Lorsque Revan avait accepté de changer de dortoir pour intégrer celui de Page et ses camarades Bloody Ladies, elle savait très bien à quoi s'attendre. Son aînée l'avait invitée en la prévenant qu'une chose ronflante non-identifiée semait l'agacement le plus profond parmi les résidentes du dortoir, et elle s'était engagée en promettant d'aider à débusquer cette chose. Elle n'avait pas été déçue : comme prévu, chaque nuit le sommeil des fillettes étaient dérangé, troublé, voire même interrompu par des ronflements dignes d'un tracteur au moteur déffectueux. Au début, la gamine avait pensé s'habituer, surtout avec l'aide des boules quiès offertes par Page, mais il n'en était rien. Le dortoir semblait toujours envahit d'une troupe d'hommes enrhumés qui se seraient assoupis après une dure après-midi de travail -ou après un repas particulièrement copieux, au choix. Or, les examens de fin d'année approchaient, et la situation devenait urgente. Si elle ne souhaitait pas réviser outre mesure, elle désirait tout de même disposer d'un nombre d'heures de sommeil suffisant pour assurer au maximum, et il allait sans dire que c'était mal parti.

Et apparemment, Page était du même avis. Aussi vint-elle à sa rencontre dans la Salle Commune pour lui faire part de son désir de passer à l'action. Revan ne rechigna pas le moins du monde, trop heureuse que l'enquête démarre enfin, et écouta attentivement les recommandations de sa préfète. Elle avait l'impression de se préparer pour partir au combat, et cette perspective l'emplissait d'excitation. Sa dernière "mission commando" personnelle avait beau s'être mal passée (pincée par Rusard, elle avait du pétrifier Miss Teigne et s'était réfugiée dans un placard à balais avec un jeune Serpentard), l'idée de repartir en mission était complètement grisante. Et même si l'enquête de ce soir ne les menait pas loin, cela importait peu : au moins elles auraient fait le premier pas.

Le soir venu, elle se coucha presque toute habillée, san mettre ses boules Quiès, sa main glissée sous l'oreiller fermeent serrée autour de sa baguette magique. Page lui avait bien précisé de ne rien dire à leurs camarades de chambre, et Revan ne s'était pas faite prier. La rouquine était parée de la même manière de son côté, et elles échangèrent un regard complice au moment de se coucher.

- Bonne nuit les filles, souhaita la brunette de son ton le plus naturel.

Il y eut quelques bruits le temps que les fillettes trouvent leur position pour dormir, puis ce fut le silence. Soudain pourvue d'une patience qu'elle ne se connaissait pas, la première année attendit, les yeux ouverts dans l'obscurité du dortoir, guettant les respirations de ses camarades qui se faisaient de plus en plus profondes au fur et à mesure qu'elles s'enfonçaient dans le sommeil. Pendant de longs instants, elle n'entendit que ce bruit aipaisant, qu'aucun ronflement ne venait troubler, et elle serait tombée dans une espèce de sommnolence si elle n'avait pas été aussi surexcitée. Enfin, après un moment dont elle était incapable de déterminer la longueur, le buit maudit retentit.

Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrr ...

Tout son corps se tendit immédiatement, comme si elle s'apprêtait à parer une attaque d'un troupeau de trolls. La puissance du ronflement faisait trembler la vitre de la fenêtre, semblant émaner d'aucun endroit en particulier. Elle tourna instinctivement la tête vers son aînée qui, elle le savait, était restée éveillée de la même façon qu'elle. Elle ramena sa main qui tenait sa baguette contre elle, prête à dégainer en cas de besoin, mais elle hésita : devait-elle lancer un Lumos tout de suite, ou était-il préférable d'attendre ? Elle leva légèrement la tête pour faire un signe à Page, préférant attendre que celle-ci prenne la première initiative. Après tout, c'était elle la pécialiste des missions commando...

Les fillettes étaient sur la même longueur d'onde. Si elle ne distinguait pas précisément les traits de sa préfète, Revan devinait dans son attitude la même tension, la même excitation, la même propention à réagir au quart de tour. Elle vit Page sortir doucement de son lit et l'imita précautionneusement. Elle avait pour sa part gardé son haut de pyjama et enfilé un pantalon confortable ainsi qu'une paire de chaussettes (toujours pratique si on avait à se balader dans le château la nuit). Sa baguette brandie, elle rejoignit la rouquine en deux enjambées, et tendit l'oreille. Elle ne tarda également pas à comprendre d'où venait le bruit, et resta un instant perplexe : comment le mur pouvait-il ronfler ?

- For God's sake Rev', chui sûre que ça vient du mur... Mais j'vois rien moi...

Elle non plus ne voyait rien. Elle s'approcha, hésitante ; sa main droite tenait toujours fermement sa baguette, prête à lancer un lumos ou n'importe quel autre sort de sa connaissance (on était jamais à l'abri d'une attaque), sa main gauche tendue vers le mur pour le tâter. Elle promena prudamment sa main sur la pierre froide et lisse, et murmura :

- J'comprends rien... Ptêt' de l'autre côté ? Ou à l'intérieur ?

Elle allait retirer sa main lorsque ses doigts attinrent une portion de mur intéressante. La dalle froide se mit à vibrer, faisant sursauter la Gryffondor.

- Page, regarde ! souffla-t-elle. Ca tremble ! C'est le ronflement qui fait ça tu crois ?

Elle hésita entre pousser le caillou, lui lancer un sortilège ou y coller son oreille. Elle regardait sa préfète en se mordant la lèvre, guettant les instructions.

Pas facile de discerner quoi que ce soit dans la pénombre... Page mourrait d'envie de lancer un bon vieux Lumos des familles, mais elle avait peur de déranger les autres Bloody Ladies, ou de faire une bêtise en lançant le mauvais sortilège au mauvais endroit. Page se mit à genoux, collant presque son nez à la pierre pour voir le moindre détail qui pourrait les aider dans leur enquête. Revan de son côté n'était pas en reste, et était aussi méticuleuse que sa préfète. Bientôt, elle souffla quelques mots, suivis d'une exclamation. La deuxième année bondit sur ses pieds et vint inspecter la pierre qui avait retenu l'attention de la brunette.

- WOoOOooaaA...

Les yeux de la rouquine s'étaient transformés en soucoupes. La pierre vibrait. Un bout de mur, ça pouvait rouler, s'effriter, mais alors vibrer en rythme avec des ronflements... Ca c'était un scoop.

- Ouais, c'est en rythme... V'là le truc de malade ! chuchota la gosse en réponse.

La curiosité piquée au vif, Page cala sa baguette entre ses dents et posa ses deux mains sur la pierre louche, tâtonnant au hasard, cherchant un trou, une entaille, n'importe quoi. Mais hormis le mouvement étrange, le caillou était parfaitement normal. Rien aux encoignures. Rien sur la surface. Pas de texte, rien.

La gosse jeta un regard déçu à Revan. Elles étaient sur le point de trouver quelque chose, elle en était convaincue... C'était si frustrant de ne pas réussir à trouver l'astuce ! Reprenant sa baguette, la deuxième année tapota délicatement la pierre, toujours en vain.

- Mais tu vas t'ouvrir foutu truc !

Devant les deux fillettes médusées, la pierre sembla se desceller en douceur, comme en réponse à la virulente demande de la jeune irlandaise. Petit à petit, le moellon pivota, comme une porte de coffre fort.

- WOoOOooaaA... (bis)

A mesure que la pierre tournait, les ronflements gagnaient en puissance, et Mariana se retourna en grognant dans son lit, Page retenant son souffle pour que personne ne se réveille. Enfin, le mouvement s'interrompit, révélant une espèce de petite cavité qui tenait de la cache au trésor. Page jeta un regard entendu à Revan et les deux gosses activèrent la lumière de leurs baguettes ensemble, faisant dirigeant la lueur vers la cache, leurs corps empêchant la clarté d'aller lécher les lits des autres Bloody Ladies assoupies. Avec curiosité, les deux enquêteuses en herbe jetèrent un œil dans ce qu'elles venaient de mettre à jour [HJ : je me permets, si ça te dérange et que Rev réagit différemment, dis moi et j'édite ^^].

Le trou n'était pas très grand et semblait avoir été creusé à la main dans l'épaisseur du mur. Niché en son sein se trouvait une pièce de tissu épaisse, qui semblait de bonne qualité, et roulée en boule. Elle devait contenir quelque chose, à en juger par la bosse qu'elle formait. Et, impossible d'en douter, les ronflements en provenaient.

HJ : je m'arrête là pour le moment, dis moi par MP ce que fait Revan, si elle touche le truc, comment elle s'y prend, si au contraire elle ose pas, si elle regarde ailleurs... Je te décrirai par MP pour que tu le mettes dans ton post, suivant ce qu'elle fait, ça changera, alors sois précise

Page, qui inspectait le mur avec autant de soin que sa cadette, se redressa immédiatement à son chuchotement et vint à son tour tâter la paroi louche. Dans la pénombre Revan ne distinguait pas bien les traits de sa camarade, mais elle voyait bien que ses yeux s'étaient considérablement agrandis (et elle-même devait aborder la même expression, à n'en pas douter). Elle lâcha une sorte d'exclamation murmurée, avant d'exprimer par des mots la stupeur qu'elle éprouvait. La brunette lui répondit sur le même ton :

-J'te le fais pas dire...

Brûlante de curiosité, la préfète s'empressa d'examiner le pan de mur plus attentivement, promenant ses mains sur la pierre en quête de la réponse, à savoir : comment se foutu caillou s'ouvrait-il ? Car il devait s'ouvrir par un moyen ou un autre, c'était obligé. Il y avait quelque chose là dedans, et Revan ne se sentait plus d'excitation à l'idée de le découvrir. Page aussi s'impatientait, et ne tarda pas à perdre son sang-froid ; devant cette exclamation, la première année plaqua un doigt sur sa bouche en jetant un regard inquiet à leurs camarades de chambre qui dormaient non loin, lui faisant signe de ne pas faire trop de bruit. Mais elle avait tort de s'inquiéter, car en réponse à l'ordre que venait de lancer son aînée, la « porte » murale s'ouvrit lentement... découvrant un trou du genre planque secrète. C'était du délire ! La brunette n'aurait jamais soupçonné qu'il pouvait y avoir une cachette dans ce mur tout à fait banal ! L'ouverture n'était pas du tout visible, même pour quelqu'un qui aurait fixé attentivement la paroi...

-Ben ça alors... souffla la gosse.

A présent que la cavité était ouverte, les ronflements redoublaient de puissance. Pas de doute, elles avaient mis le doigt sur quelque chose d'intéressant. Après un échange de regards, les gosses lancèrent un bon vieux Lumos et se penchèrent pour observer plus attentivement leur surprenante découverte. La cavité, plus petite que ce à quoi Revan s'était attendue, ne contenait qu'un morceau de tissu -mais pas un morceau de tissu vide. Le tapage nocturne provenait de ce qui était roulé dans l'étoffe. La brunette lança un regard à la fois curieux et angoissé à sa préfète. Que fallait-il faire ? Elle n'avait qu'une envie, s'emparer du tissu et de ce qu'il contenait, même si ça n'avait rien de très prudent. Mais comme la même lueur brillait dans les yeux de la rouquine, elle n'hésita pas longtemps. Elle fit passer sa baguette dans sa main gauche et tendit la droite vers la fameuse CQR. Lorsque ses doigts touchèrent l'étoffe, elle fut aussitôt rassurée ; rien de vivant là-dedans, bien que le contenu vibrait légèrement. Sans plus réfléchir, elle s'empara d'un pan de tissu et tira, révélant ainsi le « trésor » que l'on avait cherché à cacher dans ce mur.

La Gryffondor ne put s'empêcher d'être surprise en se penchant sur sa découverte. Le tissu couvrait en fait une toute petite boîte, en bois épais, maintenue close par un fermoir métallique. On aurait dit une petite boîte à bijoux. Pour accompagner la boîte, un rectangle solide emballé dans du papier qui ne laissait aucun doute quant à son contenu ; un cadre. Tout ce mystère lui donnait des vertiges tant son coeur battait vite sous l'effet de la curiosité, de la surexcitation et, il fallait bien l'avouer, de la peur. Mais cette peur était délicieuse, car au fond elle savait qu'il ne pouvait rien y avoir de tellement dangereux dans cette boîte. Elle prit cette dernière entre ses doigts et leva un regard brillant vers l'Irlandaise :

-On ouvre ??

La réponse ne se fit pas attendre, évidemment. Encore un peu hésitante, Revan inspecta la boîte sous tous les angles ; elle ne tarda pas à découvrir une inscription sur la côté, à l'encre, presque illisible. Elle parvint toutefois à le déchiffrer en approchant le rayon de sa baguette et en plissant les yeux :

- »Il te dira où trouver ma moitié »... lut-elle à haute voix (enfin, pas trop haute quand même).

Elle jeta un regard dubitatif à sa préfète, l'air de dire : J'y comprends rien du tout. Finalement, elle ouvrit la boîte en tremblant un peu ; elle n'y trouva cependant qu'un petit mouchoir de dentelle sale, et en s'en emparant, elle découvrit qu'il contenait une clé rouillée, ornée d'un ruban bleu nuit. C'était joli, mais à quoi cela pouvait-il bien servir ? Avec un nouveau regard de plus en plus perplexe à Page, elle lui passa la boîte, et tandis que son aînée examinait l'objet à son tour, elle attrapa le cadre. Elle s'empressa de retirer le papier journal qui l'emballait, en faisant attention au bruit pour ne pas réveiller les Bloody Ladies (ça aurait été dommage de se faire interrompre maintenant), et ne put s'empêcher de faire la grimace devant ce qu'elle trouva. Le cadre n'était franchement pas très beau ; à la mode baroque, tout doré et surchargé d'un tas de moulures et autres extravagances. Le personnage qu'il représentait (et qui était à l'évidence le coupable des ronflements intempestifs) n'était guère mieux. Endormi de trois quarts dans un fauteuil assez ancien. L'homme était petit, rondouillard, avec un visage bouffi, et arborait une petite moustache effilée qui finissait par boucler devant ses joues. Ses cheveux noirs étaient tous plaqués sur son crâne à l'aide d'un genre de gomina, un peu dans le genre de Rogue (sauf que bien sûr, les cheveux de Rogue étaient VRAIMENT gras, ils n'en avaient pas juste l'air à cause d'un produit). Le bas de son corps n'apparaissant pas dans le cadre, Revan ne pouvait voir que sa tenue étrange, rayée, aux manches longues, ornée de deux bretelles destinées à tenir le pantalon qu'elle ne voyait pas. Une fois le ronfleur détaillé (le mouvement autour de lui ne perturbait d'ailleurs pas le moins du monde son sommeil), Revan baissa les yeux vers l'emplacement du noms afin de connaître son identité. Malheureusement, la cartouche était illisible.

-Merde, grogna-t-elle en se mordant la lèvre, j'arrive pas à lire qui c'est...

Comme la rouquine avait terminé l'inspection de la boîte, elle lui passa le cadre afin de le soumettre à son observation (deux avis valaient mieux qu'un). Finalement, elle demanda dans un murmure impatient :

-Tu comprends quelque chose toi ? A ton avis, si on le réveille il nous dira des trucs intéressants ?

Elle observait leurs trouvailles avec de grands yeux surexcités qui brillaient à la lueur de leurs baguettes, attendant les prochaines instructions de sa préfète.

La curiosité et l'excitation étaient à leur comble... Pendant tous ces mois, les gamines avaient dormi là, juste à côté de ce qui devait à n'en pas douter être un fabuleux trésor. C'était incroyable. Jamais elles ne s'étaient doutées de quoi que ce soit, alors qu'un mystère était si proche ! Encore figée de surprise, Page laissa Revan prendre la direction des évènements. La brunette, d'une main fébrile, explora l'intérieur de la cavité, mettant à jour plusieurs objets. Page avait l'impression que c'était Noël, et que les filles étaient en train de déballer les cadeaux. L'emballage de papier journal du deuxième objet la confortant dans cette impression.

Revan demanda à la préfète si elle devait ouvrir la petite boîte.

- S'te question ! Evidemment ! assura la rouquine en agitant la tête frénétiquement.

La première année ne se le fit pas répéter et inspecta consciencieusement la petite boite, Page attendant en trépignant que ce fut son tour. Visiblement, les objets en eux-mêmes soulevaient leur comptant d'interrogations. Enfin la brunette passa le coffret à la rouquine, qui l'inspecta également en tous sens. C'était intrigant tout de même, cette petite phrase... "IL te dira où trouver ma moitié"... C'était qui ça, "IL" ? On bon vieux mystère comme dans les bouquins, c'était géant. Page avait les yeux qui pétillaient à la lueur de leurs deux Lumos. Bientôt, Revan lui passa le second objet, qu'elle avait déballé. Un cadre, ancien.

- Mince, j'arrive pas nom plus à lire... Attends, là, on dirait un "U" suivi d'un... "n" je crois. Le reste c'est tout effacé au milieu. Ptetre un "B" ou un "P", mais c'est pas très net. Ah si, à la fin, j'crois bien que c'est "us" Mouais... Ca nous aide pas des masses.

Tournant le cadre en tous sens, la gosse ne trouva pas d'indication supplémentaire. Ou alors, ils faudrait qu'elles le démontent pour voir l'arrière du tableau. Mais pour le moment, ce n'était pas à l'ordre du jour, et même si Page n'était pas une grande experte en personnages de tableaux, elle se doutait que ceux-ci ne devaient pas apprécier de se faire retourner...

- Hum. Non, j'comprends pas beaucoup plus que toi mais... Oh, attends...

La gamine, prise d'une soudaine inspiration, ramassa les journaux chiffonés tombés au sol. Elle les parcourut rapidement du regard, et son visage s'illumina.

- La vache... regarde, ces journaux... Ils datent de... de 1897 ! Tu te rends compte ! Cent ans ! Ca fait cent ans que ces trucs ont été planqués là !

La gosse n'arrivait pas à y croire. Leur enquête contre la CQR prenait des allures de chasse au trésor.

- J'crois bien qu'il faudrait le réveiller ouais... On risque de pas trouver plus d'infos rien qu'avec ce qu'on a là...

Coulant un regard vers leurs compagnes de dortoirs endormies, Page ajouta en chuchottant :

- Mais j'crois qu'on devrait déguerpir ailleurs. Des fois qu'il se mette à hurler, on sait jamais, s'il a le même caractère que Marianna quand on la réveille...

[HJ : je te laisse décrire notre sortie, et nos tentatives de réveil... Si tu veux des infos sur ce point, n'hésite pas à me MP..; A toi de jouer ]

Page était tout aussi surexcitée que sa cadette. Ses yeux brillaient comme si elles venaient de mettre la main sur un coffre au trésor rempli de pierres précieuses. Elle s'empressa d'observer à son tour leurs découvertes, inspectant les mystérieux objets avec soin, mais parvenant à la même conclusion que Revan : tout ça ne faisait qu'augmenter les interrogations, et le mystère n'était en rien résolu. Il faudrait poursuivre l'enquête : sans blagues, elles ne pouvaient pas s'arrêter en si bon chemin. La curiosité dévorait les fillettes, et il était hors de question de refourguer le ronfleur du cadre dans un endroit d'où les lionnes ne percevraient plus les ronflements, et s'arrêter là. Elles iraient au bout de l'énigme. Et la première année n'avait pas besoin de consulter la rouquine pour quérir son avis.

Page eut l'idée de jeter un coup d'oeil au papier journal qui enveloppait le cadre : quelle ne fut pas leur surprise ! La brunette écarquilla les yeux. Ces objets étaient enfermés ici depuis un siècle, attendant sagement qu'on les découvre, et c'était elles qui avaient ce privilège !

-Hé ben, souffla la gamine, il était temps qu'on sorte ce gugus de son trou. Il devait sacrément s'ennuyer depuis cent ans !

Évidemment, il était possible que l'homme représenté aie un deuxième portrait à son effigie autre part à l'air libre, où il pouvait se rendre durant la journée ; mais Revan n'envisagea pas tout de suite cette éventualité. Elle était trop pressée d'interroger le bonhomme. Page aussi d'ailleurs, et elle proposa rapidement de trouver un endroit plus adéquat pour se livrer à un interrogatoire. La brune ne se fit pas prier : se redressant aussitôt sur ses jambes, elle éteignit sa baguette.

-J'suis d'accord. Si tu veux qu'on s'y mette tout de suite, j'propose les toilettes : personne nous y embêtera, et si on se fait choper on pourra toujours dire qu'on avait envie de pipi.

Sa comparse accepta sans hésiter. Les gosses se levèrent donc, et quittèrent le dortoir sur la pointe des pieds, leurs précieuses acquisitions en main.


[ Suite dans les toilettes des filles, mais j'ouvrirai le topic plus tard ^^' ]