le ruban qui servait de ceinture puis se peigna avec soin, sans artifice cependant. Ensuite le métamorphomage voulut changer la couleur de ses yeux mais il était bien trop excité pour réussir quoique ce soit et puis... Autant rester naturel au final quand bien même ça dépareillait un peu avec ses vêtements: Oui Ceres devait le voir comme il était.
Le jeune sorcier cassa deux fois le même vase tant à cause de sa main à demie-paralysée que l'adrénaline. Le Serpentard avait bien changé depuis sa première rencontre avec Ceres un an plus tôt dans l'infirmerie: déjà à l'époque, ses doigts fonctionnaient très bien; il pleurait souvent, maintenant c'était fini! Quoiqu'encore fragile le gamin avait gagné en sûreté et en force de caractère. Son incroyable optimisme l'avait fait remonter la pente après son agression brutale dans le Pré-Au-lard... Cette nuit de torture pure suivit de prêt par celle au sein même de Poudlard: moins dangereuse mais tout de même assez traumatisante. Avec son médecin il avait cru jusqu'au bout au remède miracle ... S'était éloigné de tout pendant de longues soirées pour reprendre les notes du médecin défunt de la jeune fille et les donner décryptées au docteur Dorn. Avec dix milles précautions Alix se saisit de la fiole tant adulée, et attendue par Ceres sans même qu'elle ne le sache.
A dix heures pile l'adolescent était devant la maison de Ceres; arrangeant son châle une dernière fois. Il était tellement propre et puis beau comme tout que son père avait ricané en le voyant débarquer: lui demandant si la petite traînée avait rendez-vous avec son petit copain. S'il savait comme il était prêt de la réalité... Car oui le Métamorphomage sortait avec un garçon: le préfet de sa maison, quoiqu'il n'avait jamais osé dire la vérité à sa famille. Prétextant n'avoir pas encore trouvé de compagne. A 14 ans ça n'avait rien de trop choquant encore. Arrivé devant le seuil, l'adolescent sonna! Par chance ce fut Ceres qui lui ouvrit.
-Attends! Ne me dis pas bonjour! Le soleil ne s'est pas encore levé. Pour cela... Tu dois boire cette potion.
Le jeune sorcier, sans se préoccuper de savoir si les parents de son amie étaient là lui tendit la potion. Son air enthousiaste indiquait clairement à Ceres qu'il était impatient de voir le résultat. Bien sûr, ça pouvait tout aussi bien être quelque chose d'excellent à boire ou une potion amusante. Ceres ne savait rien de ses investigations en tout cas. Il fallait qu'elle le boit maintenant, sans poser de questions! Fiévreux, presque aliéné et tremblant le mannequin attendit donc qu'elle s'exécute, ouvre les yeux et puisse voir les couleurs du monde. Ca allait marcher, ça il en était certain... Oui ça ne pouvait pas être autrement. Le problème c'est qu'il stressait juste à l'idée que Ceres le voit enfin. Allait-elle être déçu par l'allure si efféminée et délicate de celui qui lui servait d'amie Aimerait-elle sa peau brune de petit indien? Et le ciel était-il assez bleu pour accueillir la rose. Sa rose! Celle qui avait bien un nom... Et dont le parfum lui importait plus que tout au monde. |
| | | | | | Sujet: Re: Qui vivra... Verra! [PV Ceres] Dim 28 Juin - 19:22:51 | |
| Eté difficile en perspective pour la jeune héritière Hymos. En effet, à peine avait-elle fini sa quatrième année qu’une idée de l’enfer se profilait à l’horizon : Son père l’avait obligé à venir passer le mois de juillet et d’août en sa compagnie, dans la demeure familiale dans la banlieue de Londres. Peu de gens savaient que les Hymos possédaient une maison secondaire dans la capitale de l’Angleterre, mais il allait sans dire que ce soit en Grèce ou à Londres, la jolie aveugle ne s’était jamais sentie chez elle parmi cette famille de fous. Du reste, bien des choses avaient changés dans l’environnement de la demoiselle : Elle s’était liée d’amitié avec le jeune Alix Ylian, son comparse de Serpentard qui avait su lui prouver qu’il n’existait pas que des pourris dans ce bas monde. Mais l’expérience la plus inattendue qui lui avait été donné de vivre, c’était ce que l’on pouvait qualifier de début de relation avec le jeune Midnell, Eliad de son prénom. Ils s’étaient rencontrés en pleines toilettes de garçons, alors que Ceres s’était trompée de route et que Peeves en avait profité pour lui voler ses vêtements. Mais le petit serpent aveugle n’était pas au bout de ses surprises, cela allait sans dire. Alors qu’Alix lui avait promis de tout faire afin qu’elle retrouve l’usage de ses yeux, celui-ci était venu sonner un beau matin, à dix heures pétantes. Par chance, ce ne fut pas le père de la demoiselle qui lui ouvrit, Alberich Hymos, mais bien sa fille, Ceres. Du reste, il valait bien mieux pour le jeune garçon que cela ne fut pas son géniteur : Il n’était pas réputé pour sa patience et révulsait tout ce qui concernait sa fille. Par ailleurs, il n’avait demandé à sa fille de l’honorer de sa présence pour une seule et unique raison : Il fallait qu’il obéisse au désir de sa femme, Cassidy. Celle-ci, qui manquait de perdre la tête de semaine en semaine, avait simplement voulu contempler le visage de la chair de sa chair…Et même après tout le mal que l’on avait fait à Ceres, elle n’était pas encore capable de détester sa mère.
« Pauvre fou ! Si mon père te voies ici, il va te mettre en pièces ! Suis moi. »
Le tempérament un peu protecteur vis-à-vis de son seul et unique ami, Ceres se sentit un peu obligé de le faire grimper dans l’arbre abritant sa cabane chérie. Celle-ci avait été bâtie par Alberich lui-même pour ses jumeaux, Ceres et Shuro. Malheureusement, cette petite bâtisse avait été délaissée à la mort du cadet Hymos…Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos deux Serpentard, qui venaient de se cacher comme deux voleurs au sommet de cette somptueuse cabane que la jeune demoiselle considérait comme « son château ». Elle avait bien évidemment pris en main la petite fiole que lui avait tendu Alix, un peu méfiante quant à son origine : A quoi pouvait bien servir ce breuvage ?
« Pourquoi as-tu donc fait tout ce chemin pour me remettre cette fiole ? Que contient-elle de si spécial ? »
Evidemment, la curiosité de Ceres avait été piquée au vif…Alors comme de bien entendu, elle entreprit de débouchonner le petit flacon et en but le contenant d’une traite, redoutant presque fébrilement le résultat de cet acte. Une fois que la dernière goutte fut avalée, Ceres posa le flacon, se sentant immédiatement toute chose : Sa tête tournait, et des tambours semblaient avoir envahit ce qui lui servait de cerveau. Alix l’avait-il empoisonné ? Non, elle en doutait fort. Pourtant, le malaise alla en s’accentuant, commençant maintenant à lui brûler les yeux, tout devenant flou autour d’elle…Avait-elle bien « vu » ? Oui, elle ne voyait pas, ou du moins très flou, mais elle voyait un tout petit peu…
« Qu’as-tu fais Alix ?...Mes yeux me brûle, ma vue est trouble! Non, je ne peux pas voir... »
Face à un tel débordement d’émotion qu’elle ne pu contenir, Ceres tomba raide sur le sol de sa cabane, mi évanouie et mi consciente. Le choc avait été violent, et elle ne réalisait pas l’ampleur de ce qui venait de se produire.
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| | | | | | Sujet: Re: Qui vivra... Verra! [PV Ceres] Dim 28 Juin - 22:11:19 | |
| « Pauvre fou ! Si mon père te voies ici, il va te mettre en pièces ! Suis moi. »
Alix la suivit, montant dans l'arbre avec moins d'habilitée qu'il y avait encore de cela 2 ans. Son poignet à demi paralysé lui avait passé l'envie de faire de la grimpette; sa "profession" de mannequin de plus en plus prenante l'en empêchait aussi un peu à vrai dire; au moindre bleu tout le monde lui criait dessus. Condamné à vivre dans un cocon de soie pour ne pas s'abîmer le portrait Alix avait bien dû limiter ses aventures; tout cela lui manquait. En effet l'adolescent avait toujours adoré vive de nouvelles choses: escalader, descendre, explorer! Oui, ça avait été sa double vie jusqu'à 11-12 ans, pour être plus exact: jusqu'au moment où ses expéditions de gamin avaient dû capituler devant le jeune garçons aux photos.
« Pourquoi as-tu donc fait tout ce chemin pour me remettre cette fiole ? Que contient-elle de si spécial ? »
-Bois! Tu verras
Le jeune sorcier s'obligea à garder son calme. En effet, sa remarque spontanée était à double sens: il y avait cette signification un peu prophétique qui voulait dire: tu verras bien ce qui arrivera, essaie, ne te pose pas de questions ainsi que le sens véritable du mot: dans moins de temps qu'il ne faut pour le dire son amie verrait de nouveau. Prit par l'euphorie de la chose Alix avait oublié la douleur intense que Ceres devrait supporter; pire que le médicament que Madame Pomfresh lui appliquait sur les yeux selon le docteur Dorn... Pourtant, même s'il avait le coeur serré à l'idée de faire souffrir son amie; le mannequin se sentit heureux de la voir défaillir: cela voulait dire que la potion fonctionnait. Les dires de la jeune fille augmentèrent sa certitude et c'est une main fiévreuse, tremblante de bonheur que le garçon prit la température de Ceres: selon les paramètres donnés tout se passait à merveille.
« Qu’as-tu fais Alix ?...Mes yeux me brûlent, ma vue est trouble! Non, je ne peux pas voir... »
-Chut, calme toi, tout va bien. Pardonne-moi pour la douleur, mais je t'assure qu'en ce sens... Peut-être pas pour les autres choses qui sillonnent ta vie mais... Au moins en ce sens: ce sera la dernière souffrance de ton existence.
Normalement l'effet du médicament était rapide; déjà Ceres devrait vite comprendre d'ici peu et la douleur devrait commencer à baisser. Le jeune sorcier, assit sur le sol de la cabane retira sa cape et la posa sur son amie pour ne pas qu'elle prenne froid, se penchant tendrement sur son visage et caressant son front tout en lui serrant plus ou moins la main-Aussi fort que sa paralysie lui le permettait- afin de lui prouver sa présence et son soutien.
Le modèle se sentait au moins aussi fiévreux de Ceres. Il croyait comprendre ce que la jeune fille aurait donné pour retrouver sa vue puisque lui même: blessé à la main droite de façon définitive aurait offert beaucoup pour en recouvrer la mobilité totale; hors c'était bien moins handicapant que la cécité. Avec émotion le jeune sorcier effaça de sa mémoire la canne blanche de son amie tout outil d'aveugle avec laquelle il l'avait parfois imaginé? Tant un sort magique guide qu'un chien tout à fait moldu. Maintenant le mannequin se voyait 10 ans plus tard la rencontrer, sans problèmes avec le regard pétillant de vie et non si tristement vide, résigné.
Pour lui Ceres avait tendance à se sous estimer; dès leur première rencontre la jeune fille s'était traité de pauvre aveugle ne méritant que les moqueries. Espérant lui montrer qu'elle valait la peine que l'on se batte pour elle; que l'on affirme sa volonté contre ces messieurs de science trop pragmatiques qui ne croyaient en rien; Alix avait trouvé le remède à l'aide de son médecin et de Smith Anderson. Cette quête l'avait aussi aidé dans sa recherche d'identité. Contrairement à ce qu'affirmait son beau père, le garçon pouvait être courageux et fort! Au diable ses manières efféminés: pourquoi en changer comme il en avait prit la résolution lors de ses premières rencontre avec sa "rose" parfumée désormais couchée sur le sol? Il était ainsi et pouvait faire de grandes choses; ce n'était donc pas son manque de virilité qui l'arrêtait. Alix ne voulait surtout pas se vanter de sa réussite mais il comprenait désormais à quoi il fallait attacher de l'importance et ce pour quoi c'était inutile.
Comme ce premier jour à l'infirmerie; Ceres souffrait des yeux après l'apposition d'un médicament, sauf que cette fois-ci c'était définitif. 1 an après leur premier bonjour un peu particulier sur le toit du bâtiment de Madame Pomfresh elle était dans la même position: couchée: paraissant si fragile et si forte à la fois. Retenant ses larmes d'émotion et de joie le jeune sorcier pressa un peu plus la main de son amie dans la mesure du possible; abandonnant un peu suite à une non-réponse de sa main droite. Le métisse ne s'y arrêta pas comme souvent; non, rien aujourd'hui ne pouvait entamer sa bonne humeur... Sinon la souffrance présente de Ceres mais au final: c'était pour une bonne cause, non... Une merveilleuse cause!
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| | | | | | Sujet: Re: Qui vivra... Verra! [PV Ceres] Mar 7 Juil - 9:15:14 | |
| La douleur sourde qui s’était peu à peu emparée de Ceres faillit la rendre folle l’espace d’un instant. Fort heureusement, la voix d’Alix la ramena à la réalité : Que lui avait-il fait boire ? Cette question sonnait comme un véritable tambour dans l’esprit désormais tourmenté de la demoiselle, si bien qu’elle mit un temps considérable avant de reprendre une réflexion plus normale. De plus, le fait que le jeune garçon serre sans main fut en quelque sorte ce qui lui permit de se remettre parfaitement les idées en place : Plus les minutes passaient, moins elle comprenait ce qui lui était arrivé une minute plus tôt. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle avait bu un breuvage au goût désagréable, et qu’elle ne l’avait fait que parce que c’était Alix qui lui avait tendu. Et finalement, elle ne savait pas très bien si boire cette petite fiole avait été une bonne idée…
« Alix…Pourquoi dis-tu que je ne vais plus jamais souffrir ? Comme si tu pouvais prédire cela… »
Le tempérament froid de Ceres revenait toujours au galop lorsqu’elle souffrait…Et comme c’était un peu comme si une montagne venait de s’écrouler sur elle, il ne lui restait pas d’autre choix que celui d’être sur la défensive, une fois encore. Dans le fond, elle n’avait pas changée d’un pouce depuis leur première rencontre : Elle était toujours tantôt douce tantôt cruelle, s’épanouissant face à son ami, lui accordant sa confiance, pour finalement se refermer telle une huître au moment où il devait s’y attendre le moins. Mais il devait comprendre…Ceres avait enduré plus que n’importe quelle fille de son âge, et si elle était aussi forte maintenant, ce n’était pas au prix de simples larmes sans conséquence. Non, contrairement à bien des élèves de Serpentard ne rêvant que d’une chose, pactiser avec un mangemort, Ceres n’avait pas oublié le goût des larmes, ni celui de l’effort qui consiste à la faire vivre avec sa cécité. Mais aujourd’hui, alors que ses yeux la brûlaient et qu’elle ne savait plus du tout à quels repères se fier, il lui restait encore un léger rempart non négligeable : Et il se trouvait en face d’elle…C’était Alix.
« Pourquoi n’avoir donné aucune nouvelle durant tout l’été ? Toi qui avais promis que tu viendrais me voir ! Et puis tu m’as semblé si triste avant de partir en vacances, certains murmuraient même que tu avais fugué…Pourquoi diable empreintes-tu toujours des chemins sur lesquels je ne peux te suivre ? Dans le fond, j’ai l’impression que cela fait une éternité que je ne t’ai plus vu. Ca m’a manqué de me dire que mon seul véritable ami avait déserté Poudlard…Parce que c’est bien ce que tu as fais. N’est-ce pas vrai ? »
Ceres pensait qu’elle n’était pas la seule, mais elle s’était inquiétée pour lui. Après tout, il l’avait secondée, aidée un nombre incalculable de fois…Elle n’avait entendu que par d’autres élèves la fugue d’Alix Ylian et de Cyanur Dedrak…Résultat, elle n’avait pas vraiment su pourquoi il avait pu faire cela…Elle ne l’avait jamais vu triste, il ne s’était jamais vraiment confié sur ses problèmes personnels. Avait-il des problèmes de cœur ? Sa famille lui rendait-elle la vie dure ? Ceres aurait bien aimé être devin dans ces cas là, au moins elle aurait pu aider son ami.
Souhaitant briser le silence pesant dans la cabane, Ceres fit ce qu’elle n’avait jamais fait à personne, pas même à Eliad : Elle le serra contre elle, aussi soudainement que cela puisse paraître. C’était comme si elle voulait prendre sa peine…Si jamais il en avait dans son cœur, et on ne sait jamais.
« Laisse-moi t’aider. » |
| | | | | | Sujet: Re: Qui vivra... Verra! [PV Ceres] Mer 8 Juil - 16:03:34 | |
| « Alix…Pourquoi dis-tu que je ne vais plus jamais souffrir ? Comme si tu pouvais prédire cela… »
Comme elle avait peur, autant ne pas faire durer le suspens et les questionnements pour son simple plaisir. Sa souffrance commençait d'ailleurs à inquiéter Alix qui se sentait irrémédiablement coupable. Elle avait bu cette fiole sans s'inquiéter parce qu'il s'agissait de son ami; et lui, il la laissait là, coincé dans ce brouillard d'ignorance.
-Parce que c'est la potion qui te fera retrouver la vue. Nous avons été chez celui à qui tu avais donné ton remède avec mon médecin, puis, trouvé comment reconstitué ce remède à partir de son liquide lacrymal. Malheureusement nous ne connaissons pas les ingrédients qui s'y sont dilués. Cependant, c'est suffisant comme dose; tu vas vraiment voir Ceres.
Le jeune sorcier s'appuya contre une paroi de la cabane et ramena le corps tremblant, si fragile de celle qui ne serait bientôt plus aveugle contre lui. La potion cesserait d'abord de lui faire mal une fois que son corps l'aurait accepté comme remède et non agression; puis petit à petit... A chaque guérison nécessitant son temps: elle retrouverait pas à pas le sens perdu. Probablement qu'à la rentrée la jeune fille commencerait déjà à voir flou. Le principal serait quand même que l'infection serait déjà éradiquée et que les pansements quotidiens qu'elle avaient subi jusque là ne seraient plus d'actualité.
« Pourquoi n’avoir donné aucune nouvelle durant tout l’été ? Toi qui avais promis que tu viendrais me voir ! Et puis tu m’as semblé si triste avant de partir en vacances, certains murmuraient même que tu avais fugué…Pourquoi diable empreintes-tu toujours des chemins sur lesquels je ne peux te suivre ? Dans le fond, j’ai l’impression que cela fait une éternité que je ne t’ai plus vu. Ça m’a manqué de me dire que mon seul véritable ami avait déserté Poudlard…Parce que c’est bien ce que tu as fais. N’est-ce pas vrai ? »
Pleins de choses avaient empêché Alix de tenir sa promesse: d'abord la recherche du remède. Ses cours d'arts martiaux: enfin plus précisément de self défense qu'il avait commencé... Ne se montrant malheureusement pas spécialement doué dans le domaine: faible de constitution. Pourtant le mannequin n'avait jamais craint les coups ou encore d'abîmer son joli minois; c'était justement ça le problème; sa trop grande volonté le mettait en danger et son professeur devait bien souvent l'arrêter avant qu'il ne se fasse trop mal. Tout ça prenait du temps! Surtout que Jonathan ravi de voir son "beau-fils" enfin pratiquer un sport ou une activité dite normale pour un garçon, soit "virile" en rajoutait une couche en lui faisant faire des exercices le soir: les seuls moments de trêve qu'ils avaient.
Le lendemain si Alix voulait sortir: il n'en avait pas le droit, histoire de prévenir d'éventuelles représailles de Narcissa Bodom qu'il avait dénoncé ou de la Mangemorte du Pré-Au-Lard. Sortir seulement accompagné signifiait attendre qu'un sorcier majeur soit libre et son beau-père ne faisait pas tout pour l'aider en ce sens; seule Éline se pliait en 4 pour se libérer et l'emmener parfois là où le jeune sorcier le souhaitait. Aujourd'hui il avait eu le droit exceptionnellement après avoir supplié sa mère presque à genoux.
L'avant dernière raison concernait sa santé fragile qui lui avait joué pas mal de tours et obligé à resté à la maison avec deux passages express à l'hôpital après deux malaises plus importants que ceux de d'habitude. Sa main à demi-paralysée réclamait aussi une grande surveillance ainsi que l'intérieur de sa cuisse tailladée car le verre pouvait transmettre des microbes; même un ou deux mois après, quelques morceaux pouvaient être demeurés à l'intérieur. La fatigue et le choc qui n'était pas encore passé après sa fugue avaient fini d'achever le jeune mannequin.
L'ultime explication enfin était ce fameux défilé pour lequel on l'avait appelé. Le créateur un peu fou sur les bords s'était mit en tête de prendre des risques: puisque le thème de cette grande parade d'été ayant lieu chaque année était la nouveauté: autant pousser l'idée jusqu'au bout et choisir un modèle au nom peu connu, tout jeune et exotique pour servir un final en apothéose. Ne pouvant y échapper sous peine de voir marquer: "sans ambition" sur ses prochains CV et d'être renvoyé de son agence Alix avait accepté. Inutile de dire que de passer à la douce ombre anonyme au sommet de la scène réclamait une organisation et un entraînement des plus rigoureux.
Oui Alix aurait pu lui dire tout ça; se confondre en excuses valables ou moins, pourtant les mots ne sortaient pas. Il souffrait mais souhaitait le faire en silence: contrairement aux maîtres mots de sa demeure à Poudlard; c'était les autres avant, lui après. Le jeune garçon ne voulait pas que Ceres souffre de ses problèmes en plus des siens; par contre, il restait un petit mystère à éclaircir de suite! Presque tous les jours le sorcier lui avait envoyé des lettres... Si tendres que les parents de son amie avaient peut-être pensé que leur fille maudite s'était trouvé un amoureux et avait donc jeté les lettres magiques vocales...
-Tu n'as donc reçu aucune de mes lettres parlantes?
Sur le même principe que la beuglante mais en bien plus doux; ou plus simplement du magnétophone, ces lettres, Alix les avait acheté chez un libraire lors de ses rares sorties avec sa mère pendant cet été. Le concept lui avait de suite plus et fait pensé à Ceres: résolvant ainsi le problème qui se posait: comment envoyer des lettres à une aveugle si l'on ne savait pas écrire en braille?
-Quant à ma tristesse, c'était juste à l'idée de te quitter...
Cependant; on ne mentait pas à Ceres, sachant que son argument serait jugé irrecevable; le jeune sorcier accepta à contrecœur de se dévoiler enfin:
-Le compagnon de ma mère ne m'aime pas, son fils non plus; d'ailleurs si le premier me fait juste de mauvaises réflexions, très insidieuses, au moins il ne me frappe pas. Ce qui n'est pas le cas du second! Mais ne t'inquiète pas, je prends des cours pour me défendre désormais.
Ah... Et pour la fugue, elle savait aussi alors. Dépité; Alix du lui expliquer au moins en partie le pourquoi tu comment.
-J'ai effectivement fugué de Poudlard: je n'ai pas pu te prévenir car cela s'est fait sur un coup de tête. Cyanur était là aussi, pour une autre raison: avec la même intention... Nous sommes partis ensemble mais elle avait volé des affaires, je l'ai découvert, me suis fâché sur le principe et suis parti de mon côté. Je suis désolé d'être parti ainsi mais, je me sentais si mal. Ca n'excuse rien, je m'en veux.
Devait-il l'inquiéter avec son agression? Ceres s'était déjà rendu compte, mieux qu'une personne voyante de sa main handicapée mais peut-être pensait-elle que c'était de naissance. Malheureusement, ça aussi ça faisait parti des justifications pour ne pas la laisser frustrée, penser encore qu'il avait souhaité l'abandonner.
-Il y a deux mois et demi-commença-t-il d'une voix éraillée par la difficulté qu'il avait à évoquer le sujet-J'ai été agressé au Pré-Au-Lard: on suppose que c'était une Mangemorte. Pendant une nuit presque entière, j'ai lutté contre elle et finit pas m'échapper, brisant sa baguette. Malheureusement j'y ai perdu plus de la moitié de la mobilité de ma main et garde une longue entaille à l'intérieur de ma jambe. Maintenant. Il y a à peine un mois et demi, juste avant ma fugue; j'ai encore été attaqué. Une fille de Serpentard: 5 ème année que j'ai identifié sur le registre: elle m'a prise par le bras, m'a emmené dans une étrange salle qui semblait réaliser tous nos désirs: oui oui, même les miens à la fin, et oui, toujours à Poudlard.
Le Métamorphomage évoquait avec moins de souffrances son passage à tabac par Narcissa car avouons-le, la chose avait été moins horrible que la torture en règle-car il n'y avait pas d'autres mots que lui avait fait subir la Mangemorte.
-Elle m'a insulté, m'a fait du mal aussi mais avant que ça ne devienne trop sérieux; je me suis échappé. Pourtant j'étais choquée car elle est allée assez loin et je pensais bêtement à une vengeance de la femme au Pré-Au-Lard alors que les deux affaires n'avaient aucun rapport. Alors je suis parti. Je m'en veux de t'avoir laissé ainsi. Pour les vacances, je n'ai vraiment pas pu... Mais qui sait; si je m'étais encore plus battu pour te contacter ou venir... Qui sait si j'aurais réussi. Rien que pour ce qui sait qui implique un peut-être et de fil en aiguille une possibilité de réussite... Je m'en veux aussi.
Baissant la tête, triste et se sentant coupable, prêt à accepter les reproches; Alix essaya de rester fort, la seule chose qui le rendait un temps soit peu fier c'était qu'il réussissait à ne pas pleurer: luttant vaillamment contre ce qui l'achèverait définitivement; or, mourir de honte ne le tentait vraiment pas. |
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