La neige… Blanche, immaculée, cristalline, magnifique et magique. Belle dans son manteau blanc, dans sa froideur féérique. La jeune gryffondor, emmitouflée dans son manteau d’hiver, son écharpe rouge et or couvrant ses oreilles et le bout de son nez. Elle avait enfoncé un bonnet avec des pompons pendant au bout de sortes de bras, de toutes les couleurs, la protégeant du froid. Elle tenait dans ses mains gantées une boule de neige qu’elle regardait fondre doucement, tout doucement.

Elle se croyait comme les flocons de cette puissance, un cristal au milieu d’autres cristaux, unique et en même temps faisant un avec les autres. Or depuis qu’elle était revenue à Poudlard, suite à sa maladie, et à ses vacances forcées, elle se croyait à part, comme un flocon qui se serrait perdu dans les ailes d’un oiseau et qui aurait voyagé jusque dans le désert où il aurait fondu, seul. La blonde plongea ses grands yeux bleus dans le paysage, regardant les autres s’amuser à se lancer des boules de neige. Elle aurait quelque part bien aimé aller avec eux, mais comment s’insinuer dans leurs jeux ? Comment les aborder alors que vous êtes assises à cet endroit, depuis des heures.

Elle ne s’occupait plus du calepin qu’elle avait emmené, ni de la plume qui était posée sur une feuille, esquissée du château de Poudlard sous la neige. Le dessin s’était arrêté comme il était apparu, le jeune gryffondor s’étant plongé dans ses pensées très rapidement. Langue de vipère et queue de serpent, si elle devait rester dans l’eau gelée encore longtemps, elle allait se transformer elle-même en glaçon, ce qui ne devait plus tarder d’ailleurs. Le soleil commençait à se cacher derrière les tours du château. Imperceptiblement ; mais la jeune fille ne semblait pas le remarquer, elle sourit pour elle-même dans son écharpe après avoir regardé au sol à quelques mètres d’elle.

A quatre pattes, elle se dirigea vers l’endroit où ses yeux s’étaient arrêtés. Elle murmura.

Petit petit…

Elle attrapa dans ses moufles une petite boule qu’elle ramena à la place où elle se trouvait un peu plus tôt. Elle le gardait au chaud contre elle, ses yeux bleus pétillants, souriant au petit animal qu’elle tenait contre elle. Elle défit son écharpe et l’enroula dedans en lui laissant la place pour respirer. Elle sourit et commença à chantonner, sans se soucier de la nuit qui allait tomber dans une heure environ.

J’ai demandé à la luune ;.. et le soleil ne le sait pass.. je lui ai montré mes brulûres… et le lune s’est moqué de moi… lalalala….

Elle ne remarqua même pas les présences autour d’elle… Quelqu’un pouvait arriver, elle continuait de chantonner, dans un doux murmure.

[j’espère que ça te convient ^^ ]

Ross avait reçu ce midi un colis par Mercury, son grand-duc. Le hibou lui avait apporté dans la grande salle, alors qu'il mangeait tranquillement son dessert, un crumble aux fruits. Le paquet avait atterrit dans ses bras; il le tenait fermement, mais sans l'abîmer, comme une mère tiendrait un nourrisson. Le Poufsouffle le posa sur la table, puis le tourna dans tous les sens, en cherchant l'expéditeur. C'était son grand frère Joshua, le Cracmol, qui lui avait envoyé. Ross s'était mit à trembler de joie. Il n'avait pas reçu de cadeau de Noël de sa part.

*Il devait être très occupé*, avait-il conclut avec indulgence.
Un petit mot accompagnait le paquet: C'est Noël avec du retard. J'espère que ça te plaira. Joshua.
Le colosse ouvrit délicatement le paquet. Un lecteur CD (on est en 1997 je vous rappelle ), un casque et une autre boite étaient emballés dans du Cellophane. Il s'empressa de tout déballer. Un post-it était collé sur la touche play:
Tous les CDs sont dans la boîte-ci jointe!

Il l'ouvrit. Une pile de 5 CDs argentés, tous nommés d'un coup de marqueur. Sous les regards ébahis des autres Poufsouffle à la table, il se hâta de tester l'appareil. Il brancha le casque dans l'orifice prévu à cet effet, et enfourna une galette dans la gueule du lecteur. L'instru commença, et sa tête se mit à battre la mesure sans qu'il lui ordonna. Son frère avait beau être un Cracmol, c'était un véritable magicien aux platines. Joshua était DJ au sein d'un groupe de Hip-Hop londonien, les "Broken Wands" (baguettes cassés). Ross quitta la table, emporta les autres CDs, et se dirigea vers les dortoirs des Blaireaux. Il déposa les autres CD, enfila son manteau et son écharpe; il était décider d'affronter le froid hivernal lors d'une petite ballade dans le parc, musique dans les oreilles.

Dès lors qu'il quitta le château, le Colosse senti la rudesse de la l'Hiver le pénétrer jusqu'aux entrailles.

Tout était recouvert de blanc, soyeux ainsi que du satin. Le paysage, d'une pureté aveuglante décourageait les profanateurs chaussés qui laissaient d'horribles traces de pas dans la neige. D'une démarche rythmée, il descendait les marches, lorsqu'il fit son premier pas dans la poudreuse. il entreprit un petit circuit. Il irait d'abord jusqu'à la cabane d'Hagrid, puis il remonterait vers le terrain de Quidditch, avant de retourner au parc. Tout en quittant le chateau, il jeta des regard furtifs autour de lui. Comme il n'y avait personne, il se mit à entonner:

"So you've got a wand, you wanna pop back
Avada Kedavra young wizard stop that"

Il atteignit la cabane d'Hagrid sur le coup de deux heures. L'épaisse couche de neige recouvrait le potager, formant des buttes à cause des citrouilles ensevelies... ou des bouteilles de cognac. Ross s'arrêta un instant, observant la minuscule habitation du garde-chasse. La lumière était allumée. Un cumulo-nimbus s'échappait de la chaumière du demi-géant. Soudain, il vit quelque chose bouger au loin, dans la forêt; dès qu'il put distinguer la silhouette massive d'Hagrid, il s'éloigna vers le terrain de Quidditch.

"Swallow my words, taste my toughts
And if it's too nasty
Spit it back at me."

Vers trois heures, il s'approchait du terrain de Quidditch. Il était désert à cause du froid. Ross remarqua que les buts servaient de perchoirs aux oiseaux restés dans la région pour l'hiver. Bientôt, il disputerait un match ici, contre les Serdaigles. Il voulut marcher sur le terrain, mais une rafale de vent glacé l'en disuada. Il revint alors au parc. Des élèves chahutaient avec la neige. Ross s'appretait à rentrer, lorsqu'il la remarqua: une jeune fille seule et isolée, l'air affairée à quelque chose qu'il ne pouvait pas voir car elle lui tournait le dos. Intrigué, le Colosse s'en approcha, retirant son casque. Elle chantait quelque chose, mais ce n'était pas de l'anglais. Cela ressemblait vaguement à de l'espagniol, langue que Ross parlait couramment : Sa mère était d'origine hispanique. Du français, sans doute... Comme elle était seule, il l'aborda:

"Euh Bonjour, Qu'est-ce que tu fais?"