Titre : Dans l'antre de la Chauve Souris
Thème choisi : le 1
Personnage(s) : Revan Austen, Gauvain Gammach, Horace Slughorn.
Résumé : Revan et Gauvain, qui ne se sont jamais vraiment adressé la parole, se retrouvent enfermés dans la réserve du professeur Rogue ; c'est curieux comme certaines situations créent des liens...
Cadre : Poudlard, réserve du professeur Rogue.
Année : 1997
Complet : Yes

Décidément, les choses tendent à se répéter, grommela Revan en pensée.

- Alohomora ! Lança Gauvain pour la troisième fois.
- Laisse tomber, ça marchera pas... Ce cinglé doit avoir mis je sais pas combien de sorts sur sa porte.

La fillette se laissa tomber par terre, dos au mur, avec un soupir d'exaspération. Elle était enfermée dans la Réserve du pire professeur de l'école, surtout quand on était à Gryffondor, avec un de ses camarade qu'elle ne connaissait pas autrement que de vue, et elle ne parvenait même pas à paniquer : son sentiment de déjà-vu était trop fort. Elle n'éprouvait qu'une sorte d'inquiétude lasse. Arriverait ce qui arriverait, n'est-ce pas ? Elle ne pouvait pas toujours compter sur sa chance pour la sortir des situations engendrées par ses bêtises.

Quelle ironie... Elle qui écoutait les exploits de Page en début d'année, avec des yeux plein d'envie, espérant vivre elle aussi des aventures au sein du château... Elle s'était bien rattrapée depuis quelques mois. Déjà, le coup de l'escapade nocturne chez Rusard avait fini en grosse mélasse (elle s'était retrouvée avec un Serpentard à tenir un siège au fond d'un placard à balais) et Damien et elle avaient eu une chance de tous les diables de s'en sortir vivants, en bonne santé (si on peut considérer que le Serpentard puisse être en bonne santé), sans retenue et sans points en moins dans leurs sabliers respectifs. Et maintenant, comme elle n'avait pas appris de son erreur et que le destin aimait vous remettre les mauvaises choses dans la gueule en deux fois plus fort, elle se retrouvait encore plus dans la mouise que la dernière fois. Rusard était une chose ; horrible, dégoûtant, vicieux, voire même cruel, mais ils avaient réussi à le mettre hors d'état de nuire assez facilement. Rogue, c'était le cran au dessus. En plus de cumuler tous les qualificatifs cités précédemment, il était également dangereux. Et pénétrer dans sa Réserve était autrement plus interdit et passable de mort que de se glisser dans le bureau du concierge en pleine nuit. Et bien sûr, pour bien insister sur l'effet de miroir entre ces deux missions commando, elle se retrouvait à nouveau enfermée avec quelqu'un. Encore un garçon, de son année, d'une autre maison que la sienne, à qui elle n'avait encore pas adressé la parole.

Par chance (ou pas), Gauvain n'était pas un Serpentard, mais un Serdaigle autrement plus causant que Damien.

- Bon, bah si la seule chose à faire c'est attendre qu'il revienne et nous cueille comme deux petites fleurs, on peut dire adieu à nos points et à notre temps libre pour les six prochaines années.
- T'as qu'à prier, répliqua Revan. De toute façon on peut s'en prendre qu'à nous, on avait rien à faire là, surtout après le couvre-feu.
- Je savais pas que les Gryffondor étaient raisonnables...
- On en apprend tous les jours.

Après cet échange bref et sec, le silence revint. Gauvain finit par s'éloigner de la porte pour s'asseoir comme l'avait fait sa camarade. Revan aurait voulu se montrer plus aimable, mais la situation dans laquelle ils se trouvaient était trop désespérante. Elle se maudissait d'être venue ici, et aurait préféré être seule pour se maudire plus encore dans le calme. En prenant le chemin de la réserve de la Chauve-Souris, elle énumérait mentalement la liste des scénarios possibles et imaginables si elle se faisait prendre ; qu'elle n'avait pas été sa surprise en découvrant qu'il y avait déjà quelqu'un en train de fouiller parmi les bocaux, dos à la porte ! Les deux gamins avaient sursautés, frôlant la crise cardiaque ; puis, chacun reconnaissant en l'autre un camarade de classe, ils s'étaient détendus. Après un dialogue de courte durée (« Qu'est-ce que tu fais là ? - Je suis venu chercher un truc, et toi ? - Pareil. - On ferait mieux de se grouiller avant que Rogue ne revienne... - Tout à fait d'accord. »), ils s'étaient tous deux lancés à la recherche de ce qui leur était nécessaire. Ils n'avaient malheureusement pas eu le temps de trouver quoi que ce soit. Ils s'étaient figés d'horreur en entendant des bruits de pas à l'extérieur de la Réserve, et n'avaient eu le temps que d'échanger un regard glacé d'effroi et de se jeter dans le coin le plus sombre avant que leur professeur ne débarque dans l'embrasure de la porte. Inutile de préciser qu'à ce moment, Revan avait cru que sa dernière heure était arrivée, et qu'elle avait lu la même chose sur le visage de Gauvain. Par bonheur, Rogue n'était venu que pour boucler ladite porte, et s'en était allé après l'avoir soigneusement fermée.

Le hic, c'est que les deux gamins étaient toujours à l'intérieur.

Ils avaient attendus quelques instants, retenant leur souffle, afin de s'assurer que tout bruit de pas avait disparu et que Rogue ne reviendrait pas. Finalement, prenant conscience de la situation gênante dans laquelle ils étaient (toux deux accroupis dans un coin de la pièce, tapis comme des rats), ils s'étaient relevés précipitamment en échangeant quelques mots. La Gryffondor avait eu la première l'instinct de se jeter sur la porte et de tenter de l'ouvrir par tous les moyens (tourner la poignée, taper dessus, lancer un Alohomora bien senti). Sans succès. L'aiglon s'y était essayé à son tour, en vain également. Et maintenant... Maintenant, ils étaient coincés comme des idiots sans savoir quoi faire pour sortir. C'était rageant.
Quand Rogue reviendrait, il deviendrait fou (de rage que son repaire ait été violé, de joie qu'une Gryffondor fasse partie du lot), et leur retirait des dizaines de points. Et bien sûr, il leur collerait la retenue de leur vie. C'était triste. Pourtant, Revan était sûre qu'ils n'étaient pas les seuls à faire ce genre de bêtise – franchement, les virées nocturnes sont monnaie courante chez tous les élèves de Poudlard ; mais pourquoi fallait-il qu'elle se mette dans des situations débiles et quasiment sans issue à chaque fois ? Assise ainsi par terre, attendant que Cheveux-Gras revienne comme un condamné attendant l'heure de sa sentence, elle tentait de se faire une raison. Mais près d'elle, la nervosité de son camarade de fortune était palpable, et ça ne l'aidait pas. S'il continuait, elle finirait par perdre son assurance et céder à la panique. Il fallait détendre l'atmosphère, penser à autre chose, ne serait-ce qu'un tout petit peu...

- Je sais qu'on est vraiment dans la merde, finit-elle par dire, mais faut relativiser. Ou en tout cas, espérer très fort que c'est Slughorn qui nous ouvrira la porte.

Le Serdaigle la regarda d'un air peu convaincu. Il savait très bien que les chances que Rogue autorise le nouveau professeur de potions à pénétrer dans son antre étaient trop faibles pour qu'ils puissent compter là-dessus.

- On devrait plutôt se préparer psychologiquement à affronter ce qui va nous tomber dessus quand ce tordu nous trouvera, répliqua-t-il.

Revan ne répondit pas immédiatement. Il avait raison. Elle finit par soupirer, et souffla

- Le pire c'est que... ce que j'suis venue chercher vaut même pas la peine. Enfin, ça vaut pas que je risque ma peau.
- J'te rassure, moi non plus, répondit Gauvain avec un rire amer.

Toujours assis, il baissa les yeux. Il semblait furieux contre lui même. La Rouge et Or était simplement écœurée ; voilà ce que c'était, d'échafauder des plans stupides dans des buts encore plus stupides. Maudit Billy. Quelle idée de fabriquer du Fluide explosif, alors que ce n'était pas dans le programme ? Sur le moment, l'idée d'en utiliser contre certains élèves de Serpentard (Deniel ou Dawster pour ne pas les citer) lui avait paru excellente, et elle s'était laissée embarquée par l'enthousiasme de son camarade de maison. Et sur le moment, le fait que le liquide d'Eruptif soit un ingrédient qu'on ne trouverait certainement que dans la réserve de Rogue lui avait paru un obstacle surmontable. Bien sûr, cette impulsivité et cette naïveté étaient toutes enfantines, excusables même lorsqu'on a onze ans, mais Revan ne s'en voulait pas moins. Mais après tout, elle n'avait pas été envoyée à Gryffondor pour rien... Par contre, qu'est-ce qui avait pu motiver un Serdaigle à tenter une telle expédition ? La curiosité ? Une soif d'apprendre tellement incontrôlable que les cours ne lui suffisaient pas, et qu'il avait éprouvé le besoin de vérifier des trucs par lui-même ? Non, Gauvain n'avait pas une tête à ça. Pouvait-elle se permettre de lui demander ?
La réponse était évidente. Ils étaient certainement en train de vivre leurs derniers instants en tant qu'enfants libres dans cette école, alors il n'y avait plus de secrets à avoir, non ?

- Dis... T'étais venu chercher quoi, toi ? Interrogea la fillette.
- J't'en pose, des questions, moi ?

Bon, apparemment le garçon ne partageait pas son point de vue. Ou peut-être que la raison de sa venue était trop humiliante. Il avait peut-être fait un pari vraiment stupide ? Afin de le mettre en confiance, et parce qu'elle voulait vraiment se concentrer sur autre chose que sur ses maigres perspectives d'avenir à Poudlard, elle insista :

- C'est bon, j'ai bien le droit d'être un peu curieuse... La situation est pas banale, faut dire. Si c'est un truc qui fout la honte, j'irais pas le crier sur tous les toits en sortant d'ici, t'inquiète pas.
- Me doute bien, grommela-il.

Il sembla hésiter devant cette argumentation ma foi bancale, mais juste. Finalement, il opta pour une contre-attaque :

- Et toi, t'es venue chercher quoi ?
- Moi ? Revan eut un petit rire. Du liquide d'Eruptif...
- Du liquide d'Eruptif ? Répéta l'aiglon. Pourquoi t'avais besoin de ça ?

Il avait abandonné son expression d'amertume pour la regarder, les sourcils arqués. Pas besoin de lui expliquer ce qu'était un Eruptif, de toute évidence. Avec un soupir, la brunette leva les yeux vers lui et lui expliqua rapidement.

- Pendant le dernier match de Quidditch, quand on a battu les Serpentards, un des leurs à fait un truc impardonnable à Page -tu sais, notre préfète. Alors avec un copain, on voulait la venger, tu vois... Pis faire un truc vache à d'autres Verts, si c'était possible. On a trouvé que le Fluide Explosif, c'était vachement bien pour faire des trucs tordus... Alors on a commencé à récolter les ingrédients. Et vu que l'Eruptif c'est super dangereux et dur à trouver, on s'est dit qu'on en trouverait ici... C'est moi qui me suis dévouée pour venir le chercher. Voilà.

Elle regarda Gauvain d'un air misérable, puis ajouta :

- Tu peux dire qu'on est des crétins.
- Vous êtes des crétins.
- Je sais...
- Dommage, ça aurait été marrant de voir ce que vous auriez fait avec du Fluide Explosif.

Revan lui sourit malgré elle. Oui, ils auraient pu faire des trucs vraiment marrants avec ça... Finalement, elle fit une nouvelle tentative :

- Allez, je t'ai dit pourquoi j'étais là, à ton tour. Ça passera le temps.
- C'est personnel.
- Ça doit vraiment être humiliant alors. Qu'est-ce qu'il faut que je te raconte pour que tu me le dises ?

Gauvain haussa les épaules. Il ne cessait de jeter des regards anxieux vers la porte, comme si Rogue allait surgir tel un polichinelle de sa boîte. En réalité, la gamine se fichait un peu de savoir ce que son camarade foutait ici ; elle savait juste qu'il ne se confierait qu'une fois en confiance. Or, lorsqu'il serait en confiance, il se détendrait, et donc il arrêterait de la faire paniquer. CQFD.
La Gryffondor se creusa donc les méninges. Que pourrait-elle raconter de suffisamment personnel pour que l'aiglon pense à autre chose qu'à Rogue ? C'était simple. Vraiment simple. Depuis quelques semaines, voire un peu plus, elle cachait un secret qu'elle n'avait révélé à personne. Ce secret était ce qu'elle avait de plus personnel et de honteux ; aussi l'avait-elle conservé dans une lettre non expédiée qu'elle avait caché au fond de sa malle. En temps normal, elle serait morte plutôt que de confier cela à quelqu'un. Mais à circonstances exceptionnelles, réactions exceptionnels... Cette situation des plus désespérées, ce sentiment de panique sous-jacente, ne l'aidait pas à avoir les idées claires...

- J'suis amoureuse.

Gauvain tourna à nouveau les yeux vers elle, surpris de cette soudain déclaration. Un instant, il crut qu'elle lui était adressée, et regarda Revan comme si elle était folle. Heureusement, elle poursuivit :

- Et pas de n'importe qui en plus. Non, il fallait que je tombe amoureuse d'un vieux. Un médicomage d'au moins trente balais, qui fera jamais attention à moi à moins que j'me pète tous les os ou que j'me prenne un sortilège méchamment raté dans la tronche. C'est lamentable, non ?

Elle ne regardait plus le Serdaigle. Ses yeux s'étaient perdus dans la contemplation de l'étagère en face d'elle, ou plutôt des bocaux remplis de trucs dégoûtants. Proférer ainsi ces paroles, avouer à haute voix et à quelqu'un d'autre qu'elle aimait, la rendait étrangement triste, mais aussi soulagée. Peut-être qu'il comprendrait.

- C'est pas lamentable, souffla le gosse. Non, c'est... c'est normal. Ouais, pourquoi on aurait pas le droit de tomber amoureux sous prétexte que la personne est trop différente de nous ?
- Je sais pas... commença la brunette.

Mais le Serdaigle avait à présent le poing serré, reprenant cette expression de colère qu'elle lui avait vu un peu avant. Mais était-il en colère contre lui-même, ou contre quelqu'un d'autre ? Il poursuivit, la voix basse

- Franchement... Ça arrive à tout le monde de tomber amoureux de la mauvaise personne. De celle qui nous aime pas en retour ! Mais on y peut rien non ? Y a un tas de gens dans cette école, alors t'inquiète, tu finiras bien par trouver quelqu'un de mieux, mais en attendant, t'as parfaitement le droit d'aimer ce vieux ! Et personne devrait se moquer de toi, surtout pas lui ! Acheva-t-il d'une voix plus forte. Il resta silencieux quelques secondes, le temps de réaliser qu'il venait pratiquement de révéler son amour pour Ange Dawster -par bonheur, il n'avait pas prononcé son nom. Cela sembla le surprendre ; puis, vaincu, il avoua :

- J'suis là parce qu'une fille m'a demandé de lui rapporter quelque chose de très difficile à obtenir. Et comme j'suis un idiot, j'ai couru, en pensant qu'elle ferait certainement plus attention à moi comme ça.

Un instant, ils s'observèrent en silence, échangeant un regard où se mêlaient l'étonnement, le soulagement et la compassion. Oui, Gauvain avait saisi. Il saisissait parce qu'il vivait quelque chose de similaire. A présent qu'il avait laissé échapper tout ça, ils étaient sur un pied d'égalité. Elle lui avait confié son secret en partie, sans révéler l'identité du médicomage ; il venait d'avouer le sien malgré lui, elle ne lui en demanderait pas plus. Ils n'étaient que deux enfants qui vivaient leur premier amour, leur première déception, leur premier chagrin, et qui le partageaient dans un moment de compréhension mutuelle innocente. Ni l'un ni l'autre ne répéterait ce qu'ils avaient appris ce soir. Pendant un moment, l'angoisse d'être enfermés dans la réserve de Rogue disparut.

Mais pas pour longtemps.

Une voix derrière la porte fit violemment sursauter les deux apprentis sorciers. Ils restèrent figés une seconde, les yeux écarquillés, la respiration coupée ; Revan eut l'impression que même son coeur avait cessé de battre.

Un bruit suivit la voix. Quelqu'un venait de mettre une clé dans la serrure. C'était la fin. La poignée se tourna, et la porte s'ouvrit...

- Oh ! S'exclama Slughorn.

Slughorn. Les miracles existaient. Il y avait peut-être même un dieu, là haut. C'était bien le professeur de potions qui venait d'entrer, son gros ventre en avant, la clé encore dans la serrure. Il semblait tout aussi surpris qu'eux de les trouver là.

- Ça alors ! Que faites-vous ici, chenapans ? S'écria à nouveau le professeur.

Gauvain hésita. Pas Revan.

- Ah, monsieur ! On a vraiment eu peur ! On était venus pour demander quelque chose au professeur Rogue, et comme la porte était ouverte on s'est permis d'entrer... Seulement il est passé pour fermer sa porte sans nous voir et on a pas eu le temps de lui faire savoir qu'on était là !

Elle ignora le regard éberlué que lui jetait le Serdaigle. Elle ne guettait que la réaction de Slughorn. L'ancien Serpentard haussa les sourcils et se passa une main sur la moustache :

- Ça alors ! Il devait vraiment être distrait... vous avez eu de la chance qu'il ait accepté de me donner les clés et que ce soit moi qui vous trouve ! Mais vous n'avez quand même pas le droit de vous promener à cette heure dans le château !
- On sait, enchaîna Gauvain, mais on voulait un renseignement pour notre devoir de Défense contre les Forces du Mal, on voulait absolument le voir pour le finir à temps...
-Je devrais vous retirer des points, vous savez, et avertir le professeur Rogue que je vous ai trouvé là !

Les deux écoliers lui jetèrent une regard horrifié. Malheureusement, ceux-ci ne pouvaient pas faire objection à cette dernière requête alors qu'ils venaient de dire qu'ils désiraient voir Rogue...

- Enfin, comme c'est la première fois que je vous prends à faire une bêtise, je ne vous retirerai pas de points... Retournez vite à votre salle commune, et si je vous reprends j'avertirai vos directeurs de maison ! Lança le professeur.

Les gamins ne se firent pas prier. Avant que Slughorn aie pu ajouter la moindre chose, ils avaient dépassé leur professeur et s'étaient élancés en courant dans les couloirs, n'en revenant pas de leur chance. Le cœur de Revan s'était remis à battre comme un sauvage, et elle ne sentait plus ses jambes alors qu'elle grimpait les escaliers quatre à quatre aux côtés de Gauvain.

- J'en reviens pas ! S'écria celui-ci.
- C'est un sacré putain de miracle ! Lui répondit la fillette, complètement hors d'haleine.
- Tu mens plus vite que ton ombre ! La complimenta le gosse, alors qu'ils ralentissaient, atteignant l'endroit où ils devraient se séparer pour monter dans leurs tours respectives.
- Merci... T'es pas mal non plus dans le genre convaincant.

Ils finirent par s'arrêter et échangèrent un regard mi-amusé, mi-inquiet. Le Bleu et Bronze déclara

- Rogue va nous coller quand il saura ça.
- C'est sûr ! Mais je crois qu'on a évité le pire là !
- Tu rigoles ? On a épuisé notre capital chance pour le reste de nos jours !

Ils éclatèrent de rire, encore essoufflés par leur montée express dans les escaliers. Revan était sûre qu'il lui faudrait toute la nuit pour se remettre de ses émotions. Elle avait eut si peur lorsque la porte s'était ouverte !

- Bon, ben... On se verra en cours, bredouilla la brunette.
- Et en retenue... Bonne nuit !

Elle le salua et pris la direction de la tour Gryffondor, tendant tout de même l'oreille (tomber sur Rusard serait ballot). Ils n'avaient pas pris la peine de se promettre de ne jamais révéler leurs secrets mutuels ; ils savaient tous deux qu'ils n'en feraient rien. Ils avaient passé une sorte d'accord, dans cette réserve, et ils n'étaient pas prêts de le briser.

Épilogue (un mois plus tard) :

- Rev', tu me passes ton encre, j'en ai plus?
- Pas d'souci, tiens.
-Merci.
- Silence ! Vous êtes en retenue je vous rappelle !

Soupir double. Et dire qu'ils en avaient encore pour un mois...



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