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 Filature et tapinois [PV]
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  • Tim Mondshmetterling
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    Tim Mondshmetterling
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MessageSujet: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptyLun 23 Fév - 23:18:53

Tim se scruta une dernière fois dans la glace, jaugeant son reflet du regard. D'un coup de baguette décidé, il teinta une dernière mèche rebelle. Reculant d'un pas, il étudia son « déguisement », qui à défaut de lui plaire lui semblait suffisamment réussi pour qu'on le remarque un peu moins. C'est qu'une chevelure rouge sang comme la sienne se repérait de loin, y compris dans une foule compacte de badauds. Ce qui n'était pas exactement l'idéal pour effectuer une filature. Dans ces cas là, il valait en effet mieux se faire le plus discret et le plus banal possible, juste histoire d'éviter que le filé remarque qu'un étrange bonhomme à la crinière de feu le suit depuis un quart d'heure. Discrétion, prudence, efficacité. Tels étaient les trois maîtres mots que lui avait répétés cent fois le vieux Maugrey, qui ne semblait toujours pas persuadé qu'il était judicieux de confier cette mission délicate au jeune Tim. Mais certains hauts placés avaient insisté sur le fait qu'il fallait bien lancer la jeune génération, et que de toute façon la plupart des anciens étaient occupés. Le vieil auror n'avait finalement ravalé ses critiques que quand Tim avait promis qu'il se teindrait les cheveux en noir pour l'occasion, alors qu'il refusait habituellement toute modification capillaire, quelle que fût la mission. Pour une fois, le jeu en valait la chandelle.

Que ce soit dans le cadre de son boulot au ministère ou pour le compte de l'Ordre du Phénix, il y avait longtemps que la perspective d'une journée de travail ne l'avait pas à ce point enthousiasmé. Et pourtant, il n'aimait pas travailler le samedi après-midi. Mais là, on lui avait fait comprendre que c'était une mission importante, avec une bonne probabilité de succès. Et Tim appréciait cette idée. Parce qu'il fallait bien admettre que la grande majorité des filatures entreprises par l'Ordre aboutissaient à des impasses. Mais là, il y avait des preuves tangibles que quelque chose se tramait. Quelque chose qui mêlait les mangemorts, ces vieux amis de l'Ordre, et un élève de Poudlard. Selon les informations que des indics avaient obtenues, et qui se révélaient souvent fiables, les mages noirs recrutaient de plus en plus tôt, et même un peu en avance, en prévision de la prochaine sortie de Poudlard de toute une promotion de Serpentard prêts à rejoindre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom dans sa quête mégalomane. Une courte liste de noms avait été établie. Parmi ceux-là se cachait forcément au moins un futur mangemort.

Parmi cette liste, un nom avait attiré l'attention du jeune policier. Celui de Pénombre Craft. Le nom de famille ne lui était pas étranger. Il avait une amie au service des usages abusifs de la magie qui cherchait depuis des mois à piéger la mère de la jeune fille, qui tenait une boutique bien peu recommandable dans l'allée des Embrumes. Pour le moment, les preuves manquaient, mais chacun au département de la justice était persuadé que la famille Craft avait de nombreuses choses à cacher. D'autant plus qu'il était de notoriété publique, au moins au sein de l'Ordre, que Destinée Craft était proche de nombreux mangemorts, voire faisait elle-même partie des plus proches soutiens du Seigneur des Ténèbres. Il était donc tout à fait plausible que sa fille, en septième année à Serpentard, ait elle aussi été attirée par le côté obscur. Cela valait bien une petite vérification, pour laquelle Tim s'était porté volontaire. Il avait récemment mené de nombreuses missions sans importance, et surtout affreusement infructueuses, et il était décidé à avoir enfin des résultats. Et en l'occurrence, il savait qu'il en aurait. Même s'il s'avérait que la jeune Craft n'était pas une mangemort en herbe, il savait qu'une surveillance poussée et suivie de la famille mènerait forcément à quelque chose. Ne serait-ce qu'à une petite preuve qui permettrait aux usages abusifs de la magie de coincer Destinée.

Pour effectuer cette filature, il avait donc enfilé sa tenue la plus neutre, une robe de sorcier d'un noir profond, qui passerait probablement inaperçue à l'endroit où il allait se rendre. Et si par hasard la jeune fille le menait dans des lieux habités par des moldus, il avait prévu d'emmener des vêtements de rechange, un jean clair et un t-shirt blanc. Et pour apporter la touche finale à son déguisement, le plus important : les longs cheveux qui lui tombaient sur les épaules étaient désormais d'un noir immaculé, plutôt que rouge, comme à l'accoutumée. Il était fin prêt. Après une dernière inspection par le général Fol Œil, il fut enfin autorisé à quitter le 12, square Grimmaurd, pour transplaner sur l'allée des Embrumes. L'endroit où il savait qu'il trouverait Pénombre Craft.

Comme d'habitude, le lieu était on ne peut plus glauque et mal fréquenté. Des sorciers en guenilles étranges s'échangeaient des objets sous le manteau, d'autres au visage dissimulé sous des capes traversaient la route à pas vifs pour se mettre à l'abri des regards, et des créatures parfois difficilement identifiables tentaient de vendre des instruments que Tim aurait probablement fait confisquer s'il avait été en service pour le ministère. Il n'avait cependant qu'un seul but : trouver l'étudiante de Serpentard, dont il savait qu'elle allait venir. Quelqu'un l'avait entendu dire à Poudlard que ce samedi après-midi, elle allait devoir se rendre dans cette allée sordide. Tim ne savait pas encore pourquoi, mais il espérait bien qu'il n'allait pas tarder à le découvrir. En attendant qu'elle daigne se montrer, le policier se réfugia dans la foule de passants, allant et venant d'une vitrine à une autre, feignant de s'intéresser aux articles en vente alors que toute son attention était concentrée sur les badauds qui passaient, le bousculant parfois sans s'excuser. Elle allait venir, et il ne fallait pas la rater.


Dernière édition par Tim Mondshmetterling le Lun 4 Mai - 21:55:23, édité 1 fois
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  • Pénombre Craft
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MessageSujet: Re: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptyVen 27 Fév - 4:47:51

[I love you. Voilà, j'espère que tu aimeras, j'ai travaillé toute la nuit dessus mais personnellement, je peine à m'en satisfaire Neutral. La fin est un peu hâtive aussi, mais je ne savais pas trop comment la gérer ^^".]


« Il n’y a pas de refuge, ici. »

Tressaillant de surprise dans une violence à peine contenue, la Ténébreuse tourna gracieusement sur elle-même, scrutant aussitôt l’opacité menaçante des ombres, avec la gravité agitée d’une méfiance soucieuse. Là, au cœur du profond renfoncement obscur des épaisses fortifications de la bâtisse, aussi ancestrale que délabrée, se tenait une effrayante figure, drapée de noir, que la jeune sorcière n’avait guère remarqué l’instant d’avant, lorsque, sur de blêmes jambes défaillantes, l’inconnu s’était avancé en titubant hors des nébulosités voraces de sa cachette. Un dangereux silence, étourdissant et délicat, retomba immédiatement dans l’encre des lieux, aussi insalubres que morbides, seulement dissipé par l’irrégularité étrange du flot rauque qu’émettait la respiration du vieil homme, incitant le disciple de Salazar Serpentard à refermer plus étroitement encore, la prise diaphane de ses longs doigts arachnéens sur l’ébène dissimulé de sa baguette magique.

«Je suis l’héritière des Craft. Je viens chercher la Pierre. »

A ses brèves paroles, qu’un puissant accent hautain et impérieux s’exorcisait de toute intimidation induite par l’oppressante ambiance, une main osseuse, décharnée, émergea avec lenteur de l’opacité dense de l’endroit, qui engluait désespérément leur deux silhouettes, tandis que, tel un serpent albinos s’évadant péniblement des Enfers le retenant prisonnier, l’un des rachitiques doigts de sa main s’étira, d’un geste, vers l’antre de pierres noires qui se dressait de l’autre côté d’une large table, disposée en longueur au fond de la pièce. La Septième année, intriguée et curieuse, suivit prudemment du regard l’ample valse de son bras émacié, avant de comprendre, dans la brutalité amère d’une logique évidente, ce que le sinistre commerçant attendait de sa cliente. Percevant certainement l’insistance de son hésitation, le vieillard laissa retomber sa misérable main dans l’espace intime qui entourait imperceptiblement l’Insolente Brune : il y avait une force étonnante dans les doigts noueux qui tiraient, d'une douceur progressive, sur le tissu soyeux de sa longue cape de sorcière et, n’ayant plus guère cure des convenances en cet instant qu’elle avait hâte d’achever, Pénombre céda nerveusement à la traction graduelle exercée sur sa manche. L’horreur écœurante d’un monstrueux sourire édenté vint alors soutenir la grimace d’une affreuse expression de triomphe, mal dissimulée, sur ce triste visage en partie dévoré par la noirceur d’un linge souillé et la Rusée regretta aussitôt la désinvolture avec laquelle elle avait trahit sa pénible capitulation.

Lorsqu’ils passèrent enfin l’arcade couverte de poussières qui s’engorgeait ensuite dans un interminable couloir mal éclairé, l’homme se découvrit brièvement dans les lumières mitigées d’un ciel volontairement voilé, par l’artifice de quelques épaisses teintures grisâtres, pour lui ouvrir la voie à travers une gigantesque cour intérieure, jonchée de gravats et de débris divers, la conduisant silencieusement en direction d’un petit muret en ruine, lequel se tenait pitoyablement au fond du jardin délabré. A la lueur ainsi pervertie du jour, la silhouette fantomatique du sorcier évoquait horriblement l’incarnation abominable d’une fusion cauchemardesque entre terreur et effroi, le linceul terrible d’une substance nébuleuse corrosive, que d’ignobles brumes massives avaient matérialisée par une hasardeuse accumulation d’entités spectrales néfastes. Partout alentour, s’offraient à sa vue inquiète, d’indistincts éboulis épandus, abandonnées, d’immenses colonnes en alliage de bronze, de titane ou de carbone, péniblement incurvées pour soutenir le poids d’épais murs porteurs, si hauts et si puissants que la joueuse de Quidditch les aurait aisément jugés fondations de palais tandis que d’étranges piliers de machines cyclopéennes se blottissaient timidement sous des linceuls de lianes succulentes, comme d'énormes sentinelles songeuses. De fantastiques pupitres en céramiques et en pierres, en métal et en cristal, aux curieux motifs insolites et aux multiples couleurs, s’entremêlaient indistinctement autour de gigantesques longueurs de cuivre qui s’insinuaient partout, comme des serpents de tailles impensables se tordent pour émerger d’un nid garnis d’œufs... Sous l'oppressante tension ressentie, la Serpentarde atteignait l’intensité éprouvante d’un état aussi dangereux que précaire, de clarté et d’obscurité oniriques, ses pensées tumultueuses se partageant entre une ardente curiosité dévorante et la rigidité convulsive d'un voile d’anxiété.

Un étroit pavé pivota lentement vers le bas, sous la pression experte des mains squelettiques du commerçant, à l’angle du mur, invitant par moult mécanismes invisibles, les délimitations délicates d’une large embrasure à se dessiner sur la cloison adjacente au discret panneau de contrôle, avant qu’une généreuse ouverture ne se dégage, comme par magie, des lourdes pierres maussades constituant l’important édifice de support. Audacieusement intrépide en présence de ce qui dominait ses pensées depuis des semaines entières, l’ancienne Championne du Tournoi des quatre maisons s’engouffra sans attendre au cœur de l’immense âtre lumineux. Car en effet, la clarté dorée d’un puissant soleil printanier s’infiltrait goulument par les nombreuses fissures courant à travers l’hémisphère géant du plafond - et ce malgré de nombreux tissus vainement disposés en hauteur afin d’en atténuer l’intensité - s’esquissant élégamment en de fascinantes trainées de lumière stellaire, lesquelles ruisselaient avec une générosité confuse sur la quantité subjuguante de métal précieux amassé par l’infréquentable marchand.

Et surpassant, toutes les autres merveilles présentes dans la vaste salle aux trésors, la magnifique gemme de pierre précieuse que la Capitaine de Quidditch venait acquérir ce samedi là, s’imposa immédiatement à la limpidité avide de son regard, avec toute la violence d’une exultation démoniaque. De presque dix centimètres de diamètre et d’une beauté, d’une perfection absolument incomparable, le cabochon avait été déposé avec soin, au creux d’un sublime écrin de velours noir, lui-même soutenu par une gracieuse colonne de marbre immaculé, laquelle se tenait fièrement au centre de l’immense chambre. Une sensation insoutenable d’enthousiasme se mit alors à la consumer plus vivement tandis que ses iris de jade caressaient avec une avidité éloquente, le point culminant d’une science oubliée, dont seule une faible irradiation maléfique parvenait à suggérer l’immense potentiel destructeur qui se terrait dans les profondeurs troubles de la gemme. Sous l’attrait de son mental cupide de pouvoir, le demi-globe lisse, d’un admirable vert sombre sordidement veiné de sanguinolences nettes et distinctes, se nimbait progressivement d’une irrésistible aura de désir et d’attrait car si l’exceptionnel cœur minéral ne battait plus à l’intérieur de l’opulent cabochon, il était cependant certain que le feu y couvait encore en silence.


Mais d’un esprit vif et alerte, Pénombre s’en déjoua un instant, s’employant à repérer avec davantage de précisions, les curieux détails d’agencements de la pièce, aussi ambigus qu’inquiétants, alors que sa concentration s’arquait de réflexions sur de troublantes interrogations concernant l’originalité architecturale des lieux. Et c’est ainsi que l’Animagus le remarqua : cerclant la base du joyau avec une grâce altière, se trouvait un anneau de métal blanc, relié par des artères de cuivre aux imposantes colonnes qui soutenaient le plafond fissuré de la salle, lesquelles s’enfonçaient à l’intérieur des pierres comme des crocs meurtriers auraient pénétrés la chair exsangue d’une misérable victime. Un pupitre de pierre ignée, rouge et tachetée, en forme de croissant, se dressait près de l’inestimable ornement, quelque peu surélevé, comme un autel face à une idole alors qu’un assemblage déconcertant de titane et de métal argenté, de tiges et de pivots métalliques, de cônes et de poignées en céramique, de cristaux aux nuances singulières était inséré à sa surface.

Brisant brutalement le charme de cet instant muet de contemplation, les pensées incisives de la Ténébreuse se dépossédèrent soudain des abstractions qui l’avaient emportées loin de la fougue ardente de ses impératifs et elle lâcha alors à son guide, encore silencieusement tapi dans l’encadrure flétrie de la porte :

« Concluons, voulez-vous ? Je suis assez pressée. »


L’homme s’infléchit brièvement devant la prise de parole inattendue de sa cliente et s’empressa aussitôt de la dépasser vers l’autel, refermant précautionneusement l’écrin encré autour de la splendide pierre aux doux reflets chatoyants, il s’employa ensuite à en attacher la fermeture avec nervosité, s’aidant d’un fin lien de cuir brut pour en sceller le petit coffret. Pénombre céda aux politesses courtoises avant de lui remettre l’indécente somme préalablement convenue pour la vente puis s’empressa finalement de regagner l’interminable couloir qui serpentait dans les entrailles du bâtiment jusqu’à atteindre la boutique en elle-même.

L’air libre, enfin. Un lourd soupir de soulagement souleva plaisamment la soie sombre de son chemisier morillon alors que la Rusée s’assurait une seconde fois de la fiabilité de la poche intérieure dans laquelle elle avait glissé son précieux trésor.

La rue était incroyablement fréquentée cette après-midi là et la Serpentarde n’eût guère de mal à se fondre dans la densité de cette foule hétérogène, laissant son orgueilleuse chevelure de jais flotter librement au gré d’un vent tiède et doux tandis que la Blason Vert et Argent se dirigea ensuite, désinvoltement, vers l’un des bars les plus mal fréquenté du quartier, à la recherche d’un puissant remontant à consommer, amplement mérité.
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  • Tim Mondshmetterling
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MessageSujet: Re: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptyJeu 5 Mar - 10:16:49

Tim sentit un violent choc, comme un grand coup de coude, juste entre ses deux omoplates. Quelqu'un venait de le bousculer. Il se retourna d'une puissante volte-face, bien décidé à remettre à sa place l'impudent qui avait eu le culot de le chambouler aussi violemment sans même prendre la peine de s'excuser. Cependant, quand il se retrouva face audit impudent, son enthousiasme et sa farouche volonté d'en découdre furent significativement tempérés. Le passant était en réalité une sorte de colosse, pour ne pas dire une véritable montagne. Il dépassait Tim d'une bonne tête, et ses épaules étaient environ deux fois plus larges que les siennes. Le policier baissa son regard sur les mains de son adversaire, larges comme des couvercles de marmite, si larges qu'il n'osait même pas imaginer le résultat qu'aurait donné une quelconque gifle. De plus, l'homme était hirsute, portant les cheveux longs et en bataille et une épaisse barbe qui dissimulait la quasi intégralité de son visage. C'est bien simple, si Tim n'avait pas su que cette race était extrêmement rare et que le seul connu à Londres était un de ses bons amis, il se serait cru face à un demi-géant.

« Un problème ? »

Sans se laisser démonter, Tim posa la main sur la poignée de sa baguette magique dissimulée sous sa cape, prêt à riposter. L'homme était certes immense, mais ça ne signifiait pas pour autant qu'il était doué pour le duel. Et à ce petit jeu, Tim était sûr de bien s'en sortir. En quelques secondes, il se remémora plusieurs des sortilèges qu'il maîtrisait parfaitement et qui lui valait de passer pour un des meilleurs manieurs de baguette de la brigade. Il respira profondément, contenant une nervosité croissante. C'était bien beau de s'encanailler avec la vermine qui traînait dans l'allée des Embrumes, mais il avait une mission à accomplir, et ses collègues de l'Ordre ne lui pardonneraient pas d'avoir manqué l'arrivée de Pénombre en raison d'une bagarre futile. Son regard fixé sur le colosse tentait donc par la même occasion de scruter par dessus son épaule, dans l'attente de l'arrivée de la Serpentard.

« Ta maman t'a jamais dit qu'il fallait pas parler aux inconnus dans la rue ? »

La réponse narquoise de Tim avait touché juste, et l'immense bras du géant se rua vers lui, comme pour le saisir. Il ne lui en laissa pas le loisir. Bien plus véloce que lui, il se dégagea d'un pas de côté et sortit sa baguette qui fendit l'air à grande vitesse. Le barbu fut projeté au sol, face contre terre, les bras en croix, les yeux révulsés par la colère. Tout était allé très vite, et pendant une seconde, l'air se fit plus froid. Plusieurs passants tournèrent leur regard vers le lieu du duel, se demandant peut-être comment ce gringalet avait pu ainsi maîtriser et mettre au sol ce colosse. Et puis, comme si les habitués de la sordide allée voyaient ça tous les jours, chacun se remit en marche et reprit ses petites affaires en main. Personne n'aurait eu l'idée de signaler cette altercation au ministère. Pas au milieu d'un ruelle qui cachait des choses bien plus illégales qu'une simple bagarre.

Instinctivement, Tim leva de nouveau les yeux, détournant son attention du géant, pour la reporter sur le flot continu de passants, à la recherche de celle pour qui il était là. Et, hasard ou coïncidence, c'est à ce moment là qu'il la vit. Il ne savait pas de quelle boutique elle sortait, mais elle était là, et elle affichait une étrange expression sur son visage, comme si quelque chose la dégoutait particulièrement. Ce qui était tout à fait probable étant donné l'endroit où ils se trouvaient. Il n'y avait maintenant plus une seconde à perdre, et il ne fallait surtout pas la quitter du regard. La filature commençait à ce moment. Le policier prit tout de même la peine de s'accroupir auprès de sa victime, son sourire narquois ayant désormais tout à fait disparu de son visage.


« T'as de la chance, j'ai une course à faire. Bon courage pour te sortir de ça. »

Le barbu eut un spasme de colère, et ses yeux roulèrent une nouvelle fois dans leurs orbites. Il existait un anti-sort, que Tim connaissait, mais dont il était certain qu'il était peu connu. Le colosse impoli allait donc devoir rester là quelques temps. Tim se releva et son regard accrocha de nouveau la chevelure brune de l'héritière des Craft qui se glissait entre les passants sans accorder le moindre regard à aucun d'entre eux. Elle était bien plus jolie que ce à quoi il s'était attendu. Un peu jeune peut-être, mais elle dégageait cette sorte de beauté sombre et cruelle qui ne manquait pas de charme. Écartant de son esprit ce genre de considération, il enjamba son ami toujours paralysé et se dirigea à grandes enjambées vers la Serpentard. Celle-ci ne se dirigea pas, à son grand désarroi, vers une boutique de magie noire, mais vers un minuscule pub tout aussi sinistre. Si elle ne faisait rien de répréhensible dans l'immédiat, il allait devoir passer au plan B.

Sans aucune hésitation, il la suivit dans le pub, ajustant sa toute nouvelle coiffure brune, qui ne lui plaisait toujours pas. La jeune fille s'assit seule à une table, commandant un remontant. Manifestement, personne ne l'attendait. Et si c'était elle qui attendait son rendez-vous ? Dans ce cas, il ne pourrait être qu'instructif de perturber quelque peu ses plans. Tim n'était pas sûr que ce genre de manquement à la procédure de filature aurait beaucoup plu à Maugrey, mais il était persuadé qu'en l'occurrence, le jeu en valait la chandelle. C'était certes plus une intuition qu'autre chose, mais il avait appris à faire confiance à son instinct, et à cet instant, il savait qu'il devait aller aborder franchement Pénombre Craft. Que c'était de cette façon qu'il glanerait des informations. Qu'après tout, le meilleur moyen de coincer quelqu'un était de lui faire avouer quelque chose. Et surtout, qu'il n'y avait rien d'étrange à ce qu'un jeune homme dans la force de l'âge comme lui abordât une jolie jeune fille comme elle. Au pire, il passerait pour un séducteur raté, mais pas pour un espion. Il avait suffisamment confiance en ses qualités d'acteur pour être sûr qu'elle ne se rendrait compte de rien. C'est donc tout à fait sûr de lui qu'il s'approcha de la table où elle était assise.


« Cette place est libre ? »

Il accompagna cette question de son plus beau sourire, lui faisant comprendre qu'il n'avait pas choisi la place par hasard, mais qu'il avait bien l'intention de s'asseoir en face d'elle. A partir de ce moment, le face-à-face commençait. Tim était maintenant sur un fil à dix mètres de hauteur, sans filer de sécurité. Il sentit une poussée d'adrénaline monter en lui. Il aimait ça. C'était pour ce genre de sensation qu'il avait toujours rêvé de devenir auror. Qu'il était entré dans l'Ordre.


Dernière édition par Tim Mondshmetterling le Lun 1 Juin - 20:30:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptyJeu 12 Mar - 22:00:26

Les étroites ruelles de l’Allée des Embrumes, insalubres et mélancoliques, peinaient à se dégorger de cette dense foule, aussi compacte qu’irrégulière, l’ayant goulument envahie dès les premières aurores du week-end, comme s’il s’était agi d’un banal réseau de veines marchandes, lacis de chairs creuses, mortes et rêches, bouillant littéralement d’une vie frénétique, tout égale malsaine qu’affamée, inclus dans un immense système organique, commercial, corrompu. Les bruissements humains, rares conversations et mouvements furtifs, voire dérobés, s’aggravaient terriblement dans leur conciliabule famélique, à mesure que l’Anglaise progressait vers le Nord, de plus en plus haletants et frénétiques, comme inassouvis d’un impitoyable appétit de complot que rien ne semblait pouvoir satisfaire. L’agitation malsaine charriée par les murmures inaudibles de la rue était proprement tangible, aussi angoissante que féroce mais défiait pourtant à naître, ce terrible sentiment d’horreur incontrôlable et disparate que la Rusée s’attendait toutefois à ressentir, comme à chaque fois lorsqu’elle s’aventurait, seule, dans cette trachée des Enfers, cette lassitude ténue s’insinuant sournoisement dans ses longues jambes athlétiques et pâles, embrassant étroitement la finesse lactescente de ses bras d’une dangereuse léthargie, tout en recouvrant ses chairs diaphanes d'un opaque écrin verglacé, invisible. Des individus de tout âges, probablement de toutes origines sociales, avaient pour la plupart poussé la prudence et la discrétion jusqu’à son plus extrême paroxysme, s’engloutissant volontairement dans la densité fumeuse, nébuleuse, de sombres dissimulations vestimentaires aussi épaisses que la nuit et ce malgré des températures en hausse depuis les premières ébauches, surprenante d’intensité, d’une douce saison printanière. Et s’ils ne manquaient guère de dévisager, aussi gravement qu’animés d’une furieuse désapprobation, l’intrépide hardie qui avait osé renoncer à occulter ses traits faciaux dans un environnement éloquemment hostile, affectant l’expression outrée des confrontés à une ignoble impudeur manifeste du corps et de l’esprit, Pénombre n’en ressentait qu’un vague malaise acceptable puisqu’il persistait à dissoudre efficacement ses craintes sous jacentes, inconscientes et involontaires, de périr pitoyablement dans un insoutenable anonymat.

Ondulant gracieusement dans la viscosité humaine de ce flux permanent, incessant, que vomissaient avec une aliénation entêtante les rues encombrées, la vigilance alerte de l’héritière des Craft la repéra instantanément au détour d’un dernier virage, dès lors que son imposante silhouette se fut profilée à l’horizon saccadé de repaires noircis, comme ciselée d’or à la lame d’une lueur chaude et ocre qu’un puissant soleil éclatant irradiait insatiablement sur tout le quartier. Son puissant aspect architectural n’avait nul autre pareil ni le moindre égal dans le cœur tumultueux de ces parages infréquentables et la Serpentarde s’étonna sévèrement de ne l’avoir remarquée auparavant.

L’ombre onyx de ses prunelles incandescentes se redressa alors à son ascension, parcourut rapidement ses aspects extérieurs brutes, repérant notablement les minces démarcations de fenêtres en altitude, qui délimitaient avec netteté, l’existence de plusieurs étages supérieurs aux faibles hauteurs plafonnières, lesquels étaient probablement dévoués au gite peu onéreux de quelques dangereux clients, désireux de conserver une certaine discrétion. L’aspect trempé, guerrier, presque altier de la fière bâtisse intriguait fervemment la Ténébreuse d’une douce distraction, caressant lascivement ses esprits prudents d’indicibles espoirs aux suaves accents de ravissements tandis que l’insolente brune se laissait doucement porter, pensive, en son antre obscure et silencieuse. Ainsi, sans toutefois ralentir l’allure modérée de sa démarche, la jeune disciple de Salazar Serpentard se subtilisait déjà du chemin principal, sa progression emprunte d’une fluidité féline l’entrainant effrontément au sein d’une entrée aux aspects de gueule béante arrachée à quelques monstres cauchemardesques, qu’un pernicieux vestibule dépouillé et au sol inégal accentuait terriblement dans la neurasthénie lugubre de ses entrailles, détonnant gravement avec ses énergétiques promesses extérieures.

A l’intérieur, l’endroit lui opposa sourdement toute la violence étonnante de son néant existentiel alors que la roche banalement grise de ses murs, étouffée sous une épaisse crasse sans âges que de perpétuels intempéries dévastateurs semblaient fréquemment accentuer, se dressait, vaillante et indomptable en d’arrogantes arcades lisses, s’enfonçait d’une invitation malveillante dans la longueur indécente des lieux que l’œil n’était guère capable de juger hors de son confinement interne. Si les épais remparts de cette forteresse avaient jadis été blanchis à la chaux, il n’en restait qu’un infime souvenir spectral, presque palpable dans ses époques sans fin, mais l’ensemble structural respirait néanmoins un certain art de la symétrie, de la logique, pratiquement harmonieux dans sa construction, pourtant présentement surpeint d’un admirable chaos de chaises déstructurées et de tables bancales, preuves d’une intervention humaine totalement burlesque et caricaturale. Les quelques étrangers présents dans l’unique pièce dévoilée à son limpide regard de jais suffirent à ourdir de conspirations apathiques l’espace déjà étouffant, surtout lorsqu’ils se tournèrent vers elle, d’un même homme en la dévisageant cruellement.

Elle décida de formuler nettement les délicieux plaisirs conventionnels qu’une majorité à peine consommée lui offrait à présent, sans restriction.

« Un verre d’alcool fort, je vous prie. »

Adressa-t-elle distinctement à l’intention d’un vieil homme la lorgnant soudain avec le profond dédain des personnalités naturellement méfiante et encline à une haine irraisonnée et dont la peau, triste et blafarde, fripée, pendait lâchement sur une ossature saillante, irrégulière. Son intransigeante assurance acide avait aussitôt retenu les interrogations agacées et amères des hommes, concernant notablement son âge et la légalité hypocrite de ses exigences, simplement envisagées par néfastes soucis de nuisance...

Position isolée dans coin dégagé derrière une large arcade dénudée, la Capitaine de Quidditch investit discrètement la petite table de bois rustique la plus à l’est du large comptoir, en patientant distraitement sa commande, dont l’intimité appréciable limitait sereinement l’amplitude spatiale offerte qu’à une seule autre personne. Captant seulement son attention à l’ultime instant où l’homme pénétra son champ de vision, trop affairée à contempler discrètement son précieux trésor, son onéreuse acquisition du jour, l’Animagus perçut pourtant avec distinction, son odeur physique, plus forte à mesure qu’il s’avançait à elle, avant même d’en découvrir visuellement son étrange propriétaire et elle avait, aussi brièvement que simplement, supposé qu’il s’agissait d’un banal serviteur de l’auberge, ne méritant guère plus qu’un vague intérêt lointain de sa part, qu’une gratitude superficielle, artificielle, pour les appréciables conséquences de sa maigre action rétribuée. Les paroles qu’il lui adressa manquèrent donc de justesse, de lui provoquer un sursaut surpris.

Pénombre Craft était une ardente créature charnelle, inflammable comme il en existait finalement peu d’une telle intensité, avide et désireuse de consumer ses chairs dans un plaisir furieux et enivrant, aussi joueur que compulsif, aussi destructeur qu’obsessionnel, comme s’il s’agissait des terribles travers inhérents à cette abjecte malformation insidieuse du cœur et de l’âme qui la tenaillait depuis si longtemps, la soumettait implacablement à ses licencieuses exigences dépravées. Et c’est exactement pourquoi, ses limpides iris de jades, intenses et pensifs, l’avisèrent en silence un long moment, égayés, presque amusés par l’audace flagrante de l’inconnu, avant que lentement, l’héritière des Craft ne laisse la pâleur livide de son visage s’ouvrir avec délice sur la douceur enivrante d’un tendre sourire tandis que la vive lueur d’intérêt que la Rusée n’était parvenue à sceller à l’intérieur de ses pensées, embrasait fougueusement son regard intrigué. Son sang cavalait plus intensément dans ses veines, incapable de juguler son attrait soudain pour cette créature intrépide.

L’adulte qui s’imposa désinvoltement à elle, était plutôt séduisant à son goût, d’un physique attrayant et prometteur, d’un corps svelte qui se devinait nerveux et agile sous la banalité morne d’une robe de sorcier noir, qu’aucun ornement distinct n’en venait à trahir le rang, la stature ou encore une quelconque provenance tandis que l’obscurité dense de sa longue chevelure aussi lisse qu’indisciplinée, conférait gravement à l’inconnu, des accents heurtés d’autorité et de sévérité que l’acuité rouée de ses prunelles pétillantes trahissaient toutefois avec agrément et souplesse de réflexion. A l’évidence, ses airs éveillés et sa déliance d’attitude démentaient une commune personnalité. Pénombre lui en prêta l’aisance vague et aisée d’un trentenaire.

Mais l'étranger s’exposait sciemment à sa soudaine interlocutrice avec une éloquence telle, une assurance si soutenue en sa profonde confiance en lui, si redoutable dans sa hardiesse que l’Anglaise décida rapidement de lui jouer un mauvais tour en tâchant d’éveiller en son esprit trop certain, un délicat sentiment de malaise persistant.

« Tu es au retard, il y a plus d’une heure que je patiente. »


Mentit-elle d’une effrontée témérité absolue tout en imitant subtilement les stigmates fins qu’une sourde colère aurait creusée avec maligne, dans son humeur, absolument inconsciente du fait que l‘apetissant représentant de la gente masculine lui faisant présentement face, avait reçu la mission précise de l’épier et de la filer à sa plus grande insu.

« Je constate cependant, avec plaisir, que tu t’es enquit de convier ce qu’il me tourmentait de posséder. Qu’avions nous conclu sur le prix ?»

Murmura-t-elle, mutine, prudente et évasive, tout en laissant son limpide regard de jade, allécher voluptueusement les courbes masculines de son corps, désespérément fuyantes sous la lourdeur de la robe ordinaire qu'il arborait, têtu.

Le puissant alcool commandé arriva enfin, interrompant aussitôt le geste sournois que la Rusée s’apprêtait à commettre envers son inopiné compagnon alors que le svelte bras d’une petite demoiselle, à peine plus jeune que le Blason Vert et Argent s’appliqua gracieusement à déposer un dérisoire petit récipient vitreux devant elle, frôlant dangereusement, d’un mouvement exquis néanmoins volontaire, la main dénudée de l’homme, ses avides espérances physiques ne cherchant guère qu’à tromper l’élément féminin des deux sorciers, assis l’un en face de l’autre. La descendante des Craft feignit de ne rien remarquer et offrit l’impression tenue de patienter sereinement le départ léger de cette dernière.

« J’espère que tu as été prudent en veillant à ce que personne ne t’ai suivi, je ne tiens guère à devoir m’expliquer au sujet de ta compagnie, en des lieux si sinistres.»

Poursuivit l’Animagus sitôt certaine de la confidence de ses paroles, les traits de son visage doucement altérés par un sourd amusement contenu, tandis que son débit de paroles fluide et ses intonations soignées démentaient étrangement la virginité de leur présente conversation, jurait au contraire les décontractions inhérentes à de féroces habitudes nées de trop nombreux entretien entre ces deux là.

« Ce serait terriblement suspect… »

Plaisanta-t-elle, mutine mais toutefois sur ses gardes.
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MessageSujet: Re: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptyLun 16 Mar - 0:34:54

L'adrénaline que Tim ressentait depuis qu'il avait pris la décision d'aborder franchement Pénombre émit une nouvelle poussée quand celle-ci posa froidement ses prunelles noires sur lui, sans montrer aucun signe de pudeur. Il ne perçut pas la moindre surprise, la moindre peur, juste un calme à toute épreuve, un détachement serein qu'il identifia comme un attribut de la maison des serpents. La jeune fille lui répondit comme l'aurait fait quelqu'un qui aurait attendu sa visite pendant un long moment. Son regard sombre se tourna lentement vers lui, un sourire carnassier se faisant voir sur son visage, et sa voix posée exprima distinctement un reproche. Pas exactement la réaction habituelle de quelqu'un surpris en pleine activité illégale par un membre des forces de police. C'était d'ailleurs un point on ne peut plus encourageant, la règle numéro un dans ce genre d'exercice étant de maintenir la confiance de l'interrogé à son plus haut point. Pénombre se laisserait probablement plus facilement aller à des confidences si elle était persuadée d'être en présence d'un des sbires de son père.

Tâchant de ne pas laisser apparaître sa propre surprise, Tim afficha le sourire confiant qu'il exhibait la plupart du temps. S'emparant de la chaise qui faisait face à la Serpentard, il s'assit sereinement et croisa les mains sur la table qui les séparait, s'efforçant de ne pas rompre le contact visuel qui s'était installé. C'était un interrogatoire, mais c'était également une confrontation : Tim allait devoir jouer un rôle, et c'était à lui de rendre sa composition plus convaincante que celle de sa vis-à-vis. A la suite de la première phrase de Pénombre, qui osait lui adresser un reproche, il ne répondit pas instantanément, laissant un silence s'installer, comme pour lui signifier qu'il répondait ce qu'il voulait, quand il le désirait. Et qu'il n'allait pas se laisser miner par ses injonctions. Il fallait la mettre en confiance, certes, mais également la chercher un peu, la pousser à se révéler. Ce premier contact allait peut-être permettre d'apprendre des faits tangibles sur les activités de l'héritière des Craft, mais aussi et surtout de dresser son portrait psychologique, de mieux la comprendre, de mieux l'appréhender, de manière à pouvoir anticiper à l'avenir. Le policier constata déjà qu'elle lui mentait effrontément en affirmant qu'elle attendait depuis plus d'une heure. Il venait de la voir entrer dans le pub. Elle cherchait donc à le rabaisser, lui rappeler sa vocation de messager, tandis qu'elle était censée détenir les clés et diriger les règles du jeu.


« Un regrettable contre-temps... Je suis sûr que le résultat vous convaincra que cela valait le coup d'attendre. »

Il n'avait pas vraiment de plan, aucune idée ne se cachait derrière cette affirmation sibylline. Il cherchait avant tout à la tester. Il avait donc opté pour un vouvoiement qui se voulait respectueux, entrant dans le jeu de la ténébreuse. Tim jouait le rôle du serviteur, du messager, qui allait probablement devoir s'incliner devant l'impétueuse Serpentard qui ne lui pardonnerait aucun écart. Il ne pouvait toutefois pas se permettre de la laisser aller trop loin, car elle ne devait pas découvrir le large vide qui caractérisait son absence de plan. Elle attendait manifestement quelqu'un qui devait lui apporter quelque chose. Or, Tim jouait le rôle de ce quelqu'un, sans posséder ce quelque chose. Et le moment où Pénombre allait percevoir la supercherie allait inévitablement finir par arriver. Il faudrait cependant éviter que cela survienne au milieu de ce bar, avant qu'il ait pu lui soutirer quoi que ce soit.

« Vous vous méprenez, je n'ai ici qu'un infime aperçu de ce qui vous a été promis. Vous comprendrez que, dans ce bar, je ne pouvais pas me permettre... Il ne saurait d'ailleurs être question d'un quelconque échange d'or dans un endroit aussi sinistre. »

Gagner du temps. Essayer d'en apprendre plus sur ce qu'elle attendait. Éventuellement fixer un autre rendez-vous, où il pourrait se jouer d'elle plus subtilement, et avec plus de préparation. Son plan n'allait pour l'instant pas plus loin que l'objectif de ne pas se faire prendre et de rester en vie. Plus amusé qu'autre chose, Tim pensa une nouvelle fois à Maugrey et à Lupin, qui lui auraient volontiers fait remarquer qu'il commençait tout juste à toucher du doigt toute l'imbécilité de son plan. Mais il y croyait encore. Son instinct lui disait toujours de continuer. Il n'avait rien obtenu, il ne pouvait pas abandonner à cet instant. Pour renforcer l'intimité de la conversation, il s'avança au dessus de la table, se rapprochant de Pénombre, qui en profita pour, tout en parlant, lui frôler la main, faisant parcourir un léger frissonnement le long de son échine. Bien, la partie du plan qui consistait à la mettre en confiance et créer une relation entre eux deux semblait fonctionner. La manœuvre de rapprochement ne fut interrompue que par l'intervention de la serveuse, qui déposa un verre devant Pénombre. Pas décontenancé pour si peu, Tim lui fit signe qu'il désirait la même chose.

« Ne vous inquiétez pas, je suis bien placé pour savoir à quel point la prudence est de mise dans cette affaire. J'ai été à bonne école. »

En inventant des détails et en feignant d'avoir des choses en commun avec son interlocutrice, Tim espérait rendre son rôle plus crédible. Son personnage créé de toutes pièces en quelques secondes se devait d'avoir une histoire, un vécu, quelque chose qui le rapprocherait du petit monde de Pénombre, un monde dans lequel il lui apportait des objets emplis de magie noire et se faisait grassement payer pour ça. Exagérant sa décontraction, Tim s'accorda le loisir de hausser quelque peu la voix et de prendre un ton plus léger, tâchant d'éloigner autant que possible l'attention de la jeune fille de l'objet qu'il ne lui apporterait jamais.

« On ne peut plus suspect, en effet... Si vous me parliez plutôt de vous ? Il ajouta en baissant la voix jusqu'à en faire un murmure presque inaudible : Voilà une conversation qui paraîtrait nettement moins suspecte, les murs ont des oreilles... »

Il tourna son regard d'un air entendu vers un minuscule sorcier dissimulé jusqu'aux yeux sous d'épais bandages. Il aurait pu faire un excellent espion, Tim l'avait remarqué immédiatement en entrant dans le bar. Il n'avait aucune idée de qui il était, mais il lui pourrait lui rendre un fier service s'il faisait peur à Pénombre. Le policier allait désormais tenter de lui soutirer quelques informations en adoptant de nouveau la posture du séducteur de bar, tout en ouvrant sur une conversation autre que le fameux messager que la jeune fille semblait attendre.


Dernière édition par Tim Mondshmetterling le Lun 1 Juin - 20:32:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptySam 28 Mar - 0:01:27

Dans cet égayement satisfait né d’un futile espoir trouvant soudain sa concrétisation partielle au cœur d’une réalité néanmoins redoutée, la Serpentarde de septième année constata avec une joie froide et cérébrale, que le mystérieux inconnu s’étant consciemment offert à sa considération libre et entière, se prêtait à présent volontiers au dangereux jeu de rôle qu’elle venait de lui proposer avec une spontanéité hardie. La légèreté d’un sourire sauvage et repu d’intérêt se dessina alors lentement sur la plénitude sanguine de ses lèvres tandis que l’Animagus l’observait en silence accrocher la conversation d’une façon désinvolte et décontractée, l’orienter avec un naturel désarmant aux frontières du contrôle de son interlocutrice, supportant également sans irritation ou nervosité apparente les maladroites tentatives de séduction amorcées par la jeune serveuse à son égard, lorsque cette dernière lui avait doucement caressé l’avant bras avant de se retirer en silence.

Puis, l’ancienne Championne du Tournoi des quatre Maisons inspecta longuement l’étriqué récipient d’alcool qui lui avait été servit quelques minutes auparavant et duquel émanait subtilement de gourmandes effluves suaves et enivrantes que la Vert et Argent inhalait paisiblement tandis qu’elle écoutait de toute concentration, l’homme s’adresser plusieurs fois à son attention, coupant finalement court à ses spéculations mentales lorsqu’il s’interrompit en douceur, la tonalité masculine de sa voix emplie d’une étrange décontraction détachée l’interpelant littéralement. Les limpides iris aux lumineux reflets de jades de l’Animagus s’arrachèrent alors à la contemplation réflexive, aveugle et perdue de l’ambre translucide, prisonnier de ces fascinants tumultes aqueux que ses lascives agitations manuels entretenaient avec régularité, plongeant ensuite profondément son regard dans le sien :

« Je t’en prie, ne te peine pas à me vouvoyer par excès de magnanimité, tu m’embarrasses plus que tu ne m’honores de la sorte, sans compter que toi et moi sommes de vieilles connaissances, n’est ce pas ? »

Lui sourit-elle avec la douceur d’une espièglerie complice, la prudence sourde d’un respect sous jacent. Soudain, l’attention de la Rusée se rejeta aussi hâtivement que brièvement par delà l’épaule de l’individu brun avant que, d’une arabesque simultanée à la formulation évanescente de ses paroles, sa fine main pâle aux trompeuses allures fragiles, ne s’arque ensuite faiblement au dessus de ce petit réceptacle avec lequel elle jouait encore l’instant d’avant, dans l’esquisse appuyée d’une grâce calculée, accentuant d’une volonté concrète et tangible, l’évidence verbalement évoquée. L’habilité exercée de la batteuse de Quidditch pour tout ce qui concernait les aptitudes et compétences relevant directement de la maitrise physique, des mouvements du corps, lui permit commodément d’élancer sa prise à lui, sans toutefois provoquer d’inopinés accidents de verreries, s’emparant avec sensibilité de ce poignet souple et masculin qui reposait avec nonchalance sur la table de bois brut. Puis, remontant sensuellement le maléfice charnel de sa saisie physique jusqu’à atteindre l’avant bras de l’homme en un tendre frôlement spiralé vers l’intérieur, gagnant indubitablement la chair délicate de son bras : préludes au creux de son coude, ses longs doigts légers, élancés petits papillons diaphanes, voletèrent mutinement contre sa peau, dans l’esquisse d’une feinte cajoleuse qui aurait favorablement répondu à quelques avances d’un séducteur de comptoir aussi crédule que primitif.

L’Intrépide brune prit tout juste le temps de vérifier précisément l’absence de ces infimes reliefs inhérents à la portée de la Marque des Ténèbres sur son épiderme, s’écartant ensuite vivement de son corps tiède, dès que, comme visuellement estimé, la serveuse atteignit de nouveau leur table en y déposant d’une rapidité incertaine, la commande de l’adulte. Par un heureux effet de hasard inattendu, une précieuse occasion s’était offerte à sa considération et le timing avait gracieusement joué en la faveur de la Vipère si bien que cette dernière s’était espérée suffisamment convaincante dans ses simulacres d’attraits, autant que raisonnablement discrète dans sa démarche sous jacente, pour ne pas avoir décemment éveillé les soupçons de l’étranger. Ainsi, dès que l’ombre de l’employée se fut éloignée d’une distance sécurisante, la Ténébreuse poursuivit rapidement sa petite enquête, avide de détourner les éventuelles attentions et méfiances de l’homme sur d’autres moindres préoccupations plus personnelles mais également tour à tour méfiante et désireuse de mieux cerner cette intrigante personnalité inexplorée qui s’était imposée à elle par une curieuse force indicible dont les origines profondes, exactes, semblaient de plus en plus frustrément lui échapper :

« D’ailleurs, il me semble que tu m’aies volontairement tenue dans l’ignorance de tes nouvelles couvertures professionnelles et je te confesse effectivement entretenir la curiosité de connaitre le genre de vie factice que tu as choisit de mener, à présent. Où as-tu été formé d’ailleurs ? A l’Université de Magie Avancée ? Ou bien à l’étranger ? »

S’interrompant pensivement un moment sans toutefois le quitter des yeux, Pénombre parut mentalement s’abimer sur quelques unes des dernières paroles que le brun lui avait adressées, jugeant attentivement de ses réactions silencieuses à ses dires, en la contemplant avec cette acuité légère et décontractée qui la perturbait de façon aussi irritante que déraisonnable. Enfin, la Septième année détourna partiellement sa vigilance éveillée de son ravissant interlocuteur, suivant de ses sombres prunelles de jais, la fluidité de mouvement de son invité en direction d’une position isolée de la pièce principale, par delà l’épaisse arcade de pierre qui les dérobait imparfaitement au fond de salle. Un singulier petit homme se tenait à quelques établis de là et progressivement exhumées des ombres par la frénésie de ses mouvements de boisson, les parties de son visage et corps clairement exposées à la vue d’autrui avaient indubitablement mis en alerte les facultés félines de reconnaissances à l’odorat de son animae, lequel manqua violemment de sursauter d’horreur, car s’il s’agissait effectivement des restes viables d’un corps d’être humain, ce dernier devait sacrément avoir été détérioré par quelques terribles fléaux organiques qui pourrissaient aussi littéralement que scrupuleusement, sa propre chair sur ses os calcinés par la maladie.

« M’en protégeras-tu ? »

Soudain ardemment piquée au vif par la teneur insultante d’une ignorance assumée vis-à-vis de son identité pourtant visuellement exposée, que l’homme parut lui dévoiler à outrances dans ses dires, Pénombre s’enfonça volontairement, encore davantage, dans le mensonge et la duplicité, lui soutenant avec une exaltation contenue quoique mauvaise, aussi malveillante qu’irritée, ces questionnements devenus rhétoriques et railleurs :

« Oh mais que pourrais-je bien t’avouer de plus que tu n’ignores guère à mon propos, mon cher ? Que souhaiterais-tu m’être témoin d’admettre à travers le délicieux sourire maculé de Pénombre Craft que le polynectar me permet de lui emprunter ? »

L’éclat malicieux de ses sombres prunelles d’onyx s’était brusquement teinté d’une agitation exaltée, tailladée par des fluctuations fébriles de ruse et de félonie alors qu’elle lui exposait clairement la raison mensongère qui viendrait à défendre ce manque cruel de discrétion dévoilant effrontément son visage d’albâtre à la rue, son identité à un ensemble de dangereux mercenaires, potentiels fidèles de Voldemort et autres périssables assassins que la noirceur hargneuse des lieux avait peu à peu craché à l’intérieur de l’auberge. Comment pourrait-il ensuite nier à quelle tristement célèbre personnalité il avait affaire ? Comment même avait-elle pu envisager qu’il l’ignorait ? Car à la mort de son père, dans l’heure grise précédant l’aube de son calvaire, Pénombre s’était brusquement éveillée à l’horreur d’une réalité agressive, sordide et pandémique, lorsque l’engouement pour le Baiser du Détraqueur qui avait tellement fait fureur ses dernières années tandis que nul faciès n’avait pu être revêtit par un incriminable coupable, que des autorités compétentes peinaient d’ailleurs à capturer, avait vicieusement orienté l’infâme appétit populaire vers le décès du Patriarche de sa Lignée. Les terribles suspicions officielles, les allégations journalistiques avaient alors aussi iniquement que posthumément, accusées Sven Craft d’avoir appartenu aux Partisans du Lord Noir, nourrissant scandaleusement une foule bestiale et assoiffée de coupables, d’insultantes rumeurs qui propageaient avec une monstruosité innommable, la lèpre d’une honte sans précédent sur l’ancestral Sang des Craft.

La photographie magiquement animée de sa fille unique, de la dernière descendante de son Clan avait alors fait les choux gras de nombreux journaux, juxtaposée dans une analogie offensante aux côtés de son Père décédé. Puis, devant l’avidité vengeresse exacerbée de ses lecteurs rendus fous de représailles par la mort de proches ou la disparition croissante de citoyens connus et aimés du peuple, les médias à l’écrit n’avaient dès lors cessé d’attiser le scandale des ventes illicites de ces plans qui détaillaient les armures magiques, élaborées par le laboratoire de recherche de son Père à l’intention des Aurors et autres forces d’action gouvernementales, dont certaines preuves démontraient qu’ils avaient été portés à la connaissance des Mangemorts. Le fulgurant venin de la haute trahison envers la Résistance active du Monde Magie visant à anéantir la menace que Voldemort élevait de son ombre sur chaque existence insoumise à Sa loi, avait écorché et maculé la progéniture de Sven d’une immonde façon qui défiait effrontément l’imagination.

L’ironie d’une souffrance si soudaine et si amère voulait, exigeait même, que Pénombre n’oublie jamais à quelle lignée souillée elle appartenait désormais et nul ne devait à présent ignorer le visage héritier de celle-ci, voilà pourquoi la Ténébreuse l’avait violemment avouée à l’étranger. Cependant, prenant brusquement consciente de son excès émotionnel aussi stupide qu’inopiné et néanmoins désireuse d’assurer quelques défenses en sauvegarde de sa vie, la batteuse de Quidditch reprit rapidement la parole à des intentions de précisions salvatrices :

« Cependant, si tu souhaites également qu’en contre partie que je ne te prouve bien être la personne que tu es venu rencontrer en ces lieux de mauvaises fréquentations, celle pour laquelle tu seras grassement payé en retour de tes services, saches que je suis précisément la Joana O’Donnell qui t’a commandité. D’ailleurs, comment souhaiterais-tu que je t’appelle, aujourd’hui ? Quel est donc ton nom d’emprunt, cette fois-ci ? »

Cette fois, sa furieuse bravade audacieuse, réellement dangereuse, presqu’inconsciente n’avait d’égale que son sourd et vibrant désir de vengeance à l’égard de l’ancienne Préfète des Vipères, cette Irlandaise virulente, venimeuse et acide qu’aucune haine n’était jamais parvenue à égaler dans l’estime que la Capitaine de Quidditch lui portait.

Enfin, réagissant volontairement avec un délai temporel non négligeable à la seconde prise de parole du sorcier dans laquelle Pénombre avait flairé une faille aussi latente qu’indéniable, elle laissa la gravité lourde de sa voix doucement s’élever à lui, dans la tonalité sulfureuse d’une minauderie hélas trop disciplinée et entravée de contrôle pour être réellement convaincante de diversions :

« Bien, dans ce cas, pourrais-tu m’accompagner à l’endroit où se trouve précisément l’objet de toutes mes convoitises ? »
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MessageSujet: Re: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptyMer 15 Avr - 18:34:57

Comme il le lui avait été demandé, la serveuse de ce pub glauque revint vers la table qu'occupaient Tim et Pénombre, et y déposa un nouveau verre, destiné à abreuver la soif du policier. Cette nouvelle irruption permit à Tim de se rasseoir sur sa chaise, plus confortablement appuyé contre le dossier, et surtout un peu plus éloigné de son interlocutrice. Cette nouvelle posture avait pour avantage non négligeable de lui donner un peu plus de recul, ce qui lui permettait de mieux observer, de mieux jauger la jeune fille qui lui faisait face, tout en lui donnant un air plus détaché, plus serein, que s'il était resté penché vers elle, comme en attente d'une réponse, d'une information, d'un regard. A présent, si Pénombre souhaitait se rapprocher de lui, ce serait à elle de bouger, de s'adapter à lui, ce qui lui conférait, au moins sur le plan symbolique, un avantage appréciable. Les échanges de regard ayant atteint une intensité et une importance incroyables, il convenait de chercher les victoires là où il y en avait. Les deux protagonistes étaient à présent rentrés dans une espèce de lutte sereine, intellectuelle et presque silencieuse, une confrontation frontale mais ténébreuse entre un représentant de la justice et un suspect de haute trahison.

Cohérente vis-à-vis de la stratégie qu'elle avait semblé mettre en place depuis le début de ce jeu de rôles, Pénombre joua une nouvelle fois la carte du rapprochement, presque de l'amitié, en incitant son interlocuteur à la tutoyer, comme deux vieux camarades qu'ils savaient tous les deux qu'ils n'étaient pas. De son côté, bien décidé à ne pas rentrer dans ce jeu et de respecter quelques minimales règles de prudence, Tim décida de ne pas répondre, se contentant de réagir à l'assertion de la jeune brune par un hochement de tête affirmatif destiné à ne pas la froisser, à ne pas la contredire trop directement. Il se promit cependant mentalement de ne pas obéir et de continuer à vouvoyer, sans respect aucun, l'inconnue qui lui face. Encore une fois, il n'y avait pas de petite victoire, et chaque petit signe de supériorité pouvait avoir une importance décisive dans la confrontation qui se jouait.

Aucun des deux adversaires ne semblait cependant décidé à lâcher la moindre petite parcelle de terrain à l'autre. Chacun s'en tenait à une stratégie, un rôle, bien qu'ils soient tous deux conscients que l'autre mentait effrontément à chacune de ses interventions. Le but était de percer les carapaces. De faire tomber les masques. De mettre une partie de la vérité à jour. Pénombre avait en permanence cet air suspendu, comme en attente, buvant chaque parole de Tim, scrutant chacun de ses plus petits mouvements. Celui-ci prit pour un signe positif le fait que plusieurs fois, la serpentard se plonge dans ses pensées, réfléchissant visiblement à sa stratégie et à son rôle. Il percevait cela comme une marque d'hésitation, voire de déstabilisation. C'était peu, mais cela suffisait à faire monter en lui un court sentiment de satisfaction et de confiance. Pour en profiter, il s'efforça de répondre très vite à la question qui lui était posée.


« J'ai suivi ma propre voie, je ne me suis pas abaissé à l'université. Vous le savez très bien. »

Comme prévu, il s'était arrangé pour glisser un vouvoiement contraire à ce que souhaitait Pénombre. Et au passage, il avait tenté de travailler son personnage, fermé à l'idée d'une université peu élitiste, peu sélective et donc de peu de valeur pour certains sorciers. Tout pour plaire à une héritière de la famille Craft telle que Tim la connaissait. Les informations qu'il avait reçues, notamment en provenance de ses supérieurs au sein de l'Ordre, décrivaient cette lignée comme versée jusqu'au cou dans la magie noir, viscéralement attachée à la pureté de son sang et très fière de son hérédité. Et même si les preuves de la fidélité des Craft à Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom n'avaient jamais été établies, certains éléments faisaient peser plus que des soupçons au-dessus de la tête de Sven et Destinée Craft. Et, par ricochets, sur celle de leur fille Pénombre.

Il ne fallut cependant pas plus de quelques phrases de la Ténébreuse pour ébranler la belle confiance que Tim s'était patiemment bâtie depuis le début de la conversation. Celui-ci eut beau déployer tous les efforts du monde pour ne pas montrer sa surprise, il n'en était pas moins décontenancé par l'affirmation de la jeune fille selon laquelle elle ne serait pas Pénombre Craft mais une autre jeune fille, une certaine Joana O'Donnell, sous l'effet du Polynectar... Était-ce possible ? Avait-il, depuis le début, fait fausse piste ? Avait-il pris le risque de rentrer en contact, durant une mission on ne peut plus confidentielle, avec une illustre inconnue, et de lui avoir transmis des informations importantes ? Il lui fallut moins d'une seconde pour imaginer les multiples conséquences que pourrait avoir cette erreur. L'Ordre ébranlé, des renseignements éparpillés, le ministère renforcé... et tout ça, par sa faute. Maugrey et Lupin ne s'en remettraient pas. S'il avait commis une erreur aussi grave, c'en était fini de Tim dans l'Ordre. Et Dumbledore... Dumbledore qui lui avait fait confiance, qui l'avait accueilli, qui avait accepté son objectif de vengeance... Dumbledore qu'il respectait, autant comme un professeur que comme un père... Tout cela allait-il se voir arraché par une erreur de cette importance ?

Rapidement, Tim se força toutefois à reprendre autant contenance que possible. La jeune fille mentait. Il était inconcevable qu'elle ne fût pas Pénombre Craft. Les informations prises par l'Ordre étaient formelles. La septième année se trouverait, ce jour, à cette heure précise, dans l'Allée des Embrumes, pour un rendez-vous au sujet duquel personne n'avait réussi à obtenir de renseignement précis. Ça ne pouvait pas être une coïncidence... Si cette O'Donnell avait pris l'apparence de Pénombre, elle n'aurait pas fait sans vérifier son emploi du temps ou sans s'assurer qu'elle ne risquait pas de tomber nez à nez avec l'originale à un moment où elle lui aurait emprunté ses traits. A moins que l'imposteur n'ait tout simplement neutralisé celle dont elle voulait prendre la place. Il y avait toujours un risque pour que la demoiselle ait un coup d'avance sur lui. C'était peu probable, mais il fallait s'en assurer. Tim avait l'obligation de vérifier l'identité de la personne assise en face de lui. Il fallait la pousser à se révéler. Ne pas lui laisser le choix. L'emmener au bord du précipice ouvert par leur théâtre. La ramener de gré ou de force vers la réalité. Et s'il s'avérait qu'il avait vraiment fait erreur, il devait se ménager une discrète porte de sortie qui lui permettrait de s'échapper sans conséquences graves pour sa mission et pour l'Ordre.

Affichant de nouveau son habituel air sûr de lui, Tim vida son verre d'un trait et repoussa sa chaise en arrière. Sans ajouter un mot, il se leva, fixant toujours la brune dans le plus profond de ses yeux. Il ne reprit la parole que quand il fut sûr que sa voix était redevenue calme et posée, loin du sentiment de panique qui l'avait brièvement assailli.


« Il semble qu'il y ait eu erreur sur la personne. Celle à qui je veux parler est Pénombre Craft elle-même. Je ne pourrais traiter avec quiconque d'autre. »

Sa volte-face, lente et mesurée, n'avait d'autre objectif que de laisser le temps à la serpentard de revenir vers lui. Si elle voulait que cet échange continue, pour une raison ou pour une autre, elle allait devoir agir. Se dévoiler. Maintenant que Tim avait expressément avoué qu'il ne voulait parler qu'à la dernière des Craft, elle allait devoir se présenter comme telle pour obtenir ce qu'elle voulait. Et si elle refusait... Tim n'aurait plus qu'à partir, sans avoir rempli sa mission aussi bien qu'il l'aurait espéré. Il amorça un premier mouvement vers la porte, d'un pas calme et on ne peut plus lent, laissant volontairement le temps à Pénombre de faire son choix.


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MessageSujet: Re: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptyJeu 30 Avr - 16:23:02

[Sorry pour le retard ^^".]

Cette façon passablement pénible avec laquelle l’homme conservait son entêtement à tutoyer la Serpentarde, et cela malgré l’annonciation explicite de ses préférences en la matière, posait définitivement les frontières de sa feinte complicité et de son investissement factice à sa conquête de l’autre, permettant ainsi à Pénombre d’entretenir pertinemment de plus amples suspicions à l’égard de cet étranger qui, pour un hypothétique dragueur de seconde zone, ne se prêtait pourtant guère à satisfaire les caprices avoués de sa chair convoitée. Au contraire même de ce comportement stéréotypé au sein duquel il aurait pu conserver un semblant illusionné d’inoffensivité auprès de sa jeune interlocutrice, l’homme marquait plutôt sa distance relationnelle d’une rapide progression vers une courtoisie des plus mesurées et imparfaites, ne cherchant désormais plus à l’amadouer d’audaces effrontées comme celle qui l’avait soudainement imposée à la table de la Ténébreuse, ou de paroles conciliantes s’accordant à cette surprenante distraction de ruse et d’improvisation à laquelle l’Anglaise l’avait conviée sans préambules, dans l’intention peu discrète de le décourager de toutes pathétiques tentatives d’importunité. La raréfaction de ses réponses, plus fugaces et concises à mesure que se développait leur conversation, que ne se dévoilaient à l’autre les cartes respectivement possédées par les deux protagonistes ne fut que le premier signe d’alerte qu’elle perçut, avant coureur d’un trouble préoccupant que Pénombre commençait à soupçonner et elle lui sourit alors d’une douceur mielleuse, apaisante et concernée, désirant par delà les trompeuses apparences de l’homme, distinguer les appâts de raisons qui avaient dangereusement engagés l’inconnu à davantage de méfiances et de doutes vis-à-vis du Blason Vert et Argent qui lui faisait face.


Elle venait tout juste de lui mentir concernant les véracités de son identité et elle observait avec circonspection son étrange silence. Parmi tout ce que la Septième année venait de lui adresser, qu’avait-elle bien pu lui dévoiler pour provoquer l’amorce trop rapide de ce brusque revirement de situation ? Cela fonctionnait-il finalement ? S’avouait-il vaincu ? Abandonnait-il la partie ? Car après tout, n’était-ce pas cela qu’elle avait tant désiré se produire dès l’instant où il s’était présenté à elle, sous des abords charnellement intéressés ? Non… Quelque chose ne s’accordait pas à tout cela, trop hâtif, prématuré, trop facile, trop inabouti car le brun ne lui semblait pas être homme à renoncer si facilement au vu et su de quelques dérobades sans conséquences que la sorcière lui avait confrontées et à mieux l’observer maintenant, il ne lui apparaissait même plus potentielle personnalité à fréquenter en habitués, pareils endroits. Son hygiène corporelle et vestimentaire ne semblait pas défaillante et sa musculature déliée, souple, se devinant sous le tissu banal de ses habits suggérait allégrement que l’étranger était en activité. Laquelle, demeurait toute la question. Enfin, chose considérable à présent, il n’empestait pas l’alcool comme la plupart des visiteurs de ce jour là. Plus l’héritière des Craft le détaillait à présent et plus l’inconnu lui semblait dangereux désormais, menaçant, son regard envoûtant brillant d’une intelligence vivace.


Lorsque le concerné reprit finalement la parole, l’ancienne Championne du Tournoi des quatre sorciers saisit immédiatement toute l’ampleur de cette pièce du puzzle qui avait cruellement manqué à son raisonnement. C’était ainsi la mystification de son identité qui avait aussitôt déclenché la transition comportementale de son interlocuteur. Il ne pouvait dés lors plus logiquement s’agir d’une coïncidence. A moins que cela n’ait justement été qu’une vaste mascarade depuis le début ? Qu’il la guettait, la suivait depuis bien trop longtemps à présent pour décemment ignorer la véracité de ses activités illicites et de façon bien trop expérimentée et habile pour qu’elle ne s’en soit rendue compte ? Dans ce cas là, les faits et gestes du Fourbe, soudain plus équivoques, graves, presque agressifs auraient trouvé une toute autre signification que les développements amusants d’un plaisant jeu de hasard. Quelle ironie soudaine l’envahit alors, à cette éventualité des plus vraisemblables, car la seule déplorable et malheureuse coïncidence pouvant dès lors persister dans ce chaos compromettant de perspectives, résidait finalement dans le fait qu’elle avait joué, sans même le savoir, avec le mauvais garçon du lot.


Mais voilà, il lui plaisait.


Prise en traitre par la fâcheuse déclaration du sorcier, la Vipère en resta littéralement interdite durant quelques instants, le fixant d’un silence amer et rageur sans oser y croire. Ce perfide félon avait eu l’audace intrépide et suicidaire de la leurrer. Mais en agissant de la sorte, l’étranger lui avait aussi définitivement confirmé n’être précisément pas ce qu’il paraissait être, à savoir un dragueur raté seulement en chasse de chair fraiche, toutefois l’obscur mystère concernant son identité ou bien encore recelant ses intentions exactes demeuraient néanmoins entier pour la Septième année tandis que l’avantage semblait péniblement s’offrir à cet abject renégat qui paraissait en savoir bien davantage sur sa personne que l’inverse ne lui était, pour le moment, accessible. Feignant d’être déçue, l’Animagus dissimula son désenchantement sous un masque de dépit attristé tout en lui reconnaissant en silence, un certain talent de conspirateur car si la Ténébreuse lui acquiesçait bel et bien le fait de son patronyme verbalement déclaré par l’étranger l’instant d’avant, elle avait conscience d’accentuer plus encore le désavantage de sa position stratégique vis-à-vis de lui car elle ne pouvait espérer qu’en contre partie, l’identité authentique de son interlocuteur ne lui soit révélée.


Et au contraire, si elle refusait tout net son deal, Pénombre savait pertinemment que son ardente curiosité l’en torturerait des semaines durant. La jeune femme s’étonnait encore de la malignité destructrice de son caprice, du chantage inopiné du traitre lorsqu’elle abandonna le ton doucereux qu’elle lui avait jusque là réservé, s’adressant alors à lui d’une inflexion plus brutale :


« Tu dois être bien présomptueux pour exiger la moindre certitude sans rien formuler n’avoir à offrir en échange. »


Siffla le Blason Vert et Argent entre ses dents, la pâleur laiteuse de sa joue tressaillant d’insolence comme si elle avait étouffé le narquois et mépris d’un sourire égale impertinence que provocation.


L’homme s’était à présent levé, fier de son ultimatum.


Mais pour qui diable se prenait-il ? Se croyait-il à ce point si irrésistible et envoutant pour s’octroyer l’audace d’agir de la sorte, tout en espérant que l’Animagus ne se jetât à son cou, éperdue de confiance, dévouée d’une foi quasi divine à son égard ? Buvant ses paroles comme l’une de ses probablement nombreuses adoratrices écervelées ? L’homme avait osé imposer sa présence à celle de la Capitaine de Quidditch de la façon la moins séante qui soit et il osait explicitement réclamer un aveu d’identité ? Le piège était trop évident, le risque trop grand. L’audace si outrageante.


Puis l’hésitation la saisit un bref moment toutefois qu’elle considérait que les motifs dissimulés de ce mystérieux sorcier lui demeuraient obscurs. Cela valait-il réellement le fait de risquer sa vie en compagnie d’un individu ayant d’or et déjà démontré d’inquiétantes facultés à la manipulation ? Mais à bien y réfléchir, s’il avait tant désiré que cela lui nuire, la plonger dans une tourmente de souffrance physique ou mentale ou encore la forcer à le suivre, n’aurait-il pas déjà agit en conséquences ? N’aurait-il pas usé de moyens peu orthodoxes pour l’y contraindre ? Et ce n’était certainement pas dans ce genre de bouges qu’il aurait risqué le moindre ennui judiciaire… Autrement dit, l’homme cachait forcément d’autres desseins plus complexes et raffinés qui attisèrent immanquablement la curiosité maladive de la Brune aux yeux clairs.


Le suivant un instant de ses sombres prunelles d’airain tandis que son Enigme humaine désertait l’endroit d’une lenteur étudiée, l’unique fille de Sven Craft s’empara finalement de son verre et l’acheva à son tour, d’un seul trait, laissant ainsi glisser la liqueur agressive le long de sa gorge en une grimace contrariée tandis qu’une chaleur incendiaire en suivait le filon, attirée par la gravité comme autant de trainées incandescentes. Puis, en un laps de temps étonnamment court, l’Animagus fut sur lui, ajustée à son flanc gauche de façon perpendiculaire à l’homme, son regard déterminé relevé sur son profil masculin. La longueur arachnéenne de sa main s’étira violement contre le battant de la porte, le claquant sous sa force :


« L’avais-tu estimée assez stupide ou inconsciente pour se déclarer sans préambule ni garantie, à un étranger d’une telle arrogance ? Navrée mais de quoi que tu aies à traiter et si tant est que tu aies réellement quelque chose à négocier, tu devras le faire avec moi car je n’ai nullement l’intention de t’offrir quelconque opportunité d’attenter à ses jours. A prendre ou à laisser. »


Asséna-t-elle d’une voix grave tandis que l’impatience sardonique de ses limpides iris aux reflets de jade brillait comme un seul astre, le fixait sans ciller.


Et c’est à cet instant précis, dans cette configuration exacte que la Capitaine de Quidditch l’aperçut enfin, la nervosité contenue de ses gestes, brusquement évidente, attirant immanquablement la prunelle obscure de ses yeux alertes à seulement quelques tables de la sortie. Une femme d’une quarantaine d’années, mince, dotée de muscles plats et des membres déliés d’un agent entrainé, sa silhouette parvenue à toute la plénitude qu’elle n’aurait plus jamais venait de se lever de son siège et porta par inadvertances son visage à la lumière vacillante des lieux. Elle arborait une mâchoire ferme et un menton joliment carré, possédait des lèvres charnues et le nez droit, le genre de traits mobiles qui demeuraient expressifs même sous les ombres portées de la capuche d’un épais manteau de voyage. Ses cheveux formaient une courte crinière blonde aux lumineux reflets ocre, très frisée et la nuance de ses yeux s’assortissait parfaitement à l’immense perle brune brodée sur la fermeture de son vêtement d’excursion.


Une femme autoritaire que l’on ne pouvait décemment oublier dès l’instant où l’on subissait sa tyrannique perquisition, sous mandat, l’observant avec impuissance saccager férocement une demeure ancestrale de Lignée Pur pour en fouiller les moindres recoins à la recherche d’objets illicites, de supports à la Magie Noire … Et voilà que cette sorcière despotique se dirigeait à présent vers la sortie de l’auberge, risquant par la même occasion de remarquer la présence de Pénombre, de l’embarquer aussitôt après une fouille détaillée de ses poches qui la conduirait fatalement à la découverte de sa toute nouvelle acquisition du jour.


Le coup de fouet de la stupéfaction, mêlé à la crainte de se faire surprendre puis d’assister en direct à l’atroce confiscation de cette somptueuse merveille qu’elle avait eu tant de mal à se procurer courut avec un fourmillement ardent dans ses membres nerveux, annihilant la futilité de ses petits jeux comme autant de flammes touchant une toile d’araignée. D’un geste, la finesse élancée de ses mains laiteuses s’harnacha solidement au cou de l’inconnu en interrompant l’ébauche de réponse qu’il allait probablement lui confronter avant que la descendante des Craft ne se hisse ensuite sur la pointe de ses pieds, pivotant avec fluidité son propre corps dans l’élan afin de dissimuler sa présence au danger ou à défaut d’en diminuer son exposition. En une fraction de seconde, son visage diaphane avait dévoré le maigre espace qui le séparait encore du sien, son interminable chevelure de jais, lâche cascade d’encre, glissant avec sensualité jusque sur le torse du sorcier avant que la plénitude ourlée de sa bouche n’enveloppe chaudement la chair tendre de la lèvre inférieure de l’homme, d’un baiser aussi brûlant qu’empli d’une fougue promise, à peine esquissée. Tâchant d’influencer une pensée extérieure à la réalité que la Septième année avait désiré créer de toutes pièces, Pénombre laissa ses mains fourrager librement dans la sombre crinière de son amant improvisé et l’embrassa avec une passion plus exacerbée à mesure que la menace humaine frôlait sa position.


Mais la Capitaine de Quidditch y prenait un plaisir illicite, étreignant cet anonyme en savourant ce tumulte de sensations contradictoires qui faisait rage en elle, aversion, agacement et désir aussi enivrant qu’il était couplé à une puissante décharge d’adrénaline. La clochette de la porte indiqua que l’orage était passé et Pénombre mit plusieurs secondes inutiles à son camouflage, à se retirer du félon, le souffle haletant.


« Une vieille querelle de pouvoir. »


Avoua la Vipère en une dérobade mutine destinée à expliquer la subite altération de son comportement, l’espièglerie d’un demi-sourire aux lèvres alors que ses avants bras se retiraient, tardifs et lascifs, du cou du brun.


« Et si nous faisions un compromis ? Qu’en dirais tu ? »


Acheva-t-elle finalement, plus sérieuse.
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MessageSujet: Re: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptyLun 4 Mai - 22:57:00

[j'aime beaucoup ce kit ava + sign, 'fait très Pénombre je trouve ]

De nombreux clients de l'abominable troquet avaient levé les yeux vers la scène que les deux inconnus devenus un couple d'acteurs jouaient actuellement entre les tables. Tim s'en doutait, la jeune fille avec qui il avait tissé cet insidieux jeu de rôles ne pouvait que réagir au quart de tour à ses insinuations et à ses requêtes. Il ne lui était pas possible de le laisser quitter les lieux, pas après ce qu'ils avaient échangé, pas après ce qu'ils avaient noué, pas après ce qu'elle lui avait laissé entendre. Et, raison encore plus forte que pour l'homme se voit refuser le droit de fuir la conversation, ça n'était pas dans le caractère de la Serpentard de laisser s'échapper de la sorte un interlocuteur aussi dangereux, aussi perturbant, aussi passionnant, qui la mettait constamment sur le fil du rasoir et poussait ses mensonges et son imagination jusque dans leurs derniers retranchements. Tim savait tout ça, il avait plus d'une fois entendu parler de Pénombre Craft, de son caractère, de ses actions et réactions à Poudlard et vis-à-vis de ses congénères. L'Ordre du Phénix savait évidemment bien plus de choses sur elle qu'elle ne pouvait l'imaginer. Et cela procurait au policier un avantage décisif.

Comme il s'y était attendu, la Ténébreuse n'avait pas tardé à réagir à sa prise d'initiative. Tandis qu'il s'éloignait de la table avec une lenteur toute calculée, elle s'était violemment levée, abandonnant le cadavre de son verre à un serveur désœuvré, et vint claquer la porte devant lui, lui interdisant toute sortie, l'obligeant à poursuivre ce cruel et tendancieux tête-à-tête jusqu'à sa conclusion logique, ou que mort s'en suive. Aucun des deux ne s'en sortirait à si bon compte. Il faudrait que quelqu'un se dévoile, offre quelque chose à l'autre, reconnaisse la perte d'une bataille, pour que le jeu s'achève. Mais ce moment n'était pas arrivé, et Tim était loin d'être en position d'admettre sa défaite. Pénombre lui mentit effrontément, et il le savait. Lui pouvait toujours faire croire en son personnage de messager mandaté pour trouver l'héritière des Craft et conclure un marché avec elle. Il devait jouer là-dessus.

Toutefois, la Serpentard eut l'intelligence et la présence d'esprit de trouver une parade, et de répondre les yeux dans les yeux à son adversaire sans se dévoiler, ce qui provoqua chez ce dernier un mélange d'agacement et d'inexplicable satisfaction. Au fond de lui, il n'aurait sans doute pas apprécié que Pénombre rende les armes aussi facilement. Ils n'en avaient pas fini. Elle cherchait à le pousser encore plus loin, ce qu'il allait se résoudre à faire sans la moindre hésitation. Il n'était pas venu pour rien, il n'avait pris tant de risques pour repartir bredouille, il ne s'était pas balancé au bord du vide aussi longtemps pour abandonner sans avoir fait plier la jeune fille. Il était toutefois à noter qu'elle avait parfaitement manœuvré, tant sa réaction apparaissait comme logique venant d'une employée mandatée par la famille Craft. Effectivement, il n'était pas dans les habitudes des tenants de la magie noire de se révéler trop vite ou de prendre de trop lourds risques, et s'il voulait entrer dans ce cercle d'où il pourrait tirer tant d'informations, il lui faudrait se plier à certains codes, respecter certaines volontés, ne pas aller trop systématiquement à l'encontre des règles que lui imposait la brune. Il lui fallait toutefois tenter une dernière fois de repousser son interlocutrice encore plus loin, de rejeter son exigence, et l'informer de nouveau qu'il ne traiterait qu'avec la véritable Pénombre Craft.

A peine avait-il cependant ouvert le bouche pour lui formuler cette réponse, que sans qu'il n'ait la moindre explication, elle se rapprocha brusquement de lui, enserrant sa nuque des ses longues mains, et déposant ses lèvres contre les siennes, les unissant dans un baiser passionné et langoureux qu'un observateur non averti aurait pu considérer comme tendre et sincère. Se prêtant volontiers au jeu, et n'ayant pas l'habitude d'exécrer ce genre de moments, Tim répondit à ce baiser avec conviction, passa tendrement ses mains autour de la frêle taille de son amante imprévue, les laissant vagabonder sur ses délicieuses courbes, tandis que leurs bouches se livraient à une danse endiablée et fougueuse, et qu'il sentait les doigts de la jeune brune dans sa chevelure exceptionnellement d'un noir de jais, descendant occasionnellement effleurer ses épaules de leurs ongles. Quand ils se désunirent, Tim ne put s'empêcher d'afficher un sourire amusé face à cette réaction imprévue, imprévisible, et surtout complètement hors de propos, mais dont il devait bien avouer qu'il ne l'avait pas trouvée désagréable. Contrairement à elle, il ne bougea pas ses mains, qui restèrent fermement arrimées à ses hanches, et leurs visages restèrent trop proches pour que ce soit innocent. Leur conversation se poursuivait désormais par chuchotement, tant leur proximité était indiscutable, à tel point qu'ils n'avaient plus qu'à murmurer pour s'entendre, ce qui apporterait l'avantage accessoire mais non négligeable de la discrétion vis-à-vis des oreilles indiscrètes qui traînaient dans ce bar mal famé.


« Ma chère Pénombre, vous avez une bien étrange façon de régler vos querelles... »

Se disant, leurs visages et leurs lèvres étaient respectivement restés très proches, comme s'ils se faisaient des confidences qui n'appartenaient qu'à eux et relevant de la plus haute importance. Tim avait en outre bien pris soin de prononcer le prénom de la jeune fille, de manière à insister sur le fait qu'il avait toujours l'intime conviction qu'il avait bien face à lui l'héritière des Craft. S'il s'agissait d'une simple messagère, elle finirait par s'agacer de ce manque de confiance, et Tim aurait finalement la preuve qu'il s'était bel et bien trompé, n'ayant plus qu'à abandonner cette bataille en limitant les dégâts à leur plus simple expression. Mais s'il conversait depuis maintenant quelques temps avec la véritable Ténébreuse, elle finirait par se dévoiler, même s'il devait lui-même consentir à un certain échange, et lui accorder une information plus ou moins cruciale, ne fut-ce que pour entrer dans ses bonnes faveurs et recueillir sa confiance.

Mais une nouvelle fois, il n'eut pas le temps de prononcer un mot que la vert et argent prenait les devants et s'exprimait avait lui, verbalisant la volonté de passer un accord avec lui. Voilà qui était bien simple et fort confortable, qu'il était aisé de proposer un marché sans en exposer les termes, et surtout sans dévoiler ce qui intéressait profondément l'autre partie, à savoir en l'occurrence la réalité de son identité. Mais si conclure une entente était le seul moyen d'obtenir les informations qu'il était venu chercher, alors il était probable que le jeu en vaille la chandelle. Restant sur ses gardes, le policier prenait conscience de l'importance de conserver toute sa prudence à son paroxysme en pareille circonstance, de choisir soigneusement chacun de ses mots, de peser avec attention chacune de ses concessions. Encore une fois, ils marchaient tous deux sur des œufs, ce qui ne leur laissait aucun droit à l'erreur.


« Je vous en prie, proposez ce que vous désirez, j'aviserai. Mais pourquoi ne pas commencer par la plus élémentaire des courtoisies, à savoir échanger nos véritables noms ? Vous ne m'avez même pas demandé le mien. »

Le moment était venu, celui où Tim allait prendre un nouveau risque potentiellement décisif, se découvrir plus qu'il ne l'avait jamais fait, de manière à pousser Pénombre à faire de même. Donnant donnant, il fallait tout faire pour que cette entreprise n'ait pas été vaine.

« Tim Mondshmetterling. »


Dernière édition par Tim Mondshmetterling le Lun 1 Juin - 20:33:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptyLun 18 Mai - 20:26:15

[Merci I love you. Mille pardons pour mon retard Embarassed.]

Pénombre achevait lentement de retirer ses avants bras du cou de l’homme, tardifs et lascifs, en les coulants toujours plus bas sur son torse, épousant les courbes fermes et déliées de sa musculature, la plénitude masculine et anguleuse de son corps. Camouflés sous un aspect charnel et licencieux, détaché et désinvolte, ses gestes s’accordaient pourtant à lui dérober leurs réels objectifs qui se résumaient en le repérage de cette protubérance singulière, causée par la baguette magique de l’homme sous ses vêtements, de façon à être en mesure d’interpréter correctement n’importe laquelle de ses ébauches d’action visant à s’en approcher ou à s’en emparer.

Il renchérit sur son prénom, insistant dans ses présomptions d’identité avec une audace cavalière. Désirait-il agacer son interlocutrice ? Ou bien mettre en valeur l’aspect gravement entêté de son personnage ? Les soupçons de Pénombre s’appesantirent sur lui. Ne lui avait-on aucunement enseigné la nature de quelques protocoles élémentaires en matière de sécurité, en matière de négociations ? Il l’accostait tel quel dans un bar hautement mal famé et exigeait de recevoir son nom, son prénom comme s’il était agi d’une vulgaire marchandise sans ne lui présenter l’intérêt qu’elle y gagnerait que dans l’énigme de ses paroles. La Rusée risquait certainement très gros à se révéler de la sorte, à exposer son identité de façon incontestable dans un endroit aussi dangereux que l’allée des embrumes. Seul son visage à découvert, fièrement exposé, lui garantissait le doute populaire quant à sa réelle présence en ces lieux. C’était une mascarade aussi efficace que n’importe quel masque car nuls esprits censés n’oseraient fiablement accepter que l’authentique Pénombre Craft n’exhiberait ainsi son identité à la dangerosité d’une foule de prédateurs, de manière si effrontée, si inconsciente. La logique le démentait, la prudence n’avait meilleures armes.

La proximité entretenue par les deux sorciers était certes des plus agréables pour la Rusée et des plus propices à leurs confidences secrètes mais elle jetait également la Ténébreuse dans un trouble consumant, capiteux tandis que le souffle tiède de l’homme sur son visage harcelait sans cesse d’avides démangeaisons licencieuse son esprit déjà saturé de réflexions. La Capitaine de Quidditch commençait à comprendre pour quelles raisons probables, l’inconnu avait été choisi pour cette mission en particulier. Son charme insolent, son physique avantageux et alléchant empêchait sa répartie maligne et piquante de provoquer de violentes réactions de la part de sa cible. Car en effet, Pénombre ne supportait habituellement guère cette désinvolture rebelle et irrespectueuse qui la confrontait souvent à ce genre d’individus indépendants et péniblement sûrs d’eux même. Il la contredisait ouvertement, ne s’en tenait qu’à ses propres perspectives et opinions, sans prendre en considération rigoureuse les nombreuses invitations sous-jacentes que la Septième année lui dévoilait et pire que tout, il lui semblait outrageusement résister à ses petits caprices, à son intérêt curieux et insatiable, son exigence de le révéler tout entier à sa connaissance. L’homme lui était un mystère complexe et hermétique qui désarmait ses habitudes de pouvoirs. Car la pureté de son Sang, la renommée de la fière lignée dont elle était issue, l’avait très tôt accoutumée à la supériorité, à la prévenance soumise des serviteurs de son Père qui l’avaient docilement hissée au rang de troisième maitre de sa maisonnée.

Mais le brun était loin d’être si stupide ou influençable, cela ne faisait aucun doute et sa manière légère, presque courtoise de souligner l’évidence même qui leur avait déconseillé toute initiale présentation mutuelle ne fit que renforcer cette idée dans l’esprit aux aguets de la Serpentarde. Il était certain que ce dernier ne se serait annoncé explicitement à elle s’il n’avait espéré en obtenir quelques égalités et la preuve en était faite puisque jusqu’ici, la descendante des Craft ignorait son nom tel qu’il n’était certain du sien. La courtoisie la plus élémentaire n’avait donc rien à y voir et l’homme s’en serait volontiers passé à moins d’y être contraint de la sorte. Le sorcier semblait vouloir persister dans ce jeu malsain de faux semblants et ayant déjà tenté une autre approche s’étant soldée par un échec, il paraissait se rediriger à présent vers plus de coquineries et de manœuvres complexes en mettant à profit les nouvelles conditions imparties qui conviait une feinte sincérité sur le devant de la scène.

Son nom était littéralement imprononçable, ce qui arracha un sourire amusé à la Capitaine de Quidditch. Quel esprit tourmenté et facétieux s’était donc rendu responsable de cette plaisanterie ? L’espace d’un instant, elle crut percevoir danser dans son regard, l’éclat de quelques lueurs ironiques et piquantes comme si l’étranger avait désiré tester sa naïveté ou encore la solidité de cette mascarade de confiance qu’ils étaient amenés à jouer. S’amusant de sa révélation et par sournoise vengeance de son insolence, la Vipère lui lança, dans un délicieux sourire des plus provocants :

« Ton imagination semble déjà subir les dégâts du temps, mon vieil ami. »

Son invitation la laissa toutefois perplexe. Au fond, sa façon d’agir différait simplement des instants précédents sans que son objectif n’ait toutefois varié. Devait-elle s’y laisser prendre ? Concéder le sacrifice comme il se targuait de le faire ? Fallait-il qu’elle se dévoile à présent ? Après s’être donné tant de mal pour y échapper ? Quelle crédibilité lui resterait-il si jamais la Capitaine de Quidditch lui avouait son identité ? Car s’il n’avait probablement aucun doute sur ses capacités à mentir comme en témoignait sa stratégie insistante, lui confesser directement ce singulier aveu reviendrait à accepter ouvertement qu’elle n’était pas digne de sa confiance. Il douterait sans cesse de ses dires, bien plus encore une fois avoir eu confirmation de son méfait si appliqué. Or l’Animagus ne pouvait se priver de ses arts de dissimulation sans contre partie concrète et tangible.

Une nouvelle fois, il lui renvoya l’initiative en lui proposant de présenter elle-même les conditions du compromis qu’elle venait d’évoquer. Ce qui était pour le moins étrange. A sa place, la descendante des Craft aurait saisi l’opportunité de poser ses formalités. Par Salazar, que complotait-il encore ? Avait-il réellement quelques intérêts à lui faire perdre son temps de la sorte ? Machinalement, le Blason Vert et Argent parcourut brièvement la salle du regard, à la recherche d’un potentiel danger, son instinct paranoïaque guettant les moindres signes précurseurs d’un guet-apens.


Elle ne voulait pas lui céder, pas ici, pas encore mais ne désirait néanmoins pas se priver de l’acquisition inestimable qu’il lui avait fait miroiter car quoi que ce fameux Tim eût à marchander, il avait décemment choisit son interlocutrice. Devait-elle en convenir qu’il ne s’adresserait peut-être qu’à elle seule ? Et que tôt ou tard si leur entrevue tournait au vinaigre, il reviendrait à elle ? Désireux de certitudes ? L’arrogance et le désir lui tournait l’esprit. Elle soupira, il fallait s’y risquer afin de satisfaire sa si ardente curiosité.

« Soit, je concède à te dire mon nom. Mais pas ici. Pas maintenant. »


Ses mains se détachèrent alors du corps de l’étranger et glissèrent lentement sur les contours obscures de sa cape, l’une maintenant ouverte le pan du sombre vêtement tandis que l’autre glissait de manière prudente et exposée à la méfiance de l’homme, au tréfonds de sa poche intérieure. Un parchemin jauni, plié en divers endroits se retrouva pris au piège des longs filins laiteux de ses doigts tandis qu’elle relâchait sa prise sur sa cape, laquelle retomba sur son corps dans un frôlement léger. Se saisissant ensuite de la main tiède de Tim par le dos, elle retourna cette dernière paume en l’air afin d’y glisser la carte sur laquelle un endroit avait été entouré à l’encre noire.

« Là. Ce soir, dès la nuit venu. Viens seul, apporte l’objet de ta négociation et je prendrais le blason de ma famille en signe de ma bonne foi. Marché conclu ?»


Le pari était des plus risqués mais l’envie la consumait littéralement de savoir de quoi il retournait, de revoir cet homme dans un endroit plus à sa propre convenance.



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MessageSujet: Re: Filature et tapinois [PV]   Filature et tapinois [PV] EmptyMar 19 Mai - 23:22:15

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