L’eau, le sifflement, les différents bourdonnements des vagues. Le lointain silence. En fait, la plage était bien loin d’être silencieuse. Des enfants couraient, le soleil frappait, les femmes bronzaient, les hommes lisaient. C’était comme ça depuis le début de l’après-midi. A vrai dire, Zélie Colien ne se sentait pas du tout à sa place. Elle voulait vagabonder, sauter dans l’eau, s’amuser. Mais là, c’était impossible. Elle vendait des glaces. Une boule, deux boules, trois boules. Accompagné bien sûr, d’un magnifique cornet. Tout moldu aurait rêvé de se trouvait à cet endroit. Oui, la Serdaigle pouvait voir des jolis garçons, des torses nus, puis bon, c’est vrai, elle prenait des couleurs légères sur les épaules. Mais bon. Rien n’aurait pu retirer la couleur extrêmement pâle de la peau de Zézette. De plus, elle ignorait pourquoi, mais ses cheveux blonds se faisaient encore plus blonds au soleil. Elle avait toujours cru que tout cela était faux, mais apparemment, non. Des cheveux courts penchants vers le mi-longs, ébouriffés, pourtant propres. On aurait pu croire qu’elle ne se coiffait jamais, or lorsqu’on voyait l’adolescente, on se disait que c’était sa propre façon d’être. Et c’était vrai.
Zélie Colien n’aimait pas plus que cela la plage. Alors, vous me direz, que fait-elle là, en plein mois de juillet, au Nord Est de l’Angleterre. Parce que oui, en plus, l’eau était particulièrement froide, mais soit. La rouquine maintenant blonde était venu passer quelques jours chez une tante lointaine. Froide et hautaine avec ses enfants. Pourtant, avec Zézette, elle ne l’était pas. Allez savoir pourquoi. Une ancienne Serpentard se mettrait à aimer une Serdaigle ? En fait oui, car Zélie n’était pas réellement sa nièce, c’était sa filleule. Jeune fille qu’elle n’avait jamais rencontrée, à part à sa naissance, et encore, à peine une heure car elle devait filer travailler. L’Aiglonne ne se souvenait pas d’elle, peut-être que son père en avait parlé une ou deux fois. Mais bon, la mère du Zézettator n’avait jamais été très à l’aise en compagnie des sorciers, elle ne les détestait pas, elle restait juste… sceptique. C’était d’ailleurs pour ça qu’aujourd’hui elle était enfermée dans un camping-car aux Etats-Unis.
Breffons.
Miredaï Colien n’était pas méchante. Elle rêvait de popularité et de connaissances. Et désirait que ses enfants soient des têtes de classe, des garçons intelligents et perspicaces. Mais bon, avec un fils qui avait un caractère de Poufsouffle, c’était peine perdue. Quoi que, son fils aîné ressemblait fortement à un Serpentard.. Respect.
La marraine de Zézette donc, qui avait vécu en Russie jusque là, avait décidé de se rapprocher de sa famille, de ses origines. Et la Serdaigle en était bien contente. Elle partageait un certain lien avec cette femme qui lui semblait parfaite. En fait, si elle était venue en Angleterre, c’était tout simplement pour faire son deuil. Un mari mort, ça fait toujours mal. Pourtant, l’Aiglonne était en parfaite admiration devant cette femme qui semblait forte, déterminée et extrêmement puissante. Elle faisait naître en elle une sensation de chaleur et de peur. A vrai dire, un sentiment exquis.
C’était ainsi que devait se passer les deux premières semaines de juillet. A la plage, en compagnie de ses cousins et des glaces. Mais ses cousins avaient autre chose à faire. Apprendre correctement l’anglais. Oui, le deuxième fils avait toujours vécu en Russie, et pour le premier, seulement trois ans passés en Angleterre. Pourtant, ils magnaient très bien cette langue, mais l’accent n’y était pas et certains mots, voire certaines phrases restaient tout de même incomprises. Alors, tous les soirs la rouquine maintenant blonde leur approfondissait leur anglais. Même s’ils étaient crevés par une journée passée en compagnie de professeurs trop bien payés par une mère riche. Oui, Poudlard pour eux était dans deux mois, fallait se dépêcher.
Mais bref, revenons à Zézette. Car c’est un peu elle la protagoniste tout de même. Donc elle était là, debout, un coude appuyé sur une sorte de chariot, une banane à la taille. En fait, elle faisait plutôt tâche dans ce beau paysage de vacances. Certes, elle était habillée d’un short jaune. Mais pas de traces de maillot de bain. Un tee-shirt, horriblement grand, et large, de couleur vert. Elle sortait du lot, mais inspirait méfiance tout de même. Surtout quand les clients demandaient « c’est combien ? », et qu’elle avait une irrésistible envie de dire « c’est écrit là babache, t’sais pas lire ? ». Oui, une feuille rouge avec écrit dessus les glaces itout itout en noir et en gras, ça ne se loupe pas. Mais pour certaines personnes si, et c’était vraiment ennuyant. Mais l’Aiglonne devait se montrer aimable et gentille. Hypocrite à vrai dire. Elle détestait ça, mais finalement, ça lui faisait de la tune, alors autant en profiter. Car, que pouvait-elle faire d’autre ? Bronzer ? Elle n’avait pas la peau pour. Se baigner ? Elle détestait l’eau. Non, en fait, elle aurait voulut faire une longue balade en pleine nuit sur la plage. Main dans la main avec son amoureuse.
Surprenant. EN fait oui, quelque chose s’était révélé dans le cœur de la rouquine maintenant blonde. Les garçons n’étaient pas intéressants, du moins pour elle. Elle se prenait plus souvent à regarder les courbes d’une jeune fille. Si ça lui faisait peur ? En aucun cas, après qu’elle soit sortie avec Lucretia, elle n’avait peur de rien. Vous le savez bien. Mais le grand amour, ça n’arrive pas à seize ans, loin de là. C’était plutôt le temps de s’éclater, d’avoir un max d’aventures. Ouais, c’état ça le véritable trip.
L’après-midi se passa ainsi, comme les deux précédents. Elle avait vu les gens défilaient à son stand, i on pouvait dire ça comme ça. Mais à force, elle arrivait à contrôler son air exaspéré. Elle en avait tellement marre, qu’à force, elle en venait à avoir des hallucinations. Oui, c’est grave, très même. La folie l’atteignait petit à petit. Le soleil certainement. Elle se voyait en train de courir dans un parc tout vert, des petites balançoires de couleurs vives. Des enfants silencieux qui jouaient avec le sable. Puis finalement, elle sortait de ses pensées et rendait la monnaie au client.
Mais pour aujourd’hui, c’était réellement terminé. Puis bon, il était temps qu’elle prenne vraiment ses vacances en mains. Qu’elle fasse connaissance avec ses cousins. Qu’elle profite de la plage et qu’elle se familiarise avec l’eau de mer. Oui. Il était grand temps maintenant. Des vacances, en principe c’est génial, mais si on fait rien pour, ben ça ne peut pas l’être. La rouquine maintenant blonde rangea alors sa charrette là où il se devait et regarda la mer. C’était beau mine de rien. Quand il y avait personne dedans. Oui, à six heures du soir, le monde commence à partir, à ranger les serviettes et les parasols. C’était bien mieux, presque agréable, et ça faisait du bien aux oreilles. La Serdaigle décida de s’accorder du temps. Elle rentrerait chez sa marraine un peu plus tard mais après tout. Elle faisait ce qui lui plaisait.
La future sixième année se mit donc à plat ventre sur le sable. Personne autour, personne dans l’eau. Elle prit le sable dans ses mains et ferma les yeux. Elle savourait chaque instant, chaque grain de sable. Sa vie devait changer, littéralement. Elle sentait qu’il était temps qu’elle murisse avec une petite dose de légèreté et de jeunesse. Les temps étaient trop sombres pour se permettre des choses enfantines. Pourtant, quelque chose lui disait de faire ce qu’elle avait vraiment envie de faire. Et là tout de suite, son désir ? Ecouter la mer.
Pour le reste, on a tout le temps de prendre son temps.
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Sujet: Rencontre avec une fleur. (PV Pissenlit)