Papy Sig a écrit:

une bonne dizaine de morceaux de beauf

[HJ : Mais MDR le lapsus ]

Oups. C'était vrai que le sortilège n'avait pas eu un effet très bénéfique sur la plante lorsque Séléna et elle l'avaient utilisé... Mais d'un autre côté, il avait demandé des sortilèges utiles pour se protéger, et c'en était un, même s'il y avait effectivement quelques dommages collatéraux au passage. Si Bachelard ne validait pas sa réponse, tant pis, June savait que ce sortilège pourrait la sortir de la mouise en cas de besoin. Elle nota mentalement les indications données par l'ancêtre sur les sortilèges proposés par ses camarades, n'ayant aucune envie de sortir ancre et parchemin avant d'entrer dans la serre.

Harry ne tarda pas à lui répondre. Visiblement, il ne semblait pas conscient de la réputation de héros qui le précédait. June s'éloigna un petit peu, le laissant respirer.

- Euh excuse moi. Je m'appelle June. Et... Je n'ai pas trop envie de miser sur les réflexes du fossile. Il est gentil mais bon, si y a un truc dangereux qui nous attaque, je ne suis pas sûre qu'il ait le temps d'intervenir...


La jeune fille fut tout de même reconnaissante à Papy Bachelard de leur indiquer plusieurs moyens de protection. Elle se dirigea donc vers l'armoire qu'il venait d'ouvrir, et s'équipa. Les gants en peau de dragon sentaient la transpiration, comme les gants de boxe qu'on leur prêtait à l'école moldue... Berk. Même si elle n'était pas une chochotte, ce n'était tout de même pas très agréable. Il faudrait qu'elle demande à son père de lui en faire parvenir par hibou pour la prochaine séance. Elle glissa les vesses de loup dans la poche de sa robe de sorcière. Elle espérait ne pas avoir à s'en servir, parce que pour les attraper au fin fond de sa poche avec ses gants en peau de dragon qui rendait sa prise pataude, ce ne serait pas gagné. La blonde rangea sa baguette dans l'autre poche, et attrapa un seau pour y laisser tomber avec une moue un peu dégoutée une dizaine de morceaux de bœuf. La viande rouge, c'était bien, mais dans les assiettes, pas comme ça, avec les moucherons autour, comme arme de diversion pour plantes agressives.

La cinquième année était parée et se préparait mentalement à rentrer une nouvelle fois dans la dangereuse serre, mais le professeur maintint encore un peu le suspense en leur posant une question. Harry fut le premier à y répondre, et June le suivit :

- Il y a la drosera aussi. C'est une plante carnivore qui ressemble à un ensemble de tiges, sur laquelle seraient plantées des centaines de petites épingles. En réalité, la tête des épingles, brillante comme du sucre, attire ses proies et les englue. Une fois prises au piège, elles sont digérées, sur le même principe que la majorité des autres plantes carnivores...

June n'avait pas retenu le nom latin de la plante, mais elle espérait que cette fois sa réponse contenterait son professeur. Et d'un autre côté, cela lui permettait de repousser un peu encore le moment fatidique où ils devraient rentrer dans la fameuse serre numéro 5.

Si, en bonne serdaigle, Niallàn se montrait généralement assidue et intéressée par les cours, la botanique, ça n'était vraiment pas son fort, et elle se prenait souvent à imaginer divers scénarios qui la dispenserait d'une pénible visite dans les serres de botanique. Comprenez la, aussi. Les serres étaient généralement trop humides, et l'eau qui colle, c'est presque aussi désagréable que l'eau qui mouille. A se demander comment les plantes pouvaient supporter d'être si souvent arrosées. Bon, n'exagérons rien, la jeune galloise n'était pas dégoûtée par l'eau au point de ne pas en supporter le contact, elle pouvait la boire et se laver, comme tout le monde, sans quoi elle se serait depuis longtemps exilée dans une sombre forêt à l'écart de toute civilisation. Mais choisir d'entrer en contact avec l'horrible liquide et se retrouver exposé à lui sans consentement étaient deux choses bien différentes. Le sol des serres étaient toujours recouvert de multiples flaques qui semblaient toujours vouloir s'immiscer dans vos chaussures, vous bondir sur les jambes au moindre geste brusque, il fallait l'avouer, l'eau était aussi sournoise qu'un serpentard.

Enfin, en sept ans, la poupée rousse avait tout de même réussi à s'adapter à l'environnement, et même si l'humidité la faisait toujours geindre à l'idée d'aller visiter les serres, elle était parvenue à développer un certain intérêt pour les plantes, étudiées dans les livres ou dans la nature, où l'air était généralement plus sain. C'était idéal. Abandonner la botanique n'aurait servi à rien, et aurait certainement été très mauvais pour l'obtention de ses aspics. Tandis que plus elle savait de choses sur les végétaux, plus elle était apte à s'en occuper rapidement, et plus vite elle pouvait fuir cette atmosphère étouffante. Plus elle étudiait, moins les vendredis après-midi étaient désagréable, et maintenant, elle parvenait presque à oublier l'eau, tant que les plantes étaient intéressantes. Et puis, en faisant un peu attention, on ne s'approchait pas des flaques, et les élèves étaient assez matures pour éviter de jouer bêtement avec l'eau.

Ce vendredi-là, ne sachant de toutes façons pas ce qui l'attendait, la jeune sorcière n'avait donc pas fait trainé son repas en longueur, et elle n'avait même pas tenté de protester quand Prudence, complètement survoltée à l'idée d'aller en botanique, matière dans laquelle elle excellait, l'avait trainée vers les serres. Les deux amies avaient lu le mot affiché à l'entrée de la serre 2 avec surprise, et s'étaient finalement dirigées vers la serre n°5, la curiosité se mêlant aux multiples interrogations.

- La serre 5, c'est pas celle des plantes dangereuses ?

- Je crois bien que si.

- Génial !

Niallàn sourit. La jolie blonde accrochée à son bras avait toujours d'étranges réactions, et la jeune galloise ne s'en étonnait même plus. Un petit groupe d'élève s'attroupait déjà devant la dite serre, écoutant attentivement l'enseignant comme s'il allait leur avouer une mauvaise blague, ce qu'il ne fit pas, pour le plus grand malheur d'une bonne partie le l'assemblée. La jeune galloise, elle, semblait presque soulagée à l'idée de se retrouver dans la serre des plantes carnivores. Elles seraient plus intéressante, ne lui laisseraient sans doute pas le loisir de méditer sur l'eau qui stagnait sur le sol inégale en minuscules mares. Et puis, ces plantes devaient aimer la chaleur, non ? Avec un peu de chance, elles auraient pour l'eau la même aversion qu'elle.

La serdaigle ne prêta qu'une oreille distraite à la question du professeur et aux réponses qui se succédèrent, l'esprit occupé par les paroles qui se déversaient abondamment de la bouche de Prudence, qui entortillait une mèche blonde autour d'un doigt en même temps qu'elle énonçait tous les sorts qui lui venaient en tête en se demandant quels effets ils pouvaient avoir sur les végétaux, et s'intéressa aux échanges des autres qu'en entendant la voix de son cousin. Ses yeux bleus se posèrent aussitôt sur la chevelure rousse de Mervin, trop loin pour vraiment le distinguer, mais aucun doute, ces cheveux appartenaient bien au gallois. Niallàn sourit en entendant les mots du jeune homme. Il n'y avait pas de doute, le garçon devait être ravi de se trouver devant cette serre.

Deux autres élèves prirent ensuite la parole, et Niallàn entendit la jolie Poufsouffle à côté d'elle réprimer un gémissement effrayé lorsqu'une de ses camarades de maison parla du sortilège Lashlabask.

- Elle est folle, elle n'aime pas les plantes ou quoi ? S'indigna Prue.

- C'est possible... tout le monde n'est pas aussi excité que toi à l'idée de se retrouver face à des plantes capable de vous avaler avant que vous n'ayez le temps de dire mandragore.

- Pourquoi mandragore ?

- Ben on dit quidditch normalement, mais là, mandragore c'est plus approprié.

Prudence gloussa, et les deux septièmes années reportèrent leur attention sur l'enseignant qui récapitulait les sorts tout en les laissant pénétrer dans la serre. La première partie de la dite serre était emplie de terreau et de petites plantes moldues, totalement inoffensives tant que vous ne vous amusiez pas à leur glisser un doigt dans le bec, bien entendu. Niallàn se détendit. Ici, pas franchement d'humidité, et si le reste de la serre s'annonçait un peu plus tropical, cet endroit était agréable, pas du tout étouffant. Les élèves s'étaient un peu plus éparpillés, et le professeur montra en quoi le sortilège proposé par June était une mauvaise idée, avant de leur demander de prendre des morceaux de boeuf pour la suite du cours. Il donna ensuite les meilleurs sorts, dont un auquel ne s'était pas attendue la jeune fille, le sortilège Aguamenti.

- Dos i chwarae efo dy nain*, grogna-t-elle en gallois.

Prudence, les yeux grands écarquillés, l'observait sans comprendre, ses boucles d'or se balançant doucement tandis qu'elle penchait la tête, comme si cela pouvait l'aider à comprendre les paroles de sa compagne. Niallàn ne jurai pas souvent, mais lorsqu'elle laissait échapper ce genre de paroles, c'était ou alors en rapport avec le quidditch et les gnomes et elle le faisait en anglais, puisque c'était une habitude prise à Poudlard, ou alors dans sa langue maternelle. Il n'y avait rien de mieux qu'un vague retour aux sources quand vous désirez maudire ce qui vous entoure sans trop attirer l'attention. Quelques personnes, l'ayant entendu, se tournèrent brièvement vers elle, mais ne lui prêtèrent pas trop d'attention, ne comprenant de toutes façons pas ce qu'elle avait dit et bien plus intéressés par les plantes qui risquaient de leur arracher la tête que par les mésaventures d'une petite poupée galloise.

Niallàn jeta un coup d'œil apeuré vers Mervin, se demandant s'il avait saisi ses mots ou si simplement, il avait fait le rapprochement entre l'eau et son problème. Probablement pas. Il était certes une des rares personnes à connaître sa peur, mais il ne s'y intéressait probablement pas assez pour penser à elle juste en entendant parler du sort du jet d'eau. Et quand bien même il y aurait fait attention, se souvenant de leur ancienne mésaventure, le rouquin avait d'autres choses a penser, et il ne servirait à rien de venir l'ennuyer avec ces vieilles histoires. De toutes façons, personne d'autre ne devait avoir qu'elle avait peur de l'eau. Elle avait même réussi à le cacher à Prudence, pendant toutes ces années, alors ça n'était pas le moment de se ridiculiser en montrant à tout le monde que la fière galloise avait peur d'un tout petit – mais dégoûtant – jet d'eau.

Elle finit don par suivre le troupeau, restant d'abord à une distance raisonnable de tous ces arroseurs potentiels, et s'empara d'un seau dans l'armoire, dans lequel elle entassa plus de bouts de viandes que conseillés, préférant cette technique à celle de l'arrosage. Prudence répondit à la question posée un peu plus tôt par l'enseignant, et Niallàn décida de prendre la parole à son tour.

- Il y a les sarracénies aussi. Il y a celle que l'on nomme parfois la plante d'Ammout, parce qu'elle sécrète un suc qui attire ses proies et drogue ceux qui l'ingèrent, avant de se refermer sur leur corps inanimé, ce qui rappelle la déesse dévoreuse des morts dans la mythologie égyptienne. C'est une variante magique de la sarracénie plus ordinaire et plus inoffensive, qui se nourrit exclusivement de petits insectes. Celle-ci est constituée d'une grande tige recourbée, et d'une sorte de fleur qui rase le sol, s'ouvrant comme une caverne, pour se refermer quand un animal y meurt, empoisonné par son suc.**

Elle n'était peut être pas tout à fait calée en botanique, mais aimait la mythologie égyptienne, et elle se souvenait de cette plante qui avait attiré son attention en feuilletant un ouvrage à la bibliothèque. Satisfaite de son intervention, songeant qu'ainsi on la laisserait en paix, loin de toute attention, la jeune fille se calma un peu, continuant d'avancer avec le groupe

[* Je suis pas tout a fait sûre de ma formulation, mais normalement, mon juron devrait être correct.
** Cette plante n'existe pas, même si la sarracénie est bien une espèce de plantes carnivores, mais j'ai pris la liberté d'inventer un peu pour en faire une plante un peu plus dangereuse que la grignoteuse d'insectes qu'elle est a la base.]

Les élèves, inquiets, se rapprochaient les uns des autres, en espérant trouver la sécurité auprès d’un camarade plus assuré. Mervin s’attendait à ce qu’un Serpentard de son année se pende à son bras. Il était une valeur sûre. Toujours tranquille, le jeune gallois, en bon hobereau qu’il était, ne se laissait pas impressionner par les végétaux des serres. Devant ses comparses apeurés, il faisait un bouclier parfait. Si d’aventure une plante le blessait, il grimaçait doucement, et n’avait pas l’indécence de forcer quelques remords en se plaignant, bien au contraire, le sourire aux lèvres, il se retournait et apaisait les consciences avec un « Ce n’est rien ». Docile, il n’hésitait pas à s’occuper de la plante de son partenaire lorsque le professeur tournait le dos. ça ne dérangeait pas. Les gestes lui étaient naturels, il se fichait des résultats. Il se pliait à tous les caprices de ses pairs, entrait dans leur jeu, approuvait en riant les prétextes ridicules qui devaient les dispenser de l’exercice. Une fois, une fille avait été jusqu’à soutenir que sa force – très réduite vraiment ! – ne lui permettait pas de soulever un pot de terre cuite plus petit que sa paume. Les vert et argent se battaient pour l’avoir en binôme. Souvent, ils se jetaient sur lui, le tiraient à eux sans lui demander son avis. Qui l’emporterait aujourd’hui ? Margaret ? Lydia ? Terence ? Une présence se rapprochait. Elle s’installa silencieusement à ses côtés. Mervin en fut quelque peu troublé. Quoi ? Pas d’effusions, ni de paroles caressantes ? Ce n’était pas normal. Son regard s’arrêta, surpris, sur son voisin. Un roux, un préfet et, surtout, un Gryffondor. William Graig, le préfet de la maison rivale. Quelle mouche l’avait donc piquée ? Il voulait sa mort sociale ? Un malaise grandissait en lui. Ses camarades comptaient sur lui. Aider un rouge et or, et non des moindre, ferait de lui un traître. Ils ne le lui pardonneraient pas. Mais, en même temps, pouvait-il chasser William ? Oui, il était facile de faire comprendre à une personne que la place était réservée. La véritable question était, en avait-il envie ? Attaché aux Serpentard pour des raisons stratégiques plus qu’idéologiques, Mervin évitait de se lier d’amitié avec les autres blasons. Il regrettait parfois ces divisions. Après tout, le quatrième année avait l’air d’être un bon compagnon…

- Bonjour William…, souffla-t-il en se recomposant un visage amène.

Et tant pis pour son image. Un Gryffondor l’avait pris en otage, que pouvait-il y faire ? Il n’allait pas le repousser devant le professeur. Il fallait feindre la bonne entente, séduire Monsieur Bachelard. Son argumentation s’édifiait doucement. Que les Serpentard essayent de lui faire un reproche à la sortie de la serre, il saurait réfuter toutes les critiques.

L’enthousiasme des interventions s’acheva avec les réponses de William, puis de June, et Papy Sig’ mit en commun toutes les propositions dans un long discours d’introductions. Plusieurs élèves sortirent leurs calepins, mais Mervin n’eut pas recourt à la plume. Il n’en avait pas besoin. Le sujet l’intéressait tant que chaque nouvelle information rejoignait automatiquement son réseau, déjà très complet, de connaissances. Il écouta donc avec une grande attention le vieil homme, et craignit un instant d’avoir été oublié. L’impedimenta était-il donc une si mauvaise idée ? Il respira à nouveau, plutôt satisfait, lorsque le professeur souligna l’utilité du sortilège d’entrave. L’idée de William avait aussi été gardée. Le garçon avait eu l’audace d’élargir la question pour proposer une diversion à l’aide d’insectes. Calme et sérieux, le Gryffondor ne prenait généralement pas la parole pour dire des sottises et le professeur Bachelard avait justement préparé des… morceaux de bœufs. Les élèves s’échangèrent quelques regards terrifiés. Mais enfin que croyaient-ils ! Si les plantes étaient insectivores, ils n’auraient pas besoin de s’en défendre ! Restait une dernière solution, pratique, facile, celle de l’aguamenti. Comme toujours, personne n’avait pensé au sortilège le plus évident. Cependant, le Serpentard se félicita de ne pas l’avoir mentionné lorsqu’un juron gallois traversa les bancs. Niallàn avait une peur panique de l’eau, il s’en souvenait à présent. La jeune fille tenait à garder cette phobie secrète, lui-même l’avait bien malheureusement découverte en la conduisant un jour, sans la prévenir, dans des marécages. Elle avait effrayé la grenouille qu’il voulait attraper… Comme sa cousine cherchait son regard, il lui renvoya un sourire qui se voulait rassurant. Un sourire assez fréquent chez lui, c’était une façon de mettre les gens en confiance. Mais, là, c’était étrangement différent. Il n’aurait su dire pourquoi. Sans doute parce qu’il était plus sincère. La solidarité galloise le voulait…

Autour de lui, les élèves se mettaient en branle. Il tira ses gants en peau de dragon de son sac. Les malheureux avaient déjà beaucoup vécu mais il refusait de les changer. C’est qu’ils avaient appartenus à son père voyez-vous. Et, après les avoir posés sur sa table, il alla remplir un seau de viande crue. Il tria les morceaux avec indifférence. La chair molle, pressée dans sa main, laissa quelques traces de sang sur sa paume. Le contact ne le répugnait pas. On ne livrait presque aucune nourriture au domaine Caerwyn. La viande était celle de leurs bêtes, ce qui, pour les citadins était trivial, composait son quotidien. Sur ce point, William et lui ne s’entendaient pas. Le Lord gallois l’observa d’un œil amusé enfiler ses gants pour affronter les terribles quartiers de bœufs tandis qu’il essuyait ses mains sur son tablier afin de les rendre moins poisseuses.

Toute la classe était prête à affronter les démons verts, mais l’heure était encore à la théorie. Monsieur Bachelard lança une nouvelle question et la course aux points reprit gaiement. Harry Potter avait-il mangé une encyclopédie de botanique au petit-déjeuner ? Cherchait-il à rivaliser avec son amie Granger ? Le survivant parlait sans plus pouvoir s’arrêter. Les plantes carnivores le passionnaient donc tant ? Mervin restait sceptique. Potter se laissait un peu trop emporter… June, plus raisonnable évoqua la drosera, puis, la voix de Niallàn s’éleva pour leur parler d’une plante associée à une déesse égyptienne. Ainsi, la jeune fille n’avait pas perdu son amour pour les légendes… Il eut un mince sourit. Enfants, ils s’étaient déjà retrouvés sur ce vaste sujet que l’âge n’avait pas réussi à épuiser… Le Serpentard s’égara un instant dans ses souvenirs, et le sarcasme de William, brutal à travers la douceur de la brume, le fit légèrement sursauter.

- Sut ? lâcha-t-il malgré lui. Heu… excuse moi…

Un. Deux. Trois. Reprenons. Le Gryffondor faisait de l’ironie, marqué, sans doute, par la tirade de Potter, et, conditionné par toutes ces réponses sérieuses, il avait été lamentablement pris au dépourvu, au point de lui retourner un « comment ? » en gallois… La remarque aurait été très drôle si elle n’était pas tombée juste après l’intervention de sa cousine. Il n’allait pas se moquer d’elle… ça ne se faisait pas… Pourtant, un rire muet le secoua. Mais, son regard prit bientôt une expression plus malicieuse que complice.

- Ma cousine a donc si mal parlé ?

Curieux d’évaluer la réaction de son voisin, Mervin n’essaya pas d’ajouter une autre plante à la liste. Ce serait ridicule. Le but du cours n’était pas de constituer un index des plantes carnivores et il ne voulait pas renvoyer à William l’image d’un grossier provocateur alors qu'il partageait, en partie, son exaspération.

Conformément à ses habitudes et à ses espérances, Nils vit la première réponse qu'il avait faite presque intégralement démontée par le professeur. Il était fréquent qu'en hasardant une réponse à une question de professeur, le blond se trompe dans les grandes largeurs. Ça n'était pas tout à fait le cas ici, mais on était tout de même loin de la réponse exemplaire de l'élève modèle. Certains de ses congénères s'en rapprochèrent nettement plus, ce qui aurait pu enfoncer Nils dans sa médiocrité, mais, à vrai dire, son esprit s'était déjà concentré sur quelque chose qui frappait la paroi de la serre et qu'il avait déjà plus ou moins identifié comme étant un tentacule. Bref.

Bachelard posa une nouvelle question, pour laquelle l'improvisation n'était pas permise, cette fois. Autant il pouvait facilement décréter que tel ou tel sortilège de base était utile, autant il était compliqué d'inventer de A à Z une plante carnivore et ses propriétés anatomiques. Alors, plus par flemme que par prudence, il s'abstint de toute nouvelle réponse, et choisit plutôt de s'intéresser aux étudiants qui l'entouraient. Il en connaissait la plupart, puisqu'il partageait ses cours avec eux. Il était toutefois presque déçu de l'absence de Pénombre, avec qui il aurait beaucoup aimé partager une plante carnivore. Un accident est si vite arrivé...

Il remarqua tout de même une élève de Serdaigle qu'il connaissait un petit peu, puisqu'elle était la sœur d'une amie de son frère adoptif [aaaah que le monde est petiiit] et qu'il avait vaguement... disons, flirté avec elle lors du bal de Noël. Évidemment, le terme de flirt était aussi éloigné de l'esprit de Nils que l'idée d'un cours d'Histoire de la Magie intéressant, mais c'est sans doute ainsi qu'un observateur objectif aurait décrit leur petite danse « amicale » lors de ce bal. D'ailleurs, à ce qu'il avait entendu, cette petite histoire était remontée jusqu'aux oreilles de leurs aînés respectifs, provoquant chez Livious quelques petites moqueries dont il était bien capable. Rien que parce que ça avait permis à son frangin de s'amuser un peu, Nils considérait cet épisode comme bénéfique. Et par conséquent, pour remettre un peu d'essence dans le moteur à blagues, il se rapprocha de la galloise, espérant que celle-ci le remettrait et qu'elle n'avait agi ce soir-là uniquement sous l'influence de la bièraubeurre.

« Saluuut Niallàn. T'as oublié de dire que cette plante n'a rien contre un petit enfant moldu une fois de temps en temps. »

La deuxième phrase avait bien entendu été chuchotée, et maintenue loin des oreilles de Bachelard. Nils appuya sa petite pique par un clin d'œil amical. Il n'avait de toute façon aucune idée de ce qu'était la sarracénie.

[Niallàn, si quelque chose ne te va pas, fais moi signe !]

Le professeur Bachelard écouta attentivement les réponses du jeune Harry Potter, élève brillant de la classe de Botanique, celui ci connaissait parfaitement la plante carnivore la plus connue, non seulement ce jeune élève avait resisté à la personne que Bachelard haissait le plus au monde, mais en plus il avait de trés bonne base en Botanique. Il commença à discuter sur la dionnée attrape-mouches, une plante que le professeur Bachelard apréciait beaucoup.Aprés un discours trés cultivé sur la Dionée, celui ci continua sur la plante carnivore préférée, la royale Népenthes, vraiment le jeune Potter n'arretait pas de surprendre le vieux professeur. Puis la jeune Poufsouffle continua le bal des plantes carnivores, en continuant sur l'étonnante Dorsera, pour une fois, elle étonna Bachelard par sa connaissance de cette plante. Suivi les sarracéniacées de Mademoiselle Cadell, qui s'avera être une virtuose de ses magnifiques plantes, une présentation parfaite de cette plante. Suivi d'un discours quelque peu empreint de fausseté de mademoiselle McBrien. Bachelard laissa ses petits élèves se préparer pour affronter les monstrueuses plantes carnivores de la serre numéro 5. Chacun prit ses accessoires et fut prés à entrer dans la serre. Le jeune Harry tout attentionné comme il était eu l'heureuse attention de donner un arrosoir à Sigmund, ce qui pourrait être trés utile pour la suite:

- Merci monsieur Potter, j'accorde 15 points à Gryffondor, pour votre service.

Bachelard fit entrer les élèves dans la serre et décida de comme toujours reprendre ce que les élèves venaient de dire, et de corriger les erreurs faites par certains élèves:

- Bien alors je vais reprendre les plantes carnivores evoquées par vos camarades. Alors commençons par les plantes de Monsieur Potter, pour poursuivre sur ce qui a été dit c'est un des rares pièges à machoires qui existent. Les feuilles s'élargissentà leur extrémité pour se diviser en deux parties formant les machoires du piège. L'intérieur, qui est souvent rouge, a un rôle attractif visuel pour les insectes. La dionée visionnelle, plante du monde magique, secrette une enzyme odorante, provoquant une illusion au sorcier qui la respire et atire vers cette machoire, attention donc à celui ou celle qui aura à s'en occuper. Ensuite la famille des népenthes, alors leur piège c'est une urne passive située à l'extrémité des feuilles. Les insectes, attirés par la couleur et une sécrétion sucrée, tombent à l'interieur et se noient dans un liquide digestif. La Nepenthes Albomarginale également une espèce magicobotanique, son urne noit les sorciers et grands animaux en aspirant leur tête. Elle les empêche ensuite de ressortir par des poils dirigés vers le bas formant plus ou moins une prison. Passons maintenant à la drosera sachant que les sarracenias ont les mêmes pièges que les nepenthes. La drosera presente sur ses feuilles une multitude de poils collants qui lui sert pour capturer ses proies et ensuite elle est capable de replier sa feuille sur elle même.

Bachelard marqua une pause pour eviter de tuer ses élèves sous cette masse d'information, et comme d'habitude et repit son cours:

- Pour vos exemples Mademoiselle McBrien, ce ne sont pas des plantes carnivores. Mais c'est bien tenté quand même. Bien alors maintenant que vous êtes équipés nous allons rencontré une plante trés mignonne, La Caphalotus follicularis.

La classe se dirigea vers la partie Ouest de la serre, aprés avoir passé devant plusieurs plantes aux formes amorphiques. Aprés une drosera affamée et un Byblis à fleur de lame, la classe arriva devant une plante aux allures de Nepenthes.

Citation :

Bachelard s'arreta devant elle et pointa sa baguette dessus et lança un sortilège d'immobilisation. Puis pointa sa baguette vers les plantes autour du Cephalotus, celle ci s'éloignèrent pour laisser un espace convenable à cette dernière. Bachelard se retourna vers ses élèves:

- Alors voici la fameuse Cephalotus, un bref cours sur son piège avant de passer à son soin. Cette plante a un piège passif à urne, celles ci apparaissent en même temps que les insectes au printemps. Elles sont coiffées d'un opercule passif. Colorées de bandes brun-rouge sur fond vert pâle, elles possèdent sur leurs périphéries des glandes à nectar qui attirent les insectes et les petits animaux. Aprés s'être rassasiés, ces animaux, qui veulent s'échapper, se dirigent vers les zones claires, mais ce sont des leurres. De plus, l'ouverture de l'urne est entourée d'un rebord muni de pointes acérées dirigées vers le bas qui interdisent toute remontée. Bien Maintenant je vais m'occuper de son cas. Suivez tout ce que je fais aprés ça sera à vous.

Bachelard se retourna sur la plante, les racines de celle ci commencèrent à sortir de la terre voulant venir etrangler Bachelard, il pointa sa baguette dessus et les immobilisa à leur tour. Ensuite il decida de commencer par detruire les mauvaises herbes qui squattaient la terre de la pauvre plante carnivore, avec un mouvement de poignée, les plantes semblaient fuir l'endroit de plantation de la cephalotus. Puis tenant sa baguette avec deux doigts, Bachelard coupa les urnes, fleurs et jeunes pousses mortes et les envoya dans le sac à terreau. Enfin Bachelard fit tourner sa baguette autour de la magnifique plante deux enormes racines sortirent du sol, le bout de celles ci s'enfoncèrent dans le sol et se mirent à le labourer. Pour terminer les soins, la plante se souleva légèrement, pour se réenterrer tel dans un lit bien bordé. Bachelard une fois l'engrais mit se retourna vers ses élèves:

- Cette plante était plutôt innonfensive! A présent, repartissez vous par deux ou trois si quelqu'un se retrouve seul. Ensuite je vous donnerais votre plante.

- Merci monsieur Potter, j'accorde 15 points à Gryffondor, pour votre service.

- Fayot, grommela Prudence.

Niallàn sourit. Il fallait avouer que quinze points, pour un simple coup de main, c'était un peu excessif. Le vieux professeur de botanique semblait accorder des points avec autant de plaisir que Rogue en prenait à en retirer à tout va.

- Non mais c'est vrai,renchérit-elle. regarde Potter ! C'est une star, et du coup, il monopolise la parole et du même coup les points. Il croit que les autre maisons n'aiment pas voir les joyaux couler dans leur sablier ?

Lorsqu'il s'agissait de points, Prudence se sentait toujours trop concernée. Goût prononcé pour la victoire ou simple fierté de petite Pouffy en queue du classement pour la coupe des 4 maisons, toujours est-il que la jeune fille avait toujours un avis sur la logique de l'attribution des points. Pour elle, le vieux Bachelard snobait simplement les jaune et noir. Ça ne semblait pas si paranoïaque que ça, en y songeant bien. La jeune Prudence qui avait maintes et maintes fois fait ses preuves en botanique gagnait moins de points en une réponse bien formulée qu'un Gryffondor pour un arrosoir.

- C'pas juste, conclut la jeune blonde, se moquant de l'absence de réaction de son amie.

Elle enfonça ses poings serrés dans les poches de sa robe de sorcière et avança doucement, la tête haute et une moue vexée fièrement affichée sur son visage de poupée de porcelaine, laissant Niallàn un peu en retrait, en paix pour pouvoir ruminer ses sombres pensées quant au sortilège d'aguamenti qui hantait encore son esprit.

- Saluuut Niallàn.

La jeune fille fixa un instant le gryffondor avant de le reconnaître le garçon avec qui elle s'était amusée à flirté lors du dernier bal précédent. Il n'était pourtant pas du genre de sorcier qui passe inaperçu, mais la soirée avait été alcoolisée et, du même coup, un peu embrumée, et la jeune fille n'avait même pas réalisé que le garçon avec qui elle s'était amusée lors du bal était le frère du fameux Livious Sullivan, proche ami de sa soeur Deryn. (c'est le cousin de la tante du fils de la bru du beau-frère...). Hydromel, quand tu nous tiens ! Replaçant doucement le jeune garçon sur l'image un peu floue qu'elle en avait gardé de la fête, la jeune fille sourit.

- Nils, c'est ça ?

Elle se souvenait encore de la lettre de Deryn dans laquelle elle se plaignait des fanfaronnades de Livious parce que son petit frère avait dansé avec la petite dernière des Cadell, et sa faible tentative pour éclaircir les choses avait échoué quand Prudence s'était une fois de plus mêlée de ce qui ne la regardait pas en lançant joyeusement

« Ils forment un beau couple, hein ? »

Enfin, tant que le garçon ne s'était pas mépris sur ses intentions, ça n'était pas bien grave. Que les autres pensent que la jeune fille craquait sur le beau gryffondor, ça n'était pas gênant, et même plutôt amusant, mais les relations entre les Cadells et les Sullivans semblaient sur une trop bonne pente pour les gâcher d'un banal malentendu.

- T'as oublié de dire que cette plante n'a rien contre un petit enfant moldu une fois de temps en temps.
- Parce que c'est l'évidence même, railla la jeune fille. Quelle plante résisterait à une chair si tendre ?

Bon, inutile de préciser que ce genre de remarques subtiles, ça n'était pas vraiment son genre. Mais elle n'avait bêtement rien trouvé d'autre à répliquer, elle, la petite futé du clan Cadell (Der' > ). Avec un peu de chance, ayant entendu parler de Deryn, Nils ne se formaliserait pas de ce trait d'humour un peu douteux, mettant juste ce genre de tirade sur le compte d'un héritage génétique. Bachelard les mena jusqu'à une drôle de plante, qui tenta bien aimablement d'aller étrangler le professeur. Et il semblait trouver ça normal... Sa petite démonstration finie et, par bonheur, sans une éclaboussure, il demanda aux élèves de se répartir en binômes, voire en trio. Niallàn se tourna immédiatement vers Prue.

- On est deux ! lança-t-elle, comme pour empêcher la jeune fille de parler avant elle.

Malheureusement, la jolie blonde ne se laissa pas démonter, et avec un sourire jusqu'aux oreilles, elle se tourna vers le gryffondor qui se tenait encore à côté de Niallàn

- Niiiiiiils, chantonna-t-elle. Tu veux bien te mettre avec nous ? Histoire, tu sais, d'ajouter un peu de muscles si besoin est...


[T'es pas obligé et tu peux même renvoyer balader Prudence en la prenant pour une cruche si tu veux, Niallàn t'en voudra pas...]

[*pose un défibrillateur sur le cours* : il faut le réanimer, chef ! On est en train de le perdre !]

Ce ne fut que quand elle ouvrit la bouche pour lui parler que Nils remarqua l'existence de la blonde qui se tenait aux côtés de Niallàn, comme une sorte d'alter ego blonde, compagne inséparable immanquablement considérée comme une amie sans doute parfois trop envahissante. Il est vrai que Nils avait souvent entendu parler de « Niallàn et Prudence », comme si l'une n'allait pas sans l'autre, et que si quelque chose concernait une des deux jeunes filles, l'autre était probablement impliquée d'assez près. Enfin, c'était ce qu'il lui semblait. Peut-être qu'il confondait. Enfin bref, les deux jeunes filles avaient l'air amies, suffisamment pour passer ensemble un cours de botanique en compagnie de plantes carnivores.

C'était toutefois à Niallàn qu'il avait parlé, c'était elle qu'il connaissait plus ou moins (parce qu'on ne pouvait dire qu'ils aient véritablement fait connaissance avant leur flirt, mais le mal était fait), et c'est donc tout naturellement que ce fut elle qui répondit à son petit sarcasme quant à la plante carnivore dévoreuse de moldus.

« Bien, une connaisseuse à ce que je vois ! J'avoue avoir une tendresse pour le rôti ! »

Nils ne put retenir un rire aussi discret que possible en voyant la réaction d'une élève de Serdaigle juste devant lui, qui afficha une mine dégoutée avait de s'éloigner de quelques pas, comme si elle ne pouvait pas supporter d'en entendre plus de la part des deux compères pseudo-pédovores [néologisons, néologisons].

Le professeur donna des indications pour que les élèves se mettent en groupe de deux pour réaliser l'exercice suivant. Tout naturellement, Nils supposa que Niallàn se mettrait avec son amie Prudence et chercha donc autour de lui un partenaire potentiel. La galloise lui donna d'ailleurs raison en annonçant fièrement que les jeunes filles étaient déjà deux, mais ce fut la blonde qui se rapprocha de lui, son large sourire presque séducteur lui barrant le visage, et lui demanda « d'apporter un peu de muscle » à leur fine équipe. Amusé, Nils ne put s'empêcher de jeter un regard aux baguettes qui lui servaient de bras pour en conclure que Prudence ne l'avait soit pas du tout regardé, soit qu'elle avait très envie qu'il fasse partie de leur groupe. Peu importe, ça pouvait être rigolo.

« Soit. Je connais un sort très bien pour faire des muscles s'il faut. Parce que sans ça... »

[bon, tout ce temps pour ça, mébon, c'est fait XD]

William étouffa un bâillement derrière sa main. Les plantes carnivores, ce n'était vraiment pas ce qu'il préférait. Mais Bachelard était intarissable sur le sujet, et il s'était lancé dans un long exposé dont le rouquin ne suivit que les premiers mots. Les autres élèves avaient l'air plutôt enthousiastes, et Harry avait d'ailleurs gagné un joli paquet de points pour Gryffondor. Tant mieux, car le préfet n'avait pas la moindre intention de tenter de faire un effort. Il n'avait aucune envie de secouer sa torpeur, et attendait simplement que le cours se passe... Alors, il pourrait enfin se laisser aller à sa flemme sans risquer de sanction.
Dès que le cours serait fini, William monterait à la tour de Gryffondor, et il enlèverait cet uniforme dans lequel il se sentait un peu engoncé ; une fois à l'aise, il s'allongerait sur son lit et passerait le reste de l'après-midi à ne rien faire, absolument rien... Pas de devoirs, pas d'obligations de préfet, il avait juste envie de passer un peu de temps tranquille. Cette alléchante perspective le fit bâiller de plus belle ; il se pencha tout de même pour éviter que Bachelard le voie, ce serait tellement dommage d'écoper d'une punition pour le dernier cours de la semaine...
Le professeur marqua un léger silence, qui fit revenir William sur terre ; il détestait ce genre de pauses depuis qu'un jour, à l'école primaire, il avait été le centre de l'attention de tout le monde lors d'un moment de silence. Il était alors en train de dessiner sur son cahier de mathématiques, et ne prêtait aucune attention au cours ; de sorte qu'il ne s'était pas aperçu que le professeur s'était tu et se tenait derrière lui, sous les regards avides de toute la classe. Le souvenir de la honte qu'il avait alors éprouvée suffisait à dissuader le rouquin de perdre complètement pied en cours... Il lui arrivait certes de rêvasser, mais il prenait tout de même garde à rester suffisamment attentif pour ne pas se retrouver en fâcheuse posture.
La pause de Bachelard ne dura guère, juste le temps pour William de se donner l'air du garçon sérieux et attentif. Immédiatement, l'enseignant lança les travaux pratiques, et demanda aux élèves de se répartir par groupes de deux ou trois... Aussitôt, ce fut l'agitation, chacun essayant de se rapprocher d'un ami pour former les équipes. William, lui, ne bougea pas ; il avait un partenaire très valable juste à côté de lui, en la personne de Mervin. Il se contenta de tourner la tête vers le Serpentard en murmurant :

-Tu veux bien faire équipe avec moi, Mervin ?

Une équipe Gryffondor-Serpentard, une équipe de rouquins, autant dire que ce serait une équipe du tonnerre... De toute façon, William n'avait guère envie de faire équipe avec quelqu'un d'autre ; Mervin avait le grand mérite de ne pas brasser de l'air et de ne pas faire de bruit, tout à fait ce que William appréciait.

Le professeur Bachelard en attendant la confection des groupes, étudia la magnifique céphalotus, plante d'une grande rareté, provenant de l'Afrique du Sud, elle était devenue rare à cause des sorciers qui faisaient d'elle une bête de foire. Bon nombre des plantes carnivores de cette serre étaient devenues rares à cause de leur destruction, car considérées comme dangereuses pour les moldus. Ainsi, le professeur Bachelard et dautres avant lui, avaient fait de ces serres un endroit de refuge pour les plantes les plus dangereuses du monde des sorciers. Ses élèves quant à eux, avaient un peu de mal à se décider pour se mettre en groupe, Bachelard qui ne pouvait laisser trop longtemps ses élèves à l'exposition de plantes fragiles ou aggréssives, décréta de donner un petit coup de pouce aux élèves et leur annonça:

- Bien alors Mademoiselle Cadell vous irez avec Monsieur Sullivan. Quant à vous, William vous vous regrouperez avec Monsieur Caerwyn. Et pour finir Harry tu iras avec Clarisse. Maintenant suivez moi, nous n'avons pas vraiment de temps à perdre.

Le professeur Bachelard conduit ses élèves dans la serre numéro 5, Ceux-ci pouvaient voir bon nombre d'espèces exposées. Bachelard réflechit à quelles plantes, il donnerait à ses élèves. Certaines étaient trop fragiles à son goût , il décida donc de laisser le choix aux élèves. Ils avancèrent jusqu'à un cul de sac où se trouvait deux plantes, Bachelard arrêta ses élèves et prit à nouveau la parole:

- Bien alors nous sommes arrivés devant deux plantes. L'une est une dionée alba, une plante à piège dit à machoires. Elle commence à fleurir et est donc très agressive, pour vous faciliter la tache je vous conseille d'abord de lui filer quelques bouts de viandes et ensuite de lui mettre une bonne dose de vesse de loup. Votre mission, faire disparaitre les saletés de Billywig, qui envahissent notre chere plante.

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Il se tourna de l'autre coté, pour observer un sarracenia grossamama, une plante presque inoffensive pour l'homme qui cependant adorait manger des agneaux, une plante dit à urnes passives, Bachelard la proposa également pour la soigner:

- Bien alors de ce coté nous avons une sarracène grosse-mangeuse, comme son nom l'indique est à un penchant pour les proies de grosses tailles, bien entendu, il est rare qu'elle mange des hommes. Vous devrez donc la soigner, et surtout lui nettoyer les urnes, pour les nettoyer, il n'y a qu'une seule façon rentrer dedans. Ainsi pour éviter de ce faire digérer vivant, je vous conseille de prendre avec vous le petit seau remplit de liquide jaune, ce liquide est du sang de scroutt à pétards, récolté par Hagrid, à l'aide d'un pinceau vous enduirez les glandes digestives pendant que vous nettorez les carcasses d'agneaux contenues à l'interieur.

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Le professeur Bachelard emmena le petit groupe un peu plus loin pour une troisième plante, et non la plus facile, les élèves et le professeur se trouvait à présent devant une grande mare assez profonde, sur celle ci tronait bon nombre d'espèces de nénuphars, de hyacinthes d'eau et autres plantes aquatiques. Parmi toutes s'élevait des fleurs jaunes, malgré leur forme originale et leur structure spécifique, ses fleurs provenaient d'une plante carnivore. Et les élèves pour la sogner devraient aller sous l'eau:

- Bien nous voici devant une utriculaire à grands pièges, elle n'est pas vraiment dangereuse pour le sorcier cependant il est important de faire attention à ses pièges qui sont des piège dit actif à succion. Encore une plante très rare. Comme pour la sarracène, vous devrez nettoyer ses pièges qui sont actuellement inactifs car rempli, cependant une fois nettoyé ils redeviennent actifs, à vous de faire attention car vous risquez de mourir noyé le bras piégé dans l'un de leur piège. J'ai oublié de vous dire également que tout les soins se feront sous l'eau.

Spoiler:

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Le professeur Bachelard se recula et fit venir les élèves autour de lui, il se frotta les mains, rangea sa baguette et posa ses affaires au sol, pour donner les règles aux élèves, afin qu'ils ne se blessent pas au cours de l'expédition:

- Bien, maintenant c'est à vous, je vous laisse le choix de la plante, le premier arrivé est le premier servi, les autres binômes auront les plantes restantes. Les règles sont les suivantes, vous ne devez en aucuns cas tuer ou blesser la plante. Vous êtes ici pour la soigner et surtout pour analyser son fonctionnement. Je regarderais de loin :sifle: , et noterais votre prestation. Faites attention à vous et maintenant c'est à vous de jouer.

Les élèves n’étaient, semblaient-ils, pas pressés de rejoindre les adorables protégées du professeur Bachelard. La partie théorique s’éternisait, et Clarisse McBrien essaya désespérément de recenser d’autres espèces, mais elle tomba dans le hors sujet. Mervin ne comprenait pas ce qui effrayait tant ses camarades. Les végétaux étaient dénués d’intelligence. Piégés par leurs racines, ils se nourrissaient de terre, de lumière et, dans le cas présents, d’êtres organiques. Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Un homme, en groupe, armé d’une baguette magique, ne risquait rien. Un partenaire pouvait très largement intervenir avant que la bouche collante se soit refermée sur vous pour vous plonger au fond d’un estomac acide. Impassible, le Serpentard écoutait les explications du professeur et griffonna quelques notes irrégulières sur un morceau de parchemin. L’encre noire traça les noms des plantes cités, et distingua en dessous leurs particularités. Son esprit de synthèse évita les phrases bien construites, il se contenta de mots abstraits. Même la verve du vieil homme ne pouvait entamer sa tranquillité. Il ne s’offusqua pas non plus du favoritisme
évident accordé à Harry Potter. Les quinze points reçus en échange d’un simple arrosoir, révoltèrent tous les non-Gryffondor. Mais le gallois se sentait peu concerné par la guerre des maisons. Gagner la coupe n’était qu’une vaine satisfaction, une habille trouvaille des fondateurs qui assurait en partie la bonne conduite des étudiants. Il avait d’autres soucis plus importants, et le déplacement de Nils Sullivan troubla davantage sa belle indifférence. Le cadet de la famille écossaise s’était rapproché de Niallàn au dernier bal. L’histoire l’avait longtemps tourmenté. L’idée qu’un rouge et or de la même année que lui se rapproche de sa cousine ne lui plaisait pas beaucoup. Il ne s’était jamais trop intéressé aux conquêtes de la jeune fille. Ses anciens petits amis étaient d’un âge plus avancé, leur relation semblait normale. Mais, là, ce gamin n’était un cinquième année, et il manquait sérieusement de maturité. Avait-il d’autres arguments pour lui plaire ? Il ne le pensait pas. Si rien ne s’était passé depuis, les choses ne devaient pas changer. Il n’avait aucune raison de surveiller ce nouveau rapprochement, et Nils avait plutôt intérêt à protéger sa cousine en cas de danger.

Les élèves suivirent leur professeur au fond de la serre d’un pas hésitant. Mervin ne chercha pas à s’éloigner de William. Les signes de ses comparses ne reçurent que des sourires évasifs. Il avait envie de changer, et de profiter de cette alliance surprenante. Il fallait toujours considérer une approche inattendue comme une chance. Son réseau de relations comptait trop de Serpentard. S’il voulait élargir ses possibilités, il avait tout intérêt à explorer un autre registre. Les verts et argent le connaissaient désormais assez pour lui permettre ce petit écart. Ils savaient qu’il ne s’approcherait pas de l’ennemi sans dessein.
Son nouveau compagnon suivait les gestes de Bachelard d’un regard terne. La vie fascinante des plantes carnivores n’éveillait aucune passion, et l’instinct de survie ne lui sommait pas de retenir les charmantes propriétés de leurs futures amies. Mervin était fasciné. Il observa sans frissonner le spectacle d’un Papy Sig aux prises avec une cephalotus. Agitée par la présence humaine, le végétal essaya d’embrasser leur enseignant. Mais Bachelard, fidèle à ses habitude, montra une parfaite insouciance. Il maîtrisa les racines d’un coup de baguette et, après quelques manœuvres, assura à ses élèves perplexes que le spécimen était inoffensif. Un sourire amusé étira les lèvres diaphanes du jeune Caerwyn. Le vieil homme avait une notion du danger très relative lorsqu’il s’agissait de botanique. Son amour pour les végétaux en faisait quelqu’un d’assez exceptionnel. Il l’aimait beaucoup.

Ses camarades retrouvèrent leurs conversations insouciantes lorsque les explications théoriques s’interrompirent. Il fallait se trouver un partenaire, un problème de taille pour des étudiants. Que faire, en effet, lorsqu’un inséparable trio devait abandonner l’un des sien au rejeté de la classe dont personne ne voulait ? Les choix impliquait de lourds sacrifices, des associations peu désirées, parfois même imposées par un professeur blasé. Les bons élèves étaient pris d’assaut, les plus médiocres avaient la pitié de leurs amis – pour ceux qui en avaient -, les plus quelconques attendaient pleins d’espoir qu’un regard daigne se poser sur eux. Mervin ne se dirigea vers personne. Passif, il attendait que l’on vienne le trouver. Ça ne manquait jamais. Pourtant, cette fois, le partenaire serait rouge. William resta près de lui en lui demanda discrètement s’il voulait passer le restant de ce cours avec lui. Pourquoi pas ? Il n’avait pas l’habitude des travaux de groupes. En général, ses binômes étaient plutôt du genre à se limer les ongles en guettant d’un œil distant l’évolution des soins.

- Bonne idée, si tu es capable de m’aider, lança-t-il dans un sourire.

La plaisanterie était obscure lorsqu’on ne connaissait pas les fréquentations du Serpentard, mais Mervin jugeait William assez intelligent pour ne pas lui préciser qu’il n’y avait là aucune fanfaronnade. Il avait perdu l’habitude de faire « équipe » avec les élèves, alors ce mot lui semblait drôle. Il rit doucement, léger, en suivant le groupe vers leur charmants sujets d’étude. Bachelard les présenta en leur donnant les consignes. Des hôtes indésirables occupaient les tendres amatrices de chair fraîche. La créature en elle-même présentait un danger non négligeable. S’ils se faisaient piquer, ils risquaient de voir des étoiles tourner autour de leurs têtes. Papy Sig avait de ces idées ! Un sourire imperturbable fiché sur son visage, le Serpentard écouta les recommandations en traçant l’épure des trois plantes. Il faudrait entrer dans les secondes, au risque de disparaître à jamais, et nettoyer les dernières en évitant de rester trop longtemps sous l’eau. Ses camarades s’interrogeaient du regard et essayaient, sans grand succès, de s’arrêter sur la tâche la moins risquée.
Mervin n’avait pas de préférence particulière. Les trois plantes avaient l’air intéressantes. Il ne les redoutait pas et s’occuperait des trois à la suite s’il le pouvait. La décision revenait à William.

- Alors, une préférence ? Tu préfère te faire dévorer, engloutir ou noyer ?

La douceur de sa voix évinçait le cynisme de ses propos. Il était important de relativiser avant de se lancer dans l’exercice, et il comptait sur le prétendu courage de Godric Gryffondor pour obtenir du préfet des lions une aide digne de ce nom.