Sous le prétexte d'une sortie shopping entre copines, la gamine malicieuse avait réussi après bon nombre de supplications à convaincre ses parents de la laisser partir seule au chemin de traverse. Connaissant le goût de la petite pour la mode et les vêtements de marque, il n'avait pas été difficile de convaincre Mr et Mme Dawster de la véracité de ce mensonge (xD). Une fois certaine qu'elle était seule, la blondinette longea la rue, regardant les vitrines comme elle le l'aurait fait normalement pour ne pas attirer l'attention au cas où il y aurait des gens qu'elle connaîtrait. Toutefois Ange ne s'arrêta dans aucune boutique et tourna ni vu ni connu à l'angle de l'avenue où commençait l'allée des embrumes, car la raison de sa présence ici était tout autre que celle de faire les magasins..

A l'occasion d'une sortie dans la forêt interdite ceignant l'école de Sorcellerie, alors que les élèves devait rechercher des plantes dans le cadre du cours de botanique, Ange était tombé par hasard sur une petite amulette en or, partiellement enfouie dans la terre. Ses yeux turquoise attirés par l'objet brillant, la petite vipère avait ramassé le pendentif de ses doigts délicats. Il s'agissait d'un bijou qui avait l'air assez ancien, sans doute en or massif vu son poids, représentant un petit scarabée attaché à l'extrémité d'une lourde chaîne de métal précieux. Jugeant que le bijou devait avoir pas mal de valeur, la petite rusée avait glissé l'amulette dans la poche de sa robe, afin de l'étudier plus en détail plus tard et voir si elle ne pouvait pas en tiré quelque chose.

Lorsqu'elle eu l'occasion de contempler l'objet de plus près, la fillette vit qu'il y avait des symboles gravés au dos du scarabée, mais bien sur elle était incapable de déchiffrer. Après tout ce n'était peut être rien d'autre qu'un bijou.. pourtant lorsque la fillette voulu mettre le pendentif autour de son cou, le scarabée se mit à briller d'une lumière bleutée, avant que la blondinette ne se dépêche de l'enlever, car elle ne savait que trop bien le danger que peut représenter un objet magique.. Pourtant, fouillant dans une multitude de livres, aussi bien dans la bibliothèque de son père que dans celle de Poudlard, Ange n'avait pu trouvé aucun renseignement concernant une amulette en forme de scarabée aux pouvoirs spéciaux..

La perfide demoiselle était un peu à court d'idées, ne sachant ce qu'il convenait de faire de ce bijou antique, elle aurait pu en parler à son père, après tout il travaillait au département des mystères, il était sans doute compétent pour ce genre de chose, mais à coup sur il aurait confisquer l'amulette en question à Ange ne pouvait s'y résoudre.. Il ne lui restait qu'une solution, se rendre dans l'allée des embrumes, où elle avait entendu dire qu'il y avait une boutique spécialisée dans les antiquités et les objets aux pouvoirs étranges.. Avec un peu de chance, elle finirait par avoir une réponse satisfaisante..

L'allée des embrumes contrastait fortement avec le chemin de traverse qu'elle venait de quitter, la rue était sombre et étroite, presque sinistre, les boutiques totalement délabrées et mal entretenues. Bref, l'allée des embrumes méritait vraiment sa sordide réputation. Dans ce lieu mal famé, l'allure de petite princesse pourrie gâtée de la gamine faisait ridiculement tache. xD Du haut de ses 11 ans, vêtue d'une coûteuse robe en satin avec des ballerines assorties, Ange avançait rapidement la tête haute, s'attirant le regard malveillant d'individus plus ou moins louche qui traînaient dans cette rue U_u La fillette aimait bien être sous le feu des projecteurs, mais ici mieux valait faire profil bas.. Dans l'espoir d'attirer un peu moins l'attention, la petite poupée replaça bien sa cape sur ses épaule, rabattant la capuche afin de ne laisser voir que sa petite tête blonde.

Serrant dans sa main droite à la fois l'amulette en or et sa baguette, Ange pressa le pas, ignorant les personnages inquiétants qui l'interpellaient, et se précipita dans la boutique miteuse d'antiquités magiques presque avec soulagement. La gamine sans bien savoir dans quoi elle s'embarquait, referma en hâte la porte derrière elle pour se débarrasser d'un sorcier loufoque aux allures démentes qui la suivait depuis un moment.. *ouf*
Les prunelles bleu-vert de la petite demoiselle parcoururent rapidement la pièce sombre où s'étalaient une multitude de vieilleries au milieu de cartons et d'objets en tout genre, sa vision ne s'arrêtant qu'à la première rangée d'étagères recouverte d'une épaisse couche de poussière.. Au comptoir un vieil homme la fixait de ses petits yeux perçants et calculateurs, arborant un sourire sinistre, qui ne donnait qu'une envie à la fillette s'était de s'enfuir en courant de cet endroit de dingue Maintenant qu'elle était là, elle n'allait quand même pas faire demi tour.. Prenant son courage à deux mains et essayant d'avoir un air aussi assuré que possible, la gamine s'avança vers le commerçant..

- Euh.. bonjour..
Je voudrais des.. euh.. renseignements sur un objet..

Le sorcier accoudé au comptoir la fixait toujours, un sourire déformé s'apparentant plus à une grimace s'étalait sur son visage, lui donnant encore davantage une expression de fou furieux.. Il avait l'air d'évaluer la blondinette du regard, cherchant sans doute à savoir ce que cette gosse de 11 ans venait faire dans son magasin.. Finalement, il fini par répondre d'une voix grinçante et mauvaise..

- Et de quel "objet" s'agit il ?

Essayant de cacher son malaise grandissant, la fillette sortit la petite amulette en or représentant un scarabée de sa poche, pour le montrer au sorcier tout en restant méfiante. Le regard du vieillard brillant d'une lueur étrange quand il découvrit le médaillon, l'arrachant presque des mains de la gamine pour l'analyser..

- Vous.. avez déjà vu ce genre d'amulette ?

L'étrange personnage aux allures inquiétantes plongeant un fois de plus son regard de dément dans celui de la petite, interrompant alors son étude du scarabée d'or. Refermant son poing sur l'objet pour empêcher la blondinette de le reprendre, il lança d'un ton devenu agressif et accusateur:

- Où l'as tu volé ? Hein ? Où as tu trouvé ça ?!

Ange s'était attendu à presque tout sauf à une telle réaction et continuait à fixait le personnage sans comprendre et un désemparée, de toute évidence il était totalement cinglé.. Mais en y réfléchissant, c'est vrai qu'elle l'avait trouvé au beau milieu de la forêt interdite, et elle ne s'était même pas demandée comment l'amulette c'était retrouvé là. Elle avait peut être été volée, puis abandonnée là, ou perdue.. Comment le savoir ? Mais de toute évidence, vu la réaction excessive de l'homme de la boutique, cet objet devait avoir bien plus de valeur qu'elle ne le pensait..

- Quoi ?! Mais je l'ai pas volé ! Et puis d'abord c'est pas vos affaires ! Tout ce que je veux c'est des réponses ! Et rendez le moi !

Le sorcier se leva l'air assez menaçant, il n'avait peu être pas l'intention de faire du mal à la petite, mais l'amulette semblait vraiment l'intéresser.

- Ce n'est qu'une vieille amulette venant d'Egypte, je ne vois pas en quoi cela pourrait être utile à une gamine comme toi ! Tiens ! Je te donne 100 Gallions en échange et sors d'ici !


Ange avait beau ne pas savoir à l'importance que cette antiquité pouvait avoir, elle s'en moquait, elle ne laisserait personne se jouer d'elle, ni lui prendre ce qu'elle considérait comme sa propriété vu qu'elle l'avait trouvé, aucun doute que ce vieux cinglé essayait de l'avoir ! Non mais pour qui il la prenait de dingue ?

- Mais je m'en fiche de vos Gallions minables !

La petite peste balança les pièces à la figure du sorcier et se jeta sur le commerçant pour reprendre son bien, luttant pour lui arracher des mains.. Ange avait beau ne pas être rassurée, hors de question qu'elle se laisse faire XD. Finalement la petite blonde réussit à lui faire lâcher l'amulette en or, qui glissa sur le sol un peu plus loin aux pieds du seul et unique client présent avait été attiré par le bruit de la dispute.. Cela sembla ramener le vendeur d'antiquité à la réalité, tandis que Ange fixait d'un air méfiant l'homme en question, se demandant ce que ce dernier allait faire..

Sayannel leva un sourcil, intrigué. Il n’était au départ venu dans cette échoppe minable que pour tenter d’y dénicher la perle rare qui y apparaissait une fois l’an. Autant dire que son enthousiasme était occupé ailleurs lorsqu’il était entré. Les rayonnages poussiéreux et à moitié cachés par des cartons étaient à eux seuls des signes de la faible qualité du magasin. N’importe quel antiquaire digne de ce nom aurait au moins su qu’il ne fallait pas mêler les antiquités aux objets modernes, ne serait-ce que pour l’esthétique de la chose.

Il avait pourtant espéré découvrir un livre ancien, un vieux grimoire peut-être, ou simplement un recueil datant de plusieurs siècles qu’il aurait pu ajouter à sa collection. Car le Mangemort blond était un fervent collectionneur de livres anciens. Il est vrai que quand on est historien de métier, cela peut paraître normal, cependant son attrait pour l’écrit dépassait de loin la normale. Il engloutissait des livres par dizaines chaque mois et, s’il ne les parlait pas, faute de savoir comment les prononcer, il lisait plus de trente cinq langues différentes, dont plus d’une dizaine étaient aujourd’hui mortes. Tout cela pour dire que les livres, c’était son âme.

C’est pourquoi il avait été déçu lorsqu’il avait constaté qu’aucun ouvrage d’intérêt n’ornait les rayonnages de l’établissement. Il ne s’était pas fait d’illusions mais bon, l’espoir fait vivre n’est-ce pas ? Faisant contre mauvaise fortune, bon cœur, il avait alors décidé de fouiller un peu dans les antiquités du gérant. Peut-être y trouverait-il un objet qui pourrait se révéler d’un intérêt quelconque pour lui ou pour son maître.

Il était justement en train d’examiner un tableau représentant une lune qui, selon le vendeur, avait la propriété de transformer son possesseur en vampire chaque nuit, lorsque la gamine était entrée dans l’échoppe. Il lui avait jeté un bref regard scrutateur, histoire de vérifier si elle ne présentait aucun danger, puis s’était replongé dans l’analyse de sa trouvaille. Deux minutes lui avaient suffi pour détruire l’enchantement d’hystérie qui pesait sur le tableau. S’il l’avait acheté, il serait sans doute devenu fou en l’espace de trois jours.

Il avait fait deux pas en direction du propriétaire du magasin, comptant lui secouer les puces pour oser vendre des articles aussi médiocres, lorsqu’un objet atterrit devant ses pieds. Il avait entendu d’une oreille distraite l’altercation de l’homme et de la gamine, mais n’y avait pas vraiment prêté attention. Il avait eu tort. Il aurait peut-être su alors pourquoi un médaillon d’évidence hautement magique et rare venait d’être lancé sur le sol devant lui comme un vulgaire torchon. Le sang du Mangemort blond ne fit qu’un tour. Son amour pour les objets anciens ne supportait de les voir spoliés, qui plus est par deux crétins… Non. Il était injuste. Bien que l’apparence de la petite ne soit guère avenante (il n’avait jamais apprécié les enfants trop gâtés), la faute de ce crime revenait au gérant. C’était lui qui, en premier lieu, avait tenté de flouer la gamine en lui proposant un prix scandaleusement bas.

Sans laisser rien apparaître de sa colère, le serviteur du Lord se pencha tranquillement pour ramasser l’objet de la dispute. Le collier était composé d’une chaîne, apparemment d’argent, et d’un pendentif en forme de scarabée. Le pendentif en lui-même dévoilait l’origine égyptienne du bijou, et l’aspect terni de l’or permit à l’historien de le dater environ au premier millénaire avant notre ère. Pensif, Sayannel laissa couler la chaîne entre ses doigts, jusqu’à ce que le dernier maillon se coince contre son pouce. Braquant alors son regard sur les deux autres occupants du magasin qui attendaient visiblement sa réaction, il fit quelques pas en avant afin de se retrouver devant le comptoir, juste à côté de la fillette.

- Dis-moi, vieil homme, pourrais-tu m’expliquer pourquoi un objet de grande valeur traîne sur le sol dans cet établissement minable ?

Le ton du Mangemort était glacial. Son opinion était faite, sa décision prise. Le commerçant méritait une leçon.

- Cela ne vous regarde pas Monsieur. Il s’agit d’une affaire entre Mademoiselle et moi-même.

- Mauvaise réponse.

D’un geste vif, Sayannel tira sa baguette de sa manche et la pointa sur l’homme. Un sifflement sortit du bout de la baguette et le tenancier se retrouva enserré par deux serpents noirs qui se coulaient autour de son corps, ayant à l’évidence hâte de mordre.

- Je vais te reposer la question. Pourquoi un objet de grande valeur traîne-t-il sur le sol comme un vulgaire détritus et pourquoi essayes-tu d’arnaquer cette gamine ?

Le vieil homme tremblait maintenant, mais cependant il ne parlait pas. Apparemment, il restait un peu de cran en lui. Le Mangemort soupira et infligea une torsion au poignet qui tenait la baguette. Les deux reptiles plantèrent instantanément leurs crocs dans la peau de leur proie, qui se raidit puis tomba au sol tandis que ses agresseurs se volatilisaient. Sayannel tourna ensuite le mince bout de bois vers la petite mais, au lieu de l’attaquer, il conjura deux sièges en feutre. Un derrière lui, et un derrière la jeune fille.

Tandis qu’il l’invitait à s’asseoir d’un geste de la main, le serviteur de Voldemort agita une nouvelle fois sa baguette, en direction de la porte. Celle-ci fit entendre un cliquetis lorsque le loquet se ferma. Le géant blond se retourna alors vers son interlocutrice. S’il l’avait ainsi invitée à prendre place, bien qu’elle ne fut encore qu’une enfant irresponsable, c’était parce qu’il était de plus en plus intéressé par l’histoire de ce collier et de la manière dont elle l’avait trouvé.

- Maintenant que cet opportun est calmé, pourrais-tu me dire comment tu as trouvé cet objet ? Je ne te veux pas de mal, s’empressa-t-il d’assurer, mais je suis historien, et cette histoire m’intrigue. Tu as là un objet de grande valeur.

Le regard bleu glacé du Mangemort se fixa sur la gamine, impatient de connaître son récit.

L'homme qui se tenait là devant elle avait l'air d'un véritable colosse. Son allure imposante avait figé la dispute comme dans un arrêt sur image, tandis que la blondinette regardait ce géant se pencher pour s'emparer de son amulette dans un silence pesant. Ses yeux d'une limpide couleur cyan fixait l'individu avec appréhension. Il avait de longs cheveux blonds tombant sur son visage terminé par une barbe de même couleur et son regard polaire d'un bleu pénétrant donnait des frissons. Tout dans son allure et sa stature imposait le respect et la crainte. Ange se tenait parfaitement immobile, perplexe et un peu apeurée, dévisageant l'inconnu. La gamine paralysée assista à l'échange entre cet homme et le commerçant qui semblait s'être ratatiné sous le regard de glace que lui jetait le colosse.

Contemplant le médaillon entre ces doigts, le mystérieux personnage s'avança vers le comptoir, chacun de ses pas résonnant dans la boutique silencieuse. Son regard sévère braqué sur le vieillard, l'inconnu lui demandant d'un ton lourd de menace pourquoi le petit scarabée d'or traînait sur le sol. Mécontent de la réponse, il réitéra sa question, pointant cette fois sa baguette sur la gorge du commerçant qui n'en menait pas large, tandis que la gamine désemparée et pétrifiée par la proximité de l'homme était incapable de faire le moindre mouvement, son regard se portant en alternance sur le colosse et le vieux commerçant. Comme ce dernier tardait à donner une réponse satisfaisante, l'homme blond passa à l'action, suite à un sort totalement inconnu à la fillette, deux venimeux serpents noirs vinrent s'enrouler autour du cou du vieillard, plantant leur crocs dans la peau nue pour injecter le venin. En l'espace d'une seconde, le commerçant s'effondra sur le sol, mort.

L'insouciante fillette gardait les yeux dardés sur le corps inanimé, elle n'avait émit aucun son, n'avait fait aucun geste. La mort si brutale de cet individu la laissait totalement perplexe, Ange, sous le choc, était incapable de saisir pleinement cette réalité. En fait le meurtre de cet enflure de vendeur ne lui faisait ni chaud ni froid, ça lui faisait juste bizarre de se dire qu'il était mort, alors qu'une minute plus tôt il se tenait face à elle. Alors le meurtrier tourna sa baguette vers la gamine la faisant subitement revenir à la réalité, elle sentit la peur affluait dans son sang comme un poison qui la paralysait, il aurait pu lui jeter un sort, elle n'aurait même pas pu essayer de l'éviter. Pourtant à la place le mangemort fit apparaître deux chaises, invitant la petite à s'asseoir d'un signe de la main. Bien que l'idée de désobéir et de partir en courant était très tentante, elle n'aurait sans doute pas pu franchir la porte. Contrainte à se plier aux exigences de cet imposant personnage, la petite blonde s'assit docilement, pendant qu'elle entendait le verrou de la porte se fermer. Décidément, il n'y avait qu'à elle que ça arrivait ce genre de chose: être enfermée dans une boutique miteuse avec un assassin et un cadavre

La petite blonde ne pouvait détacher le regard du corps sans vie abandonné sur le sol, se demandant s'il ne fallait pas faire quelque chose, plutôt que le laisser là. Une inquiétude traversa alors l'esprit de la gamine: et si quelqu'un le découvrait et l'accusait de meurtre ? Elle risquait d'aller à Askaban dont rien que l'idée la faisait pâlir ? S'efforçant de rejeter ces pensées désordonnées dans un coin de sa tête, elle reporta son attention sur le colosse, car avant tout chose, il fallait d'abord qu'elle reste en vie U_u Et puis de toute façon, elle était innocente (pour une fois) et elle aurait incapable de faire ce truc bizarre avec les serpents. D'ailleurs, il n'avait pas été tué par un avada kedavra mais le venin des serpents, alors il serait difficile de trouver le coupable. Dans le fond c'était classe comme technique..

- Maintenant que cet opportun est calmé, pourrais-tu me dire comment tu as trouvé cet objet ? Je ne te veux pas de mal, mais je suis historien, et cette histoire m’intrigue. Tu as là un objet de grande valeur.

Consentant enfin à regarder le sorcier dans les yeux, non sans réprimer un frisson, la fillette avait la gorge étonnement sèche. Le côté positif c'est que sa fichue trouvaille avait de la valeur, et que son interlocuteur n'avait pas l'air décidé à la tuer.. enfin pas tout de suite.. U_u Toutefois, si la gamine était un peu tremblante, elle parvenait à garder plus ou moins son calme, mais ce sentir totalement à la merci d'un tueur ne la rassurait pas trop.. Et compte tenu du sort du commerçant qui avait eu le malheur de donner une "mauvaise réponse", il valait qu'elle ne se trompe pas -_-De sa petite voix mal assurée, la gamine se dit qu'il valait mieux dire la vérité, de toute façon, il n'y avait rien de compromettant dans son histoire..

- Euh.. voilà une belle entrée en matière.. T_T pour le premier mot qu'elle prononçait depuis l'intervention su sorcier blond, c'était vraiment génial U_u Sa répartie avait la fâcheuse tendance de disparaître au moment où elle en avait vraiment besoin..-_- Prenant son courage à deux mains, la petite blonde poursuivit..- Je l'ai trouvé dans.. dans la forêt interdite.. par hasard.. Je ne sais plus exactement où... L'amulette était enfouie sous des brindilles... Je suppose que quelqu'un a du la perdre.. mais comme je n'ai vu personne..

Ange cessa de parler, ne sachant quoi ajouter, elle doutait que ses raisons de farfouiller dans la forêt intéresse l'historien, surtout qu'il n'y avait rien de passionnant à cela. Et ce qu'elle avait dit était vrai, elle était tombé dessus par un pur hasard, en cherchant une plante pour la sortie de botanique. Maintenant qu'elle y pensait, il faisait sombre, et si ça trouve quelqu'un d'autre était présent, mais l'arrivée des autres élèves et des profs avait peut être fait fuir la personne, ou alors ce truc était là depuis trois siècles, comment savoir ? Reprenant un brin d'assurance, la gamine n'écoutant que sa curiosité osa demander:

- Vous.. vous savez à quoi elle sert cette amulette alors ?

Oui, étrange question à poser quand il y a un cadavre sur le sol, mais bon.. La gamine avait parfois un comportement un peu bizarre, il valait mieux pas chercher à comprendre.. ^^

Sayannel fixait le vide devant lui, songeur. Il remarqua distraitement qu’un anneau dépassait de sous le corps du tenancier mort, probablement l’ouverture d’une trappe menant au sous-sol de l’échoppe. Une partie de son esprit se dit qu’il devrait aller y jetter un coup d’oeil : si l’homme avait des possessions précieuses, c’était sûrement là qu’il les aurait cachées. Peut-être y aurait-il un grimoire qu’il ne connaissait pas encore... il en doutait. Le Mangemort connaissait une grande partie des ouvrages anciens existants, magiques ou non, et s’il ne les possédait pas tous, il les avait au moins lus une fois. Très peu étaient les écrits qu’il pouvait encore considérer comme complètement inconnus.

Enfin bon, ce n’était pas vraiment là sa préoccupation la plus pressante, le rappela une voix dans sa tête. Il devait d’abord régler l’histoire de l’amulette de la petite. * Etrange histoire...* se dit-il alors qu’il reconssidérait ce qu’il venait d’apprendre. Il était passablement étonné qu’un objet de c genre se soit retrouvé, comme par hasard, sur le sol de la forêt interdite, à peine caché par la terre et les feuilles. La première conclusion qui venait à l’esprit était que la personne qui avait « perdu » cette amulette avait voulu qu’elle soit trouvée. Et étant donné l’endroit où elle avait été trouvée, il était logique de penser qu’on avait voulu que ce soit un enfant, un élève plus particulièrement, qui la trouve.

Tout en refléchissant ainsi, le serviteur du Lord déplaça son regard de sorte à ce que ses yeux d’un bleu glacé se vérouillent dans ceux de la jeune fille. Il l’étudia, tentant de déterminer quelle était la part de mensonge dans son histoire, ce qu’elle n’avait pas dit et ce qu’elle avait transformé. Il regrettait par moment de ne pas être Legilimens, mais c’était trop tard pour s’en préoccuper. Après un examen attentif d’une ou deux minutes, il finit par décider que la gamine n’avait menti sur aucun point. Son regard était par trop effrayé.

La petite sembla un instant vouloir dire quelque chose, mais le géant blond leva une main, le temps de mener à bout son raisonnement précédent. S’il partait du principe que le collier avait été déposé volontairement, pour être trouvé, alors deux hypothèses apparaissaient. Soit celui qui l’avait caché savait que la petite passerait par là à un momen donné, et le bijou lui était destiné ; soit, théorie bien plus probable et à laquelle le Mangemort adhéra au final, la personne qui l’avait disposée se moquait de qui le ramasserait. Cela signifiait que ce pendentif ne pouvait qu’avoir un effet néfaste car s’il était bénéfique, l’inconnu n’aurait pas pris le risque qu’il tombre entre de mauvaises mains.

*Bon. Donc la magie de cette amulette est mauvaise. Sûrement de la magie noire.* Les pensées fusant dans son esprit, Sayannel s’adressa à la jeune fille.

« Je vais devoir projeter un certain nombre de sorts pour trouver l’effet de ton amulette. Je te conseille de reculer de quelques pas. »

Sans prêter attention à si elle avait ou non suivi son conseil, le géant blond se leva, repoussa son siège de quelques pas et déposa soigneusement l’amulette sur le comptoir. Voyant que le corps du défunt propriétaire le gênait dans sa tâche, il le souleva d’un geste de baguette négligent et l’envoya reposer tout au fond du négoce, dans un recoin sombre. Là, il ne dérangerait personne. L’attention de l’historien se reporta alors sur l’objet de ses investigations. Tirant une fiole minuscule d’une poche de sa cape, il la débouchonna et versa un infime quantité de ce qu’elle contenait sur le bois, à côté du collier. Rangeant la fiole, il étala de son doigt ganté de cuir noir la substance afin de former un cercle presque parfait autour de l’objet. Une fois le cercle tracé, il tira sa baguette, ferma les yeux un instants afin de bien se rappeler les sorts qu’il avait tant utilisé par le passé, et commença à incanter.

La plupart des incantations avaient été créées par des sorciers de langue anglaise, aussi leurs sonorités étaient-elles reconnaissables et familières à l’oreille. Un petit nombre d’entre elles cependant -les plus dangereuses, en fait- étaient cependant issues du plus profond de la lointaine Transylvanie, où l’on pratiquait au Moyen-Age les plus périlleuses formes de magie qui soient. A cause de cette origine, elles avaient des consonances rauques et profondes, et en même temps chuintantes, comme le bruissement d’un drap de velours qui se ferait entendre par alternance par dessus les grognements d’une bête enfouie au coeur d’un château transylvanien. Cela faisait un peu penser à ce film, quel était son nom déjà ? « Dracula », oui, c’était cela. Les sons qu’émettait le Mangemort ressemblait à l’accent du comte lorsqu’il recevait le héros, Jonathan Harker, dans osn château. Un accent... inquiétant, pour le moins.

Toujours était-il que lorsque le colosse blond acheva son incantation, un silence parfait régnait dans la pièce... et un air de consternation se peignait sur son visage aux traits nordiques. Ramassant l’amulette, il conjura une table basse entre les deux sièges et la déposa prudemment dessus, comme il aurait traité un animal dangereux mais qui serait assoupi. Il ramena son fauteuil près de la table et fit signe à la petite de le rejoindre. Dès qu’elle fut assise, il prit la parole, son ton glacial.

« Cet objet est maléfique. Tu dois absolument t’en débarasser. Je suis disposé à te l’acheter. Quel prix en veux-tu ? »

Le serviteur du Seigneur des Ténèbres savait qu’il allait choquer la gamine en lui parlant d’une façon aussi brusque, mais il valait mieux pour elle de ne pas savoir... et surtout de ne pas demeurer en la possession d’un objet de la sorte. Sayannel n’était pas quelqu’un de mauvais, qui désirait le mal des autres par simple plaisir. S’il se proposait pour acquérir l’amulette c’était certes pour pouvoir l’analyser plus profondément à souhait, mais principalement car il ne désirait pas qu’il arrive de mal à une innocente. Il était peut-être déterminé, froid et cruel, mais il détestait voir des innocents souffrir. C’est pour cela qu’il attendit la réponse de son interlocutrice en espérant sincèrement qu’elle ne lui poserait aucune question. Sa conception de l’honneur l’obligerait alors à lui répondre, car elle ne lui avait fait aucune offense susceptible qu’il n’applique pas son honneur à son cas. Il pria intérieurement qu’elle donnerait simplement un chiffre, quel qu’il soit, pour qu’il puisse accepter et partir, non sans avoir fait disparaître toute trace de son passage (c’est-à-dire non sans avoir fait disparaître le corps du propriétaire).

( HS: désolée pour le retard toute la semaine j'ai été prise par le Quidditch... sorry U_u je ne t'ai pas oublié)

Enfermée seule dans cette pièce avec cet inquiétant personnage, Ange pourtant n'était plus autant effrayée, elle ressentait un certaine appréhension il est vrai, mais l'étrangeté de cette situation singulière attisait la curiosité de la gamine prenant le pas sur la crainte: elle était sans doute sur le point d'avoir une réponse à ces questions.. L'homme écouta son récit d'une oreille attentive braquant son regard d'un bleu pénétrant dans le sien. On aurait dit qu'il cherchait à y voir une trace de mensonge ou d'invention, mais Ange avait dit tout ce qu'elle savait sur cette histoire. La petite blonde n'aurait eu d'ailleurs aucune raison valable de mentir, elle ne cherchait pas dissimuler quoi que ce soit, elle voulait juste savoir de quoi il était question.. Comme la gamine s'apprêtait à poser une autre question, le colosse blond leva la main pour lui intimer de se taire et déclara:

« Je vais devoir projeter un certain nombre de sorts pour trouver l’effet de ton amulette. Je te conseille de reculer de quelques pas. »

Au moins cela était clair et signifiait implicitement que cet étrange individu ne souhaitait pas lui faire de mal.. Comme le sorcier ne leva pour effectuer toute une série complexe d'enchantements et de sortilèges en tout genre, la délicate fillette ne se le fit pas dire deux fois. Quittant son siège, elle recula de quelques pas derrière le fauteuil. Pendant que l'historien effectuait ses manipulations compliquées, Ange avait l'opportunité de quitter le magasin sur le champs, mais elle n'en eu même pas l'idée. Rassurée quand aux intentions de l'homme à son égard, une seule chose l'intéressait, c'était le fin mot de cette histoire d'amulette.

La jeune vipère observait d'un oeil intrigué le mangemort à l'oeuvre, appliquant une potion sur le médaillon avant de commencer à psalmodier des mots bizarres. Cette incantation en langue inconnue faisait froid dans le dos par ses intonations inquiétantes. Pourtant la fillette de 11 ans demeura immobile, comme hypnotisée par la scène qui se déroulait sous ses yeux.. Lorsqu'il eut terminé, l'imposant personnage fit apparaître une petite table sur laquelle il posa l'amulette avec précaution et une forme de rejet, attitude qui éveilla d'autant plus la curiosité de la blondinette.. Sur l'invitation de l'adulte, la gamine se rapprocha et se pencha vers la table pour observer l'amulette comme si elle espérait y voir un quelconque changement. Mais évidemment son apparence était identique.. La petite Serpentard jeta un regard interrogatif à l'historien avant de tressaillir lorsque celui ci prit la parole d'un ton froid et cassant.

« Cet objet est maléfique. Tu dois absolument t’en débarasser. Je suis disposé à te l’acheter. Quel prix en veux-tu ? »

- Hein ?!

Brillante répartie n'est ce pas ? Ah vrai dire la petite poupée c'était attendu à presque tout sauf ça.. Au départ, elle n'avait pas envisager de vendre le médaillon, elle pensait simplement s'en servir pour elle une fois qu'elle en aurait découvert l'utilité.. Cependant, si vraiment cette chose sans doute imprégnée de magie noire, représentait un réel danger, il valait sans doute mieux s'en débarrasser. Qui plus est, si es parents tombaient dessus, ils pourraient leur arriver malheur et si elle l'emmenait à l'école de magie et qu'un professeur de Poudlard le trouve, elle pourrait avoir de gros ennuis.. Certes elle aurait pu l'oublier "accidentellement" dans le bureau du concierge pour se débarrasser de ce cracmol qui n'y verrait que du feu, mais bon.. Si Ange était une peste, elle n'était pas foncièrement méchante, et puis cela pourrait retomber entre les mains d'un élève.. Oui tout compte fait, autant qu'elle s'en débarrasse.. mais encore fallait il que l'amulette soit réellement maudite.. Qu'est ce qui lui disait qu'il ne mentait pas ? D'accord, il n'avait aucune raison de le faire.. s'il voulait s'emparer de l'amulette, il lui suffisait de tendre le bras.. Après sa démonstration avec le vendeur, la blondinette n'aurait pas fait grand chose XD

Concluant ainsi sa réflexion, la gamine en déduit qu'il disait la vérité.. bon.. L'historien lui demandait le prix qu'elle voulait... euh... En voilà une excellente question.. Ange n'avait pas la moindre notion de ce que cette antiquité pouvait valoir, ni de combien disposer le colosse.. De plus, l'argent ne l'intéressait pas vraiment. La blondinette avait toujours eut tout ce qu'elle voulait, pour cela il lui suffisait de demander à son père en lui faisant le regard attendrissant pour le faire fondre dans le genre et l'affaire était réglée XD Quoi qu'il en soit la petite resta muette un moment réfléchissant à la proposition.. Que pouvait elle bien demander en échange ?Soudain une idée naquit dans l'esprit de la fillette.. ce type était historien, il serait donc bien placé pour répondre à sa question..

- Je veux bien vous laisser l'amulette mais en échange je voudrais simplement des réponses.

La petite blonde hésita un instant, avec son esprit curieux et malin par nature, la fillette avait toujours une multitude de questions en tout genre à poser, mais depuis quelques temps elle avait entendu parler d'un sujet qui l'avait particulièrement intéressée..

- Est ce que vous savez quelque chose sur le parchemin d'Alexandre ?

[HJ : C’est pas grave. Merci d’avoir répondu, c’est déjà pas mal ^^]

Le Mangemort faillit éclater de rire en entendant la proposition de la fillette. Il n’était pourtant pas du genre à exprimer de tels sentiments, mais c’était tellement incroyable ! De nombreux mangemorts et membres du ministères cherchaient des informations sur ce fameux parchemin, et beaucoup d’entre eux au péril de leur vie. Voilà plus d’un an déjà que la chasse à cette relique avait commencé et peu d’informations avaient pu être dégagées à ce jour. Ils s’étaient donné énormément de mal pour se renseigner, et cette gamine croyait qu’il allait lui révéler quelque chose en échange d’une amulette ? Il n’y avait qu’un seul mot pour décrire la situation : risible.

Tandis que la petite le regardait, attendant une réponse, Sayannel mesura les options qui se présentaient à lui. Il pouvait bien entendu prendre l’amulette de force, rien ne l’en empêchait. Cependant, il trouvait cette manière de faire… peu civilisée. Il avait certains principes, et prendre ce qui l’intéressait de force n’en faisait pas partie. Oh, bien sûr, si le Lord le lui avait demandé, il se serait exécuté sans hésiter – on ne conteste pas un ordre du Lord – mais ce n’était pas le cas. Aussi préférait-il en user d’une autre manière pour s’approprier l’amulette. Une autre solution serait de refuser de but en blanc et de prendre l’objet en laissant en échange un sac d’argent. Mais ce ne serait pas non plus honorable. Restait l’intimidation. Apparemment son interlocutrice avait un peu oublié qu’il était dangereux. Ou peut-être considérait-elle que tuer un être humain de façon négligente n’était pas une preuve de dangerosité… Toujours était-il qu’elle avait bien besoin d’une petite piqûre de rappel. Après tout, rien ne l’obligeait à être aimable. N’était-il pas un Mangemort ?

Repoussant brusquement sa chaise, le serviteur du Seigneur des Ténèbres se leva, dominant la fillette de toute sa taille. Il se savait impressionnant, aussi lui arrivait-il d’user du charisme dont l’avait doté la nature, à bon comme à mauvais escient. Ses yeux d’un bleu glacé étincelaient de colère contenue. En fait, il était plus amusé que furieux. Mais bon, il fallait bien donner le change n’est-ce pas ?

D’un mouvement sec de la tête, Sayannel rejeta sa longue chevelure derrière ses épaules et ferra sa proie, enserrant les yeux de la petite fille dans son regard. Contrairement à ce à quoi l’on aurait pu s’attendre, sa voix ne tonna pas. Au contraire, ce fut un sifflement profond qui passa ses lèvres.

- Et puis-je savoir en quoi le Parchemin t’intéresse ? Je ne savais pas qu’il attirait aussi la curiosité des enfants… et encore moins que ces informations étaient monnaie d’échange.

Laissant sa voix résonner dans le silence ambiant, il attendit un instant avant de se pencher pour être au même niveau que la petite. De nouveau, les paroles qu’il prononça ne furent guère plus qu’un murmure qui rebondit cependant dans l’espace vide, à la recherche d’un esprit pour l’absorber.

- C’est un sujet dangereux que le Parchemin d’Alexandre. Certains seraient prêts à tuer pour avoir ne serait-ce qu’un petit morceau d’information à son propos. Est-tu bien certaine de vouloir courir le risque ? Car il y a effectivement un risque, et il est grand. Je peux comprendre que tu ne veuille pas d’argent – dit-il en laissant son regard glisser avec dégoût sur les vêtements ostentatoires de la gamine – mais peut-être serait-il plus sage de demander quelque chose d’autre en échange de cette amulette. Je peux certainement te procurer au moins une des choses que tu désires… A moins que tu ne préfères finalement des espèces sonnantes et trébuchantes.

Sa formulation sonnait comme une invitation du démon, une tentation. Comme s’il offrait à son interlocutrice de réaliser ses rêves en échange de son âme. Un pacte avec le diable, voilà comment sonnait sa propre offre aux oreille du Mangemort. D’un autre côté, n’était-il pas plus ou moins le représentant du diable sur terre ? Du moins, s’il ne l’était pas, son maître l’était sans aucun doute.

Restait à espérer que la gamine serait assez impressionnée pour ne plus parler du Parchemin. Sinon il serait obligé d’oublier ses principes et de se servir. Non sans laisser une compensation bien sûr… ainsi qu’un sort d’effacement de mémoire. Ce serait dommage d’en arriver là tout de même. Là gamine n’avait rien fait, vraiment, si ce n’était de prononcer un mot de trop, de parler d’un sujet qu’elle ne pouvait appréhender pleinement. Cela ne valait pas tous ces tracas… mais les entraînerait peut-être si elle ne prenait pas la bonne décision.

[HJ: désolé pour le retard mais je n'étais pas chez moi ces derniers temps...]

Une étincelle d’amusement parcourut les yeux de Sayannel lorsqu’il vit que la gamine avait eu la réaction escomptée. C’était tellement simple de faire peur ! Beaucoup plus que de paraître charmant ou même simplement sociable.
Aussi vite qu’il était venu, le sourire intérieur disparut lorsque le Mangemort se rendit compte de ce qu’il faisait. Il prenait du plaisir à effrayer la petite ! Il laissa échapper un reniflement de mépris devant son propre comportement, attérré d’être tombé aussi bas. Il allait vraiment devoir se reprendre en main.

« Euh, en fait... vous pourriez... me procurer... du polynectar ? »

Le sourire réapparut, cette fois sur les lèvres du géant blond. Il était heureux que la gamine se soit rangée à une requête plus raisonnable. Tuer les enfants n’avait jamais été de ses habitudes, et encore moins de ses principes. Ceci dit, maintenant, il allait devoir trouver le dit polynectar. Parce que bon, il fallait tout de même plus d’un mois pour le concocter et il ne disposait pas de ce laps de temps.

L’écossais cessa d’adopter une posture intimidante vis-à-vis de la jeune fille et quand il lui adressa la parole, ce fut d’une voix radoucie.

- Bien sûr. Attends un instant.

Il se mit à fouiller dans les poches de sa cape, tentant de se remmémorer s’il lui restait ou non un flacon de potion métamorphe.
Après une recherche brève bien qu’approfondie, force lui fut de conclure que le flacon en question avait disparu. Probablement était-il chez lui, sur une des nombreuses étagères de fournitures de potion. Ce n’était pas pour rien qu’il était doué pour concoter des breuvages magiques.
Un point positif ressortit tout de même de sa fouille en règle de son vêtement : le Mangemort retrouva au fond d’une poche dissimulée un vieil anneau en argent qu’il avait cru avoir perdu. L’anneau était formé d’un simple cercle d’argent massif sur lequel étaient inscrites des formules en une écriture ancienne.

Tout en repassant le bijou de ses ancêtres à son doigt, Sayannel réfléchit à la meilleure façon de satisfaire la demande de la petite. Au bout de quelques secondes, il finit par se résolure à transplaner dans une boutique de potions. Cependant, il lui faudrait auparavant prendre quelques précautions.
Car, après tout, il avait tout de même froidement assassiné un homme sous les yeux de sa jeune interlocutrice, et il ne pouvait prendre le risque qu’elle s’enfuie pendant qu’il irait acheter le polynectar.

Tirant une fois de plus sa baguette (eh oui, quand on est un criminel recherché, on a la gache... euh, la baguette facile !) maître Echeberry lança un certain nombre de sorts en une rapide succession de mouvements et de paroles marmonnées. Ces précautions prises, il put disparraître en étant assuré que l’aurait-elle voulu, la petite ne pourrait sortir avant son retour, et personne ne pourrait entrer.

Un craquement, et Sayannel se volatilisa.

Lorsque le Mangemort réapparut, la gamine n’avait, comme escompté, pas bougé. Son affaire avait pris moins de cinq minutes, mais il était tout de même pressé de conclure cette transaction. Rester trop longtemps au même endroit était dangereux pour lui.

S’acroupissant de nouveau auprès de la petite de sorte à être au même niveau qu’elle, lui tendit la fiole qu’il tenait dans la main gauche. Du polynectar, garanti par le vendeur et par sa propre expertise. Il y en avait assez pour deux ou trois doses, cela dépendait de la durée de la transformation. Enfin bon, cela n’était plus de son domaine.

Posant la fiole dans la main menue de la jeune fille, il la fixa brièvement puis se releva avant de passer à la suite de la transaction.

- J’ai tenu parole, voici ton polynectar. Tu peux vérifier. Il laissa un temps à son interlocutrice pour s’assurer de la véracité de ses dires puis reprit. Si tu pouvais me donner l’amulette maintenant, je lèverais les charmes que j’ai tissé et disparaîtrais.

- Bien sûr. Attends un instant.

Bon la bonne nouvelle, c'est qu'au moins cette fois, l'historien avait accepté sa requête.. A vrai dire la gamine avait craint qu'il ne s'énerve de nouveau.. il fallait dire que ce n'était pas vraiment rassurant d'être face à un assassin en colère U_u S'il lui prenait l'envie d'étrangler Ange elle n'irai pas loin.. L'homme fouilla un instant ses poches, peut être avait il du polynectar sur lui ? Mais non, ce n'était pas ça, il retira sa main quelques instants après avec un bijoux anciens que la blondinette eut à peine le temps d'apercevoir avant qu'il ne le passe à son doigt... Ange n'avait pas la moindre idée de ce que c'était et s'en moquait bien en fait. Elle espérait juste pouvoir vite rentrer chez elle, si possible saine et sauve

Le mangemort tira soudainement sa baguette, faisant sursauter la petite peste. Cette fois encore, il se mis à marmonner des formules compliquées sous le regard interrogateur et perplexe de l'enfant, qui ne savait pas vraiment ce qu'elle devait faire , ni ce qu'elle attendait.. Ange aurait pourtant bien aimé savoir ce que Sayannel attendait d'elle, espérant qu'il la laisserait partir le plus tôt possible.. Certains que la blondinette ne pourrait pas quitter la pièce avant son retour, il se volatilisa dans un tourbillon de cape.. Où allait il ? Il n'avait rien dit ?? Il n'allait quand même pas la laisser moisir ici ? Il lui avait dit d'attendre un moment, il allait donc revenir hein ? En tout cas il y avait intérêt parce que même avec la meilleure volonté du monde et tout le temps devant elle, Ange était certaine qu'elle ne parviendrait jamais à annuler ne serait ce qu'un seul des sortilèges de protections qu'il avait placé..

Son regard turquoise un peu inquiet parcouru rapidement la pièce déserte où il ne restait que le cadavre du commerçant sur le sol. Elle jeta ensuite un coup d'oeil à la porte et aux diverses étagères, se demandant ce qu'elle pourrait bien faire s'il ne revenait pas.. C'était certainement les plus longues minutes de toute sa courte vie, même si après moins de 5 minutes, le colosse blond était de retour avec une petite fiole de liquide bizarre.. du polynectar Il ne manquait plus que les cheveux et il serait opérationnel ^^ La petite poupée saisit le flacon tendu de ses mains frêles, face à cet homme, elle avait vraiment d'être un petit bout de rien insignifiant, et qu'il pouvait la balayait d'un geste de la main Mais dans le fond il n'était peut être pas si malveillant, il n'avait pas cherché à lui faire du mal, alors qu'il aurait eu l'occasion de le faire et ce en toute impunité.. En réalité les mangemorts servaient une cause un peu extrémiste, mais n'étaient pas forcément des fous furieux sanguinaires et psychopathes U_u Enfin.. si tant est qu'on ait pas du sang de moldu.. Quoi qu'il en soit la logique était tout de même un peu difficile à trouver.. l'historien avait bien tuer le commerçant sans le moindre état d'âme, tandis qu'il était plutôt "gentil" avec elle.. Pourquoi donc ?

- J’ai tenu parole, voici ton polynectar. Tu peux vérifier. Si tu pouvais me donner l’amulette maintenant, je lèverais les charmes que j’ai tissé et disparaîtrais.

La jeune vipère observa le contenu de la fiole, d'après ce qu'elle pouvait constater il s'agissait bel et bien de polynectar, le mangemort avait été honnête sur ce point. Répondant à sa demande par l'affirmative avec un simple hochement de tête en signe qu'elle était d'accord tout en imaginant déjà tous les coups foireux qu'elle pourrait bien faire avec.. .

- Prenez la..

Jetant un dernier regard de biais au cadavre du vieil homme , Ange se demandait vaguement ce qu'il convenait de faire, elle aurait l'air fine si des gens la voyait sortir de la boutique avant de découvrir qu'il y avait un cadavre à l'intérieur Levant ses yeux attendrissants vers l'historien, et d'un air de dire et "qu'est ce que vous allez faire de lui ?" elle ajouta:

- Mais.. euh.. et lui ?

Le Mangemort s’autorisa un bref instant de contentement en prenant l’amulette. Il jeta un bref regard autour de lui, scrutant les ombres avec attention avant de tendre la main vers un objet qu’il déplaça en prenant garde à ne pas le toucher lui-même et de saisir un morceau de tissu pourpre. Avec précaution, il enveloppa l’amulette dedans et glissa le tout dans sa poche.

Lorsqu’il eut fini son petit manège, le géant blond remarqua que la petite fixait le corps du commerçant qu’il avait éliminé avec une certaine appréhension. Bien sûr. Elle avait sans doute peur qu’on découvre le meurtre et que quelqu’un l’y associe. Plutôt raisonnable finalement, cette gosse. Le problème le concernait aussi car si elle était interrogée le ministère découvrirait vite qu’il était de retour au pays, quelque chose qu’il préférait éviter afin de conserver la vie tranquille qu’il avait en ce moment. Il fallait donc trouver une solution.

Finalement, Sayannel se rappella une histoire qu’il avait entendu il ne savait où mais qui pourrait se révéler utile. Tirant une nouvelle fois sa baguette (décidemment, il la rentabilisait grandement aujourd’hui !) il passa derrière le comptoir où gisait toujours l’outrecuidant personnage, aussi mort que faire se peut. Il ne regrettait en rien son geste. Après tout, l’homme serait mort un jour ou l’autre, il n’avait fait qu’accélerer le processus. De plus, il avait l’intuition que plus nombreux seraient ceux qui se rejouiraient de sa mort que ceux qui la pleureraient.

C’est donc l’âme sereine qu’il se mit à incanter. Sa baguette traçait des arabesques si rapides qu’elles paraissaient brouillées tandis qu’il marmonnait dans sa barbe la formule afin de se débarasser du corps. Le sort, heureusement rapide à jeter, s’acheva en un petit éclair de lumière, qui fit disparaître le cadavre, le remplaçant par une bûche grossière. Satisfait de sa transfiguration, le Mangemort prit la bûche et la jeta dans la cheminée derrière le comptoir avant d’y mettre le feu d’un geste désinvolte de sa baguette. D’ici deux heures, la bûche serait consummée et toute trace du crime disparaîtrait à jamais. Il suffisait maintenant de modifier la mémoire de la gamine afin que tout soit parfait. Cependant, il fallait qu’il le fasse une fois qu’elle ne pourrait plus le voir, afin qu’elle ne garde vraiment aucun souvenir de ce qui s’était passé et qu’on ne puisse l’associer à lui.

Bien sûr, il n’avait jamais été un crack des sortilèges d’oubli, aussi il était probable qu’un certain nombre d’Aurors qualifiés pourraient le cas échéant le briser, cependant il n’y avait que peu de risques que l’affaire en arrive à ce point. Et dans le pire des cas, eh bien ! il était déjà poursuivi par ces mêmes Aurors depuis un certain nombre d’années. Alors un crime de plus ou de moins à lui imputer. Ca ne ferait pas avancer leur enquête.

Sur ces pensées, le colosse se retourna afin de faire face à la petite.

- Lui ? Il aura bientôt complètement brûlé. Plus la peine de s’en occuper. Je mettrais un signe sur la porte en sortant, et le tour sera joué. »

Sur ces paroles, il fit deux enjambées en direction de la porte et l’entrouvrit légèrement, prenant soin de rester derrière afin qu’on ne puisse le voir. Après un bref coup d’oeil pour vérifier que le chemin était libre, il fit signe à la petite de sortir.

- Ne t’inquiète pas, il n’y a personne. Dépêche-toi avant que quelqu’un n’arrive. »

Tout en prononçant ces mots, il ressera doucement sa prise sur sa baguette qu’il avait, en faisant semblant de la ranger, cachée dans sa manche. Dès qu’elle lui tournerait le dos, il lancerait le sort.

- Lui ? Il aura bientôt complètement brûlé. Plus la peine de s’en occuper. Je mettrais un signe sur la porte en sortant, et le tour sera joué. »

Ne pouvant masquer totalement l'infime grimace de dégoût qui se dessina sur son visage de poupée, la fillette préféra détourner les yeux de ce répugnant cadavre. De toute manière il était mort et personne ne pouvait plus rien pour lui, d'ailleurs même si elle avait eu l'opportunité de le sauver, elle n'aurait certainement pas bouger le petit doigt. En voilà un que personne ne regrettera. Par soucis de préserver son esprit chaste de toute vision d'horreur, Ange s'efforça de ne pas penser à l'image de cette chair carbonisée et s'éloigna de quelques pas timides, tournant le dos au vendeur assassiné. Laissant le soin au colosse blond de s'occuper du cadavre à sa guise, Glissant ses doigts délicats dans la poche intérieure de sa cape, elle rencontra la surface dure et froide du flacon de verre, l'assurant de la présence du Polynectar si péniblement obtenu. Elle gagnait certainement au change car l'amulette qu'elle avait confiée à l'histoire représentait un réel danger pour toute personne imprudente et ne lui était d'aucune utilité.

Désormais il restait à espérer que cette histoire resterait un mystère et qu'elle ne sera jamais élucidé.. De toute façon il n'y avait que peu de chance que l'on retrouve la moindre trace, l'historien au nom inconnu semblait savoir ce qu'il faisait et être un maître en matière de désinformation.. Non pas que cela soit vraiment une bonne excellente d'un point de vue purement théorique mais en pratique, Ange en était presque rassurée car elle avait tout à gagner à ce que cette histoire ne remonte aux oreilles du nombre le plus réduit possible de personnes.. Maintenant si on venait lui poser des questions, elle s'arrangerait pour se laver de tout soupçon en prétendant n'être au courant de rien du tout, quitte à couvrir le meurtre dont elle a été témoin plutôt que de parler à quiconque de cette amulette bizarre et de sa présence dans cette allée sordide..

En parlant d'allée sordide, il fallait encore qu'elle parvienne à sortir d'ici sans encombre, ce qui, dans ce quartier horriblement mal famé, constituait en soit une épreuve épique. S'enfonçant dans sa cape, comme si elle espérait disparaître dedans, Ange s'approcha avec appréhension de l'adulte qu'elle soupçonnait d'être l'un des serviteurs du mage noir, légèrement hésitante quand à l'attitude qu'elle devait adopter. Tout semblait rentrer dans l'ordre, donc elle était en principe libre de partir.. D'ailleurs le sorcier venait justement de supprimer les sortilèges bloquant l'ouverture de la porte. Pourtant, la blondinette ne pouvait ignorer cette appréhension, tout cela semblait beaucoup trop beau et trop facile.. Cet homme aurait toute les raisons du monde de supprimer le témoin gênant qu'elle pourrait être, allait il la laisser partir ainsi librement sans rien faire ? En dépit de son apparente naïveté, la petite vipère était loin d'être écervelée. Et franchement est étonnant qu'elle n'est pas pleinement confiance en un homme ayant tué quelqu'un de sang froid sous ses yeux ?

- Ne t’inquiète pas, il n’y a personne. Dépêche-toi avant que quelqu’un n’arrive.

Obéissant prudemment la gamine se dirigea vers la sortie de la boutique, s'approchant de l'homme avec méfiance. Opinant, elle s'avança lentement jusqu'à être à sa hauteur. En effet la rue était maintenant presque déserte, d'ailleurs la fillette n'avait pas la moindre idée de l'heure. Elle n'avait pas la moindre idée du temps qu'elle avait passé dans la boutique miteuse mais cela lui paraissait un temps interminable.

- Bon ben.. euh.. Au revoir..

Saisissant l'occasion sans se le faire répéter, Ange dépassa alors le colosse, accélérant aussitôt le pas, se mettant presque à courir pour s'éloigner le plus vite possible de cet endroit maudit.