Jaina? Vous avez bien dit Jaina?

Non pas qu'on ait des doutes sur le fait que ce soit de Jaina dont il est question, mais il s'agirait en réalité du retour d'une portée disparue.
Mais non. Elle était bien là. Jaina, en chair et en os, se promenant par ce magnifique mois de mai dans un pays où il faisait bon vivre. Ou pas.
Tant de choses s'étaient passées depuis... Longtemps. La jeune et belle rouge et or avait largué le pauvre Kilian, sa réputation de chef de GRAVES trop en danger selon la version officielle. En revanche personne n'avait connaissance de la vrai version, mais le fait est que Jaina se trouvait maintenant être célibataire. Célibataire mais amoureuse: d'abord de George Weasley depuis son acte d'héroïsme l'an passé, et parce qu'il était le meilleur des deux jumeaux. Mais il s'agissait plutôt d'admiration et d'une sorte de complicité. Son amour de toujours en revanche ne faisait qu'amplifier chaque jour, certainement pas à double sens mais la jeune lionne savait qu'elle aurait pu tenter quelque chose, enfin elle le pensait, elle n'en savait rien et n'avait du coup rien dit. Puis de toutes façons il avait des préoccupations plus importante que la petite personne de Jaina, alors cette dernière continuerait de l'aimer passionnément en secret, Harry Potter.

Mais en fait, on s'en fiche des sentiments de Jaina, car c'était loin d'être son but ultime dans la vie. Non, ses objectifs à elle, c'était plutôt de malmener le nombre le plus grand de serpentards dans une journée. Et depuis que la vieille en forme de papier toilette lotus nommée Ombarge avait déguerpit, la jeune gryffondor pouvait s'en donner à coeur joie et faire payer la BI! Hélas, faute de membres, le GRAVES n'était plus quelque chose d'officiel, il s'agissait maintenant de se rejoindre de temps en temps pour faire quelques coups montés. Il faut dire que la BI en avait refroidit beaucoup et qu'après quelques coups dur, les choses n'avaient jamais plus été pareilles.
Enfin le passé n'empêchait pas Jaina de continuer ses activés seule, ce qu'elle avait d'ailleurs fait bien souvent, GRAVES ou pas GRAVES. Et même si elle refusait de l'admettre, elle s'était elle-même légèrement calmée suite à de graves (humhum) problèmes familiaux: en effet, son père qui était il y a un an encore Directeur du département des accidents et catastrophes magiques, suite aux terribles évènements survenus durant l'été, était littéralement devenu fou. Rien n'est confirmé, mais il aurait été attaqué et soudoyé par des mangemorts, certains parlant de sa propre soeur. Le fait est qu'il passait maintenant sa vie entre Ste Mangouste et la cave de la maison Wedgers, atteint de graves (ouais encore graves) crises de paranoïa. Et mine de rien, la maturité quasi-inexistante de Jaina avait prit un sacré coup... De vieux.

Bref, ne nous apitoyons pas sur le triste sort qui s'abattait en ces temps de guerre sur le monde des sorciers. Non, parlons plutôt de ce que manigançait (avec elle, on songe même plus à utiliser le verbe « faire ») Jaina par cette journée de printemps. Eh bien elle faisait sa petite promenade de santé, voyez-vous. Elle était accompagnée de sa chatte chauve, Lady Peeves, emmitouflée dans un petit t-shirt de laine tricoté à sa taille par les soins de la jeune gryffondor, qui outre son talent à faire des bêtises, possédait celui d'être très manuelle. D'ailleurs, ses notes s'étaient littéralement multipliées par deux depuis que c'était Sluggy qui enseignait la potion, le vieillard gâteux lui au moins reconnaissait ses talents culinaires à juste titre. En revanche ses résultats en DCFM avaient pour une raison complètement inconnue de tous sacrément baissé! En parlant de ça, elle sortait justement d'un cours avec l'abominable Severus Rogue des neiges. Elle devait donc décompresser.

Et vous savez comment on décompresse?
Petit un: on détache ses cheveux roux décolorés jusqu'à donner un ton orange stabylo.
Petit deux: on défait sa cravate et on dépatte quelques boutons de chemisier.
Petit trois: on sort son walkman trafiqué à l'aide de la magique pour produire un son comparable à celui d'un ampli utilisé pour les concerts de Metallica.
Petit quatre: on chante faux sur le refrain:

« CAN YOU DANCE LIKE THE HYPPOGRYFF! MAMAMA MAMAMA MAMAMA! FLYING OFF FROM A CLIFF! MAMAMA MAMAMA MAMAMA! »

Petit cinq: on peste contre l'appareil qui a grillé à cause du volume surélevé. Oui, ceci était un message de la prévention contre la surdité prématurée: mettre la musique trop fort tue.

Et en plus Lady Peeves, éhontée, s'était échappée oreilles baissées et les poils tellement hérissés qu'elle avait doublé de volume... Enfin ça c'était la version de Jaina, car en réalité il est nécessaire de répéter que Lady n'a du poil que sur la pointe des oreilles, un chat de race sphynx en fait.
C'est donc seule, sans musique ni chat, que notre héroïne continua son périple. Mais comme la bouffondor est pleine de ressources, elle sortit un étrange paquet rectangulaire logeant dans la paume de sa main, l'ouvrant pour en sortir un petit cylindre, puis le referma. Je rappelle que nous sommes dans les locaux des Poudlard, et qu'en vigueur du décret de la loi passée en février 2008, il est interdit de... Bref. Mais si vous le voulez bien, décrivons maintenant le petit cylindre que Jaina venait de placer entre l'extrémité de ses lèvres: il s'agissait d'un tube blanc fourré d'un truc marron, d'environ 5 centimètres de long dont le côté en contact avec la bouche de Jaina était de couleur orangé à taches ocres (mais c'est normal si vous n'avez rien comprit). Il s'agissait de la nouvelle trouvaille de Miss Wedgers!

Et, toute fière de son nouveau joujou (duquel vous apprendrez davantage au prochain post), elle déambula dans les couloirs jusqu'à tomber sue quelqu'un. Une personne qui marchait devant elle et ne semblait pas l'avoir entendu. Alors lentement, sans faire de bruit, la lionne s'approcha... Pour refermer sa main par surprise sur l'épaule de l'individu, histoire de lui déclencher une crise cardiaque (pourvu que ce soit un serpentard...). Puis dire en même temps et sur un ton enjoué:

« Tapadufeu! »

Puis arrêtez donc de croire que Jaina oserait avoir une clope au bec!

Les gens pensent généralement que notre brave petite garce est quelqu’un d’associable. C’est en effet vrai mais nous pouvons émettre quelques nuances, tout de même. Lindsey est une de ces jeunes filles qui déteste le monde qui l’entoure et qui n’apprécie personne hormis elle-même. C’est sur ces pensées relativement idiotes que la jeune Lister marchait dans les couloirs, sans réel but précis.

Elle s’était levée tôt ce matin (peut-être même trop tôt). Ce qui était sûr c’est que la jeune fille était d’humeur massacrante et c’est sûrement pour cette raison que la verte et argent se promenait à cette heure, tentant certainement de dissiper sa mauvaise humeur en martyrisant tout les premières années qui se trouvaient devant elle.
Elle s’arrêta soudain devant une vitre lavée récemment qui lui donnait un appercu de sa propre silhouette. Son reflet ne lui donna pas la satisfaction escomptée. Ses yeux étaient légèrement bouffis, après une nuit à hurler sur les élèves de sa maison qui s’amusaient à faire la fête dans la salle commune alors que la pauvre petite garce désirait dormir. Le maquillage ‘sorcière touch’ avait quand même fait des miracles en masquant les cernes et le teint blafard de la jeune fille. Sa coiffure la surprit. Ne s’était-elle pas regardée avant d’oser se balader ? Une mèche folasse s’échapper de son carré perfectionné (elle avait largement mis une heure à lisser ses cheveux bouclés) ! Lindsey sortit sa baguette et arrangea cette horreur avant de se rendre compte de sa propre stupidité. Elle devenait un peu puéril, ces temps-ci. Poussant un long soupir (digne des plus grandes tragédiennes, cela dit en passant), elle continua sa route, ne sachant toujours pas où ses pas la conduirait.
Puis… Une main se posa sur son épaule. Son cœur émit un raté avant de reprendre un rythme un peu trop rapide cependant. Lindsey se retourna, folle de rage, prête à pulvériser le crétin qui avait oser :

-premièrement de la toucher !
-deuxièmement de la tuer !

Arborant un masque froid qu’elle adorait porté avant de parler à un être inférieur, elle regarda son interlocutrice. Ses cheveux pendaient le long de son visage, d’une couleur assez suspecte ( s’était-elle jeté un pot de peinture rouge avant d’arriver ?). Lindsey se demanda si le patriotisme de la maison du lion allait jusqu’à obliger ses élèves à se teindre les cheveux avec une couleur digne d’un pot de peinture !

Plus âgée…. C’était un fait.

Griffondor, c’était relativement intéressant. Masquant un intérêt croissant à son encontre, Lindsey attendit une remarque de la rouquine.

-Tapadufeu .

Et bien…. Apparemment le qi n’avait pas évolué du côté des lions. Ils ne savaient même pas parler correctement leur langue natale. Faisant un effort de compréhension que la petite garce aurait préféré éviter, Lindsey répondit d’un ton affable :

-Non.

Le truc collé entre ses lèvres intéressa soudain notre brave héroïne. Ce cylindre ressemblait à un de ses machins moldus qui faisaient des ravages dans la populace.

-Tu sais, lança poliment la jeune fille. Je connais un très bon coiffeur à Pré au Lard. Si tu n’as pas assez d’argent pour te faire une couleur correcte, je crois qu’il fait même parfois crédit.

Retenant un fou rire naissant devant la tête de la jeune rousse, Lindsey continua son observation méticuleuse de l’accoutrement de son interlocutrice. Comme tous les gamins de sa maison elle paraissait éprouver un malin plaisir à s’humilier en public en étant débrayée.
Lindsey lui lança son plus joli sourire alors que ses yeux riaient ostensiblement face à l’allure de la lionne.

Comme toujours, les blagues de Jaina avaient le succès escompté, provoquant entre autres l'énervement: chose qui avait tendance à émerveiller la rouge et or. Elle avait au moins réussit son coup de l'attaque surprise à voir la tête de la blondinette qui venait de faire volte face. Un air froid, presque méchant... Jaina étant devenue spécialiste en la matière, son premier réflex avait été -bien entendu- de regarder son blason. Une serpentarde, pas étonnant qu'elle semble mal réagir à la provocation. C'est pour ça que Jaina aimait tant les embêter, même si là, ça avait été un coup de chance qu'elle ne tombe pas sur un élève d'une autre maison.

Ce qui avait donné à Jaina un sentiment de contrôle sur la situation, c'est qu'au lieu de se faire enguirlander comme du poisson pourrit, la verte l'avait laissé s'exprimer en premier. Et fidèle à elle même la jeune lionne avait adapté son langage à la personne lui faisant face, à savoir: un patois issu du fin fond de la campagne galloise consistant à réunir tous les mots en un seul, quitte à en manger la moitié.
La réponse résonna comme un coup de guillotine. Ce « non » qui semblait d'une fermeté incontestée (oui, Jaina avait toujours tendance à dramatiser la situation: cela lui donnait l'impression de passer pour l'héroïne) venait de décevoir la lionne. Pas doués ces verts et argent, ne savaient-ils pas créer du feu avec leur baguette? Mais pourquoi, me direz-vous, la lionne ne pouvait-elle pas elle-même utiliser la magie? Tout simplement parce que cette cigarette semblant anodine ne l'était pas. Il n'y avait même aucun texte dans le règlement intérieur pour prohiber ce type d'objet farceur, enfin si un représentant de l'autorité venait, il déclarerait quand même l'objet illégal. Mais peu importe, Jaina détenait de loin le record de perte de points de Gryffondor: elle avait l'habitude d'être réprimandée, puis de toutes façons elle compensait tout le temps les points perdus par un gain supérieur, le seul problème étant le risque de se prendre un mois de retenue avec l'impitoyable Rogue qui l'avait même laissé croupir dans son cachot lorsqu'elle s'était cassé une jambe au cours du tri des étagères poisseuses du maître des potions. Bref, je m'égare, revenons-en à nos moutons.

La serpentarde -dont Jaina ignorait le nom, même s'il lui semblait déjà avoir vu sa tête lors des cours communs de 4ème et 3ème année- aux airs de barbie mal léchée: ouais, des yeux explosés avec un maquillage drag queen -haha la comparaison- et une coiffure du registre de la perruque à 1000 gallions tellement elle était parfaite- passait directement du coq à l'âne en parlant de coiffeur. Mais pourquoi parlait-elle de coiffeur? Jaina avait du mal à la suivre tout à coup: elle ne se sentait pas du tout concernée. Ah oui! La couleur! Ben quoi? Ce orange stabylo était le résultat d'une manipulation involontaire qui au final avait émerveillé la rouge et or: après s'être teinte en rose pour parodier Ombrage (et avoir été collée puis torturée), elle n'avait pas exactement réussit à récupérer sa rousseur d'origine. Tant mieux: les roux c'était trop cliché à Poudlard, il fallait se démarquer. Enfin tant pis, Jaina allait se prendre au jeu de la verte, répondant après avoir enlevé la fausse cigarette de sa bouche.

« Mais non, pas du tout! C'est hyper top méga tendance la teinture fluo, puis aussi le style décoiffé! Tu te rends pas compte!? C'est toi qui passe pour une grande ridicule avec ta perruque de poupée barbie! »

Le tout dit avec la plus grande sincérité, Jaina utilisant -comme d'habitude- le ton commercial qui se devait de convaincre les gens d'adhérer à ses idées. Bon, là, vu la mine refractaire de la verte, c'était pas gagné. Quoique, un sourire venait de se dessiner sur ses lèvres, peut-être l'occasion pour la lionne de mettre son plan à exécution. Puis Jaina aimait bien jouer la carte de la naïveté jusqu'au bout, se faisant passer pour une bisounours niaise qui prenait tout pour une marque de sympathie. Parce que se comporter comme une débile était le meilleur outil de manipulation au monde.

« Regarde, je vais te montrer, tiens moi ça. »

Ne laissant pas le temps à la verte de répondre, elle attrapa sa main pour y poser la fausse cigarette. Puis elle fouilla dans sa fidèle sacoche d'où quelques plumes de moineaux morts volèrent (oui Lady Peeves passait ses journées à chasser des oiseaux pour aller les glisser discrètement la nuit venue dans le sac à Jaina afin que cette dernière ait de quoi déjeuner le lendemain, quelle délicate attention me direz-vous). La verte s'attendrait peut-être (ou pas) à voir la lionne sortir un magazine de mode de son sac. Mais non, elle en sortit une petite boite en fer pourvue d'une manivelle. Objet étrange et inconnu du monde sorcier comme moldu. Et Jaina, très intelligente, tourna la manivelle. Une petite flamme rose sortit de l'étrange objet et, avant que la verte n'aie le temps de faire quoi que ce soit, la lionne alluma la fausse cigarette, lâchant d'une main la manivelle pour récupérer ladite cigarette, en espérant que la verte la laisse reprendre l'étrange objet qui laissait désormais échapper une légère fumée rose.

Quel était le but de cette cigarette magique? Vous le saurez très prochainement!

« Mais non, pas du tout! C'est hyper top méga tendance la teinture fluo, puis aussi le style décoiffé! Tu te rends pas compte!? C'est toi qui passe pour une grande ridicule avec ta perruque de poupée barbie! »

Ce ne pouvait-être qu'un cauchemar! L'autre rousse ne venait-elle pas de la traiter de ridicule? Lindsey se demanda (dans un élan de frayeur soudaine) si la mèche folasse avait repris sa position initiale, c'est à dire en s'écartant de son carré parfait. Puis elle se ravisa, comprenant que c'était de sa coiffure dont l'autre dégénérée parlait.
Car oui notre brave petite garce, bien que se considérant comme un être doté d'un intellect incomparable, n'avait pas un QI bien élevé. Mais bien entendu, cela ne se voyait pas puisque ces conversations ne mettaient jamais en jeu une intelligence quelconque.
Laissant la folle continuait son manège, toutefois surprenant, osons l'avouer, notre petite serpentard se retrouva flanquée d'une cigarette en l'espace de deux secondes d'inatention.

« Regarde, je vais te montrer, tiens moi ça. »

Rêvait-elle de nouveau ou l'autre folasse venait-elle de lui donner un ordre? Se préparant à lui balancer les quatre vérités qui auraient fait frémir plus d'un, la jeune fille abandonna son masque pour celui de la rage folle. Mais avant de pouvoir ouvrir la bouche, son regard fut attiré par la boîte que venait de sortir son interlocutrice. Dotée d'une manivelle? La petite Serpentard ne comprenait plus rien... Et puis vint le tour de la fumée rose s'échappant du cylindre que détenait désormais notre brave petite garce.

"Si tu avais du feu, pourquoi m'en as-tu demandé?" Demanda Lindsey, plus que souspçonneuse à l'égard de la griffondor.

Elle sentit soudain que contrairement à ses habitudes, elle n'était pas la chasserresse mais plutôt la proie de la dégénérée. De plus le regard déjanté de la jeune fille ne lui disait rien de bon. Son sourire naïf contrastait avec la lueur miroitante qui régnait dans ses yeux malsains. Voyant la main tendu de la giffondor, la jeune fille hésita un long long moment avant de faire un geste. Puis elle lui rendit la cigarette d'un mouvement fort interressant qui consister à la jeter en l'air. Mais malgrè son effort de visée, elle rata sa cible et se cala directement dans la paume de son interlocutrice.
Elle qui avait visé les cheveux de la fille... Son espoir s'était évanoui... Elle qui voulait tant qu'elle s'écrase dans la tignasse de la dégénérée et qu'elle l'enflamme telle un brasero incandescent!
Lindsey émit un soupir face au chagrin qu'elle éprouvait. Décidemment, ce n'était pas son jour. La moindre de ses actions à visée comique tournait à son désavantage.

"Bon et ça sert à quoi, ton machin?"

Mais sa question était même polie? Horreur, oh désespoir! Il fallait vraiment qu'elle rattrappe ses heures de sommeil. Où était sa fougue, sa véhémence dans ses propos qui réussissait toujours à blesser leurs destinataires?
Lindsey continua à fixer la cigarette avec une attention intense, sentant que cette chose était plus que dangereuse.

Si les nés-sorciers n'ayant jamais cohabité avec des moldus ne connaissaient pas Mac Gyver, Jaina, elle, en était une fan inconditionnelle: la plupart de ses actes s'inspiraient du héros de légende incarné par Richard Dean Anderson (mais on s'en fiche de l'acteur). En effet, cette étrange boite à feu coloré avait été créé de toutes pièces par Jaina. Il s'agissait de l'assemblage très technique d'une vieille boîte à musique, d'un simple briquet, d'un prisme en cristal (volé sur un bijou de grand-mère) et de la magie. Le briquet dissimulé à l'intérieur avait été connecté au système de manivelle afin d'être déclenché lorsqu'on le tournait. Le prisme de très petite taille avait été incrusté à la sortie de la flamme, et la magie: elle servait à orienter le prisme de manière à filtrer la lumière et donner au feu et à la fumée la couleur à laquelle on pensait.
Jaina avait pensé au rose parce que cette couleur l'amusait, était extravagante et... La petite serpy aurait très bien pu être l'esclave de Ombrage (la vieille folle avait semble-t-il traumatisé notre chère lionne). Quand à la cigarette, son système de coloration dont nous allons parler plus précisément d'ici peu, fonctionnait de la même manière que la boîte à briquet.

En tous cas, le comportement de Jaina avait visiblement énervé la verte et argent qui arborait désormais une expression bouledoguesque. Elle posa d'ailleurs une question lumineuse et pleine de sens: pourquoi lui avoir demandé du feu alors que la rouge et or en avait? Tiens c'est vrai ça, pourquoi donc? Jaina du réfléchir quelques secondes avant de trouver la réponse (plus dur qu'une interro de métamorphose!). Elle s'en souvenait maintenant.

« Bah pour engager la conversation pardi! »

Oui voilà, c'était ça! Parce que pour faire une blague, il fallait une victime, mais il fallait aussi faire en sorte qu'elle soit plus ou moins consentante à tomber dans le piège. D'où l'intérêt de lui demander du feu pour trouver un prétexte pour lui coller la cigarette dans les mains! Maligne la Jaja!
Bref, la lionne rangea son briquet dans son sac, ayant tout juste le temps de relever les yeux vers son interlocutrice pour voir que cette dernière... Lui balançait la cigarette à la figure! Quelle brutalité, ces serpentards alors! Ils veulent se la jouer fleur bleue, biens coiffés et toujours hautains, mais en réalité ce ne sont que des brutes barbares dénuées de délicatesse. Heureusement Jaina avait l'habitude. En effet, il y a plus d'un an, elle avait joué le rôle d'attrapeuse dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor... Contre Serpentard. Elle avait raflé le vif sous le nez de Malfoy, tout comme elle venait d'empoigner la cigarette en plein vol! Ouch ça brule... La lionne s'empressa de rependre la cigarette au niveau de l'embout non allumé.

Jaina lança son sourire le plus fier à la verte et argent pour lui montrer qu'à l'avenir, il serait inutile de la re-attaquer à coup de cigarette. En parlant de ça, la blondinette demandait quelle était l'utilité de cette chose fumante.

« Eh bien cette ciga... Merrrrrrr...! »

Finalement, Jaina n'aurait pas besoin d'expliquer. De plus, l'objet qui était censé se trouver dans une main de la serpentarde était dans celle de la lionne. Le mystère de la cigarette à fumée rose allait être révélé.

Il s'agissait d'une expérimentation créé par Jaina, son tout premier prototype d'ailleurs. Elle avait l'apparence d'une cigarette classique, mais la couleur de sa fumée était la même que celle du feu qui l'avait allumée. Elle ne se fumait pas (à moins d'être suicidaire) et une minute top chrono après avoir été allumée... ses effets étaient les suivants:

La fumée rose s'intensifia brutalement. Jaina se dépêcha de lâcher l'objet, s'apprêtant à faire un bond en arrière lorsqu'une puissante détonation résonna jusque dans les couloirs parallèles. Étrangement cela faisait beaucoup de bruit pour finalement peu d'effets puisque la mini « explosion » n'avait émit aucun projectile et n'avait donc blessé personne. Cependant les effets avaient été comme prévu: dévastateurs. Un épais nuage de fumée rose empêchait de voir quoi que ce soit à 5 mètres à la ronde. Mais lorsqu'il commença à se dissiper...

« HOURRA! Ça a marché!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! cheers

»

Dans son euphorie, Jaina avait presque oublié de constater que tout ce qui se trouvait dans un rayon de 7 mètres était désormais plus rose qu'un schtroumpf n'est bleu. Le sol. Les armures. Les tableaux. Les chandeliers. Le plafond. Les portes de salles de classe. Les vêtements. Les chaussures. Les cheveux. La peau. Les ongles. Et même l'intégralité des yeux des personnes ici présentes!
Jaina réalisa alors que prendre le colorant « puissance universelle – à ne pas mettre en contact avec le feu » à plusieurs gallions le gramme n'avait pas été la meilleure de ses idées.

- J'attends l'amouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur de mes rêves lalala

Quelles magnifique journée d'été! Trottinant telle une petite puce dans les couloirs du château, Evan se délectait de rayons de soleil réchauffant son doux visage enfantin. Profitant d'une heure de pose entre deux cours, le petit serdaigle avait décidé de faire un tour dans le parc, histoire de se vider la tête en vue de la tant attendue heure de potion qui l'attendait... (oui c'est de l'irronie) Alors qu'il s'apprêtait descendre les escaliers, il entrevit sa chère cousine en train de parler avec une rousse de gryffondor. N'osant interrompre la conversation, il se cacha derrière une armure et contempla la scène.

Apparemment, l'histoire tournée à propos d'un long tube qu'il fallait faire cramer... Très louche tout ça, encore une fois une de ces stupides inventions de moldus! Alors qu'il s'apprêtait à repartir, une explosion retentit dans toute la pièce.

BOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOM

Avant que le pauvre petit Summerbee n'ait eu le temps de dire hippopotame, le couloirs tout entier fut immergé dans un nuage de fumée! Pendant environ 2 minutes, il ne vit plus rien à part du rose à en vomir par terre! Quand le nuage se dissipa, il constata avec frayeur que tout était coloré en rose! Saperlipopette! Les armures, le sol, les plafond, les plantes, bref tout y était passé! La première idée qu'il eut était de déguerpir vite fait bien fait: il faut dire que cette histoire n'était pas prête de bien se terminer, et la petite abeille d'été ne voulait pas encore se mettre dans le pétrin. Mais la frayeur du garçon disparu quand il découvrit que sa cousine et la gryffondor à coté d'elle était transformées en énorme bonbon fuchsia! Ouiiii! Une idée géniale lui était venu à l'esprit! Ne prenant pas la peine de se regarder dans l'armure, il sortit de sa cachette et se mit face aux deux filles.

- Ah bah bravo! Inutil de dire que je vais tout aller répeter à Flitwick... voilà une trop bonne occasion de faire perdre des points aux deux maisons qui se trouvent devant celle de serdaigle Fou

Quoi de mieux pour redorer son blason?? Evan allait avec cette histoire:
1- S' attirer les bonnes faveurs du Flitwick
2- Balancer des élèves, activité favorite du petit 1° année
3- gagner des points pour sa maison
4- ridiculiser sa cousine adorée Peur

ROSEEEEEE
Elle était devenue rose de la tête au pied!!!! Lindsey hurla de stupeur et de l'horreur qu'elle éprouvait à son égard! Comment avait-elle osé la teinter de rose fluo! Comment avait-on oser tout simplement faire quelque chose à son encontre?
Lily chercha rapidement de son regard de folle (tout droit sorti de l'asile) la fille responsable de cet outrage et la trouva. Rose, comme elle, le bonheur de la voir ainsi ne réussit tout de même pas à lui enlever l'envie démente de se venger.

"AH ah" hurla-t-elle ~~avec un sourire diabolique~~ Twisted Evil

La jeune fille s'avança d'un pas menacant, cherchant d'une main sa baguette, et de l'autre pointant son index sur la dégénérée. Mais ou se trouvait sa baguette? Elle ne l'avait tout de même pas laisser devant la glace où elle s'était admirer précedemment? Sentant soudain le contact glacé du bois contre sa peau, elle se prépara à la sortir lorsqu'elle entendit un pas derrière elle.
Evan Summerbee, première année... Aussi connu sous le nom d'abeille d'été venait de faire son apparition.
Gambadant comme un joyeux luron qu'il était, il s'était arrêté face aux deux filles, arborant une couleur naturelle qu'enviait terriblement la garce internationale.
Emettant un ricanement qui se voulait certainement sadique, il les menaca de les dénoncer au professeur le plus proche. Bien entendu, il n'en aurait pas les tripes...
Lui?
Et il comptait LA dénoncer??? De quoi d'ailleurs, la brave petite n'avait encore rien fait? Bien entendu ce qu'elle se préparait à faire n'était certainement pas possible ~~devant le doux yeux innocents de ce cher ange~~, si il comptait réellement s'attirer les bonnes grâces de ce crétin de nabot de professeur.

"Evan... Si tu veux allez dénoncer je te laisse avec plaisir le faire. Mais sache que je n'ai rien fait... Puisque je le vois à tes yeux pétillants que tu m'as certainement suivi depuis une bonne heure, tu dois le savoir. Face à un verisaterum (la jeune fille n'avait jamais su dire ce doux nom donc elle le dit à la vitesse de l'éclair afin que personne ne se rende compte de son ignorance), tes si interressantes informations ne feront pas long feu".

Puis elle désigna la dégénérée en face d'elle.

"Aide moi plutôt à me venger de cette charmante engeance diabolique!"

Le point positif de cette histoire, c'est que Jaina pouvait désormais envisager de se reconvertir dans la fabrication d'armes de dissuasion bien plus efficaces que les bombes lacrymogènes moldues. En effet, le rose empêchait d'y voir clair dans tout ça, là elles n'étaient que deux victimes, mais imaginez une bande d'inconnus recouverts de rose, si c'est un groupe de criminels, il serait plus simple de les poursuivre ainsi colorés. Enfin pour l'instant nous n'en étions qu'au stade experimental et Jaina était plutôt heureuse d'avoir lancé la nouvelle mode de l'uniforme rose. Elle remonta d'ailleurs sa manche pour vérifier un truc: le colorant ne transperçait pas le textile, ainsi elle venait aussi de se trouver un projet de carrière dans le body painting. Mais bref, passons pour en revenir à la situation actuelle.

La petite peste verte s'exclamait d'un « AH ah » plus que douteux. Était-ce contre Jaina que cet onomatopée se dirigerait? Non parce que Jaina, elle, était très fière de sa bêtise et peu lui importait d'avoir changé de couleur: le ridicule ne tue pas et ce qui ne tuait pas Jaina la rendait plus forte. En résumé: le ridicule rend Jaina plus forte. Donc elle répondit à l'exclamation ennemie par un grand sourire émerveillé mais aussi dur à distinguer de par la couleur rose uni de son visage.

La suite semblait moins drôle par contre, la verte se faisait menaçante en s'approchant de la sorte. Mais Jaina, fidèle à elle-même, savait que lorsque quelqu'un était très énervé, il ne parvenait à rien car manquait de concentration. Donc en gros, elle regardait simplement la verte venir, toujours aussi souriante, les bras croisés, lorsque...
Un bleu -dans les deux sens du terme- signala sa présences par quelques chichis verbaux toujours aussi amusants à entendre. Ce devait être la millième fois que la lionne était menacée d'être dénoncée. Bon, certes, des fois ça arrivait vraiment, elle perdait des points, allait en retenue, mais rien qui sorte de son quotidien. Sauf que la plupart du temps elle savait utiliser de sa force de persuasion pour dissuader l'individu de la vendre comme une paire de savates. Et comment procéder? En fait c'était très simple: il lui suffisait de tourner la situation à son avantage.

Pour ce, elle resta quelques instants observatrice: toujours les bras croisés, parfaitement décontractée et son perpétuel sourire commercial aux lèvres. Elle laissa tout le temps à la verte pour répondre au mioche: ces deux-là semblaient bien se connaitre puisqu'il y avait une histoire de filature. Un autre détail venait de frapper la lionne, une arme subtile et délicate dont elle allait se servir: le soucis de prononciation de la verte.

« Oui oui bien sûr, car dès qu'un élève en dénonce un autre, on lui fait boire du verisaterum pour s'assurer qu'il n'a pas menti. C'est évident. Ce serait bête de faire perdre des points à Serpentard alors que Serdaigle a moins de points. Soyons logiques. »

Quelques références subtiles dissimulées en toute ironie dans une tirade qui en apparence laissait présager que Jaina se moquait du nombre de points de sa maison. Bah oui: Gryffondor était numéro 1 alors pourquoi s'en soucier? De plus, maintenant que l'uniforme -et donc le blason- de la lionne était teint en rose, impossible pour le petit bleu de deviner à quel camp appartenait Jaina.
Bref, la verte proposait à son allié de l'aider à se venger de Jaina. Cette dernière éclata d'un rire sonore, à croire qu'elle venait entendre l'une des meilleures blagues qu'on lui ait jamais raconté.

« Je ne pense pas que le terme de vengeance soit approprié du fait que je sois moi aussi une victime: nous sommes dans un rapport d'égalité de coloris qui empêche tout discernement concret d'une victime et d'un coupable. En ce sens le charmant jeune homme ici présent pourrait parfaitement nous dénoncer au même titre de telle sorte que l'autorité de cette école ne soit en mesure de trancher la poire en deux et ainsi faire preuve d'un quelconque favoritisme à l'égard d'une de nous deux.
En fait ça veut dire que vous avez le choix: soit le bleu nous dénonce, soit vous vous jetez sur moi et risquez d'être punis pour agression car il est possible que des représentants de l'autorité (ou des témoins) aient entendu l'explosion et soient en approche, soit tout le monde garde le silence et se contente de rire de cette situation qui ne semble humiliante que pour une seule personne sur trois. A vous de voir. »

Waow! Jaina était fière. Elle ne serait jamais capable de répéter ce qu'elle venait de dire, mais tout ce qu'elle sait, c'est que ça avait tout autant de classe qu'un baratin proféré par l'avocat du diable. Un enchainement complexe de termes issus du langage soutenu tellement bien orchestré qu'au final l'argumentation semblait pleine de bon sens. Magnifique!

La lionne attendit donc de voir quelle serait la réaction des deux autres zigotos, tandis qu'elle restait toujours aussi calme, lorgnant l'accoutrement rose bonbon de la serpentarde avec des sourires moqueurs. Il était clair que la verte était ici la seule personne humiliée, car Jaina, elle, jubilait en voyant l'étendue des dégâts... D'ailleurs, il ne faudrait pas rester longtemps ici: tout un couloir repeint en rose, si on se faisait prendre, cela signifiait que la retenue consisterait à tout nettoyer. Et ça il en était hors de question. Quoique, la preuve ayant explosé, il fallait désormais inventer un argumentaire au cas où un représentant de l'autorité se pointe. Ou alors il fallait songer à prendre la fuite au plus vite, ou encore: il fallait se préparer à saisir sa baguette au cas où les deux pauvres fous décident malgré tout de tenter de l'attaquer...