Le timide Jason se promenait au hasard dans les couloirs. Il avait remarqué que c'était le meilleur moyen de connaitre l'immense château. Et puis, il y avait toujours des choses insolites et inattendues à découvrir à Poudlard, surtout pour un enfant de famille moldue. En sortant du déjeuner dans la grande salle donc, n'ayant pas cours, il avait entreprit de chercher les cuisines. D'après ses informations, elles se trouvaient soit au rez-de-chaussée, soit dans le sous-sol. Il vagabondait alors dans des couloirs au hasard.
A un tournant, il se retrouva nez à nez avec des serpentards beaucoup plus âgés que lui. Il remarqua aussitôt le sourire qui était né sur leur lèvres à sa vue. Depuis quelques temps qu'il était là maintenant, il savait que voir un serpentard sourire face à un gryffondor ne signifiait rien de bon pour ce dernier. Le temps qu'il se remémore quelques mauvais souvenirs concernant les verts et argents, il prit les jambes à son cou et fila dans l'autre sens.
Il ne sait pas pendant combien de temps il avait couru, mais pendant ce qui lui parut une éternité il entendait les bruits des pas des deux grands méchants derrière lui. Finallement, il les distança. Soulagé, il arrêta de sprinter. Il ne savait plus du tout où il était. Déjà qu'au départ il s'était plus ou moins perdu, la course n'avait pas arrangé les choses. Et ce n'était pas son sens de l'orientation, aussi développé que celui d'un poisson rouge atteint de la maladie d'Alzheimer, qui allait le sortir de ce pétrin. Ne sachant plus trop que faire, il resta planté sur place à refléchir aux différentes possibilités qui s'offraient à lui.
C'est alors qu'il eut l'intuition que quelqu'un l'observait. Il regarda autour de lui, mais ne vit personne. Il sentit une goutte d'eau lui tomber juste sur le nez. Bizarre, se dit-il. Il n'y a pourtant pas de fuite à Poudlard. Surtout que dehors le soleil brillait... Une autre goutte s'écrasa sur sa joue. Il leva les yeux, et vit avec horreur le fantôme le plus redouté des premières années: Peeves ! Et ce n'était surement pas par hasard qu'il était là, avec un sourire énorme et un seau d'eau rempli à ras bords et tout aussi grand que son sourire...
Jason eut l'impression que la scène se passait au ralenti: Peeves qui prenait le seau à deux mains: une à l'anse et l'autre en dessous... Peeves qui penchait le seau... L'eau qui s'approchait du rebord... Puis toute cette eau (il devait bien en avoir dans les dix litres) qui déborda du seau... Et le temps reprit son cours normal, et le jeune rouge et or reçut tout sur lui. L'eau était glacé, il était mouillé de la tête aux pieds, et était toujours perdu. Le fait de voir le fantôme farceur partir à toute vitesse en riant comme un fou, ce fut trop. Il se laissa tomber à genoux et éclata en sanglots. Décidément, que ce soit ici ou dans le monde moldu, il lui arrivait que des malheurs.