Séverine se beurrait un toast d’un air absent. Se lever tôt n’était pas sa tasse de thé, et elle avait en horreur ces matins où l’air était glacé et que l’obligation de présence en cours la forçait à quitter son lit, refuge de ses rêves et de son bien être. De plus elle devait commencer la journée par deux heures de suite avec Rogue, le maître des potions. Rien que d’y penser, elle en avait froid dans le dos. Cette réaction s’expliquait facilement de deux manières : la première était que les cours dispensés par le professeur aux cheveux gras et sales se situaient dans les cachots, c’est-à-dire dans l’endroit le plus froid de Poudlard. La deuxième était que le professeur en lui-même était froid et épouvantait la jeune poufsouffle, bien qu’elle fût en quatrième année.

Le toast lui échappa des mains, la réveillant un peu trop brusquement à son goût. Elle tendit la main, rattrapa son toast et le porta à sa bouche. Le mélange de confiture et de beurre salé lui rappelait la Bretagne, une région de France où elle avait grandie au début de sa vie. Elle ressassa quelques vieux souvenirs de petits déjeuners au coin du feu dans leur maison là-bas, ou alors sur la terrasse au printemps, en face d’une mer calme et tranquillisante.

Séverine sombrait à nouveau dans ses pensées. L’arrivée des hiboux apportant le courrier la réveilla à nouveau, ce qui montrait combien la jeune poufsouffle était fatiguée et aurait du rester coucher. Elle leva les yeux, cherchant la vieille chouette familiale qui devait lui amener une lettre de ses parents, mais elle ne l’aperçut pas. Cependant, un petit hibou portant un petit colis volait dans sa direction. Ce dernier lâcha son paquet juste à côté de Séverine, entre elle et un garçon d’une douzaine d’année, plongé dans un bouquin de botanique. Elle regarda le petit colis marron sur lequel pouvait se lire en lettre noir « Tim O'Brain , deuxième année, Poufsouffle ".
Le garçon ne semblait pas avoir remarqué que le paquet lui était destiné, puisqu’il n’avait pas bougé un sourcil. Séverine reposa son toast sur le bord de son assiette et prit le petit paquet emballée dans du vieux papier kraft. Elle tapota doucement sur l’épaule du garçon.

-Je crois que ce colis vient d’arriver pour toi. Tu es bien Tim O'Brain ? La jeune fille attendit que le garçon se donne la peine de lever la tête pour voir qui lui parlait.

Le choixpeau magique avait donc décidé de l'envoyer à Poufsouffle en début d'année. Bien... certes, voilà une affaire qui roule. On ne lui avait pas vraiment expliqué ce que signifiait être dans une maison ou bien si cela avait une importance capital à l'école. Mais le garçon ne cherchait pas vraiment à le savoir de toute façon. Mais ce matin, alors qu'il déjeunait une fois de plus seul à la table des porteurs d'écusson noir et jaune, William se disait qu'en tout cas, être de la même maison ne signifiait pas être amis pour autant. Il était donc d'humeur morose et ses parents lui manquaient.
Les premieres semaines avaient été pénibles puisqu'il avait du se battre avec l'administration pour récupérer sa valise, valise qui n'était arrivée que lors de sa troisieme semaine. Il s'était en plus perdu plusieurs fois dans les couloirs et était tombé cinq fois dans les escaliers. Sans parler des marches escamotables. Qui avait eu l'idée stupide d'installer des marches escamotables, qui?!

De plus sa mémoire à trou avait bien des difficulté à ce faire à l'idée d'un "emploi du temps" et il n'était pas rare qu'il arrive en retard en cours, où qu'il ne s'y présente pas du tout. Plusieurs fois il avait omis le fait qu'il devait se lever le matin et il ne savait même pas comment il devait se lever puisqu'il n'avait trouvé aucune prise pour son réveil. Et lorsqu'il avait posé la question à ses camarades de chambré ils s'étaient contentés de rire en ajoutant "elle est bien bonne celle là". Ce qui ne l'avait pas vraiment avancé.

William grogna en regardant le contenu de son assiette. Il n'aimait pas être ici, c'était comme lui coller devant la figure la preuve de sa stupidité et de son inutilité. Qu'il eu été là ou non, ça n'aurait pas changé grand chose après tout. Et puis il n'avait aucune envi de rester dans les parages plus longtemps. S'il partait tout de suite, il pouvait rentrer chez lui... s'il ne se perdait pas trop en route... rha c'était encore une idée stupide. Bien que le garçon soit pourtant de bonne composition, patient et gentil, là ce n'était pas pareil. Il n'était pas au village, il n'était pas avec sa mère et pire encore il était seul. Sa timidité et son manque de confiance en soit ne l'aidait pas à aborder les gens.

Il se leva d'un bond, se cogna ses longues jambes contre le bois de la table. Ceci eu pour effet de le faire basculer en arrière, buttant contre le bancs sur lequel il était assit quelques secondes auparavant. Il fini sur les fesses, la tête claquant contre le sol. Il gémit de douleur et resta allongé par terre, les jambes sur le banc...

"Bravo Will l'imbécile..." Marmonna t-il en observant le plafond magique.