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 Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]
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MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] - Page 2 EmptyMar 16 Juin - 17:27:59

Elanor connaissait le langage des fées. Bon point pour elle et cela rassura Lacey sur la qualité de l'enseignement encore dispensé dans les écoles de magie. L'homme avait quitté les lieux depuis un moment et il se doutait que les cours devaient sensiblement différé de ce que lui avait connu.

Sa compagne se demanda tout haut comment n'y avait-elle pas pensé plus tôt et l'homme du retenir de se mettre à rire encore plus. Il avait bien une réponse à l'interrogation de la demoiselle, mais éviterait de la donner de peur de vexer. Ce n'était pas vraiment le moment de faire une boutade ou autres commentaire bien senti. Pas spécialement que la situation l'inquiétait, c'était juste qu'il avait suffisamment vexé l'étudiante pour la journée. Il ne voulait pas prendre le risque qu'elle le déteste avant qu'ils n'aient tous deux réussi à rejoindre Londres.

Plutôt que de parler au mannequin, la femme avait d'ailleurs choisi de sortir sa baguette et régler le sort de tout ce petit monde à coup de sortilège de découpage. Lacey la laissa faire, désireux de voir comment elle allait se comporté et amusé de son emportement soudain. L'homme se souvent que la gent féminine avait la légère tendance à vouloir prouver qu'elle n'était pas à laisser derrière, jamais à la traine. Le sorcier trouvait cela mignon et attendrissant, c'était une des choses qu'il préférait chez les femmes. Un petit bout de femme buté et avec du caractère, c'était toujours ça qui lui plaisait, même si ça n'était pas vraiment le moment de penser à ça. Il décolla son bras de l'épaule d'Elanor et laissa faire retomber les pantins, qui finirent tous par regarder sagement le sol. La vieille sorcière rousse finit le visage lamentablement écrasé contre le comptoir avant de retomber mollement sur son siège, manquant une nouvelle fois de provoquer l'hilarité de l'auror. Aucune prestance.

Le sorcier attrapa le regard de la jeune femme et souleva un sourcil, se demandant quelle genre d'approbation elle attendait de sa part. Il se contenta de sourire ne trouvant rien de mieux à faire et agrandit même ce dernier quand les yeux de la brune exprimèrent le soupçon et la méfiance. Lacey regarda le plafond en étendant Elanor parler et lui cacha une expression moqueuse. Ne lui avait-on jamais appris à ne pas parler de prendre les choses en main devant un homme? A gérer la situation, à régler les problèmes, mais certainement pas... Sinon, il avait autre chose, non rien, mauvais train de pensées. Et il avait une copine en plus. La plaie, ça n'était pas drôle : impossible de faire des blagues caustiques sans risquer de passer pour ce que l'on n'était pas. Un homme restait un homme quelle qu'était la situation, et devant cette logique fantastique, il s'intéressa à l'arrière boutique qui venait de s'éclairer. Une sorcière y fit son apparition : la vraie madame Grainbois? Sans doute...

Une ensorceleuse en tout cas, et Lacey devait reconnaître que la femme possédait des moyens efficace pour effrayer les curieux. Il suivit Elanor vers la nouvelle pièce qui venait d'apparaitre. La sorcière les invita à venir s'asseoir, ce que sa compagne fit et ce qu'il refusa. Le sorcier se plaça près de la cheminée : il avait une passion pour les âtres et trouvait l'objet magnifique. L'homme s'agenouilla et laissa son regard vert être absorbé par les flammes avant de prendre la parole :


« Très subtil comme moyen de défense, mais n'est ce pas un peu dangereux pour un profane? »

La sorcière se contenta de rire et secoua négativement la tête. Elle était très différente de l'horrible vieille femme rousse des contes de fées. Plus jeune, elle ne devait pas avoir passé la quarantaine et avait une coupe carrée stricte, propre, au niveau du menton; sa peau était constellée de tâches de sons et elles possédaient deux yeux bleus pales, pas très grande, elle donnait l'impression d'être une petite poupée de collection. Lacey savait d'où venait sa passion pour les marionnettes :

« Que voulez-vous dire? »

« La porte fermée, les mannequins... »

« Oh, la porte n'est fermée que jusqu'à ce qu'on appuie trois fois sur la poignée et cela déclenche alors un sortilège d'oubliettes ! J'ai pensé à tout ! »

La propriétaire du magasin semblait très fière de son mécanisme. Le sorcier continua la discussion quelques temps avec la femme et apprit qu'elle n'était pas plus couturière que lui ministre de la magie. Elle était détective privé magique et ses mannequins lui servaient généralement pour des reconstitutions ou même pour la défendre car ça n'était pas un métier sans risque, surtout pour une femme seule. Madame Grainbois semblait particulièrement fière de ses pantins et salua une nouvelle fois Elanor pour la beauté de ses sorts de découpage avant que l'auror ne prenne conscience de l'heure et ne lance un regard significatif à Elanor.

Les deux prirent congés de la sorcière et se retrouvèrent dans une ruelle fort peuplé. La route des passages de Glasgow, le chemin de traverse écossais. Lacey était partagé avec l'envie de partir du pays ou de passer le reste de l'après midi à faire les boutiques. Son programme était fini pour la journée et il pourrait travailler le soir plutôt que de s'occuper de ses dossiers en rentrant à Londres. Il appréciait la compagnie qu'il avait et se tourna vers sa vis-à-vis :


« Je ne sais pas si tu dois rentrer tôt mais... »

Le semi-irlandais ne savait pas trop comment exprimer ses pensées et se gratta la joue, il tentait de trouver quoi dire sans avoir l'air d'un individu mal intentionné. Elanor en avait peut être d'ailleurs assez de se trouver avec lui :

« Je me dis que tant qu'on est à Glasgow, pourquoi ne pas prendre un peu de bon temps ici à visiter. Ce n'est pas tous les jours qu'on a une occasion pareille. Enfin, si tu préfères rentrer... je comprendrais, mais ça me ferait plaisir si ton emploi du temps n'avait pas d'impératifs immédiats et que ma présence t'était aussi agréable que la tienne l'est pour moi. »

Voilà, maintenant on évitait de regarder le sol avec insistance. On avait réussi à sortir la phrase de façon parfaitement normale -si on omettait le grattement de joue- et il pouvait apprécié la compagnie de quelqu'un sans tomber immédiatement dans le suspicieux, non?
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  • Elanor Levika
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MessageSujet: Re: Au détour de la rivière [John Smith][Terminé]   Au détour de la rivière [John Smith][Terminé] - Page 2 EmptyMer 17 Juin - 21:11:16

Même si elle venait de passer de longues minutes assises dans la Lada, ce fut un soulagement pour l’étudiante de pouvoir s’installer quelques instants confortablement dans un des fauteuils moelleux. La proximité de la cheminée la réchauffa directement et elle pu retirer quelques instants sa grosse écharpe toujours enroulée autour de son cou. Le thé fumait et venait probablement d’être préparé par la sorcière aussi rousse que le mannequin. Enfournant un biscuit au beurre dans sa bouche, Elanor se servit généreusement d’un peu de thé histoire de se requinquer un peu. Finalement, l’épisode de la boutique c’était avéré assez angoissant et stressant. Assez pour qu’elle doive se remettre un peu les idées en place, surtout se calmer. Lacey ne semblait pas outre mesure perturbé par cet événement ce qui ne fit qu’irriter encore plus l’étudiante ; il était vraiment frustrant comme gars ! Imaginer qu’il avait dès le début compris ce qu’il se passait ne faisait que la vexer d’avantage et l’interpeller par la même occasion. Avait-il se comportement avec tout le monde ? Quel en était le but exact ? Celui-ci échappait totalement à la brune qui n’arrivait pas à comprendre l’auror et encore moins à le cerner. Tantôt il était adorablement gentleman et l’instant d’après il la mettait dans tous ses états, que cherchait-il exactement ? Chassant ces sombres idées de son esprit, son regard accrocha celui de la véritable Mme Grainbois qui semblait ravie de faire la conversation. Elle ne ressemblait en rien au mannequin qui était dehors et les explications qu’elle donna firent sourire l’étudiante.

Détective privé ? C’est vrai que l’endroit est particulièrement bien choisi pour enquêter. Vous devez voir passer un sacré paquet de monde par ici.

Le thé l’avait rassasié et son humeur se trouvait être moins maussade après avoir quelque peu remplit son estomac avec les succulents biscuits. Mais Lacey la pressait déjà, apparemment il avait un horaire très stricte à respecter, ce qui n’était pas son cas. Mais soit, il était quand même censé la ramener à Londres. A cette pensée, son air s’assombrit légérement. Il venait de lui rappeler qu’elle ne maitrisait absolument rien du tout malgré sa démonstration de toute à l’heure. Attrapant quelques biscuits au passage, Elanor enfila son écharpe et remercia la sorcière pour les victuailles.

C’est normal voyons ! Tenez, prenez en encore, j’en ai plein dans le four.

Alors ils se retrouvèrent enfin dans les ruelles sorcières de Glasgow après être passés à travers la cheminée qui n’était en fait qu’un passage menant de l’un à l’autre. Les yeux de l’étudiante s’écarquillèrent d’admiration pour la rue qui était encore plus splendide que le Chemin de Traverse. Bien sûr Glasgow n’avait pas la renommé de Londres en matière de quartier sorcier, mais il fallait tout de même noter que ça en valait le coup d’œil. Les gens se pressaient dans la neige, entrant et sortant des boutiques des paquets plein les bras, des parapluies dans certaines mains. Les boutiques étaient entièrement décorés pour la saison, dans certaines, il y avait même de la fausse neige qui tombait du plafond pour disparaître à quelques centimètres du sol.

Wouah ! Tu étais déjà venu ici ? C’est incroyable !


Ses yeux émerveillés détaillaient les petites maisons alignées les unes à coté des autres, laissant les sorciers se déverser entre elles pour rejoindre d’autres rues. Apparemment ici les boutiques ne s’étalaient pas sur une seule rue principale, mais sur tout le quartier qui devait être absolument et inévitablement : à ne pas rater !

Mais ses yeux se tournèrent soupçonneux vers Lacey qui se grattait la joue l’air gêné. Biensûr elle n’avait rien de prévu avant le lendemain matin, mais si c’était pour lui annoncer qu’il avait encore une mission à exécuter avant de rentrer, l’étudiante n’était pas certaine d’avoir la patience de l’attendre. Enfin ça serait une bonne excuse pour visiter, mais ça en devenait pratiquement du babysitting. Le visage de l’étudiante trahissait son embarras et réfléchissait à un moyen très aimable de lui dire qu’il n’avait plus à s’inquiéter pour elle. Après tout, ils étaient enfin de retour dans la vie civiliser et les moyens de transport traditionnels ne manquaient pas dans le coin.

Il fallut quelques secondes à son cerveau pour capter les paroles lâché par l’auror, les analyser et y donner une signification. Premièrement, il était encore décidé à l’abandonner où que ce soit, deuxièmement il venait d’affirmer que sa présence le ravissait alors qu’elle en avait quelque peu douté par moment il fallait être honnête, et troisièmement : il venait de lui filer un rancard non ? Enfin c’était un peu tout comme vous ne croyez pas ? Un sourire ravis envahit le visage de l’étudiante qui n’était pas encore sûr de comprendre cet étrange personnage, mais qui était bien décidé à percer certains mystères à son sujet. Et puis, n’était-ce pas elle qui toute à l’heure voulait absolument faire durer le moment en sa compagnie ?


Si j’avais pensé que de tels mots pouvaient sortir de ta bouche…
(Est-ce nécessaire de préciser que ses joues se roussirent légèrement ?)
Je serais enchantée de passer la fin de l’après-midi en ta compagnie sans que cela ne soit par nécessité de ma part.

Elle tendit alors son bras à Lacey, espérant qu’il ne lui ferait pas le coup de ne pas le prendre, après tout elle n’était certainement pas au bout de ses peines, et ils se lancèrent à travers les ruelles enneigées. Elanor laissa un peu tomber du leste, la confidence de Lacey lui avait fait plaisir, et elle n’avait à présent plus l’impression d’être un fardeau pour cet homme qui avait bien aimablement proposé de la racompagner…

[HJ On a fini Yeux Incroyable mais vrai ! On a que 7 mois de retard après tout :sifle:]
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