Qui avait eu la bonne idée de mettre les cours d'histoire le mercredi matin ? Hein ? Non mais franchement vous trouvez ça motivant de vous lever aux aurores pour assister à un cours aussi inutile qu'inintéressant, où il fallait lutter pour garder les yeux ouverts, chose extrêmement difficile compte tenu des pouvoirs soporifiques de la voix monocorde du fantomatique professeur Binns.. C'est donc de franche mauvaise humeur que la gamine émergea de son lit chaud et douillet pour se rendre dans la salle de classe.. Ayant sauté le petit déjeuner car la blondinette n'avait de toute évidence pas faim à cette heure indue, Ange entra dans la salle d'histoire de la magie dont la porte était déjà ouverte. L'ectoplasme était déjà là, comme toujours, aussi transparent que d'habitude..

Seuls deux élèves étaient déjà la, un Gryffondor qu'elle ignora royalement et un garçon de Serdaigle du nom de Gauvain qu'elle avait croisé que quelque fois sans jamais lui avoir parlé.. Et bien, on peut dire qu'il y avait foule.. Même les cours de runes, pourtant en option attiraient plus de monde XD Visiblement, la plupart de ses condisciples préféraient continer de dormir et sécher le cours.. elle aurait peut être du faire pareil tiens.. En tout cas, ils pourraient se brosser pour qu'elle les laisse recopier ses notes. Elle avait au moins fait l'effort de venir elle, même si c'était juste pour faire acte de présence et qu'elle allait probablement gratter le cours comme un automate sans l'écouter réellement..

En passant devant Gauvain, elle lança un vague " Salut " avant de chercher une place un peu plus loin. La gamine posa son sac sur un des bureaux libres avant de sortir ses plumes et ses parchemins.. En fait le point le plus ennuyeux dans ce cours c'est qu'il fallait prendre des notes.. La blondinette regarda l'enseignant d'un air faussement intéressé, attendant simplement que celui ci commence son cours et leur raconte un joli conte de fée pour en finir au plus vite..

Voyant la porte de la salle de cours ouverte, Précieuse s’approcha discrètement et jeta un bref coup d’œil à l’intérieur pour voir où se cachait le professeur Binns. Comme celui-ci était un fantôme, la blonde craignait à chaque fois qu’il lui passe à travers le corps sans le faire exprès. Elle n’avait encore jamais tenté l’expérience et comptait bien s’en passer. Autant de contacts avec un professeur n’étaient pas encore au menu du jour.

Comprenant que la voie était libre, la préfète donna un petit coup de bottine sur la porte ce qui eu pour effet de l’ouvrir en grand. Elle adorait les entrées fracassantes, surtout quand les profs s’amusaient à mélanger les premières, deuxièmes et troisièmes années. Autant mettre les choses au clair avec les petits nouveaux dès le début de leur scolarité.

Elle inspecta alors les élèves présents et reconnu tout d’abord Fred, le petit Gryffondor qu’elle avait croisé lors du grand rassemblement des collectionneurs. Vu son air dégourdi, elle était prête à parier qu’il n’avait pas réussi à échanger une seule de ses cartes. Puis, juste à côté de lui, elle n’eut pas de mal à reconnaître Gauvain, l’insolent petit cousin de Gammach sénior. L’occasion était trop belle pour passer à côté. Elle se rapprocha de la table des deux gamins et se pencha vers le sac que le Serdaigle avait posé juste à côté de lui. Elle l’attrapa d’une main avant qu’il est le temps de s’en emparer et le regarda d’un air faussement intéressé :

« Mais c’est un joli sac que voilà ! Dommage qu’il soit si peu solide… » Ajouta-t-elle tout en retournant le sac à l’envers, obligeant les quelques parchemins, encrier et plumes à rejoindre le sol glacé de la pièce.

Puis elle lui envoya un petit regard sournois et lâcha le sac (avec ce qu’il en restait) par terre. Elle fila alors vers le fond de la classe, choisissant la place libre à côté d’Ange, sa camarade de Serpentard. Ce n’était pas entièrement sa faute si elle était de mauvaise humeur ce matin là. C’était à cause de son crayon pour les yeux qui avait dérapé quand elle avait voulu se maquiller. Elle avait eu un mal fou à faire partir cette trace noire qui lui donnait l’air de se rendre à une fête costumée d’Halloween. Le résultat était donc une jolie trace rouge sous l’œil gauche (bah oui à force de frotter) que même le meilleur des fonds de teint avait du mal à masquer entièrement.

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Frais de port par hibou postal seconde classe : 15 mornilles

Montant total de la commande : 65 mornilles

Une main posée sur son bol de céréales et l'autre remuant sa plume pour boucler sa commande, Page affichait un sourire ravi. Cette publicité dans la dernière gazette de Poudlard lui avait tout de suite parue géniale. A peine avait-elle posé les yeux dessus qu'elle avait décrété avoir ab-so-lu-ment besoin de ce produit. Tirant la langue pour s'appliquer, la rouquine mit le point final à sa commande. Dans quelques jours, si la météo se montrait clémente, elle recevrait une de ces petites poupées vaudou Et la gosse avait d'ores et déjà décidé à qui elle serait dédié. Quoi qu'à bien y réfléchir, elle aurait dû en commander un couple. Mais ses économies étant au plus bas -conséquences de l'achat de son balai en début d'année- il n'aurait pas été raisonnable de se délester de plus de monnaie. Au moins, elle pourrait déjà tester le produit, quitte à réinvestir plus tard.
Satisfaite, elle enfourna une cuillerée de céréales et plia le parchemin de commande. Il faudrait qu'elle passe à la volière pour envoyer Irmelda déposer le pli dans les plus brefs délais. Relevant le nez, la fillette eut la surprise de découvrir que Binns était présent à la table des professeurs... S'était-il levé avec un petit creux ce matin ? Pourtant, les fantômes étaient réputés ne pas être soumis aux besoins matériels... Curieux tout ça...

La gosse finit rapidement son petit déjeuner - le passage de commande faillit la mettre en retard - et emboita le pas à ses camarades pour filer en salle de cours. Les premières années devaient justement rendre visite à l'éthéré professeur d'histoire ce matin. Peut-être la deuxième année trouverait-elle une explication de l'attitude de l'enseignant. Elle arriva tranquillement en cours, époussetant sa manche sur laquelle elle venait de repérer quelques miettes survivantes de son petit déjeuner. McLane était déjà là en train de faire son intéressante, et Page leva les yeux au ciel en haussant les épaules. Elle passa à côté de la table des deux blondasses pour aller s'installer, non sans lâcher un petit mot doux à Précieuse :

- Alors Cudacier, on passe sa mauvaise humeur sur les premières années ? C'est moche tant de lâcheté de si bon matin...

La rouquine jeta son dévolu pour une table au milieu de la salle, suffisamment loin de McLane, mais juste derrière Calypso, et commença à sortir ses affaires.

D'une ponctualité pour le moins surnaturelle, comme à son habitude, le spectre de feu Cuthbert Binns traversa le tableau. Flottant derrière son bureau, en apesanteur, immobile, il sourit à la vue des deux craies. Ce sourire satisfait s'élargit d'ailleurs quand le fantomatique professeur découvrit le groupe panaché d'élèves qui se disputaient non pas les tables du premier rang mais... mais... il ne savait plus quoi au juste. Quoiqu'il en fut tout les éléments nécessaires à la réalisation d'un cours instructif et divertissant semblaient en cette matinée réunis. Né dans l'horloge qui habillait le fond de la salle, un déclic sourd et lointain, pénible aussi, celui de la grande aiguille qui achevait l'un de ses vingt-quatre périples quotidiens, précéda la cloche. Binns prit alors la parole et déclara de droit :

- Jeunes gens, jeunes gens. Un peu d'attention je vous prie, la classe va débuter. Veuillez rejoindre vos places et cessez vos bavardages.

Un brouhaha dira-t-on caractéristique de ce genre de situation s'en suivit. Au terme de ce dernier et suite à un, non plutôt deux, simulacres d'éclaircissement de gorge, Binns reprit, l'air enchanté.

Fort bien. La discipline est une qualité qui se perd de nos jours, n'est ce pas d'une tristesse accablante ? Vous le savez peut-être, mais de mon temps les élèves marchaient droit et seuls les plus téméraires ou les plus ahuris osaient faire de l'esbroufe. Un regard appuyé, mais pas sévère. Enfin, un sourire, ou quelque chose qui y ressemble. Quelque chose qui veut y ressembler plus exactement. J'espère que vous montrerez tous l'avoir retrouvée le temps de ce cours, la discipline.

Le professeur resta un moment silencieux, son absence de mots ou d'expressions cachant sans doute une profonde réflexion et en effet... Cuthbert se remémorait péniblement les divers conseils et autres mises en gardes que sa collègue d'Étude des Moldus lui avait prodigué. Pour la première fois depuis des siècles, s'il avait seulement déjà tenté l'expérience, il ne serait plus seul maître de son cours. Quelque part l'idée lui déplaisait, appréhension et inquiétude commençaient à la gagner.

Nous n'allons pas commencer la séance là où nous nous étions arrêtés la semaine passée, non, pas pour l'instant. Le fantôme flotta jusqu'au premier rang, prenant étrangement soin de ne pas passer au travers de son bureau. Vous n'avez pas oublié le travail de recherche que je vous avais demandé et cela tombe fort à propos. Alors ce que je vous propose aujourd'hui, à tous, c'est de nous présenter ces biographies. Un passage oral, sur la base du volontariat, bien que je sache pertinemment que certains soient plus bavards que d'autres, qu'ici bas les timides sont nombreux... Rappelez vous cependant que je ne collecterai aucun travail. Un sourire, malice ou encouragement, je ne saurais moi même le dire. Je vais donc débarrasser de ma personne le devant de la scène et partir m'asseoir derrière mon bureau.

Sur ce Binns s'en retourna derrière son bureau et, fait pour le moins étrange, parut réellement s'asseoir. En effet, à bien regarder sous le bureau, la partie inférieure de l'entité spectrale avait disparu, enfoncée, mangée par l'estrade.

A qui l'honneur de débuter ?


HRP : Et bien, vous voilà fort peu bavards ! Tant pis, le cours débute.
La parole est donc donnée à ceux qui ont fait le travail donné lors du premier cours, Revan, Page, Gauvain et Calypso en l'occurrence.
Les autres, rassurez vous, les "exposés" seront interactifs, vous aurez la possibilité de jouer et marquer des points bien entendu.

[HJ : par avance, désolée pour la pavasse, mais bon, on a bossé sur la bio, autant en faire profiter tout le monde hein ^^ J'ai remanié un peu le truc pour que ça soit un peu plus du langage parlé, mais j'avoue avoir eu la flemme de tout reprendre en version Page à fond, c'était déjà bien assez long ainsi...]

Fort heureusement pour l'attention globale de la classe, Binns ne tarda pas à montrer le bout de son fantomatique nez, coupant court à tout bavardage ou chahut -pourtant bien parti, rien qu'avec la présence de McLane dans le cours - pour pouvoir commencer la leçon. L'enseignant leur fit un petit point sur la discipline, qui entra par une oreille de la préfète et en sortit par l'autre. Merci bien, mais sa Directrice de Maison lui rabâchait suffisamment les oreilles avec ses histoires d'exemple à montrer, de responsabilité d'insigne et tout le tralala. La gosse savait pertinemment toutes ces choses, c'était juste qu'elle devait faire un effort monstrueux pour les appliquer. Aussi laissa-t-elle le discours de Binns couler sur son indifférence sans aucun scrupule.

Page laissa son regard courir sur l'avant de la classe, et elle eut à peine le temps de découvrir les deux craies et de se demander à quoi cela allait bien pouvoir servir à un fantôme intangible que Binns lui offrait la réponse sur un plateau. Bloody Hell. Les exposés. Présentation orale et tout le toutim. Holy shit. La gosse chercha désespérément des yeux sa partenaire de devoir... Mais Revan n'était toujours pas arrivée. Et vu sa petite forme au réveil, Page était loin d'être sûre que la brunette serait présente à ce cours. La deuxième année jeta un regard de cocker vers la porte, dans le vain espoir que sa cadette la rejoigne pour affronter la biographie.

Parce que pour avoir fait sérieusement leur travail, les lionçonnes l'avaient fait, pour sûr. Elles avaient compulsé plusieurs ouvrages, et avaient fini par atteindre une longueur de parchemin plus que raisonnable. Et la gamine ne se sentait pas vraiment de faire la présentation seule, même si le sujet l'intéressait beaucoup.
Retardant au maximum l'échéance, la petite irlandaise laissa avec plaisir Gauvain se lancer, en prenant quelques notes pour la forme, mais non sans jeter quelques coups d'oeil à la porte.
Bon. Revan ne viendrait certainement plus. Ou si elle venait, il y avait fort à parier que la présentation serait passée. Et puisque personne d'autre ne semblait se décider à prendre la parole, il faudrait bien qu'elle se jette à l'eau. Elle leva la main, pas très convaincue.

- M'sieur, je suis désolée, mais j'crois que Revan n'est pas très bien aujourd'hui, et j'sais pas si elle viendra au cours, elle est allée à l'infirmerie ce matin [HJ : Rev' n'est pas sûre d'avoir le temps de poster, alors je le fais sinon, on va bloquer tout le cours :/:] Comme on a travaillé à deux sur notre biographie, puisqu'on s'est rendues compte qu'on avait choisi le même personnage, ben j'vais euh... présenter pour nous deux quoi...

La Rouge et Or se leva donc, et rejoignit la place que Gauvain avait cédée quelques instants plus tôt, devant la classe. Page déglutit. Elle n'aimait pas trop se retrouver ainsi devant tout le monde, surtout avec les deux barbies là, presque en face d'elle. La lionçonne décida de ne pas les regarder et se concentra sur son discours. Elle attrapa la craie violette laissée en évidence sur le bureau de Binns, et inscrivit au tableau le nom du personnage que Revan et elle avaient choisi d'étudier, juste à côté du poster de Gauvain : Godric Gryffondor.
Revenant vers la classe, elle essuya sa main pleine de craie dans son pantalon, laissant de magnifiques traces violettes sur son postérieur sans même s'en apercevoir.

- Hum. Bon. Revan et moi, on a choisi de travailler sur un sorcier que vous connaissez tous, Godric Gryffondor. Forcément, le personnage nous intéresse beaucoup, surtout qu'on connait en fait pas grand chose sur lui.

Fouillant dans sa poche, la gosse en retira un parchemin plié en quatre, qu'elle ouvrit, ayant ainsi leur devoir sous les yeux pour pouvoir faire ce satané exposé.

- Donc. Hum. Godric est né dans la lande sauvage du Nord de l'Ecosse vers le milieu du 10e siècle. Les dates exactes sont inconnues, mais on peut faire une estimation grâce à la date de création de Poudlard. 991, hein, pour mémoire. On a trouvé une date avancée par certains historiens, 931, qui peut correspondre, vu que les sorciers vivaient super vieux à l'époque, contrairement aux moldus, et que du coup, il a pu construire l'école sur le tard.

Page s'interrompit, se rendant compte qu'elle commençait déjà à mélanger les informations, essayant de bien faire pour que ses petits camarades suivent son raisonnement. Inspirant profondément, elle reprit :

- Bref. D'autres gens disent que Godric serait né à Godric's Hollow, dans le West Country, à cause du nom du village. Mais rien n'confirme cette hypothèse, alors on peut supposer qu'il y est au moins passé, pour laisser son nom sur place... En tous cas, il semblerait que notre cher Godric ait été l'aîné d'une famille de paysans écossais. Il aurait dû rester paysan toute sa vie, mais l'histoire en a décidé autrement.

Marquant une pause pour ménager son effet, car tout de même, cette histoire tenait du compte de fées, la gosse enchaîna rapidement.

- A l'âge de 8 ans, Godric, dont on ne connait pas le nom de famille, part faire la corvée de bois en forêt. Et là, paf, il entend des cris. Super courageux, comme l'histoire l'a d'ailleurs bien retranscrit, Godric fonce vers les bruits. Et là, il tombe sur un jeune noble, coincé sous son cheval tombé au sol et blessé, attaqué par un loup affamé. Godric attrapa une des branches qu'il portait et sauta sur le loup, le mettant rapidement en fuite. En réalité, il venait de sauver la vie de Philibert Gryffondor, qui était le fils cadet du noble qui régnait sur les terres où vivait la famille de Godric. Il ne fallut pas longtemps pour que le courage de Godric soit récompensé, et il devint l'écuyer du jeune noble.

Le jeune garçon se montra si fort, adroit et courageux qu'en quelques années, il passa duelliste super bon, battant même Philibert. En parallèle, le garçon recevait en cachette des leçons du sorcier de sa famille d'adoption, qui n'avait pas mis longtemps à découvrir le potentiel magique du garçon. Le nom de Ratalgar est cité à deux reprises dans des parchemins, mais il semblerait que le vénérable sorcier ait pris soin de dissimuler son identité à l'Histoire, car on ne trouve aucune mention certaine de cet homme.

Petit à petit, Godric passa du statut de simple écuyer à celui d'ami et presque de frère pour Philibert. Il fut donc presque naturel, lorsque la guerre emporta l'aîné des Gryffondor, et que la peste se chargea du cadet, Philibert, que le seigneur de ces terres, le patriarche de la famille, jette un oeil sur Godric. L'enfant faisait pour ainsi dire partie de la famille. Le pas fut franchi : Godric fut adopté par la noble dynastie des Gryffondor, et récupéra ainsi le noble nom de sa nouvelle famille, celui qu'on lui connait aujourd'hui.

Page reprit son souffle. La longue intrduction était terminée, Godric venait de trouver son nom de famille.

- Il s'ensuivit une période sombre de l'histoire, et on retrouve assez peu d'informations sur la vie de Godric. Il est mentionné dans quelques textes en tant que duelliste émérite, certainement le meilleur de son temps, ainsi que comme conseiller auprès de certains de ses collègues nobles, car il semblerait qu'il ait hérité du château et des possessions de sa famille d'adoption.
Alors visiblement, les moldus ne s'en sont pas rendus compte, mais il semblerait que Godric a souvent eu recours à la magie lors de ses duels. Son professeur sorcier lui fit forger une épée auprès les gobelins, et ce fut à l'aide de celle-ci qu'il remporta tous ses affrontements, la plupart contre des nobles de familles concurrentes. Cette épée fut soumise à de nombreux enchantements qui, doublés de la dextérité magique de Godric lui assurèrent victoires les plus spectaculaires, se forgeant une réputation solide auprès des moldus comme des sorciers. Godric garda cette épée jusqu'à sa mort, et en fit don avec son chapeau à l'école Poudlard.

Mais les informations deviennent à nouveau plus précises à partir de la fin du Xe siècle. C'est en effet à cette période qu'en compagnie de Rowena Serdaigle, Helga Poufsouffle et Salazar Serpentard, que Godric fonde la première école de sorcellerie de Grande Bretagne. La date de 978 est avancée par la plupart des historiens de la Magie comme date de début des travaux.
Ceux-ci durèrent jusqu'en 990, et l'école ouvrit ses portes officiellement en 991.

Nouvelle inspiration. On attaquait la fin de la présentation, celle qui touchait plus précisément les élèves prévus, et Page espérait que ces informations intéresseraient au moins un peu ses camarades, car Revan et elle, en tous cas, avaient trouvé cela passionnant de se plonger dans l'histoire de leur école, même si la rousse n'était pas férue d'histoire.

-La durée des travaux peut paraître courte, mais des gravures retrouvées laissent supposer que l'apport des matériaux et la construction en elle-même ont été assistées magiquement.
Certaines sources affirment que le Lac à proximité de l'école serait en fait le résultat d'excavations pour obtenir le matériau nécessaire à la construction du bâtiment ; mais cette hypothèse est remise en question par la présence de créatures vivantes dans ce Lac (telles que les Etres de l'eau par exemple). Quoi qu'il en soit, l'acquisition de la plupart des matériaux de construction a nécessité un commerce plus ou moins étroit avec les moldus : ce fut Godric qui se chargeait la majeure patie du temps de ces transactions, étant le plus ouvert aux relations sorciers - moldus.
Si les quatre sorciers se sont alliés pour créer l'école, on voit tout de même que chacun a apporté sa touche personnelle à la construction, ce qui explique qu'aujourd'hui encore certaines pièces de Poudlard soient restées secrètes.

C'est la méfiance grandissante des Moldus à l'égard de la Magie qui poussa certainement les quatre fondateurs à créer cette école secrète pour sorciers. A cette époque, la méfiance des Moldus envers les sorciers progressait, et avec elle les persécutions, et les quatre sorciers estimèrent plus sûr de protéger les petits sorciers en leur créant une école spécialisée.
Godric fit don de son Chapeau à l'école, pour répartir les élèves à chaque rentrée. Il semblerait que les quatre fondateurs aient habité quelques temps à Poudlard, car il est écrit que quelques années après, les affrontements entre Salazar et Godric amenèrent le directeur de la maison des Serpents à quitter l'école : il s'opposait à la vision de Godric qui affirmait que tout sorcier, quel que soit son sang, était le bienvenu à Poudlard.

La jeune préfète lança un regard vers Ange et Précieuse.

- Après toutes ces affaires, la vie de Godric semble un peu plus calme. Il légua son épée à l'école, et prit assez peu part à la vie des Moldus directement, se consacrant plutôt à leur défense dans le monde sorcier, car il était un fervent partisan de la lutte contre la discrimination envers les Moldus.

Nous ne connaissons pas sa date de mort exacte, les recherches des historiens convergent vers l'an 1017, où Godryc s'en serait allé de sa belle mort, probablement loin des siens. Cela n'empêche pas de reconnaitre l'influence que ses décisions ont eues sur le monde sorcier de l'époque. Et euh... Voilà, j'ai enfin fini...

Poussant un profond soupir de soulagement pour n'avoir pas trop bafouillé, la deuxième année retourna à sa place, et s'y laissa lourdement tomber. Le plus dur était passé.

Calypso était surprise de la tournure des évènements. Les biographies qu’ils avaient tous préparées devaient être présentées à toute la classe. Elle ne s’attendait pas à ça. Cela ne la dérangeait pas vraiment, elle était assez à l’aise à l’oral et elle avait déjà fait des exposés, en botanique notamment. Par contre, elle angoissait du niveau de son travail. Et si ce n’était pas suffisant ? De toute façon, ce qui était fait était fait et au moins elle avait fait son devoir. Elle n’osait imaginer si elle l’avait oublié ou tout simplement pas fait. Cela aurait été la panique totale !

Finalement, après un petit discours sur la discipline, petit car au vu des standards habituels de leur enseignant fantomatique, il aurait dû normalement disserter là-dessus durant au moins une dizaine de minutes, Binns laissa sa place aux élèves. Et là, silence de mort. Personne n’osait commencer, Calypso y comprise. C’était toujours dur de passer en premier et, à moins d’être interrogée, la rouquine préférait attendre un peu. Heureusement, son camarade Serdaigle se dévoua et présenta sa biographie de Célestius Tourneboule. La fillette ne connaissait pas ce personnage, aussi elle écouta attentivement Gauvain tout en prenant le plus de notes possibles.

Vint à la suite l’impressionnant exposé de Page sur Godric Gryffondor. C’était très long et très complet, elle doutait que le sien serait aussi bien mais en même temps la personne qu’elle avait choisie n’était pas très célèbre. Calypso avait justement fait exprès de travailler sur quelqu’un de peu connu, afin d’éviter qu’il ne soit aussi traité par un autre élève, comme c’était arrivé justement pour Page et Revan. C’était pourquoi elle ne s’était pas aventurée sur Rowena Serdaigle, bien qu’elle en avait eu envie. En tout cas, la rouge et or donna beaucoup de précisions sur le fondateur de sa maison, informations que la première année s’empressa de noter.

Celle-ci ayant terminé, il était temps de se proposer. Calypso leva la main et se porta volontaire. Elle alla ensuite au tableau et déroula son parchemin. S’éclaircissant la gorge, elle commença son exposé d’une voix claire.

"Bon moi, je vais vous parler d’un personnage peu connu, Fulbert le Peureux. Tristement, il n’est célèbre que grâce à sa carte de chocogrenouille. En fait, ce qui est bizarre c’est qu’on ne connaît pas son nom de famille. Il est malheureusement tombé dans l’oubli tellement l’histoire sorcière n’a retenu que sa personnalité."

Et pourtant, ce n’était pas faute d’avoir cherché. Elle avait consulté tous les livres d’histoire de la bibliothèque et pas moyen de trouver cette information, à croire qu’il n’avait pas de nom !

"Malgré tout, sa vie est plus ou moins connue. Alors Fulbert le Peureux, ou Fulbert Latrouille comme on l’appelle aussi, est né en 1014 dans le village de Crawford en Ecosse. On raconte que sa venue au monde a été très longue. De mauvaises langues racontent même qu’il avait déjà peur de sortir du ventre rassurant et protecteur de sa mère et préférait y rester."

Tout en énonçant ces premiers faits, la rouquine prit la craie blanche et écrivit sur la droite du tableau, à côté de ce qu’avaient mis Gauvain et Page, les informations capitales de son exposé à savoir les noms et les dates.

"L’enfant Fulbert était également très craintif et il était vraiment chétif pour son âge. C’était un petit garçon timide qui était complètement dominé par son frère qui avait 4 ans de plus que lui. Et ce qui n’arrangea rien, c’est que son père le croyait un cracmol. Il l’a alors jeté dans le lac, le jour de son sixième anniversaire, pour prouver s’il était un sorcier ou non. Comme Fulbert ne savait pas encore nager, son père espérait qu’il serait assez magique pour que sa magie l’aide et l’empêche de se noyer. Heureusement pour Fulbert, c’est ce qui est arrivé mais il en fut traumatisé, et depuis il eut une grande phobie de l’eau. Mais ce n’était pas sa seule peur, même à cet age. Il avait très peur de se perdre, aussi il n’osait pas trop s’éloigner de la maison. En 1029, il y eut un grand drame qui frappa la famille de Fulbert et le toucha donc de plein fouet. Son frère fut la victime d’un terrible accident de transplanage, sa mort paraît-il fut très sanguinolente..."

Calypso s’arrêta un peu pour reprendre son souffle et noter la dernière date, puis poursuivit sa lecture.

"Adolescent, il était très impressionnable et crédule. Il croyait toutes les histoires que racontaient les habitants de Crawford, à leur grand amusement d’ailleurs. Ainsi, il était persuadé qu’une horde de monstres sillonnaient sans cesse le voisinage, c’est pourquoi il sortait rarement. Il avait même peur de sa propre ombre."

La rouquine s’interrompit un instant, avant d’entamer la grosse partie de son exposé.

"Les malheurs de Fulbert étaient loin d’être finis. En 1038, ses parents furent attaqués et massacrés lors d’un voyage. Leurs morts amplifièrent alors les craintes de Fulbert. Il développa ainsi une grande peur des chevaux et du sang. Du coup, il ne quitta plus son village, chose qu’il faisait déjà rarement et en prenant beaucoup sur lui. Cependant, en 1045, il fit la rencontre d’une femme..."

Calypso fit alors une petite pause, elle allait aborder un point qui la gênait un peu. Les histoires de cœur avaient toujours le don de la faire rougir.

"Hum... Lors d’une de ses rares visites à la taverne moldue du village, il fit donc la connaissance de la charmante Elledora qui y était serveuse. Il tomba amoureux d’elle, et il essaya de combattre ses peurs du mieux qu’il pouvait pour aller la voir au moins une fois par semaine... Au bout de deux années de cour acharnée auprès de sa belle, il lui révéla qu’il était un sorcier. Malheureusement, Elledora prit très mal la chose car très croyante elle assimilait les sorciers à des démons. Elle rompit immédiatement avec Fulbert et avertit ses frères. Ceux-ci entreprirent de se venger et entraînèrent le pauvre homme dans les bois pour le rouer de coups. Le sorcier n’osait pas riposter mais leur "réunion" fut interrompue par des loups qui les attaquèrent à leur tour. Paniqué, Fulbert utilisa alors sa magie pour retourner chez lui. Il n’en ressortit plus jamais... Il se cloîtra chez lui et ne mit plus jamais le pied en dehors de la maison."

La Serdaigle finit de noter au tableau les derniers éléments et se motiva pour la suite.

"On ne sait pas trop ce que Fulbert le Peureux faisait réellement à l’intérieur mais sa demeure était devenue une véritable forteresse. Des habitants en furent les victimes lorsqu’ils essayèrent de s’y introduire. Il avait de toute évidence protégé sa maison avec tous les sorts de défense qu’il connaissait. Mais apparemment, cela ne lui suffisait pas. Il en testait toujours des nouveaux qui soient plus efficaces."

Mine de rien, il était resté enfermé tout seul pendant très longtemps. Et c’était quasiment impossible de savoir ce qu’il avait bien pu fabriquer là-dedans. La vie de cet homme a vraiment été triste...

"C’est en faisant une expérience avec un tel sort de défense, qui nous est d’ailleurs toujours inconnu, que le malheureux Fulbert fut tué en 1097. Ce sort se retourna contre lui et fit s’écrouler le toit de sa maison. Fulbert n’a pas eu le temps d’en réchapper."

Contente d’avoir pratiquement fini, Calypso termina sa présentation avec la conclusion,

"Sa mort a ainsi un certain côté ironique. Ayant peur de tout et de tout le monde, Fulbert s’est tué lui-même avec son propre sortilège en essayant de se défendre contre des ennemis imaginaires. D’une certaine manière, c’est sa peur qui l’a tué."

Soulagée d’avoir terminée, la petite rousse reposa la craie et rejoignit sa place. Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre le verdict de Binns.

Etonnamment, elle fut la dernière à présenter sa biographie. Ce fait surprenait vraiment Calypso car bien que leurs exposés aient été longs, le cours était encore bien loin d’être fini. Elle aurait pensé qu’au moins un représentant de chaque maison serait passé au tableau. Mais là, il n’y avait que Serdaigle, évidemment, et Gryffondor, qui n’était guère surprenant. Qu’il n’y ait aucun Poufsouffle était logique, moins ils en faisaient mieux ils se portaient. Les jaunes étaient en général toujours les partisans du moindre effort. Par contre, qu’aucun Serpentard n’ait pris la parole... La rouquine aurait pensé qu’Ange aurait aussitôt profité de l’occasion pour essayer de récupérer des points, elle participait toujours beaucoup en cours. Elle avait peut-être oublié son travail... La fillette sortit alors de ses pensées pour écouter les commentaires de leur enseignant spectral.

Citation :

Il est cependant dommage que nous n'ayons pas eu de volontaires pour la biographie d'une personnalité féminine ou bien de sorcier au crépuscule de l'Ancien Régime. Il est aussi dommage qu'aucun de vous n'est replacé le personnage dans la typologie vu la semaine passée.

A cette remarque, Calypso se mordit la lèvre, déçue d’avoir oublié ce détail qui malgré tout était très important. Après tout, Binns en avait parlé en long, en large et en travers lors du précédent cours, et avoir omis d’en parler... La Serdaigle s’en voulait, de même qu’elle regrettait maintenant de ne pas avoir suivi son premier choix. Finalement, elle aurait pu prendre Rowena... Enfin, ce qui était fait était fait et de toute façon, elle avait fini par s’attacher à Fulbert et tous ses malheurs.

Cependant, une mauvaise nouvelle l’attendait. La petite rousse écarquilla brusquement les yeux lorsque le fantôme annonça calmement que ceux qui venaient de présenter leurs biographies allaient être interrogés sans relâche par leurs camarades ! Cette histoire d’exposé avait été un véritable piège ! Elle qui pensait qu’elle avait fait sa part et qu’elle serait tranquille pour le reste du cours... Soupirant, Calypso se prépara alors au pire.

Cela commença très vite d’ailleurs et, visiblement, elle avait parlé trop vite pour Ange. Bien que la vert et argent n’ait pas fait de biographie, elle s’en donnait à cœur joie pour les questions.

"Calypso, quand tu dis que Fulbert est resté enfermé chez lui pendant des années jusqu'à sa mort, comment aurait il pu survivre ? Il ne pouvait pas se nourrir s'il ne sortait jamais.. on ne peut pas faire apparaître de la nourriture même avec la magie.."

Souriant à Ange, elle s’empressa de lui répondre. Elle s’était posée la même interrogation quand elle avait travaillé sur cette biographie, aussi ce n’était pas une question bien difficile.

"Oui, tu as raison. Il est impossible de conjurer la nourriture. Sans ça, il n’y aurait plus d’économie si on pouvait tout avoir avec la magie. Enfin bref, pour Fulbert c’est tout simple.
Le réseau des cheminées n’existait pas encore à l’époque puisque la poudre de cheminette n’a été inventée que deux siècles plus tard, mais Fulbert a utilisé un autre système ingénieux. Il avait ensorcelé un panier en une sorte de portoloin qui faisait l’aller-retour entre sa maison et une partie précise située au bord de sa propriété. Un commis moldu venait chercher chaque semaine le panier, qui contenait une liste de tout ce que Fulbert voulait ainsi que l’argent nécessaire, et le ramenait ensuite chargé de provisions et le posait à sa place. Fulbert n’avait plus qu’à le récupérer grâce à son système et comme ça il n’avait pas à sortir de la maison. C’est d’ailleurs grâce à ça qu’on était au courant qu’il était toujours vivant."

Satisfaite d’avoir su répondre et ainsi éviter le piège que lui tendait la serpentarde, Calypso se détendit sur sa chaise en arrangeant ses parchemins. C’était au tour de Page d’être sur la sellette et elle aussi s’était bien préparée. Elle n’avait eu aucune hésitation. La rouquine lui lança alors un sourire complice. Pour l’instant, elles s’en sortaient plutôt bien toutes les deux. Cependant, la préfète de Gryffondor semblait prise elle aussi dans le tourbillon des questions et lui en posa une à son tour,

"Et puis Calypso, est-ce que Fulbert a rencontré un jour un épouvantard ? Parce que ça doit être un peu la créature ultime pour un type comme lui, non ? Je me demande bien quelle forme il aurait pu prendre..."

La Serdaigle pausa un moment, cherchant dans ses souvenirs si elle avait jamais vu une quelconque référence à un épouvantard dans ses recherches.

"Euh je sais pas vraiment, Page, mais je crois pas. Comme j’ai dis avant, on a très peu de renseignements sur Fulbert. Et comme il avait très peur de tout, il était plutôt bien abrité aussi je pense pas qu’il ait eu l’occasion d’en rencontrer. Je crois d’ailleurs que s’il en avait vu un, ça l’aurait achevé, il serait mort sur place."

Une fois sa présentation terminée, Gauvain était retourné à sa place et avait écouté les autres présentations avec intérêt. Les deux autres élèves avaient chacune leur style, mais les exposés étaient intéressants et instructifs. Le Serdaigle avait glané quelques notes, ce qui lui paraissait le plus important, sachant qu’il pourrait demander les préparations à Calypso et Page pour les compléter si nécessaire.

Après le commentaire de Binns vint la séance de questions-réponses, qu’il redoutait quelque peu. En effet, son personnage était resté quelque peu obscur (et c’était bien pour ça qu’il l’avait choisi, c’était plus intéressant d’ apprendre de nouvelles choses que de ressasser des connues) et malgré ses recherches approfondies à la bibliothèque, il n’avait pas trouvé énormément d’informations sur Tourneboule.

Citation :

Gauvain, t'as dit que Tourneboule, il avait fait plein de prophéties... Tu sais s'il en reste encore aujourd'hui qui se sont pas réalisées ? Pis qui seraient genre conservées au Ministère

Le garçon se gratta un peu la tête afin d’activer ses neurones et ce qu’il avait emmagasiné comme connaissances, mais rien ne lui remonta à l’esprit. Visiblement, aucun reste du travail de Tourneboule n’avait traversé les âges. Il fit une réponse honnête mais la plus circonstanciée possible.

- En fait apparemment, aucune de ses prophéties n’a été retenue jusqu’à aujourd’hui. Il a du en faire pas mal vu qu’il était connu, et reconnu, mais on n’en a pas gardé trace non plus. C’est du, en partie, à ce qu’il n’existait pas de ministère de la magie organisé à l’époque en Italie, et donc pas l’équivalent de notre département des mystères. Enfin je crois que c’est comme ça que ça s’appelle, j’ai lu ça dans le journal.

Une autre source aurait pu être les écrits moldus, mais peu étaient écrits, c’était tout à la main, et encore moins ont été conservés. J’ai déjà eu de la chance de retrouver l’enluminure.
Il y a juste une chose que je n’ai pas comprise, c’était au sujet de la comète de Tourneboule, et c’est peut-être la seule prophétie qu’on connaisse de lui . Attends…

Gauvain farfouilla dans ses parchemins pour retrouver la citation, et la lut :

Citation :

- Quand la boule tournera et sa chevelure perdra, un grand boum cela fera.

C’est pas très clair…

« Ecoute McHenry, je sais que je suis ton idole, mais si tu pouvais t’abstenir de commenter le moindre de mes faits et gestes ça me ferait des vacances », répondit-t-elle avec nonchalance après la provocation de Page.

Précieuse ignora en revanche l’allusion de Gauvain sur sa carte de chocogrenouilles. Ce petit était tellement insolent qu’il ne méritait même pas qu’elle daigne jeter un regard mauvais sur lui. Après toutes ces péripéties, le cours pu enfin commencer. Binns annonça que dans un premier temps, seul les élèves ayant préparé une biographie pourrait prendre la parole. Tant mieux. Comme elle n’était pas concernée, elle pourrait en profiter pour rattraper une partie de sa nuit.

Gauvain fut le premier à faire l’exercice demandé. Il avait choisi de consacré son exposé à un sorcier méconnu dénommé Célestius Tourneboule. Précieuse ne pu s’empêcher de pouffer de rire en entendant prononcer le nom du sorcier. Nan mais franchement, quelle idée d’avoir un nom pareil ! L’exposé sembla durer des heures ce qui finit par agacer la jeune serpentarde.

« Nan mais regarde ce lèche- cul ! Il fait trop son intéressant ! » chuchota la préfète à l’oreille de sa voisine Ange tout en affichant un air exaspéré.

L’exposé suivant ne se révéla pas plus intéressant, Page ayant choisi de faire sa biographie sur Godric Gryffondor. Rien que d’entendre prononcer ce nom, cela lui donnait la nausée. La présentation était tellement longue que Précieuse soupçonna Page d’avoir triché. Comme si c’était possible de connaître autant de détails par cœur sur quelqu’un !

« Ca se voit qu’elle a pompé sa biographie sans l’Encyclopédie des Sorciers. Pour moi, ce genre d’exposé n’a absolument aucun mérite » ajouta jalousement Précieuse à sa voisine tout en croisant les bras d’un air outré.

Le dernier exposé fut celui de Calypso consacré à Fulbert le Peutreux, dit Fulbert Latrouille. Encore un nom complètement stupide. Aucune chance pour que ce gueux appartienne à une famille de sang pur. Il n’y avait que le bas peuple pour avoir des noms aussi tordus.

Mettant fin aux exposés, Binns annonça aux élèves qu’ils devaient à présent poser des questions. N’ayant écouté que d’une oreille distraite et prit aucune note, Précieuse se demanda bien qu’est ce qu’elle allait pouvoir demander. Elle attendit que d’autres élèves prennent la parole puis se décida enfin à lever la main.

« Toi là, le petit brun avec une moustache de lait sous le nez », dit-elle en désignant Gauvain du doigt. « Tu peux m’expliquer plus en détail les effets de la comète de Tourneboule sur la reproduction des scroutts à pétard ? Parce que là, à froid, je vois pas trop le rapport. »

Il avait très peu de chance de connaitre la réponse et c’était tant mieux. Plus il bafouillerait devant le prof plus elle en serait contente.

« McHenry tu as dis que Godric avait fait don de son choixpeau magique à l’école Poudlard. Mais est ce qu’il avait eu l’idée de le laver avant de le donner ? J’espère qu’il ne reste pas de ses pellicules sur le tissu… ce serait pas franchement hygiénique. »

« Quant à toi Calypso, Je n'ai pas question sur ton exposé vu que McHenry m'a piquée mon idée. Je te laisse donc en paix. »

Satisfaite de ses questions, Précieuse se tût en attendant les réponses de ses camarades. Elle était tout de même déçu que personne n’ait choisi de faire son exposé sur une personnalité de sang-pur, qui était selon elle, les seules personnes dignes d’attention.