Avelino était arrivé en avance pour son premier cours... Il s'agissait de faire bonne impression. Il alluma d'un coup de baguette les bougies et les cierges de la pièce et une ambiance chatoyante baigna la salle de classe.

La salle était vide et les yeux du professeur pétillaient en imaginant toutes ces têtes pensantes l'écouter discourir sur les sortilèges et leurs utilisations. ll devait faire cours à des gens un peu plus jeune que lui et il ésperait de tout coeur qu'ils n'étaient pas adepte des rumeurs douteuses qui courraient sur lui depuis sa jeunesse... son lien ambigu avec la magie noire et les déboires de son père...

Quand la salle commença à se remplir il n'ouvrit pas la bouche et laissa les élèves s'installer dans le bruit et le chahut habituel d'un début de cours. Posant son regard sur chaques visages. En attendant que les élèves baissent d'un ton, il se retourna et écrivit à la main son nom et son prénom : "Avelino Grant, professeur de sortilèges avancés."

Puis il alla s'asseoir, observant la classe...

« Sortilèges, sortilèèèègeeeeeeuh! »

Rien ne pouvait faire plus plaisir au jeune Gallois. Finalement, il avait l’opportunité de reprendre les cours de sortilèges adéquatement. Faute d’enseignant convenable et de problèmes à ce niveau, les cours avaient été suspendus pour quelques semaines. Mine de rien, c’était le cours favori de Manu et de s’y présenter, et surtout de rencontrer le nouvel enseignant, faisait presque sa journée. C’est pourquoi cet après-midi là, il s’était dirigé vers le cours avec un grand sourire aux lèvres, tout son matériel fin prêt à être utilisé. Il était habillé d’un simple jean bleu royal délavé et d’un chandail à manches longues, brun et beige. Très relax, en fait. Mais Emmanuel ne s’habillait formellement que très rarement. Le soleil brillait à l’extérieur et rien, il le croyait, pouvait abattre son humeur presque anormalement positive et enjouée. Disons qu’il aimait bien ses lundis.

Le brun entra le premier dans la classe de sortilèges et posa ses yeux d’émeraude sur l’enseignant, le détaillant sans grande retenue. Non, il ne se gênait pas de l’observer. Non pas de façon inadéquate, mais simplement pour le sonder un peu, comme il s’amusait souvent à le faire. Après quelques secondes, il lui sourit légèrement et s’avança vers lui en lui tendant la main.

« Enchanté monsieur Grant. Emmanuel Perks, filière académique, première année. J’ai véritablement hâte de suivre votre cours »

Une fois les présentations faites, le jeune homme s’assied, libérant une place à ses côtés au cas où quelqu’un voudrait bien s’y asseoir. Il ne savait pas si sa belle suivrait le cours avec lui, mais de toute façon, il était bien ami avec pas mal tout le monde de l’université.

Il regarda la classe se remplir, son sourire toujours accroché aux lèvres, en espérant que le cours ne tarde pas à débuter.

Lucy Ann était comme un chat orange à rayures bien connu : elle détestait les lundis. D’abord à cause du réveil qu’il fallait mettre le matin, ensuite pour cette sensation affreuse qu’il fallait se coltiner toute la journée à penser au prochain week end et se dire qu’il était encore bien loin. En plus, le créneau juste après le déjeuner était assez terrible, car il fallait terrasser cette affreuse envie de sieste qui venait chatouiller la mâchoire en faisant bailler approximativement toutes les cinq minutes.

Cependant, en bonne élève consciencieuse (sous-entendu : en élève qui commençait sa période de stage et qui comptait bien passer en 4e année) la jeune sorcière avait réussi à se motiver, à attraper sa baguette, son manuel et ses parchemins et à se diriger vers la salle de cours. Pendant son absence, le professeur de sortilèges avait changé, ce qui rajoutait une motivation supplémentaire pour aller étudier et ne pas roupiller sur la pelouse du parc.

*Jeune ou vieux ? Bachelardien ou Wyrdien ? Telle est la question…*

Question sur laquelle elle allait pouvoir débattre avec son cher et tendre, qui était déjà présent en salle de cours.

*Mais ouiiii, c'est vrai, c'est la seule matière qu'on a en commun... T'as vraiment une mémoire de poisson rouge dès fois ma pauvre fille...*

Elle était bien partie dans son élan pour lui sauter au cou et lui dire bonjour comme il se devait, mais son esprit fit « tilt » au dernier moment, la sauvant ainsi d’une nouvelle bourde donovanienne : le professeur était déjà présent.

"Avelino Grant, professeur de sortilèges avancés." Elle le gratifia d’un souriant « Bonjour » accompagné d’un signe de tête, et alla s’asseoir directement à côté de son homme. Dommage que l’autorité enseignante soit déjà présente, la brimant ainsi dans ses élans, elle se contenta donc d’un grand sourire et de demander à voix basse « Comment ça va » à l’élu de son cœur. Les grands étalages affectifs en tête à tête avec les professeurs, très peu pour elle… Elle se surprit à espérer que d’autres élèves arrivent au plus vite pour qu’elle se sente noyée dans la masse. Pas très sérieux comme attitude, mais après tout si elle avait dans une optique studieuse n’aurait-il pas été plus judicieux de s’asseoir à l’autre bout de la pièce ?

William était parvenu à se lever à l'heure ce matin là, ce qui, somme toute, était un exploit : il n'était vraiment pas du matin. Après avoir prit une tasse d'un café bien noir pour éviter toute mauvaise surprise, comme s'endormir en cours, il s'empara de ses affaires puis se dirigea vers le cours de sortilège.

Il arriva à la salle avec quelques minutes d'avance. La classe se remplissait peu à peu. William choisit une place au troisième rang. Son rang préféré : pas trop loin du prof, ni trop près. Ce dernier était en train d'écrire son nom et son prénom au tableau.

"Avelino Grant, professeur de sortilèges avancés."

** Américan? ne put s'empêcher de penser le côté moldu de William. **

Chassant l'image du célèbre président américain, William chercha où il avait bien pu entendre ce nom du côté sorcier. A l'évidence, il avait oublié....

A présent, le professeur était assis derrière son bureau et observait la classe. William, lui, tentait de ne pas trop s'affaler sur sa chaise, comme à son habitude. Il avait tendance à glisser sur sa chaise, même quand le cours l'intéressait.

Il croisa un instant le regard du professeur, avant que celui-ci ne se détourne pour regarder quelqu'un d'autre.

** Bizarre. Il est peut-être physionomiste et il veut se souvenir de tout le monde? **

Avelino attendit un moment avant de prendre la parole, il observait les différentes réactions qu'avaient les élèves en le regardant, il se rappelait lui-même avoir jugé trop vite certains professeurs, souvent à tort et ce souvenir lui donna envie de sourire.

Un jeune homme à l’allure excentrique le fixa un peu plus intensément et vint lui serrer la main. Avelino tendit la sienne en retour, de bon cœur et lui sourit.

« Bienvenue dans mon cours Monsieur Perks. Filière académique dîtes vous ? Très bon choix. »
Il lui fit un clin d’œil complice, pour lui faire comprendre que lui aussi était issu de cette filière puis retourna derrière son bureau.

"S'il vous plaît un peu de silence" dit Avelino d'une voix calme, sans trop élever la voix.

"Tout d'abord bonjour à tous, comme vous pouvez le voir mon nom et mon prénom sont inscris au tableau et j'enseignerais donc les sortilèges avancés à l'UMA cette année."

Tout en discourant il faisait de petits pas, les mains jointes, comme pour convaincre une foule d'adhérer à ses propos. Avelino avait la réputation d'être un très bon rhéteur et il était beaucoup plus à l'aise devant un assemblée, que dans une conversation en tête à tête. Un paradoxe qui étonnait beaucoup de gens. Il semblait assuré et décomplexé dans le premier cas mais timide et réservé dans l'autre...

" Je considère qu'il est plus simple de jeter un sortilège que d'en mesurer les conséquences, c'est pour cela que je vous demanderais de faire un gros travail sur vous même et sur la relative utilité d'un sort. Autrement dit, si vous agissez sans penser, autant rejoindre les rangs de nos "amis" mangemorts."

Il marqua un silence pour observer la réaction des élèves puis il reprit sur le même ton.

"Bien, j’espère avant tout que vous trouverez cette matière amusante et ludique, et qu'il sera aussi agréable pour vous d'apprendre que pour moi d'enseigner"

Il esquissa un léger sourire.

"Etant donner l'état actuel des choses je vais tenter de vous faire un cours utile pour votre propre survie, sauf si certains préfère connaître des sorts pour récurer efficacement leurs toilettes ou encore pour épicer leurs plats..."

"Des questions ?"

Andrzej regardait son assiette d’un air dégoûté. Sa mère avait beau être anglaise, il détestait la cuisine britannique. Tout ses mélanges bizarres lui donnaient plutôt envie de gerber. Il préférait de très loin la cuisine de l’Europe de l’Est, il n’y avait pas au moins de la gelée à tous les plats, sans compter les autres trucs étranges qu’ils dégustaient à tout moment. Le slave reconnaissait qu’en général les petits déjeuners étaient corrects et il adorait les crumbles, mais quand au reste… Cela faisait des mois qu’il était là et il ne s’y faisait toujours pas. Il regarda curieusement les autres étudiants présents au réfectoire. Cela n’avait pas l’air de les déranger, c’est certain qu’ils avaient l’habitude de manger ça mais ils avalaient ces mixtures improbables comme si c’était le festin du siècle.

Le soviétique préféra arrêter là les dégâts et aller en cours, de toute façon il était presque l’heure des Sortilèges Avancés. Ca, c’était une matière qu’il aimait beaucoup. Pratiquer la magie, lancer des sorts, dueller, renforcer ses défenses et améliorer ses attaques. Ce n’était pas pour rien qu’il avait choisi sa formation d’Elite Magique ! Mordant dans une pomme, manière d’avoir quelque chose dans l’estomac, Andrzej monta l’étage qui le séparait de sa classe. Une fois à l'intérieur, il chercha des yeux où il pouvait bien s’asseoir. Puis un sourire naquit sur ses lèvres, c’était le moment de faire un peu plus connaissance avec la discrète Deryn puisque personne n’était à côté d’elle.

Traversant la pièce, il fit un signe de la main au passage à Manu et salua leur professeur. C’était un nouveau apparemment, décidemment certaines matières voyaient défiler un grand nombre d’enseignants... C’était plutôt étrange mais cela ne perturbait pas plus que ça le soviétique, du moment que le programme était assuré... Parvenu enfin au deuxième rang, Andrzej déplaça sans cérémonie le sac de Deryn par terre et s’installa joyeusement auprès d’elle.

- Salut Deryn, ça va bien ?

Lui souriant largement, le brun déposa tout son attirail d’écriture en attendant sa réaction. Il avait remarqué qu’elle semblait souvent l’éviter, bien qu’il en ignorait la raison, aussi il cherchait à briser la glace. Cependant, Grant avait décidé qu’il était temps de commencer le cours et fit les présentations d’usage. Sincèrement, le slave n’en avait rien à faire et il lui tardait qu’il arrive au contenu du cours. Néanmoins, il haussa un sourcil à une des phrases du prof.

Citation :

Autrement dit, si vous agissez sans penser, autant rejoindre les rangs de nos "amis" mangemorts.

Andrzej ne voyait pas le rapport, ce n’était pas parce qu’on n’était pas doué ou irresponsable qu’on allait automatiquement tuer tout ce qui bouge.

William attendit patiemment que tout le monde soit arriver en n'essayant de ne pas tomber de sa chaise. Il avait décidément des problèmes lorsqu'il s'agissait de rester assis. Il avait toujours l'impression de s'ennuyer lorsqu'il était assis à attendre. Il lui tardait donc que le professeur ne se mette à parler, ne serait-ce que pour meubler son esprit. Il vit une fille s'asseoir près du mur au second rang. Elle semblait vouloir rester à l'écart, mais un garçon s'assit à côté d'elle et ne lui laissa pas trop le choix. Le sac de la jeune fille tomba par terre tandis que ce dernier s'installait.

Quelques secondes plus tard, le professeur commença son cours. Il se leva et joignit ses mains, avant de commencer une présentation classique que chaque professeur faisait en début d'année. Il semblait assez sûr de lui. Il serait probablement un bon professeur.

Citation :

Je considère qu'il est plus simple de jeter un sortilège que d'en mesurer les conséquences, c'est pour cela que je vous demanderais de faire un gros travail sur vous même et sur la relative utilité d'un sort. Autrement dit, si vous agissez sans penser, autant rejoindre les rangs de nos "amis" mangemorts.

William n'était pas tout à fait d'accord, mais sur le fond Grant avait raison. Il avait appris que parfois, il fallait se détacher de ce que disaient les gens pour comprendre le message caché. En tout cas, le professeur faisait preuve de subtilité, ce qui était un exemple à suivre. Si on ne réfléchissait pas, on n'était pas plus qu'un pion sur un échiquier. Dans le cas présent, sur l'échiquier des mangemorts.

**Je ne me laisserais pas manipuler.**

Citation :

"Etant donner l'état actuel des choses je vais tenter de vous faire un cours utile pour votre propre survie, sauf si certains préfère connaître des sorts pour récurer efficacement leurs toilettes ou encore pour épicer leurs plats..."

William esquissa un sourire. Le cours allait être intéressant. Il aimait bien les cours d'enchantement à Poudlard, mais certains avaient été plutôt... ennuyeux. Ici, il allait apprendre des choses utiles pour son futur métier. Puis, de toute façon, sa mère l'avait déjà obligé à apprendre une bonne quantité de sortilège de la vie courante. Pratique, mais qui ne correspondait pas vraiment à ses projets d'avenir.

Le professeur demanda finalement si ils avaient des questions. Pour William, tout semblait très clair. Il ne leva donc pas la main et attendit que le professeur ne décide de commencer le vrai cours. Il espérait qu'il n'aurait pas à attendre trop longtemps, d'ailleurs... Il détestait attendre un temps indéterminé. Paradoxalement, il était capable de patienter deux ou trois heures si on l'avait prévenu.

Cadfael regardait du fond de la salle, son carnet de notes et sa plume tenue avec légèreté.
Il aimait ces cours. Il ne se sentait pas perdu.. Il avouait que ça ne lui posait aucun soucis, et ça lui servait énormément pour s'améliorer. Il était important pour lui de ne pas faire d'erreurs pendant ses missions à l'Ordre.

Citation :

"Etant donner l'état actuel des choses je vais tenter de vous faire un cours utile pour votre propre survie, sauf si certains préfère connaître des sorts pour récurer efficacement leurs toilettes ou encore pour épicer leurs plats..."

"Des questions ?"

Cette pointe d'humour quelque peu ironique avait fait sourire le gallois aux cheveux couleurs des blés. Qui aurait pu répondre, même pour faire de l'humour?
Cadfael avait commencé à se dire que le cours pourrait être intéressant. Le professeur était assez jeune, mais ne semblait pas dépourvu de charisme.

Cadfael avait fait glisser sa plume sur son petit carnet, notant tout ce qui lui semblait utile. Son regard avait commencé à dérivé vers sa soeur.. enfin plutôt vers celui qui s'était installé à côté d'elle. Un certain Miaskovski ou quelque chose du genre. Cad se servait souvent de son calme pour ne pas être repéré.

Il n'y avait aucun risque que Deryn ne puisse pas se défendre. Cadfael avait esquissé un sourire en se rappelant toutes les fois où elle s'était disputée avec des gens, et elle avait quasiment toujours eu le dessus.

Quelques sièges plus loin, il avait repéré un de ses "camarades". Emmanuel. Un autre gallois, qui semblait adorer les cours de sortilèges autant que lui. Le regard brillant du gallois brun l'avait fait sourire à nouveau.
- Je sens vraiment que ce cours va être intéressant...ça fait longtemps que j'ai pas eu de cours de sortilèges.. je suis un peu rouillé.

Il s'était adossé à sa chaise, attendant patiemment la suite des évènements.

( Vous postez trop vite on peux pas suivre )

Bon à l'évidence les entrées discrètes ne lui étaient pas destinées Certes, cette fois elle n'avait pas près d'une heure de retard comme en soin magique, mais pourtant elle risquait de passer encore moins inaperçue.. Et pour cause, la ravissante demoiselle devait enfin réaliser le gage que Jeremy lui avait soumis pour intégrer le BDE.. Et quel gage: se rendre en cours vêtue en tout et pour tout d'un maillot de bain.. Or il s'avère qu'on peut très bien débarqué paré d'horribles vêtements fushia, le plus sur moyen d'attirer l'attention reste encore d'être dévêtu.. Elle allait faire sensation Encore, le gage en lui même ne posait pas de problème majeur à la belle demoiselle qui n'était guère pudique et se moquait bien de l'opinion des autres, sans compter qu'une bonne partie de la population masculine de l'UMA l'avait déjà vu dénudée Enfin, il restait juste la réaction de l'enseignant.. avec Arsène se serait sans doute passé, vu qu'il aurait probablement profiter allègrement de la situation, mais vu le coup qu'elle lui avait fait au dernier cour, il valait mieux éviter.. En potion, en revanche, le prof l'aurait probablement refuser en cours et là et ben.. elle verrait bien.. XD La situation risquait d'être cocasse ^^ en particulier les réaction qu'elle n'allait probablement pas manqué de susciter.. Le seul point important était de ne pas oublier de jeter l'habituel sortilège de dissimulation sur la marque car là par contre ce serait beaucoup moins drôle..

C'est ainsi qu'Ella entra dans la salle de sortilège, avec seulement des escarpins noir _oui elle n'allait pas venir pieds nus quand même, il ne fallait pas abuser_ et un maillot de bain, peut être un peu trop sexy étant donné la situation de la même couleur.. Pouvait on faire pire en matière de provocation ? Son regard vert se posa sur Andr' et Deryn au deuxième rang où le reste de la rangée était libre.. Traversant le petit amphithéâtre, la jeune femme s'installa sans façon à côté du garçon, se préparant déjà à entendre les remarques en tout genre fuser autour d'elle ^^ Mine de rien c'était tout de même assez gênant cette histoire Pas tant le fait d'être vue presque nue pour toute la classe mais essentiellement parce qu'elle tenait quand même à sa fierté et d'être aussi exposée était inutilement provoquant et il ne lui restait que son attitude et sa démarche pour tenter de sauver son élégance habituelle.. Enfin, elle avait acceptée, maintenant elle devait assumer.. Prévoyant le coup, la jeune femme lança simplement:

- Salut... sans commentaire..

Heureusement l'enseignant commença rapidement le cours, elle allait bientôt pouvoir reprendre une tenue décente.. Enfin, elle devait tenir encore un peu pour remplir son quota et ensuite elle pourrait se rhabiller.. Pour le début, rien de difficile, les habituelles mises au points qui précèdent chaque cours, en revanche une des phrases de l'enseignant l'amusa au plus haut point:

"Autrement dit, si vous agissez sans penser, autant rejoindre les rangs de nos "amis" mangemorts."

C'était toujours amusant d'entendre ce genre de propos incroyablement stupides et caricaturaux.. Pouvait on faire une plus grossière erreur que celle de sous-estimer le parti adversaire ? Et franchement, la grande majorité des mangemorts sont sans conteste bien plus rusés, prévoyants et habiles au combat que bien des aurors.. Sinon pourquoi ne seraient ils pas déjà à Askaban ? Et elle même en était un parfait exemple, elle côtoyait jour après jour des aurors et des membres de l'ordre du phénix et personne ne lui portait le moindre soupçon.. Il était d'ailleurs difficile d'être plus calculateur, prévoyant et réfléchi qu'elle ne l'était, ne laissant rien au hasard, chacun de ses gestes parfaitement calculés, afin d'arborer en permanence ce masque qui faisait désormais partie d'elle, sa couverture d'élève assez brillante à l'UMA, enfin si on mettait de côté son attitude parfois "un peu" provocante Aussi, il ne fallait pas s'étonner que de tels propos la fasse sourire.. Autant amusée que méprisante face à une telle naïveté, elle ne put retenir un léger ricanement dédaigneux, qui pouvait aisément passer pour un rire moqueur à l'encontre des mangemorts. En revanche l'annonce de ce que l'enseignant avait prévu pour la suite du cours s'avérer totalment dénué du moindre intérêt.. il parlait de récurer des toilettes et épicer des plats ?? Par tous les strings de Merlin, voilà un enseignement primordial pour devenir auror !!
D'ailleurs elle avait horreur des plats épicer et pour ce qui est des toilettes à quoi servent donc les elfes de maison ? La belle se contenta de pousser un soupir, tout en affichant un air narquois et franchement exaspéré, mais qui donc leur avait collé un enseignant pareil ? Etions nous le 1er Avril ? Enfin, certains sont dotés d'un sens de l'humour particulièrement affligeant..Non mais franchement encore heureux qu'il y ait autre chose de prévu au programme

Le cours ne commençait pas bien du tout. Déjà Andrzej, ignorant la barrière de son sac posé à côté d’elle vint se placer juste à sa droite. Deryn ne savait pas trop ce qui la mettait mal à l’aise chez le russe. Probablement ce côté séducteur qu’il avait parfois, ou les mots qui lui avaient échappés lors du cours de Soin Magique. Ou simplement sa présence, assurée et imposante. Oui, c’était plus probablement ça. Et il était idiot de se priver de connaître mieux quelqu’un sous prétexte qu’il avait une aura qui faisait peur. Malgré tout, Deryn faisait de son mieux pour ne pas être l’esclave de sa phobie.

Aussi, contrairement à son habitude, la jeune femme ferma son livre et répondit d’un sourire au salut du jeune homme. Elle eut même le temps de dire un faible « oui, merci, et toi ? » avant que le professeur ne reprenne la parole. Aussitôt, l’ancienne Serdaigle prit sa plume, prête à noter. Nouvelle déception. Ils n’entraient pas encore dans le vif du sujet. Au lieu de ça, le nouveau Professeur leur répéta son nom (qu’elle avait déjà noté auparavant), leur redonna le nom de la matière au cas où ils débarqueraient totalement et se lança dans un laïus sur le travail et tout ce qui allait avec. C’était amusant en début d’année mais bon, ils étaient en Avril à présent et ils commençaient à être un peu rodés. Enfin elle l’espéra.

Toujours silencieuse, la jeune femme jouait avec sa plume en attendant d’avoir quelque chose d’intéressant à écrire. Elle ne pouvait s’empêcher de laisser ses pensées vagabonder, sur les potions, sur James, sur Livious… Ses yeux rêveurs quittèrent un moment le parchemin pour vagabonder sur ses camarades. Inconsciemment, elle notait les expressions des visages et les réactions diverses. Visiblement elle n’était pas la seule à s’ennuyer ferme. Seul Cad’, au fond, semblait s’amuser comme un petit fou. Mais connaissant son aîné et son don pour toujours trouver ce qu’il y avait d’amusant dans la vie, ce n’était pas surprenant.

La porte s’ouvrit soudain et une silhouette à la fois familière et détonante fit son apparition, attirant immédiatement tous les regards masculins de l’assemblée. Une chevelure rousse, une peau claire, des yeux verts et un aplomb à toute épreuve… il n’en fallait pas plus pour faire rêver ces mâles.

Un profond soupir s’échappa de la gorge de la jeune femme lorsqu’Ella vint les rejoindre, Andrzej et elle. Ce cours semblait finalement être l’un de ceux qui resteraient aux annales de l’absurde et du grotesque. Visiblement peu démontée par les remarques du Professeur Vawdrey lors du cours de Soin Magique, la rousse avait gravit un échelon sur les échelles conjuguées de la provocation et du mauvais goût, se rendant au cours avec en tout et pour tout, un provoquant maillot de bain et des escarpins noirs. Elle arrivait ainsi à surpasser d’un coup toutes les impertinences et les bêtises de Rose et à se placer en tête des étudiants les moins aptes à fréquenter les bancs de la prestigieuse université. Et dans ces moments là, elle avait la mauvaise impression d’être vieux jeu, aigrie et bornée. Mais qu’y pouvait-elle si elle ne pouvait empêcher les remarques acides de se succéder ? Si la logique et la bienséance étaient les fondements de son caractère ? Au moins ne le disait-elle pas à voix haute. Ce n’était pas la provocation qu’elle cherchait mais bien l’évasion d’une réalité qui, au fond, l’angoissait passablement. Car tout ce qui pouvait laisser présager un conflit quelconque n’était pas loin de la faire trembler. Pourquoi les cours devaient-ils être communs ? Pourquoi fallait-il qu’elle soit séparée des siens juste pour ce cours là ? Merlin, elle détestait ça et le pire c’est que cela transparaissait presque derrière son masque d’attention polie. Il restait à croiser les doigts pour que Grant continue son cours ou au moins réagisse rapidement, qu’ils puissent passer à autre chose parce que là, elle ne répondait plus de rien. Et non, elle n’avait pas de question. Ou plutôt, elle en avait un certain nombre mais il faudrait la menacer de mort pour qu’elle se lève et les formules dans une ambiance aussi malsaine. Tout ce qu’elle voulait pour le moment (à défaut de pouvoir rentrer sous terre) était de se faire oublier.

Le Gallois sourit; les gens prenaient peu à peu place en classe. Emmanuel ne pouvait se nourrir que de la présence des gens, c'était son refuge. Autant il avait parfois besoin de solitude, il préférait clairement passer son temps avec ses confrères et consœurs. Surtout qu'ils étaient vraiment beaux à voir, ces étudiants. Jeunes, frais, enjoués et tous extrêmement doués. Enfin, surtout pour la majorité. Dans tous les cas, il préférait mille fois être avec les gens de l'UMA que seul avec ses bouquins. Et il s'assumait en tant que bête sociale. Les gens appréciaient cela chez lui aussi. Bref, c'était difficile de ne pas devenir ami avec le jeune Perks. Pour les filles, il était tout à fait craquant, charismatique et taquin et pour les garçons, c'était le partenaire parfait pour les mauvais coups et pour les soirées bien remplies de rires et d'alcool.

Il vit alors sa belle entrer en classe, la trouvant, comme d'habitude, d'une beauté étouffante. Il s'en trouvait chanceux. Chanceux de pouvoir embrasser ses lèvres et son corps en entier lorsque ça lui chantait. Il lui adressa un doux sourire, sa main droite venant se glisser dans son dos. En guise de réponse à sa question, il lui adressa un clin d'œil avant de lui caresser la joue de l'autre main, se penchant vers l'Anglaise pour déposer ses lèvres contre les siennes. Il l'embrassa brièvement mais tendrement. Lui s'en fichait bien de ce que les autres pouvaient penser. Son regard délaissant celui de sa belle, il regarda les autres entrer... Deryn et son frère, Cad de son surnom affectueux, tous deux des comparses Gallois, Andrzej, à qui il envoya la main, William, Cahetel...

« Waah..! »

Ella venait d'entrer. Elle qui ne voulait pas porter d'attention à elle, c'était raté. Les remarques fusèrent et le Gallois ne pouvait pas s'imaginer la réaction de Lucy Ann. C'était le genre de choses qui indignaient sa belle. Et bien malgré lui, il eut bien du mal à détacher son regard des courbes malgré tout alléchantes de la demoiselle, accentuées par la légèreté de son bikini. Bien vite, il fixa son attention sur l'enseignant en glissant sa main contre celle de son aimée, en caressant le dessus du bout du pouce. Bien vite, l'enseignant reprendrait contrôle de la classe, du moins il l'espérait.

Il se pencha légèrement vers la droite, son regard d'émeraude toujours posé sur l'enseignant, et susurra à l'oreille de sa belle Anglaise:

« Ça ne bat pas ma chérie en corset ça... Oh non... »

A peine la jeune sorcière eut-elle le temps de rendre son baiser à son cher et tendre et de glisser sa main sur sa cuisse, à l’abris des regards sous la table, que le professeur commença son petit laïus
"Etant donner l'état actuel des choses je vais tenter de vous faire un cours utile pour votre propre survie, sauf si certains préfère connaître des sorts pour récurer efficacement leurs toilettes ou encore pour épicer leurs plats..."

Cette remarque fit sourire Lucy Ann, car elle reflétait bien l’état d’esprit de quelqu’un qui était habitué à son petit confort. Ok, survivre c’était très bien, mais pourquoi afficher un tel mépris des tâches du quotidien ? Il devait être bien content, tous les jours, de manger de bons petits plats mijotés et de se servir d’une salle de bain propre… Tout le monde ne bénéficiait pas du luxe des services des elfes de maison, et s’il récurait lui-même ses WC il saurait que connaître un bon sortilège, parfois, était une question de vie ou de mort !

Elle n’eut pas le temps de prolonger sa réflexion sur les hommes et leur mépris de la petite intendance, car un élément perturbateur allait faire son apparition : Ella, une étudiante qu’elle avait eu l’occasion de croiser au carnaval, fit son apparition en tenue façon pin up des années 50, la touche rétro en moins et inappropriée en plus, ce qui eût pour effet de lui faire ouvrir des yeux grands comme des soucoupes à thé.
Ce n’était pas que la plastique de la demoiselle était désagréable à regarder, loin de là, elle lui rappelait même d’agréables moments passés en compagnie de sa petite serveuse londonienne, mais elle trouvait ce genre d’attitude totalement « pointless ». Quel était le but de la manœuvre ? Faire son intéressante ? Etaler sa plastique parfaite aux yeux du monde afin de consolider son ego fragilisé parce que son papa ne lui avait pas fait assez de compliments quand elle était petite ?
Elle ne comprenait vraiment pas. Après tout, ils étaient tous adultes et en cours pour une bonne raison, qui n’était pas de vouloir jouer un mauvais remake de films américains pour adolescents prépubères sur les universités et leur mode de vie « déluré ».

Secrètement, elle était un peu jalouse, non pas du physique irréprochable de la demoiselle, mais plutôt de sa confiance en soi lui permettant d’effectuer un geste pareil. Loin d’elle l’idée de vouloir l’imiter un jour, mais être un peu plus « self-confident » lui serait d’un grand secours dans sa future carrière d’enseignante.

A ce sujet, elle se demanda ce qu’elle aurait fait si elle avait été à la place du professeur… Elle aurait sûrement mal pris ce geste, et son réflexe premier aurait été de se saisir de sa baguette afin de faire s’envoler les centimètres carrés de tissu recouvrant l’étudiante afin de pouvoir lui dire « MAINTENANT, je peux vous dire d’aller vous rhabiller… Hors de ma vue jeune fille ! », mais ce n’était sûrement pas le genre d’attitude qu’on attendrait d’un enseignant. D’ailleurs, elle attendait la réaction de ce dernier avec impatience, non seulement pour voir si elle pourrait s’en inspirer pour plus tard, mais aussi pour jauger sa personnalité et voir à qui elle aurait affaire le reste de l’année.

Perdue dans le flot de ses réflexions, elle en oublia de taquiner Manny, comme en lui cachant la vue de sa main ou alors en lui lançant une réflexion du genre « arrête de baver, t’en reste un peu là… »
Comme s’il connaissait à connaître sa belle, il avait pris les devants avec un « Ça ne bat pas ma chérie en corset ça... Oh non... » murmuré au creux de l’oreille.
Cette remarque la fit sourire, car le jeune homme avait réussi à surmonter cet étalage de chair fraîche pour lui glisser une petite attention… Qui avait dit charmant ?
Elle lui répondit en chuchotant : Je suis bien d’accord, rien de mieux que les corsets ! C’est triste, quand même, de voir que certains étudiants sont tellement sur la paille qu’ils doivent se restreindre sur le centimétrage au carré du tissu…
Enfin si jamais ça te plaît, je dois avoir une paire d’escarpins qui traînent quelque part… termina-t-elle en lui jetant un regard faussement innocent.

Le professeur Grant ne fut pas mécontent de la réaction que provoqua sa petite attaque au sujet des Mangemorts. Il était bien conscient que ces derniers étaient parfois très rusés, il en avait même fréquenté de très sympathiques... Mais se qu'il désapprouvait, c'était le fait de faire allégeance à un sorcier rongé par son égo et sa soif de grandeur. Voldemort était un puissant sorcier, certainement l'un des plus grands, mais sa condescendance et sa haine pour l'autre le perdrait un jour... Avelino ne désapprouvait pas la magie noire, lui-même étudiait beaucoup le sujet pour des raisons personnelles... mais la mettre au service d'un tyran et sans broncher, cela le mettait hors de lui...

Très vite, la classe s'agita... et il s’aperçut rapidement qui en était la cause. Une très jolie jeune fille fit son entrée dans la classe et diverses réactions fusèrent dans la salle. Avelino détestait ces situations... Il savait qu'il n'était pas tolérable de s'afficher ainsi en cours mais il trouvait l'idée très amusante. Les conventions, à force, ça le dépassait... Cependant il était professeur désormais et il devait assumer, les responsabilités revenaient au galop...

Il éleva un peu la voix, s'adressant à la perturbatrice :

"Mademoiselle, merci de vous donner en spectacle dans mon cours, vous ne verrez pas d'inconvénient à se que je retire cinq points à votre filière pour tenue non adaptée dans une salle de classe."

Il avait gardé un ton léger et amusé, après tout il ne trouvait pas cela si grave.

Il jeta un autre regard à l'assemblée.

"Je vois que votre intervention évite la rébarbative préparation d'un filtre d'amour, comme quoi la magie est parfois inutile...n'est-ce pas messieurs ?"

Puis après avoir sermonné sans en faire trop son élève il prit un air sérieux.

"Bien maintenant entrons dans le vif du sujet. Aujourd'hui nous allons apprendre ou du moins perfectionner pour ceux qui connaissent déjà ce sortilège, à annuler une stupéfixion. Un sort qui peut vous sauver de nombreuses situations délicates. Vous allez donc vous mettre par groupe de deux. Vous allez ensuite stupéfixier votre collègue, cela permettra quelques révisions, et tenter de lui rendre la possibilité de se mouvoir...
Pour cela c'est très simple, lever votre baguette au dessus de votre tête, concentrez vous sur votre cible, fixez la intensément, baissez lentement votre baguette de 30 centimètres environ et dîtes avec conviction "ENERVATUM"... Maîtrisez votre conviction toutefois car certaines personnes sont devenues hyperactives un bon bout de temps après l'utilisation de ce sortilège et surtout ne l'utilisez pas si la personne en face de vous n'est pas stupéfixiée, sinon votre cible sera pire qu'un lion en cage...


Si quelqu'un se retrouve seul il peut se mettre avec moi "

D'un geste machinal Avelino Grant donna quelques coups de baguettes ; les tables et les chaises allèrent se placer d'elles-mêmes au fond de la classe pour laisser plus d'éspace aux élèves.

"Si vous avez quelconque problème, n'hésitez pas à me demander de l'aide."

- C'était ma bonne action de l'année... J'ai décidé d'être charitable et de laisser les autres m'admirer. Tout le monde n'a pas ta chance. Maintenant il tu veux la véritable raison, saches que tu dois cette bonne idée à Jeremy Aiken. Il n'y a bien qu'un gars pour donner de tels gages.

Andrzej écouta la répartie d’Ella d’un air amusé. Vu ses dires, il se sentait privilégié d’avoir pu passer une nuit torride avec elle, bien qu’il était certain qu’elle avait elle aussi à son actif un très grand nombre de conquêtes. Quoique d’après les réactions des autres gars de la classe, aucun d’eux n’en faisait partie. Mais au moins le mystère était à présent résolu. Cela l’avait tout de même un peu étonné de la voir arriver ainsi habillée, ou pas d’ailleurs ^^, la jeune femme n’était pas une excentrique à l’instar de Rose. Donc, cette tenue très suggestive avait été imposée par Aiken... Effectivement, des gages étaient demandés pour ceux qui voulaient intégrer le BDE et Jérémy n’avait pas pu se priver de lui demander ça. De toute manière, c’était un peu normal vu la plastique de la rousse, tout homme normalement constitué aurait envie de la voir davantage dévêtue. D’ailleurs, cela lui faisait penser à son propre pari qu’il n’avait pas encore eu le temps d’effectuer. Pas par manque de culot mais plutôt par manque d’opportunité, ne croisant que très rarement sa cible.

Grant qui bizarrement n’avait pas l’air d’être vraiment intéressé par le spectacle gratuit qu’offrait la demoiselle Schwarz choisit enfin ce moment pour intervenir. Si cela avait été en cours de Soins Magiques, Vawdrey aurait à coup sûr bavé et dévoré Ella des yeux. Du reste, la rouquine ne put s’empêcher de lui glisser quelques remarques sur leur prof de sortilèges auxquelles le soviétique eut bien du mal à ne pas rire. Mais franchement, elle n’avait pas tort. Il y avait un sacré marché noir de potions d’amour en tout genre pour ceux qui n’arrivaient pas à séduire... Se penchant vers la jeune naïade, il lui souffla à l’oreille,

- D’ailleurs, il aurait dû te donner des points. Ce n’est pas tous les jours qu’il doit voir ça. Il doit sûrement être gay...

Pendant ce temps, Grant avait annoncé les réjouissances du cours à la grande déception d’Andrzej. Il ne s’attendait pas à ce genre de choses en sortilèges avancés...

*C’est une blague !*

Pourtant, il semblerait que non. Ils allaient devoir travailler sur le stupefix et l’enervatum, sortilèges appris et maîtrisés depuis belle lurette pour le russe. Apparemment, ils étaient bien en retard en Angleterre s’ils ne savaient pas encore ces sorts. Soupirant lourdement, le slave n’était plus du tout motivé pour la suite du cours. Il allait s’ennuyer à mourir ! A moins que... Ils devaient faire des équipes de deux, ça pouvait donc être l’occasion de mieux connaître Deryn. Se tournant vers la galloise qu’il avait un peu négligé depuis l’arrivée bikiniesque d’Ella, il lui demanda en souriant légèrement,

- Deryn, on se met ensemble ?

William se redressa légèrement lorsqu'Ella fit son entrée. Il avait vu beaucoup de filles en bikini pendant ses vacances en France, mais c'était beaucoup plus rare ici. Il scruta Ella un petit instant et joua à son jeu préféré dans ce genre de situation : il observa les différentes réactions. Il eut le droit à toute la gamme. Certains hommes regardaient Ella sans hésitation, avec un regard soit amusé soit rempli d'envie. D'autres tournaient la tête après quelques secondes, honteux, ou rarement désintéressés. Encore plus rare, ceux qui faisaient comme lui et ne pouvaient s'empêcher soit d'afficher un grand sourire, soit d'éclater de rire. Vu les réactions dans certains couples, pas étonnant.

** Un bon moyen de mettre de l'ambiance, pas de doutes. **

Grant intervint, probablement par obligation, puis recommença son cours comme si de rien n'était.

** Cinq points en moins pour notre filière... J'aimerai bien que l'on perde plus souvent nos points de cette façon. **

Après son observation de la classe, William pouvait dire que la remarque sur les philtres d'amour était plus que vrai. Sauf que toutes les filles n'avaient pas d'aussi belles formes qu'Ella. Même si au final le physique n'était pas le plus important dans une relation, c'était la première chose à faire de l'effet...

Citation :

Aujourd'hui nous allons apprendre ou du moins perfectionner pour ceux qui connaissent déjà ce sortilège, à annuler une stupéfixion.

** Qu'est ce qu'il y a au dessus de perfectionnement? **

Ce cours devait vraiment être une introduction. Le professeur allait sûrement en profiter pour voir si tout le monde avait le niveau de base. La base de la base en sortilège de combat. Le sortilège de stupéfixion était facile à prononcer, à exécuter... Il fallait juste viser, et cette fois, la cible ne serait pas en mouvement. Quant à l'enervatum, il fallait juste se contrôler pour éviter de doper la cible. Pas bien difficile.

Le professeur écarta les tables et les chaises d'un coup de baguette, et William se félicita de ne pas avoir sortit ses affaires. En effet, une fille laissa échapper un petit cri lorsque son encrier se renversa sur ses notes. William put vite voir de la colère s'afficher sur son visage avant qu'elle ne reprenne le contrôle d'elle-même. Tandis qu'elle commençait à nettoyer, William se mit à la recherche d'un partenaire.

Il aperçut Lucy et Emmanuel.

Citation :

- Manu, on fait équipe?

Logiquement, dans un groupe de trois personnes, il y en avait une de libre. Si il ne voulait pas se retrouver avec Grant (bien qu'il aurait pu être marrant de lancer un sort sur son professeur en imaginant quelqu'un comme Rogue à sa place), il avait intérêt à faire vite.

Il se dirigea vers le petit groupe en évitant de se faire bousculer.

"J'suis libre. Qui vient avec moi?"

Les yeux d’émeraude du Gallois fixaient l’enseignant, attendant qu’il réagisse à toute la cacophonie et à l’agitation qui régnait dans la classe. En fait, c’était un peu comme un test pour l’enseignant. C’est ainsi que le jeune Perks décidait si un professeur était digne de respect, en évaluant sa réaction lors de situations inhabituelles. Et une nymphe aux cheveux de feu en bikini en pleine classe de Sortilèges, c’était inhabituel. Il esquissa un fin sourire, satisfait. Lui enlever des points était tout à fait diplomatique et réfléchi. L’avoir jetée sauvagement hors du cours, à la Wyrd mode, aurait été superflu et simplement la réprimander aurait été signe de faiblesse.

Il laissa un rire s’échapper d’entre ses lèvres à sa seconde remarque. Non, ça s’était certain, Ella n’était pas de celles qui avaient besoin d’utiliser un philtre d’amour pour avoir l’homme qu’elle désirait. Le jeune homme regarda brièvement autour de lui. Selon lui, aucune des demoiselles présentes n’aurait besoin d’une telle potion. Il glissa doucement sa main contre la cuisse de sa belle et reporta son attention sur le professeur.

*Awww, Enervatum ?*

Le jeune homme soupira légèrement. Lui qui avait déjà une très grande facilité avec les sortilèges, il se vit déçu de ne pas faire quelque chose de plus exigeant une fois à l’université. Il y avait probablement une raison pour laquelle l’enseignant décidait de leur faire étudier ce sortilège de base. Il n’en fit pas plus un cas et se leva. Bien qu’il aimait sa Lucy Ann de tout son cœur, pendant les cours, il aimait bien être avec ses amis. Il regarda sa douce dans les yeux et déposa un baiser contre le bord de ses lèvres. Au même moment, il vit Cadfael du coin de l’œil s’approcher de lui.

Il se tourna vers son frère Gallois et lui sourit, hochant la tête à sa suggestion et lui répondit :

« Certainement ! »

Emmanuel se tourna vers sa chérie et lui dit :

« À tout à l’heure dans ce cas »

Lorsque William s’approcha du petit groupe, il lui sourit et dit en lui adressant un clin d’œil :

« Prends bien soin d’elle »

Le Gallois s’éloigna alors de Lucy et de Will, accompagné de Cadfael, et se dirigea vers un endroit moins occupé où ils auraient suffisamment d’espace pour faire l’exercice en question. Il prit sa baguette de peuplier entre ses doigts et s’amusa à la faire virevolter nonchalamment, ses yeux posés sur le bois.

« Alors, tu veux commencer ? Quoique, on ferrait tous les deux une jolie statue, nan ? »

Les commentaires de la demoiselle exhibitionniste firent soupirer l’étudiante. Encore une qui se prenait pour le nombril du monde…
Elle décida de ne plus y prêter attention et de se concentrer sur le cours, ce qui n’allait pas se révéler aussi évident étant donné l’intitulé. En effet, comme bon nombre de ses camarades, elle maîtrisait ce chapitre depuis un certain temps, et ne voyait pas vraiment l’intérêt de revenir dessus

*Je préférerais encore les sortilèges pour déboucher les WC, au moins j’apprendrais quelque chose*

Cependant, elle se retint de râler à haute voix, considérant que le professeur avait peut-être plus d’un tour dans son sac et qu’il profiterait de cette base pour apporter un peu d’innovation. Bizarrement, depuis que son stage à Poudlard se profilait, elle avait tendance à se montrer de plus en plus indulgente envers les enseignants…

Vint le temps de ce qui allait souvent par deux, comme les cerises : les binômes. Elle n’aimait pas spécialement travailler par deux, car cela impliquait de devoir choisir un partenaire, et dans cette situation elle devait soit se forcer à se conduire en individu social et aller au devant des autres, soit faire face au fait que bien souvent elle échouait avec quelqu’un qui la choisissait par défaut. Le prix à payer quand on s’absentait un long moment et qu’on refaisait surface au milieu de nouvelles têtes !
Pour le cours de sortilèges, c’était différent, car c’était le seul cours qu’elle avait en commun avec son cher et tendre. Cependant, elle n’eût pas besoin de tergiverser sur la question du « duo en privé comme en public », car un grand blond lui fit des avances en premier, qu’il accepta.

*Mais euh, et mon avis alors ?*

D’un côté, cela l’arrangeait, la perspective de se servir de son copain comme cobaye ne l’enchantait que très moyennement. Le moindre raté et hop, on avait un prétexte foireux à ressortir à chaque occasion. « Oui, je laisse peut-être trainer mes chaussettes, mais toi tu as presque failli me tuer au cours de sortilèges ! Peut-être que je ronfle, mais au moins moi je n’ai jamais estropié personne en cours… »

Cependant, en parfait gentleman, il pris le temps de la caser avec quelqu’un d’autre avant de partir roucouler avec son grand blond, ce qui provoqua un *Mais euh, et mon avis alors ?* bis.

Amusez-vous bien, et tâche de pas trop l’abîmer, il pourrait encore me servir ! lança-t-elle à Cadfael avant de se retourner vers son tout nouveau binôme qu’elle n’avait pas l’honneur de connaître.

Bon, apparemment j’ai été désignée volontaire d’office pour bosser avec toi, toutes mes condoléances ! Je vais commencer tout de suite par avoir l’air bête, comme ça ça sera fait au moins… C’est quoi ton petit nom ? Que je sache au moins qui va avoir l’honneur de me martyriser ! fit-elle en souriant à William. En effet, elle allait faire sa gentlewoman et lui proposer de la stupéfixer, car elle avait tellement usé et abusé de ce sort qu’elle cédait volontiers sa place. Elle ne comptait plus les fois où elle avait du recopier la phrase « Je ne dois pas stupéfixer mes petits camarades » par paquets de cent à Poudlard…

A toi l’honneur, si tu es d’accord… Et pour info, ta future victime s’appelle Lucy Ann dit-elle avant de décoller de sa chaise et de dire d’une voix hésitante Tu pourras juste me prévenir avant de commencer, que je ferme les yeux ? Je ne supporte pas quand on me lance un sort, ça me fait comme une sorte de flash et après je vois des petites étoiles partout, c’est pénible…

Cassandra s’était faite discrète pour son tout premier cours, tout le monde semblait bien se connaître, les scrouts a pétard ne deviennent pas de gentils hiboux et il devenait évident pour la jeune étudiante que la solitude serai une fois de plus son seul allié, pour l’instant tout du moins. Elle griffonna du bout de sa plume sur son parchemin les explications du professeur sans trop d’enthousiasme, en effet elle connaissait déjà ce sortilège mais pour un premier cours, revoir quelques sorts utile n’était pas ce qu’elle craignait le plus. Tout en écrivant elle jeta des petits regards autours d’elle, les autres élèves ne semblaient pas plus emballé qu’elle par l’exercice.

Ce fut une douche froide quand Monsieur Grant demanda aux élèves de ce mettre par groupes de deux…ca c’était son pire cauchemar, se retrouver seule au milieu des autres chacun ayant trouvé un partenaire. Elle ferme les yeux pour chasser cette image de son esprit, attacha rapidement sa longue chevelure d’ébène en une queue de cheval, prenant une profonde inspiration elle se leva lentement tout en sortant sa baguette magique. Tout semblait être en place, les groupes se formaient, elle était seule comme à son habitude. Dans le pire des cas elle se retrouverai face au prof, mais avec un peu de chance il lui suffirait simplement de se faire toute petite. Elle connaissait déjà ce contre-sort, elle n’avait pas besoin d’entraînement. Elle décida donc de déambuler au hasard dans la salle, en faisant toute fois bien attention de rester éloignée le plus possible de monsieur Grant…*Mieux vaux ne pas tenter le diable.* Se dit elle en souriant.

Cassandra en profita pour faire plus attentions aux autres étudiants, tout en évitant les sortilèges qui sifflaient a ses oreilles. Certains avaient effectivement bien besoin de ce cours, elle découvrit les visages qui allaient l’accompagner pendant toute sa scolarité a l’UMA, pour elle il était vraiment important de les connaître, elle ne les fréquenterais certainement pas, ou très peu, elle était bien trop sauvage dans ses émotions pour se permettre se genres de choses même si elle en mourrait d’envie, aller leur parler était tout simplement trop dur pour elle. L’Anglaise pure souche Continua sa ronde, entendant des bribes de conversations, des rires, tout se qu’il lui fallait pour la plonger dans sa torpeur habituelle, celle ou elle s’imaginait participer à ces conversations, ou elle se voyait rire avec les autres. Il allait falloir a la petite brunette, faire preuve de courage si elle ne voulait pas que son étiquette de timide resurgisse des profondeurs de Poudlard pour se coller a nouveau a elle.

Tout recommencer, cela semblait si facile sur le papier, mais en le vivant elle se rendait bien compte que quoi qu’elle fasse, elle resterait ce qu’elle avait toujours été, farouche et sauvage avec les autres, plutôt seule que mal accompagnée…même si la peur d’être mal accompagnée l’incitait à repousser tout le monde. Comportement stupide mais la peur de l’abandon était trop fort pour la belle trop imprégnée en elle pour la quitter aussi facilement. *C’est ironique, je ne suis certaine que d’une chose, je peut tout perdre sauf ma folie a vouloir toujours être seule…*

Toujours plongée dans ses pensées elle déambulait dans la grande salle de classe, jetant des coups d’œil discrets autour d’elle.