-11%
Le deal à ne pas rater :
SAMSUNG 55Q70C – TV QLED 55″ (138 cm) 4K UHD 100Hz
549.99 € 619.99 €
Voir le deal

Partagez
 
 Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyJeu 27 Nov - 23:22:42

La neige tombait depuis déjà plusieurs jours et elle formait un parfait duvet blanc qui avait rendu à la jeune médicomage son sourire depuis longtemps perdu dans la brume d'Angleterre.

La déprime l'avait gagné depuis l'automne où il s'était mis à pleuvoir, ramenant ainsi un brouillard épais qui avait entouré l'UMA durant plusieurs semaines, beaucoup trop longues à son goût. Ah comme elle avait eu le mal du pays, comme elle avait voulut rentrer chez elle où le soleil brillait à
longueur d'année malgré la neige présente 6mois par an. Ses amis d'enfance ne s'étaient pas gardé de lui faire parvenir de magnifiques photos prises lors des premières neiges, la déstabilisant ainsi encore plus et l'enfonçant à coup de pelle dans sa solitude omniprésente. Certes elle était entouré d'amis ici à l'UMA, pas beaucoup, mais elle en avait. Néanmoins ce fut comme un coup de massue pour la pauvre condamné à supporter cette brume si épaisse et si froide.


Aujourd'hui, un des enseignants de l'UMA avait décidé de les envoyés par petits groupes faire des recherches sur le terrain pour un TP qui aurait lieu la semaine suivante. Tout le monde s'était habillé aussi chaudement qu'il l'avait pu et Elanor avait été complètement charmée à l'idée de sortir au grand air par ce froid et cette neige qui tombait si ardemment depuis quelques jours. Elle avait été la première à sortir dans la cour pour attendre patiemment la classe. Le nez en l'air, les yeux fermés, elle avait patienté en sentant sur elle les flocons tomber et se déposer sur le bout de son nez. Un portoloin devait les emmener dans le Nord, en Ecosse. Elanor n'en savait pas plus, elle n'avait pas une grande idée de la géographie de la Grande Bretagne et elle comptait donc sur ses camarades de classe pour la guider.

Alors que les autres se plaignaient du temps, Elanor découvrait enfin que dans ce pays, on pouvait prendre plaisir à gambader dans la nature tout en étudiant. Les observations terminées, ils avaient décidé de se retrouver à une certaine heure pour reprendre le portoloin et rentrer à l’UMA. Elanor voulait profiter des derniers instants avant de repartir pour aller jusqu’à la rivière qu’il avait vaguement aperçut en arrivant et qui bordait un joli petit village de Moldu. Ne prévenant personne, elle fila en direction de la rivière qui devait probablement gelée. Si c’était le cas, elle tenterait très certainement de s’aventurer pour redécouvrir des sensations oubliées de puis un an. C’était le cas ! Dans une joie qui ne manqua pas de lui réchauffer le cœur, Elanor sautilla sur place folle de bonheur. S’approchant du bord, elle y déposa un pied, puis très lentement le deuxième. Bonheur ! Ce n’était pas craquant ! Elle osa alors s’aventurer jusqu’au milieu où elle
avait une vue imprenable sur le petit village et les environs. Prise d’une tentation folle, elle entama alors une chanson qu’elle avait entendu était plus jeune et qui lui était venue à l’instant à l’esprit. D’une voix douce et aussi juste qu’elle le pu elle entama la chansonnette le nez à nouveau en l’air laissant les flocons tomber sur son visage.

Ce que je préfère
dans les rivières
C'est que printemps, été ou hiver
Elles changent toujours d'humeur et de couleur
Mais combien de cœurs dans la nature
Ont rêvé d'aventure
En laissant fuir les années
Sans se demander
Au détour de la rivière :
"Sera-t-il au détour de la rivière"




Après quelques instants de contemplation, elle reparti en direction du groupe pour éviter de les faire attendre. Elle sentait la neige qui s’écrasait sous ses bottes et la voyait qui tombait dans un tourbillon de folie de part et d’autre du paysage qui l’entourait.

Arrivée à proximité du point de ralliement, la brune fut étonnée de ne voir personne. Elle s’avança encore un peu, se retourna et scruta les environs. Etait-elle au bon endroit ?


* Oups... me serais-je encore trompée ?



Se sachant très mauvaise en orientation, Elanor se dit que probablement elle n’était pas au bon endroit. Elle marcha donc encore quelques instants dans la direction qui lui semblait être la bonne mais ne voyait toujours rien. La joie qui s’étalait sur son visage disparut lentement pour faire place au désarroi.


* ce n’est pas vrai, ils ne m’ont quand même pas laissé sur place ??

Ben si ! Elanor n'en revenait pas et semblait complétement hallucinée. Ils étaient repartis sans même veiller à sa présence la laissant toute seule dans un endroit qu'elle ne connaissait même pas et à proximité d'un village de Moldu. Elle était effarée et ne voyait franchement pas ce qu'elle allait bien pouvoir faire et surtout comment elle allait bien pouvoir rentrer...


Dernière édition par Elanor Levika le Mer 17 Juin - 21:12:55, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyVen 5 Déc - 0:17:24

[Pas de familiarités jeune fille et c'est lui qui dit ça..., on ne se connait pas... encore. Après, tu vas le regretter.]

La profession d'auror avait une bonne image auprès la jeunesse sorcière, qui de toute façon était inculte et ne connaissait que deux à trois postes dans le ministère et ses annexes, et obtenait toujours de bons résultats dans les sondages annuels du « Que voulez-vous faire plus tard? ». Lacey se demandait quand cesserait cette 'sidération' quant au métier d'auror. Il n'avait vraiment pas que des avantages, sans parler du risque de passer l'arme à gauche en cas de Mage-noirite virulente, une épidémie qui semblait se répandre, surtout depuis la réapparition de Vous-Savez-Qui. Par exemple, prenez ce matin même ! Un de ses collègues avait été hospitalisé en urgence à Saint-Mangouste. Ce dernier s'était apparemment retrouvé en très mauvaise posture et n'avait eu d'autre choix que de transplaner pour revenir sous des cieux plus cléments. Mais dans sa précipitation, l'homme s'y était mal pris et avait laissé quelques orteils derrière lui. Une arrivée au ministère dans le sang, dans les cris et dans les larmes... et une heure plus tard, les aurors disponibles étaient convoqués dans le bureau du grand chef. Il s'en était suivi l'heure la plus longue pour Lacey depuis un cours d'Histoire de la Magie lors de sa quatrième année à Poudlard. C'était tout dire. Une longue tirade sur la morale et l'image que devaient donner les aurors aux autres sorciers, sur l'art difficile du transplanage et la nécessité d'être au top en ces temps de difficulté. L'envoyé du ministère avait apparemment eu le temps de passer en revue les différents manquements et défauts des aurors présents et avait tenu à lancer une discrète pique -ou non- à qui il pouvait. Lacey, comme ses collègues, n'avait pas manqué de grincer des dents en se reconnaissant ou en reconnaissant l'un de ses confrères. Qu'est ce qu'un gratte-papier, le cul bien installé sur sa chaise connaissait des situations d'urgences? Rien ! Voldemort et sa suite étaient des noms dans des livres et quelques listes diverses à la fin du mois, des cheveux blancs anticipés à trembler dans son fauteuil. Les aurors avaient du faire un petit exercice pratique pour prouver que, oui merci, ils n'avaient pas eu leurs diplômes dans un boite de chocogrenouille. Et ce n'était pas non plus de sa faute si un abruti n'avait pas fini de colorier son permis de transplanage et avait décidé de laisser un souvenir à ses assaillants.

Le digne garçon s'était retrouvé à devoir transplaner _ vu le retard, c'était mort pour tester son nouveau balais et y aller avec jusqu'au point de rendez-vous _ dans un charmant petit village écossais. Franchement, s'il fallait aller au nord, pourquoi pas en Irlande, hein? Pourquoi l'Ecosse !? Surtout que pour le coup, Lacey ne connaissait pas l'endroit, il avait du utiliser la pensine d'un de ses collègues qui avait déjà été dans les environs pour trouver sa destination. Un village de moldus qui plus est, il ne pouvait pas se permettre de transplaner en plein milieu de la place du village. L'auror n'avait jamais eu grande affection pour les mises en scène et ne se sentait pas d'endosser le rôle d'une apparition ou de montrer à quel point il était doué pour le sortilège d'oubli. Auquel, il était particulièrement mauvais à vrai dire. Sa spécialisation étant le transplanage, c'était là une autre histoire.... Ah mais ! Vous comprenez à présent pourquoi il avait été particulièrement humiliant pour lui de devoir faire l'exercice ! Pour en revenir à la visite en Ecosse, il avait finalement choisi une prairie enneigée, un peu éloignée de la civilisation. Cela lui permettrait de marcher et de découvrir les environs. Savoir s'il y avait vraiment dans l'air, un relent de magie noire. Le type qui faisait appel aux services du ministère était un curieux sorcier qui avait décidé de s'installer au milieu des moldus pour vivre sa passion : les brebis. Cela prêtait sûrement à sourire mais quand on savait que d'autres collectionnaient les prises électriques, tout était relatif. Il avait donc décidé de vivre au milieu des sang-magies pour pouvoir élever ses merveilleuses petites bêtes. Le rêve avait duré quelques années avant de se transformer en cauchemar : ses brebis semblaient frappées d'une étrange malédiction et mourraient les unes après les autres. Il avait donc écrit au ministère de la magie et demandé de l'aide : Ce n'était pas une maladie commune, il en était sûr ! L'affaire avait cependant prit un peu de temps à être étudiée, les braves fonctionnaires considérant qu'il y avait plus important qu'un troupeau en perdition. L'homme avait finalement eu gain de causes et c'était à Lacey de se déplacer. Il espérait trouver encore un ou deux de ces ovins toujours sur pattes à son arrivée.

Arrivée qui s'était faite dans une brûme opaque et dense qui fit sourire l'individu. Au moins, il ne risquait pas d'être repéré. Sa baguette dans sa poche, il resserra consciencieusement son long manteau et la lourde écharpe de laine beige qui lui entourait le cou. La température n'était pas clémente et n'incitait pas à la balade. Il avança d'un pas rapide en se fiant aux souvenirs de son confrère. Lacey s'amusa encore de la brume, qui loin d'être uniforme, faisait quelques 'trous' clairs avant de redevenir dense. Elle lui rappelait aisément la gent féminine, se découvrant un peu à l'oeil avare, sans trop lui en montrer. Une épaule dénudée par un vêtement un peu ample mais qui ne descendait pas plus que nécessaire. Cette brume faisait fantasmer son paysage plutôt que de l'offrir. C'était cependant une contemplation qu'il remettrait à plus tard, au risque de froisser la dame blanche, les mages noirs n'attendaient que rarement les aurors et il n'avait rien dans l'estomac depuis ce matin. Pas possible non plus d'allumer une cigarette par un temps pareil : la demoiselle était trop exigeante pour lui.

Comme on approchait gracieusement de l'heure du repas de midi, Lacey se convainquit sans mal d'accélérer le pas pour trouver son village écossais. Il espérait que la dimension du dit village lui accorderait un ou deux troquet sympathiques où il pourrait prendre un café, s'en griller une et manger un bout. Tout un programme. Une énergie nouvelle dans le corps, il s'élança dans la plaine enneigée avec vivacité. Sa marche ne durait pas depuis dix minutes qu'une voix lui fit rebrousser chemin pour se diriger vers une rivière gelée et s'apercevoir qu'il avait failli marcher dans une mauvaise direction : le village était derrière. Sur la rivière, dont la glace semblait solide, une jeune fille chantait... Lacey s'était arrêté, suffisamment loin pour qu'elle ne le voit pas et cherchait. C'était une chanson d'un dessin animé moldu -il mettait un point d'honneur à être au courant des nouveautés moldues, malgré les avertissements de Lawrence- et Lacey finit même par reconnaître avec un rire discret d'où venait la mélodie. Il regarda la jeune fille sans bouger. Quelque chose clochait, il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. L'auror la regarda s'éloigner et mit à son tour le pied sur la glace. Restant sur la glace à fixer l'endroit où la demoiselle avait disparu. Ses yeux rivés sur l'épaisse nappe de brouillard, il commençait à mettre le doigt sur ce qui le dérangeait. Elle ne portait pas des vêtements très locaux, premièrement. Chauds certes mais qui détonnaient largement avec le village rustique que la pensine lui avait montré. Ensuite, il doutait qu'un village de bucherons et d'éleveurs d'ovins fassent grand cas d'un film de disney. Décidément, cette fille lui paraissait déplacée. Un sourire apparut lorsqu'il la vit revenir, sa démarche et sa gestuelle n'ayant plus grand chose de l'attitude joyeuse de tantôt. Le châtain mit une main sur sa baguette, soigneusement cachée dans sa poche et secoua l'autre en direction de l'infortunée, l'invitant à le rejoindre. La fille n'était pas d'ici, et s'il ne soupçonnait pas une malice dans ce fait, il aimait savoir à quoi s'en tenir. Déformation professionnelle.


« Un souci? »

Demanda-t-il assez fort tandis que la demoiselle était encore à distance raisonnable. La réponse lui semblait évidente, presque aussi évidente que s'il avait opté pour le traditionnel "vous êtes perdue, mademoiselle?". Lacey préférait pour le moment la concision, le serpent de la méfiance confortablement enroulé dans son ventre. Sous prétexte d'une question inquiète et polie, c'était bel et bien le retour de l'inquisition.


Dernière édition par Lacey Hawkesworth le Mer 21 Jan - 13:08:41, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptySam 13 Déc - 0:18:16

Laissée sur place, la jeune étudiante paniqua l'espace d'un instant. Mille pensées l'envahirent, comment rentrer? Où était-elle? Que devait-elle faire? Pourquoi?? Des pensées angoissantes qui lui glacèrent le sang durant quelques secondes bien trop longues.

* Allons ma grande reprends toi !

Elle souffla un bon coup, reprenant une respiration normale. Elle pensa premièrement à transplaner. Mais ne sachant pas vraiment où elle était et si un seul transplanage suffirait, elle préféra ne pas se hasarder sachant qu’elle n’était absolument pas fait pour le transplanage. Elle chassa donc cette pensée de sa tête aussi vite qu’elle était apparut. La brunette serra sa cape contre elle et laissa son regard se balader autour d’elle. La brume était si épaisse qu’elle ne voyait pas grand-chose. S’aventurer dans l’inconnu ne la tentait pas tellement pour la simple et bonne raison que le soir approchait. Sa seule solution était donc de retourner au village, le seul endroit civilisé à des km à la ronde probablement et…

* Et… Heu… Bon… On verra déjà bien…

D’un pas incertain et les yeux perçant la brume et la neige qui tombait, Elanor fit demi-tour et reprit le chemin inverse. Ses traces avaient déjà disparut, mais elle savait plus ou moins dans quelle direction aller. Elle avait un air maussade et ruminait des sombres pensées à l’égard de ses camarades. Il fallait qu’elle se rappelle de les transformer en limaces la prochaine fois qu’elle les voyait ou peut être carrément les endoloriser pour la peine. Soudain, une illumination se fit dans son esprit qui lui apparut comme une évidence : Peut-être que le professeur verrait qu’elle avait disparut et enverrait une équipe de secours ?

* Une équipe de secours ??? T’es pas bête non ???

Elanor faillit éclater de rire devant sa bêtise. Même dans les pires situations elle trouvait toujours le moyen d’avoir des idées à la con. Mais surtout ce qui la faisait rire, c’est que c’était toujours à elle que ça arrivait et depuis toujours. S’il y a quelqu’un qu’on oubli quelque part ? C’est toujours elle, s’il y a quelqu’un pour rater son transplanage et finir dans les ordures ? Présente ! S’il y a quelqu’un pour se casser la figure dans les escaliers devant le plus beau mec de l’école ? Oui oui on peut aussi faire appelle à Elanor Levika, toujours volontaire pour tous les coups foireux. Elle les collectionnait depuis toute petite et ses amis ne se privaient jamais de la faire tourner en bourrique pour accentuer le phénomène. Elle riait jaune biensûr, mais au moins elle ne se mettait pas dans un coin pour se morfondre et laisser tomber comme certains autres qu’elle ne citerait pas. Non, la brunette avait du sang de Gryffondor dans les veines (même si elle ne savait pas trop qui s’était celui-là) et elle en était fière ! Enfin. Tout cela la rendait bien nostalgique. Repenser au nombre de fois où il lui était arrivé une merde la renvoyait instantanément un an en arrière alors qu’elle était encore chez elle, avec ses amis et surtout Tim.

La mine déconfite, elle s’enfonça dans la neige se dirigeant toujours vers le village. Le seul point positif à sa situation c’était le temps qu’il faisait et qui l’a rassurait. Fini la pluie et l’humidité, seule le long manteau blanc et les flocons qui tombaient pouvaient la rassurer et la calmer. Cela pouvait paraître tout à fait loufoque, mais elle avait tant espérer la voir tomber, alors maintenant qu’elle était là, elle n’allait quand même pas se plaindre.

Quelques instants de marche plus tar, elle distingua les ombres des maisons qui bordaient le village de Moldu. Ouf, elle avait retrouvé son chemin assez facilement. Elle continua d’avancer lorsqu’elle aperçut quelqu’un sur la rivière qui lui faisait signe.

« Un souci ? »

Au son de la voix, Elanor reconnut une voix d’homme. Elle ne se sentait pas très à l’aise. Que faisait ce type sur la rivière ? Et surtout qu’est-ce qu’il faisait là tout simplement. Elle fronça les sourcils et avança de quelque pas dans le but de se mettre à portée de voix mais surtout pour voir un peu mieux l’individu de la gente masculine, mains dans les poches qui la dévisageait.

Heu… Non… Enfin… Vous êtes qui ?

Instinctivement, la brunette avait mit sa main dans sa poche, attrapant sa baguette. Règle numéro 1 : Toujours garder sa baguette à porter de main, vigilance constante !! Elle avait posé cette question un peu bêtement, mais elle ne savait pas tellement quoi répondre. Cela se voyait très bien qu’elle était paumée, il ne fallait pas être bien futé pour s’en apercevoir. D’autant plus que dans ce village tout le monde devait se connaître et qu’une étrangère ne passerait pas inaperçu. Ses pensées se perdirent très vite sur l’accoutrement du curieux personnage, elle se demandait s’il venait réellement de ce village et surtout ce qu’il pouvait bien y faire. Etait-ce un pêcheur ?

* Biiiip ! Question stupide ! Elanor réveille toi, il ressemble à un pêcheur peut-être ?

Elanor réprima un rire et se mordilla la lèvre inférieure. Non bien sûr il ne ressemblait pas à un pêcheur, mais plutôt à un sorcier. Enfin en même temps le peu de Moldu qu’elle avait croisé ne portaient pas de cape et l’homme devant elle en portait une tout à fait à la mode chez les sorciers, déduction faite. L’étudiante redoubla d’attention, si c’était un sorcier, que faisait-il là et surtout était-il du….

Aaaaaaaaaaaaaaaah

Recrachant de la neige, Elanor ressortit sa tête glacée du talus et essaya de se remettre debout. Voilà ! A regarder où elle mettait les pieds, elle avait fini par s’étaler par terre lamentablement la tête en avant. Elle s’appuya sur ses deux mains et reposa ses yeux sur l’inconnu qui sembla pour le coup plutôt étonné. Elle pu alors enfin le détailler de près et remarquer qu’il était assez jeune et plutôt pas mal. Il avait les cheveux châtains un peu en bataille et ressemblait de moins en moins à un Moldu. Elle resta bêtement à le regarder ainsi sans se rendre compte qu’elle était dans une position complètement grotesque et que surtout, sa baguette était inaccessible. Mais surtout, elle pouvait difficilement bouger sans s’enfoncer d’avantage et se rendre encore plus stupide aux yeux de l’inconnu.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyMer 21 Jan - 14:04:35

Il était difficile de prendre la demoiselle qui s'était effondré devant lui au sérieux. Il était tout aussi difficile de la penser animée d'une quelconque mauvaise intention et pour le coup, l'auror s'en trouvait déconcerté. Il offrit un regard un peu dubitatif et inquiet avant de marcher vers elle et de s'incliner légèrement pour tendre une main à la jeune femme. Il était tout sauf poli de laisser une femme tomber sans l'aider à se relever. Lacey s'était inquiété un instant de savoir qui elle était mais en y repensant, il était impossible d'imaginer un mage noir chanter des chansons moldus, c'était juste totalement absurde, à moins d'y voir là un nouveau moyen pour rendre l'ennemi confu. Au quel cas, c'était une parfaite réussite. La chute malencontreuse dans la neige comme cerise sur le gateau pour offrir la couverture pittoresque d'une demoiselle maladroite. Une arme très dangereuse car l'auror était maintenant persuadé avoir à faire à une sorcière un peu gauche.

Il n'avait pas répondu quand sa vis-à-vis, manifestement inquiète puisqu'elle était restée à bonne distance, lui avait demandé qui il était. Ce n'était pas le genre d'informations qu'il aimait à donner avant d'avoir lui-même la réponse à cette question sur celui qui la lui posait. Réponse qu'il avait partiellement à présent, l'individu n'était pas dangereux. Déformation professionnelle excusable, surtout pour un homme en service. Cette pensée le ramena au fait qu'il n'était pas là pour s'amuser mais qu'il avait du travail dans la raison et aucune autre raison valable d'avoir foutu les pieds en Ecosse. La moitié d'écossais avait un problème de brebis à régler et reflexion faite : s'il pouvait éviter d'y passer la journée. Toujours sa main tendue vers la jeune fille à terre, il ouvrit enfin la bouche :


«Lacey Hawkesworth, je travaille dans le coin. » Ce n'était pas faux, il avait effectivement du travail dans les parages. « J'espère que la chute n'a pas été trop rude, la neige n'est pas un terrain agréable pour tomber. Cela pique rapidement et ça s'infiltre sous les vêtements. Mademoiselle...? »

... Il n'était pas agréable de parler par cette température, le froid était comme un animal sauvage qui s'amusait à mordre les lèvres de l'idiot qui avait le malheur d'élever la voix. Bah, cela changeait un peu la cible de la bête qui se désintéressait pour quelques temps du nez de sa victime. Nez que Lacey ne sentait déjà plus et qui devait être bien rougit.

Le faux pas de l'arrivante avait au moins eu le bon effet de lui dégager le visage qui n'était plus caché derrière l'énorme écharpe à grosses mailles qui devait lui tenir chaud. A condition bien sûr que l'humidité ne s'y infiltre pas, il n'y avait guère pire que le froid de la neige pour vous glacer les os car il se fixait avec l'impudeur d'une catin désespérée. Au sens second du terme ou premier, Lacey avait entendu cette expression d'un de ses collègues mais n'en connaissait pas la véracité, elle l'avait juste amusé. La demoiselle avait toujours son bonnet sur la tête empêchant de savoir de quelle couleur était la tignasse en dessous. Les cils ou sourcils? Encore recouverts par la neige, comme divers endroits du visage. Un regard en dessous et le sorcier du s'empêcher de sourire devant le masque facial appliqué dans la neige et qui indiquait précisément où la femme était tombée, la situation était comique. Du moins pour lui, mais il n'eut guère été poli de rire. Du moins, devant une femme; la malheureuse eut été un malheureux, Lacey ne s'en serait pas privé.

La main dans son manteau lâcha la baguette et sortit pour aller défaire la fermeture éclair de son manteau et attraper un mouchoir en tissu dans une poche intérieur. Il espérait que l'autre passerait outre sa méfiance pour attraper sa main et se relever puisque même si elle était chaudement vêtue, le froid glacial se fichait pas mal des couches et parvenait à s'infiltrer partout. D'ailleurs, il commençait lui-même à avoir froid et la perspective d'être dans une brume dense n'éveillait jamais chez lui de bons sentiments. L'auror se sentait de plus en plus de se dépécher. Il n'était pas sûr à cent pour cent que la fille était une sorcière et éviterait d'y faire allusion pour le moment. Elle n'était pas du coin et cela lui mettait la puce à l'oreille, ainsi peut être que son instinct de chasseur. Il serait sans doute vite fixé. De plus, il n'était pas très 'local' non plus : son écharpe beige où dépassait peu discrètement sur le bout une étiquette « made in London » avec même le petit drapeau, son lourd manteau un brin plus foncé, son pantalon noir épais et son épais col roulé de la même couleur que l'on voyait à peine sous l'écharpe... et sans compter ses doc martens. Et on ne parlera pas de l'eastpack rose criard qu'il portait dans le dos. Il serait très mal vu de se moquer de la couleur de ce dernier puisque c'était un cadeau de sa petite soeur, et tout cadeau de June était donc merveilleux par nature, même quand il était fait dans l'idée évidente de moquer grand frère. Il ne faisait guère ' enfant du pays' et quand bien même habillé pour le froid, Lacey Hawkesworth ne faisait pas très paysan de la lande écossaise.

La femme avait signifié ne pas avoir de souci, il allait sans doute devoir la laisser sur place si elle n'avait pas de souci et savait comment se débrouiller. A moins de la ré-accompagner au village le plus proche, soit sa destination.
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyMer 28 Jan - 12:53:11

La pauvre étudiante commençait un peu à s’énerver, coincée dans cette neige, condamné à ne plus pouvoir bouger. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle allait être trempée de la tête aux pieds et probablement tomber malade. Si seulement elle pouvait être moins godiche et regarder où elle va. Elles y arrivent toutes à avoir la classe, à marcher sur des talons de 20cm de haut, à sourire en permanence sans laisser apparaître un reste de salade entre les dents. A croire qu’elle avait été conçue pour être totalement à l’opposé de toutes ces filles bien qui font craquer tous les hommes. Enfin, en ce qui concerne faire craquer les hommes c’était un peu le dernier de ses soucis et n’avait pas outre mesure de problèmes à ce sujet, mais quand même ! Un peu de tenu ne faisait pas de mal ! Mais revenons-en à nos moutons. Alors qu’elle se débattait pour se relever dans 30cm de neige, le bel inconnu s’avança vers elle pour, elle l’espérait, la sortir de là et l’emmener sur son cheval blanc

Plus il avançait vers elle et plus elle se demandait si finalement il était
véritablement un sorcier. Oui parce qu’il n’y avait pas vraiment de moyen sûr pour le savoir sans se mettre à découvert. Un peu septique quant à sa première interprétation, Elanor se mit à réfléchir très vite. Si ce type n’était pas un sorcier, ce qui était fort probable, que faisait-il ici ? Il détonnait pas mal dans le paysage et ne semblait pas vraiment faire partie de la communauté de moldus qu’ils avaient aperçut plutôt dans la journée avec ses camarades de l’UMA. Mais surtout, il est vêtu d’habits qu’elle n’avait jamais eus l’occasion de voir. C’est quoi Made in London ? Ces mots dépassaient de son écharpe qui lui enveloppait le bas du visage, le révélant sous un très beau jour. Comme dans un rêve, elle le vit tendre la main en sa direction pour l’aider à se relever. Quel gentleman dit donc ! Elle en aurait presque rougit si son visage n’avait pas été déjà rouge cramoisi, blessé par la neige qui s’y était attardée. Même si elle ne savait pas à qui elle avait affaire, il ne semblait pas dangereux. Est-ce qu’un mangemort l’aurait aidé à se relever ? Et puis de toute façon, elle ne risquait pas grand-chose vu qu’elle avait le sang pur (même si elle s’en foutait comme de ses chaussettes violettes trempées au fond de ses godasses). On se réconforte comme on peu ma fois. Donc, dans un élan de reconnaissance vis-à-vis de ce charmant jeune homme, elle réussit à lui attraper la main pour se remettre sur ses deux jambes et lui faire face dans une position un peu plus raisonnable et moins honteuse. Debout face à lui, elle avait une vision plus nette du type et de son écharpe Made In London. Mais le mythe s’effondra subitement bien que le son qui atteint ses oreilles était des plus agréables.


«Lacey Hawkesworth, je travaille dans le coin. » « J'espère que la chute n'a pas été trop rude, la neige n'est pas un terrain agréable pour tomber. Cela pique rapidement et ça s'infiltre sous les vêtements. Mademoiselle...? »

Hawkekoi ?? Dans un plissement des yeux, Elanor failli grincer des dents à l’entente de ce nom à rallonge qui ne lui disait rien qui vaille. Le prénom passait encore, elle n’avait jamais entendu mais le trouvait charmant. Restait à éviter de devoir prononcer son nom et le tour était joué, d’ailleurs, elle l’avait déjà oublié. Elle n’entendit que d’une oreille distraite la fin de son discours et réalisa qu’il lui avait posé une question quelques secondes plus tard alors que son regard se faisait insistant sur la demoiselle.

Ah.. heu.. (mais encore ?).. Elanor Levika.. Enchantée !

Elle s’efforça de sourire à pleines dents (priant sur l'absence de reste de salade) alors qu’il sortait son mouchoir probablement pour le lui tendre. Lui permettant ainsi d’enlever la neige qui la recouvrait et qui avait fait glisser son écharpe, laissant découvrir son visage et s’infiltrer le froid. Rapidement, elle fit tomber la neige qui la recouvrait tout en essayant de garder son bonnet bien fixé sur sa tête.

Vous avez raison. Ça s’infiltre à une drôle d’allure. Je vous remercie. Vous êtes de la région ? Si c’est le cas, je vous serais reconnaissante de m’indiquer le plus sûr moyen de rentrer jusqu’à Londres.

Un peu naïvement, la brunette dévoila qu’elle était perdue et qu’elle ne savait pas du tout comment retourner dans le monde civilisé. Elle n’avait pas grand-chose à perdre à lui demander de l’aide. S’il avait de mauvaises intentions à son égard, qu’elle soit perdu ou non n’y changerait rien et dans ce cas, elle sortirait sa baguette pour se défendre aussi bravement qu’elle le pourrait.

Le visage dégagé de la neige mais rougit par le froid, elle réinstalla son écharpe autour de son cou laissant une mèche brune dépasser de son bonnet et s’aventurer près de ses yeux bleu. L’inconnu, sans vouloir se répéter, n’avait pas l’air méchant et au contraire semblait propice à lui donner un coup de main. Elle espérait ne pas se méprendre et être tomber sur un vil mangemort ou mangeur de jeunes filles, c’est pourquoi elle remit sa main droite dans la poche de sa cape pour y attraper sa baguette. Puis, elle se décida à dévoiler son identité d’une manière assez détournée ce qui lui permettrait d’évaluer assez rapidement si son charmant sauveur était en possession d’une baguette magique ou non.

Je suis venue dans la région avec des camarades de l’UMA qui visiblement sont déjà repartis.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyVen 30 Jan - 13:12:17

L'homme attrapa fermement la main de la femme tombée dans la neige et tira pour l'aider à se remettre debout. Passant une main sur la taille de l'infortunée pour lui permettre de prendre ses marques sur le sol incertain, il ne put qu'apprécier la légèreté de la jeune fille. Lacey n'avait aucune attraction pour les squelettes mais appréciait les corps fins, faciles à soulever et qui tenait facilement dans son giron. Reflexe bassement masculin peut-être, mais pour une raison étrange la 'brute' qu'il était, appréciait la légèreté. Ensuite, on parlait là 'préférence', chose à laquelle le sorcier s'arrêtait rarement. C'était un critère, oui définitivement, mais pas une obligation. Sans mentionner le fait que les goûts de l'auror en matière de demoiselles ne convenaient pas à la situation. Il y avait des détails plus important que d'essayer de deviner la corpulence et le poids de son joli paquet. Lacey relâcha la jeune femme quand il fut sûr qu'elle tiendrait sur ses deux jambes. Il ne manqua pas de remarquer le visage rougit par le froid de sa vis-à-vis et fronça les sourcils, un moment inquiet de savoir si elle allait supporter cette température et cette humidité encore longtemps. Enfin, la fille était rouge, pas bleue, ce qui le rassurait un minimum. N'ayant toujours aucune idée quant à l'identité de sa nouvelle compagne, il dut se retenir de sortir sa baguette pour lancer un sort de séchage, pour le moins salvateur.

Le sorcier se retint à nouveau de se moquer devant l'éloquence manifeste dont faisait preuve l'inconnue. La température semblait correspondre au nombre de neurones en activité dans le crane de l'autre. Mais encore? Il fut dument noté que le nom de la demoiselle sonnait autant anglais qu'un maillot bleu avec un coq dans un stade de rugby. Une autre métaphore eut sans doute été plus savoureuse, mais son frère avait retrouvé de vieilles vidéos du tournoi des six nations, alors on s'excusera du peu. Que ça soit du point de vue du prénom ou du nom, Lacey n'avait pas la moindre idée où situer géographiquement cette nouvelle information. L'information aux courbes féminines bien dissimulées sous quelques épaisseurs de lourds vêtements nettoyaient à présent son visage avec le mouchoir prêté et révéla des sourcils bruns à Lacey. Déformation professionnelle, le sorcier n'aimait pas que des détails 'physiques' échappent à son œil, il devait être capable de marquer l'apparence des gens dans son esprit et de la retenir au cas où cela lui serait utile ultérieurement. Ce qui pouvait s'avérer très utile, comme pour démonter le petit con qui lui avait lancé un avada kedavra sur le chemin de traverse. La scène lui semblait encore surréaliste et un grognement mécontent lui échappa avant de faire un effort, la demoiselle lui souriait, s'il se mettait à imiter un vieil ours grincheux en milieu naturel... Cela ferait certes local mais pas vraiment rassurant. Quoiqu'il n'y avait pas d'ours en Écosse, non? Et à la vérité, il était dur de rester d'humeur grincheuse devant miss Elanor -ainsi s'était-elle présentée- puisque cette dernière venait d'allier de la façon la plus surprenante l'information qu'il était du coin, tout en lui demandant comment se rendre à Londres.


*En continuant à marcher quelques semaines, si tu ne meurs pas de froid ou d'inanition avant, pourquoi?*

L'auror cacha son sourire derrière une main mais ne parvint pas à cacher un regard pétillant, emprunt d'un amusement purement immature mais assumé. Il se demandait comment sérieusement répondre à cette question d'un point de vue moldu et sans trait d'esprit un tantinet sarcastique. Si Elanor eut été un livre et Lacey l'auteur, il ne serait guère privé d'annotations cinglantes, pour autant, il la trouvait vraiment adorable. Ses lèvres adoptèrent un pli plus grave, toujours cachées derrière le gant en cuir brun, Lacey n'avait pas la moindre idée si un train circulait dans le coin, ce qui n'arrangeait en rien son affaire. Ou plutot celle de la demoiselle. Il allait se gendarmer quant à son attitude et se dire qu'il avait mieux à faire que de s'occuper des égarées quand Elanor lui offrit une solution imprévue. Sa main retomba sur son coté pour la diriger dans sa poche et sortit prestement sa baguette. Un sortilège de séchage plus tard et il ouvrit la bouche :


« Je travaille dans le coin en tant qu'auror mais j'avoue peiner voir ce qu'une étudiante de l'Université de Magie Avancée fait seule au milieu de la lande écossaise? Repartis? »

L'auror pointa le village enneigé d'un mouvement rapide du bras pour signaler qu'il se dirigeait vers l'endroit, puis offrit son bras à la jeune fille pour marcher. Le sol n'était pas facilement pratiquable, on aurait même pu dire glissant sans trop se tromper et la jeune étudiante ne semblait pas des plus dégourdies, ce qui manqua de faire glousser Lacey. Il préférait qu'elle arrive à peu près sèche au village, la neige qui tombait encore drument suffirait largement à les rendre de nouveau humides et glacés; une chute n'était vraiment pas nécessaire à moins de vouloir testé les effets d'une pneumonie. L'auror émettait quelques doutes sur l'utilité d'une telle recherche.

« Je peux te ramener à Londres, si cela te convient mais j'ai quelques affaires à régler dans ce village. Et te mettre un peu au sec ne sera pas un mal, car comme tu le dis, le froid, ça s'infiltre vite et toute la magie ne fera pas mieux qu'un bon feu de cheminée pour se réchauffer. On fait un bout de chemin ensemble? »


C'était un peu rapide, certes mais il fallait mieux ne pas y passer la journée. Il attendait par ailleurs l'explication de savoir comment la brune s'était retrouvé ici. On abandonnait les animaux sur le bord de l'autoroute, pas en plein milieu de nul part. … Quoique, l'abandon d'animaux version sorcière avait peut être des règles différentes? Un autre sourire fleurit sur les lèvres de l'auror qui avait toutes les peines du monde à se reconcentrer sur sa mission.
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptySam 31 Jan - 15:45:23

Ce face à face rendait la jeune médicomage un peu mal à l’aise. Elle n’était pas du genre à craindre les relations sociales ou à parler à des inconnus, mais celui-ci avec le don pour la mettre dans tous ces états. Tantôt il la rassurait avec un geste rassurant et ferme, tantôt, il la déstabilisait par les regards qu’il lui lançait et la manière dont il se mit à réfléchir au meilleur moyen de rentrer à Londres. Les joues d’Elanor étaient en feu et elle n’arrivait plus à savoir si c’était dû à la neige ou à Lacey qui la surprenait de plus en plus. Elle avait été très rassurée de savoir que c’était un sorcier et en plus un Auror, mais elle avait bien failli faire une crise cardiaque et lui jeter un Avada Kedavra lorsqu’il avait brusquement sortie sa baguette magie pour la sécher instantanément.

Un petit cri était sortie de sa bouche alors qu’elle avait, elle aussi, attrapé sa baguette d’une main ferme pour la tendre vers l’inconnu avant de se rendre compte que son corps se réchauffait et ses vêtements se séchaient agréablement. Instinctivement elle s’était reculée d’un pas, tremblant sur ses deux jambes et une main était venue se positionner en face de son visage. Mais lorsque la vague de chaleur l’avait atteinte, elle avait rouvert les yeux et sa main s’était mit devant sa bouche qui avait formé un « oh » de surprise pour la peine. La main qui tenait sa baguette se réaligna le long de son corps et ses joues devinrent encore plus rouges qu’avant.

Oh !... Merci… Je me sens mieux tout à coup. Heu… je les ai laissés sans rien dire pour venir observer le coin. Ils ont dû penser que j’étais reparti.

Elanor espérait que sa cause ne soit pas si désespérante aux yeux du sorcier qui prenait sa cause très au sérieux. Elle lui en était d’ailleurs très reconnaissante, mais avait un peu l’impression d’être une gamine qu’on avait abandonnée et qui était livrée à elle-même. Quelle preuve de maturité que d’avouer être perdue. Elle avait pour habitude de ne pas prendre garde à l’image qu’elle donnait aux autres, mais devant lui, c’était différent. Elle avait envie de donne la meilleure image d’elle-même, de lui montrer qu’elle était forte et pouvait se débrouiller seule. D’être toutes ces autres filles qui étaient vraiment sûr d’elles et pas maladroites. Mais depuis quand se mettait-elle à envier ces filles ? La brunette se déconcertait elle-même et commençait à se demander si elle ne devenait pas folle subitement. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et ses joues ne voulaient pas reprendre leur couleur d’origine. Elle avait envie de partir en courant aussi vite qu’elle le pouvait, au risque de devoir se perdre encore plus et tomber sur un mangemort, mais la perspective de rester à proximité de l’inconnu la rendait de plus en plus… peu sûr d’elle et insignifiante. Insignifiante ? non, en fait ce qui la gênait c’est d’être au centre de l’attention. Étrange sensation lorsque l’on a pour habitude de voir les yeux se tourner sur soi à la moindre maladresse. Même Wyrd ne lui avait pas fait perdre à ce point là ces moyens lors de son dernier cours de potion. Et pourtant, il y avait de quoi se mettre à pleurer quand on pensait à toutes les horreurs qu’il lui avait dites. Elanor savait qu’elle n’était pas une incapable et ne se laissait que très rarement démonter par ceux qui l’entouraient. En cet instant, elle se sentait tout simplement stupide.

Mister Hawkbidule avait pourtant tout pour être sympathique, il lui avait proposé de l’aider au premier coup d’œil, l’avait réchauffé d’un simple coup de baguette magique et ne lui avait pas encore dit qu’il la trouvait maladroite et sans avenir. En fait, il était vraiment charmant. Il ne s’était pas arrêté sur les apparences en la voyant s’éclaffer à ses pieds et il n’avait pas relevé ses babillements entre deux phrases sorties de sa bouche. Mais qu’est-ce qu’elle nous fait là ? Ce type est complètement à l’opposé de ce qu’elle considère comme : un canon ou un petit ami potentiel. Tim avait tout du petit coquet sortit d’une agence de mannequinat moldu et se pavanait en s’ensorcelant les cheveux de mille manières possible et inimaginables. C’était son meilleur ami (et amant par la même) et la coqueluche de toutes ces demoiselles. Et sa dernière conquête, que l’on peut aussi considérer comme un gros râteau, j’ai nommée Livious Sullivan, était quand même, il faut le dire, vraiment à croquer. Ses airs nonchalants et lunaires lui donnaient un charme insoupçonné du jeune homme qui laissait passer de bien belles occasions. Alors que Lacey Hawkesworth n’avait rien à voir avec ces garçons là. Déjà, il n’avait pas son âge, du moins au premier regard, ensuite, il était vraiment habillé bizarrement. Sans parler de son écharpe Made In London, il avait un sac à dos rose et des chaussures un peu spéciales qu’elle n’arrivait pas à définir. Non en fait il n’avait rien pour lui plaire et était pas suffisamment conventionnel pour elle. À par peut être sa coupe de cheveux mi-longue et ses yeux… Oui, c’était les yeux. La manière qu’il avait de la regarder la déstabilisait quelque peu, l’obligeant à regarder ailleurs surtout quand il se mettait à sourire en coin. Et d’abord, qu’est-ce qu’il avait à sourire comme ça ?

« Je peux te ramener à Londres, si cela te convient mais j'ai quelques affaires à régler dans ce village. Et te mettre un peu au sec ne sera pas un mal, car comme tu le dis, le froid, ça s'infiltre vite et toute la magie ne fera pas mieux qu'un bon feu de cheminée pour se réchauffer. On fait un bout de chemin ensemble? »

Le brusque tutoiement la sortie brusquement de ses pensées. Voilà, encore un truc qui la déstabilisait à mort et la rendait mal à l’aise. Elle était censée faire quoi ? Le tutoyer à son tour ou le vousoyer ? Franchement, elle en avait aucune idée et commençait presque à maudire cette rencontre. Non, elle ne pouvait pas se permettre de penser ça, il était si gentil. Elle avait beau adorer la neige, il avait raison quand il disait qu’elle allait crever de froid. Dépitée, elle approuva d’un signe de la tête, elle ne voulait pas montrer qu’un gros dilemme de dialogue et de politesse s’était insinué entre eux, l’empêchant de s’adresser directement à lui. D’ailleurs, elle avait complètement oublié son nom de famille et était condamné à l’appeler par son prénom. Elle se força à lui sourire bien malgré elle et attrapa son bras si gentiment proposé, évitant ainsi un pourcentage très élevé de la voir s’étaler à nouveau par terre. A croire, qu’il voulait éviter toute tentative de la jeune femme pour se noyer dans la neige. Ce contact avec l’inconnu la réchauffa légèrement. Elle pu noter qu’une odeur de vieille cigarette éteinte planait autour de lui et était aisément dissimulée derrière un aftershave tout à fait appréciable. Elle avait rangé sa baguette dans sa poche et remit son écharpe autour de son cou et de son nez, dissimulant ainsi un sourire rougissant.

Et où allons nous trouver une cheminée ?
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyLun 9 Mar - 19:25:48

Faucon des neiges à Loup rieur, les tomates poussent en Écosse, je répète, les tomates poussent en Écosse. Y avait des choses comme ça, des reproductions spontanées plus ou moins voulues : de la multiplication inexpliquée des livres quand il partait en acheter un dans sa librairie favorite _ suivie généralement de la complainte du porte-monnaie en la mineur _ qui était plus que moins voulue, à l'entassement étonnant et vindicatif de factures dans sa boite aux lettres en fin de mois, qui était là, moins que plus voulu. Il y avait beaucoup de choses incompréhensibles, être sorcier en expliquait pas mal. Elanor qui passait sous différentes teintes de rouge ne s'expliquait pas par la magie et pour le compte, être sorcier n'était d'aucun aide à l'auror. Il pensait bien sûr que la jeune femme devait avoir froid, qu'elle devait être gênée, et qu'il y avait probablement quelque chose d'autre mais sur le lequel l'auror n'arrivait pas à mettre le doigt.

Elle était sur surement gênée de sa réaction à propos du sort de séchage mais elle n'était pas fautive, il aurait peut être pu faire attention à ne pas la surprendre. Une demoiselle perdue dans la neige qui se retrouvaient avec un inconnu, quand bien même ce dernier prétendait être auror, ne devait pas être une situation des plus rassurantes. Il n'y avait pas mort d'homme et Lacey se pardonnait aisément ce léger manque de délicatesse. Le froid apparemment pas : son altesse lui mordait assez cruellement les jambes, l'homme doutait cependant que ça soit pour défendre l'honneur blessée de la dame mais plutôt pour lui demander de dégager ses basques de moldus de son magnifique tapis blanc enneigé. Ou alors, c'était juste la jalousie d'une créature éthérée pour un homme qui préférait s'intéresser à un être de chair plutôt qu'à sa splendeur éphémère... Que de poésie pour deux individus qui se les pelaient sévère, pour un foutu hiver qui n'avait strictement rien à secouer des deux péquins qui envahissaient son territoire.

Lacey avait fait mine de ne pas relever le commentaire d'Elanor sur le fait que ses amies étaient parti, la croyant déjà rentrée à l'UMA. C'était aussi crédible que Merlin faisant du skateboard par un bel après midi d'été, la casquette retournée. Ceci dit, ce brave vieux faisait ce qu'il voulait, hein? Il fallait juste qu'il sorte de sa tombe et trouve un moyen de faire disparaître l'odeur de décomposition si particulière aux cadavres. Mais à ceci près encore une fois, l'Angleterre était un pays libre ! Quant à Elanor, Lacey ne doutait pas un instant qu'elle ne croyait pas une seconde à la pauvre excuse qu'elle lui avait fourni, elle voulait juste s'éviter une humiliation supplémentaire. La brune devait avoir eu son quota pour la journée et ne se sentait pas d'en rajouter. Malgré ce sentiment, Lacey ne put s'empêcher de sourire doucement, l'amusement ravivé dans son regard vert. Il riait de la situation et non de l'infortunée mais devait reconnaître qu'elle semblait accumuler les malchances. C'était un don qu'il n'enviait pas, il en avait toutefois connu des pires : comme ce serpentard de septième année -quand lui était en cinquième- qui appelait, non pas la malchance, mais le pied de Lacey. Cela avait été une année cruelle pour le futur diplômé mais le radar à crétin de Lacey se mettait immanquablement en route quand l'autre garçon entrait dans le périmètre. L'ancien gryffondor avait aussi pris quelques dérouillés sévères mais à la différence de la plupart de ses pairs, il avait la peau dure et se fichait pas mal des coups reçus... et si Lacey avait décidé qu'il ne vous aimait pas... Le châtain avait fort heureusement changé de ce coté là et ne se sentait plus de corriger les imbéciles qu'il rencontrait, il n'aurait pas eu assez d'une vie et si la violence était utile, elle l'était à la condition de savoir la canaliser. L'homme chassa vite ses pensées de son esprit pour se recentrer sur sa compagne qui avait eu le bon sens d'accepter son bras.

Il avait rentré ses mains dans ses poches, histoire de ne pas ajouter à son inconfort, et avançait d'un bon pas sur la neige, il valait mieux ne pas trop traîner. Lacey faisait attention à trouver un sol à peu près sûr pour la demoiselle. Avec parfois du succès, parfois non, la neige était traitresse. Cela ne l'empêchait pas de tenir sur ses deux jambes, le souci était qu'il fallait prendre des précautions supplémentaires pour une personne qui n'avait pas cette assurance. Lacey sourit à nouveau, un étrange sentiment de chaleur se répandait dans son dos : il appréciait d'avoir quelqu'un qui comptait sur lui. C'était un sentiment gratifiant. Lawrence était maintenant trop grand pour avoir besoin de son ainé, June était sa petite soeur chérie mais elle avait quinze ans et suivait son bonhomme de chemin, sans compter qu'elle était à Poudlard. Lacey aimait protéger, il ne se voyait pas en berger des brebis, il était plus l'énorme chien qui devait courir le long du troupeau pour être sûr que toutes les bêtes étaient bien là. Malheureusement et malgré la liste toujours étonnante et longue des femmes ayant partagées son lit, Lacey était un coeur dur à prendre. Il avait besoin d'affection, oui, un besoin énorme même. Cependant, il aimait intensément et ressentait tout aussi profondément les déceptions. Il avait plus d'une fois, joué le fauve blessé et avait ce rôle en horreur. L'homme en avait pris son parti et c'était une des raisons pour lesquelles les filles finissaient par partir, il les aimait mais ne leur faisait pas confiance. C'était dur pour elles, il en était conscient et s'il ne pouvait dire qu'il s'en voulait, éprouvait toujours un pincement au coeur quand il y pensait. Les femmes étaient une équation compliquée, plaisante et complexe, avec laquelle il n'avait pas fini de démêler.

Suivant ce train de pensée, il en vint naturellement à considérer la demoiselle à ses cotés. Plus pour la forme que par intérêt sentimental possible -il avait une amie en ce moment qui savait occuper ses nuits, même si niveau affectif, la dame avait quelques progrès à faire-, elle était de toute façon bien jeune. Étudiante lui avait-elle dit. Quel âge avait-elle? La demoiselle semblait plus intéressée de trouver une cheminée. Lacey fit la moue et haussa les épaules :


« Et moi qui voulait essayer les trains moldus... C'est trop bête. »

Le ton amusé marquait la plaisanterie. Bien que cela ne fut qu'à demi-vrai : l'auror aurait volontiers tester le train des sans magies. Il s'était souvent interroger de savoir si le moyen de transport des moldus divergeait fondamentalement de celui des sorciers. Il ajouta pour rassurer sa comparse qui ne goutait pas forcément l'humour en pareille circonstance :

« Il y a un sorcier dans le village où nous allons, je pense que nous pourrons utiliser sa cheminée. Il doit bien faire ses courses dans un lieu magique comme tout sorcier qui se respecte. Mais à part ça, je ne vois pas d'autres endroits. »

Le bientôt trentenaire avait remarqué que le tutoiement avait quelque peu perturbé sa vis à vis. La femme se débrouillait déjà très bien pour rougir -ce qui était tout à fait mignon, il n'y avait pas d'autres mots-, avait du mal à trouver ses mots, il allait peut être éviter de rajouter à son trouble. Sinon, il allait finir par parler à une écharpe et à un bonnet si Elanor se décidait à monter la dite écharpe à chaque fois qu'un élément gênant se présentait à elle. Le fonctionnaire faisait parfois un drôle d'effet aux femmes et attiraient d'étranges réactions de leur part, celle de la demoiselle était une des plus bizarres qu'il ait eu. Il ne faisait rien de spécialement « étrange » ou « anormal », il ne tentait pas de la séduire, il n'était pas outrageusement familier. C'était le froid, décida-t-il finalement plutôt que d'y penser de trop.

« Par contre, comme je l'ai dit plus tôt : j'ai quelques affaires à régler dans ce village. Je serai obligé de jouer la carte de la disparition un petit moment, je pense qu'on devrait cependant trouver une taverne accueillante pour l'attente. Je tacherai d'être aussi rapide que possible. »

Et pas un seul 'tu' dans la phrase. Lawrence aurait été fier de cet exercice syntaxique extraordinaire pour l'auror. Lacey n'aimait pas faire d'effort de ce coté là et, malgré les critiques, voyait mal ce que son éloquence avait avoir avec sa culture générale, très étendue -merci pour elle- par ailleurs. L'auror s'arrêta quelques minutes pour contempler le chemin qu'il avait déjà fait. Sans lâcher Elanor, Lacey pivota légèrement, se servant de son dos pour regarder derrière lui -L'exercice physique et une bonne connaissance de son corps l'avaient rendu assez souple-. Il ne put que contempler la beauté du paysage et se rendre compte à quel point il était petit dans ce grand manteau blanc.

« La campagne a des bons cotés. »

Dit-il après un moment, puis il se retourna et offrit un sourire franc à l'étudiante. Une idée étrange naquit dans le cerveau du Hawkesworth : c'était le genre d'endroit qui vous faisait regretter d'être un homme, créature mal adaptée aux températures froides. S'il avait été un animal, lequel aurait-il choisi pour être ici? Un loup? Pour courir à travers la lande enneigé. Non, la vision d'essemble n'était pas assez attrayante pour lui, il fallait un animal plus en hauteur. Un ours peut être alors? Non plus en fait, l'ours, pire que le loup, était craint et n'aidait pas à se balader tranquille et si Lacey aimait mettre ses docs et plus si affinités dans la gueule des gens qui l'ennuyait un tantinet... il doutait qu'un coup de pattes d'ours eu le même effet. Quelque chose de plus haut? Quelque chose qui vole peut être?


« Si tu étais un animal, lequel serais-tu? »

… Tant de travail pour ne pas dire tu. Ce fut au tour du sorcier de rougir, il n'avait pas prévu de dire cette phrase tout haut et elle s'adressait en fait à lui et non à Elanor. Il aurait du mal à expliquer qu'il parlait parfois tout seul, les gens qui le voyaient faire le regardait généralement bizarrement après. L'auror fit mine de regarder le ciel pour que la brune ne le voit pas rougir puis une fois l'effusion passée, tourna un visage interrogateur vers sa compagne.
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyVen 3 Avr - 20:31:04

Leurs pas sur la neige faisaient un bruit incessant qui ressemblait au petit déjeuner où elle et ses cousines ont le nez dans leur bol de céréales et qu’elles mâchent les yeux encore fermés ; scrontch, scrontch, scrontch. A cette pensée, Elanor se détendit et sourit, toujours dissimulée derrière son écharpe qui commençait à la réchauffer. A moins que ce soit la proximité de son sauveur qui provoquait un échange d’énergie et de chaleur évitant à notre étudiante de se mettre à claquer des dents. Une chose pour laquelle elle était prête à danser la lambada si ça lui permettait de ne pas se mettre une nouvelle fois dans l’embarras en compagnie de l’inconnu de la lande écossaise.

Marcher lui faisait du bien, elle qui n’aimait pas rester statique. Elle rougissait encore de s’être étalée devant l’auror et surtout d’avoir failli l’avakadevrisé sur place. Il manquerait plus que ça, elle aurait vraiment eu l’air maline encore une fois toute seule perdue au milieu de nul part avec en plus un cadavre sur les bras. Elle aurait très bien pu repartir en courant mais qui l’aurait alors ramené chez elle ? Et surtout, qu’aurait-elle fait du corps ? Très judicieuse question mais absolument pas dans le cadre précis de la situation. Elle se promit tout fois de faire attention aux inconnus ultérieurement car peut-être une autre fois n’aurait-elle pas autant de chance. Si son oncle apprenait ce qu’il s’était passé et surtout comment ça s’était passé, elle était sûr de passer le restant de sa vie coincé dans un couvent en Chine avec une nouvelle identité. Lui qui s’était donné la peine de lui apprendre les principes de base en défense magique et qui l’avait encouragé à faire des études d’Auror serait bien étonné de voir avec quelle négligence et naïveté sa nièce se laissait approcher par des inconnus. Enfin surtout un. Mais revenons à nos moutons et à notre bel inconnu qui tenait fermement le bras d’Elanor, évitant ainsi à la belle de refaire des siennes et de se geler une nouvelle fois en chutant.

Cette ferme poigne permettait à notre étudiante d’évoluer dans la neige avec aisance. Elle se sentait quand même un peu penaude de ne pas pouvoir montrer à notre valeureux chevalier qu’elle savait marcher sans assistance et ne pas étaler sa maladresse ne serait-ce qu’une heure. Elle n’avait pas besoin d’un protecteur mais appréciait énormément la manière dont il s’y prenait. Il n’y avait rien de particulier à ce geste tout à fait anodin, mais Elanor ne pu que remarquer qu’il prenait soin d’évaluer l’état du chemin qu’ils empruntaient pour diminuer ainsi les pertes d’équilibre et les écarts inattendus. C’était très galant en fait et ça la touchait qu’on prenne soin d’elle ainsi alors que d’habitude elle n’était qu’une étudiante parmi tant d’autres qui se fendaient dans la masse. Même Jérem n’avait jamais su la regarder différemment que comme une camarade de classe et c’était peu dire, elle l’avait quand même embrassé devant toute l’UMA rassemblée. Et ne parlons surtout pas de Livious. On pourrait penser qu’il s’agit là du discours d’une désespérée en mal d’amour, alors qu’en fait ce n’était absolument pas le cas. La brunette savait très bien s’entourer et taper dans l’œil des garçons, disons simplement qu’elle avait passé le stade où il fallait attendre que le dit garçon fasse le premier pas et lui demande de sortir avec elle dans un coin de couloir, les joues aussi rouges que les siennes en ce moment. Il fallait évoluer bon sang, on n’était plus à l’école de sorcellerie mais bien des adultes ! Finalement, pourquoi pensait-elle à tous ça maintenant ? ça n’avait absolument rien à voir avec Lacey le bon samaritain qui était bien trop vieux pour elle, surement était-il même déjà bien entouré, c’était même très probable, un homme comme lui ne devait pas être seul. Elle n’était donc finalement bel et bien qu’une étudiante en détresse. L’écharpe heureusement dissimula sa grimace d’impuissance.

* Les trains moldus ?

L’information fit un tour dans son cerveau et l’étudiante éclata d’un rire clair et sincère. Mais ce qu’elle pouvait être gourde des fois ! Evidemment, une cheminée, c’était fait pour se déplacer et non pas seulement pour se réchauffer. Le rire sonnait dans la clairière, lui permettant par la même occasion d’évacuer le trop plein d’émotions qui s’étaient emparé d’elle depuis sa rencontre avec Lacey. Après quelques secondes elle put enfin s’arrêter, se rendant compte que ça devait vraiment paraître bizarre d’adopter un tel comportement sans raison apparente. Ses yeux se tournèrent légèrement vers Lacey et lui glissa d’une voix plus sûr et déterminée ; elle ne le tutoierait pas, ce n’était après tout pas son genre de se familiariser si vite.

Excusez-moi, je pensais surtout à me réchauffer en parlant d’une cheminée. Mais j’avoue que prendre le train moldu m’intrigue un peu. Quel intérêt ? Nous mettrions probablement au moins trois jours ne serait-ce que pour rentrer en Angleterre.

Un sentiment de frustration l’avait un peu envahie, comme s’il n’était le que pour la ramener était insuffisant pour elle. Ses yeux recroisèrent le regard vert et se détournèrent, perdant leur lueur joyeuse qui se transforma une nouvelle fois en gêne. Rire lui avait permit de reprendre le contrôle d’elle-même, ainsi ses joues ne reprirent pas une couleur écarlate pourtant, ces yeux la troublaient toujours. Marcher à ses cotés lui avait permit de retrouver la maitrise de son comportement sans se sentir constamment observé et passée au rayon laser par ce regard transperçant et curieux.

Mais soit. Le train moldu vaut mieux que de rentrer à pieds.

Elle savait très bien que sa remarque avait pu être blessante. Mais elle n’avait pas pu s’empêcher tout d’abord de rire à sa propre bêtise et ensuite de se demander à quoi bon utiliser des moyens moldus alors qu’on peut utiliser des moyens magiques. N’empêche qu’elle méritait qu’il la laisse sur place ; Elle n’avait même pas été capable de penser à trouver une cheminée pour se déplacer, alors prendre le train était quand même la meilleure idée qui avait fusée jusqu’à présent. Elanor ne put se retenir de malmener sa lèvre inférieure comme elle en avait l’habitude lorsqu’elle ne tournait pas sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Quelle sotte !

Je comprends que vous ayez des occupations. Je n’aimerais surtout pas vous gêner ou vous retarder.


L’Auror s’était arrêté et regardait à présent derrière eux. Ses yeux bleus se posèrent alors sur son visage qu’elle pu détailler sans la présence des deux verts. On ne pouvait pas vraiment dire qu’il était beau et méritait de paraître dans un magasine de mode, mais il avait un charme certain dans sa manière de se retourner pour observer le chemin parcouru. A son tour, Elanor se retourna elle-aussi, imitant ainsi son compagnon. Elle lui lâcha le bras pour dégager son visage de son écharpe qui commençait un peu à l’étouffer. Le vent vint s’engouffrer dans ses mèches brunes lui provoquant un petit tremblement de froid. Avoir lâché l’inconnu l’avait à nouveau mis à nue devant les rafales qui soufflaient la neige avec une petite pointe d’agacement.

« La campagne a des bons cotés. »

C’était un fait, mais que répondre à cette réplique ? Elle se contenta de lui sourire alors qu’il se tournait vers elle pour la fixer une nouvelle fois de ses prunelles. Cette fois-ci, elle ne détournerait pas le regard et soutiendrait ses yeux verts auxquels elle n’arrivait pas à donner une teinte vraiment précise. Ce face à face était différent du précédent. Il n’y avait cette fois-ci plus de gêne et d’embarras de la part d’Elanor qui avait reprit pied dans la situation. Mais son cœur avait quand même marqué la différence et essayait de se faire remarquer en tambourinant dans sa poitrine comme un forcené. Le contact avec l’inconnu était vraiment intéressant, disons différent de ceux qu’elle avait eu avec les autres personnes jusqu’à présent. Il y avait quelque chose qu’elle n’arrivait pas à définir qui le rendait dissemblable, un petit truc qui la rendait heureuse et lui donnait envie de sautiller dans la neige et de se jeter dans ses bras comme une déchaînée. Une nouvelle fois, il reprit la parole ce qui permit à Elanor de se concentrer uniquement vers ce son très plaisant. Une voix agréable qui la réchauffait et lui donnait envie de lui faire confiance aveuglément. La question sembla perturber Lacey qui décida de rivaliser avec elle au niveau des couleurs. Evénement très intéressant qui fit sourire l’étudiante à pleines dents momentanément, avant qu’elle ne décide qu’il n’était pas raisonnable de se moquer de lui, même si elle avait auparavant plusieurs fois surpris un petit sourire amusé de la part de son interlocuteur qui n’avait pas aidé son teint habituel à repointer le bout de son nez sur son visage.

J’avoue que je n’y ai jamais réfléchis, mais la question est intéressante. Je pense que je voudrais être un animal discret mais qui se faufile partout à la barbe et au nez de tous les autres. Et vous Lacey ? Quel animal aimeriez-vous être ?

Ses yeux étaient toujours rivés sur son visage et l’étudiante avait enfin reprit l’entière maitrise d’elle-même. Mais pour combien de temps ? Elle ne pouvait en être sûre au vue de la situation inhabituelle, mais il n’y avait à ses yeux plus de raisons d’être gênée et de continuer à cultiver des tomates dans la lande Ecossaise. Elle avait appuyé le ton sur son prénom, lui laissant ainsi penser qu’elle ne mettait pas une barrière entre eux, mais qu’il n’était pas évident pour l’étudiante de gérer cette soudaine familiarité entre eux alors qu’ils connaissaient à peine et surtout qu’elle ne voulait pas qu’il la tutoie à cause de sa jeunesse.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyDim 19 Avr - 18:24:03

Les deux avaient repris leur marche dans la neige, le village était de plus en plus proche, une vingtaine de pas au mieux et ce, à la plus grande joie de Lacey. Il appréciait la compagnie de la demoiselle... à vrai, il appréciait d'avoir de la compagnie tout court et une jeune femme perdue était toujours plus agréable qu'un vieux bucheron barbu et qui sentait le fauve. L'auror avait eu le temps de répondre aux questions de sa compagne. Pour ce qui était du fait de prendre les trains moldus, il lui avait répondu qu'il s'agissait d'une plaisanterie et que s'il avait pensé sérieusement à prendre le train, cela aurait été jusqu'à la grande ville la plus proche pour transplaner depuis l'un des nouveaux relais de transport qui fleurissaient un peu partout depuis quelques années déjà. Car transplaner chez le sorcier du village ne les ramèneraient surement pas directement à bon port. L'homme devait avoir un lien vers un lieu magique écossais quelconque et de là, il leur faudrait prendre une nouvelle cheminée. Il lui aurait aussi bien répondu que lui aurait pu transplaner de là où ils étaient pour rentrer chez lui mais, cela n'aurait pas été très sympathique et il n'y avait aucune gratification à prouver à une étudiante qu'un adulte savait mieux se servir de sa magie qu'elle ne le pouvait. Il finit le chapitre du train par la conclusion que les deux sorciers verraient sur place et choisit de ne rien dire quant à sa phrase 'sur ses occupations et le fait qu'elle pourrait le gêner' qui manqua de l'énerver un tantinet. Lacey avait ensuite frictionner sans trop de force, le dos de la brune quand la demoiselle s'était mise à trembler.

Le fait qu'Elanor parvenait à présent à le regarder dans les yeux était un changement bienvenu qui renforça la sympathie de l'homme pour elle. Au final, il prenait vraiment plaisir à balader ce petit bout de femme, cela donnait un coté moins terne à son travail de la journée et marcher avec l'étudiante lui apparaissait comme plus profitable que d'interroger un éleveur de moutons. Il n'avait pas répondu immédiatement à la dernière question de sa vis-à-vis pour la simple et bonne raison que deux pensées distinctes trottaient dans son crane. Arrivé au centre du village, fort petit à vrai dire, il arriva enfin à démêler le fil et ouvrit la bouche pour parler d'un ton neutre où perçait néanmoins une pointe de lassitude :


« 'Chui pas assez vieux pour qu'on me file du 'vous'. Le vouvoiement ça me file l'impression d'avoir passé la cinquantaine et d'avoir un dentier... Ou d'être un de ses crétins qui ne peuvent pas se sentir. »

Il avait faillit dire « l'un de ses crétins de Sang-pur » avant de se rappeler qu'il était lui aussi, officiellement Sans-pur.

« Sinon pour ce qui est de l'animal... »

L'auror lâcha le bras de la femme et s'assit sur un banc en pierre qui trônait près d'un panneau de direction en métal un peu rouillé. Il lui fallait réfléchir un peu à la suite des événements ce qu'il faisait en même temps qu'il répondait à la question de la jeune sorcière. Le village se révélait assez inquiétant, presque désert, ce que le froid pouvait cependant justifier. Des rues dallées par des pierres grossières, les mêmes que celles dont étaient faites les maisons, ce qui malgré la taille relative du village donnait une impression étouffante, comme si le lieu menaçait de vous avaler. Lacey se demanda un instant si ça n'était pas ce simple fait qui rendait les moutons malades et finissaient pas les tuer. C'est en tout cas ce qui ce serait probablement produit si lui avait du vivre dans un endroit pareil. La place de la ville ne révélait cependant aucune auberge, seulement une église, quelques maisons et surtout des immenses granges et étables aux tailles démesurées par rapport à celles des maisons. Ces dites granges étaient d'ailleurs reliées les unes aux autres par un système de ponts de bois rustiques dont la solidité restait à prouver. Une grange ouverte à quelques mètres montraient des outils pour travailler la terre entassés dans une pile mal propre et des troncs d'arbres de tailles respectables fort bien alignés et superposés quant à eux. La vue de cette grange suffit à Lacey pour comprendre qu'il valait mieux ne pas trop embêter l'habitant et que le village étaient surtout composés d'individus robustes. Enfin, ça c'était bon quand vous étiez moldu, lui était sorcier. Pour en revenir à Elanor, l'auror plongea une main dans sa poche intérieure de manteau et sortit une cigarette qui s'alluma rapidement, comme par magie. Heureusement qu'il n'y avait personne hormis les deux sorciers.

« On a tendance à me dire que j'ai des attributs canins... mais, le chien, ça manque de liberté, je trouve. Un oiseau, je pense... Quant au quel, j'avoue que là, j'ai pas de réponse. »

Tirant sur sa cigarette, il s'aperçut qu'il n'avait guère envie de laisser la femme seule sans lui dans le village. Cette pensée ne le rassurait pas du tout et il se mit à dévisager Elanor. Le souci était que ce qu'il voulait ne s'accordait en aucun cas avec ce qu'il devait faire et que pour le coup, son devoir d'auror passait avant ses préférences personnelles. Toutefois, Lacey préférait demander son avis à la jeune femme : si jamais, elle se retrouvait trop mal à l'aise, il n'aurait pas le cœur de se séparer d'elle et prendrait sur lui pour une nouvelle faute professionnelle, quitte à l'emmener avec lui voir le sorcier :

« Ce village est sinistre. Je doute pas qu'on trouve une auberge ou un établissement du même acabit pour que tu t'y réchauffes et que tu m'attendes. Je préfère te demander si tu peux rester seule un moment ici ou si ça ne te convient vraiment pas et que tu veux venir avec moi. »

Le sorcier lui ré attrapa le bras dans l'intention de la rassurer, son regard inquiet pointé sur la jeune femme prouvait que sa question était sincère et qu'elle avait la liberté de répondre ce qu'elle voulait. Lacey n'avait pas la moindre idée de la solution qui lui convenait le plus. Savoir qu'elle acceptait de rester seule l'aurait rassuré quant à sa capacité à finir son travail convenablement mais, il savait aussi que son esprit n'aurait pas quitté la demoiselle qui l'attendait, et la prendre avec lui l'aurait rassuré mais, l'aurait fait culpabiliser sur son inaptitude à se concentrer sur sa mission. Quel dilemme pour un homme assis sur un banc en pierre qui tenait plus d'un caillou massif grossièrement taillé que d'un banc digne de ce nom.
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyDim 26 Avr - 13:49:49

Au loin, derrière les tatouillards qui tombaient toujours aussi rapidement, Elanor aperçut enfin le village et ses premières maisons. Un léger soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres alors qu’ils avaient repris leur marche et que la main de Lacey était posée sur son dos, la réchauffant. La jeune fille était un peu déconfite d’avoir sauté à pieds joints dans la plaisanterie de l’inconnu quant aux trains moldus. S’agissait-il encore d’un de ses sang-purs qui ne peut pas se sentir ? Ou alors véritablement un petit plaisantin de première ordre qui voulait la tourner en bourrique ? Dans tous les cas, la plaisanterie ne passait pas vraiment, elle en avait assez de passer pour une idiote et l’irritation l’avais envahie quelques instants.

L’étudiante n’avait rien ajouté après avoir obtenu tous les détails sur leur retour. Elle ne savait même pas qu’ils devraient transplaner probablement plusieurs fois avant d’arriver à bon port. Pour elle, le transplanage leur permettait d’arriver d’un endroit à un autre en une seule fois et la perspective de devoir répéter ce geste plusieurs fois de suite lui mina totalement le moral car elle savait alors très bien qu’elle se ridiculiserait encore maints fois avant de devoir quitter l’auror dans la ville de Londres.

Lentement, les pieds toujours pris dans le grand manteau blanc de l’hiver, les deux sorciers s’avancèrent entre les maisons pour pénétrer dans le village effectivement désert. Les bâtisses étaient quelconques, beaucoup de volets étaient clos et peu de lumière filtrait à travers les fenêtres closes. Etait-ce un village fantôme ou est-ce que tous les habitants étaient réunis au même endroit ? Elle n’en savait rien, ne connaissant pas les coutumes moldus en vigueur en Ecosse et dans le reste du monde par ailleurs. Le centre du village était assez simple mais tout de même un peu coquet, les villageois devait s’y réunir lors des beaux jours et Elanor imaginait aisément le marché monter ses étales tous les matins par des marchands ambulants, vendant légumes divers et autres aliments bon marchés. Dommage qu’ils soient venus jusqu’ici en hiver. A croire que les moldus hibernaient durant cette période de l’année. Son visage faisait le tour de l’endroit, sa curiosité maladive affichée clairement sur ses traits rougis par le froid. Notant chaque détail sur les maisons, faufilant ses yeux jusque dans les endroits sombres.

« 'Chui pas assez vieux pour qu'on me file du 'vous'. Le vouvoiement ça me file l'impression d'avoir passé la cinquantaine et d'avoir un dentier... Ou d'être un de ses crétins qui ne peuvent pas se sentir. »

Cette phrase avait fusé dans le silence qui régnait, frappant Elanor de stupéfaction. Ses yeux s’ouvrirent d’étonnement et fixèrent l’auror durant quelques instants avant de retrouver l’usage de la parole. Elle n’en revenait pas qu’il lui balance un truc pareil. Mais il se prenait pour qui au juste avec ses idées à la con ? Depuis quand le vouvoiement était autre chose qu’une marque de respect et de non-familiarité ? L’étudiante était outrée et dissimula mal son expression à Lacey qui enchaina mine de rien sur la question de l’animal. Ses yeux bleus l’observèrent quelques instants, cherchant la faille, la blague ou tout signe qu’il n’était pas sérieux quand il avançait cette perception du vouvoiement. L’auror partit s’asseoir sur le banc de pierre près d’eux, ce qui permit à Elanor de réfléchir quelques secondes à ce qu’elle venait d’entendre et tenter de cerner le sens de ces paroles qui l’irritèrent une nouvelle fois. Elle qui le trouvait vraiment aimable, elle tombait à chaque fois des nues lorsqu’il la surprenait ainsi. Elle se sentait blessée et avait l’impression qu’il la soupçonnait de porter sur lui un jugement négatif face à sa personne et à son âge. L’étudiante s’approcha de l’auror assit sur le banc, une clope à la bouche et resta debout en face de lui pour capter son attention dans un air de défi. Elle lui balança alors ses quatre vérité dans un langage très peu haché et peu habituel dans la bouche de la jeune femme qui laissé libre cours à ses émotions et à sa colère ; elle était vexée.

A mes yeux le vouvoiement est une marque de respect Monsieur Hawk…. Elle soupira, sentant la colère monter dans ses entrailles. Même prononcer son nom lui était impossible et encore une fois il marquait un point par un auto-goal de la jeune fille, ses yeux lancèrent quelques éclairs. Jamais je n’ai pensé que vous étiez un crétin, au contraire, je trouvais jusqu’à présent votre compagnie très appréciable. Elle fit une légère pause histoire de reprendre son souffle avant de reprendre. Mais je n’aime pas vos paroles blessantes à mes yeux et qui sont elles irrespectueuses face au respect que je vous porte, pour ce que vous faites pour moi aujourd’hui. Mais puisque que tu ne m’en laisse pas le choix, alors je te tutoierais, mais n’y vois pas un signe de familiarité de ma part.

Ce face à face était assez particulier en soi, Elanor pouvait regarder l’homme pas si vieux que ça d’un peu plus haut ce qui lui donna l’impression durant quelques instants de le regarder de haut et de pouvoir ainsi lui montrer qu’elle n’était pas si fragile que ça lorsqu’il le fallait. Ce n’était pourtant pas une manière d’agir qu’elle aimait mettre en avant et une fois son discours terminé, elle prit place à ses cotés pour échapper une nouvelle fois au regard vert qui la faisait flancher. Le banc était gelé mais il était agréable de ménager un peu ses jambes quelques instants. Elle ne risquait au moins pas de s’affaler par terre en étant assise, c’était déjà un bon point pour elle. La clope se consumait légèrement et Elanor en profita pour inspecter l’état de ses chaussettes qui étaient trempes, provocant la débattue au bout de ses orteils. Jetant un regard inspecteur aux alentours, puis décidant qu’il n’y avait personne assez proche pour voir dans les détails ce qu’elle faisait. Elanor sortit elle aussi sa baguette, la glissa dans une de ses bottes et murmura une formule de séchage qui lui réchauffa le pied instantanément. Elle réitéra son geste dans son autre botte puis rangea l’instrument dans sa poche, par prudence. Même s’il était très peu approprié de faire de la magie au milieu d’un village moldu, Lacey n’avait pas montré l’exemple et serait très peu approprié dans ce cas de lui en faire la remarque. L’occupation de la jeune fille lui permit de se calmer et de se rendre compte qu’elle n’avait pas été polie du tout avec l’homme qui prenait soin d’elle depuis un certain temps. Son visage avait laissé place à la déception et à l’agacement.

« On a tendance à me dire que j'ai des attributs canins... mais, le chien, ça manque de liberté, je trouve. Un oiseau, je pense... Quant au quel, j'avoue que là, j'ai pas de réponse. »

Ce n’était pas vraiment ce à quoi l’étudiante s’attendait comme réponse mais elle ne pu s’empêcher de sourire. Elle n’arrivait pas à être définitivement en colère contre lui alors qu’il en faisait beaucoup pour la déstabiliser et la faire tourner en bourrique.

Tu as tout du St-Bernard aujourd’hui en tout cas.


Son ton était redevenu celui qu’elle se connaissait le plus, c'est-à-dire aimable et taquineur. Rien à voir avec son emportement de toute à l’heure qui avait frôlé l’hystérisme. Elle n’avait pas envie de déclarer la guerre à Lacey, mais ne savait pas tellement comment lui montrer qu’elle attendait des excuses ou du moins un signe lui démontrant qu’il la respectait malgré ses paroles très peu achées. En fait, elle n’avait pas vraiment l’habitude qu’on lui parle de cette manière, ce personnage était vraiment des plus énigmatique pour elle. Elanor ne savait plus du tout comment se positionner et quel jugement avoir sur lui. Etait-il sympa, appréciait-il sa compagnie ? C’était totalement flou dans son esprit et lui poser la question ne ferait que rajouter un peu d’huile sur le feu.

« Ce village est sinistre. Je doute pas qu'on trouve une auberge ou un établissement du même acabit pour que tu t'y réchauffes et que tu m'attendes. Je préfère te demander si tu peux rester seule un moment ici ou si ça ne te convient vraiment pas et que tu veux venir avec moi. »

Ainsi, elle se retrouvait une nouvelle fois dans le rôle de l’étudiante désespérante et naïve qu’on devait sans cesse surveiller. Son regard se fait légèrement sombre et ennuyé lorsqu’il se posa sur le visage de Lacey qui démontrait plutôt une certaine inquiétude de son coté. Elle n’avait aucunement l’intention de le blesser ou se venger des paroles crues de son sauveur, mais ne voulait pas non plus qu’il pense qu’elle était une petite fille sans défenses alors qu’elle faisait quand même partie de l’Ordre du Phénix. A cette pensée, elle reprit courage et son ton était plein de détermination lorsqu’elle lui répondit.

Je pense que je vais pouvoir me débrouiller seule quelques instants. Je t’attendrai dans le coin, j’irai faire un tour à l’église pour me réchauffer.

L’étudiante se remit debout, signe qu’elle savait ce qu’elle faisait malgré l’environnement quelque peu inquiétant qui l’entourait. Son regard n’avait pas raté la grange et ses instruments étranges et effrayants, elle avait également remarqué que le village était désert et qu’une rencontre fortuite dans un coin sombre ne serait pas très encourageante. Mais elle avait sa baguette magique et savait s’en servir, ayant toujours eu d’excellentes notes en sortilège et même en Magie Noire. Ses yeux fixaient ceux de l’auror, attendant son verdict et le geste qui l’éloignerait d’elle durant quelques minutes pour remplir quelque mission dont elle n’avait pas connaissance.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyDim 26 Avr - 19:02:51

Lacey s'était retenu sourire quand la moutarde monta au nez de la belle helvète. Apparemment, elle avait mal pris le commentaire qu'il lui avait fait sur le second pronom personnel, pluriel et désirait exprimer une doléance quant à la façon dont devait se pratiquer la langue anglaise dans son acception la plus pure et la plus correcte. Si la demoiselle ne semblait déjà suffisamment vexée, Lacey ne se serait pas retenu de lui rire ouvertement au nez... Sans méchanceté, bien sûr ! L'auror était amusé de la crise infantile que la femme montrait face à la simple demande de ne pas être appeler par un 'vous' qu'il trouvait vieillissant. Qui avait parlé de crétin ici? Ah ! Lui-même mais, pas dans ce sens là. Tant pis, il était toujours amusant de voir une fille s'emporter pour un rien.

La tirade finie, le sorcier ne retint cependant pas un petit reniflement joyeux avant d'ouvrir la bouche et d'offrir à Elanor ses plus plates excuses qui tenaient en ces quelques mots :


« Mes excuses devant l'irrespectueux irrespect du respect que tu me témoignais. »

Et si l'on croit qu'il s'agissait d'excuses sincères, c'était qu'on était plus buté qu'un âne. Le sorcier avait rangé sa baguette après que l'étudiante eut-elle même sécher ses bottes avec la sienne et il contemplait les environs sans grande motivation, tout en écoutant ce qu'elle lui racontait. Rien que pour le commentaire du Saint Bernard, elle méritait qu'il ait réussi à la vexer ! C'était une honte que de le comparer à un canidé alors qu'il venait expressément de faire savoir qu'il ne se voyait pas de parenté particulière avec l'animal. Lacey prit néanmoins sur lui de ne pas grogner en réponse au commentaire et choisit de se la boucler, chose rare pour lui. Elanor refusa ensuite de l'accompagner ou bien même qu'il l'aide à trouver un endroit où attendre.

« Si tu le dis, on se retrouve après alors. »

Le sorcier soupira et disparut, transplanant jusqu'à la maison du sorcier qu'il était venu voir et qu'il avait finalement repéré, un peu en hauteur par rapport aux autres, suffisamment pour avoir une vue non négligeable sur le parc et la grange qui gardait les précieux moutons.


~~@~~~~@~~~~@~~~~@~~~~@~~


Le rendez vous avait pris de temps qu'il ne l'avait escompté et une bonne heure avait filé avant qu'il n'ait le temps de la retenir. Le vieux sorcier à qui il avait rendu visite était proche de la folie et s'il ne lui avait pas présenté le cadavre d'une de ses bêtes, l'auror aurait été en droit de le croire fou à lier. Mais l'homme ne l'était pas, et si ça n'était pas un maléfice qui touchait les ovins, Lacey en aurait mangé ses diplômes.

Pour le coup, l'homme aux cheveux châtains n'avait même pas eu le loisir de penser à la jeune femme qu'il avait laissé en ville et avait du tenté de s'entretenir de façon intelligible avec une personne qui se trouvait être victime et témoin. Lacey interrogeait aussi le fait que le vieil éleveur s'était montré excessivement réticent à l'idée qu'il enquête sur les lieux du 'crime' et que l'homme semblait avoir pris une extrême précaution à asseoir l'auror à un certain endroit de sa maison, et à éviter que le regard de Lacey ne dérive sur autre chose que sur sa personne. L'affaire en soi était déjà louche, le comportement de l'éleveur sorcier avait renforcé cette impression par dix. Lacey ne savait pas quoi penser.

C'était pour cela que, sortant de la maison sans un mot, il avait choisit de redescendre à pied plutôt qu'en transplanant comme tout à l'heure. Le transplanage parmi les moldus n'étaient en soi pas très dangereux. Il était dans les expressions des sans-magies d'exprimer l'idée qu'une personne était venue de nulle part, cela signifiait généralement que l'on avait juste pas vu la personne venir. Somme toute, transplaner au milieu des moldus en revenait à ça. Il suffisait d'en rire avec le local surpris et de sermonner gentiment le manque d'attention qui pourrait un jour lui couter son porte monnaie, ses lunettes ou encore sa tête et l'affaire passait comme une lettre à la poste. Le ministère n'aurait probablement pas été du même que Lacey sur le sujet, toutefois, l'auror n'avait jamais su se conformer aux directives et s'en portait pour le moment très bien.

Pour l'heure, l'homme gardait les mains désespérément engoncées dans ses poches et la mine basse. Cette histoire le taraudait sincèrement et pour un problème de moutons et de brebis, il ne s'était pas attendu à cela. Le semi-irlandais fronça les sourcils et replaça les faits, plus complexe qu'à première vue. Le vieil éleveur écossais était en fait un informateur de la première guerre des sorciers. Il avait aidé les aurors et le ministère à traduire en justice plus d'un mangemort et d'un sympathisant. Anormalement bien renseigné, le sorcier avait toujours l'information juste et le ministère n'avait cependant pas creusé l'affaire trop loin, trop content du filon que cela représentait et avait fourni à l'homme une nouvelle identité et une nouvelle vie. D'anglais, il était devenu écossais et de vendeur d'antiquité sur le chemin de traverse, il était devenu éleveur de moutons et brebis dans un village d'Ecosse reculé du monde. Lacey n'interrogerait pas ce choix de carrière, chacun menait sa vie comme il le voulait. Si on lui avait demandé son avis, ce n'était pourtant pas la reconversion qu'il aurait choisi. L'ancien informateur était à présent persuadé d'avoir été retrouvé.

Délire d'un esprit malade ou véritable danger, Lacey ne savait que penser et c'était une sensation qu'il n'appréciait pas le moins du monde. De toute façon, il allait devoir s'en référer au ministère car la situation le dépassait pour beaucoup. Il allait lui falloir tous les dossiers de l'époque et il comprenait maintenant en quoi un élevage ovin pouvait concerner un auror. Cela dit, il ne pouvait rien faire avant d'être rentré à Londres, ce qu'il avait l'intention de faire le plus rapidement possible. Un détail crispa le visage du sorcier : En fait, il avait eu tort, le vieux sorcier ne disposait même pas d'une cheminée relié à un quelconque lieu magique et vivait dans la solitude la plus complète. Peut être demander aux habitants s'ils avaient vu d'autres étrangers ces derniers temps, juste une petite information avant de partir...

Dans l'immédiat, retrouver Elanor...


[C'est pas génial, désolé ^^'']
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyDim 26 Avr - 21:24:28

« Si tu le dis, on se retrouve après alors. »

A peine avait-il dit ses mots qu’il se volatilisa dans l’air, la laissant ainsi seule avec elle-même. Le soupir qu’il avait poussé avant de disparaître lui fit un peu mal au cœur, ainsi que sa manière de s’en aller. Elanor tendit sa main pour traverser l’espace où s’était trouvé Lacey quelques instants auparavant, vérifiant qu’il avait bien disparut.

A toute à l’heure…

Elle avait murmuré ses mots plus pour se convaincre qu’il allait revenir que pour lui qui finalement ne l’entendrait de toute manière pas, déjà loin. Peut-être à Londres qui sait ? C’était peut être mieux finalement, sauf que ça n’arrangeait en rien sa situation actuelle plutôt désespérée il fallait le dire. Ses yeux se reposèrent sur l’Eglise qui se tenait de l’autre coté de la place. Au moins, elle avait trouvé un endroit où s’abriter le temps qu’il revienne ou qu’elle réalise qu’il l’avait abandonné à son triste sort.

Scrontch scrontch scrontch


Ses pas foulèrent lentement le sol de neige qui séparait le banc des marches de l’église. La tempête se calmait légèrement et le fait d’avoir les pieds au chaud lui permettait de ne plus avoir besoin de grelotter. La porte était ouverte, évidemment, et le souffle de chaleur qui l’envahit lorsqu’elle pénétra dans l’église lui fit le même effet que le sortilège de séchage lancé par Lacey auparavant.


Silencieusement et tout en retirant sa capuche et son bonnet, Elanor s’avança dans la Nef pour y découvrir petit à petit les vitraux qui ornaient les fenêtres de l’église par ses cotés. Chacun représentait un des événements de la bible, comme le lui avait apprit Tim un jour alors qu’il l’avait emmené visiter le Sacré Cœur à Paris. Elle se souvenait exactement des paroles de son meilleur et ex petit ami sur chaque vitrail qui représentait la mort de Jesus et sur les apôtres. Bref, tout un blabla qu’elle n’avait jamais imaginé un jour se souvenir et revoir dans un lieu aussi insolite que ce village toutes ces images intrigantes et questionnantes. Son regard se posait partout, sur l’architecture, sur les bancs, sur les bibles disposées ça et là et enfin sur l’autel qui se tenait au centre sous la croix de Jesus.

Je peux vous aider mon enfant ?


Elanor sursauta et se retourna pour faire face à un homme habillé de noir, les mains jointes devant lui. Son visage était bienveillant et un sourire le barrait de part en part, l’invitant à la paix.


Oh ! Excusez-moi… Je suis de passage dans la région et avec ce qu’il tombe, je trouvais plus agréable de patienter quelques instants ici que… que mon ami revienne.

Ses habits dégoulinaient sur le sol de l’église, l’entourant d’une flaque d’eau glissante. Ses cheveux étaient dans un piteux état, sans parler de ses joues toujours aussi rouge qui avaient de la peine à se réchauffer.


Venez donc seulement vous réchauffer dans ce cas. Je viens tout juste de préparer du thé.

Le sourire qui illumina le visage de l’étudiante tient lieu de réponse pour le Prêtre qui l’invitât à le suivre par une porte sur le coté. Le thé fumait dans la bouilloire et il lui proposa une chaise, une tasse, un sachet et du sucre.


---------------------

La tasse de thé avait été des plus appréciables et avait réchauffé la demoiselle. Le prêtre et elle avait discuté durant une bonne demi-heure de la Suisse, pays d’origine d’Elanor que l’homme avait eu l’occasion de visiter. Cette rencontre avait vraiment été très satisfaisante pour l’étudiante qui ne s’était à aucun moment douté qu’une âme aussi charitable pouvait vivre dans ce village si reculé. A présent, la brunette trainait dans l’église, sa cape, son écharpe, son bonnet et ses gants posés sur le dernier banc de la rangée de gauche, alors qu’elle laissait ses pas la guider au fil des vitrages qu’elle détaillait. Le prêtre était retourné à ses prières, la laissant seule dans la Nef magnifiquement décorée. La demoiselle chantonnait à voix basse.

…En laissant fuir les années
Sans se demander
Au détour de la rivière :
"Sera-t-il au détour de la rivière"…



Puis, la porte s’ouvrit et un homme pénétra sur le seuil emmenant avec lui un brouillard de neige qui vint s’écraser sur le sol pour fondre instantanément. Son visage n’était pas visible mais ça dégaine était reconnaissable de là où elle était car elle l’avait eu sous les yeux une bonne partie de l’après-midi. Un sourire traversa le visage d’Elanor qui avait laissé sa colère derrière elle pour laisser place à une bonne humeur non dissimulée.

Lacey ! Je savais que tu reviendrais !

[Hum hum, j'espère que ça te convient, mais comme tu dis, c'est histoire de faire la transition Wink]

Spoiler:

Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyDim 3 Mai - 13:50:18

[Désolé, comme tu m'as dit que je t'avais habitué à plus long la dernière fois, je me suis un peu... euh emportée?]

Laisser une personne inconnue livrée à elle-même dans un village tout aussi inconnu, apportait une certitude quasi-générale : celle qu'une heure après, la personne ne serait plus à l'endroit où vous l'aviez laissé l'heure plus tôt. Lacey contemplait le banc de pierre sur lequel il s'était assis une heure auparavant et vis que ce dernier était entièrement recouvert de neige. Un coup d'œil sur le sol l'informa qu'Elanor n'avait pas du rester longtemps puisque que la nature semblait avoir repris ses droits et que le seul était d'un blanc immaculé, sans autre trace de pas que les siennes. Il remarqua aussi que la neige tombait plus durement qu'à leur arrivée et qu'il avait passé une bonne heure au chaud dans la demeure de l'étrange sorcier. Revenir dans le froid d'un village moldu n'était pas la chose la plus agréable qu'il ait faite. L'étudiante lui avait signifié qu'elle pouvait se débrouiller seule, il ne lui restait donc plus qu'à retrouver où sa compagne avait trouvé bon de se réfugier.

Le sorcier leva la tête pour contempler le ciel d'un gris remarquable et ininterrompu. Il était heureux que le sorcier ne fut pas claustrophobe, il plissa tout de même les yeux et crispa son visage. La neige sur sa peau lui mordait le visage comme de petits animaux affamés. L'auror espéra que sa maladroite brunette avait eu le bon sens de se réfugier sous un toit. Il fallait juste trouver lequel.

Il n'était pas dans les habitudes du semi-irlandais d'hurler le nom des gens pour les trouver. On le trouvait un brin rustre mais, il ne manquait pas de prestance à ce point là. Et il n'aimait pas plus le ridicule qu'à dose homéopathique, tant qu'à faire. L'auror secoua ses chaussures pour empêcher les flocons de s'infiltrer dans le délicat cuir de ses Doc Martens et promis à ses chères et tendres, un traitement de faveur quand ils rentreraient, un doux chiffon, du cirage, de la crème pour soigner le cuir, la totale, voir même un tour chez un cordonnier si besoin était. Ses précieuses chaussures étaient des rares créatures féminines à lui être restées fidèles, huit ans de bons et loyaux services, peu pouvaient en dire autant... Sauf June quand elle mettait le pied dans le plat en disant que Lacey et son cadet avaient tout du vieux couple. Sale gamine et son talent pour mettre les pieds dans le plat et pour acheter des horreurs roses aussi. Lacey resserra sa prise sur son sac et commença à explorer plus attentivement le village. Le lieu n'était pas grand et il finirait bien pas la trouver.

La première idée qui lui vint fut celle de trouver un pub ou une taverne. Il y voyait mal Elanor mais, c'était le premier endroit auquel il fallait songer pour demander quelconque information. Savoir si personne n'avait vu une brune qui faisait un tantinet déplacé dans le coin, ou si on l'avait partir bras dessus, bras dessous avec Jojo la Brute -hautement improbable-. Revenu sur la place du village, il ne mit pas longtemps à trouver une maison plus grande et dont plusieurs cheminées fumaient. Elle était à quelques rues et le sorcier pressa le pas. Il jeta un regard à l'église en quittant la pièce, se demandant si le lieu de culte était fréquenté en dehors des horaires de culte.

Lacey avait bien raison sur un point : C'était l'endroit où se réunissaient les gens du village et l'odeur âcre de transpiration, de bière et de nourriture qui lui assaillit les narines quand il entra. Ce n'était pas désagréable, c'était l'odeur typique de ce genre d'endroit, là où les hommes allaient après un dur labeur. Son entrée fut saluée par un silence soudain. Il semblait que le village n'eut guère l'habitude des étrangers et s'il n'était pas regardé avec malveillance, une certaine gêne et de la méfiance étaient clairement visibles dans les villages qui l'accueillir. Le look de l'anglais aisé n'était pas vraiment du goût local, les conversations reprirent cependant pendant qu'il se dirigeait vers le comptoir. L'homme derrière le comptoir s'approcha de lui :


« Vous voulez boire quelque chose? »

Le ton indiquait que l'homme ne comprenait pas que l'on puisse venir dans une taverne pour en ressortir la gorge sèche. Lacey était aussi de cet avis mais, n'avait guère le temps de s'éterniser. Toutefois, il refusait de vexer l'autre. Il contempla d'un air absent la chemise rouge à carreau remontée au trois quart sur les bras musculeux de l'homme, ce dernier ne devait pas tenir le bar en permanence et l'auror l'imaginait sans peine, une hache en main, s'expliquant gentiment avec un gros pin ou tout autre arbre du coin puis reporta son attention l'imposante moustache blonde.

« Une brune m'ira bien. »

Un sourire fleurit les lèvres de Lacey, comme s'il venait faire une blague que seul lui comprenait. Le blond sourit à son tour, comprenant l'allusion à une femme et lui apporta sa bière en même temps qu'il lui demanda de payer. Ce que Lacey fit sans faire de manière. Pas d'Elanor dans le pub, pensa le sorcier tandis qu'il avalait tranquillement son alcool. Bière locale et fort bonne, à son humble avis. Ses réflexions furent interrompues par le barman qui revint à la charge :

« Alors qu'est ce qu'un type comme vous vient faire dans un coin reculé comme Brag'don? »

Le village s'appelait Brag'don, première nouvelle. L'auror reposa sa bière et répondit sans faire de détour :

« En fait, je ne pas venu seul. Une jeune femme m'accompagnait, elle fait autant du coin que je fais bucheron. »

Un éclat de rire lui répondit plus loin dans la pièce. Une femme d'une trentaine d'année, les fesses posées sur une table le regardait avec amusement :

« Ça pour sûr, tu ressembles pas à nos hommes, tu ressembles à ces gars proprets de la capitale. »
« Je ne trouve rien à y redire. »

Les cheveux roux de la fille étaient secoués par les éclats de rire qu'elle tentait tant bien que mal de retenir. Elle ne voulait pas avoir l'air de se moquer du nouvel arrivant. Au lieu de ça, elle se força à se calmer et interpella un homme à moitié endormit dans sa chope de bière qui ne lui répondit que par un grognement. Un pli contrarié apparut sur les lèvres de la trentenaire tandis qu'elle reprenait la parole :

« Ce vieil ivrogne d'Erington a vu une fille entrer dans l'église y a une heure environ, quand il revenait de la forêt. »

L'auror accepta l'information d'un hochement de tête et finit tout de même sa bière avant de se lever. L'église, hein? C'était une réponse à la fois évidente et étrange. Qui irait se réchauffer dans une vielle église rurale? Elanor apparemment et le voilà à revenir sur ses pas, toujours sous cette pénible tempête de neige. Il ouvrit la porte pour entrer avec son amie collante, la neige, et n'eut pas le temps de taper ses vêtements pour faire tomber qu'une voix bienvenue l'accueillit.

« T'as pas osé penser le contraire, quand même? Je sais que j'ai tendance à faire mauvaise impression mais quand même... »

Une main dans ses cheveux était occupée à essayer de mettre un peu d'ordre dans tout ça pendant que l'autre refermait la porte. Il s'approcha ensuite d'Elanor et s'inquiéta de savoir si tout allait bien pour elle. Apparemment, elle avait trouvé de quoi se débrouiller, ce qui le rassura et le rendit étrangement fier d'elle. Rassuré, il avisa ensuite le prêtre plus au fond qui avait arrêté ses prières pour s'inquiéter de voir si tout allait bien et qu'elle était les intentions de l'homme. Lacey lui offrit un petit signe de tête :

« Mon père. »

L'homme de foi eut à son tour un mouvement de tête et retourna à son activité précédente sans plus se soucier des deux autres.

« Je m'excuse pour le temps que j'ai mis. » L'auror baissa la voix. « Cela s'est révélé plus complexe que je ne l'aurais cru et l'homme refuse de nous laisser utiliser sa cheminée. Il va falloir trouver le moyen d'aller jusqu'à la ville la plus proche par nos propres moyens et de là, on pourra se débrouiller plus aisément. »

« Oh, je peux vous prêter ma voiture, si vous voulez. Je dois aller à la ville avec le jeune Mike dans deux jours, je l'y récupérerai, si ça vous arrange. »

Le prêtre était intervenu. Il n'avait pas bien compris l'histoire de la cheminée mais, il comprenait que les deux jeunes gens étaient coincés dans le village. Lacey se réprimanda intérieurement d'avoir parler trop haut malgré ses précautions et il maudit intérieurement les hommes en noir à col blanc et à l'oreille trainante. Ceci dit, la suggestion n'était pas mauvaise et il lança un regard interrogateur à Elanor. Il aurait pu lui transplaner jusque Londres, il aurait eu suffisamment de puissance pour faire transplaner Elanor avec lui jusqu'à la prochaine grande ville, s'il la connaissait et y avait déjà été, ce qui n'était pas le cas.
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptySam 9 Mai - 19:53:50

L’arrivée de Lacey lui arracha un petit rire amusé qu’elle dissimula derrière sa main. Il avait pratiquement tout du yéti avec la neige qui s’était infiltrée un peu partout dans les plis de sa cape et de ses bottes. Un petit tapis blanc qui ne tarda guère à se transformer en marre d’eau rejoignit le sol déjà passablement glissant de l’église. Un courant froid la fit légèrement trembler, mais la chaleur déjà revenait une fois la porte refermée et la neige laissée dehors. Ses joues se rosirent légèrement. Elanor avait été tellement contente de le voir revenir après tant d’attente que les mots étaient sortis d’eux-mêmes de sa bouche ; une manière de se persuader qu’effectivement, il n’aurait pas osé l’abandonner sur place. Très rapidement, elle démentit les doutes de Lacey et lui jurant qu’elle ne se serrait jamais permise de le penser et lui sourit gaiment, finalement bien heureuse qu’il soit revenu malgré ses manières de grand rustre qui avait tout leur charme. Au sec et à l’abri de la neige, Elanor n’avait pas vraiment envie de ressortir au grand air et voulait faire durer ce dernier instant de chaleur avant de filer par un moyen de transport probablement très barbare, qu’il soit moldu ou sorcier. Cette pensée l’avait fait réfléchir durant l’attente et elle n’avait pas vraiment trouvé de moyen sûr et rapide de rentrer à la maison. Ah si seulement ils n’étaient pas partis sans elle avec le portoloin. Mais regrettait-elle vraiment encore cette négligence de la part de ses camarades ? Elle ne savait pas vraiment mais répondrait plutôt par la négative. Depuis qu’elle était arrivée à Londres, il ne lui était pas arrivé grand-chose d’intéressant ou disons d’hors du commun. C’était le total calme plat si on ne se remémorait pas sa seule et unique soirée passée au Magic Night Club à renvoyer ses cocktails dans les toilettes en compagnie d’une Kat aux idées bien trop tordues à son goût. Quoi qu’il en soit, sa vie d’étudiante se révélait des plus monotones et le ciel brumeux qui planait autour de l’UMA ne l’aidait pas à garder le moral au beau-fixe.

La neige était arrivée bien tardivement et la joie qui l’avait envahie n’était rien à coté de ce qu’elle ressentait en cet instant, coincé dans cette église dans un coin paumé de l’Ecosse avec un auror brusque et aux manières à revoir, mais si… si quoi ? Question à laquelle elle n’arrivait pas à trouver de réponse alors que ses yeux le détaillaient à son insu.

« Je m'excuse pour le temps que j'ai mis. Cela s'est révélé plus complexe que je ne l'aurais cru et l'homme refuse de nous laisser utiliser sa cheminée. Il va falloir trouver le moyen d'aller jusqu'à la ville la plus proche par nos propres moyens et de là, on pourra se débrouiller plus aisément. »

Et voilà, qu’est-ce qu’elle disait ! Ça sera super compliqué de rentrer jusqu’à Londres. Une moue un peu inquiète s’étala sur le visage de la jeune fille alors qu’elle refaisait aller ses méninges pour trouver une solution des plus adaptées. En fait elle savait depuis bien longtemps de quelle manière ils pourraient rentrer, mais c’était pour elle inenvisageable de s’abaisser à lui proposer une telle solution. C’était totalement inconcevable pour Elanor de lui avouer que ses talents de transplaneuse étaient à ce point si catastrophique et lorsque le prêtre tenta de venir à leur rescousse, ce fut presque avec joie qu’elle accueillit son idée. Il avait la réponse à leur problème, alors pourquoi s’encombrer de chose inutile comme des histoires de transplanage ? Même si elle n’avait jamais mis les pieds dans une voiture et n’avait juste aucune idée de la manière dont ça pouvait fonctionner, elle ne pu se retenir de sourire au prêtre et de se sentir un peu mieux, son cœur reprenant un rythme à peu près normal. Le regard interrogateur que lui lança Lacey lui donna envie d’accepter la proposition de l’homme de dieu et de voir où ça les mènerait. Elle n’était plus du tout pressée de rentrer et voulait éterniser ce moment hors du commun au maximum, alors pourquoi ne pas envisager d’employer des moyens étranges et inhabituels ? Alors oui, va pour la voiture ! Avec un peu de chance elle n’arriverait jamais à bon port et serait obligée de passer la nuit avec son sauveur dans un autre coin perdu, lui permettant ainsi de découvrir exactement ce qui clochait (ou pas) chez lui et surtout sur ce qu’elle pensait de lui, qui la faisait si facilement rougir.

Hé bien… C’est d’accord alors ! Je ne sais pas comment vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi aujourd’hui mon Père !

L’échappatoire était très belle pour être esquissée et dans un élan de gratitude, Elanor attrapa les mains du prêtre tout en le remerciant de sa bonté. Puis, attrapant ses affaires et renfilant toutes ses couches les unes après les autres, la jeune femmes suivit les deux hommes à l’extérieur sous la neige qui tombait continuellement et avait déjà recouvert les traces de l’auror.

Resserrant son manteau contre elle, ils se mirent en route, contournant l’église pour rejoindre une petite maison en retrait du bâtiment sacré et qui contenait un garage où logeait probablement une voiture moldu. Le prêtre en ouvrit la porte dans un grincement insupportable et fila chercher la clef dans la maison, leur laissant quelques instants de répits pour réaliser dans quel pétrin ils s’étaient fourrés.


Heu… En fait je me demande si c’était réellement une bonne idée…
Son regard se posa un peu inquiet sur Lacey avant de reprendre… Tu sais utiliser une voiture ?

Ses yeux étaient grands ouverts et passaient successivement de Lacey à la voiture, une vieille Lada vert olive qu’Elanor aurait certainement qualifié de déchet immonde et dans lequel il était impossible d’avancer. Trop curieuse, la jeune étudiante s’avança pour en faire le tour, la détaillant sous toutes les coutures, remarquant ça et là des petites éraflures, puis s’installa derrière le volant quelques instants pour comprendre ou du moins essayer de visualiser dans son esprit la méthode de fonctionnement d’un engin aussi barbare que celui-ci. Enfin le prêtre revint avec un trousseau de clefs et le tandis à Lacey alors qu’Elanor ressortait vivement de l’appareil en faisant grincer la portière.


Ne vous inquiétez pas pour le levier de vitesse, il coince un peu et il faut parfois faire un double débrayage. Je vous la confie, ramenez là à l’Eglise du St Emilion et laissez les clefs au prêtre, je dois le voir. Méfiez-vous de la neige, ce n’est pas sûr que les routes soient dégagées.


Levier de vitesse, débrayage ? Mais que pouvaient bien vouloir dire tous ces termes absurdes ? Remerciant une dernière fois le prêtre qui s’en alla, prétextant une messe à donner, Lacey et elle se retrouvèrent à nouveau seuls près de la voiture. Elanor n’essaya même pas de se mordiller la lèvre, signe d’anxiété, non en fait elle regardait la voiture ébahie, attendant qu’elle se mette en marche toute seule ou qu’un miracle tombe du ciel ou encore que Lacey lui dise en riant que c’était une blague.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyMer 13 Mai - 18:31:56

[Vala, j'espère que la réponse est à ta convenance ^^]

Une main gantée cacha le petit rire de Lacey quand sa compagne exprima une joie que l'auror aurait qualifié d'un peu excessive vis-à-vis du saint homme. Le brave homme semblait ravi d'apprendre qu'il pouvait être utile et pendant qu'Elanor filait récupérer ses affaires, il demanda à Lacey de le suivre à l'extérieur. Le sorcier lança un regard en arrière pour s'assurer que l'étudiante avec lui suivrait aisément. La jeune femme lui faisait penser à un onion qu'on aurait pelé et dont il fallait à présent remettre ce qu'on lui avait pris. Lacey rit discrètement à nouveau et s'intéressa à ce que lui disait le prêtre. Ils s'étaient arrêtés sur le parvis – un peu rustique, si l'on pouvait qualifier la chose ainsi- pour attendre la femme et ils s'entretenaient la population locale. Le semi-irlandais en avait eu un avant goût un peu plus tôt et avait apprécié ce qu'il avait vu. Les habitants étaient un peu méfiants et rustres, c'était des qualités que l'on prêtait souvent à Lacey, mais ils étaient aussi serviables et bons vivants, ils travaillaient durs, se plaignaient peu et comble de la joie pour le prêtre : étaient sincèrement dévoués au Seigneur et étaient des gens biens. Le berger était très fier de sa paroisse.

… Le berger surveillait aussi les réactions du jeune homme face à la mention de Dieu et de ses anges. A trente ans, le fonctionnaire était un agnostique hypocrite. Il ne savait pas dire si une divinité quelconque régnait au plus haut des cieux ou derrière une nuage. Il n'avait pas non plus d'idée quant à savoir s'il y avait plus de bien fondé dans telle ou telle religion. Malgré cela, il était hypocrite puisque quand le danger devenait trop présent, il se surprenait à implorer Jésus de lui venir en aide. Il ne savait pas quoi penser du bonhomme, mais trouvait sympathique que sa très haute sainteté se soit bouger le cul pour des simples mortels. C'était courageux et ça ne manquait pas de panache et rien que pour ça, Lacey appréciait le type. En y réfléchissant, son affection pour le monothéisme chrétien venait peut être simplement que c'était le culte le plus répandu dans le coin. Le coté pieu de l'auror s'arrêtait là et sans l'ombre d'un doute, il connaissait plus vite les tavernes, bars, pubs et leurs habitués que les brebis et leur maison sainte.

Ajoutez à cela que Lawrence n'aurait guère été content d'apprendre que Lacey avait un autre maitre. Les pensées de l'homme voyagèrent jusqu'à son frère qu'il imaginait sans mal concentré derrière son bureau ou à prendre le parti que l'accusé méritait la peine maximum. Ça ou à séduire -au propre comme au figuré- son auditoire pour obtenir quelques faveurs. De plus, les racines irlandaises des deux frères et leur amour commun pour les runes mettaient un accent paganiste à leur conception de la religion.

Elanor les rejoignit à l'extérieur et ils se remirent en marche. L'auror, par déformation professionnelle, enregistrait exactement le chemin qu'ils prenaient et quand il remarqua la petite maison où habitait le prêtre et le garage, il ne put s'empêcher de remarquer que l'endroit était parfait pour cacher un cadavre. Il secoua la tête, atterré par ses propres pensées et fut content qu'aucun legilimens n'ait eu l'idée de se joindre au voyage. Lacey remarqua que le garage servait aussi d'établi et que l'on y trouvait des tas d'objets de bricolage moldus. Son regard malachite s'alluma à la vue d'outils de menuiserie, d'huiles diverses -pour la voiture probablement-. Le sorcier avait remarqué que leur hôte possédait une musculature fort développée pour un homme de sa profession et il devina sans mal à quoi s'occuper l'autre pendant son temps libre.

La question qui lui fut posée le sortit de ses réflexions. Il répondit dans un murmure, une mine de gamin près à quelques mauvais coups sur le visage :


« Utiliser une voiture non, mais la magie oui. Enfin, j'ai lu des manuels moldus sur leurs engins, ils ont de beaux trucs, je crois comprendre comment ça fonctionne et ma -il tapa sur la poche de son manteau- tu-sais-quoi fera le reste. »

Il laissa ensuite à Elanor le loisir d'examiner la bête. Cela le préoccupait peu, l'automobile aurait pu être orange criard, rond et avec des paillettes, du moment que ça les amenait à la ville la plus proche avec un service de transport sorcier, il en serait heureux. Le Hawkesworth n'était pas un homme compliqué. Pas dans ce domaine en tout cas. Il manqua à nouveau d'éclater de rire en voyant sa compagne s'asseoir au volant de la boite de métal et ressortir prestement à la venue du propriétaire des lieux. L'auror fit semblant d'écouter les mises en garde du saint homme et opina du chef chaque fois qu'il lui paraissait s'agir d'une information importante. Il remercia ensuite le personnage de sa gentillesse et de sa prévenance et lui promit de ramener la voiture en un seul morceau ET à l'église Saint Emilion. Elle est 'ty pas belle la vie?

« Bien, montons. »

Et pour donner l'exemple, l'auror s'installa au volant et commença par lancer un sort de brouillage. Il ne connaissait pas la législation écossaise sur le détournement d'objets moldus, mais si cette dernière était au moins à moitié aussi chiante que celle de ses voisins britanniques, il allait encore en entendre parler jusqu'aux prochaines calanques et son frère allait très probablement le gazer pendant un moment. Pire, si ça arrivait jusqu'au ministère anglais... Lacey sentait venir la migraine. Mieux valait pécher par excès de prudence que l'inverse. Il attendit ensuite que la jeune sorcière monte aussi et lança un autre sort de réchauffement puis un autre d'isolation. Ils ne risquaient plus de mourir de froids au bout de quelques kilomètres. L'homme enleva son manteau et son écharpe, révélant son pull à col roulé noir et près du corps. Lacey songea un instant que la prochaine fois, il s'achèterait la version un peu plus ample : le fait est qu'il n'avait pas la carrure d'un boxeur, il était mince et sec. C'était utile pour tromper l'ennemi, mais quelques abrutis avaient tendance à le croire faible et venaient volontairement le provoquer. Bon, un poing dans le nez ou dans l'estomac leur apprenait vite que cela n'était qu'une impression et que le sorcier possédait une musculature d'acier et avait tendance à ne pas s'arrêter à un seul coup. Il était généreux. L'auror mis la clé où il fallait mais n'alluma pas le moteur : mieux valait éviter de combiner mécanique et magie quand on manquait d'informations et de connaissances.

« Je ne garantis pas le confort du voyage, mais je pense qu'on arrivera à bon port sans trop de soucis. »

Et sur, il lança une suit de sorts sur la voiture pour qu'elle avance. Il savait que les roues étaient commandées par le volant. La machine irait à vitesse constante à moins qu'il ne lance un sort pour la changer et il ne fallait donc pas songer à freiner convenablement. C'était peut être ça le plus gros risque, ça et déraper dans la neige... il avait toujours rêvé de faire de la luge. Et il fallait espérer ne pas croiser de moldus curieux qui s'inquiéteraient de comment une voiture avançait sans que le moteur fonctionne. Il faudrait aussi éviter des sorciers trop civiques et prompts à reporter à leur ministère les écarts de leurs concitoyens. Grosso modo, hormis les animaux, il valait mieux éviter tout le monde. L'auror songea, non pas au fait que le défenseur même de la justice magique se fichait pas mal des règles établies, mais au fait qu'animagus était vraiment une bonne idée. Animagus cigogne pour emmener le bébé dans un grand carré de tissu blanc, même si le bébé devait faire soixante kilos, tout habillé, tout mouillé.

« Si tu veux trafiquer la radio pendant que tu y es, tu peux. »

Au point où on est était, l'on était plus à une transgression près. L'ancien gryffondor se sentait mieux, il atteignait enfin son quota journalier de non respect de la loi magique anglaise. Être trop dans le moule avant tendance à le désespérer et pire, à l'ennuyer. Ne jamais laisser Lacey Hawkesworth s'ennuyer ou préparer vous aux conséquences et peu importe si c'était un comportement digne d'un adolescent, l'homme était fier d'avoir gardé des habitudes de sale môme.

Et d'ailleurs, pour le moment, ça se passait assez bien. Hormis deux moldus, dont la femme du pub, à l'entrée du village, ils ne croisèrent personne. La femme lui fit un grand sourire et agita le bras pour les saluer avant de s'inquiéter du fait que son châle descendait de son épaule si elle bougeait trop. Lacey répondit au salut et personne ne parut s'apercevoir que le moteur de la Lada était étrangement silencieux. Faite confiance aux moldus pour ne rien voir, et surtout pas les évidences. Un peu plus loin un panneau indiquait que la prochaine ville était à 102 kilomètres -quelle précision, merci- et l'auror se demanda s'il ne fallait pas faire avancer le véhicule plus vite. 90 sur une route enneigée et glissante, ça devrait aller, non? Au pire, s'il en avait marre, il accélèrerait.


« Qu'est ce que tu fais à l'UMA? »

C'était un sujet de conversation comme un autre et il s'aperçut qu'avec toutes ses histoires, il ne savait rien de son amie de fortune.
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyVen 15 Mai - 16:00:19


[HJ : T’as vu, on a attaqué la deuxième page Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] 513362 T’es prié de ne pas me faire le coup de la panne Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] 37868]

Le prêtre et Lacey échangeaient les dernières banalités d’usages et finalement l’homme de Dieu les laissa dans le garage seuls en tête à tête. Les yeux d’Elanor brillait de malice et l’étudiante n’avait qu’une envie, grimper dans la voiture et partir à l’aventure avec son sauveur. L’homme s’installa au volant de la Lada et commença à la bidouiller avec sa baguette, lançant des sorts qu’elle imaginait destinés à les cacher en premier lieu et ensuite à faire avancer la vieille carcasse qui n’avait rien d’un cheval blanc. Cette pensée fit rire la jeune femme qui monta gaiement s’installer à coté de Lacey qui enclencha le chauffage avec sa baguette. Soudain, un courant d’air chaud la submergea et elle fut obligée de retirer une nouvelle fois ses multiples couches pour ne pas rôtir sous son manteau. Balançant le tout sur la banquette arrière de la voiture, Elanor garda son pull à col roulé bleu ciel et sa baguette qu’elle ne quittait pratiquement jamais par excès de prudence. Non qu’elle ne craigne une attaque subite de Lacey, pour ça l’étudiante ne voyait pas ce qui pourrait encore l’étonner, mais comme dirait l’autre : déformation professionnelle !

Ainsi installés, la balade pouvait commencer. Sans un bruit, la voiture s’ébranla et sortie du garage pour emprunter les rues enneigées du village qu’ils allaient quitter d’ici quelques instants.

Oh tu sais, du moment qu’il y a du chauffage c’est parfait !


Et c’était vrai. Elanor ne tremblait plus et ses pieds s’étaient réchauffés, lui permettant de ne plus avoir l’impression d’être un véritable glaçon sur pieds. Le confort lui importait peu du moment qu’on ne l’obligeait pas à transplaner, déplacement qui était lui très inconfortable par rapport aux sièges moelleux de la Lada. Rapidement, la voiture quitta le village pour s’enfoncer dans la campagne enneigée. Lacey avait ensorcelé les essuie-glaces pour qu’ils ne soient pas gênés par la neige qui tombait continuellement, recouvrant les traces de la voiture. Les rares arbres qu’elle apercevait ça et là ressemblaient à ces enfants qui se déguisaient à Halloween avec un drap sur la tête. La route était tout juste visible grâce aux poteaux rouge disposé à son bord, permettant aux automobilistes téméraires d’éviter de se perdre et de rester coincé, parfois à jamais dans les landes écossaises.

La voiture se balançait dans tous les sens et les ressors de leurs sièges grinçaient, battant le rythme de la Lada qui filait à toute allure dans la campagne. L’étudiante n’avait aucune idée du temps que ça leur prendrait de parcourir la centaine de kilomètres qui les séparaient de la ville la plus proche. Mais pour l’instant, elle n’était pas réellement pressée d’arriver, désireuse de poursuivre l’aventure malgré son compagnon de voyage qu’elle continuait de trouver très particulier et aux tendances vexatoires à son égard. N’empêche, elle trouvait bien plus charmant de le tutoyer, c’est vrai qu’il ne devait pas être si vieux que cela maintenant qu’elle pouvait le détailler d’un peu plus près, sans toute cette neige qui lui envahissait le visage, l’empêchant de voir correctement.

« Si tu veux trafiquer la radio pendant que tu y es, tu peux. »

Heureusement qu'elle pouvait, elle n'allait quand même pas lui demander l'autorisation pour allumer la radio. Mais pourquoi pas, elle ne savait pas vraiment comment s’y prendre mais tendis sa baguette de bois de sapin vers l’attirail moldu et bidouilla quelques formules dans un murmure incertain et septique. Mais finalement, un graillement sortit de la boîte et l’étudiante se mit à appuyer sur les boutons pour essayer de régler la fréquence sur une chaîne magique intéressante.

Oh... Heu je suis en Médicomagie, en 2e année… Mais en fait j’ai fait une année de Défense Magique à l’Université d’Helvétie… Mais je sais pas vraiment si j’ai fais le bon choix en changeant de branche…

La barre de fréquence se déplaçait lentement sur la bande et finalement elle capta la chaîne que Jerem mettait continuellement lorsqu’ils avaient les réunions au BDE ; MagicRock FM. Le son de la guitare du morceau annonçait un moment plutôt agréable et légèrement rythmé. Réglant le volume, Elanor ne mit pas trop fort mais tacha de couvrir le bruit que faisait la voiture assez récalcitrante face à la balade qu’elle subissait. Satisfaite, l’étudiante rangea sa baguette et sourit à Lacey, fier de sa contribution au confort de leur voyage. Parler d’elle ne la tentait pas vraiment en fait. Elle essaya donc de détourner la conversation pour ne pas subir une salve de question sur son cas, surtout qu’elle venait par inadvertance de lâcher qu’elle était étrangère. Première règle de la maison, ne pas parler de la famille et de sa parenté avec Edward Williams, célèbre traitre au sein de la communauté des mangemorts. Vigilance Constante ! Merci Maugrey qui avait réussi à lui faire avaler ces salades durant le rare temps qu’elle passait au square.

Tu as dû fréquenter l’UMA si t’es auror, t’as fini y a combien de temps ?

Super la question. Mais Elanor ne savait pas vraiment ce qu’elle pouvait lui demander ou pas. Elle n’aimait pas être indiscrète et l’originalité de leur rencontre ne lui donnait pas envie de parler de la vie de tous les jours, du boulot, des études. Non en fait elle voulait pour une fois échapper à cette banalité là et aborder d’autres thèmes qui pouvaient s’avérer bien plus intéressant et l’aider à s’enfuir de cette routine umanienne qu’elle entretenait bien malgré elle depuis bientôt une année.

Tu ne serais pas tenté de devenir Animagus pour savoir si finalement tu tiens plus du chien ou de l’oiseau ?

La curiosité est un vilain défaut, mais Lacey l’avait réveillé en abordant ce sujet-là. On dit que chaque sorcier à son animal fétiche qu’il retrouve en devenant Animagus. Un animal qui nous ressemble et qui nous complète d’une certaine manière. L’étudiante ne savait pas vraiment ce qui correspondrait à l’auror, et n’arrivait pas à savoir qu’elle oiseau pourrait lui convenir. Elle n’avait pas l’impression qu’on oiseau soit un symbole qu’elle aimerait porter elle-même, préférant garder les pieds sur terre que dans les airs ou même dans l’eau.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptySam 16 Mai - 19:14:07

[Pff, comme si Lacey était le genre d'homme à tomber en panne … Ah, c'est pas dans ce sens que tu l'entendais?]

Une tension s'éteignit quand la jeune femme se décida à s'occuper du sort de la malheureuse radio. Lacey ne voulait pas être le seul à se mettre hors la loi, tant qu'à faire. Cela avait assez peu à voir avec le fait qu'il mettait l'étudiante complice de ses forfaits, mais plus qu'elle confirmait, l'air de rien, qu'elle n'avait rien contre le fait de déraper dans la longue route obtuse et rectiligne du droit. Il écoutait par ailleurs autant ce qu'elle lui répondit que l'antenne qui allait avoir sa préférence.

Détachant son regard de la route blanche, l'auror tourna légèrement la tête, et détailla une nouvelle fois la personne à coté de lui. S'il n'arrêtait pas son petit manège observateur, elle allait finir par être en droit de croire qu'il la matait. Ce qui n'était pas faux, mais pas vrai non plus. Lacey avait juste la tendance à l'oeil trainant surtout s'il appréciait ce qu'il voyait. Étrangement, ce qu'il appréciait n'était pas tant les courbes, le galbe des jambes ou de belles lèvres pleines et rouges. Comme individu de sexe masculin penché sur la question de la gent féminine, il ne disait jamais non à un beau décolleté ou à une courte jupe serrée et moulante. On pouvait d'ailleurs se dire que 'penché' sur la gent féminine était un euphémisme, on était plus dans le registre du 'étalé' sur le sol. Cependant, si Lacey ne crachait jamais sur l'effet visuel des demoiselles aux atours savamment exposés -euphémisme encore- surtout pour les aventures nocturnes -ou pas-, il préférait la discrétion chez une femme ou l'élégance. Le sorcier n'était pas son frère et avait du mal à sortir la crème de la société sorcière, il se contentait généralement de jeunes femmes avec du caractère. Se contenter n'était pas à prendre dans un sens péjoratif, il s'agissait de comprendre par là qu'il était content avec ce qu'il avait. Par la même, avoir du caractère ne signifiait pas forcément se sentir obligé de mettre son appartement sans dessus dessous quand le compagnon avait le malheur de faire quelque chose qui n'était pas au goût de la femme. Il se reconnaissait un talent indéniable pour dégoter les harpies ce qui avait un brin tendance à l'inquiéter, sortir avec un ersatz au féminin de son frère était une pensée peu appétissante.

Ce qui l'intéressait pour le moment était d'enregistrer la nouvelle donnée et voir si elle paraissait convenir à l'image que la personne lui renvoyait. Ainsi la demoiselle était une médicomage en devenir. Guère étonnant. Ses petites manies nerveuses, ses rougissements spontanés, la douceur qui émanait d'elle, il ne parvenait pas à la voir dans une autre branche. Pas assez sèche et dure pour travailler derrière un bureau, pas assez électron libre pour faire le tour du monde, pas assez pragmatique et violente pour faire partie de la police ou des aurors. Elle avait pour elle un certain respect des autres, un caractère déterminé, butée, un peu de modestie et de simplicité et elle était un tantinet chiante, mais ça c'était la marque de fabrication de femmes et ça n'était pas pour déplaire au semi irlandais.

Elle avait fait un an en Suisse dans la section de défense magique -Lacey se demanda à quoi cela correspondait en Angleterre-, c'est ce qui étonna l'auror. La jeune femme s'interrogeait de savoir si c'était là un bon choix. Le sorcier n'avait rien à lui répondre, c'était une question qui lui appartenait à elle seule, tout comme sa réponse. Il tenta avec grand peine de l'imaginer baguette en main se battre contre un mage noir et ne put s'empêcher de froncer les sourcils, ce n'était pas une image qui lui plaisait. Il y avait suffisamment à faire avec les brutes épaisses, rustres et un peu suicidaires comme lui pour que les jolies femmes comme Elanor n'ait pas à s'inquiéter des serpents et de leurs cousins. Ceci-dit, si la défense magique comprenait ce qui était dit dans le nom même, cela ne faisait jamais de mal d'apprendre à se défendre. Les mages noirs n'étaient pas les seuls ennemis de la bonne population londonienne. L'homme aux yeux verts secoua la tête pour signifier qu'il entendait et une pensée lui traversa l'esprit. Il allait la poser avant de répondre avant de répondre à celle d'Elanor :


« Cela te dérange si je fume? »

Il espérait que non, il ne savait pas s'il allait tenir des kilomètres sans nicotine et n'avait pas envie de faire un pause. Restait l'option d'accélérer pour arriver plus rapidement, option inutilisable car il n'était pas que la voiture aille beaucoup plus vite et ne parvienne à tenir sur la route. Elle avait déjà suffisamment de mal.

Lacey eut un petit haussement d'épaule avant de se remettre à parler :


« Cela fait un moment que je suis sorti et l'UMA était franchement organisé différemment quand j'y étais, cela n'est pas vraiment comparable avec les filières de maintenant. Ça fait paye que je suis dans le circuit. »

La question que lui posa Elanor ensuite le fit éclater de rire. Il ne pensait pas à ça quand il lui avait demandé quel animal il pourrait être. C'était une intéressante façon de voir les choses, et l'animagus était une science qui valait la peine que l'on s'y penche. L'approche d'Elanor était toutefois un peu singulière. L'auror tourna le volant vers la droite pour faire un virage dangereux et contempla le paysage. Le manteau blanc recouvrait tout, si bien que Lacey n'avait pas l'impression que quoi que ça soit ait changé depuis la sortie du village. Il avisa un panneau qui signifiait une séparation sur la route et indiquait deux différents noms. Première tuile, qui connaissait les villes et villages écossais pour leurs dire quelle direction emprunter. La réponse était pourtant évidente et Lacey se décida à suivre le même nom qu'il suivait depuis tout à l'heure. S'il était indiqué depuis le patelin perdu qu'était Brag'don, c'était qu'a priori, c'était la plus grande ville à proximité. Il avait plus de chance d'y trouver ce qu'il voulait que de suivre un nom qui indiquait un lieu plus près, mais dont il n'était pas sûr de la taille, ni de ce qu'il allait trouver dedans. Et Lacey commençait à en avoir marre des villages au milieu de nulle part. Son problème de direction réglé, il songea qu'il n'avait toujours pas répondu à la question de sa compagne :

« Désolé. »

L'homme marqua une expression pensive et eut un petit 'hum' appréciateur :

« Je t'avoue que ça n'est pas la première raison pour laquelle j'aurais songé à me trouver un animagus. » -Il rit doucement- « Mais pourquoi pas. 'Chui pas à peu près sûr que je ne tiens pas du toutou, ça manque de liberté. J'aime la liberté, tout le monde aime la liberté, mais je l'aime plus que les autres et elle me comprend mieux. »

C'était un peu étrange dit comme cela. L'auror était un homme étrange sous bien des aspects et l'on n'en était plus à la première chose qui le singularisait vis-à-vis de ses semblables. Le sorcier n'avait jamais prêté trop attention à ce que la société lui demandait et avait toujours suivi sa voie, il préférait regarder et observer que de se mêler à une conversation, il parlait généralement avec les poings de toute façon et ça n'était pas convenable à ce qu'on disait. Il s'en fichait pas mal, il avait ses bouquins, ses clopes, son café, ses amis, ses ex, son frère, une famille et une foultitude d'objets, idées, personnes qui s'occupaient de ne jamais le laisser en paix et de lui fournir toujours quelque chose à faire. Lacey Hawkesworth était un homme heureux et il n'en demandait pas vraiment plus. Sauf peut être un salaire plus conséquent pour pouvoir s'acheter tous les livres et bibelots dont il avait envie. Un homme proche de la trentaine et qui s'extasiait devant une tirelire cochon qui comptait et gardait précieusement vos petites économies avaient tendance à surprendre, c'était exactement le type d'individu qu'il était.

Le sorcier jeta un oeil rapide à une pancarte qu'il avait failli louper en regardant sa compagne pour voir que le voyage ne nécessitait plus qu'une cinquantaine de kilomètres. Ils allaient plus vite qu'il ne l'avait escompté et ça n'était pas pour lui déplaire. Il jeta ensuite un oeil à la radio et agita sa baguette pour que le son augmente légèrement, il aimait la chanson qui commençait à passer sur les ondes. Les musiques de maintenant étaient souvent trop douces pour l'auror, il regrettait les sons saturés des vieilles guitares et les musiques plus bruyantes. Un vieux classique de son époque qui passait, voilà ce dont il avait besoin. Il souligna le son de la batterie en frappant sur son volant à la fin d'un accord et commença à fredonner. Oh, pas longtemps, une vingtaine de secondes avant de rougir et de se racler la gorge : il n'était pas tout seul. Sans baisser le son, il reprit la conversation. La chanson n'était pas assez forte pour gêner les paroles et il s'exprimait sans avoir à élever la voix :


« Et de ton coté, tu as la moindre idée de ce que tu serais? Brebis ou serpent? »

Deux animaux bibliques et la phrase aurait pu être prise comme une accusation : l'animal faible qu'était la brebis, simple d'esprit qui suivait celui commandait, ou le serpent, vicieux manipulateur responsable de la chute des hommes du jardin d'Eden. La voix de Lacey n'affichait en aucun cas cette prétention, c'était juste demander dans quelle catégorie Elanor souhaitait se ranger et l'homme n'avait pas une si mauvaise image du serpent que ce que les textes en disait. Seulement, serpent à l'époque de Voldemort avait une sale connotation. Le sorcier tiqua :

« Pauvres serpents, ils ont pas mérité d'avoir l'autre abruti en représentant. »

Lacey avait sorti sa phrase en ronchonnant sans trop réfléchir à ce que l'autre femme, assise à coté de lui, pouvait penser sur le sujet. Il assumait parfaitement son avis sur la question et ne pensait pas avoir de mal à défendre son pain si jamais quelqu'un se sentait de défendre sa Sinistrerie, quand bien même l'adversaire était une délicate jeune femme.
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyDim 17 Mai - 0:53:41

[na]

L’atmosphère changea considérablement. La chaleur de la voiture ne donnait plus cette impression d’urgence et d’égarement à la situation qui avait débuté si bizarrement. Elanor ne donnait plus cette image de jeune demoiselle perdue, et en détresse, et avait même totalement repris ses moyens. Pourtant, le regard de son interlocuteur posé sur elle lui donnait des envies de rougeurs aux joues qu’elle retenait en se concentrant sur ce qui l’entourait tout en ignorant l’insistance des yeux de l’homme, si déstabilisant. Pourtant, et malgré son pull over, l’étudiante se sentait un peu mise à nue alors qu’avant elle avait au moins auparavant l’occasion de se dissimuler derrière son écharpe. Le maigre instant de séparation lui avait redonné sa confiance en elle et les pendules s’étaient remises à l’heure. Mais plus les kilomètres défilait et plus elle se retrouvait aussi gêné que lors de leur longue marche accrochée à son bras qui l’avait réchauffé quelques instants. Mise sur le compte de sa maladresse, cette gêne prenait une ampleur bien différente à présent car la chute avait été oubliée et ils étaient passés à autre chose depuis.

Mais soudain, une nouvelle fois, il lui suffit de quelques mots pour qu’elle ait envie de le jeter hors de la voiture. Ce n’était pas assez de lui avoir imposé si peu galamment le tutoiement en se moquant pratiquement d’elle à son nez, il fallait maintenant qu’il se mette à cloper dans la voiture aux vitres closes ? Il avait au moins la bonne grâce de lui poser la question, il fallait le reconnaître que ses manières avaient tout de même bien évoluées depuis toute à l’heure. Sur le nombre d’habitudes moldus qu’ils auraient pu prendre, il avait fallut que ce soit celle-ci, aussi désagréable soit-elle qu’il prenne. Un léger soupir s’échappa de ses lèvres ennuyées. Elle ne voulait pas être désagréable avec lui, il était finalement si… encore ces mots qui échappaient à sa pensée. Tournant son regard azur vers lui, elle lui répondit simplement.


Je dois vraiment répondre à la question ?

Elle ne s’en fichait pas qu’il fume ou pas, mais disons que c’était vraiment moche à ses yeux et ça cassait le charme du personnage. Et pourtant ça ne l’avait pas choqué de le voir s’en allumé une sur la place toute à l’heure. Probablement était-elle trop occupée à se plaindre de ses manières pour le remarquer et le soulever. Elle finit par ajouter.

Fais comme tu veux, si c’est si indispensable.

Détournant le regard, elle ne vit pas s’il l’allumait ou pas. Il y avait toujours la solution d’ouvrir la fenêtre mais c’était quand même un peu gros et paradoxal. Finalement, qu’est-ce qui la gênait dans ce geste si on enlevait le fait qu’elle recevrait sa part de goudron accumulé dans ses pauvres poumons sains ? En fait, son problème c’était qu’il cassait son image une nouvelle fois d’une manière très brusque. La voiture faisait des embardées sur la route, les secouant pratiquement dans tous les sens. Se rappelant soudain de la présence de ceintures de sécurité dans les véhicules moldus, découverte faite grâce à Katleen, Elanor l’attrapa et essaya de comprendre comment ça se mettait. Elle commença par tirer dessus et à chercher un point d’encrage tout en répondant à Lacey qui avait embrayé sur ses études à l’UMA.

Oui c’est vrai qu’ils viennent de tout réformer. Mais ce n’est pas un mal à mon avis.


Puis, laissant tomber le coup de la ceinture, elle se tourna vers lui et d’un air amusé lui lança.

Mais tu dois être sacrément vieux alors si ça fait si longtemps que t'es sorti de l’UMA.


Bien entendu elle n’en pensait pas un mot. Depuis qu’ils étaient installés dans la vieille Lada, Elanor avait revu à la baisse l’âge qu’elle estimait pour lui et avait décidé de lui accorder à peu de chose près le même qu’à leur professeur de Soins Magiques. Il n’avait pratiquement pas une ride et son visage semblait passablement jeune malgré une certaine maturité qui le différenciait d’un étudiant encore boutonneux. Puis ses pensées allèrent vers Edward qui n’était pas tellement vieux non plus et qui lui avait confié avoir moins de trente ans. Cela devait correspondre au châtain qui devait aussi tourner dans ces eaux-là. Continuant de sourire, Elanor s’accrocha à la poigné qui pendait au plafond pour ne pas se laisser balancer dans tous les sens lorsque Lacey pris le virage serré qui les fit déraper sur la chaussée glissante. L’étudiante n’osa cependant pas conseiller à l’ex-étudiant de ralentir, ne voulant pas le vexer par une remarque qui remettait ses capacités à la ramener entière à Londres.

Elanor se détendit à nouveau lorsqu’elle entendit son rire. En fait elle aimait beaucoup l’entendre rire et son sourire, même lorsqu’il essayait de le dissimuler, lui faisait chavirer le cœur déjà bien chamboulé par la voiture. Elle rit à son tour lorsqu’il chanta à haute voix la chanson qui passait et qui semblait dater d’il y a quelques temps déjà. Une nouvelle fois et pour son plus grand bonheur, il se remit à rougir comme lorsqu’ils étaient encore dans le froid et qu’elle avait surpris ses joues se colorer. Détournant son moment d’égarement, il reprit la conversation.

Dur à dire. Aujourd’hui j’ai plutôt l’impression d’être une brebis égarée, mais je ne pense pas avoir quoi que ce soit du serpent.

Ses paroles partaient d’un bon sentiment, mais très vite l’inquiétude la gagna légèrement. Se révéler ainsi la mettait à découvert et en danger par la même occasion. Heureusement, l’auror reprit très vite la parole pour également préciser ses pensées sur le dit serpent. Sa remarque la laissait perplexe et elle posa sur lui un regard un peu interrogateur qu’elle détourna lorsque les prunelles vertes se tournèrent vers les siennes. Il était auror soit, mais elle ne l’avait jamais croisé au square, de plus son nom imprononçable qu’elle avait denouveau oublié n’avait jamais été cité en sa présence. Ce qui signifiait que soit il cachait super bien son jeu et était en fait un serpent lui-même ou alors il n’avait rejoint aucun des deux camps pour une raison qui lui échappait. Elanor n’arrivait pas à savoir si le sujet devait être abordé ou non et préféra couper court à la discussion d’une manière qu’elle espérait des moins cassantes et vexantes.

Je crois pas qu’on devrait parler de ça.

Fixant son regard inquiet par la fenêtre, elle croisa un nouveau panneau indiquant que le prochain bled se trouvait à une trentaine de kilomètre, mais de nouvelles villes s’ajoutèrent au panneau, indiquant respectivement septante-deux et nonante-cinq kilomètres (et va pas me mettre des 60-12 et des 80-15 na)


Tu sais dans quelle ville on doit se rendre ? On ferait peut être bien de s’arrêter pour demander notre chemin tu ne crois pas ?

Évidemment la question se posait de savoir auprès de qui ils pourraient se renseigner, mais la brunette eu l’idée de fouiller un peu dans la voiture à la recherche d’une carte de la région qui leur permettrait de ne pas se tromper de route. Dans le vide poche en fasse d’elle, elle y trouva une bible ainsi qu’une paire de gants et quelques gadgets, notamment un briquet, un truc long qui ressemblait à une baguette mais qui était en métal et affublé d’un bout rouge qu’elle tendit sous le nez de Lacey d’un air interrogateur avant de le remballer avec le reste avant de sortir triomphante une carte de l’Ecosse qu’elle déplia en même temps qu’un nuage de poussière s’envola et la fasse éternuer avec force.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptySam 23 Mai - 11:11:09

L'auror fit claquer sa langue et sourit largement. La répartie d'Elanor l'amusait grandement, mais si elle souhaitait jouer à ce jeu là, elle allait trouver un adversaire à sa mesure. Il n'avait pas allumé de cigarette pour ne pas déranger la femme et essaye d'oublier son besoin de nicotine.

« Exactement, je suis tellement vieux que même les dragons s'inclinent devant moi et qu'une jeunette dans ton genre ne devrait pas se moquer de moi... mais tu peux garder le tutoiement, je ne t'en voudrais pas. »

Il réfléchissait à ce que contenait son large manteau beige, plus particulièrement de savoir s'il lui restait des pastilles à la menthe ou au réglisse. Cela lui occuperait la bouche et l'esprit plutôt que de penser à ses fichues clopes. C'était tout de même malheureux de se sentir rappelé à l'ordre comme un gamin avec son biberon. Il avait commencé à sa sortie de Poudlard, dans ses premières années d'études à l'UMA et cela l'avait gardé de devenir plus violent. Cela l'avait même calmé considérablement, bien qu'il aurait sans douté été plus passif sans l'apport presque aussi maladif de sa caféine chérie. D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, un café aussi serait le bienvenu. Mais boire un café le volant en main n'avait jamais été une très bonne idée. Une pensée heureuse le détourna de tous ses problèmes quand il se souvint d'un petit paquet caché dans sa troisième poche, le paquet de secours. Il plongea sa main dans l'intérieur de son manteau et en ressorti une petite boite rouge. Ce serait cassis, pas réglisse ou menthe. Lacey soupira, il aimait moins ceux là mais il s'en contenterait. Il en proposa un, sans un mot, à Elanor avant de se servir et de le sucer machinalement.

Cette confiserie était remarquablement sucrée et avait la particularité d'être sans aucun effet magique. Ce qui était extraordinaire pour une confiserie sorcière. Ou peut être le fait que l'on ne se payait pas immédiatement un carie à la manger constituait un miracle, qui sait.

Lacey n'avait pas la moindre envie de répondre à la question implicite sur son âge. Il commençait à comprendre le pourquoi des rougissements et il ne voulait pas laisser de faux espoirs, des fois que. Il était toujours en couple pour le moment. Et bien que la jeune femme était charmante, il devait bien avoir dix ans de plus qu'elle, ce qui lui aurait donné l'impression d'avoir abusé d'une jeunette en utilisant le privilège et le charme de l'âge. Elanor était loin d'être désagréable à regarder, une belle brune aux yeux bleus, un peu paumée, à la peau claire et facilement rougissante, bien faite et surement très plaisante à avoir dans les bras. Il reconnaissait cette description comme juste et son cœur se serra un peu, ça n'était vraiment pas le moment de reluquer les jeunes femmes quand on en avait une qui vous attendait. Une qui plus est, qui n'aurait surement pas apprécié de savoir que son homme avait eu le malheur de laisser son regard s'égarer.Il lui faudrait de toute façon omettre qu'il avait passé l'après midi avec un individu de sexe féminin, où s'attendre à se retrouver devant Médée dans toute sa splendeur et toute son horreur. Hazel n'avait strictement aucune patience pour les femmes qui approchaient Lacey de près ou de loin. Le masochisme de l'auror avait ses limites et il voulait conserver son appartement, sa virilité et tout autre chose passant son la main de sa compagne, intacts. Que disait-il sur les harpies plus tôt?


Elanor lui fit un commentaire qu'il avait déjà entendu cent fois. Celui de ne pas devoir aborder le sujet, des fois que sa Sinistrerie aurait l'idée de les écouter. Lacey donna un coup de volant et fit accélérer la voiture avec sa baguette, lors d'un virage particulièrement serré. Il passa les secondes qui suivirent à tenter de maintenir la voiture sur la route. Le sorcier leva le nez pour voir que la route en rejoignait une autre plus large et dégagée.

L'homme n'était absolument pas d'accord avec ce consensus général qui voulait que tout ce qui avait attrait à Voldemort soit passé sous silence. C'était plus dangereux que bénéfique. Il n'était strictement pas étonnant que l'homme parvint si facilement à étendre son pouvoir avec une bande de pleutres à tendance autruche comme adversaires. L'auror se retrouvait souvent à devoir dissimuler et taire des détails de ses missions et à voir des pans entiers d'événements auxquels il avait assisté ou participé, être passé sous la censure et ne jamais arriver à l'oreille du grand public. Il fallait que le peuple dorme heureux et ignorant. Cette vision des choses n'était pas entièrement critiquable, bien sûr. Lacey était conscient que tout ne pouvait pas être mis sous le nez du bon monsieur tout le monde, que certains faits étaient difficiles à comprendre et ne feraient rien d'autre que de créer une émeute, ou encore que le ministère avait besoin d'une certaine crédibilité pour continuer à mener la barque.

Et c'est perdu dans ses pensées qu'il vit défiler sous son nez une série d'objets qui lui firent lever un sourcil. Où est-ce qu'elle avait été dégotté tout ça? Il fixa Elanor et ressortit son sempiternel sourire amusé, l'étudiante avait pour elle de le faire rire. Il s'amusait beaucoup en sa compagnie avec ses mimiques et ses comportements inattendus. Cependant, voyant l'helvète sortir une carte et soulever un nuage de poussière qui la fit tousser et le fit reculer plus vers sa fenêtre, il en vint à la conclusion que sa compagne devait être championne en matière de situation gênante. L'auror lui prit la carte des mains sans douceur, la replia et la rangea à coté de lui.


« Pas besoin de carte, on suit la route de Glasgow depuis tout à l'heure. On devrait bientôt rejoindre la route plus large et arriver dans la ville. Je suppose qu'on se débrouillera pour trouver quelque chose marqué centre-ville … Attends. »

Lacey partit une nouvelle fois à la pèche dans son vaste manteau. Où est ce qu'il l'avait donc rangé? Quatrième poche intérieure droite... Malgré les apparences, c'était une facile d'accès car il avait souvent besoin de ce qu'il y avait à l'intérieur. Le sorcier en sortir un mouchoir en tissu épais, strié des divers bleus et d'une touche de gris pour l'offrir à Elanor :

« C'est parfumé à la fleur d'oranger, je m'en sers sur... enfin, c'est bien pour te remettre de la poussière et te dégager les poumons, si tu n'as rien contre la fleur d'oranger bien sûr... »

Cela lui servait sur les scènes de crimes, où les cadavres ne prenaient généralement pas la peine de se parfumer et recouvrait sans pudeur, le lieu d'une odeur pestilentielle. Le sorcier se couvrait alors le nez de son mouchoir pour éviter la puanteur ambiante. Il avait essayé plusieurs parfums mais certains avaient des effets improbables. La menthe par exemple était certes une odeur forte, mais devenait vite écœurante, ou pire, se mélangeait à l'odeur des corps en décomposition. Il avait aussi tenté de mettre un parfum féminin sur le mouchoir et cela avait été l'une des plus grosses erreurs de sa vie. Il avait alors eu un florilège de réactions stupides et contradictoires. L'une de ses amies s'étaient immédiatement fixée, en larmes, sur l'idée qu'il l'avait trompé et que c'était pour ça qu'il sentait le parfum d'une autre avant qu'il ne lui explique et lui montre la bouteille. Ce qui s'était soldé par la conviction profonde de son ex-compagne qu'il tenait le parfum d'un ancien amour qu'il refusait de lâcher. Six heures à rassurer la demoiselle sur ses charmes, deux semaines à faire exactement ce qu'elle voulait et interdiction de converser avec tout individu de sexe féminin. Voilà ce à quoi s'était soldé l'affaire. Il avait ensuite rompu -de lui-même, chose rare- quand la situation lui était devenue insupportable. Lora continuait de l'appeler régulièrement pour qu'il lui rende des services, ce qu'il faisait de bon coeur. Il pouvait aussi citer la fois où il était sorti avec une jeune femme et s'était rendu compte avec horreur qu'elle portait son parfum anti-cadavre.

Le sorcier avait donc finalement opté pour l'odeur de la fleur d'oranger qui ne se mélangeait pas, était fraiche et dont à priori, les femmes ne se parfumaient pas avec.


« Dans le centre de Glasgow, on devait pouvoir trouver le tailleur de Madame Grainbois qui mène sur la Route des Passages. C'est leur équivalent du Chaudron Baveur/Chemin de Traverse. »

Il tapa ses doigts contre le volant en s'apercevant que la route allait devenir plus fréquentée et que la ville allait aussi être remplie de moldus. Lacey sortit sa baguette et lança un sort pour faire apparaître le bruit de moteur. Cela passerait plus inaperçu.

« Pour en revenir à ce que tu disais tout à l'heure, je ne suis pas d'accord. C'est en ne discutant pas que la peur s'installe et qu'il peut faire ce qu'il veut parce que personne n'est préparé à le recevoir. Si tu savais combien de fois, j'ai vu des gens pétrifié, qui pensait pouvoir lutter contre lui et ses sbires... et se sont retrouvé face à pire que tout ce qu'ils pouvaient imaginer. Après, ça nous fait des morts supplémentaires sur les bras. »

Lacey eut un rire sans joie :

« Pourtant, je peux te promettre qu'on bosse et qu'on sert à quelque chose. Tu sais lancer un sort de repérage? C'est un peu comme un accio, tu dis le nom de ce que tu veux et un ruban rouge apparaît, suffit de le suivre. C'est invisible pour les moldus. »

Il faudrait faire ça une fois en ville pour trouver la boutique du tailleur. Pour le moment, ils en avaient encore pour quelques kilomètres.


Dernière édition par Lacey Hawkesworth le Sam 30 Mai - 19:21:41, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyDim 24 Mai - 21:18:27

Un sourire indissimulable s’étalait sur le visage d’Elanor alors qu’elle fixait Lacey de ses yeux plein de malice.

A mon avis si les dragons s’inclinent devant toi c’est surtout parce que tu produis autant de fumée qu’eux, voire plus !


Récupérant la pastille au cassis, la brunette l’enfila dans sa bouche tout en secouant la tête devant la remarque de Lacey qui lui donnait envie d’hurler de rire. Sa question, bien que détournée, avait été vraiment très indiscrète et le châtain n’était pas tombé dans le piège, refusant apparemment tout net de lui donner son âge. Tant pis, ça ne l’empêchait pas de bien le prendre et de laisser tomber quelques instants les rougissements qui allaientt finir par en devenir une maladie. Pourtant, une légère lueur de déception passa dans ses yeux lorsqu’elle détourna la tête pour se fixer sur le paysage qui défilait à toute allure. Ils avaient parcourus des dizaines de kilomètres et la neige les suivait continuellement, les empêchant de découvrir un panorama varié caché sous le manteau blanc de l’hiver. Cette neige qu’elle avait tend attendue lui avait finalement jouée un bien joli tour, l’obligeant à rester coincée une bonne partie de la journée avec un auror fumeur et aux tendances grincheuses, sous des allures séduisantes.

Tout en mâchant, la demoiselle fouilla les poches de son jeans à la recherche de son paquet de chewing gum qui aurait moins d’effets négatifs sur le long terme que les pastilles à la cassis qui allaient les obliger à trouver des toilettes publiques pour le pauvre auror en manque de nicotine. Elle évita de laisser les images évidentes atteindre son esprit, sous peine de ne pouvoir retenir un fou-rire qui serait probablement incompris de son cher chauffeur. Il y avait quand même des choses qu’elle retenait en cours, et l’absorption en grande quantité de pastilles douteuses n’était en général pas conseillée. Quand enfin elle ressortit le paquet vert complètement aplatit et dans un état pitoyable de sa poche, elle extirpa une plaquette et la fila à Lacey.


Tiens, prends une chiclette*, ça sera plus efficace.

Apparemment, Lacey connaissait parfaitement bien le chemin, à croire que ce n’était pas la première fois qu’il récupérait une demoiselle en détresse perdue dans la neige. Prise d’une quinte d’éternuement et de toux, Elanor ne pu même pas râler lorsqu’il lui arracha le morceau de papiers des mains pour le ranger près de lui. Elle avait un peu la sensation de passer pour une gamine et surtout d’être traitée comme tel alors qu’elle ne voulait que filer un coup de main. D’un air dépité et la main sur le nez, l’étudiante attrapa le mouchoir à la douce odeur d’orange qui la surprit agréablement et calma rapidement ses problèmes othorhinolaryngologique (si on m’avait dit un jour que je pourrais caser ce mot d’en un rp xD). Quand enfin, elle pu prétendre pouvoir aligner deux mots sans éternuer à la tête de son charmant compagnon, Elanor lui lança un regard mi-irrité, mi-ennuyé, pinçant sa lèvre inférieure sans ménagement.

Je suis contente de savoir que tu sais où tu vas.
Faisant une légère pause, l’étudiante reprit d’une voix moins froide, culpabilisant d’être désagréable. Merci pour le mouchoir, c’est très gentil.

La présence de ces mouchoirs entre les mains d’un homme aussi peu doux et gentleman lui échappait totalement et elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il pouvait en faire. Mais peut être était-ce mieux ainsi. A moins que… Lançant un regard suspect à Lacey, Elanor ne divulgua pourtant pas sa pensée sur la question, préférant ne pas imaginer dans quels moments, sa profession lui donnait l’occasion de devoir se couvrir le nez de cette odeur douce.

Effectivement, il devait connaître le coin. Mais l’étudiante n’avait pas l’intention de lui montrer à quel point elle ne connaissait pas la Grande Bretagne et ses plus grandes villes. Elle cacha donc sa curiosité et n’exprima pas le désir d’en savoir plus sur ce coin de l’Ecosse, laissant la surprise venir en faisant mine de ne pas l’être. Il devait probablement penser qu’elle ne sortait jamais de chez elle et que peut être même, n’avait-elle pas l’autorisation de le faire. Pfff pensée stupide, elle était majeure depuis plus de cinq ans et ce n’était pas son oncle et sa tante qui s’opposaient à quoi que ce soit, à moins d’en avoir une excellente raison, auquel cas elle trouvait de toute façon une excuse très valable pour contourner les interdits inutiles. Sa curiosité était mise à rude épreuve et Elanor n’était pas sûre d’arriver à ne pas cribler l’auror de questions sur Glasgow et sa vie sorcière probablement passionnante. Mais à son grand désarroi, Elanor regretta de ne pas avoir été curieuse car Lacey décida que celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom allait être leur prochain sujet de discussion. Il n’avait pas tord, mais il ne pouvait demander au commun des mortels de divulguer librement ses opinions à ce sujet. Beaucoup de sorciers ne savaient pas se défendre et la solution de facilité se présentait à eux comme une évidence et un moyen sûr de ne pas mettre leur famille à découvert et en danger. Biensûr Elanor était loin de faire partie de ces gens-là, mais même si Lacey était un auror, rien ne lui disait qu’il n’était pas un Mangemort malgré ses airs séduisants et craquants.

Rien ne me dit que tu n’es pas un mangemort Lacey, même le fait que tu sois un auror. Et comme tu t’obstine à me le démontrer depuis toute à l’heure, c’est moi qui suis paumée et je ne fais pas le poids devant toi… son regard chercha les yeux verts pour lui montrer qu’elle était sérieuse et qu’il était préférable de ne pas insister. Laissant quelques longues secondes s’écouler avant de reprendre, Elanor lui sourit tout en lui demandant : Mais je veux bien que tu m’explique comment on lance un sort de repérage.

Elle retint les dernières paroles qui lui venaient à l’esprit et détourna la tête trop tard pour ne pas laisser le rouge lui monter aux joues. Elanor avait envie de se donner des baffes et d’arracher son cœur qui battait un peu trop fort à nouveau lancé dans un sprint endiablé. Attrapant le dernier chewing gum qui trainait au fond de son paquet, elle l’enfila sans ménagement dans sa bouche et le mâcha jusqu’à ce qu’ils aperçoivent enfin les hauts bâtiments de Glasgow et qu’ils pénètrent dans la ville. Les panneaux se succédaient les uns après les autres et enfin, Lacey les emmena jusqu’à l’Eglise St-Emilion. Heureusement, le bâtiment, classé historique, était indiqué sur beaucoup de panneaux et il fut inutile de demander leur chemin, pouvant ainsi passer inaperçu dans la foule de moldu qui bravait la neige sur les trottoirs humides. La bâtisse était le plus grand du quartier et ils parquèrent la voiture sur le trottoir d’en face, entre deux voitures rouges un peu mieux entretenues que la vieille Lada. Tournant alors enfin son regard vers Lacey, Elanor l’interrogea du regard. Jusqu’ici, c’était lui le guide, elle ne se voyait donc pas subitement prendre des initiatives dans des rues qu’elle ne connaissait même pas, ne sachant absolument pas où se trouvait le fameux magasin de Mme Grainbois. Pourtant, elle n’allait pas pouvoir rester tranquille bien longtemps, désireuse de visiter le quartier sorcier.


*chewing gum suisse
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptySam 30 Mai - 19:22:11

[Je m'excuse, je viens de relever les mille fautes de mon dernier message, j'ai honte]

Lacey aurait presque boudé. C'était d'ailleurs un domaine où il était fort doué, ce qui était un peu pitoyable pour un homme de sa qualité et de son âge. Il avait toutefois, toujours eu un don pour surprendre son entourage par un comportement à la limite de l'infantilisme. Ceci dit, il n'avait pas tant fumé devant Elanor qu'elle pouvait se permettre de commenter sa consommation journalière de cigarettes ! Pourtant, sa réaction ne fut pas de se mettre à grincher mais d'éclater d'un rire bas et amusé, puis de saluer la phrase de sa compagne d'un petit mouvement de tête :

« Pas seulement, mais c'est indéniable. »

Toujours en s'acharnant sur la malheureuse pastille au cassis, il tourna la tête pour voir Elanor lui tendre une 'chiclette'? Ah, un chewing gum donc. Lacey se prit à sourire et refusa l'offre d'un mouvement de tête. S'il y avait bien un vice qui ne l'attirait pas, c'était bien de mâcher ces choses-là. Dans le genre, je manque de classe et j'ai l'air d'un bovin, le chewing gum se posait là. L'auror avait suffisamment de quoi détruire son charisme sans en ajouter au personnage. Il fumait, il buvait du café, il lisait comme un rat de bibliothèque, il était dépensier, et il était marié à son travail. C'était suffisant pour une seule personne. Oh ! Et il avait un don pour vexer les gens car il se montrait souvent rustre.

« Non merci, mais j'apprécie l'attention. »

L'auror repartit à sa conduite et manqua de s'étouffer avec son bonbon -le troisième- quand l'étudiante lui fit remarquer qu'il aurait pu être mangemort. Et pourquoi pas valet de chambre?! Ce coup-ci Lacey lui rit franchement au nez.

« Plutôt mourir. »

Conscient d'avoir interrompu la jeune femme, il la laissa terminer sa tirade sur le fait que rien ne prouvait sa bonne foi et que la personne la plus en danger sur les deux étaient Elanor -ça n'était pas vraiment une nouvelle pour qui que ça soit, non?-. La femme embraya finalement sur le sujet du repérage, grand bien lui en fasse. Ceci étant dit, Lacey était maintenant de mauvaise humeur. Si l'on voulait le vexer, il suffisait de l'accuser d'être lié de près ou de loin à des mangemorts. C'était une réaction conditionnée, crée par les années et le meurtre de ses parents. Sa Sinistrerie Inc n'était pas vraiment dans ses petits papiers.

Mais, même ces gens-là, aurait-il eu le courage de les tuer? Non, une histoire de courage; de volonté. Le courage n'avait pas grand chose à voir. Pour le sorcier, la vie était la maîtresse primordiale, la philosophie quotidienne. Il respectait chaque personne pour la vie qu'elle portait. Aussi, il n'avait pas la moindre idée si son ressentiment vis-à-vis d'un mangemort suffirait à le forcer à tuer quelqu'un. Pour défendre sa vie, celle d'un proche, surement. Toutefois, si l'homme pouvait trouver une alternative, il la prendrait sans y penser à deux fois. Les mages noirs n'avaient pas autant de scrupule, cela ne signifiait pas qu'il devait s'abaisser à leur niveau.

Donc, pour le sortilège de repérage...


« Tu connais le pointe au nord? C'est le même principe, faut juste que tu essayes de visualiser un ruban rouge dans ta tête et que tu prononces la formule. C'est ainsi que ça fonctionne ici. Ils s'en servent pour les sorciers puissent toujours trouver l'entrée de la Route des Passages. »

La Lada vint sagement se poser près de l'Eglise Saint Emilion et l'auror rangea sa baguette dans sa poche, il y avait un peu de monde dans les rues et il n'était pas question de faire usage de la magie devant les moldus. Certes, on n'en était plus à une transgression près, mais même lui commençait à avoir son compte de ce coté là. Et qui plus est, rentrer à Londres ne lui semblait absolument pas être une mauvaise perspective. Il fit signe à la jeune femme de le suivre dans un coin où personne ne pourrait les voir. Lacey espérait qu'elle n'irait pas s'imaginer qu'il voulait l'emmener dans un endroit sombre pour faire je-ne-sais-trop-quoi qui pourrait sortir de l'esprit d'une adolescente pleine d'hormones ou ayant trop lu de faits divers. Il ne faisait que répondre à la question muette du regard bleuté : elle voulait savoir quoi faire maintenant et la réponse était simple. Les deux sorciers s'abritèrent dans une ruelle et l'homme ressortit sa baguette pour lui faire une démonstration. Un épais ruban rouge apparu, voletant et ondulant paisiblement dans les airs.

« La taille du ruban dépend de la puissance qu'on met dans le sort. Certaines personnes préfèrent que le ruban ne soit qu'un discret fil rouge et c'est pas plus mal. Car tout sorcier peut le voir et niveau discrétion, on repassera. Cela dit, nous n'avons pas à être discret aussi, je peux le laisser de cette taille, au moins, on ne le loupera pas. »

Et on évitera de dire que l'auror était tout simplement incapable de faire un sortilège qui ne soit pas violent. Sa magie marchait bien, voir même très bien, mais certains sortilèges qui pouvaient mesurer l'intensité magique finissaient toujours par le même constat : Lacey Hawkesworth était une brute, jusque dans son énergie.

L'homme eut un petit signe de la main et invita Elanor à le suivre. Le châtain traversait rapidement les rues de Glasgow. C'était une grande ville et il ne souhaitait pas s'y attarder. Peut être faire une ou deux emplettes dans le quartier sorcier mais pas rester du coté moldu, en tout cas. Et pour répondre à son désir, le ruban disparut alors que l'enseigne de bois clair de Madame Grainbois se détachait dans le ciel blanc. Si le Chaudron Baveur pouvait se targuer d'être discret, la boutique du tailleur était … sinistre. Il n'y avait pas d'autres mots. Des ciseaux ouverts, de toutes tailles et de toutes formes, pendaient du plafond accrochés à des fils de laine. La devanture était noire, la vitrine grise et le tout dans une pénombre relativement inquiétante. Sans compter les mannequins nus, d'une ressemblance morbide avec leurs homologues humains. L'ambiance du lieu suffisait à faire accélérer le pas à n'importe quel sans-magie, sans compter le sortilège de repousse moldu qu'il sentait émaner du magasin.

Lacey rigola, pas impressionné pour deux sous et poussa la porte du magasin. Une vieille femme au nez crochu leva ses yeux de dessous une paire de grosses lunettes en demi lune. Elle avait des yeux d'un brun presque orange et des cheveux roux poil de carottes. Pas vraiment une beauté et la façon dont elle accueillait ses clients laissaient à désirer :


« Vous vous êtes perdu? »

Le sorcier décida de laisser Elanor se débrouiller à la vieille femme. Il ne doutait pas qu'il s'agissait de la dénommée Madame Grainbois mais aucune baguette ne laissait présager la nature sorcière de cette dernière. L'anglais sentait par ailleurs que le ton sec et l'allure peu engageante étaient une mise en scène. Réussie, mais une mise en scène tout de même. On ne trompait pas un espion qui avait lui même l'habitude de jouer sur le paraître. Il restait à savoir si l'effet était le même sur la brunette qui l'accompagnait. Le sorcier réprima avec succès un sourire pour prendre un air de circonstance et une lueur de compréhension éclaira le regard de la sorcière derrière son comptoir. Elle savait que l'homme avait percé son manège mais pour une certain raison, ne désirait pas mettre fin à la mascarade. Le sourire de la rousse se fit carnassier et elle fixa son étrange regard sur Elanor, pour attendre une réponse, car diantre, elle s'impatientait. Et Lacey avait foutrement envie de pouffer de rire, même si son visage ferme et froid ne laissait pas présager cette hilarité intérieure.
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyJeu 4 Juin - 19:46:16

[HJ: Je suis désolée c'est pas top et y a des répétitions grossières :/: ]

Évidemment les réactions du châtain ne pouvait pas être prévisible et la brune fut soulager qu’il le prenne avec humour. Bien entendu, il était hors de question de le mettre en rogne ou de le vexer, mais elle aimait bien poser ses marques et montrer qu’elle savait rire aussi d’une manière ou d’une autre. Et pourquoi pas, trouver des alternatives à ses légers problèmes de dépendances qu’elle découvrait tout juste et trouvait que finalement ils finissaient parfaitement bien le personnage. Mais vue le peu de temps qu’il s’était passé depuis qu’il avait fumé sa dernière cigarette, elle osa émettre l’hypothèse que c’était apparemment un de ses plus grand vice et préféra en sourire plutôt que de bouder devant si peu de manières de la part de l’auror. Mais sa rudesse la surprenait à chaque fois bien malgré elle et un nouveau rougissement l’atteint lorsqu’il l’interrompit au milieu de ce qu’elle pensait être des arguments venant du cœur. Son sourire disparut et sa bouche se crispa dans une grimace légèrement désapprobatrice, ponctuée d’un hochement de tête ; le message était passé.


L’étudiante remarqua le visage renfrogné de Lacey lorsqu’il répondit à sa question sur le sortilège de repérage. Elle n’était pas vraiment d’accord avec sa réaction mais ne voulait pas non plus l’avoir blessé. Pourtant c’était injuste de sa part de réagir de cette manière alors qu’il ne pouvait pas nier que c’était imprudent de se mettre à nue devant un inconnu. Oui elle connaissait la pointe au nord et se contenta donc de hocher la tête pour confirmer qu’elle connaissait ce sortilège basique et ne releva pas ce fait. Sinon, elle était sûre que la guerre entre les deux sorciers serait déclarée car à présent l’étudiante commençait gentiment à cerner une partie des réactions de Lacey et surtout comment le foutre en rogne.


Sans un mot, l’étudiante rangea sa baguette et suivi l’auror dans la ruelle sans même se douter qu’il pourrait y avoir là une idée saugrenue devant cette proposition. De toute façon, elle avait fini par conclure sur le fait qu’il ne pouvait en aucun cas s’intéresser à elle pour mille raisons déjà énumérées. Et puis, les filles paumées ne devait pas attirer grand monde au sein de la gente masculine, la preuve en était ces derniers temps. En plus, pourquoi est-ce qu’elle se posait une nouvelle fois la question ? Il était insupportablement irritant, avait des manies détestables et ne respectait pas qu’elle soit méfiante avec les inconnu. C’était donc indéniable, et la question ne se posait même plus, c’était un vieux grognon avec des yeux terriblement déstabilisant... Silencieusement elle le suivit, tout de même convaincue qu’il ne pouvait pas être un mangemort et qu’entre ici ou la lande écossaise, il aurait plutôt choisit la lande pour se débarrasser de son corps. Ils avaient un point commun, en cas de meurtre, les deux auraient enfouit le corps sous la neige.

Du bout de sa baguette, Lacey fit apparaître un énorme ruban rouge qui ressemblait presqu’à un drapeau suisse sans la croix blanche. Oubliant qu’elle était plus ou moins vexée contre son compagnon et qu’aux dernières nouvelles il avait assez mal pris le fait qu’elle puisse émettre l’hypothèse qu’il soit un des sbires du Lord, par pur exemple, Ela ne pu se retenir de lui envoyer une boutade.

C’est clair que niveau discrétion c’est pas génial comme sort.

Alors elle lui sourit une nouvelle fois et la proximité de leur deux corps la rendit un peu mal à l’aise et détourna la tête, faisant mine de se concentrer sur le ruban qui sortait de la baguette de l’auror. Ça y’est, son cœur se mettait de nouveau à battre la chamade ! Mais qu’est-ce qu’il avait celui-là à se manifester dans des moments si peu opportuns ? S’il avait remarqué dans quel état il la mettait, elle n’en savait rien. Elle évita dès à présent de croiser ses yeux couleurs malachites, évitant de se dévoiler encore plus. En plus, elle était pas sûre d’avoir envie de le savoir.

Marchant très rapidement, l’étudiante devait faire de grandes enjambées pour suivre l’homme à travers les ruelles de Glasgow enneigées et glissantes. Dérapant sur les trottoirs, elle s’agrippa à nouveau au bras de l’auror pour ne pas s’étaler une nouvelle fois par terre et lui donner une nouvelle occasion de se moquer d’elle ou de la juger définitivement désespérante. Enfin ils arrivèrent devant l’ »endroit » aussi glauque que l’allée des Embrumes, ce qui avait l’air de faire rire le châtain alors qu’Elanor avait plutôt tendance à penser qu’ils n’étaient pas au bon endroit.

T’es sûr de toi ?

La question avait été posée à voix basse alors qu’elle lâchait son bras pour attraper la porte qu’il lui tenait. La femme qui tenait l’établissement semblait sortit d’un compte de fée pour petite fille de moldue. C’était carrément irréel. Ses cheveux paraissaient avoir été trempés dans du jus de citrouille et l’étudiante souleva des sourcils étonnés et suspects. Jetant un regard à Lacey, l’étudiante répondit hésitante.


Heu… Non… Mais… Enfin… Vous êtes Madame Graine-de-bois ?


La dame ne donnait pas du tout l’impression de dissimuler l’entrée d’un quelconque passage et très franchement elle doutait vraiment qu’ils soient au bon endroit. Vu l’œil suspect que lui lança la dame lorsqu’elle prononça son nom, Elanor se mordilla la lèvre inférieure se rendant compte qu’il y avait un problème. Elle attrapa alors le bras de Lacey et l’entraina vers la porte pour qu’ils puissent ressortir de l’endroit et se consulter dehors sur la marche à suivre dès à présent vu qu’ils n’étaient absolument pas au bon endroit.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptyMar 9 Juin - 17:18:26

[naaaah, le rp est très bien I love you / Moi y en a avoir dit quelques 'tites choses sur la médicomagie, si ça te dérange, tu me le dis. ]

Quand Ela lui avait posé la question de savoir s'il était sûr de lui, l'auror n'avait pas répondu. Que Oui, il était sûr de lui, et il appréciait tout particulièrement la mise en scène. Pour quelqu'un d'aussi rustre et simple que Lacey, il était sans doute étonnant de penser que l'homme ait pu apprécier toute mascarade ou faux semblant. C'était faux, et le contraire était même l'exacte vérité. Surtout si c'était inoffensif. Aucun mort à priori devant les mannequins glauques du tailleur de madame Grainbois. Aussi, Lacey avait-il seulement haussé les épaules.

Encore une fois, l'étudiante semblait venir chercher une quelconque approbation ou de la force dans les yeux de son compagnon. L'homme se contenta de lui renvoyer un regard neutre, il s'était promis de la laisser se débrouiller. C'était sa façon à lui de tester les gens, surtout que la situation l'amusait grandement. Elanor lui attrapa alors le bras pour sortir, il fit deux pas avec elle avant de se figer et de ne plus bouger d'un centimètre, mais sans la faire lâcher.

Il fixa plutôt son attention sur l'un mannequin surprenant de réalisme et se mit à détailler ce qui représentait une femme nue. La première chose qui le frappa était le réalisme effrayant porté au regard de la créature, toute la misère du monde se reflétait dans deux lacs bleu nuit. Le visage était fin, sans l'être trop et de légères boucles blondes encadraient le visage, ajoutant à l'impression de détresse fragile du pantin. Ses mains étaient crispées, comme en proie à une intense douleur et Lacey finie par détourner le regard, l'impression criante de vérité le mettait suffisamment mal à l'aise pour qu'il ne pousse pas le vice à aller observer la poitrine de la femme. Il fit rapidement le panorama et s'aperçut que les autres portaient le même genre d'expression, à l'exception de deux qui exprimaient, la terreur pure pour l'un et la cruauté pour le second. Le sorcier se retrouva à s'interroger si ses 'choses' étaient là uniquement pour effrayer le passant trop curieux, ou si elles n'avaient pas une fonction tout autre.


« Graine de Bois? Savez-vous lire, jeune sotte?! »

L'atmosphère sembla se refroidir et Lacey se rapprocha instinctivement d'Elanor. La voix de la vieille femme était glaciale et sèche : elle aimait apparemment effrayer les gens, ou au choix, ne supportait pas que l'on écorche son nom. Un détail attira l'oeil du châtain qui tira sur la manche de sa compagne pour lui montrer quelque chose. Un peu plus loin, dans la pénombre, une pancarte était écrite en langage courant des fées. Lacey se réprimanda de ne pas l'avoir vu plutôt et se rendit compte qu'il était lui-même tombé dans le panneau. Il ne savait pas si Elanor savait traduire ce langage, mais il n'était pas si rare qu'on l'apprenne au cours de ses études, surtout pour un médicomage. Les fées étaient responsables de nombre de maladies bénignes qui se guérissaient simplement en prononçant le mot utilisé pour la malédiction. Beaucoup de créatures magiques possédaient des pouvoirs dont les sorciers pouvaient seulement rêver et avec une facilité digne d'un jeu pour enfant.

Pour en revenir à la pancarte, était écrit de façon très précise, dans une écriture pointue et rose -rose!- 'N'ayez pas peur du mannequin, le simple jouet d'une sorcière. Si la reine de coeur coupait les têtes, coupez lui les fils !'. Le sorcier reporta son attention sur la tenancière, sa main sur l'épaule d'Elanor tandis qu'il se penchait vers elle pour lui murmurer à l'oreille :


« Tu as compris? »

Madame Grainbois devait être à l'arrière de sa boutique à faire je-ne-sais-trop-quoi et la vieille sorcière intelligente aux cheveux roux n'étaient rien d'autre qu'un autre de ses mannequins qui peuplaient la boutique. Lacey soupçonnait fortement que la propriétaire fut une ensorceleuse assez douée et que ses 'gardes' improvisés pouvaient tous s'animer à la façon de celle derrière le comptoir. Charmant.

Le sorcier serra sa baguette dans sa poche, il ne doutait pas non plus que la véritable madame Grainbois n'apprécie guère les intrus et n'ait un peu de mal avec les étrangers. L'auror aurait bien explosé les mannequins d'un coup de baguettes, mais il n'était pas là pour abîmer le travail de cette brave femme. Il reprit alors la parole :


« Non, vous n'êtes pas madame Graine de Bois. »

Son ton marquait une volonté de provocation évidente, le genre que l'on lance dans les bars quand un client imbibé se sent malin de vous mettre au défi. Le sourire narquois sur les lèvres de l'homme en bonus pour exprimer son sentiment :

« Pas plus que vous n'êtes madame Grainbois, en fait. N'est-ce pas? »

« Oh vraiment? »

La réponse avait été douce, à peine un murmure. Mais le sourire sur les lèvres de la créature n'indiquait rien de bon. Il fallait couper les fils, c'était sûr mais, fasciné, l'auror voulait voir un peu plus loin jusqu'où allait la défense de cette boutique. Et si les expressions de méchanceté et de détresse des mannequins n'étaient là que pour faire peur. Apparemment pas, puisque ces derniers commençaient à s'animer alors que les vitres de la boutique se tentaient suffisamment pour que l'on ne puisse pas voir à l'intérieur. Un clic à l'entrée les informa que la porte avait été verrouillée. Un véritable film d'horreur, Lacey éclata de rire. Ceci dit, cela n'arrêta pas les mannequins.
Revenir en haut Aller en bas
  • Elanor Levika
    • Nombre de messages : 689
    • Age : 37
    • Date d'inscription : 14/05/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière Simple
      Baguette magique: 31cm, en bois de sapin avec un poil de Dahu. Plutôt souple. Héritée de son père
    Elanor Levika
  • Membre du bureau de contrôle des dragons Membre du bureau de contrôle des dragons
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] EmptySam 13 Juin - 11:35:27

Effectivement ils s’étaient bien trompés car l’auror la suivit sans broncher pour ressortir de la boutique. C’était forcément autre part, l’endroit ne pouvait pas être l’entrée d’un quelconque passage menant dans la vie active sorcière de Glasgow. Mais alors comment trouver ce qu’ils cherchaient ? Comment se faisait-il que le sortilège de Lacey les ait menés ici ? Maintenant qu’elle repensait au drapeau, elle se demandait si c’était possible que le sortilège n’ait pas fonctionné correctement et si le châtain pouvait effectivement s’être trompé, ce qui lui paraissait fortement improbable. Mais alors dans ce cas… Au même instant la brune se vit stopper net par Lacey qui s’était mit à détailler de près le mannequin présent dans la vitrine.

Jetant un œil sur le dit mannequin, Elanor haussa un sourcil surpris. Il faisait quoi là exactement ? Un sourire amusé envahi son visage alors qu’elle essayait de comprendre ce qu’il pouvait bien trouver à ce mannequin, très réel c’était vrai, et aux expressions très bien refaites. Mais quand même ! Etait-elle si peu intéressante à coté de ça ? Tenté par exprimer ce qu’elle en pensait, la vieille ne lui en laissa pas le temps, la traitant de sotte.

* Quoi ? Mais biensûr que je sais lire !!

Se retournant vivement, légèrement irritée par tant d’impolitesse, pour faire face à la vieille mégère, la jeune sorcière fronça les sourcils dans un premier temps de colère avant de réaliser qu’il valait mieux être sur ses gardes vu la tournure que prenait les événements. Très rapidement, l’étudiante sentie le vent tourner et l’air se faire inquiétant et froid. Un froid qui lui glaça les membres.

Instinctivement, elle attrapa sa baguette pour la tenir bien en main tout en la gardant à l’abri dans sa poche. Lacey s’était rapproché et Elanor ne pu s’empêcher d’être satisfaite de ce geste à son encontre. Un geste protecteur qu’elle appréciait pleinement de la part de son compagnon, même s’il n’était pas dans ses habitudes d’espérer qu’on la défende, préférant le faire elle-même. La situation devenait intrigante mais n’effrayait pas la future médicomage qui n’avait que faire de cette peur qui vous empêche de réfléchir quand il le faut. « Savez-vous lire jeune sotte ? » Ses yeux n’avaient pas trouvé le nom de la dame où que ce soit dans la boutique ou sur la porte, elle avait vérifié en entrant étant donné qu’elle était loin d’être sûre à ce moment là qu’ils étaient au bon endroit. A présent, elle n’en doutait plus vraiment et son esprit était à l’affût du moindre indice lui indiquant ce que sous-entendait la vieille. Mais Lacey fut plus rapide et bien que son murmure lui fit accélérer une nouvelle voix sa respiration, son esprit resta vigilant et se posa sur l’inscription derrière le comptoir. Evidemment, comment avait-elle pu ne pas y penser ? Et surtout comment avait-elle pu rater un truc pareil.

N'ayez pas peur du mannequin, le simple jouet d'une sorcière. Si la reine de coeur coupait les têtes, coupez-lui les fils !'

Sa lecture n’avait été qu’un murmure et elle avait secoué la tête tout en la terminant alors que les mots prenaient sens dans sa tête.


Evidemment, comment n’y ai-je pas pensé plus tôt !

Sa remarque ne s’adressait pas vraiment à l’auror qui était à ses cotés, mais plus à elle-même. C’était comme lorsque vous étiez devant une page d’examen et que vous réfléchissez durant trente minutes sur la même question, la dernière évidemment et que subitement quelques minutes avant de rendre votre copie vous en comprenez le sens. C’était une satisfaction débordante d’excitation mêlé à ce stress de voir le temps d’écouler subitement deux fois plus vite. Mais c’était aussi terriblement frustrant de savoir qu’on avait mis tant de temps à voir ce petit élément qui faisait toute la différence. Le langage des fées aurait pu la mettre immédiatement sur la voix étant donné qu’elle l’avait appris durant ses années à l’école de sorcellerie. C’était une des langues qu’ils apprenaient là bas avec les Runes, enfin c’était plus une option complémentaire, mais qu’Elanor avait suivit durant sa septième année, persuadée d’en avoir un jour l’utilité et surtout satisfaisant les caprices d’une de ses camarades de classe. Un sourire nostalgique s’étala sur son visage alors qu’elle se rendait compte que cela faisait plus de cinq ans qu’elle avait quitté cette classe et qu’elle n’avait pas utilisé ce langage.

Lacey avait pris la parole pour montrer au mannequin qu’ils avaient compris. Mais Elanor ne voulait pas lui laisser l’occasion de la sortir une nouvelle fois de cette galère. Ella agirait avant lui et couperait les fils avant qu’il n’ait le temps de lever sa propre baguette et c’est elle qui les sauverait de l’emprise de ce maléfice.

La porte se referma et les autres mannequins s’animèrent autour d’eux alors que l’auror éclatait de rire pour une raison qui lui échappait. Coulant un regard soupçonneux vers lui, elle sortit sa baguette de l’intérieur de sa poche et lança un sortilège dans le langage des fées. Un sortilège qui ressemblait plus à une suite de mot poétique qu’à un de ses sortilèges en runes ou en latin qu’ils apprenaient à l’école. Le maléfice était courant pour les pratiqueurs de la Magie des Féés et elle l’avait appris au détour d’un livre dans sa salle commune. Elle s’en souvenait encore car une de ses camarades avait ensorcelé l’ours en peluche d’une première année pour qu’il se mette à l’attaquer. L’étudiante ne se souvenait plus réellement de la raison de ce comportement, mais la formule lui apparut à l’esprit aussi clairement que si elle revivait cette instant. Tournant sa baguette dans un sens précis, elle lança le sortilège de découpe du bout des lèvres, concentrée sur la vieille bonne femme qui lui faisait quand même un peu peur il fallait l’avouer.

C’est alors que l’air redevint respirable, que les mannequins perdirent de leur éclat, les bras s’immobilisant en direction du sol et que la fausse Mme Grainbois s’affaissa sur son fauteuil comme morte. Les fils avaient été coupés, le maléfice était levé. Mais pourtant, une autre forme de magie s’éleva dans la pièce, quelque chose de drôlement réconfortant après avoir eu l’impression d’être totalement étouffé par les mannequins et la boutique sombre. L’arrière de la boutique s’illumina comme si un feu de cheminée venait d’être allumé et une chaleur réconfortante s’enfila dans la boutique.

Instinctivement et cherchant l’approbation de Lacey, elle lui lança un regard mi-étonné, mi-satisfait. Mais surtout, elle commença à réaliser un truc qui lui avait échappé durant leur entrevue avec la vieille harpie rousse. Son regard devint alors soupçonneux et perçant.


Je trouve pas vraiment drôle, mais si ça t’amuse alors j’espère que tu es satisfait de voir que je sais prendre les choses en mains…

Sur ce, elle s’aventura dans l’arrière boutique ou se tenait la véritable Mme Grainbois au sourire chaleureux et espiègle. Elanor l’a fixa un moment jusqu’à ce que la sorcière l’invite à la rejoindre dans la pièce qui ne ressemblait pas du tout à un arrière de boutique. Il y avait des fauteuils et des petites tables garnies de décoration excentriques et typiquement écossaises. Il y avait aussi un espèce de comptoir. L’étudiante ne savait pas vraiment comment décrire l’endroit, mais heureusement la sorcière prit la parole.

Bienvenue dans « La salle de transfert ». Asseyez-vous quelques instants si vous le souhaitez avant de passer de l’autre coté.


Deux fauteuils s’illuminèrent quelques instants et une petite table se recouvrit de quelques victuailles diverses ainsi que d’une théière fumante. Sans demander son reste ni l’avis de l’auror, l’étudiante s’installa tout en gratifiant Mme Grainbois d’un sourire entendu mais un peu septique. C’était quand même incroyablement déstabilisant de passer d’un moment de pure horreur à celui si réconfortant de quelques minutes assis dans un fauteuil à la chaleur d’un feu de cheminée.
Revenir en haut Aller en bas
  • Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Miroir du Riséd :: Hors-Jeu :: Archives :: Années passées-