Samedi aprèm, et sortie à Pré-Au-Lard, c'te classe ! Seulement, Lucy ne pouvait pas y aller. Non, elle n'avait pas été punie, tout allait bien à vrai dire. Elle avait juste un énorme pressentiment, quelque chose qui lui soufflait qu'elle avait sa place dans le château cet après-midi là. Il ne s'agissait nullement de mener une petite expédition en territoire hostile, afin d'aller affronter l'ennemi et défaire les puissances des ténèbres. Aucun volcan à l'horizon, pas d'oeil enflammé pour couver tous leurs moindres faits et gestes. Cependant, il y avait dans l'air une atmosphère de changement. Pour elle, pour Poudlard. Il fallait être dans la place, quoi que ce soit, elle voulait voir ça ! Mais qu'est-ce que ce serait ? Telle était la question. N'ayant jamais assisté aux cours de divination, et se moquant éperdument du troisième œil, la blondinette attribuait surtout son sentiment à la flemme de marcher jusqu'à Pré-Au-Lard et de passer l'après-midi debout dans les magasins.

Toujours est-il que ce matin-là, Pinpin avait regardé les autres rassembler leurs affaires et quitter peu à peu le château. Ne restaient que les premières et deuxièmes années, jugés trop jeunes pour être dignes de confiance, et surtout, pour savoir se débrouiller seuls dans un village que certains d'entre eux n'avaient jamais vu. La Serdaigle avait paressé un moment en Salle Commune, en profitant pour mettre la musique à fond. Quoi ? Il n'y avait plus dans la tour que des plus petits qu'elle, et elle était Préfète de surcroit ! Autrement dit, elle avait tous les droits. Cependant, lasse des récriminations des gamins qui souhaitaient soit-disant travailler - AHAHA, ils verraient ce qu'était le travail en troisième année, ils feraient moins les fiers avec leur petit parchemin à rédiger en potion ! - elle décida de partir à la recherche de l'évènement extraordinaire qu'elle avait pressenti en se levant. Le Calmar Géant se serait-il échoué ? Un mangemort aurait-il pénétré dans l'enceinte de l'école - auquel cas elle ne souhaitait pas vraiment faire sa rencontre ?

Mais d'abord, pause déjeuner ! Un passage dans la Grande Salle, où elle croisa Mariana, qui avait décidé de ne partir que dans l'après-midi. Pas de doute ! Elle avait un rendez-vous galant ! Un certain Oswald, à n'en pas douter les étoiles qui brillaient dans ses yeux ! Ils formaient la paire ces deux là ! Seulement, il n'était pas facile pour eux de se voir... Un Serpentard et une Gryffondor, vous imaginez ? Ah les Verts et Argents... malgré elle, Lucy devait reconnaître qu'ils ne manquaient pas d'un certain charme... Surtout quelques uns d'entre eux, si bien sûr on omettait que Deniel se trouvait dans cette maison. Mais même lui, malgré son sale caractère, son hypocrisie et toute la perfidie dont il faisait preuve, et faisant abstraction de son allure un peu trop efféminée au goût de la blondinette, il était plutôt canon ! Don't judge a book by his cover, elle avait retenu la leçon. Malgré leurs physiques d'Apollon, ils tenaient des propos exécrables, et étaient assez sadiques et morbides pour jouer en compagnie des Trois Parques dans le parc d'Hadès. Le tout de préférence, sous le regard bienveillant de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.

- Bon tu t'bouges ? Y va pas m'attendre 300ans !

- Ah mais j'viens pas !

- T'abuses ! Bon bah tant pis, j'y vais toute seule !

La Lionne se leva alors, et quitta la Grande Salle du pas le plus fier qu'elle pouvait adopter. Belle sortie. Et sans trébucher. De toute façon, elles se réconcilieraient vite, quand Mariana reviendrait ce soir-là, ravie de son après-midi, tout serait oublié. Elles n'étaient rancunières ni l'une ni l'autre, et leurs disputes se terminaient, par des excuses formulées sur un ton buté, et à contre-coeur, mais malgré tout sincères. Elles détestaient juste avoir tort. Voilà pourquoi Lucy ne se sentit pas particulièrement blessée par sa réaction. C'était ridicule après tout, et elle n'allait pas en mourir ! Jetant un dernier regard sur les élèves assis à leurs tables respectives, et ne voyant rien d'exceptionnel se dérouler sous ses yeux, elle décida de repartir en quête. Au pire, elle revisitait le château ! Cela faisait longtemps qu'elle ne se perdait plus, mais une petite promenade pouvait être agréable. Elle fit donc un tour dans les étages, conversant avec quelques tableaux à qui elle n'avait pas adressé la paroles depuis longtemps, apprenant de nouveaux raccourci. La solitude ne lui pesait pas du tout, elle n'avait jamais eu de problème à l'idée d'être seule, tant qu'elle savait qu'elle avait des amis. Tout le monde avait parfois besoin de s'isoler un peu après tout.

N'assistant à aucun accident au cours duquel elle aurait pu s'illustrer en sauvant glorieusement la vie d'un première année inconscient, elle choisit de se rendre dans le Parc. L'endroit était vaste, il devait bien s'y passer quelque chose ! Une fourmis se noyant dans le lac peut-être ? Le calme qui régnait à Poudlard était désespérant. Lucy se sentait finalement bien inutile, et pourtant aucun doute, ce calme, était celui qui précédait une tempête. Terrible, ravageant le château, il y aurait peut-être une façon de servir à quelque chose. Pourtant, lorsqu'elle fut sur le palier du hall, scrutant attentivement le ciel, l'Aiglonne n'aperçut aucun nuage à l'horizon. Mais que serait donc cet évènement ? Elle commençait à se lasser de son petit jeu, et en avait un peu marre de marcher. Persévérante, et surtout têtue, elle fit le tour du Lac, puis longea la lisière de la Forêt Interdite. Aucun monstre à occire ne bondit sur elle afin de la dévorer, pas même une petite araignée n'osait montrer une patte devant Pinpin. Et le soleil continuait de taper, le ciel continuait d'être bleu...

Dépitée, la blondinette s'apprêta donc à rentrer au château, elle serait mieux assise. Après tout, elle avait fait du sport. A moins qu'elle ne se fasse un entraînement de quidditch ! Mais oui ! C'était ça l'idée pour s'occuper ! Obligé ! A défaut d'assister à quelque chose de fantastique, elle pratiquerait son sport préféré, sans s'arrêter tant que ses condisciples ne seraient pas rentrés de leur petite excursion ! Et LA, ce serait une belle journée ! Elle accéléra donc le pas, traversant la vaste étendu d'herbe d'un pas décidé. Elle aperçut alors une silhouette rousse allongée dans l'herbe... Quoi ? Quelqu'un était mort ? Elle se rapprocha, sentant qu'elle se rapprochait du but recherché toute la journée. C'est alors qu'elle vit que la fille allongée dans l'herbe c'était... Zézette !!! Les yeux fermés, le teint pâle... Quelle horreur ! Depuis le temps qu'on la cherchait, c'est donc là que reposait son cadavre ? La mort lui donnait l'air paisible... Elle était plutôt bien conservée, neuf mois que son corps pourrissait là, et elle n'avait pas encore été rongée par un seul vers... un vrai miracle.

- Amen... dit-elle, une larme à l'oeil, bien que ne sachant pas vraiment ce que cela voulait dire.

Un jour où elle se promenait dans le monde moldu, elle était entré dans un étrange édifice, gigantesque. L'intérieur, malgré le premier aspect austère que lui conférait les pierres dans lesquelles il était bâti, n'était pas trop mal décoré, et la lumière filtrant à travers les vitraux colorés étaient agréablement paisible... Un homme vêtu de blanc se trouvait debout, derrière une table, tandis que la foule, assise sur des bancs, prononçait ces mots pieusement suite à chacune de ses paroles. C'tait classe. Elle le méritait Zézette. Devait-elle faire un discours ? Ce serait un beau moyen de lui rendre hommage... Rassemblant les mots et les formules dans sa tête, Lucette cherchait quelque chose de beau à dire. Malgré la terreur que lui avait d'abord inspiré sa rousse de Captain, elle s'y était finalement profondément attachée lorsqu'elle avait compris le proverbe "chien qui aboie ne mord pas". Pourtant, c'était pas facile de trouver comment entamer la conversation, même avec une morte, sisi j'vous jure. Pasqu'elle était ravie que la rouquine soit revenue, moins qu'elle ait des CD dans l'aventure. C'est alors, que la cadavre soupira. Lucy fit un bond en arrière, tandis que la morte prenait la parole.

« Mazette. C’est chaud la vie ici. »

Dans un cri ravi, Perfect Prefect number two se précipita vers son amie, la secouant comme un prunier. Bah oui, fallait bien l'aider dans son retour à la vie ! La fin du chemin c'était le plus dur à parcourir, pasqu'on est fatigué, pis la lumière blanche, elle est cool quand même ! L'au-delà offre des supers spa avec jacuzzi, y a de quoi être tenté d'rester ! Bon, faudrait juste qu'y changent de DJ mais après avoir déposé une demande, tout devait être possible. On avait le droit de râler pour de la musique quand d'autres râlaient après leur 72 vierges non ?

- T'es ressuscitéééée !!!

[Petite page nostalgie ]



[Mode kiffe de sa propre signature ON]
J’ai toujours dit que Zélie ressemblait à un petit lapin. Oui. Ca fait peur aux petits vers de terre, mais finalement, c’est tout doux et tout meugnon. Ca ne ferait jamais de mal à personne. Donc Zézette c’est tout à fait ça en fait. Elle fait peur aux élèves plus petits qu’elle. Mais finalement, elle ne pourrait pas les manger. Jamais. Zézette c’t’un ange
[Mode kiffe de sa propre signature OFF] (c’était une intro )

Zélie avait menti oui. Et elle était persuadée que la petite Lucy l’avait deviné, mais fermait sa gueule parce que ouais. Les secrets, ça se garde. Non pas que la rouquine ne voulait pas tout balancer sur les neuf mois qui s’étaient déroulés. Mais elle avait honte. Honte d’avoir tout laissait là. Ses ami(e)s, les cours, le quidditch. Et dire qu’il y a neuf mois elle était amoureuse d’Harry ! Ils avaient passé des vacances à deux, avec Sally. Tout ce monde là l’avait manqué. Harry l’avait sûrement oubliée, coureur de jupons comme il l’était. Et les Serdaigle ont du bien se débrouiller sans elle. La bleue et bronze ne ressentait pas, non, l’abandon. Elle culpabilisait d’avoir tout foutu en l’air. Elle aurait pu laisser un mot. Mais lorsqu’elle était partie. C’était normalement pour deux jours. Seulement. Elle croyait qu’elle allait reprendre les cours de lundi matin, en disant à Rogue qu’elle n’avait pas pu faire son devoir de défense contre les forces du mal. Inventant une excuse bidon. Les gens l’avaient sûrement oublié. Neuf mois, c’est énorme. Peut-être que les deux trois premiers mois ils s’étaient demandé ce qui s’était passé. Puis après. Plus rien.
Comment la rouquine était-elle amenée à penser tout ça ? C’était la phrase de Lucie « Dis pas n’importe quoi ». Non. Elle ne disait pas n’importe quoi. Elle rejetait sa propre faute sur les autres. C’était mal. Elle voulait encore mettre en valeur c’qu’elle pouvait : ses mensonges. La Serdaigle s’était levée, les deux pieds sur terre pendant que la petite blonde lui racontait doucement l’année. La maison des aigles semblait être en troisième position. Malheur. Et le quidditch, ça roulait bien apparemment. Zézette avait retenu qu’une seule vraie phrase du discours de Lucette : « j'avais pas prévu que tu serais pu là et que je devrais gérer toute une équipe » Un pavé dans la gueule qu’elle venait de recevoir la Zélie. Littéralement. Mais elle ne dit rien. Elle était dos à la blondinette et regardait le château au loin.
La troisième année était contente qu’elle soit revenue.

« Merci. Alors comme ça les Serdaigles sont des teignes ? Gagner des points, c’est pas dur. Peu importe. Les choses matérielles. On s’en br*nle. C’pas important. »

Elle laissa un blanc, un long blanc. Elle tenait à sa maison, à son école. Mais finalement, les points, ça faisait pas la valeur. Du moins pas vraiment. Elle tourna légèrement la tête, pour regarder du coin de l’œil la préfète. Zélie n’avait pas changé non. Mais là, elle était dans un certain moment de nostalgie. Ca n’arrive pas souvent des trucs comme ça. Alors autant y accorder un peu d’importance. Elle regarda le lac. C’était là qu’elle avait rencontré Lellia la première. Sa meilleure amie. Elle détourna le regard pour fixer la tour de Serdaigle. Sally-Ann. Knaki. Lou. Lucy. Clarisse. Ces filles-là. Elle les adorait. Toutes.

« J’suis désolée. Pour le match. J’avais pas prévu non plus de ne pas être présente. Tu sais Lucette. On dit qu’on voit tous les grands souvenirs de sa vie lorsqu’on meurt. Moi, j’les vois quand je viens de revivre. Bien sûr. Tu t’en doutes. Je ne suis pas morte durant ces neuf mois. Du moins. Pas comme on l’entend tous. J’ai été obligée de partir. Ma mère est devenue dingue. Elle a quitté mon père et nous a embarqué ma sœur et moi dans un camping car aux USA. Ca a fait mal. Elle me traitait de psychopathe. Elle insultait les sorciers, soi-disant qu’on était tous fous. Et que d’ailleurs. Je ne reviendrais jamais dans mon école de fous. J’ai tout perdu je pense. Non ? »

Elle se retourna pour faire face à son amie. Son visage était pâle. Mais aucune autre émotion de s’était installée dans ses yeux, ni sur sa bouche. Nulle part.

« Alors tu sais, la coupe des quatre maisons, à côté de la vie qu’j’avais ici. Vois-tu. J’préfère gagner mon ancienne vie. »

Elle s’étira doucement en regardant en l’air. Elle le sait, sa vie, c’était foutu. Dans quelques jours elle passerait ses B.U.S.Es et partirait en Grèce avec son père et Nathalia. Se reposer. Oublier. Peut-être devrait-elle allait voir un psy. Son papa lui disait souvent qu’elle ressemblait à un zombie et que parler à quelqu’un lui fairait du bien. Sauf que voilà, son psy, il était là, présent dans ce grand parc. C’était une petite demoiselle, blonde, une sorcière en herbe. Durant un instant la rouquine s’en voulut de placer sur les épaules de Lucy un si énorme secret. Qui finalement n’en était pas un.

« Ma mère m’aimait tu sais. Avant. Avant la naissance de ma sœur. Avant quand j’étais muette. Avant quand j’étais encore une moldue. Avant. J’ai l’impression que la mort de mémé. Ben. Ca a pas fait que du bien. L’héritage tout ça. Bref. Désolée. J’sais pas pourquoi j’te raconte ça. Peut-être parce que tu es la seule personne à qui je parle depuis bien longtemps. En dehors de ma famille je veux dire.. Puis j’parle trop de toute manière. »

C’était la vérité. Lucy. C’était la première fille à qui elle parlait. C’était un grand rôle finalement. La rouquine se rassit alors soudainement, en face de son amie. Et souriait. Etonnant. On aurait pu dire que la mélancolie la tenait. Oui certes, mais elle arrivait facilement à cacher ce qu’elle ressentait. Puis bon, elle n’aimait pas étouffer les gens avec ses problèmes.
Elle secoua légèrement la tête et lança un regard interrogateur à Lucy. Elle n’attendait aucune réponse spéciale. D’ailleurs, fallait-il qu’elle en fournisse une obligatoirement. Non. Zélie avait parlé avec ouverture mais finalement, elle ne s’en était pas rendu compte. Cela semblait logique pour elle. De parler à la première personne venue, surtout lorsque cette dernière est une amie.
Elle releva la tête et fixa Lucette. Pauvre petite chose qui allait devoir supportait la pauvre petite Zézette durant une graaande partie de l’après midi

[Bon. Après la mélancolie, on passe à l’action inh xD ]

[désolée, pas beaucoup d'inspi]

Lucy était en plein discours lorsque Zélie l’interrompit pour expliquer que de toute façon, les points, ça n’était pas important. D’abord partant pour continuer à parler et à expliquer tout ce qui s’était passé durant l’absence de la rousse, le cerveau de la Serdaigle asssimila les paroles que son amie venait de prononcer, et bugua. Mais oui, vous savez, lorsque vous êtes trop choqués pour parler ! Tout vous paraît soudain dénué de sens, complètement stupide et absurde, et coupé de votre quotidien, de la réponse que vous attendiez, face à une réaction toute autre, vous ne trouvez rien à dire. Il y eut un long silence, pendant laquelle la blonde reboota son cerveau, et se mit à réfléchir. Ce n’était pas des paroles en l’air qu’avait prononcées Zézette. C’était pour de vrai, elle s’en branl*** certainement pas, pasque c’tait une fille, mais elle en avait rein à foot’ ça c’était sûr et certain. La rouquine n’était pas morte, mais il devait s’être passé quelque chose de très grave pour qu’à présent, elle se moque totalement du classement des Quatre Maisons. Peut-être avait-elle été enlevée par des Tout Verts ! Pas ceux qui viennent d’en bas, des cachots qui puent, mais ceux qui descendent des étoiles, d’une planète pour être plus précise. Mars. Et peut-être l’avaient-ils mise au courant de l’apocalypse qui approchait, et lui avait donné la clé pour éviter la destruction du monde ? Non.

Cet énorme blanc alors même qu’elles faisaient le point sur ce qui s’était passé durant l’absence de Zélie mettait la Préfète mal à l’aise. Que s’était-il donc passé pour que le visage de son amie soit si grave, pour qu’elle semble partie si loin d’ici, alors même qu’elle était à ses côtés ? La rouquine paraissait souffrir d’un accès de mélancolie, que confirmèrent ses propos suivants. Elle s’excusa d’avoir disparu si soudainement, sans prévenir personne, puis expliqua tout ce qui s’était passé pendant ces longs mois. Enlevée par sa propre mère loin de tout ce qu’on connaissait, et vivre l’enfer, cela semblait être un bon résumé de ce que Zézé avait vécu. Et à présent, elle était persuadée d’avoir tout perdu.

- Nen, t’as pas tout perdu, la rassura Lucy avec un sourire, ta vie t’attend encore ici. T’as des amis, qui sont toujours là, un poste de Captain…

L’histoire que Zélie lui raconta ensuite lui fit froid dans le dos. Celle d’une mère qui rejetterait sa fille dès lors qu’elle réclamait un minimum d’attention, commencerait à s’imposer. Le rôle d’une mère, n’était-il pas d’aider ses enfants à quitter le nid familial, à s’épanouir ? Plutôt que de se disputer pour une histoire d’héritage… Visiblement, il y en avait une qui n’avait rien compris. Comment réagirait-elle si sa mère pétait soudain les plombs, comme ça, sans signe avant-coureur ? Aucun moyen d'anticiper ou de ralentir le phénomène, le recevoir de plein fouet comme une tornade qui inexorablement grandirait, pendrait de la vitesse avant de vous atterrir en pleine face. Boom. Les confessions de Zélie. Une amie qui se vidait de neuf mois de souvenirs et les lui confiait en tentant de les oublier. Mais qui paraissait soudain se retenir, comme par peur de l'ennuyer. Pourtant, cela soulageait tellement de parler à quelqu'un. S'épancher sur l'épaule d'un autre permettait de prendre du recul, de se poser un instant pour mieux réfléchir par la suite.

- C'est mieux que d'pas parler du tout...

Lucy se sentait un peu inutile. C'est toujours dur d'être le confident de quelqu'un. On aimerait pouvoir l'aider, et on a l'impression que ses paroles ne servent à rien, puisqu'elles ne modifieront ni le passé ni l'avenir. Et pourtant, un confident est bien plus efficace qu'il n'en a l'air. Il peut changer les idées, faire retrouver le sourire. La seule règle à suivre, est d'être sincère. Zélie se rassit, elle lui faisait face. Pinpin l'observa un instant, sans mot dire. Elle était toujours rousse. Son visage n'avait pas changé. Seule l'ombre qui voilait parfois ses yeux témoignaient de ce qui pouvait se passer dans son esprit. Mais voilà qu'elle souriait, redevenant soudain le danger que la Bleue et Bronze avait coutume de croiser. Tant mieux. En même temps, il fallait s'assurer qu'elle ne perde pas sa bonne humeur. Que pouvait-on faire dans un parc ? Pleind e choses ! Un parcours du combattant ?

- Bon, alors on fait quoi ?