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 A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]
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MessageSujet: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyJeu 26 Oct - 17:09:04

( HJ: en espèrant que cela te plaise! niarkhéhé )

Un peu plus tôt dans la journée, après le repas de midi, Yorek était rémonté au dortoir pour récupérer quelques manuels scolaires et parchemins vierges. Le temps étant plutot clément pour ce début d'automne, le garçon avait retiré le pull qu'il avait enfilé sous sa robe de sorcier. La transpiration quel fléau... Yorek détestait ça et par conséquent il n'était pas rare qu'en une seule journée, le garçon change plusieurs fois de T-Shirt. La transpiration était tolérable seulement pendant l'effort. Enfin bref, le Vert et Argent était en train de se changer quand...

Toc Toc.

Yorek passa la tête par le trou du T-shirt prévu à cet effet, oui c'est toujours mieux ainsi, et balaya la salle des yeux en haussant un sourcil. Il approcha de la porte du dortoir qu'il avait refermé derrière lui en entrant et l'entrebailla. Rien.

Toc Toc.

Le Serpent fit volte face. Le bruit venait de l'intérieur de la pièce. Quel abruti avait bien pu s'enfermer ou se faire enfermer dans une armoire? Cette solution semblait peu plausible et pourtant... le bruit devait bien provenir de quelque part! Ce fut au moment où Yorek allait poser la main sur l'armoire la plus proche qu'il trouva l'origine du...

Toc Toc.

Un hibou. Un Grand-Duc aux plumes noires teintées de reflets gris trônait fièrement sur le rebord de la fenêtre, attendant patiemment que quelqu'un daigne bien lui ouvrir. Sur sa patte, un petit parchemin enroulé sur lui même. Pour qui cela pouvait-il être? Dans la logique des choses, étant seul dans la pièce, ce courrier devait probablement lui être destiné. Le Serpentard ouvrit doucement la fenêtre, croisant au passage le regard perçant de l'animal, approcha délicatement sa main gauche de la patte du Grand-Duc et retira le parchemin. Aussitôt fait, le majestueux oiseau pris son envol, ne s'attardant pas à quémander une quelconque caresse ou autre récompense.
Yorek le regarda un instant s'éloigner en direction de la volière avant de dérouler le parchemin d'une geste nonchalant.

" Mon cher Yorek,

Suite à notre récente entrevue lors de la petite fête de rentrée, je souhaiterais faire plus ample connaissance et discuter avec toi si tu as bien entendu du temps à me consacrer.
Je te laisse en conséquence le choix de l'heure et du lieu de cette rencontre à ceci près qu'il me plairait agréablement que tu me surprennes quelque peu.

Bien à toi et à très bientôt.

Pénombre Craft."

Pénombre Craft... La demoiselle lui avait en effet fait part de son désir de le connaitre davantage, à la plus grande surprise de Yorek, lors de la fête de rentrée des Serpents. D'après ses dires, elle souhaitait vérifier l'exactitude de certains bruits qui courraient sur le compte du garçon au sein de l'école. Malheureusement, elle n'avait pu lui en dire plus à ce moment là. Bien évidemment, cela avait éveillé la grande curiosité du Vert et Argent qui n'avait cessé depuis de se demander ce qui pouvait bien se dire à travers les couloirs cancanneurs de Poudlard qui puisse finalement pousser Pénombre à venir le voir.

Un léger sourire se dessina sur le visage de Yorek. La surprendre... Et ben, elle n'y allait pas par quatre chemins. Il fallait en plus qu'il la surprenne. Cela ne l'étonna guère. Certes, Yorek la connaissait encore peu, mais inutile de connaitre personnellement Pénombre Craft pour cerner les prémisses de sa personnalité. Les rumeurs se chargeait de cette tâche. Même si Yorek ne s'interessait que peu aux rumeurs, celles ci arrivaient toujours à ses oreilles. Toutefois, le défi lancé par la Rusée amusa le Vert et Argent... Yorek aimait les défis.

La surprendre...

Rien que son prénom était enduit de mystère. Pénombre. Entre l'obscurité et la lumière. La nuit et le jour. A un pas de l'un comme de l'autre. Rien que son prénom était un peu désorientant.

Yorek était partagé sur les envies de Pénombre. Cette envie de surprise... Il ne savait qu'en penser. Fallait-il qu'il prenne ça comme de la prétention? Pourtant, ce n'était absolument pas ce que Yorek avait ressenti lors de leur première rencontre. Il l'avait trouvé avenante, aimable, sympathique et interessante. Oui interessante était le bon mot et Yorek était impatient de la découvrir plus amplement, de percer les mystères de sa personnalité comme on part à la recherche d'un trésor, à l'aventure...Il avait envie de cerner ce personnage à plusieurs facettes, de connaitre ses faiblesses, ses points forts, découvrir ce qu'elle avait de plus brut en elle. Ce qui faisait qu'elle était... elle. Quoi qu'il en soit, il était indéniable que la jeune fille, ou jeune femme plutot, avait quelque chose d'envoutant, d'exceptionnellement attrayant, que Yorek avait vraiment envie de mettre à jour.


Le garçon était un peu méfiant, un peu trop même... Peut-être avait-elle juste voulu ajouter un peu de piment à leur rencontre? Et ce n'était pas plus mal! Ils s'en souviendraient au moins! Oui le garçon avait une image un peu trop péjorative de Pénombre. Malgré lui, il avait du, sans s'en rendre compte, se laisser embarquer par les préjugés alors qu'il voulait apprendre à connaitre Pénombre sans le moindre préavis, c'était toujours un peu difficile mais il voulait se créer sa propre idée de la Verte et Argent, sa propre image. Ainsi, il chassa ses idées à la limite de la paranoia, réenroula le parchemin et le fourra dans la poche de sa robe de sorcier. Il finit de se préparer et remonta aux étages supérieurs pour suivre les cours.

La surprendre...

Yorek n'avait été guère assidu pendant ses heures de classe. Son esprit vaganbondant ici et là, entre la leçon et ce défi. La surprendre. Difficile de surprendre quelqu'un possèdant des pouvoirs magiques... Ceux ci entrainaient avec eux déjà bon nombre de surprises. Non Yorek ne voyait pas comment il pouvait surprendre Pénombre. La magie leur procurait grand nombre de possibilités. Son utilisation n'avait presque plus rien de surprenant. C'est pour cela que Yorek opta pour quelque chose n'appartenant pas au monde magique. La simplicité pouvait des fois être tout aussi surprenante... Pourquoi se tracasser à utiliser ses pouvoirs magiques? La quatrième année avait bien plus de talents que lui dans ce domaine... Il espèrait surprendre Pénombre avec quelque chose qui l'avait lui même surpris l'année précédente. Oui, lui faire partager sa surprise, voilà ce qu'il allait faire...

En toute discrétion, il rédigea alors le parchemin destiné à Pénombre:

"Ma chère Pénombre,

Je te propose de me rejoindre ce soir même, aux alentours de 20h, au sommet de la Tour d'Astronomie, à mi chemin entre la Terre et la Voie Lactée. Par ailleurs, il me plairait agréablement que tu fasses preuve de ponctualité.

Retourne moi ce parchemin si cela ne te convient pas. Dans le cas contraire, à ce soir.
Yorek Wolgan."

Yorek relut le texte une fois, enroula le parchemin et l'enfouit dans sa poche. Le professeur annonça la fin du dernier cours de l'après midi et Yorek se dirigea alors d'un pas pressé vers la volière. Il était 17h. Pas de temps à perdre. Yorek avait fixé le rendez vous à ce soir même, et pour cause, le temps était parfaitement adéquat pour le spectacle qu'il allait proposé à Pénombre. Le ciel était presque sans nuage, l'automne tardait à s'installer un peu, laissant aux élèves de Poudlard le temps de jouir des dernières clémences de l'été. Il s'était permis de réemprunter la même structure de phrase employée par Pénombre dans son premier courrier, lui demandant ainsi d'être à l'heure, juste pour affirmer son caractère...

Une fois le courrier envoyé, Yorek retourna au dortoir. Il y finit son devoir de métamorphose et un exercice de divination avant de commencer à se préparer. 18h30. Le garçon se fit couler un bon bain relaxant parmi les senteurs exotiques et ennivrantes qui se dégageaient des centaines de bulles glissant à la surface de l'eau. Yorek adorait passer du temps dans son bain. C'était un moment qui n'appartenait qu'à lui, un moment d'évasion privée pendant lequel il détestait qu'on le dérange. Quoi que de manière générale, Yorek n'appréciait guère qu'on le dérange et ne se privait pas de le faire savoir.

Le Vert et Argent avait décidé de se vêtir simplement, de la manière qui lui ressemblait le plus. Il voulait rester lui même. Hors de question d'usurper son identité. Et il espèrait que Pénombre se conduise de la même façon. Ainsi il enfila un jean d'un bleu plutot clair, un polo blanc, son habituel manteau beige et laissa ses cheveux libres. Il rangea sa baguette dans la poche de son manteau et sortit du dortoir pour se diriger vers les cuisines. En effet, Yorek avait fixé l'entrevue à l'heure de dîner, de sorte d'être sûr que personne ne vienne les déranger, quoi qu'il n'avait jamais vu personne au sommet de la Tour d'Astronomie. Le Serpentard n'avait pas l'intention de sauter un repas et son invitée avait également un estomac à nourrir. Ainsi, il avait demandé aux elfes de lui préparer un délicieux panier pique-nique pour deux personnes, chose qu'ils accèptèrent sans hésitation. Le garçon les regarda ainsi s'activer pendant un quart d'heure, se demandant quel plaisir pouvait bien leur procurer la servitude. Ce n'était pas que Yorek n'aimait pas être servi, lui qui trouvait un certain plaisir dans la supériorité, mais il ne comprenait pas pourquoi ses créatures n'aspiraient pas à quelque chose de meilleur.

Le Serpentard arriva un quart d'heure à l'avance devant l'entrée de la Tour. Il grimpa les escaliers d'un pas léger, le panier à la main. Une fois au sommet, il poussa la lourde porte en bois et s'avança au centre de la 'terrasse' que formait le sommet de la Tour. De part et d'autre, des téléscopes et des tabourets qui servaient quelques fois au cours de Collins. Ici soufflait un léger petit air qui venait de temps en temps agiter les cheveux du Vert et Argent mais il faisait bon. Le ciel était dégagé.

Le Spectacle n'allait pas tarder à commencer. Le garçon posa le panier et alla s'accouder sur les remparts de la tour. La vue était imprenable, il en avait rarement vu d'aussi belle. Au loin, au pied des majestueuses montagnes, maitresses des lieux, s'étendait l'immense et impénétrable Forêt Interdite, comme des milliers d'arbres au service des Dames Montagnes. Cela n'enlevait rien au caractère menaçant qui émanait de la masse noire, de ses milliers d'arbres qui semblaient ne faire qu'un, qui s'ébranlaient à l'unissons sous le vent, froissant leur feuilles dans un concert aux sonorités angoissantes. Ces milliers d'arbres qui abritaient des centaines de créatures toutes plus étranges les unes que les autres, des plus dociles aux plus dangereuses, des plus petites aux plus impressionantes. Ce n'était pas pour rien que la Forêt était interdite... Un peu plus près, reposait sereinement le lac et son eau calme, qui venait doucement affronter en vain les rochers de la rive. Pour couronner le tout: le Soleil. L'astre de lumière s'approchait lentement de la ligne d'horizon, projetant ainsi ses derniers rayons sur les versants montagneux, faisant défiler sur la forêt des vagues successives de couleurs feutrées, peignant les quelques nuages de couleurs pastels et diffusant sur le lac ses magnifiques reflets agités par les clapotis de l'eau. L'ensemble n'avait de comparatif. Un vrai travail d'artiste. Une oeuvre unique où la nature imposait à l'Homme son incontestable supériorité. La première fois qu'il était venue là, peu importait aujourd'hui la raison, Yorek était resté médusé. Il était par la suite revenu plusieurs fois s'isoler ici devant ce spectacle sans fin.

Spectacle sans fin, car si on restait là assez longtemps, on pouvait observer l'incessant chassé-croisé entre le Soleil et la Lune. L'un chassait inlassablement l'autre dans un affrontement où aucun vainqueur n'avait été désigné jusque là. Le Soleil, astre par excellence, l'innateignable maitre de toute la Voie Lactée, imposant son rythme, sa lumière à toute la galaxie, ne règnait toutefois pas seul sur Terre. La Lune, bien qu'infiniment plus petite, l'avait obligé à lui cèder une partie de son pouvoir. La Lune, déesse de la Nuit, le féminin, le maternel, veillant sur la Terre comme une veilleuse veille sur son enfant. Associée souvent à l'angoisse de la nuit ressentie par un grand nombre d'humains, elle n'en restait pas moins resplendissante dans son élégante robe blanche. La Tour d'Astronomie était une place de premier choix pour cet étonnant spectacle, au plus près des étoiles. A cette hauteur, on avait l'impression de se faire happer par le décor, d'être acteur à part entière de la représentation, comme si il suffisait juste de lever le bras pour caresser le ciel du bout des doigts.


Dernière édition par Yorek Wolgan le Jeu 18 Juin - 11:45:16, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyJeu 26 Oct - 17:10:56

(HJ: Désolé ça rentrait pas dans un seul post! :p )

Bien que la transition entre le jour et la nuit soit d'après Yorek le meilleur moment du film, la nuit elle même n'en était pas moins spectaculaire. Des centaines d'étoiles faisaient leur apparition, suscitant l'attention des terriens qui leur donnaient un grand nombre de significations. Certains disaient que les étoiles s'éteignaient au moment même où quelqu'un sur Terre rendait son dernier souffle de vie et que réciproquement un premier souffle de vie faisait naitre une étoile. Certains posaient l'existence d'une étoile bienfaitrice, porteuse de chance. Comme si tout avait une signifcation... L'Homme n'avait de cesse de chercher des significations à quoi que ce soit, se permettant de poser comme une évidence qu'il pouvait avoir une ascendance sur toute chose par sa science infuse, se posant comme centre de l'univers. L'Homme acceptait mal que la nature soit encore au dessus de lui sans qu'il puisse rien y changer et c'est cela que ressentait Yorek en observant le paysage. D'être infiniment petit devant la Nature sans que cela puisse le déranger pour autant. Yorek était quelqu'un d'objectif. Même si il était assurément d'une ambition démesurée, animé d'un désir sans faille de supériorié et de reconnaissance, il connaissait les limites de l'être humain. Même sorcier il y avait des choses qui restaient intouchables. Yorek ne comptait pas chambouler l'univers entier, mais chambouler la communauté magique pourquoi pas...

Quoi que pour lui la nuit elle même avait quelque chose de magique. La Lune se reflétait dans les eaux sombres du lac, brouillant ainsi son image, l'enveloppant d'un attirant mystère. Elle diffusait, sa faible lumière sur le parc et la forêt. Les montagnes n'étaient plus que de grandes masses noires et impressionantes dominant le paysage. Le fait de ne voir en quelque sorte que leur ombre, leurs contours, donnait encore plus d'intensité à la scène, rendant presque palpable la frontière entre le connu et l'inconnu, la réalité et la fiction, l'imaginaire, ... frontière analogue à cette dualité que l'on pouvait retrouver chez Pénombre Craft.

En parlant de la demoiselle, mieux valait pour elle qu'elle ne tarde pas, le Soleil vivait pour aujourd'hui ses dernières minutes et il était toujours dommage de louper le début du film... A ceci près que le film lui plaise agréablement...
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptySam 28 Oct - 8:16:07

Une fois de plus, Pénombre se retrouvait devant la toute petite lamelle de bois fine qui passait totalement inaperçue dans cette partie là du dortoir des filles de Serpentard. Une fois de plus, ses doigts fins et pâles cherchèrent dans l'obscurité des tissus nobles de sa robe de sorcier le manche solide d'une lame de petite taille à usage basique que la jeune fille libéra d'un mouvement bref de son étui de cuir. Enserrant l'étroite garde de l'arme blanche, la brune aux yeux clairs inséra profondément la pointe de celle-ci dans l'interstice entre la planche qui l'intéressait et sa voisine de bois et , usant de force comme de précision, la Rusée fit basculer la lamelle en avant, dévoilant dans sa chute la présence d'une étroite cache obscure dans laquelle avait été dissimulé avec soin et précautions, trois petites bouteilles transparentes contenant chacune un liquide différent aux agréables et fascinants reflets subtils et colorés. L'une arborait l'ambre fin et superbe des plus belles pierres semi précieuses que l'on pouvait imaginer, portant de délicates nuances brunes et dorées qui dansaient avec douceur dans leur cage de verre au goulot étroit et à la solide base arrondie. Le deuxième réceptacle était emplie à son maximum d'un liquide blanchâtre, presque opale dont la consistance paraissait plus épaisse et visqueuse que celle dormant au creux de la première bouteille. Son bouchon de liège était proprement scellé par le fondu d'un métal argenté qui s'harmonisait parfaitement avec la pâleur et l'opacité légère qu'exposait l'alliage de verre constituant le long et fin flacon certainement ouvragé à la main. Enfin, le dernier portait déjà les signes distinctifs qui ne laissaient absolument pas douter qu'il ait pu être entamé auparavant, le liquide en son sein était d'une teinte sombre, charbonneuse, qui paraissait littéralement avaler, dévorer les moindres éclats des faibles lumières environnantes. Et c'est celui-ci que la poursuiveuse choisit pour cette soirée particulière.

D'un geste franc, elle attrapa par le goulot son petit trésor ainsi que deux verres de cristal qu'elle plaça avec douceur dans sa besace de cuir noir avant de recouvrir l'ensemble par un tissu quelconque d'une couleur foncée qui éviterait les regards de s'accrocher dessus. Puis, Pénombre se leva pour fouiller dans sa poche de pantalon et retrouver le parchemin plié qu'elle avait reçu un peu plus tôt dans l'après-midi. Son regard d'un vert vif et agressif parcouru une nouvelle fois rapidement les quelques lignes que son camarade de maison lui avait adressé avec la même impression et les mêmes pensées que celles que la Serpentarde avait eu à l'initiale lecture :



Citation :
"Ma chère Pénombre,

Je te propose de me rejoindre ce soir même, aux alentours de 20h, au sommet de la Tour d'Astronomie, à mi chemin entre la Terre et la Voie Lactée. Par ailleurs, il me plairait agréablement que tu fasses preuve de ponctualité.

Retourne moi ce parchemin si cela ne te convient pas. Dans le cas contraire, à ce soir.

Yorek Wolgan."



Ce qui se dégageait presque instinctivement des mots alignés sur la feuille jaunie et cornée de la lettre ressemblait beaucoup à la prise d'une position défensive, thèse argumentée par l'absence totale et littérale de formule de politesse pour conclure la courte missive et la reprise d'une tournure dont il n'était pas l'auteur et qui témoignait aisément de son désir à ne pas s'investir personnellement dans ce qui allait suivre... Bref, pas très encourageant et étonnamment en opposition avec la complicité et la chaleur subtile et amicale qui teintait la missive de la quatrième année. Il était flagrant, au lu de sa manière de s'exprimer, que Yorek ne pouvait que se méprendre sur ce qu'était, sur qui était Pénombre Craft. Sans compter que le jeune garçon à la chevelure châtain clair proposait à la demoiselle de le rejoindre au sommet de la Tour d'Astronomie aux environs de 20 heures tout en lui demandant d'être ponctuelle, ce qui était tout à fait altérable. Car sans donner d'heure précise, comment le voulait il ? Les environs de telle ou telle heure, c'était plutôt vagues comme repères temporels et cela incita la quatrième année à esquisser un sourire amusé. De cette manière, il pourrait toujours prétendre qu'elle était bel et bien au retard ou le contraire puisqu'il n'y avait, en fait, pas de rendez-vous clairement fixé et tout dépendait du coup de son bon vouloir à lui accorder le bénéfice du temps ou non. Il fallait dire que c'était assez malin de sa part et laissait ainsi à Pénombre un battement temporel lui autorisant d'achever ce qu'elle était en train de faire auparavant. En un sens, Yorek ressemblait beaucoup, par cela, à ce que l'héritière des Craft avait entendu à son sujet et propos, aux rumeurs qui emportaient dans les couloirs son prénom. Mais dans tout cela, il fallait bien reconnaître que la sang froid était agréablement surprise que le garçon ait pu choisir un endroit si isolé et romantique tel que l'était la Tour d'Astronomie à ses moments normalement désertés par les élèves autant que par les enseignants. Et quelque chose de logique soufflait à la brune aux yeux clairs que Yorek devait probablement déjà avoir quelques à priori au sujet de la poursuiveuse, conceptions forgées dans le feu ardent des bruits, des racontars et autres inventions dont elle-même avait fait usage avec délice. Ce qui n'était guère étonnant au final car Pénombre, malgré elle, avait beaucoup fait parler d'elle, de ses aventures amoureuses ou dangereuses au cours de ses jeunes années et bien que célibataire depuis trois mois, il continuait de lui coller à la peau cette étiquette dont les gens ne semblait plus pourvoir se passer de lui attribuer. Une croqueuse-d'homme. Voilà à quoi sa complexe personnalité en était réduite, à un seul et unique trait qui se propageait vitesse de la lumière et qui l'anamorphosait totalement. Elle n'était plus la Championne de Serpentard, ni une poursuiveuse aile gauche, ni même une Craft, juste une croqueuse d'homme... Elle était victime tout comme la population féminine des blondes de la limite d'évolution de son très large entourage, leurs démentielles capacités à conserver les vieilleries les plus obscures dans la fainéantise d'accepter que les choses, autres que celles les concernant, puissent changer. Mais Pénombre ne s'en souciait guère et les langues pouvaient bien s'agiter et condamner chacun de ses gestes, elle canaliserait certainement autrement qu'à apprendre à ce qui ne le voulaient à évoluer, elle avait bien d'autres projets en tête et un destin à accomplir. Toutes ces futilités n'étaient justement que des futilités superficielles et creuses, propagées et surtout crues par ceux qui n'avaient en fait rien de mieux à faire de leur triste vie.

Mais de là à savoir de quelle nature, même si..., les préjugés du Serpentard étaient, à en connaître, ne serait ce qu'une once, qu'une partie, était encore hors de portée de la Rusée, même si réellement plus pour longtemps. Et puis, si le brun en question avait accepté cette entrevue qu'il avait, en plus choisie nocturne, c'est qu'il devait sûrement y avoir certaines raisons plus fortes et entraînantes que la curiosité d'un adolescent vis à vis d'une demoiselle de sa maison ou sa lutte cruelle contre l'ennui et la solitude qui peuvent parfois ronger les êtres humains les soirs maussades. Et bien que la jeune fille n'ait pas cours en matinée le lendemain, elle ne put s'empêcher de s'interroger sur les horaires qui pourraient conclure cette fin de rencontre...

Pénombre se saisit en passant devant sa couche d'une longue veste chaude aux couleurs des ténèbres avant de quitter le dortoir des filles d'un pas modéré et calme. Descendant ensuite les dernières marches qui conduisaient à la salle commune des siens, la championne des serpents jeta un rapide coup d'oeil à la très ancienne pendule murale qui ornait l'un des murs porteur et principal de la large pièce décorée aux teintes des élus de Salazar Serpentard. Deux longues aiguilles d'une jolie finesse indiquaient le quart d'heure qui manquait au temps pour embrasser les vingts heures et la jeune fille s'engouffrait d'ors et déjà dans les couloirs sombres et frais qui quittaient le territoire des sangs froids pour conduire en extérieur.

Dehors, le ciel s'embrasait de ses dernières lueurs sanguines et dorées qui lacéraient le bleuté à peine esquissé d'une immensité sans nom, fascinante, éphémère et pourtant quotidienne sans que ce divin spectacle n'en perde pour autant toute sa superbe et sa beauté. C'était réellement ce genre d'instant somptueux qui rendait grâce à la toute puissance et la magnificence de Dame Nature, qui distillait ce bien être dans l'âme à ceux dont le regard se posait, contemplait la merveille de la chute d'un astre sur un horizon dégagé. Le soleil, dans son agonie avait d'ailleurs revêtu la franchise d'éclats flamboyants aux couleurs passionnées tandis que sa soeur contraire, Nuit, commençait d'ors et déjà à investir de sa cape d'encre ses premiers lieux de prédilection, les orées de la forêt interdite, allongeant ses ombres jusqu'au pied de l'immense Château de Poudlard, rampant avidement vers ce qui deviendrait son unique empire l'espace d'une douzaine d'heure, sans doute même davantage grâce à la venue immaculée de l'hiver. Un instant, la Serpentarde en resta immobile et silencieuse, juste à s'imprégner de cette force particulière et démentielle qui émanait de chaque coucher de cette boule de feu incandescente qui brûlait, brûlait sans cesse dans une fervente volonté de vivre... Pénombre aurait aimé et s'employait à soutenir cette comparaison, porter en elle ce besoin de vivre passionné, puissant et fou. Se consumer pour exister. Une brise fraîche aux odeurs délicates d'une fin d'automne vint glisser doucement ses doigts invisibles tout juste tièdes dans la longue chevelure de jais de la quatrième année. Celle ci n'avait, en effet, pas daigné se les attacher et ils dansaient, comme le soir de leur première rencontre, dans son dos au gré de ses mouvements. La jeune fille portait au corps un pantalon noir réglementaire d'uniforme assorti au bordeaux foncé d'une chemise cache coeur dont l'emplacement de la poche de torse avait été frappé du blason familial de sa famille. La fine taille de Pénombre était exceptionnellement soulignée par un lien de cuir noir sans boucles, ni attaches métalliques. A son épaule, une besace solide de cette même matière qu'à ses hanches, à son cou une petite et discrète croix argentée de Ankh qu'elle ne quittait plus depuis deux trois jours. Sa baguette d'ébène n'était jamais très loin de ses doigts et elle se trouvait actuellement prise dans l'étreinte des tissus de sa poche de veste, long vêtement de jais qui recouvrait jusque ses chevilles.

Enfin, la brune aux iris d'un vert lumineux passa l'encadrure horizontale qui permettait l'accès au sommet de la grande tour d'Astronomie, poussant la lourde porte de bois qui en barrait le passage dans un léger grincement étouffé. Ses prunelles onyx parcoururent machinalement les lieux. La terrasse dallée s'ouvrait largement et superbement sur la voûte céleste sur laquelle perlaient déjà timidement quelques rares étoiles. Une vingtaine de chaises en chêne ou en pin s'offraient, éparses, à sa vue sur la pierre grise du sol, des tabourets ainsi que divers instruments optiques destinés à observer les constellations et astres d'un ciel aux milles et uns mystères, aux contrées et innombrables horizons vierges à explorer et découvrir. Une masse rectangulaire de petite taille et teintée de beige prenait place aux pieds de Yorek, ce qui semblait être aux yeux de Pénombre, une valise de rangement pour télescopes ou lentilles de grossissement à ceci près qu'elle ne l'avait encore jamais vu ici et qu'il avait plutôt des similitudes avec ces paniers d'osier que l'on apportait lors d'un pic-nic. Et là, à juste quelques mètres devant elle, se tenait fière et penchée, la silhouette élancée et masculine de Yorek Wolgan, se détachant distinctement du ciel embrasé... Le jeune apprenti sorcier se tenait encore de dos et Pénombre put aisément le détailler sans l'offenser du regard. Il avait revêtu un jean moldu d'un bleu passé, la clair des aurores, peut être affadit par le temps ou la magie mais de part leur position respective, la Serpentarde de quatrième année ne pouvait voir ce qu'il portait à même le torse car un manteau aux teinte similaires à celles recouvrant les pays arides et désertiques. La matière fluide enveloppait ses épaules et retombait distraitement sur le reste de son corps sans permettre à l'héritière des Craft de l'étudier plus amplement. Malgré qu'il ce portait pas de marques distinctifs, ce que son camarade de maison avait décidé de porter ce soir là lui laissait penser à des origines non magiques, moldues, peut être un sang mêlés. Car il était plutôt rare de voir un sorcier de sang pur et de grande lignée porter un jean... Ses cheveux châtains clairs reflétaient les derniers rayons de soleil avec douceur et livrait au jeune Yorek un charme étrange, ses filins rendus dorés par cet astre virevoltaient gracieusement dans le vent que l'altitude avaient refroidi et c'est d'un ton convivial qu'elle s'adressa à lui, en le rejoignant sur la balustrade de pierre blanche :

« Bonsoir Yorek. Je suis effectivement surprise que ce lieu ait retenu ta préférence pour cette entrevue mais n'était ce pas le but recherché ? »

Elle lui adressa un petit sourire entendu en croisant brièvement son regard avant que celui ci ne retrouve les abîmes sans fond du ciel, puis elle poursuivit sur la même lancé :

« Comment te portes tu depuis notre dernière rencontre ? »
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyDim 29 Oct - 16:00:10

[ HJ: Un peu plus court que les posts précédents Very Happy . Tu m'excuseras aussi pour le duo orange/vert c'est pas super! ^^ ]

Yorek, absorbé par ce paysage sans pareil, n'entendit même pas Pénombre pousser la porte de bois. Un léger sourire se dessinait sur son visage, preuve du plaisir qu'il prenait à se retrouver ainsi face à ce qu'il y avait de plus brut et de plus sauvage sur Terre. Il était dommage que peu de gens prennent le temps de gouter à des plaisirs si simples, négligés souvent au profit de quelconques luxures.

Le Soleil continuait sa descente incandescente derrière les montagnes, rejoignant sa cache et tamisant ainsi peu à peu la lumière au dessus du château. Les couleurs du ciel se faisaient un peu plus sombres à chaque minute et à travers les dernières lanières orangées qui zèbraient le ciel, commençait à se dessiner subrepticement la silouhette fantômatique de la Lune. L'intensité du vent s'accentuait un peu, juste de quoi faire virevolter continuellement les cheveux du jeune Vert et Argent qui se laissait volontiers envelopper par cette atmosphère magique.

Yorek ne remarqua la présence de Pénombre seulement au moment où celle-ci vint s'accouder à ses côtés sur la balustrade de la tour. Il eut un léger sursaut, comme si Pénombre le sortait soudainement d'un sommeil léger mais plaisant par sa présence et sa voix qui vint glisser agréablement jusqu'aux oreilles du Serpentard.

Citation :
« Bonsoir Yorek. Je suis effectivement surprise que ce lieu ait retenu ta préférence pour cette entrevue mais n'était ce pas le but recherché ? »

Le garçon tourna la tête vers la Rusée et leur regard se croisèrent furtivement tandis que Pénombre posait ses yeux clairs sur l'horizon en ajoutant du même ton convivial:

Citation :
« Comment te portes tu depuis notre dernière rencontre ? »

Ce quart de seconde suffit à Yorek pour faire tomber les dernières barrières qui l'obligeaient à rester quelque peu distant avec Pénombre. Barrières nées malgré lui des bruits courant inlassablement dans les couloirs de Poudlard. Le regard toujours aussi intense de sa camarade et le ton avec lequel elle s'était adressé à lui ne faisaient qu'accroitre son désir de la connaitre et ce, sans se soucier des préjugés qui circulaient à son compte, profitant sans réserve du cadre idyllique et de la conversation qu'ils allaient entretenir tous les deux. De plus, il n'était pas dit que les bruits qui courraient sur le propre compte de Yorek -puisque apparement il y en avait- étaient des plus agréables et surtout des plus exactes. Il ne savait pas encore ce que Pénombre en pensait mais il ne souhaitait pas que celle ci ait déjà des a prioris sur ce qu'était le jeune Wolgan. C'est pour cela qu'il décida de laisser cette entrevue se faire dans les meilleures conditions possibles. Il ne voulait pas gacher cette soirée qui se promettait particulière. Particulière par le décor, le lieu... Particulière par la personne qui se trouvait à ses côtés... Ainsi, Yorek laissa à Pénombre le bénéfice du doute, se laissant l'occasion de se faire sa propre opinion de la demoiselle. Il aurait été stupide de faire autrement... Profiter. C'était tout ce que le Vert et Argent avait envie de faire ce soir là. Il laisserait les choses se faire naturellement. Il laisserait les mots s'enfuir sans réserve, se mêler à une conversation qu'il espèrait interessante.

Le garçon reposa à son tour ses yeux verts sur les montagnes assombries et un léger sourire, un peu plus large que tout à l'heure, vint de nouveau égayer délicatement son visage.

" C'est beau non? " lui demanda t-il alors simplement en chuchotant, comme si il ne voulait pas troubler le silence imposant de la scène. Il tourna la tête vers Pénombre, tentant de déceler sur son visage ce que celle-ci pouvait ressentir devant un spectacle pareil, voir si elle appréciait tout autant que lui ce que ses yeux lui permettaient de voir. Ses cheveux sombres suivaient la mélodie du vent dans de gracieux mouvements et le Vert et Argent repensa alors avec amusement à leur première rencontre dans la Salle Commune, lorsque la Rusée avait rejeter ses cheveux à l'arrière avec finesse.

Son regard s'égara alors sur le décolleté :sifle: le corps de Pénombre. Celle-ci avait revêtu un pantalon noir qui lui collait au corps et parcouru au niveau des hanches par une fine lanière de cuir que Yorek pouvait tout juste distinguer de par la position de la demoiselle. Un long manteau aux teintes similaires à sa chevelure recouvrait son mince corps et un chemisier bordeau frappé d'un blason que Yorek ne reconnu pas au prime abord terminait agréablement l'ensemble, ensemble qui ui allait d'ailleurs à ravir. Yorek y décela un désir de la part de la jeune fille d'avoir une allure soignée et plaisante au regard. Les moindres détails semblaient avoir été réfléchis: de la lanière de cuivre qui courait autour de sa taille au petit médaillon qui reposait tranquillement à l'ouverture de son cache-coeur. Quoi qu'il en soit, le Serpentard ne put que constater la classe presque naturelle qui émanait de la jeune fille, digne descendante d'une longue lignée de sorciers.

Détachant son regard perçant de son interlocutrice, l'héritier Wolgan, reprit la parole.
" Je me porte à merveille. J'espère qu'il en va de même pour toi. Revenir à Poudlard et continuer mon apprentissage me donne entière satisfaction... Tout comme le fait de me trouver ici et de pouvoir assister à ce spectacle en ta compagnie. " ajouta alors le garçon en replaçant distraitement derrière son oreille une de ses mèches dorée qui venait lui chatouiller les paupières.

" J'espère que tu n'as pas mangé?! J'ai demandé aux elfes de nous préparer un petit repas pour prévenir les éventuels gargouillis de nos estomacs insatisfaits... " fit remarquer Yorek en jetant un regard au panier posé un peu plus loin et dont il ignorait encore le contenu.
" Je vois que toi aussi tu n'es pas venu les mains vides. " ajouta alors le Vert et Argent en découvrant la besace portée à l'épaule de la jeune fille. Par cette remarque, Yorek voulait bien évidemment que Pénombre assouvisse sa curiosité, aussi mal placée fut-elle.
"Puis je en connaitre le contenu ou moi aussi ai je droit à une petite surprise? " lui demanda t-il alors en affichant un sourire coquin.

Au fur et à mesure qu'il parlait, Yorek se mettait à l'aise, laissant sa personnalité s'exprimer sans réserves comme il avait l'habitude de le faire. Yorek ne pouvait se résoudre à penser que Pénombre n'était que ce que les gens disaient d'elle. Il était convaincu qu'elles renfermaients en elle bien d'autres choses dont il ne demandait qu'à découvrir, si la Rusée le lui permettait bien évidemment...
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyJeu 2 Nov - 11:08:27

[ Pas de soucis, l'important c'est le contenu ^^]

Il faisait bon, si bon en cet instant éphémère et majestueux où le crépuscule s'installait doucement dans une quiétude de perfection, frontière temporelle qui marquait l'étroit passage vers un monde régit par d'autres lois que celles du jour, baigné dans les abîmes ténébreuses de la nuit. On aurait presque pu croire que le ciel avait soudainement prit feu dans un superbe incendie d'explosions et d'éclats dorés et qu'à présent il s'éteignait lentement dans les cendres obscures et profondes de la nuit. La beauté d'un achèvement, la splendeur d'une naissance. Pénombre contemplait en silence, respectueuse de toute cette grandeur et de cette paisible puissance, la chute de cet astre incandescent au loin, derrière un large horizon de silhouettes de jais, aux côtés de son camarade de classe, Yorek Wolgan. Il n'y avait que lui et elle dans cette intimité, dans ce dialogue muet avec les cieux et cet unique et précieux instant leur appartenait totalement. N'étaient qu'à eux. Ce fut le son de la voix du jeune garçon qui tira doucement la poursuiveuse de ses pensées sereines et calmes alors que son regard clair se perdait encore dans l'immensité de la voûte céleste :

" Très et je suis ravie que tu aies choisi cet endroit en particulier pour cette rencontre... La vue est imprenable d'ici. "

Et en effet, le magnifique et grandiose domaine de Poudlard s'offrait dans sa quasi totalité aux regards des deux apprentis sorciers. Au loin, les orées noires de la forêt interdite s'épaississaient sous les assauts de l'encre et n'avaient jamais paru plus menaçantes ni fascinantes qu'en ce moment même, les ombres des arbres de l'endroit s'allongeant sans répit vers les plaines tranquilles du parc ressemblaient étrangement aux longues griffes aiguisées, avides de lumière des dangereuses créatures qui s'y terraient tandis que le lac, à plusieurs centaines de mètres en aval les graciait encore des subtils reflets aigues marine et topazes de sa surface aqueuse, immense miroir des dernières lueurs du jour, lien d'image étrange de la Terre au Ciel. Puis, plus proche des deux Rusés, la large cabane du garde chasse Hagrid se dressait juste derrière les grandes serres du Professeur Pomona Chourave, fière bâtisse grisâtre parmi l'obscurité naissante, alors que de petites lumières brunes et vacillantes brillaient au travers de ses hautes fenêtres en même temps que s'échappait de sa cheminée de pierre, une épaisse fumée noirâtre. Enfin, pratiquement juste au dessous d'eux, sur terrain dégagé, semblait achever de s'entraîner dans la bonne humeur, une des équipes de Quidditch de l'école, sans doute des Serdaigles à en juger par les couleurs arborées par ses membres.

Les prunelles onyx de la demoiselle se décidèrent afin à quitter la magnificence de ce spectacle pour trouver et croiser le regard d'un vert lumineux de l'héritier des Wolgan, lui adressant un petit sourire sincère de satisfaction. C'est ainsi que sans quitter des yeux le visage du Serpentard, ce qu'il portait sous son épais manteau beige entra dans le champ de vision de la vert et argent, c'était une sorte de t-shirt paraissant, à première vue, cotonneux, aux manches longues d'une blancheur neigeuse qui rendait hommage à la clarté de son regard et au doré s'assombrissant au fil des minutes sous l'effet de la diminution lumineuse, de sa chevelure. Ce n'était que la seconde fois que la jeune fille se retrouvait en compagnie de Yorek et la toute première fois qu'ils étaient réellement en tête à tête tout les deux, seuls mais elle avait pourtant déjà l'impression de s'habituer à lui, à cette étrange fraternité que certains Rusés pouvaient parfois avoir entre eux. Il fallait dire que le Serpentard avait une attitude gestuelle de confiance, ouverte et généreuse comme quelqu'un qui ne s'attend à rien de spécial, sans à priori, ni intolérances et c'est ce fait en particulier qui la laissait un peu surprise car, en effet, à la lecture de son dernier parchemin, Pénombre se serait plutôt attendue à une autre sorte de comportement de sa part. Plus distant, plus suspicieux vis à vis de son interlocutrice et moins enclin à partager une quelconque complicité, à s'avancer dans un échange avec celle qui avait bien souvent constaté que sa réputation, forgée par d'autres, l'avaient devancée et déjà présentée. La jeune fille ne pouvait qu'être heureuse de la tournure que prenaient finalement les évènements et qui promettait une soirée des plus agréables et des plus intéressantes. Le Sang froid reprit de nouveau la parole, entraînant le regard de la quatrième année à retrouver celui de son compagnon de contemplation alors qu'elle lui répondait avec franchise et un rien d'enthousiasme :

" Tu m'en vois ravie et c'est également mon cas. J'aime tellement cet endroit, il y a tant de Magie et d'histoire entre ces murs, c'est bien plus qu'une simple école à mes yeux mais hélas, peu d'entre nous ne s'en rende encore vraiment compte, s'y habituant progressivement au fil des années jusqu'à l'oublier. Pourtant, lorsqu'on reste attentif à ces courants magiques qui traversent sans cesse chaque pièce et couloir de ce Château, on ne peut que s'émerveiller et s'enrichir. Et puis... Il y a tellement de secrets en ces lieux qui ne demandent qu'à être découverts, tant de passages camouflés, sombres et ancestraux qui conduisent au sein des entrailles de cette si belle citadelle, témoins des siècles et oeuvres passées de nos prédécesseurs."

Ajouta l'héritière des Craft alors que se lisait une imperceptible passion sur son visage pâle, puis elle ponctua dans l'esquisse d'un nouveau sourire aux dernières paroles de Yorek ainsi qu'à sa petite expression coquine qui rendait ses traits faciaux encore plus enfantins et adorables que tout à l'heure :

" Et bien je dois te dire que c'est un plaisir partagé cher Yorek car ta compagnie m'est d'ors et déjà plaisante sais tu ? Et non, je n'ai pas encore mangé, cela dit c'est une excellente idée, avec ce devoir de Divination à rendre pour demain, j'en avais même négligé de dîner..."

Et c'est à cet instant que la brune aux yeux clairs surprit les prunelles sombres du jeune garçon se perdre derrière eux, sur ce panier d'osier dont le contenu venait ainsi de lui être révélé. Il était vrai qu'en ce moment même, les autres apprentis sorciers de Poudlard devaient être tranquillement en train de se repaître dans la grande salle du Château, de divers plats tous plus succulents les uns que les autres et d'autant de boissons aussi délicieuses que variées servies pour le souper. Pénombre appréciait agréablement la prévoyance de son camarade alors même que s'exprimait discrètement chez elle cette faim si caractéristique des débuts de soirée :

" Cette fois-ci, je ne me peux que constater que tu as plus d'un tour dans ton sac Yorek ! Une surprise ? Est ce que cela sous entendrait il que tu ignores au moins autant que moi, ce qui se cache dans ce garde manger ou bien c'est juste que tu as l'intention de me faire encore languir quelques temps ? "

Demanda t elle avec malice et intérêt en se dégageant de la balustrade de pierre blanche sur laquelle les deux Serpentards s'étaient coudés et en invitant son confrère à la suivre vers l'endroit de la terrasse où se trouvait un grand nombre de poufs et de coussins destinés aux élèves pour l'observation des constellations lors des cours nocturnes. La façon dont le vert et argent avait posé sa question avait fatalement piqué la poursuiveuse dans sa si fervente curiosité et elle ne pouvait qu'imaginer quelles requêtes culinaires spéciales il avait pu formuler aux elfes de maisons pour leur toute première rencontre. La jeune fille s'assit confortablement sur l'un des gros velours rembourrés et posa avec précautions sa besace de cuir noir devant elle, extirpant des sombres tissus quelconques qu'elle avait posé dessus, une fine bouteille transparente dans lequel s'agitait avec grâce des entrelacs gracieux de ce qui semblait être les esquisses au fusain de la Nature même :

" C'est de l'écarlate noire et bien que ce liquide soit complètement dépourvu d'alcool, son goût n'en est pas moins exceptionnel et de la même manière que les eaux naturelles de sources s'imprègnent des minéraux des roches qu'elles traversent, on raconte que l'écarlate noire a été obtenue par filtration de nappes souterraines à l'aide des pierres sombres des grandes montagnes charbonneuses de l'est. Une infime partie de l'énergie mystique de cet endroit béni s'est distillée dans chacune des molécules d'eau de cet élixir et c'est ce qui fait que bien que nous allons nous abreuver de la même chose, nous n'y décèlerons que des goûts et sensations différentes selon la manière avec laquelle cette énergie réagira avec l'essence vitale qui nous compose... Il est très rare d'en trouver ici, en Angleterre. "

A mesure que la Serpentarde lui révélait ce que contenait le long réceptacle transparent dont l'arqué des courbes n'étaient que subtilités et agréments, un léger sourire se dessina sur son visage tandis que la demoiselle lui tendit un des deux verres de cristal qu'elle avait libéré de leur écrin foncé et emplit d'un fond de breuvage. Puis, croisant le regard de son camarade de maison, Pénombre ajouta sur un ton mutin :

" La tradition voudrait que lorsque tu goûtes pour la première fois cette boisson, tu n'acceptes de prendre ton initiale gorgée dans le récipient de celui ou celle qui désire t'offrir la découverte de cette sensation et qui l'en soit de même pour elle ou lui afin que l'un et l'autre rende hommages à la présence du second et aux dons de Dame Nature. Voudrais tu y faire honneur ? "

L'interrogea t elle en remplissant soigneusement son propre verre du liquide sombre dans lequel se formaient de petits tourbillons de couleurs plus prononcées en son sein.
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyDim 12 Nov - 13:28:57

La nuit avait à présent presque pris les plein pouvoirs sur Poudlard et les environs, couvrant l'ensemble d'un voile sombre aux allures mystiques et attirantes. La forêt n'était à présent qu'une étendue noire et menaçante, probablement inindentifiable pour quelq'un qui ne connaissait pas la nature de cette étendue dont l'ombre dévorait le parc de Poudlard. C'était beau. Tout simplement. La vraie beauté, la pure, qui ne se retrouvait que dans les choses simples, les choses que l'on prenait le temps d'observer, et d'apprécier, comme de vrais trésors. C'était cela que Yorek ressentait en se laissant happer par le décor. Un trésor... La lune brillait tel un diamant inestimable et les étoiles commençaient doucement à scintiller telles de fins cristaux de quartz. Ou alors, comme il l'avait entendu dans son enfance, telles de petits yeux qui s'ouvraient au crépuscule pour veiller sur les terriens endormis. Certes, l'héritier Wolgan n'était plus en âge de croire à ce genres de choses infantines, mais il trouvait la comparaison mignonne et amusante et il se plaisait à se la remémorer de temps en temps. C'était sa mère qui lui racontait ce genre de choses il y avait déjà quelques années, en cachette de son père qui détestait qu'on abrutisse sa digne lignée. Ses parents avaient des visions très différentes de l'éducation à donner à leur fils. Finalement, Yorek avait un peu tiré son caractère de chacun d'eux dans un subtil mélange.

Le Serpentard se décida à détacher son attention des dernières secondes d'agonie de l'astre lumineux et posa son regard vert sur Pénombre. Chaque soir il pouvait admirer le même spectacle, si il le souhaitait, alors qu'il n'aurait peut-être pas tant d'occasions de faire connaissance avec sa camarade. Il était content que le lieu qu'il avait choisi pour leur entrevue lui plaise, content de voir qu'elle aussi aimait les choses simples. Il ne manqua d'ailleurs pas de remarquer le fin sourire qu'elle lui adressa. Un sourire naturelle, non forcé comme ceux que l'on fait pour faire plaisir. Il la sentait à l'aise et Yorek ne pouvait qu'apprécier ce moment qu'ils partageaient, à mi chemin entre ciel et terre. ( ^^).

Il l'écouta ainsi parler de Poudlard, de la magie qui y règnait, de la beauté du lieu, de la chance qu'ils avaient de pouvoir avoir accès à cette formation. Et il ne put que remarquer la passion qui la prenait au fur et à mesure que ses paroles s'envolaient jusqu'au oreilles de l'héritier Wolgan. Pénombre était quelqu'un de passioné, cela s'entendait plus que ça ne se voyait. Et elle avait le don magique de faire partager cette passion à son interlocuteur. Elle avait raison Poudlard était vraiment un lieu unique et exceptionnel. Yorek s'y sentait excessivement bien. Il ingurgitait des tas de connaissances, nourissant ainsi ses grandes ambitions, il y faisait des rencontres intéressantes et commençait à se faire une place au sein de l'école. Un deuxième chez lui rempli de mystères, de secrets, et bien d'autres choses inimaginables comme l'avait si bien dit Pénombre. Ainsi, le Vert et Argent ne rajouta rien. La Rusée avait tout dit et elle ne manquerait surement pas de comprendre que le jeune garçon était tout à fait d'accord avec elle...

Répondant à son invitation d'aller s'installer plus confortablement sur les poufs colorés, il suivit la Vert et Argent en ajoutant:
" Je te pris de croire que ta compagnie m'est tout aussi plaisante..."
Il s'assit en face de la brune et tira délicatement le panier en osier vers eux.

Citation :
" Cette fois-ci, je ne me peux que constater que tu as plus d'un tour dans ton sac Yorek ! Une surprise ? Est ce que cela sous entendrait il que tu ignores au moins autant que moi, ce qui se cache dans ce garde manger ou bien c'est juste que tu as l'intention de me faire encore languir quelques temps ? "

" Et bien oui, j'ignore également ce qui se trouve dans ce panier... J'ai simplement demandé aux elfes quelque chose de spécial, pas de simples sandwichs. Je n'en suis pas vraiment fan à vrai dire. Et puis les sandwichs ne collaient pas vraiment avec le thème de la soirée, tu en conviendras. Les elfes m'ont juste précisé de le tenir bien droit! " rajouta Yorek en croisant le regard de Pénombre.

Il regarda alors la jeune fille sortir de sa besace deux ravissants verres en cristal et une fiole dans laquelle reposait un liquide sombre et étrange. Ses gestes étaient délicats. Yorek plissa les yeux pour essayer de distinguer quelle était la nature du liquide mais il ne réussit à l'identifier. La Rusée ne fit pas durer le suspense plus longtemps. Elle lui expliqua alors la nature, l'origine, les propriétés de l'écarlate noire, mixture inconnue du jeune Serpentard. Pénombre avait le don de transformer une quelconque explication en une fable merveilleuse, créatrice d'une certaine magie mystique telle que Yorek ne pouvait que boire ses paroles, tel un enfant avide d'aventures fictives. Sa surprise à elle était emplie de mystère et l'héritier Wolgan ne put alors que l'apprécier à sa juste valeur. Cette mixture était unique d'après Pénombre et il était très flatté qu'elle lui fasse partager ce don venu d'ailleurs. De plus la descrpition qu'elle en avait fait avait piqué au vif la curiosité du Vert et Argent qui se demandait bien quelles sensations allaient pouvoir faire naitre en lui ce mystérieux mélange.

Le garçon prit entre ses doigts le verre que lui tendait Pénombre, aussi délicatement que si il s'agissait d'un trésor inestimable, effleurant furtivement au passage les doigts de la jolie brune. Il observa alors le liquide sombre s'agiter doucement au fond du récipient en cristal et quelque chose de finement attirant sembla se dégager de l'Ecarlate, venant ainsi chatouiller agréablement les sens olfactifs de Yorek.

" Bien entendu que je vais faire honneur à cette tradition." affirma t-il en suivant chacun des gestes de la Serpentarde. Un sourire se dessina paisiblement sur ses lèvres. " Prenons d'abord un petit apéritif avant de découvrir ce que nous cache cet énigmatique panier en osier." ajouta Yorek, prolongeant ainsi le mystère. Il se releva quelque peu et tendit alors son propre verre à Pénombre tandis que de son autre main vide il libèrait tout aussi délicatement que la première fois le verre de Pénombre des doigts de la jeune fille.

L'échange effectué, le garçon se rassit confortablement et il ne put s'empêcher d'aller déjà faire vagabonder ses narines au dessus du fin verre de cristal. Un léger courant, lent et doux, sembla remonter le long de ses narines et quelque chose d'ennivrant s'empara de son esprit l'espace de deux ou trois secondes. Le jeune Irlandais ferma les yeux. L'odeur que dégageait le liquide était brute, témoin de son origine naturelle. Rien que cette odeur semblait gorgée d'histoire et de merveilleux. Peut-être n'était-ce que les contre-coups subjectifs du discours de Pénombre mais Yorek était persuadé à cet instant là qu'une force étrangère avait parcouru son corps tout entier.

Le garçon se dégagea doucement de l'emprise du liquide et rouvrit doucement les yeux pour les plonger dans ceux de Pénombre tandis qu'un nouveau sourire qui trahissait son bien être naissait sur ses lèvres.

" J'aimerais, si tu le veux bien, qu'on boive simultanément notre verre..." proposa Yorek. " Mais avant, j'aimerais connaitre... la façon dont tu as obtenu cette si étrange mixture aux propriétés étonnantes. Et si... si tu en as déjà fait l'expérience avant cette nuit."

Intimement Yorek espèrait que pour elle aussi, c'était la première fois, qu'ils partageraient ensemble cet instant qui lui apparaissait déjà comme unique...
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyJeu 14 Déc - 15:24:25

[ Désolée du retard ^^" et comme cela faisait quelques temps que je n'avais pas écrit, j'ai peur que ce ne soit pas terrible terrible...]

Yorek répondit évasivement à ses questions concernant ce que contenait le panier d'osier qu’il avait apporté et l’une des trois poursuiveuses de Serpentard se surprit à lister mentalement ce qui pouvait bien nécessiter d'être ainsi tenu droit. C'était donc sans doute fragile ou liquide pour nécessiter de telles précautions et la jeune fille penchait plutôt pour la première hypothèse étant donné que peu de choses constituant ordinairement un dîner pouvaient vérifier sa seconde supposition. Mais l'incohérence était précisément là, car rien jusque là n'avait été banal ou ordinaire, rien durant les premières prémices de cette soirée, ni son compagnon au captivant regard clair, ni ce précieux élixir de jais dont le doux arôme s'élevait doucement au dessus de son verre cristallin ne pouvait entrer dans une routine quelconque. Peut être une partie de pièce montée comme les elfes de Poudlard aimaient tant en constituer pour les desserts de fête ou pour les bals ? Peut être était ce cela qu'ils avaient choisi en particulier pour cette soirée spéciale, des mets similaires en originalité et en recherche à ceux servis lors des festivités de rentrée ? Cela pouvait tout à fait entrer dans d'éventuels possibilités de repas mais ne garantissait nullement de certitudes au plus désarroi de la descendante des Craft.

Par son attitude singulière, par ses mots énigmatiques, le Serpentard avait su très habilement tisser et entretenir le mystère autour de ce simple détail, autour de cet infime qui dormait au creux de l'osier finement tressé du réceptacle. Ce ne devait être qu'une annexe mineure au sein de cette rencontre, qu'une insignifiance superficielle à côté de la personnalité de son compagnon et pourtant, pourtant il avait su faire du simple menu d'un repas, un pilier, susciter questionnements et interrogations dans l'esprit de Pénombre et tendre à équilibrer l'échange en détenant lui aussi des réponses aux questions de la demoiselle. La brune appréciait sa manière de faire, de distiller avec parcimonie les informations qu’il détenait, pour cette raison que c’était exactement ce qu’elle était en train de faire. Le pensant taquin, la quatrième année soupçonnait, sans rien n’y laisser paraître, le jeune Yorek d'avoir volontairement manqué de convictions en tentant de détourner son attention du contenu de panier d’osier vers l'Ecarlate Noire, sans doute dans le but secret d’accentuer encore davantage sa fervente envie de savoir de quoi il retournait… La quatrième année fut lentement tirée de ses pensées sur la question par la voix masculine de son confrère de maison qui venait de lui signifier son affirmation à honorer les traditions anciennes entourant le liquide que les ténèbres elles mêmes semblaient avoir investies. L’assurance perceptible qui teintait de ses tonalités calmes les paroles du vert et argent et sa réponse encourageante incita un léger sourire sincère à se dessiner sur le visage pâle de Pénombre tandis qu'elle détournait sans hâte ses prunelles obscures de la coupe cristalline que ses doigts enlaçaient. La Rusée plongea ensuite profondément son regard dans celui d'un vert limpide de son compagnon et, après un long moment de silence durant lequel la jeune fille ne cillait pas, ils échangèrent leur coupe. Et avec étonnement, sa peau rencontra à peine celle du seconde année dans un frôlement étrange, non dénué de quelques vibrations inhabituelles. Silencieusement, l'anglaise observa un instant le jeune garçon lorsqu’il ferma les yeux, absorbé par les douces vapeurs exaltantes et parfumées qui entouraient l' Ecarlate noire. A le regarder ainsi, livré, abandonné à ce délice enchanteur, Pénombre ne put s'empêcher de se remémorer ce qu'elle même avait ressenti la toute première fois où ses lèvres étaient entrées en contact avec la noirceur nébuleuse de cette eau aux simulacres de nuit.

Forgé dans le feu le plus ardent et le plus sauvage, des entrelacs rouillés de fer torturés enlaçaient avec exiguïté une longue silhouette immobile, sombre et souillée par le temps, dont le corps féminin fier et fort avait été cruellement martyrisé par son sculpteur, gardienne de l’entrée de ce lieu nauséeux, elle était plongée dans des ténèbres si opaques et profonds que les ardeurs de la torche de la brune, si éclatants soient ils, ne parvenaient pas à les dissiper, les tenir en respect, à distance comme si chacune des ombres de la crypte avait été emprunte d'une vie propre, d'une existence inaltérable et insaisissable comme autant d'âmes damnés. Là, seule et glacée, Pénombre s'était retrouvée à errer dans ce long corridor sans fin, que de noires statues de pierre morte jonchaient à perte de vue, effigies sculptées de douleurs et de lassitudes fixant d'un regard aveugle et éteint les ténèbres éternelles. Ses pas hésitants avaient résonné si durement sur les dalles poussiéreuses et accablées par les siècles qui s’étendaient à ses pieds dans une pâleur morbide, troublant le macabre silence et éveillant dans la nécropole de longs échos qui, joints aux jeux d'ombres et de lumières, semblaient tour à tour rendre attentifs aux vivants qui passaient par là chacun des défunts de ce lieu maudit. Par delà le temps, les interminables heures à le parcourir sous la contrainte, le fétide tombeau souterrain étendait encore ses infinies racines dans les innombrables sinuosités rocheuses du cimetière, se perdant dans l’obscurité, bien au-delà la vue. Et c’était à cet unique endroit, à cette croisée particulière entre la vie et la mort, le sang et la cendre que les caveaux y étaient vides, creux et béants, attendant leurs prochaines proies, leurs prochaines victimes, l'attendant, elle. A chaque fois, la brune aux yeux clairs reprenait conscience de la réalité à cette découverte, s’arrachait brutalement du songe provoqué par une seule gorgée de l'Ecarlate Noire à cet instant précis. Car elle n’avait pas tout dévoilé à son confrère de Serpentard, pas encore. Ni le délire qui les prendrait à boire ensemble, ni l'étrange réalité qui se dégagerait des impressions ressenties durant celui-ci, et encore moins parlé de la connexion des sensations qui existait entre les deux mondes dont Yorek allait bientôt prendre conscience. Ce qu’ils vivraient là bas, leur corps respectif le vivraient également et les deux adolescents pourraient très bien ne pas en revenir. Ils erreraient tout deux dans un mirage chimérique commun crée par leur deux esprits, fusionné par le pouvoir de l’Ecarlate Noire et transmit l’un à l’autre par l’énergie de leur aura. Une fois de plus, ce furent les paroles du garçon qui dissipèrent les derniers souvenirs de l'esprit de la jeune fille comme la brise fraîche hivernale souffle les premières brumes légères du petit matin. La fine hésitation en fin de phrase du Serpentard incita Pénombre à agir plus dangereusement.

Le regard d’un vert clair et agressif de la jeune sorcière pénétra profondément les prunelles sombres de son compagnon avec la même fougueuse intensité que si la poursuiveuse de Serpentard avait souhaité, su lire jusque dans les méandres de son âme et se nourrir des plus obscures ténèbres tapis en son cœur. Puis, brisant le silence de la même manière que l’étrange convivialité qui avait pris place entre les deux serpents, l’héritière des Craft s’adressa au Rusé d’une voix suave, presque tendre quoiqu’un peu sombre comme si un quelconque sens caché avait été dissimulé dans l’apparente banalité de ses dires :

« Il te faudra bien plus que quelques paroles si tu veux connaître certains de mes secrets sans ne m’en révéler aucun des tiens, Yorek Wolgan.»

Dans un tintement léger, la brune posa doucement son verre de cristal au sol, faisant, par ce geste, danser le liquide charbonneux qu’il retenait tandis que son genou gauche venait embrasser silencieusement le marbre blanc d’une dalle glaciale qu’aucun coussin ne recouvrait. La jeune fille s’approchait lentement du Serpentard avec cet imperceptible sourire sur le visage, glissant vers lui comme un félin attiré par le fascinant éclat d’un feu ardent au loin. Rapidement, elle en vint à franchir les quelques misérables mètres qui la séparaient de son camarade de maison et la proximité de leur deux corps s’en trouva alors si réduite et si étroite que le souffle tiède de Pénombre se perdit sur la gorge pâle de Yorek, caressant au rythme d’une respiration calme et contenue le creux de son cou, là où les clavicules se retiraient et que la peau y était la plus fine. La brune pouvait, quant à elle, sentir avec une aisance déconcertante l’entêtant parfum du vert et argent, percevoir la chaleur qui émanait de lui et la puissance de son aura contre elle. A genoux, la main gauche de la quatrième année repoussa avec une lenteur volontaire une des mèches dorées qui s'était perdue sur le front du jeune garçon avant de la laisser ensuite effleurer du dos, les tempes du visage du jeune mage, coulant délicatement sur les courbes de son oreille jusque dans son cou qu'elle parcouru lentement avant de s'immobiliser sur son épaule. Un instant passa ainsi, sans que la sorcière ne s’autorisa nul autre mouvement que ceux qui lui permettaient de survivre, juste à mêler son regard au sien, juste à goûter à cette étrange sensation que la présence de Yorek entrelacée à la sienne lui faisait percevoir. Puis enfin au bout de quelques minutes, la poursuiveuse inclina à peine la tête sur le côté pour frôler doucement sa joue tandis qu’elle lui murmurait doucement à l’oreille, mi-intimidation, mi-invitation :

« Quel prix serais tu prêt à payer pour savoir ? Et s’il me venait l’idée insensée de te prendre moi-même ce que je jugerais équivalent à ta requête ? »

Sans attendre sa réponse et d’un geste maîtrisé et précis, la poursuiveuse plongea la première phalange de son index et son majeur joints dans le verre de cristal de son compagnon, traversant subtilement les tourbillons sombres de l’Ecarlate noire avant de les en délivrer insensiblement. Puis, sans quitter des yeux l’héritier des Wolgan, la Serpentarde prit appui sur son bras droit déjà au sol et se décala un rien du même côté avant de porter ses doigts humides jusqu’au visage du Rusé et de les laisser parcourir avec délicatesse et sensualité le plein rosé des lèvres de l’apprenti sorcier :

" Je pourrais également te montrer, te faire ressentir quelques unes des nombreuses propriétés de l'Ecarlate noire et tu saurais. Tu saurais ce qu'il en coûte de s'aventurer si loin comme ce que cela apporte. "

Dangereusement, sa progression s'accentua encore davantage, dévorant un à un les maigres centimètres d'air tiède que leur souffle emplissait, saturaient dans une éternité de seconde sourde :

« Cela ne dépend que de toi… »

Souffla t elle enfin.
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyDim 24 Déc - 2:14:44

La nuit avait à présent absorbé le sommet de la tour de sa noirceur enchanteresse. Tout le parc était plongé dans une quasi obscurité, troublée par le feu qui semblait danser dans le cheminée du garde chasse, la lumière qui fusait à travers les pièces du château encore allumées, sans oublier le reflet de la Lune qui voguait sur l'eau paisible du lac. La pénombre donnait davantage d'intimité à l'entrevue des deux jeunes Serpents qui se trouvaient là haut. Cette rencontre qui n'aurait pu être qu'une rencontre banale, comme on en fait des dizaines au cours de notre vie, avait rapidement pris une tournure plus ou moins... étrange.

Non pas que Yorek croyait que cette entrevue serait dépourvue d'intérêt, mais il ne se doutait pas que la demoiselle lui réserverait tant de surprises... Les deux élèves s'entêtaient à faire durer le suspense. Lui sur le contenu du panier. Elle sur le contenu, l'origine, de ce breuvage nommée Ecarlate noire. Ce semblant de jeu qui était né entre les deux élèves donnait un charme incontestable à leur discussion. Charme attisé par l'envie de savoir, mais aussi l'envie de faire durer le mystère, l'envie de faire durer l'envie elle même... C'était un sentiment que Yorek trouvait excitant. Charme encore plus attisé par la personnalité des deux Serpents.

A ses quelques questions nées de sa forte curiosité, la Rusée relança une nouvelle fois la balle à l'Héritier Wolgan. Son regard avait été intense, profond. Yorek le soutenait. Il aurait pu le soutenir aussi longtemps qu'elle même le soutenait. Un moyen de communication muet mais à la fois riche en échanges. Les yeux de Pénombre était d'un vert sombre, agressif, brutal, qui capturait l'attention sans aucun problème, sans laisser même le choix à leur cible.

La voix de la Vert & Argent brisa alors le silence de la nuit, comme une menace s'élevant dans l'obscurité. Sa voix s'était faite suave. Yorek ne manqua pas de remarquer le plaisir qu'elle prenait à jouer avec lui. Une sorte de petit face à face semblait s'être engagé autour de la convivialité de l'échange. C'était à celui qui percerait l'autre à jour en premier. Ainsi elle voulait connaitre ses secrets. Mais lui non plus ne se montrerait pas si docile. De plus, que voulait-elle connaitre? Ses envies? Ses ambitions? Ses craintes? Il en avait... comme tout le monde, mais Yorek n'était pas non plus du genre à se dévoiler facilement.

Sans qu'il ne pu ajouter un mot, dans un geste délicat, Pénombre déposa son verre sur le sol dallé et elle s'approcha lentement de lui dans un mouvement parfaitement maitrisé. Son corps semblait onduler, se courber, à la manière d'un félin. Le Serpentard ne bougea pas, laissant la jeune fille s'approcher de lui tel un prédateur. Il ne faisait plus aucun doute que la Rusée avait un côté animal. Les spectateurs de la première tâche de la Coupe en avaient tous eut la preuve. L'ocelot dont Pénombre avait réussir à prendre la forme avait laissé sans voix tous ses camarades de maison. En tout cas, l'animal semblait vraiment faire partie d'elle à présent, côté à part entière de sa personnalité.

Elle dévorait lentement l'espace qui les séparait jusqu'à ce que Yorek puisse sentir son souffle glisser le long de sa gorge dans une sensation agréable de grande proximité. Ce que dégageait Pénombre ne pouvait se transcrire sous la forme d'un langage parlé quelconque. Son parfum vint stimuler les narines de Yorek qui laissa un esquissement de sourire se dessiner sur ses lèvres. Le clair de ses yeux croisa à nouveau le sombre des siens et Pénombre leva doucement la main pour la faire glisser le long des tempes du jeune Serpent, remettant avec agilité une de ses mèches rebelles derrière son oreille. Non pas qu'il fallait une grande agilité pour replacer un mèche de cheveux mais la manière dont ses gestes se décrivaient, se succèdaient sur le visage de l'Irlandais dénotait d'une maitrise du mouvement exceptionnelle.

Le rythme cardiaque de Yorek s'accèlera quelque peu. La situation était plutot inédite pour lui et il fallait avouer que l'entreprenante demoiselle le déroutait un peu. Cependant, il ne laissa pas à Pénombre l'occasion de s'en nourrir, maitrisant lui aussi l'ensemble de ses réactions. Il ne la laisserait pas mener le jeu...

La Vert et Argent s'approcha encore davantage, ne laissant pas vraiment le temps à Yorek de réagir, à moins que ce ne fut Yorek lui même qui ne se laissa pas le temps de réagir...


Citation :
... elle lui murmurait doucement à l’oreille, mi-intimidation, mi-invitation :
« Quel prix serais tu prêt à payer pour savoir ? Et s’il me venait l’idée insensée de te prendre moi-même ce que je jugerais équivalent à ta requête ? »

Les lèvres de Yorek s'élargirent dans un sourire et ses épaules se haussèrent dans un court mouvement d'amusement. Pénombre n'avait pas froid aux yeux, réduisant à son gré l'air qui séparait encore les deux élèves. Qu'entendait-elle par là? Que devait-il comprendre? Et le ton qu'elle venait d'employer ne faisait que flouter davantage le sens de ses paroles. Les rumeurs qui courraient sur Pénombre au sein de la grande batisse semblaient prendre forme sous ses yeux et pourtant il ne la repoussait pas. Du moins pas encore... Jusqu'où irait-elle? Seule elle le savait, épaississant encore le mystère qui règnait entre les deux Serpents. Et si il lui venait à l'esprit d'anéantir les dernières et minces barrières qui les séparaient encore? Et si au contraire ce n'était qu'un jeu, qu'un test, destiné à en savoir plus sur lui?
La jeune fille coupa court à ses réflexions quand il la vit percer la surface du verre dans lequel reposait l'Ecarlate noire de ses deux doigts pour les déposer sur les lèvres de l'héritier Wolgan. Un frisson lui parcouru alors le corps tout entier tandis que la voix de Pénombre résonnait à ses oreilles:


Citation :
" Je pourrais également te montrer, te faire ressentir quelques unes des nombreuses propriétés de l'Ecarlate noire et tu saurais. Tu saurais ce qu'il en coûte de s'aventurer si loin comme ce que cela apporte. "

Que voulait-elle dire? De quelle aventure parlait-elle? Pénombre ne faisait qu'épaissir encore et encore le mystère qu'elle avait réussi non seulement à créer mais à attiser avec une finesse déconcertante. Quelles pouvaient bien être les propriétés de ce si étrange breuvage? Yorek sentit alors son estomac se manifester dans un soupçon de torsion. Il ne reculerait pas... Elle non plus d'ailleurs! Sans qu'il ne puisse savoir comment, Pénombre se rapprocha encore mêlant ainsi leur souffle. Son visage n'était plus qu'à trois ou quatre centimètres du sien. Yorek ne cilla pas. Une fois de plus il mêla son regard au sien l'espace d'une seconde. Une seconde si intense que le jeune Serpentard eut presque l'impression que le vert de leurs yeux ne faisait plus qu'un.

Cela ne dépendait que de lui...

Il ne reculerait pas. Pénombre ne l'intimidait pas.

Sans prendre le soin de porter à sa bouche les quelques gouttes d'écarlate que la demoiselle avait déposé sur ses lèvres, se laissant ainsi dans l'ignorance de la puissance du liquide, Yorek s'avança alors lentement, très lentement du visage de Pénombre. Leur peau entrèrent délicatement en contact et il fit glisser sa joue contre la sienne jusqu'à ce que sa bouche puisse lui murmurer doucement à l'oreille:


" Je vois que tu es joueuse..."

Sa main droite se posa alors doucement dans le creux que formait ses deux omoplates, et tandis qu'il la faisait remonter jusqu'à son cou, le visage du garçon entreprit le chemin inverse. Le coin de ses lèvres glissa le long de la joue de la Vert & Argent dans un contact presque charnel. Sa main continuait de remonter effleurant au passage le lobe de son oreille, suivant le même chemin que le coin de ses lèvres, quoi que dans un mouvement légèrement plus rapide. Ses lèvres se rapprochaient dangereuseument des siennes jusqu'au moment de l'inévitable contact... Jusqu'à la dernière seconde, où l'index de Yorek qui continuait sa progression sur le visage de Pénombre, vint empêcher de justesse la rencontre de leurs lèvres en s'interposant entre elles.

" Moi aussi." murmura alors le garçon en se dégageant à peine de la proximité qui les unissait.

Un sourire amusé se dessina sur son visage. Il avait eut l'audace d'entrer dans son jeu. Les barrières avaient été brisé. A présent, il se sentait totalement à l'aise. Prêt à affronter la demoiselle qui se trouvait face à lui. Il recula encore un peu plus, redonnant forme à la vingtaine de centimètres qui les séparaient quelques secondes plus tôt.


" Que veux tu savoir de moi? Que désires tu en échange de ce mystérieux breuvage? Je dois avouer que tu as réussi à mettre en éveil la totatité de mes sens. L'odorat, la vue, l'ouie, le gout... le toucher. Dis moi. Je suis prêt à saisir n'importe quelle occasion de vivre quelque chose d'exceptionnel. Je suis prêt à m'aventurer là où m'enmèneront tes gestes. "

Le comportement, les propos de la jeune fille, avaient vraiment fait prendre conscience à Yorek que les propriétés de l'Ecarlate devaient être exceptionnelles, quoi qu'il était encore loin de se douter de leur vraie nature. Il aimait les défis. Il aimait repousser ses propres limites.

Pour attester ses propos, le jeune Serpentard, passa doucement sa langue sur sa lèvre inférieure, happant au passage la dernière goutte d'écarlate. L'espace d'un seconde, il se sentit alors lui même comme happé par l'infini du ciel, l'infinie bouche de l'univers, comme si l'espace d'une seconde, son corps et son esprit avait été totalement déconnecté l'un de l'autre. Un sursaut agita alors son corps et une lumière vive naquit dans la prunelle de ses yeux. La torsion qu'il avait ressentit au creux de l'estomac tout à l'heure se fit sentir à nouveau, un peu plus forte. Ses yeux se posèrent sur le visage de Pénombre et partagé entre l'inquiètude de l'issue de cette soirée et la curiosité que suscitait en lui cette dernière il articula distinctement:


" Je constate que tes armes ne sont pas négligeables Pénombre. Je ne vois pas pourquoi j'aurais à révéler un peu de moi en premier mais soit... Faisons preuve de galanterie. Dis moi ce que tu veux... je te dirais ce que je veux. "
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptySam 12 Mai - 13:32:37

[Mes infinies excuses pour ce terrible retard y_y. J'espère que tu aimeras quand même :) ]

Cette situation particulière et unique entre les deux élèves de Serpentard était pourtant étrangement familière à la jeune poursuiveuse de Quidditch. Car tout semblait toujours plus ou moins se dérouler ainsi, dans de grandes lignes, comme à cet instant précis entre Yorek et Pénombre... Une personnalité complexe ou intéressante, intrigante, curieuse ou mystérieuse et la brune aux yeux clairs ne pouvait s'empêcher d'éprouver le désir et la nécessité de rôder autour d'elle, de l'étudier, de la mettre à l'épreuve, de la tester pour en découvrir les principaux et moindres mécanismes, les puissants dynamismes et forces qui l'inspiraient, l'élevaient comme les manques et les faiblesses qui la torturaient et la condamnaient mais surtout le fonctionnement propre et libre, affranchi et autonome de celle ci... Et il y avait bien des jours précédents cette petite fête dans la salle commune des Sang Froid que Pénombre avait personnellement organisé afin que puissent se rencontrer les plus anciens de la maison de la Ruse et les tout nouveaux venus, que la quatrième année avait plus ou moins déjà perçu et compris l'importance qu'une rencontre avec Yorek Wolgan représentait à ses yeux. Un intérêt, une curiosité principalement relayée par les quelques récits et histoires certainement anamorphosés d'aventures, dont la majorité s'étaient déroulées au cours des différents bals donnés par l'école, qui le dépeignaient comme quelqu'un d'inhabituel et les diverses anecdotes, rumeurs et autres bruits de couloirs qui portaient de temps en temps son nom jusqu'aux oreilles de la descendante des Craft. Pénombre s'était finalement mise à se questionner sur l'identité et la nature précise du caractère de cet anonyme dont on conversait tant aux intercours.

L'apprenti sorcier avait cela pour lui que les dires l'ayant pour sujet avaient restitué des actions qui laissaient plutôt à penser que Yorek n'appréciait guère le pourtant populaire, Lee Jordan, ce fourbe, cet ignoble et incapable commentateur de Quidditch, gratifié de cette sainte fonction que par le favoritisme injuste et injustifié de sa Directrice de maison, pourtant réputée impartiale, mais également par le vice et le soudoiement de quelques arrangements secrets entre le Directeur de Poudlard lui même et la riche famille des Jordan. Rien d'autre ne pouvait justifier et ne justifierait jamais la présence d'un tel incapable, inculte personnage de l'autre côté d'un micro ouvrant ses in-répétables stupidités atterrantes, ses hors sujets purement indignes d'intérêt détaillant entre autres ses ennuyantes et insipides aventures amoureuses avec celle ci ou celle là de pauvres jeunes filles qui ne réalisaient pas vraiment à qui elles avaient à faire, sur un auditoire si vaste et si complet... La demoiselle se souvenait encore de la dernière fois où les deux sorciers s'étaient affrontés sur le terrain de Quidditch... Et avaient fini, tout deux, à l'infirmerie.

Mais à présent que l'animagus se retrouvait et ce pour la première fois, en présence si exclusive et intime avec Yorek Wolgan, à présent qu'elle tentait d'imaginer ce visage, ce corps qui se tenait devant elle, accomplir les quelques actions dont elle avait eu la sagesse de vérifier la véracité, il lui sembla que le jeune garçon avait dû savoir habilement profiter de la douceur de ses traits pour dissimuler la réalité de son âme et surtout, celle de ses projets. Et il vint à l'esprit de la demoiselle de nouvelles interrogations concernant le tempérament de son camarade de maison, car il apparaissait en ces instants partagés de complicité, sincère et ouvert et si elle n'avait reçu de ses sens que perceptions visuels, privée de messages sensoriels, l'héritière des Craft aurait peut être même cru à une pureté, à de l'innocence de la part du jeune mage. Loin, si loin de la ruse dont il semblait avoir usée durant ces soirées dansantes ou costumées pour nuire et ennuyer les Lions Rouges de Gryffondor ou les Bourreaux de travail de Pouffsoufles. Alors, avait il réellement et entièrement été honnête, tel qu'il le paraissait dans son attitude et ses paroles, durant les prémices de cette soirée en la compagnie de la poursuiveuse ? Ou bien simulait il quelque comédie dans l'intention de lui jouer un tour, quelques farces de son cru ? Et c'était la sensation étrange et contradictoire inhérente à ce genre de dualité qui envahissait les pensées de la brune au regard agressif de limpidité, le doute mental, le mitigé de la raison contre la sérénité indiscutable d'un corps. Car oui, son instinct était bien loin de la juger en danger ou en proie à la moindre possibilité d'être abusée, ni même menacée ou dupée. La quatrième année ressentait plutôt un bien être vrai et entier à partager quelques mystères et un futur repas avec Yorek Wolgan.

A vrai dire, l'adolescent à la chevelure châtain clair voletant légèrement dans le vent tiède de la nuit ne manquait pas de charme ni de politesse et Pénombre avait l'impression d'être sur la même longueur d'onde, concernant ce crucial détail de civilité, avec le sorcier, ce qui était bien loin de lui déplaire étant donné qu'un bon pourcentage des jeunes gens de la Citadelle manquaient parfois cruellement de manières verbales. Lui, non et elle devinait bien la forte probabilité qu'il ait été élevé suivant une certaine tradition, dans le sillage profond et acquis au fil de longues années, générations après générations, d'une grande lignée fière et respectueuse des valeurs ancestrales et nobles de la haute société. La jeune fille se sentait d'égal à égal avec lui et d'un certain point de vue, la discussion que les deux élus de Salazar Serpentard pourraient ensuite avoir aiguisait de plus en plus sa curiosité et son appétit. Mais avant cela, avant que leur esprit ne s'entretienne l'un avec l'autre plus en détails, l'adolescente avait très envie de braver, comme à son habitude, le carcan bien aimé des bonnes manières et des douces politesses pour toucher son visage du sien, apprécier et tester ses réactions à ce contact inopiné, soudain et imprévisible dans le fil non charnel que paraissait suivre cette rencontre.

En retour, la Rusée ne fut pas déçue de la témérité des gestes du Serpent, l'indéniable confiance en lui qu'elle décelait dans la fermeté, la précision de ses mouvements et encore cette aura de fierté autour de lui que la sorcière avait simplement entrevu lorsqu'il avait soigneusement autant qu'habilement évité de se faire piéger de mystère par les extraordinaires propriétés de l'Ecarlate Noire. La douceur de sa joue contre la sienne, enchaînement, conséquence d'un acte dont l'animagus n'était qu'indirectement responsable, laissait flotter dans son esprit une sensation de complicité de jeu, d'entente en phase. Ses premières pensées spontanées furent ainsi faites d'un éclat de rire mental :

* Je crois que l'on va s'entendre...*

Oh oui, Pénombre était joueuse et pas qu'un peu, cela faisait exactement partie des choses intenses de la vie qu'elle préférait et adorait vivre, parmi le danger, le combat ou la découverte de secrets enfouis autant que précieux, cette folle l'adrénaline qui en découlait logiquement et qui faisait battre si fort son cœur, exaltait si délicieusement sa conscience. Sa vie prenait toujours une démente consistance durant ces moments trop courts, trop brefs où l'animagus se mesurait à l'immense puissance du Destin, se confrontait à la grande Faucheuse sans jamais la heurter. Pénombre avait toujours su que cela finirait fatalement par lui causer d'irrémédiables torts, sinon sa propre perte mais elle n'y pouvait rien, l'existence quotidienne l'ennuyait profondément et la tuait à petit feu, la routine était la pire et la plus blessante de ses prisons et la Championne des Sang froid ne respirait que pour conquérir, aux risques et périls de ce qu'elle avait et était, de nouveaux horizons. Aussi, se laissa t elle réceptive et immobile aux caresses du jeune garçon, appréciant à en clore brièvement les yeux la confiance mélangée de témérité qui teintait son approche physique, la réponse de sa chair. C'était loin d'être désagréable, au contraire et elle se demandait quelles pouvaient bien être les limites de l'acte de l'héritier des Wolgan. A présent, il était certain pour la poursuiveuse que le vert et argent ne se laisserait pas facilement déstabiliser par une démarche tactile mais de là à prendre une initiative dangereuse... La question restait encore sans réponse et Pénombre restait sceptique à ce propos, ne doutant pas que le dénouement était très proche alors même que les lèvres rosées de l'adolescent se rapprochaient plus intimement des siennes. Oserait il ... ?

Comme cela il était joueur ? Tant mieux ! Qu'il lui donne du fil à retordre, qu'il résiste à sa progression, à ses études, elle ne désirait que cela. Du défi, de l'égalité, de la difficulté et du danger. La brunette lui rendit dans la sincérité son sourire amusé, à la fois assez surprise de la tournure que prenait les choses et satisfaite de la fierté et force qu'il matérialisait ainsi, son entrée fracassante et assumée dans son jeu, avant de répondre, mutine, à ses dires :

" Et quelle joie que tu possèdes ce trait de caractère Yorek ! Il aurait été éminemment moins intéressant que tu ne sois pas joueur, je n'y peux rien les personnalités intrépides et aventurières m'intriguent et m'attirent... "

L'adolescent brisa ensuite la proximité de leur deux corps avant de retrouver sa place sur les épais coussins de velours tendres qui avaient été disposés ici pour le cours d'astronomie de l'année passée et qui servaient assez souvent à présent de coin pique-nique au déjeuner. Pénombre ne quitta pas des yeux son compagnon de veillée, cherchant l'infime trace sur son visage, dans son regard clair qui indiquerait ce qu'il avait pu ressentir à se comporter ainsi avec elle mais les ténèbres nocturnes qui enlaçaient déjà leur silhouette ne lui permit pas d'observations fiables ni précises aussi l'écouta t elle silencieusement reprendre la parole. Ce qu'il lui avoua lui fit assez plaisir, la pousuiveuse le prit tel un compliment et lui adressa un sourire qui le lui exprimait franchement. Ce que le Serpentard ajouta la combla d'audace ! Décidément, elle alla avec lui de surprise en surprise et il se révélait être d'un intérêt plus exacerbé que ce que la descendante des Craft avait pu penser initialement. Cette fois ci sa curiosité ne connu plus de limites et elle regretta amèrement que la nuit fut comptée en heures alors que tant de mystères à mettre à jour dormaient encore dans le regard émeraude du jeune mage lui faisant face. Sa voix douce troubla la quiétude retombée :

" Yorek... Je m'échauffais seulement. Mais je dois dire que tes défenses sont déjà remarquables et je suis très satisfaite de me retrouver en présence d'un tel caractère... Ce que je désires apprendre de toi ? Et bien, de quoi tu es capable et qui tu es réellement pour commencer... Savais tu que l'on ne révèle notre vraie nature que lorsque l'ombre d'un danger nous enserre de son long manteau glacial , lorsque nous nous mettons à craindre pour nos vies ? "

Elle saisit plus étroitement sa fine coupe cristalline par le fin coulis translucide qui joignait délicatement le pied à la demi sphère dans laquelle dansait le sombre liquide opaque et la tendit devant elle, un peu en hauteur, l'exposant de la sorte aux premières lueurs d'acier d'une lune timide cachée derrière de filamenteux nuages rendus argentés par sa lueur :

" Tu n'ignores sans doute pas qu'autour de nous oeuvrent sans cesse des puissances qui nous sont profondément invisibles mais que nous pouvons néanmoins presque percevoir à condition de parvenir à faire silence totale dans nos esprits. Les cinq sens que nous utilisons naturellement et de manière quasi automatique ne peuvent en frôler l'existence, mais les autres tel que ton instinct, parfois même ton inconscient sont eux, capables d'en capter d'infimes brides. Tout dépend de ta réceptivité innée et de ton entraînement... "

Son regard d'un vert presque transparent de limpidité se détacha finalement du fascinant liquide demeuré ténébreux, totalement insensible à l'éclairement lunaire, qui en absorbait, au contraire, très avidement la douce lumière leur parvenant entre ciel et terre (^^) pour plonger ses prunelles sombres dans celles de son camarade de maison. L'aînée des Craft reprit, lentement comme si ce qu'elle disait était sacré ou devait demeurer secret :

" Ceci est une sorte de catalyseur aux propriétés de fusion assez comparables à celles d'un symbiote. Lorsque tu boiras l'Ecarlate Noire, une partie de toi, de ton corps et de ton esprit, passeras dans la réalité suivante, tu auras conscience d'un autre monde. Dès lors, tu pourras percevoir notre environnement de manière totalement différente que n'ont été jusque là en mesure de te la faire concevoir tes cinq sens. Les objets magiques auront une aura d'une vivacité relative à leur pouvoir et une personnalité propre que tu décèleras d'un seul regard et de même, ceux qui sont maudits ou de nature néfaste auront faculté de se mouvoir librement et de te blesser bien plus profondément qu'ils n'auraient pu le faire dans notre réalité..."

La demoiselle marqua soudain un instant de silence, comme si elle paraissait hésiter à poursuivre ses explications :

" Nos âmes seront là bas à nue et il nous sera littéralement impossible de mentir de l'autre côté... Nos auras changeraient brutalement de teinte et de forme... Saches également que, de la même manière que nous pourrons les déceler, les entités énergiques auront également conscience de notre présence et elles seront tout à fait capable d'agir, de réagir à nous. Pour ou contre nous, tout dépend de ce que nous rencontrerons...

Je te propose donc de m'accompagner de l'autre côté... Je voudrais savoir qui tu es... "


Achevant, la Championne reposa son verre à terre et après quelques longues minutes muettes, ajouta d'une voix enjouée :

" Et toi ? Que désires tu savoir Yorek ? "

Il était sûr que ce Serpentard là n'était pas n'importe qui et Pénombre ne s'était encore jamais autant sentie face à quelqu'un de semblable à elle qu'à présent... Quelle plaisir ! La nuit promettait, promettait tant que la poursuiveuse avait à la fois envie de l'avoir déjà entièrement consumée et tant envie de l'entamer plus intensément...
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyDim 15 Juil - 16:27:42

Alors que certains élèves allaient se coucher au sein du chateau, gagnés par le sommeil et la fatigue de la journée, la soirée ne faisait que commencer au sommet de le Tour d'Astronomie, une soirée qui promettait d'être riche. Riche en émotions, riche en découvertes... C'était dans ce cadre rendu intimiste par l'obscurité qui l'enveloppait, que les deux Rusés commençaient à s'appréhender l'un l'autre, à se découvrir, essayer de déceler les grands traits de caractère qui faisaient leur identité mais aussi les plus infimes parties cachées de leur âme, difficilement détectables mais ô combien intéressantes.

Yorek avait repris sa place sur le confortable coussin, à son aise, heureux de la tournure que prenait cette soirée. Derrière son visage impassible se cachait une irrépressible envie que cette soirée marque à jamais sa vie, l'irrépéssible envie d'en savoir plus sur la vipère qui se tenait face à lui, de percer ses mystères, l'envie de nouvelles expériences, de repousser encore les limites, mais aussi pourquoi pas l'envie de percer ses propres mystères, de percevoir les derniers méandres de sa propre âme afin de n'avoir plus aucun secret pour lui même.

Jusqu'à présent, Pénombre Craft s'était comporté comme il s'y attendait: aventureuse, curieuse, mystérieuse... Toutes ces facettes qu'il connaissait déjà d'elle sans même la connaitre, sans même lui avoir parler, hormis à cette petite soirée que la Verte & Argent avait elle même organiser afin de tisser des liens entre les héritiers de Salazar Serpentard. Il fallait dire que Pénombre Craft était le genre de personne dont le nom circulait beaucoup à travers les couloirs de l'école... Autant que celui de l'héritier Malefoy ou de Potter. C'était un nom qui alimentait fréquemment des rumeurs plus ou moins vraies, plus ou moins enjolivées au fil des conversations. Et même si celles ci parvenaient inévitablement aux oreilles du Serpentard, le jeune garçon avait l'intelligence d'esprit de n'y apporter que très peu de crédit. Certes, il y avait surement du vrai dans ce qui était dit - il n'y a pas de fumée sans feu - mais Yorek prenait très vite du recul sur ce que pouvait raconter telle ou telle pimbèche de l'école, à l'image de Lavande Brown.

C'est ainsi, en écoutant distraitement les uns et les autres, en l'observant quelques fois à table, dans les couloirs, ou dans l'antre des Serpents, quand des concours de cirsconstances faisaient que leur chemin se croisaient, que Yorek avait pu cerner les prémices d'une personnalité qui renfermait bien des secrets, bien davantage que ce que pouvait bien penser les gens.

A en croire les dires de Pénombre, il avait apparement réussi à éveiller sa curiosité, à la convaincre que lui aussi renfermait bien des choses derrière l'innocence de ses traits. Que lui aussi avait une forte personnalité, difficilement impressionable, même par une des plus attirantes filles de l'école. Bien évidemment, l'héritier Wolgan n'était pas que ce sournois Serpentard qu'il s'amusait à jouer auprès de Gryffondors comme Tiphanny E. Sheney ou Lellia Windfall. Ces personnes là ne voyaient en lui qu'un stupide Serpentard, dénué de toute intelligence et de finesse d'esprit, pas plus différent que les autres. Yorek ne s'en plaignait pas. Bien au contraire, il prenait un malin plaisir à jouer avec. L'effet de surprise ne serait que plus qu'effectif au final.

Yorek posa ses coudes sur ses genoux, permettant ainsi à ses yeux de capter plus facilement le regard de Pénombre, un regard vif et pénétrant.

" Ce dont je suis capable? " répéta Yorek dans un léger sourire avant d'ajouter en baissant la voix mais en gardant toute son assurance: " De beaucoup. Beaucoup de choses." Il avait baissé la voix comme pour faire comprendre à Pénombre que ce qu'il sous entendait par là ne devait se faire comprendre que sous l'intonation du secret.

Pénombre continua par un captivant discours sur les forces de la nature, les puissances que nos simples sens ne pouvaient déceler et que seuls les plus attentifs d'entre nous ne pouvait sentir que subrepticement. Une fois de plus, Yorek l'écouta avec attention. Elle avait indéniablement l'art de raconter les choses. Telle une conteuse, elle agrémentait toutes ses paroles d'un mystère saisissant.
Ses yeux verts se posèrent alors sur le liquide nacré qui reposait dans le récipient translucide tenu à bout de bras par la jeune fille. Les reflets de la Lune s'y dissimulèrent un instant, vite rattrapés par un épais nuage. La simple observation de ce que Pénombre lui décrivait comme un véritable trésor aux pouvoirs insoupçonnés suffisait à Yorek pour donner toute véracité à ce que disait sa camarade. Le liquide cependant immobile se voulait presque menaçant dans son écrin de cristal, presque doué d'un charisme affolant.
Yorek le dévorait des yeux, se rendant compte de la chance que Pénombre lui offrait. Peu d'élèves avaient surement eut la chance de pénétrer un autre monde. Un monde où tout pouvait s'affronter et où rien ne pouvait être dissimulé.

C'est le coeur battant la chamade mais le visage toujours impassible que l'héritier Wolgan détacha son regard du précieux pour les reposer calmement sur la Rusée. Les liens qui se tissaient où allaient se tisser plus ou moins imperceptiblement entre eux, sans même qu'ils aient la peine de parler, promettaient à Yorek que ses liens étaient à présent indestructibles. Peut-être que leur relation allait être de courte durée mais ce qu'ils allaient vivre tout deux ce soir ferait que cette soirée resterait inoubliable, quoi qu'il advienne.


" Quant à savoir qui je suis, je crois que l'Ecarlate, si sa puissance égale celle dont tu me fais part, te donnera la possibilité d'en savoir bien plus sur moi que ce que je pourrais moi même en dire. Pour ma part, je m'en remet à elle pour te percer à jour. Je me refuse à croire que tu n'es que cette dévoreuse d'hommes, aguicheuse et excentrique, comme certains se plaisent à le dire. "

Yorek se leva et alla s'asseoir contre Pénombre. Il prit délicatement le verre que la Rusée avait posé à terre entre ses doigts et posa de nouveau ses yeux sur la jeune fille.
" Tu vaux bien plus que cela... J'en suis persuadé."
Tandis que les essences de L'Ecarlate venaient déjà chatouiller ses narines, il saisit le second verre et le tendit à sa camarade. Il la fixa ainsi pendant quelques secondes, son coeur tambourinant dans sa poitrine, mélange d'excitation et de stress qu'il avait voulu partager avec Pénombre en redonnant forme à la proximité de leur corps.

" A cette soirée."

Surveillant du coin de l'oeil que Pénombre faisait de même, dans un dernier souci de méfiance, il porta enfin le verre à ses lèvres, offrant ainsi son âme aux pouvoirs de l'Ecarlate Noire...
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyDim 25 Mai - 17:28:58

[Et voilà, j'espère que tu ne te formaliseras pas trop du retard ^^" et que ça te plaira. Toutes mes excuses encore.]

Tandis que les deux jeunes élus de Salazar Serpentard offraient leurs sens à l’Ecarlate Noire, une tension dérangeante emplissait lentement l’atmosphère de la nuit venue, comme autant de promesses menaçantes de foudre, de tempête et d’orage, veinant l’air de magnifiques petites étincelles crépitantes. A présent, celui-ci n’était plus seulement chargé d’énergie électrique et psychique car les deux sorciers pouvaient aisément percevoir de plus en plus nettement, éthérés, des lamentations lointaines, effacées et presque indistinctes qui semblaient s’élever en chœur, provenir de témoins invisibles, refoulés dans l’ombre des murs de pierres courbes et crevassés de la Tour d’Astronomie. Un chant profond, inhumain simultanément touchant et perturbant, qui commençait à résonner dans l‘esprit de Pénombre comme il devait retentir dans celui de Yorek, d’une harmonie hypnotique, entêtante et dangereuse. Des voix tonnantes, comme une réponse à une litanie oubliée, sans écho depuis des siècles. De beauté étrange, leurs consonances se déséquilibraient progressivement en invocations hurlées sur des lèvres tordues, retroussées par la rage ou la colère, la haine ou la terreur, propageant aux apprentis sorciers un sentiment d’inquiétude et d’insécurité.

Une sorte de voûte invisible, parcourue par une quantité certaine d’énergie, se formaient graduellement autour des adolescents, s’accomplissant autour d’un faible diamètre entourant tout juste leur deux corps l’un en face de l’autre. En se densifiant à mesure que le temps s’écoulait, le dôme consumait progressivement autant qu’inexorablement, tout ce qui se trouvait au-delà de sa périphérie propre. Les épais coussins de velours les plus près de cette bulle transparente, l’instant d’avant généreux et confortables, se recroquevillaient maintenant en grésillant dans d’imperceptibles sources de chaleur malsaines, laissant au final une mêlée morte et calcinée de cendres fumantes. Sensiblement, le verre courbé de leur coupe à vin se ramollissait, les restes du liquide sombre en leur creux s’évaporait doucement tandis que la coupelle, plus fine, fondit la première, se déformant, s’avachissant lamentablement sur son pied jadis si gracieux et si habilement ouvragé, maintenant ver de terre se tortillant, fondant à se confondre dans une flaque opalescente. La pierre grisâtre apparente se fissurait par endroit sous la hausse violente des températures, les vêtements au sol qui appartenaient aux Serpentards s’étaient déjà consumés quand soudain, le panier de pic nique, à plusieurs mètres du centre de la demi-sphère d’énergie, finit lui aussi par s’embrasser et brûler. Bientôt, tout ne fut plus que désolation et terrain cautérisé autour de Yorek et de Pénombre toujours assis l’un face à l’autre. L’indécise lumière tout autour, frissonnante et sans origine, réfractée dans une averse de suie à la dérive s’effaçait lentement et l’ombre s’annonçait silencieusement.

Puis, une pestilence âcre, violente, évoquant le souffre assaillit soudainement les narines des deux verts et argents alors qu’une fumée fétide, toxique troublait les contours du décor dans lequel ils se trouvaient encore, engloutissant les détails visibles de la vallée face à eux, altérant la netteté de l’horizon, dévorant avidement l’ombre imposante de la Forêt interdite sur laquelle les Serpentards avaient, la minute d’avant, une vue imprenable. Tout s’anamorphosait et disparaissait autour d’eux dans un tourbillon lourdement silencieux, les couleurs s’affadissaient avant de fusionner entre elles, les lignes de séparations des objets se dilataient avant de se confondre, les silhouettes en devenaient aberrantes et à l’exception des chœurs entrainants qui ne cessaient de s’accentuer d’intensité, tout les autres sons s’abimaient, absorbés dans un silence pesant. Tous leurs repères sensoriels finirent ainsi par être totalement accaparés par le néant et bientôt la lumière même, de la lune et des étoiles fut aspirée dans un tourment de ténèbres infinies.

La semi-obscurité de la Forêt avait privé le sol d’un couvert de broussailles, de la présence envahissante de tout sous bois dont l’existence avait été rendue impossible par l’agglutination fébrile des géants arborescents et lorsque Pénombre ouvrit enfin les yeux, elle ne sut de prime abord s’ils n’avaient pas, en même temps que franchi la barrière de l’espace, traversé celle du temps. Mais le sol sur lequel les deux Reptiles avaient atterri, était pourtant bien loin de se réduire à une stérile désolation, des animaux par myriades, petits et grands, cavalaient joyeusement parmi les puissantes racines de végétaux, grimpaient hâtivement le long de leur énormes troncs recouverts d’une multitude d’épaisses lianes. Allongée, là, dans les ombres dansantes des feuillages épais d’immenses arbres millénaires, l’héritière des Craft observait en silence ce ballet étrange tandis que s’évaporait de ses lèvres, l’insolite saveur d’une pêche d’un verger fantôme, tout droit issu du songe qu’il l’avait amenée, à demi-consciente, de la Tour d’Astronomie à ces lieux encore inexplorés. Ici, elle ne reconnaissait rien de ce qui aurait pu être les entrailles de la Forêt interdite, l’air était d’une pureté sans égale, frais et délicieusement teintée de parfums exquis qui ne correspondaient à rien que ce que l’Animagus pouvait et savait identifier. Son odorat était pourtant bien plus efficace que celui des humains ou des sorciers normaux grâce à l’ocelot qui dormait en elle et qui faisait partie intégrante de son être. Les sens de chaque animagus se retrouvaient en effet influencés, de manière avantageuse ou pas d’ailleurs, par la nature animale qu’ils avaient su développer en eux. Des études avaient tendu à confirmer cette théorie des années auparavant, depuis les études empiriques menées sur des sujets consentants, très représentatifs d’espèces aux dons spécifiques tels les chauves souris et leur sonar ou encore les geckos et leur toucher-glu. Mais malgré cela, Pénombre restait catégoriquement convaincue que les effluves qu’elle respirait profondément lui étaient parfaitement inconnus.

Ses esprits retrouvés, la première initiative de la brune aux yeux clairs fut de chercher du regard son jeune camarade de maison, Yorek, mais une douleur fulgurante frappa sauvagement son esprit et court-circuita sans équivoque sa volonté première. A cet instant précis, la Rusée sentit chaque parcelle de son corps transpercée par une insoutenable démangeaison électrique qui corrompait toutes sensations sur son passage en un atroce supplice, à la fois extase intolérable et douleur abyssale, transcendant pourtant ces deux états extrêmes, diamétralement opposés, intimement liés. D’irrépressibles frissons secouèrent avec ferveur l’intégralité de son corps encore engourdi par l’absorption de l’Ecarlate Noire et de ses conséquences tandis que continuait de se propager à travers tout son être la brûlure aigue d’une énergie terrible. Le summum dévastateur survint brutalement, poussant la brune au regard agressif de limpidité dans ses derniers retranchements mentaux et un effroyable cri mourut avant de naitre, sans jamais atteindre sa pâle gorge paralysée, quand l’abysse l’enveloppa de nouveau pour l’attirer dans un sommeil plus profond que la mort.

Quand la Reptile de quatrième année retrouva enfin conscience, émergeant péniblement et amèrement d’une épaisse brume opaque qui l’avait entraînée dans un ravageur chaos psychique qu’elle avait dû surmonter, engourdie et courbaturée par le contre coup, elle perçut quasi immédiatement et sans aucuns efforts sensoriels la présence tiède de quelqu’un à ses côtés, proche, tout proche de son propre corps. Il lui fallut user de toute sa volonté pour parvenir à tourner douloureusement la tête dans la direction de celui que l’ancienne Championne des Serpentards espérait être son compagnon d’aventures, Yorek. Ignorant totalement combien de temps elle avait pu sombrer dans ce dédale de délires étrangement cohérents bien qu’abstraits et de phénomènes indéfinis saccadés en séquences, ainsi que ce qu’il avait pu arriver entre temps au jeune garçon à sa gauche dont elle venait de s’assurer de l’identité, Pénombre détourna les yeux de Yorek qui respirait lentement, le visage apaisé et contempla le ciel. Les prémices de l’aube peignaient l’immense toile lapis-lazuli de ses couleurs chatoyantes, chassant l’obscurité lugubre de la nuit agitée, dissipant le morne brouillard accroché indifféremment au ciel et à la terre tandis que les étoiles perdaient progressivement de leur éclat magistral devant les tout premiers rayons lumineux, dispensateurs de vie. L’héritière des Craft avait trouvé réponse à sa question concernant la durée approximative de son état de transe avancée car puisqu’elle se souvenait être arrivée, accompagnée de son camarade à l’heure dite ‘entre chien et loup’, ses divagations encore inexpliquées, ses étranges égarements avaient donc persistées toute la nuit. Le magnifique spectacle de ce lever de Soleil était vraiment subjuguant, pourtant l’apprentie sorcière finit par s’en détourner après quelques longues minutes d’agréable contemplation pour rouler légèrement sur le côté, posant son regard d’un vert agressif de clarté sur l’héritier Wolgan. Son interminable chevelure de jais, lâche, coulait telle une caresse, entrainée par le vent, sur l’épaule du Serpentard et malgré la longue frange obscure qui dérobait l’œil droit de la brune aux égards étrangers, ses deux prunelles onyx, calmes et posées parcouraient lentement le visage de l’adolescent endormi, avec une attention méticuleuse. Ses cheveux châtains clairs prenaient de doux reflets or avec l’aube naissante, dansaient lentement sur son front sous la matinale brise fraîche, Yorek paraissait tellement plus jeune ainsi, serein. Ses yeux clos ne reflétaient plus malice et intelligence, ses lèvres immobiles s’esquissaient plus ce sourire emplis de promesses espiègles, son corps au repos ne témoignait plus l’attitude inhérente à la pureté de sa lignée... Le Rusé était infiniment touchant dans son sommeil, désarmant dans sa quiétude apaisée, il émanait de lui une innocence enfantine, une douceur angélique, il semblait irréel, un songe inachevé qui s’évanouirait à la moindre erreur, à la moindre ébauche de geste, chimère inaccessible puisque fictive, inventée. Pourtant persistante à l’esprit…

Légèrement décalée vers le bas par rapport à la position du sorcier, Pénombre percevait le souffle régulier et tiède du Serpentard comme une chatouille sur le bout de son nez et un timide sourire naquit sur ses lèvres à cette sensation, elle ne connaissait pas très bien Yorek Wolgan et concevoir que la situation présente était bel et bien effective alors qu’il s’agissait de leur première rencontre en tête à tête, avait à la fois quelque chose d’amusant et d’improbable. Toujours appuyée sur le ventre, l’Animagus plaça l’une de ses fines mains pâles sous son menton afin de s’assurer une stabilité satisfaisante et libéra l’autre, attrapant une brindille d’herbe verte entre ses doigts, puis, sans hâte, la jeune fille redessina du bout de celle-ci les contours réguliers du visage de son camarade, chuchotant dans un sourire :

« Yorek, réveilles toi... »

Au loin, derrière eux, deux portes massives imbriqués dans d’incroyables gons aux formes menaçantes, deux immenses fiertés rouillées embrasées par les lueurs dorées du soleil levant, gardaient l’entrée d’une ville en ruines, entourée par de larges murailles rendues branlantes par des siècles d’abandon et de guerres, une cité à l’étrange allure de Poudlard…
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptySam 16 Aoû - 19:23:36

Une brise fraîche pliait les brins d’herbe dans une synchronisation harmonieuse, comme si chacun d’entre eux se mouvait avec finesse et grâce dans une danse à la gloire du Dieu grecque Eole, saluant sa puissance et sa grandeur. Les collines se succédaient sur l’infini de l’horizon tandis que le Soleil jouait de sa lumière pour donner à chacun des versants un dégradé de vert différent. C’était une belle journée… Une journée comme en désirait plus souvent dans ce petit coin d’Irlande à quelques kilomètres à l’Est de Dublin où généralement les nuages ne semblaient plus vouloir se décrocher du ciel grisonnant.

En contre bas d’un versant, dans une sorte de grande alcôve que formaient deux épaisses masses rocheuses sculptées par le temps et les caprices de la terre, une petite procession humaine se dirigeait à pas lent vers un cimetière de taille réduite… Là, les stèles célébrant les regrettés défunts se succédaient dans les allées caillouteuses, certains véritables monuments de plusieurs mètres de hauteurs, d’autres plus modestes. Le cortège que formait une petite vingtaine de personnes passa le grand portail de fer dans lequel se dessinaient des rosaces complexes.

En tête de cortège, Yorek lança un regard furtif à ses parents qui se tenaient à sa droite. Son père, l’air stricte, avançait la tête haute. Sa démarche était sûre, droite, digne du rang auquel il appartenait. Aucune expression, aucun sentiment ne trahissait la stabilité de ses traits, comme toujours. A son bras était accrochée Mrs Wolgan, la tête baissée. Ses pas se succédaient difficilement sous le poids des sanglots qui agitaient son corps. Un mouchoir blanc tenue fébrilement par sa main gauche lui cachait la moitié du visage, tandis qu’un grand collier d’argent orné à son extrémité d’un diamant d’une pureté rare se balançait doucement autour de son cou, terminant agréablement sa tenue.

Que faisaient-ils là ? Qui pleuraient-ils ?

Yorek avançait sans réfléchir. En détournant légèrement la tête, il cru reconnaître des visages familiaux qu’il n’avait pas vu depuis fort longtemps. Qu’est ce qu’il y avait de plus hypocrite que les cérémonies familiales ? Prétexte pour se regrouper tous ensemble autour d’une occasion diverse comme un mariage ou un enterrement, promettant aux uns de se revoir rapidement, aux autres un soutien inconditionnel, promesses qui s’évanouissaient aussi rapidement qu’elles étaient prononcées…Entre deux épaules qui se séparèrent l’espace d’une seconde, il lui sembla même apercevoir la chevelure blanche de Mégane DeCircée, sa camarade de maison.

Imitant ses ascendants, Yorek tourna dans une allée à gauche. Ils s’arrêtèrent devant une grande stèle de deux mètres de hauteur, joliment sculptée dans un marbre gris sombre. A son somment, un disque vertical et argenté portait les armoiries familiales tandis qu’à sa base, les lettres qui composaient le nom de la famille Wolgan étaient finement gravées d’un blanc immaculé. La troupe forma un demi cercle autour du trou rectangulaire au pied de la stèle. Au fond de celui-ci, un cercueil en bois d’ébène d’1,80 mètres de long à peu près, sculpté main avec minutie comme le prouvait les ornements qui parcouraient tout le tour du lieu de repos ultime. Le retour à la terre, à la poussière, matière organique permettant la perpétuation de la vie… la mort quoi. Sur le dessus, les armoiries familiales surplombaient une plaque d’argent où l’on pouvait lire dans une calligraphie des plus formelles les inscriptions suivantes :


Citation :
Yorek Edmond Wolgan
1980 – 1996

Le sang de Yorek ne fit qu’un tour. Comment… Comment cela était-il possible ? Il fit un pas vers ce qui s’avérait être sa… propre tombe. Son cœur se mit à tambouriner de manière incontrôlée dans sa cage thoracique comme ci celle-ci était prête à lâcher sous les assauts incessants. Ses jambes se mirent à flageoler. Son regard dans lequel se lisait aisément la panique qui le saisissait se tourna vers ses parents, cherchant une explication à tout cela. Ils le regardaient sans le voir. Il aurait voulu les interpeller, manifester sa présence, mais aucun son ne semblait pouvoir sortir de sa bouche, ses cordes vocales restaient bloquées. D’une main hésitante, il tenta de saisir celle de son père mais il ne fit que la traverser dans une sensation très désagréable. Etait-il un fantôme ? Non, on le verrait quand même. Mais alors… était-il dans un mauvais rêve ? Tout semblait bien trop réel. C’était très différent de tout ce que l’empire onirique avait pu lui proposer jusque là. La Mort… Quoi de plus angoissant que la Mort ? L’Héritier Wolgan n’avait peur que de très peu de chose, mis à part la Mort peut-être. Seulement elle pouvait l’empêcher d’accomplir toutes les grandes ambitions auxquelles il aspirait. Elle seule pouvait tout gâcher.

Ses yeux se perdirent sur la petite troupe en demi cercle. Mégane était bel et bien là, comme certains autres de ses camarades. Ce fut à cet instant qu’une silhouette se détacha un peu en retrait, une silhouette qu’il eut peu de mal à reconnaître. Cette silhouette élancée, cette posture droite et fière, ces longs cheveux de jais flottant au gré du vent, et ce regard saisissant, … Pénombre. La vision de son aînée semblait être extérieure à tout cela, comme si elle était là sans appartenir à la scène, sensation étrange, purement psychologique peut-être mais très intrigante. Les sourcils du garçon se froncèrent un instant et au même moment, presque imperceptiblement, un sourire autosuffisant et moqueur se dessina sur le visage de Pénombre. C’était léger, presque rien, mais le Vert & Argent avait appris à décrypter les traits de sa camarade de façon à deviner un sourire là où les autres ne voyaient rien. Puis elle fit volte face et s’éloigna d’un pas souple.

Pénombre… Son nom raisonnait dans sa tête comme une menace sans qu’il sache pourquoi.

Une douleur extrême le saisit alors, une douleur d’une violence inimaginable, sans pareil. Des pieds à la tête, tout son corps n’était que douleur, tout ses sens étaient obstruées par celle-ci. Il ne ressentait rien, ne voyait rien, n’entendait rien, tout n’était plus que douleur et tout son corps semblait céder sous son poids sans qu’il ne puisse rien y faire. Il vacilla et tomba alors dans le trou où son cercueil l’attendait un peu plus bas. Cependant, il ne toucha pas le fond. Dans l’obscurité la plus totale il continuait de descendre dans les abysses de la Terre. Cette chute lui sembla interminable et pourtant, il avait perdu toute notion de temps. La douleur commençait à quitter doucement son corps. A présent il lui semblait flotter dans le néant, il avait perdu la notion de vitesse également. Etait-il immobile ou chutait-il à une vitesse vertigineuse ? Sa chute durait-il depuis seulement quelques secondes ou depuis des heures ? Il aurait été incapable de le dire. Son cerveau semblait complètement engourdi, incapable d’effectuer ne serait-ce que la moindre liaison neurologique. Plus aucune sensation. Plus aucune réflexion. Plus aucun sentiment. Plus d’angoisse, plus de douleur.
Le néant total.



Un glissement sur sa joue… sur son menton… Et une voix. Une voix qui semblait venir de très très loin, comme un murmure. Une voix douce, agréable. Les sourcils de Yorek frémirent. Il y avait quelque chose sous lui, de dur. Il arrivait à le sentir. Il était donc en vie… Ses doigts se crispèrent sur ce qui lui semblait être de l’herbe. Peu à peu, une lumière opaque réussit à traverser ses paupières. Il respirait. Il sentait l’agréable courant d’air parcourir ses narines jusqu’à ses poumons. Il sentait sa cage thoracique se soulever doucement. Il était en vie. Quelle magnifique sensation que celle de se sentir en vie.

Il battit des paupières. Une fois, puis plusieurs, pour se réhabituer à la lumière. Peu à peu sa vision retrouva sa netteté et il la vit, juste en dessus de lui, son visage se découpant d’une manière presque irréelle sur le ciel coloré par le lever du Soleil. Elle était belle. La lumière qui l'entourait rendait sa vision presque divine. Ses cheveux flottaient au vent, venant lui chatouiller agréablement ses joues pâles de temps à autres. Ses grands yeux verts le fixaient, et pourtant il ne se sentait pas mal à l’aise. C’était un regard bienveillant qui n’inspirait rien d’autre que la sécurité et le bien être. Un sourire se dessinait même sur ses lèvres. Un sourire bien différent de ceux que Pénombre avait pu lui adresser auparavant. Il n’avait rien d’espiègle, il n’inspirait pas le défi. C’était un sourire pure et simple, qui ne semblait cacher rien d’autre que le bien être. Yorek lui rendit son sourire. Il se sentait étrangement bien. Ses traits étaient calmes, posés, comme si il semblait sortir d’un profond sommeil, long et plat.
D’un geste lent et douloureux, il souleva sa main gauche et du bout des doigts il caressa la chevelure de sa camarade.


« Bonjour… » Murmura t-il.

Une nuit était passée, le lever du Soleil le prouvait, mais à cet instant précis, il n’avait aucun souvenir des heures qui venaient de s’écouler. Comment s’était-il endormi ? Que s’était-il passé ? Où était-il ? Il n’en savait rien et cela ne le préoccupait même pas.

Encore engourdi, Yorek se redressa quelque peu en s’aidant de ses coudes. Etait-il en train de rêver ? Son esprit avait encore un peu de mal à reconnecter avec la réalité. Sa tête pivota malgré les courbatures et son regard s’attarda sur les alentours. Il ne reconnaissait pas l’endroit mais d’une manière plutôt étrange, il lui trouvait une certaine familiarité.
Intrigué, Yorek entreprit de se relever. Tout son corps était cassé par les courbatures et il lui fallut fournir plusieurs efforts physiques afin de parvenir à se mettre debout.

Oubliant la présence de son aînée quelques secondes, il tourna doucement sur lui-même. Cet endroit il le connaissait, il en était certain. Ce ne fut qu’en ayant fait un demi tour complet qu’il aperçut des ruines, au loin, derrière un portail massif et rouillé par le temps. Le chaos semblait régner derrière les deux portes de fer. Les lieux étaient déserts, du moins ils semblaient l’être, mais tout portait à croire que ces lieux avaient été la proie d’une véritable bataille : les murs éventrés, les pierres et objets divers qui jonchaient le sol. Au cœur des ruines, une haute tour avait survécu. Un morceau de rempart s’était décroché mais il n’eut pas de mal à la reconnaître pour la simple et bonne raison qu’hier au soir encore… il était à son sommet.

A cet instant tout lui revint en mémoire. La soirée avec Pénombre, leur premier tête à tête au sommet de la Tour d’Astronomie, le panier à pique nique, leurs petits jeux provocants et… l’Ecarlate Noire. Il se souvint de ce qu’elle lui avait dit au sujet du liquide magique, il se souvint des sensations étranges qui s’échappaient de la fiole et plus loin encore, il se souvint de la campagne irlandaise, du cimetière et de son propre enterrement, de la présence troublante de Pénombre et de cette chute interminable dans les abysses de l’obscurité.
Est-ce que tout cela était vraiment réel ? Se pouvait-il qu’il ait voyagé dans le temps ? Ce n’était pas un rêve, Yorek en était certain. Alors, allait-il mourir très prochainement ? Est-ce que les ruines de l’école de magie et sa mort avaient un lien ? Et la présence de Pénombre à son enterrement était-elle anodine où avait-elle quelque chose à voir là dedans ? Il se souvenait encore de son sourire…

Tout se troublait, le Vert et Argent ne comprenait plus rien, il ne maîtrisait plus rien, sensation ô combien désagréable. L’angoisse commençait à le saisir. D’un geste rapide et irréfléchi, il fit volte face et pointa sa baguette sur Pénombre. Son regard était devenu dur et agressif. Il la fixa ainsi quelques secondes, la respiration lourde. Il n’avait plus rien à voir avec le Yorek innocent et presque attendrissant des minutes précédentes.


« Qu’as-tu fait ? » lui demanda t-il d’un ton sec. Il s’approcha d’elle, tout en maintenant la visée de sa baguette. « Ne cherche plus à m’embrouiller Pénombre. Où sommes nous ? Et comment sommes nous arrivés là ? »

La jeune fille n’eut pas le temps de répondre que des voix se firent entendre dans les bosquets alentours. L’attention de Yorek se détourna de sa camarade. Les voix se faisaient de plus en plus nettes.
« Je les ai entendus, ils sont par là, venez. Il ne faut pas qu’ils nous échappent. »

Apparement, les paroles qu’il avait adressées à Pénombre venait de trahir leur position. Son regard se posa de nouveau sur sa camarade l’espace d’un instant, trahissant son inquiétude. Il n’osait plus bouger. Brusquement, un éclair vert passa à quelques millimètres de son mollet.
« Viens, dépêche toi ! »
Reprenant ses esprits, Yorek attrapa la main de Pénombre et l’entraîna dans la direction opposée, autrement dit vers ce qui restait de Poudlard.

La main de Pénombre dans la sienne, il contourna le portail de l’école, là où le mur était éventré, au moment même où un autre jet de lumière verte, qui trahissait une fois de plus la nature du sortilège qui les visait, les manquait de peu et venait démolir une partie du mur d’enceinte.

Le parc de l’école restait inchangé. Il était seulement jonché de pierres de tailles variables, du simple caillou à des statues de plusieurs tonnes. La cabane d’Hagrid, contrairement au château semblait avoir plutôt bien résisté, la toiture était presque complète et les murs tenaient debout. Qu’est-ce qui avait bien pu se passé ici ?

Yorek continuait de courir en direction du lieu le plus rapide d’accès : le Grand Hall. Il entra dans le bâtiment par la porte ouverte et bifurqua directement sur la droite, dans un couloir de l’école, et pénètra dans une des salles de classe en fermant la porte branlante derrière eux. La plupart des bureaux étaient renversés et le tableau noir était fendu en son centre, la fenêtre qui donnait sur le parc n’était plus. Le Serpentard plaqua Pénombre contre le mur, ainsi que sa main droite sur la bouche de la jeune fille et retint sa respiration. Des pas de course passèrent devant la porte… Ils devaient être trois… ou quatre.

Le Serpentard n’aurait su dire comment il avait réussit à réagir aussi vite face à la menace après une nuit si confuse. L’instinct de survie probablement…
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyDim 7 Juin - 18:13:33

[On va y arriver à le finir ce topic ! Je te préviens toutefois que la qualité de mon présent post est trèèèès discutable Sad et je m'en excuse par avance Sad .]




Sitôt la menace mortelle hors de portée, Pénombre inversa sa position avec celle du blond d’une succession brusque de gestes habiles, rudes et le plaqua à son tour contre la pierre froide et austère des lieux, violemment, plongeant durement son regard dans celui de son compagnon. Son avant bras à sa gorge, son corps collé au sien exprimait une détermination à peine contenue.


« Je ne t’ai rien fait que tu ne désirais subir, Yorek Wolgan. Je te croyais plus fort que cela. »



Lâcha-t-elle sèchement, cruelle et implacable.


« Maintenant tâche de contenir tes excès d’émotions si tu ne veux pas nous faire repérer une nouvelle fois et tuer. »



Avec méfiance, l’Anglaise le libéra sans douceur de son étreinte forcée, rompant ainsi la proximité ambiguë de leurs chairs, presque intime et, dégainant l’ébène obscure de sa propre baguette magique, se dirigea silencieusement vers la porte que l’on devinait aisément chargée d’une sombre histoire de guerre. La quatrième année s’engagea finalement dans un large hall éventré de toutes parts, aux maigres accents familiers, ruines dévastées d'un souvenir oublié.


« Suis-moi. »


Ordonna la brune, dans un murmure étouffé à l’invitation définitive.

Généreusement enguirlandée d’épaisses lianes verdâtres ainsi que de maigres taillis aux longues branches pâles et squelettiques, la perfection géométrique des lieux n’était pourtant que vaguement masquée par une inclinaison étrange de ses murs porteurs, torturée tandis que de nombreux amas de décombres aux tailles multiples entachaient la régularité déjà troublée d’un dallage fracassé, grisâtre et terni de poussière. La disciple de Salazar Serpentard s’étant assurée que son compagnon d’aventures protégeait effectivement leurs arrières, elle s’engagea à franchir les hauts monticules encombrants qui entravaient sa progression, formés de débris de toutes sortes et trancha avec l’impatience d’un sortilège offensif les ronces épaisses qui lui barraient le passage. Même dans sa hâte nerveuse, la brune aux yeux clairs remarqua que l’état des sols était bien meilleur que leur âge approximatif ne le laissait supposer mais à savoir si cela était dû à la permanence de l’architecture ancestrale de Poudlard, la puissante magie coulant dans les veines de l’édifice ou au fait que l’impressionnante bâtisse n’était pas totalement abandonnée, elle ne pouvait décemment en juger.

A distance derrière les deux Verts et Argents, l’Anglaise perçut distinctement le claquement lointain du cuir ferré de bottes réglementaires sur le pavage irrégulier des lieux, trahissant l’approche d’un danger mortel qui menaçait toujours leur vie. Yorek fut cette fois plus rapide à réagir que son ainée, si bien que ses prompts réflexes les attirèrent ensemble à couvert bien avant que les propres muscles de la Ténébreuse ne l’y invitent. Pressés l’un contre l’autre dans un sombre recoin exigu de couloir, Pénombre percevait nettement la chaleur corporelle du garçon se communiquer à elle au travers de la finesse tissulaire de ses vêtements, le souffle tiède du préfet sur son visage, le parfum singulier de sa peau.

La demoiselle agissait toutefois de façon bien trop déterminée et scrupuleuse pour que ses actes et pensées n'aient pas été l'œuvre de quelques obscures préméditation mais elle n’en avoua cependant mot à son charmant confrère de maison, l’entrainant silencieusement toujours plus loin dans le mutisme taciturne de son âme.

Encadré de structures difformes qui se pressaient, hantées par le spectre du temps, sur l’avenue encombrée de ruines, festonnée de lianes et d’arbres maladifs aux racines en toile d’araignée qui s’insinuaient goulument par les crevasses des murailles, l’escalier principal de l’école patientait les deux Reptiles au cœur sombre de la cité morte. Derrière eux, le froissement caractéristique d’une approche étrangère se fit plus intense, plus pressant, plus menaçant :


« Yorek. »



Son chuchotement n’avait été rien de plus qu’un souffle léger, caresse effleurée à son oreille mais le geste qui l’accompagna possédait lui, infiniment plus de force et de vigueur que son avertissement verbal tandis que la poigne gracieuse de la poursuiveuse de Quidditch se refermait solidement autour du col de la chemise du garçon, l’entrainant à sa suite dans les escaliers ravagés. Mais le sorcier devait également l’avoir perçut car il ne lui opposa nulle résistance, lui-même mû par cet infaillible instinct de préservation dont il avait déjà récemment fait preuve. Les deux aventuriers furent cependant obligés de soutenir halte au premier étage du bâtiment, une chaotique abîme infranchissable leur défendant fermement l’accès aux étages supérieurs.

Ici aussi, les arbres avaient envahi l’endroit, infesté l’espace comme une fulgurante épidémie verdâtre, déformés dans leur nature par une aura aussi malsaine qu’invisible, leurs racines contraintes à d’horribles convulsions de pieuvres alors qu’elles tentaient vainement de percer le dallage épais des paliers. L’outrage des siècles s’exposait partout où se posait le regard. De vastes fissures se dessinaient ça et là sur les courbes enfoncées des colonnes jadis voluptueuses et gracieuses alors qu’en certains parages, d’amples ouvertures aux contours anarchiques béaient sans fond, pour révéler la présence d’une muraille double, entaillée de profonds impacts de sortilèges.

Même le poids terrible des millénaires n’avait eu raison de ce splendide chef d’œuvre architectural d’une autre époque perdue, prospère et paisible, l’aboutissement de la vie des quatre plus grands sorciers de ces temps révolus et lointains. Marqué par les combats mais encore debout, le célèbre château de Poudlard se dressait pourtant fièrement au mépris du temps et ce n’était que sur quelques courtes portions de murailles que des brèches en crevaient tant la paroi extérieure que l’enceinte intérieure. La bataille qui avait rage en ces lieux avait dû être des plus terribles et des plus monstrueuses. Les séquelles inguérissables, les cicatrices de pierres en hurlaient encore silencieusement toute l'horreur.

Enfin, la Vipère repéra ce que la limpidité lumineuse de ses pâles iris guettait depuis de longues minutes, à savoir un passage secondaire étant en mesure de les conduire tout deux jusqu’aux hauteurs désirées de l’édifice. De nouveau, Pénombre profita d’un vague chahut en contre bas pour inciter son jeune cadet à la suivre dans un dédale tortueux de boyaux obscurs, sans pourtant lui expliciter les raisons pour lesquelles il le devait. Parvenue au sixième étage de la Citadelle délabrée, l’héritière des Craft sembla de nouveau rechercher quelque chose de particulier tandis que Yorek s’assurait prudemment que la voie était libre dans les environs de l'étage.

Si le jeune Préfet de Serpentard ne comprenait guère où son ainée désirait l’entrainer, il n’en manifesta toutefois rien d’évident, silencieux et appliqué dans ses gestes, dans son attitude. Poussant prudemment une porte dérobée qui crissa d'une stridence pénible son désaccord, Pénombre fit signe à son camarade d’approcher.

Une volée de marches s’infléchissait en pente douce dans le noir le plus effrayant et l’on remarquait de part et d’autre de l’arcade voûtée, de profondes dépressions identiques. Avec la même audace inexpliquée que précédemment, la Ténébreuse descendit en silence les degrés étrangement espacés jusque l'insolite entrée qui les attendait en contrebas, noyée dans l’opacité d’une encre impénétrable. D’une même idée, les deux disciples de Salazar Serpentard prononcèrent l’accio qui leur rétablit aussitôt tous stimuli visuels, la sécurité rassurante de voir le danger venir.

D’immenses portes coulissantes en alliage de bronze éclatant étaient encore écartées dans une large ouverture en demi-cercle, leurs vantaux massifs engagés à l’intérieur de cette gorge étroite que formait la double paroi. Un dense embarras emmêlé de lianes laissait deviner depuis combien de temps la porte était restée ainsi béante, attendant seulement qu’on entrât par les vingt mètres de son ouverture aux contours bombés …

Un immense dôme luisait en son sein putride mais cela ne paraissait guère provenir du pâle soleil matinal extérieur. Le feu semblait au contraire, intérieur. Des impressions soudaines, fugaces furent enregistrées brièvement au passage, tandis que l’entière attention de la belle fut happée, tel un météore par le cœur battant de la sinistre salle : un vaste espace ouvert ceignant un étrange crépuscule cendré. La clarté dorée du soleil filtrait dans l’espace révélé par de longues estafilades courant à travers l’hémisphère géant, en masse jaune pâle, en trainées de lumière stellaire dégoulinant sur le minuit du dôme céleste. Des bannières de lianes étirées comme des nuages au ciel, tonalités morbides et chairs lépreuses se glissaient dans l’obscurité saccadée de la pièce tandis que des éboulis épandus s'offraient partout au regard. D’immenses colonnes en alliage de bronze, de cuivre que Pénombre n’avait encore jamais observé dans l’enceinte de l’école s'incurvaient pour soutenir des murs aux dimensions incroyables et démesurées, si hauts. Des piliers immenses et solides blottis sous des linceuls épais de lianes succulentes, comme autant de sentinelles songeuses.

Une salle de mort. En son centre funeste, une maigre cellule isolée et hermétique dans laquelle on recevait habituellement le baiser du Détraqueur avait été munie d’un verrou que l’on commandait uniquement de l’extérieur et par la Magie. Un macabre dispositif relié à une seconde chambre dans laquelle on avait emprisonné un détraqueur. Depuis quand cette pièce avait-elle été creusée dans l’école de sorcellerie ? Depuis quand patientait l'ignoble créature dans la seconde prison de verre ? Quels esprits tourmentés et cruels avaient seulement osé la concevoir ? Le mystère demeurait entier, impénétrable.

L’ancienne Championne du Tournoi des quatre sorciers se retourna alors vers Yorek et comprit au trouble surpris de son regard, sa septicité impassible, qu’il avait parfaitement deviné ce qu’elle désirait de lui.


« Je t’ai menti. »



Avoua-t-elle d’une voix égale, l’évidence à présent impossible à nier, comme à ignorer. La Sang pur parlait d’une voix assurée et posée, calme mais un rictus amer se tordait pourtant dans sa bouche.


« Je suis venue survivre à la vision qui me permettra de déjouer ma propre mort dans notre réalité. Mais pour cela, je dois périr ici et de cette manière. Je t’ai fait venir en ces lieux car tu es le seul garçon possédant une once d’intelligence dont je n’ai encore souillé le cœur. Tu ne ressens donc nulle rancune envers moi dans cet univers où cela m’aurait probablement couté la vie car comme je te l’ai précisé auparavant, ici nous ne pouvons nous mentir. Ici, toute émotion est exacerbée à son paroxysme le plus dangereux et c’est probablement pourquoi tu as réagi avec autant de violence tout à l’heure.

Tu n’as rien à craindre, le choc traumatique te ramènera immédiatement à notre point de départ. »



La descendante des Craft s’interrompit un instant, pensive et grave. Elle avait pertinemment conscience de lui demander l’impensable. Pertinemment conscience de lui forcer durement la main. De l'implorer d'être, même virtuellement, son assassin...


« Je ne peux réussir seule. Crois-moi… J’ai besoin de toi. Je dois savoir.»



Sans attendre de réponse, l’ancienne Championne du Tournoi des quatre sorciers glissa en silence jusqu’à lui avant que la pâleur laiteuse de ses longues mains ne se referme avec douceur sur celles de son jeune confrère de maison, elles-mêmes resserrées autour du bois magique de sa baguette. La belle lui sourit alors avec insolence :


« Saches que si tu échoues, cela aurait été un honneur que de périr de ta main. »



La Serpentarde déposa la caresse d’un baiser léger sur ses lèvres et recula enfin dans la cage de verre qu’elle referma aussitôt derrière elle, vulnérable et offerte :


« Maintenant fais-le. Je t’en prie. »
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyMar 16 Juin - 17:08:26

[ Désolé c'est pas mon meilleur post... Loin de là!]

La tuer?

Là était donc la finalité ultime... Le message, leur rencontre au sommet de la Tour d'Astronomie, l'Ecarlate Noire, Pénombre avait tout calculé, tout organisé... et il n'avait rien vu. Rien du tout. Comment n'avait-il pu rien voir? Comment avait-il pu croire que son aînée les avait transporté dans un monde virtuel aux dangers mortels juste pour le plaisir de faire plus ample connaissance? Il aurait du le comprendre bien avant... Elle venait de le manipuler. Il commençait déjà à se douter de quelque chose quand la Verte & Argent les avait guidé à travers les décombres de Poudlard. Son pas était trop sûr... Elle ne cherchait pas à fuir quelque chose, elle cherchait quelque chose! Yorek était tellement occupé à surveiller leurs arrières pour rester en vie qu’il n’avait pas eut le temps de protester. C’est cette pièce qu‘elle cherchait... Cette pièce aux dimensions démesurées, écrasantes. Une pièce aux ornements spectaculaires et fins. Une pièce de mort d'une rare beauté et pourtant si opprimante, comme si toute la douleur dont elle avait été à l'origine résidait encore dans ces colonnes épaisses et sévères, survivant aux temps et à ses conséquences, des colonnes qui se nourrissaient inlassablement de la douleur, impossible à rassasier…

La tuer... là était la finalité ultime.

Comment pourrait-il? Le garçon ne doutait pas qu'il était capable de mettre fins aux jours de quelqu'un qui l'empêchait d'avancer, quelqu'un qui pourrait remettre en cause sa propre viabilité, mais tuer une amie dans le but paradoxal de la sauver, c'était une responsabilité que le jeune Préfet des Serpents, aussi ambitieux et déterminé soit-il, ne pouvait prendre. Et si il échouait? Il n'avait que 13 ans, aussi doué soit-il, il y avait des choses, des gestes, que les études ne nous apprenaient pas. Jamais il ne pourrait vivre avec la responsabilité de la mort de Pénombre Craft. C'était un geste impensable… Et pourtant sa demande était tout à fait sérieuse, Yorek n'en douta pas un instant. Le mensonge était prohibé ici, plus que prohibé, il n'existait pas, il n'avait pas de sens. Cette hypothèse ne lui était même pas venu à l'esprit, comme si son âme aussi ne pouvait plus concevoir le mensonge. C'était une demande sérieuse, il le vit dans ses yeux, le déchiffra dans l'intonation de sa voix, dans la succession de ses gestes. Ils étaient nus l'un face à l'autre, ils se découvraient, s'appréhendaient, arpentant les méandres complexes de leurs sentiments, leurs pensées, leurs réflexes. Deux caractères, deux personnalités qui jamais ne s’étaient révélé à un tiers autant qu’à ce moment même. Leurs deux corps, leurs deux âmes, se connectaient l'un à l'autre, une connexion qui atteindrait son paroxysme avec cette finalité ultime: la tuer.

Le Préfet n'avait pas vraiment compris pourquoi il devait faire ce geste. Peu importe la raison. Il lui faisait confiance. Le garçon pouvait lire l'inquiétude dans ses yeux claires comme elle pouvait aisément lire la peur dans les siens. Il avait peur et il ne cherchait pas à le cacher. Il ne pouvait pas. Il ne voulait pas. Paradoxalement, il ne pensa pas une seconde à s'échapper. Il ne pouvait pas l'abandonner. Si il l'abandonnait elle mourrait. La responsabilité de l'abandonner serait encore pire à vivre que celle d'échouer et de lui ôter définitivement la vie.

Il la laissa déposer un léger baiser sur le bouts de ses lèvres, au moment même où leurs mains entraient dans un contact étrangement chaud et agréable. Sans prononcer un mot, Yorek la regarda entrer dans la cage de verre. Il n’avait rien à dire. Il n’y avait rien à dire. Les paroles n’avaient plus leur place dans ces secondes perdues dans le temps et l’espace. Leur yeux avaient déjà tout dit pour eux.

Le Préfet s’avança du système de fermeture d’un pas déterminé, les yeux fixés sur l’étrange mécanisme, comme si plus rien n’existait autour. Rien ne se bousculait dans sa tête à présent, aucun sentiment, aucune émotion. Il devait juste réussir. A un mètre de distance du mécanisme, il pointa sa baguette sur ce dernier. Celui-ci était relié à la seconde porte, celle qui séparait Pénombre du Détraqueur. L’hideuse créature glissait sur les parois de sa cage, froide et silencieuse. Bizarrement Yorek ne ressentait pas le désespoir que l’on était censé ressentir quand on était aussi proche d’un Détraqueur. Juste un frisson lui parcouru le corps quand il vit ses mains de chair morte et moisi sortir furtivement de son habit funeste. L’isolation de la cage devait être magiquement parfaite. La créature s’impatientait derrière la porte de verre, affamé, jubilant qu’on lui rapporte enfin de quoi manger, tant désireux de se nourrir de l‘âme de Pénombre et de la réduire à une créature qui serait plus au moins son égal. Il n’attendait que ça, les colonnes n’attendaient que ça. Toutes les particules de cette pièce ne semblaient vibrer que pour ça, attendaient seulement que Yorek prononce la formule magique qui leur permettraient de se gorger de nouveau de la douleur tant attendue.

Des bruits de pas commencèrent à se faire entendre au loin, sur les marches de pierre qui menaient à la salle. Ils avaient retrouvé leur trace. Dans quelques minutes ils seraient là. Ils ne pouvaient plus se permettre de perdre du temps. Les yeux de Yorek se posèrent l’espace d’une seconde sur Pénombre, peut-être leur dernier échange, puis celle-ci lui tourna le dos, faisant sereinement face à son ennemi masqué.


« Collaporta! »

Un cliquetis se fit entendre tandis que deux rouages s’actionnaient au niveau du verrou. Une barre de métal rouillé glissa devant la porte qui s’ouvrait vers l’extérieur refusant toute sortie à la Vipère aux cheveux de jais. Le cœur de Yorek bizarrement calme jusque là s’emballa soudainement quand il perdit sa concentration. La porte de verre qui séparait Pénombre du Détraqueur glissa doucement, sans un bruit. La respiration du Serpentard se fit plus haletante alors que les pas dans l’escalier s’entendaient toujours plus nettement. Il aurait du fuir, se cacher, de toute façon il ne pouvait plus rien pour sa camarade, mais il ne bougea pas, tétanisé. Sans l’ombre d’une hésitation, les mains de chair moisi passèrent par l’ouverture et se posèrent sur les joues blafardes de Pénombre, immobile, les yeux clos. La sombre créature passa entièrement dans la première pièce, et fit doucement le tour de Pénombre, comme si il voulait d’abord profiter de son corps apeuré et tendu, effleurant ses épaules, ses hanches de ses doigts décomposés, dodelinant de sa tête osseuse pour mieux voir sa victime. Le corps de Pénombre commençait à vaciller, à s’affaisser, à trembler… Les yeux toujours fermés, l’épaule de sa camarade cogna contre la vitre, faisant sursauter Yorek. Il aurait voulu l’appeler, prononcer son nom, il ne pouvait pas. Les mains du Détraqueur se refermèrent une nouvelle fois sur le visage déformé de rictus de l’ancienne championne des Serpentards. Il rapprocha doucement son visage du sien, laissant découvrir la cavité noire qu’il lui servait de bouche. Le corps de Pénombre se crispa davantage et l’Héritière des Craft s’effondra sur le sol tandis que son âme s’extirpait doucement de son visage, aspirée froidement par son assaillant. Dans ce monde où les sensations étaient exacerbées, Yorek ne put en supporter davantage. Une fine goutte humide glissa sur sa joue, sensation étrange, qui n’avait pas ressenti depuis si longtemps. Sa tête commença à tourner, sa vision devint légèrement floue.

« Ils sont là! » 

Trois hommes venaient de faire irruption dans la pièce, Yorek pouvait à présent à peine les distinguer. Tout vacillait, les couleurs se mélangeaient, les colonnes s’entre-lassaient et une main sévère lui broya le cerveau. Le Serpentard s’écroula alors qu’un jet de lumière verte passait devant ses yeux.




Une brise fraîche pliait les brins d’herbe dans une synchronisation harmonieuse, comme si chacun d’entre eux se mouvait avec finesse et grâce dans une danse à la gloire du Dieu grecque Eole, saluant sa puissance et sa grandeur. Les collines se succédaient sur l’infini de l’horizon tandis que le Soleil jouait de sa lumière pour donner à chacun des versants un dégradé de vert différent. C’était une belle journée… Une journée comme en désirait plus souvent dans ce petit village au nord de Londres où généralement les nuages ne semblaient plus vouloir se décrocher du ciel grisonnant.

En contre bas d’un versant, dans une sorte de grande alcôve que formaient deux épaisses masses rocheuses sculptées par le temps et les caprices de la terre, une petite procession humaine se dirigeait à pas lent vers un cimetière de taille réduite… Là, les stèles célébrant les regrettés défunts se succédaient dans les allées caillouteuses, certains véritables monuments de plusieurs mètres de hauteurs, d’autres plus modestes. Le cortège que formait une petite vingtaine de personnes passa le grand portail de fer dans lequel se dessinaient des rosaces complexes.

A quelques dizaines de mètre de la stèle de marbre gris sombre autour de laquelle la troupe avait formé un demi cercle, silencieux, animé seulement par quelques sanglots étouffés, Yorek était adossé à un arbre, les mains enfoncés dans ses poches. Il observait la scène de ses yeux impassibles, laissant volé ses cheveux blonds au gré du vent. Quelques minutes plus tard, la troupe se dispersa. Yorek poussa sur son omoplate gauche et s’avança d’un pas lent vers la tombe en question. Il jeta un coup d’œil au sceau familial qu’il n’eut pas de mal à reconnaitre et sur les inscriptions qui étaient finement gravées un peu plus bas…

Citation :
Pénombre Craft
1978 - 1993

Yorek resta immobile un instant. Les deux mains croisés devant lui. Ses yeux restèrent fixés sur la succession de lettres qui identifiaient sa défunte camarade, amie… Son regard était vide, plus qu’impassible. Une fois de plus cette sensation bizarre… humide… qui roule le long de sa joue gauche pour mourir au coin de ses lèvres… exactement comme le baiser que Pénombre lui avait donné avant de mourir.

« Je ne te savais pas aussi sensible Yorek Wolgan…  »

Cette voix, son intonation dans l'ironie…

Yorek releva la tête. C’était bien elle… Com… Comment?
La chevelure de jais, qui dissimulait à moitié son visage, glissa vers lui telle un couleuvre.


« Pé… Pénombre? »

Les yeux de Yorek cherchaient ceux de son interlocutrice tandis que celle-ci continuait à s‘approcher. Une sensation étrange s’empara de lui. Un mélange de peur, de tristesse, de mélancolie… Une douleur suicidaire le saisit brusquement quand celle qu’il prenait pour Pénombre lui saisit fermement les mains. Elle dégagea ses cheveux en arrière… Pénombre. C’était bien elle… mais son visage n’était plus que lambeaux de chaire morte. Les larmes s’accumulèrent dans les yeux de Yorek dont le visage se déformait de douleur tandis que Pénombre commençait à aspirer son âme, laissant le corps du jeune préfet s’effondrer de nouveau sur le sol.



Un rayon de Soleil perça à travers la paupière de Yorek. La chaleur commençait à s’accumuler sur ses joues. Doucement, les doigts du Vert & Argent se déplièrent sur le pavé froid pour effleurer un panier en osier. Il battit furtivement des yeux. Le Soleil l’aveuglait. L’emprunte de couleur violacées et orangées restèrent pourtant fixé à sa rétine quelques secondes. Le Soleil était en train de se lever. Le Serpentard s’assit en tailleur et tourna le dos à l’astre lumineux. De nouveaux ses yeux s’ouvrirent.

La Tour d’Astronomie…

Il était revenu à son sommet. Que s’était-il passé? Le rythme cardiaque du Serpent s’affola de nouveau. Il se leva rapidement et s’avança vers la muraille. Le château était entier, de la fumée s’échappait de la cheminée de la cabane d’Hagrid. Il était revenu. Yorek se mordit fermement la lèvre jusqu’à ce que le gout du sang lui chatouille les papilles… et il était vivant… et pas seul.

Le corps de Pénombre était allongé un peu plus loin, recroquevillé sur elle-même. L’héritier Wolgan s’agenouilla à ses côtés, l’estomac noué. D’un geste hésitant, il dégagea les cheveux qui lui couvraient le visage, ses doigts effleurant doucement la peau de sa joue froide.


« Pénombre? »

Aucune réaction. Sa voix était tremblante. La position de sa camarade faisait qu’il n’arrivait pas à voir si sa poitrine se soulevait ou non…

«  Pénombre… Dis moi que j’ai réussi. S’il te plait… »
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyMer 17 Juin - 21:00:44

L’agonie possédait le goût amer d’un enfer de douleurs insupportable. Irrésistible.

Et en cet instant qui prenait la vie de Pénombre Craft, elle sentit chaque cellule de son corps exploser en ce qui lui sembla à la fois une souffrance atroce et un désespoir intolérable, transcendant pourtant ses deux états qui écorchaient impitoyablement son âme. Son corps tout entier se cabra avec une rigidité compulsive dans la minuscule boite de verre sans issue tandis qu’une foudre de douleur absolument inhumaine déferlait à travers tout son être impuissant, offert à la Mort. Un cri mourut avant de naitre, sans jamais atteindre sa gorge paralysée alors que son âme était aspirée en dehors de son corps par le pouvoir destructeur du détraqueur.

Pendant un long instant régna un terrible chaos mental dévastateur, des sensations indescriptibles, une avalanche de schémas de pensées qui ne lui appartenaient pas, des ténèbres infinies déchirées par des éclairs d’images difformes, blessantes. Dérivant pendant ce qui lui sembla être des heures au cœur ardent d’un tourbillon kaléidoscopique de cauchemars venus d’ailleurs, son esprit fut totalement imbriqué dans une conscience cosmique si impossiblement autre que chaque particule de pensée virevoltante se révéla proprement incompréhensible pour la Ténébreuse. Un désordre d’images inconcevable parce qu’elles étaient la projection exacte d’impulsions sensorielles pour lesquelles n’existait aucun récepteur humain équivalent. Confusément, l’héritière des Craft conserva un lacis d’identité, ténu et déchiré, la perception vestigiale d’une existence distincte : la compréhension qui vient au rêveur quand il est simultanément conscient d’avancer au sein d’un rêve mais également impuissant à se libérer de son emprise, voire à en orienter le cours.

N’était-ce pas cela qu’elle avait pourtant tellement désiré en attirant Yorek dans un piège aussi déloyal que fourbe ? N’était-ce pas cela que la sorcière avait voulu obtenir si fort et si violemment qu’elle en osé demander la mort à l’un des disciples de Salazar Serpentard les plus prometteurs de sa génération ? Alors pourquoi Pénombre ressentait-elle tant de douleurs, tant de souffrances ? Pourquoi la révélation finale de sa quête ne s’imposait-elle pas à sa personne avec toute la clarté divine due et l’apaisement conséquent de celui qui connait désormais son avenir ?

Elle sentait péniblement le tissu de son esprit, de son âme, étiré, sondé, examiné, inspecté avec une curiosité condescendante, impersonnelle mais toutefois tellement intense. Cette vivisection psychique plongea l’Animagus dans une colère sourde et grondante, l’Animagus ou ce spectre de son esprit qui luttait maintenant pour atteindre et retrouver une identité cohérente. La brune aux yeux clairs tenta alors de regrouper ses fragments de conscience pour refouler l’esprit envahisseur hors des murs de son mental, cet étranger qui examinait sans pitié les souvenirs gravés dans son âme. Ce dernier rencontra soudain la résistance de son hôte, l’affronta avec détermination tandis que son énorme vitalité psychique gagnait en force.

Des années d’intenses entrainements subis sous la tutelle de son cruel Géniteur avaient appris à la Serpentarde à maitriser des ressources cachées, des cheminements de pensées explorés lors d’une furieuse douleur et elle s’en arma aussitôt. Surpris par cette contre-attaque aussi soudaine qu'inattendue, l’esprit autre recula dans son incursion maligne et, en un unique élan, la poursuiveuse de Quidditch réinvestit les bastions de sa conscience. Elle capta nerveusement un étrange sentiment de perplexité subite devant cette interruption inopinée de l’examen, de conviction que ses défenses finiraient par être vaincues.

Bien que la dissection inquisitrice de ses pensées, de son vécu fût suspendue, la quatrième année continuait de tournoyer au sein d’une tourmente psychique de pensée étrangère et elle finit par parvenir à identifier des fragments d’images, des éclats de sensations, des continuités au sein de la tourmente d’informations qu’elle recevait. Etait-ce dû à une familiarité croissante avec ce nouveau point de vue ? Ou à l’altération des impulsions sensorielles de la conscience qui l’enveloppait afin de les adapter aux perceptions humaines ? La descendante des Craft n’aurait su le dire. Des phénomènes étranges et indéfinis se fondirent progressivement en une séquence ordonnée, se réunissant comme autant de petits fragments brillants d’une mosaïque continue. Une image commença enfin à se déployer dans l’esprit de la belle et elle s’évertua à en tirer une première interprétation, bien que de vastes portions de la frise demeurassent des plaques amorphes de pensées inhumaines, des carreaux vivants dont les coloris transcendaient un spectre inconnu.

Des évocations se formèrent enfin dans sa conscience.

Les ténèbres.

Une période indéfinie d’attente, d’aspirations.

Un mouvement. Une progression à travers le temps ? L’espace ? Puis soudain une netteté d’images, une clarté soudaine s’imposa d’elle-même dans un fracas aveuglant.

Montant de l’horizon sans arbres, la pleine lune brûlait au dessus des lieux dévastés comme une braise portée à blanc sur une mer de sang démontée. Au loin, sous le globe blême de la lune, un Sombral et son cavalier se dressaient avec fierté sur les hauteurs de vestiges familiers alors qu’un silence anormal régnait sur le tableau aux couleurs assourdissantes d’intensité. Repus et indolents, les oiseaux charognards qui s’étaient rassemblés avant le crépuscule croassaient entre eux d’un air somnolent, posés autour de leur banquet inachevé alors que silencieux, hormis quelques grognements et jappements hargneux, dingos et chacals erraient sur le champ de carnage. Ca et là, une vague de rire lugubre ou le craquement explosif d’un os signalait également la présence macabre d’une hyène en train de se repaitre.

Les dizaines de milliers de morts n’émettaient pas le moindre bruit.

Devant le martèlement sourd des sabots squelettiques qui approchaient, les banqueteurs sauvages tournèrent leurs yeux fauves et indomptés vers l’intrus. Les vautours déployèrent leurs ailes avec nervosité, des babines se retroussaient sur des crocs ensanglantés, comme une bienvenue jalouse alors que des wallabies curieux ainsi que d’autres animaux nocturnes s’arrêtèrent, puis s’éclipsèrent avec timidité devant le fier cavalier qui avançait.

Les dizaines de milliers de morts n’esquissaient pas le moindre mouvement.

Lentement, car dans l’atmosphère limpide de la nuit les distances sur les lieux du carnage paraissaient rêvées, irréelles, l’intruse approcha du champ de bataille morose et abandonné. Silhouette noire contre la lune et l’horizon, elle aurait pu être la Mort en maille obscure sur un étalon ténébreux. Une brise tiède, légère chuchotait dans les hautes herbes aux endroits où la fureur de la bataille n’avait pas labouré le sol apportant, piégés par ses filets venteux, les relents terribles des odeurs de chair massacrée, de sang versé et de mort violente. La femme ralentit quelque peu son allure afin d’examiner tristement la mer de sang, puis incita, d’une brève saccade sur la bride noire de ses rênes, son étalon écumant à patauger sur ses berges. Sur le sol retourné et détrempé, le pas de la bête évoquait le battement étouffé d’un tambour tandis que l’héritière des Craft maudissait le nom du Seigneur de guerre sorcier à l’origine de cette boucherie, maudissait Wolgan pour son pouvoir destructeur.

Ca et là, le regard limpide et lumineux de l’intruse découvrait une carcasse de sombral à la chair entamée, blessée, saccagée que l’on avait dépouillée de sa selle et de son harnais. Les vainqueurs avaient emporté leurs morts et leurs blessés et il ne devait pas y avoir beaucoup à juger des traces visibles, abandonnant le terrain dévasté aux vaincus. Une plaine de morts, hommes, femmes et enfants, des milliers et des milliers. Simplement de la viande, un champ de viande morte qui n’intéressait plus guère les vivants, apeurés par le spectre enragé de ses fantômes d’âmes massacrées et il n’y avait plus qu’un nombre formidable de charognards pour oser s’y aventurer, ceux qui allaient se gorger jusqu’à ce que ne demeure plus que les os dénudés sur la terre stérile.

Au delà de la grande masse de corps brisés, un chaos moins dense de défunts marquait l’endroit où la bataille avait viré à la retraite, et la retraite à la déroute. La vague de la guerre s’était étalée loin par delà les grandes plaines des vallées, débordant jusqu’aux murailles de Poudlard et charriant son lot de dépouilles broyées, corps abattus par derrière alors qu’ils fuyaient, paniqués devant la force de frappe meurtrière de l'héritier des Wolgan et de son armée de partisans dévoués, assoiffés de sang. Cette jonchée de morts formaient une trainée macabre qui se prolongeait au loin jusqu’à l’horizon, pour disparaitre en direction des ruines de l’école de sorcellerie et de ses ombres, à bien des kilomètres des vestiges de serres de Botanique où l’Anglaise se trouvait.

Noyé d’encre sous la lune qui se levait, la cavalière avançait avec circonspection au sein de la destruction, se représentant mentalement la bataille qui s’était livrée ici, et l’horrible carnage qui avait suivi. Sous la pâleur de jade de son œil expérimenté, les affrontements se jouaient de nouveau, les morts bougeaient et se levaient, livraient leurs derniers combats et périssaient une nouvelle fois. A ses oreilles montaient l’écho de ces combats, les spectres troubles des hurlements et des cris d’agonie.

Mais soudain, la Quatrième année avançait de nouveau dans la cage de verre de sa cellule de mort. Non, c’était plutôt le couloir dans lequel elle avait entrainé Yorek, ce qui lui sembla être une éternité auparavant. Un passage humide et délabré de blocs de pierre grossiers. Le conduit n’était cependant plus éclairé par les douces lueurs d’un timide soleil matinal et l’obscurité étouffante rendait insupportable l’odeur des corps sales. Les mains de la jeune femme paraissaient tirées vers le bas tandis qu’elle avançait accompagnée d’un étrange clopinement tintant. De lourdes chaines l’emprisonnaient.

Soudain prise d’une incompréhension paniquée, la brune aux yeux clairs essaya aussitôt de stopper sa progression mais l’épais collier de fer autour de son cou la tira brutalement en avant. Devant elle, deux hommes la menaient par ses chaines en ricanant cruellement. La sorcière ne les avait pas perçus tout de suite dans l’épaisseur opaque de l’obscurité et en essayant de réfléchir, la brune se laissa entrainer malgré elle en avant, le long du passage. Hormis un misérable bout de haillon délavé, elle était littéralement nue, son corps de femme accomplie, loin de l’adolescence qui la caractérisait pourtant dans son monde originel, marqué de nombreuses blessures à demi-refermées. La douleur et la fatigue avaient presque trop affaibli ses jambes pour qu’elles parviennent à la soutenir correctement.

Des verrous claquèrent, des gonds grincèrent. On ouvrit brutalement une lourde porte bardée de fer et le violent éclat des torches se répandit alors goulument dans le passage. Pénombre en fut éblouie un bref instant tandis que ses geôliers la trainaient sans ménagement à l’intérieur.

« Tu vas payer, Craft. »

La salua glacialement une voix grave pourtant presque familière dans les ombres dansantes de l’insalubre cellule. Yorek Wolgan, plus charismatique et beau que jamais était assis dans une chaise au dossier bas à côté d’un brasero rutilant. Une poignée d’épée dépassait des charbons ardents. Ses yeux déterminés et limpides brillaient d’un triomphe cruel tandis que son pâle visage juvénile se tordait dans un sourire âcre. La richesse de ses vêtements suggérait la toute puissance d’un seigneur de guerre sorcier.

Guère totalement recouverts par les ténèbres de la salle, de tourmentés instruments de torture patientaient la souffrance de leur future victime derrière l’homme, luisants d’un éclat malsain et pervers. Le blond émit un grognement satisfait lorsque son regard acheva de détailler la misère de son ainée :

« Tu vas regretter de m’avoir donné le goût du sang, de m’avoir transformé en assassin. »

Devant l’absence totale de réaction de son ancienne camarade de maison, trop épuisée et désorientée pour pouvoir esquisser la moindre réponse correcte, l’expression faciale de Yorek se mua en une colère acide qu’il peina visiblement à contrôler, un rictus tordu déchirant son visage en une désharmonie menaçante.

« As-tu déjà oublié ? Croyais-tu t’enfuir, par une mort aussi facile ? Après m’avoir piégé aussi sournoisement, Craft ? »


Lui siffla-t-il à la figure en l’agrippant rudement à deux mains, juste sous la mâchoire.


Dernière édition par Pénombre Craft le Jeu 18 Juin - 8:13:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE]   A mi-chemin entre Ciel & Terre [ Pv Pépé ] [TERMINE] EmptyMer 17 Juin - 21:01:44

[Suite et fin ^^.]

« Dans quelques heures viendra l’aube et nous rejouerons cette scène où tu me demandas la mort. Sauf que cette fois ci, je ne te la donnerais pas avec tant de docilité car vois-tu, comme bourreau, je suis devenu un véritable artiste et avec quelques drogues stimulantes ainsi qu’un ouvrage soigneux, tu pourras vivre sans doute me survivre jusqu’à ce que la nuit ne retombe, ma belle.

Crois moi, tu vas payer, Craft, tu vas payer ce que tu as osé me faire. »


La main de Yorek fila nerveusement vers le brasero ardent et en revint avec l’épée des Gryffondors que l’on avait retrempé afin d’y graver le blason des Verts et Argents en lieu et place du précédent, sa lame portée à blanc par les braises. La haine lui cassait la voix lorsqu’il reprit la parole :

« Et voici quelque chose sur lequel tu pourras méditer pendant la nuit ! »


Comprenant immédiatement ses intentions, Pénombre essaya vainement de détourner la tête de la folie de son courroux. Mais les chaines la retenaient. L’acier incandescent gifla violement son visage, cautérisant avec une dévastation indescriptible la chair fumante qu’il fendait. Sous la douleur fulgurante qui foudroya tout son être de douleur, le souffle de la sorcière s’échappa dans un sifflement strident entre ses dents serrées. La puanteur de la chair en train de cuire l’étouffait à s’en damner l’âme et elle s’effondra en arrière, une moitié de visage réduite à une horreur calcinée et sanglante.

« Ainsi, je suis certain que tu ne tenteras plus de m’ensorceler ! »

A demi-aveugle, malade de douleur, l’ancienne Serpentarde eût à peine conscience que ses geôliers la trainaient jusqu’à sa cellule, la jetant à l’intérieur avant de verrouiller rapidement la lourde porte. Alourdie par ses chaines, elle s’écroula sur la pierre crasseuse de la pièce noire comme de la poix. La souffrance lui lancinait le crâne avec une obstination entêtante, fracassante. Le coup d’épée rapide de Yorek lui avait tranché l’oreille, ouvert le visage pour mettre l’os à nu, fendu un œil comme un œuf crevé. La décadence, la honte, l’humiliation était totale.

Dans quelques heures les fidèles de l’héritier des Wolgan viendraient la chercher et elle périrait d’une mort atroce, prolongée, déchue devant ses ennemis. Ils ricaneraient bruyamment de ses souffrances, riraient de ses hurlements de douleur que même la volonté de fer de Pénombre ne parviendrait à tenir enfermés en elle-même. Et il n’y avait aucun espoir d’évasion. Chargée de fers, à demi-morte de ses blessures, livrée au pouvoir, à la folie de son ancien ami, il n’y a avait pas un homme encore en vie, pas un seul fidèle à sa famille qui lèverait le petit doigt pour lui venir en aide, qui oserait s’élever contre l’implacable suprématie de pouvoir que possédait désormais Yorek et elle le savait pertinemment.

C’était la fin. Il n’y avait plus de salut possible. La brève vie qu’elle avait vécue jusqu’à présent s’achèverait dans la souffrance et la honte, tout cela à cause d’une misérable erreur de jugement commise jadis, au cours de sa jeunesse tourmentée. Lamentablement. Désespérément.

Mais soudain, la douleur infiniment trop lourde à supporter pour l’esprit de la quatrième année fractionna brutalement la matrice de réalité qui l’avait emprisonnée et la subite libération d’énergie fantastique qui en résulta ranima violemment dans son mental, l’étrange sensation d’union spirituelle entre deux entités distinctes qui l’avait happée lorsqu’elle avait perdu son âme, dévorée par le détraqueur. L’héritière des Craft se sentit alors tomber, tomber sans fin dans un néant obscur et absolu, sans nuls autres repères alentour que son propre corps avant de perdre à nouveau conscience dans un océan d'encre silencieux.

Une caresse. Si douce, si tiède… Sur son visage. Sur la moitié qu’elle avait rêvée meurtrie, calcinée. Une douceur sans nom, une tendresse tellement rassurante après l’enfer qu’elle avait traversé et qu’étrangement elle savait, dissocié de la réalité. La lumière l’aveuglait, même au travers de ses paupières closes mais la voix qui s’adressa à la sorcière, la tonalité inquiète qu’elle y décela baigna son cœur d’un sentiment aussi apaisant que l’instant suivant le summum de l’extase physique.

Sa voix, grave et écaillée par l’épreuve, se meurtrit en un soupir brisé, irrégulier alors qu’elle tentait de répondre au jeune garçon qui se tenait près d’elle :

« Tu… Tu as été… A la hauteur… »


Son visage exténué, au maigre sourire arborait la lividité caractéristique de l’agonie lente, tourmentée et douloureuse alors que son souffle fragile ne se percevait pratiquement plus dans sa poitrine tranquille.

« Je… Je dois juste… Fermer les yeux un instant, je… Reste avec moi… S’il te plait, je dois absolument te… »

La pâleur blafarde de sa main captura faiblement la sienne, la scella péniblement à elle avant que les ténèbres opaques n’enveloppent de nouveau la conscience de Pénombre et qu’elle ne sombre aussitôt dans un sommeil bien plus profond que la mort, possédée par l’idée récurrente de gagner le pardon de son ami.

Topic fini !
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