Caleb était désespéré aujourd'hui. Pourtant, il arrivait à réaliser un Wingardium Leviosa presque parfaitement. Il arrivait a apprécier sa nouvelle vie à Poudlard. Il avait meme croisé Potter dans un couloir et celui ci lui avait fait un vague sourire. Tout allait donc apparemment bien pour Caleb. Sauf qu'il était déséspéré. Pourquoi ? C'était simple ! Malgré tous ses efforts pour mettre de l'ambiance dans la salle commune des Poufsouffles, ces derniers ne se montraient pas très réceptifs. Pas réceptifs du tout à vrai dire. Meme pas du tout du tout.

Effectivement, si l'on regardait de près l'emploi du temps d'un Pouffy moyen, on trouvait ceci : cours toute la journée ou à peu près, suivi d'une séance de devoirs à la bibliothèque, du diner dans la Grande Salle, puis d'une séance lecture ou jeux d'échecs dans la salle commune (de 20h à 20h30, faut pas pousser quand même). Cette routine était suivie par un grand bâillement (arrivant à peu près autour de 21h01) puis d'un mouvement de masse vers le dortoir (21h11), suivis de ronflements paisibles (21h30).

Caleb n'en pouvait plus. Les Blaireaux étaient vraiment... des Blaireaux en ce moment ! Enfin, Caleb n'avait pas connu autre chose et il espérait fort que ça n'allait pas se poursuivre indéfiniment. Il fallait agir ! Mais Caleb n'avait pas le pouvoir d'un préfet où l'autorité d'un sixième année. Pourtant, il pouvait toujours essayer. Mais comme ses tentatives de réveiller un peu la salle commune avait échoué, il avait eu l'idée du siècle.

Caleb avait passé sa semaine a espionne les Gryffondors pour découvrir l'entrée de leur salle commune. Il ne voulait pas profaner ce sanctuaire sacré, il voulait seulement jeter un coup d'œil car les Rouges et Or étaient réputés pour leurs fêtes légendaires. Caleb voulait juste... s'en inspirer. Après sa semaine de repérage, il avait justement tout repéré. Les Gryffondors rentraient dans leur salle commune par un portrait d'une grosse dame situé dans le couloir du septième étage. Caleb espérait pouvoir embobiner le portrait, étant donné qu'il avait seulement réussi à entendre le mot de passe de la semaine passée.

Caleb s'avançait maintenant vers la Grosse Dame, d'un pas décidé. La clef, c'est de paraitre assuré ! Il vérifia auparavant qu'il n'y avait aucun Gryff dans les parages. Caleb comptait rentrer et se cacher dans la salle commune pour espionner. Puis, il en sortirait à la nuit tombée. Il avait bien calculé son coup puisqu'il était là à l'heure du diner, où tous les Gryffondors étaient censés être dans la Grande Salle.

- Le mot de passe ? Demanda le tableau d'une voix aiguë.

- Hum... Groin de porc ! Fit Caleb d'une voix assurée.

- NON ! Maintenant laissez moi tranquille. Répondit la Grosse Dame, fermement.

Caleb soupira.

- S'il vous plait... J'ai perdu le mot de passe du jour....

- NON ! Continua la Grosse Dame. Maintenant j'aimerais continuer ma sieste tranquillement.

* Crotte de linotte ! Heureusement que j'ai tout prévu *

Caleb sortit sa baguette magique. La Grosse Dame dormait à point fermé. Le jeune garçon avait aussi passé la semaine à essayer de réaliser un sort de décollage magique. Caleb regarda autour de lui et murmura la formule en pointant sa baguette sur le tableau. Mais rien ne se produisit... Le jeune garçon releva sa baguette. Il n'allait pas abandonner comme ça !

*Grrroooooooaaaarrrrrrrgggguuuuuuuueeeeuuuulleeeeeuuuuuguuuueeeeeuuuu !*

Un dragon rouge de Roumanie en chaleur ? Un troll des cavernes de mauvais poil ? Le cri de guerre d'une horde de gobelins sauvages ?

Que nenni. L'ignoble bruit provenait d'un être bien plus chétif et bien moins impressionnant que toutes les hypothèses évoquées plus haut. Environ 140 centimètres pour une trentaine de kilos -plutôt petit pour son âge- la peau pâle, le poil roux... Il semblerait bel et bien que le puissant gargouillis qui venait de résonner dans la salle commune des Lions provenait de l'estomac d'un spécimen de la branche irlandaise de l'homo sapiens sapiens : la jeune Page McHenry.

Jetant un regard désespéré vers le sus-mentionné organe, la fillette poussa un soupir résigné. Il était vraiment impossible de continuer à travailler dans ces conditions. Ne vous y trompez pas, la lionçonne n'était pas studieuse au point de sauter des repas pour faire ses devoirs. Elle avait simplement un beau retard à rattraper.

Il faut dire que les excursions en forêt interdite ne sont pas vraiment conseillées quand on veut passer des vacances tranquilles. Page en avait fait l'expérience, et elle avait passé plusieurs jours à l'infirmerie, à dormir et à se remettre de la petite escapade qu'elle y avait fait en compagnie de Lou. Résultat, elle n'avait pas vraiment avancé dans ses devoirs pour la rentrée, et il fallait à présent qu'elle rattrape le temps perdu. Et cela, c'était sans compter sur les devoirs supplémentaires qui lui avaient été infligés en punition.

Mais là, Page n'en pouvait plus, son estomac était en passe de prendre le pas sur sa volonté. Allez, avec un peu de chance, il en seraient encore à la fin du plat, et elle pourrait profiter du dessert pour contenter son petit bidon !

La fillette jeta donc l'éponge et referma lourdement ses livres. Manger lui redonnerait de l'énergie pour continuer, d'ailleurs. Elle redescendit ses manches, masquant les égratignures qui marquaient encore ses bras, souffla pour écarter la mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux et s'accrochait dans le pansement qui barrait le côté de sa joue droite.

- Allez, zou, t'as gagné ptit bidon, on va boulotter un morceau...

Enfilant son pull aux couleurs de sa maison tout en marchant, la deuxième année emprunta le passage menant vers le tableau de la grosse dame. Elle passa la tête par l'encolure du vêtement au moment où le tableau de la grosse dame pivotait pour la laisser sortir. Lorsqu'elle ressortit sa frimousse, ce fut pour se retrouver nez à nez avec un blondinet, la pointant de sa baguette, et lui appliquant elle ne savait quel sortilège, essayant d'arracher son blason rouge et or de son pull.

- Hééééé ! Mais tu fais quoi là ?

Finissant d'enfiler les manches en quatrième vitesse, la jeune préfète posant les mains sur son coeur, pour retenir l'insigne qui semblait comme accroché par la baguette du gosse. Fusillant l'importun du regard, la deuxième année posa les yeux sur les couleurs de celui-ci.

- Ben... T'es perdu, ptit Pouffy ?

Caleb était tellement absorbé par le murmure effréné de son incantation de décollage magique, qu'il ne s'aperçut même pas qu'une petite créature rousse et affamée était sortie par le trou du portrait. Caleb, concentré sur sa baguette, les joues rouges, vit enfin qu'il avait réussi son sort. Lorsqu'il leva les yeux pour voir si il avait réussi à déloger la Grosse Dame, il fut surpris de voir une jeune fille rousse, à peu près de son age, en train de retenir son insigne de Gryffondor qui semblait vouloir s'envoler, puissamment attiré par le sotilège de Caleb. Sortilège d'ailleurs bien réussi puisque la jeune Gryffondor avait de la peine à retenir le petit blason qui se débattait maintenant pour rejoindre la baguette du jeune Pouffy.

Les joues de Caleb tournèrent au rouge vif. Il venait d'etre surpris en train de commettre un crime, en train de profaner la salle commune des lions. Le petit garçon essaya de calmer les battements de son coeur. Non seulement la jeune Rouge et Or l'avait surpris et lui avait fait peur, mais en plus, il n'aurais jamais du se trouver là, en train d'essayer de décoller un portrait. Pourtant, Caleb était distrait par son sort, si bien réussi que l'écusson avait réussi à se découdre et a rejoindre le bout de sa baguette. Comme quoi, la motivation payait toujours.

Mais Caleb reporta vite son attention sur son interlocutrice rousse qui lui avait demandé si il était perdu, en utilisant en plus l'adjectif "petit Pouffy" alors qu'il était à peine plus petit qu'elle de quelques centimètres. Caleb s'apprêtait à répondre à la jeune lionne quand il vit quelque chose sur sa robe, qui n'était pas parti avec le sort de décollage magique. Cette chose pour le moins inquiétante était une insigne de préfet qui scintillait.

*Oups, j'ai profané la salle commune des Gryffondors sous l'œil de la préfète*

Caleb prit un air catastrophé et sut tout de suite qu'il devait mentir pour se tirer de là. C'était sans compter qu'il avait toujours été nul en mensonges et qu'en plus, il venait de donner à son visage l'expression coupable qu'il ne savait jamais dissimuler. En plus, il avait les joues écarlates, même plus écarlates que les cheveux de Miss Préfète. Puis, le jeune garçon décida de faire quand même une tentative désespérée de mensonge, assez inutile puisqu'il était persuadé qu'elle l'avait déjà grillé.

- Ben en fait... Je... Heu... Je cherchait... Un copain... Et puis...

Caleb s'arrêta de parler. Il ne savait pas quoi dire. Ses mots ressemblait au babillage d'un bébé ou pire, aux onomatopées des gobelins en furie.

- En fait non... Je... hum...

Fallait il avouer ? Maintenant ? Effectivement, la jeune rouquine n'avait pas l'air si terrible. Mais qui savait donc ce qui se cachait derrière ses cheveux de feux ?

* En plus, elle a l'air affamée. Et je lui ai décollé son beau blason.*

Caleb prit un air horrifié. Il devait dire la vérité à la jeune Gryffondor sinon il allait subir plus de dommages qu'en sortant d'une attaque de Scroutts à Pétards.
Le jeune Pouffy respira à fond. Puis, dans un murmure presque inaudible, il finit par avouer son CRIME impardonnable !

- En fait... J'essayais d'entrer par effraction dans ta salle commune...

Page peinait encore à se remettre de son fou rire que le blondinet reprenait la parole, pour plonger à pieds joints dans la plaisanterie qu'elle avait initiée. Ah ça, pour sûr, il avait le sens de l'humour. Un bon point pour lui ! La raison qu'il "avoua" était plus stupide encore que tout ce qu'elle avait pu énoncer l'instant d'avant. C'était si risible qu'elle n'avait pas osé pousser l'absurde jusque là. La Sang et Or étouffa un rire, ses épaules tressautant en rythme pendant qu'elle imaginait la tête de Harry, de bon matin, cherchant des sous vêtements propres à enfiler pour aller en cours de Rogue -par exemple. Elle fit néanmoins les gros yeux au Poufsouffle, mine de dire "non, mais voyons, comment oses-tu ?" Mais sa frimousse réjouie retirait toute crédibilité à ce semblant de recadrage. C'en était fait de la bienséance. Aux orties la politesse, c'était trop drôle.

Les larmes de rire montaient aux yeux de la jeune préfète, et elle fut presque soulagée que le petit blaireau parlât enfin sérieusement.
Voilà donc la vraie raison de sa présence ici. La lionçonne écouta ses explications attentivement. Il devait être vraiment désespéré pour en arriver à venir espionner les disciples de Godric... La petite irlandaise se redressa et attrapa d'une main son blason qui palpitait encore au bout de la baguette du blond, tout en se présentant :

- Echantée, moi, c'est Page, Page McHenry... Ravie d'te rencontrer Caillou !

La fillette avait évidemment perçu l'empressement avec lequel Caleb avait corrigé ses premières paroles. Et c'était justement ce qui l'amusait. Le blaireau avait l'air si embarrassé par toute l'affaire qu'il avait lâché ce qui semblait être un surnom le plus naturellement du monde. Il n'en fallait pas plus à l'espiègle gamine pour sauter sur l'occasion et embêter gentiment ce sympathique Poufsouffle (pléonasme ?).

- Rha, tu crains quand même Caleb, va falloir que je recouse ça, et je suis une quiche en couture, marmonna-t-elle. Enfin bon, pour revenir aux choses sérieuses... On fait pas tant de fêtes que ça, mais c'est vrai qu'elles sont mémorables en général...

Page devait avouer qu'elle était fière que telle soit la réputation de sa Maison. Elle n'était pas usurpée d'ailleurs. Peut-être seulement un peu amplifiée.

- Si tu veux, je peux te donner quelques ptits trucs. Mais y a une condition...

Se composant un air conspirateur digne d'un serpentard fomentant un mauvais coup, la gosse passa son bras autour des épaules de Caleb et lui chuchota à l'oreille :

-... je te parlerai qu'en présence d'un truc à manger !

Comme s'il avait entendu qu'on parlait de victuailles, l'estomac de la lionçonne poussa un nouveau rugissement.

- Non, parce que tu vois, sinon, je vais m'autodigérer avant d'avoir fini de t'expliquer quoi que ce soit... Ca te dit si on cause sur la route des cuisines ?

Caleb se sentait soulagé, d'une part parce que la Gryffondor avait pris son histoire de voler les sous vêtements de Potter avec humour, mais aussi parce le jeune Pouffy allait quand même pouvoir obtenir des conseils sur comment mettre de l'ambiance, même si sa mission avait échoué.

Au fait, la petite Gryffonnne s'appelait Page et, comme Caleb l'avait deviné, elle avait très faim. Caleb avait aussi faim qu'elle, meme si son estomac s'était momentanément fait oublier. Le jeune garçon était quand meme confus à propos du blason de la jeune prefete. Il se demandait si elle allait savoir le recoudre. Caleb se demandait si il ne devrait pas le faire pour elle. Pour la remercier de ne pas le punir. Tout du moins, pas encore. Avec les prefets, méfiances ! :sifle:

De toute façon, Caleb était content d'avoir une opportunité de pouvoir recevoir les conseils d'une préfète de Gryffondor à propos des fêtes dans les Salle Communes. C'était vrai que les Gryff' avaient une sacré réputation et Page semblait très fière de sa maison en cet instant. Elle avait de quoi. Après tout, c'était quand même la maison d'Harry Potter. Non que Caleb n'aimait pas Poufsouffle mais il trouvait que les gens de cette maison étaient un peu... effacés. Un petit peu banals. Mais peut être que c'était parce qu'ils s'étaient laissés aller à ne rien faire aussi !

Caleb était en tout cas enthousiaste à l'idée d'aller aux cuisines. Il n'avait jamais pénétré dans cet antre. Il ne savait même pas où cela se trouvait. Le petit Pouffy était intrigué. Surtout qu'il ne pouvait rien lui arriver, il était avec Page la préfète !
Caleb sourit à Page et son estomac répondit en cœur au grognement de la jeune fille. Cela faisait un bruit d'hyppogriffe en colère.

- Tu as raison. Je mangerais bien un bout. En fait, j'ai super faim. J'ai passé tout mes repas aujourd'hui à m'entrainer sur ce sortilège de décollage. Remarque, ça a marché. Je crois que ton blason est tombé amoureux de ma baguette.

Caleb soupira.

- Je suis désolé pour ton écusson. Je pourrais te le recoudre si tu veux. Enfin, je pense que je suis aussi nul que toi. Mais je pourrais essayer.

Caleb se mordit la langue. Il risquait d'abimer encore plus le pull de Page. Pourvu qu'elle lui dise non !

- En fait, je n'ai jamais été aux cuisines ! Je ne sais même pas où c'est ! A quel étage sont elles ? Faute d'avoir connu l'intérieur sacré de la salle commune des Gryffondors, j'aurais au moins découvert les cuisines de Poudlard !

Caleb était enthousiasmé par l'idée. Il avait toujours été fan de la bonne bouffe. Et à Poudlard, on mangeait bien ! Connaitre l'entrée des cuisines pouvait toujours se rendre utile au cas où il aurait une fringale en pleine nuit. De plus, le jeune Pouffy était content d'avoir trouvé une amie sympathique. D'ailleurs, il se surprenait à parler aux filles avec plus de facilité. Bon évidemment, il devenait toujours rouge comme une tomate face à un individu aux cheveux longs, mais globalement, il avait fait de gros progrès à Poudlard sur ce point là.

[HJ : On continue aux cuisines où on continue un peu dans ce magnifique couloir ? ]