Les cours se succédaient les uns aux autres, comme si l’accalmie de milieu de semestre n’avait été que l’œil du cyclone. Maintenant que l’on approchait du milieu de l’année scolaire, tout était plus difficile. Ils étaient passés des animaux aux hommes en Soin, préparé la Goutte du Mort Vivant en Potions et même Papy Bachelard (comme tout le monde l’appelait ici) semblait se joindre à la frénésie des TPs.

Le soleil se couchait dans la serre de classe, nimbant de rouge le vert des feuilles et indiquant aux étudiants qu’il allait bientôt être l’heure du thé. Les jours rallongeaient peu à peu mais ce n’était pas franchement encore ça. Deryn soupira. La botanique était une matière intéressante parce que nécessaire aux potions mais reconnaître des feuilles et des fleurs dans le noir n’avait rien de facile. Heureusement qu’elle était de la campagne. C’est comme ça par exemple qu’elle savait que la ciguë ressemblait à s’y méprendre à des plans de carotte sauvage. C’était con comme savoir mais ici, plutôt utile.

De nombreux pots étaient disposés à la vue des élèves quand elle entra dans la classe. Sept plantes plutôt différentes, certaines reconnaissables (l’ellébore était facile, la cigüe… je viens de le dire et la mandragore une des plantes préférées du Professeur Chourave) mais d’autres ne lui disaient rien de spécial. Le professeur était déjà là, presque sévère pour une fois. Deryn eut à peine le temps de préparer ses affaires que le cours commençait déjà.

Elle leva la main. Elle hésita. La fit retomber, la releva à moitié, baissa le bras et finalement se lança, le visage visiblement perplexe. Elle attendit poliment que le professeur ait terminé de lancer ses instructions, relu ses notes pour êtres sure et leva le bras, finalement décidée.

« Excusez moi professeur » fit-elle d’une voix claire lorsque Papy l’eut interrogée. « Vous avez dit que les plantes étaient numérotés de 1 à 7, ce qui laisse supposer, sept plantes alors pourquoi avez-vous donné huit noms à trouver ? »

Deryn n’était pas James. Son éducation avait été très libre, axée sur la connaissance et les moyens de l’acquérir. Il fallait respecter ses professeurs mais ceux-ci pouvaient se tromper. Et même si ce n’était pas le cas. Même s’il s’agissait d’un piège pour voir s’ils suivaient et bien… la preuve était faite, elle suivait. Et tant pis si certains voulaient profiter de cet avantage pour dépasser les autres. Le savoir était quelque chose qu’il fallait partager.

Rose traînait des pieds, elle avait très mal dormit... Une espèce de cauchemar bizarre qui lui avait plombé toute la suite de sa nuit... Elle était poursuivit par des monstres, mélange de vampires, goules, scroutt à pétard avec quatres yeux, trois bouches, cinq bras et dix jambes... A chaque fois elle se faisait attrapé mais alors qu'il voulait la faire cuire dans une grosse marmitte, elle arrivait à se sauver en leur jetant à al figure des boules de chewing gum... Finalement, elle avait reussit à se sauver pour arriver dans une espèce de serre bizarre... Cette fois, c'était des plantes de cinquantes mètres de hauts qui poussaient là... L'une d'elle l'avait attrapée de ses longs bras tentaculaires pleins de chlorophiles pour la mettre dans sa grande bouche dentée et pleine de salive verte et gluante... Rose s'était débattue mais la plante ne l'avait pas lâchée... Rien à faire... Et au moment où elle se faisait avaler, elle s'était réveillée en hurlant dans sa chambre. Elle était tombée de son lit et s'était ratamée sur le parquet... Ce faisant, elle avait réveillé Laurent et son parroquet, tous deux la regardant comme si elle était gravement atteinte... Rose avait décidé de se lever et de partir à l'UMA sans un commentaire... Le seul problème, c'est qu'une fois sortie, elle s'était aperçus qu'il était 5 heures du mat'...

Et aujourd'hui, elle avait botanique en plus, pour ajouter à sa peine... c'est donc en traînant des pieds qu'elle se dirigeait vers les serres.. Elle était en retard et alors? De toute façon, il n'y avait surement personne à son cours alors qu'il n'aille pas se plaindre, déjà elle venait à son fichu cours à la noix... Mais pourquoi avait-elle dit qu'elle prendrait cette matière en option? Elle était tombée sur la tête ce jour là, c'était pas possible sinon... Elle toqua à la porte et entra, elle alla s'assoir en lançant un

B'jour m'sieur.. désolée pour le retard...

Comment lui expliquer qu'elle avait rêver de foutus plantes... Non c'était pas possible, il la forcerait à expliquer ce qu'elle avait vu et il la torturait pour savoir si c'était une nouvelle espèce dont elle avait vu la naissance en préminition... Pourtant elle devait savoir si ça existait ces machins, qu'elle ne se rende pas dans un endroit où elles poussaient...

M'sieur... est-ce qu'il existe des plantes carnivores de quinze mètres de haut avec des tentacules et qui bavent une matière verte et gluante?

Elle attendit gentimment sa réponse, en ayant bien l'intention de ne pas lâcher... Même si elle n'y connaissait rien aux plantes et que la question que Bachelard venait de poser ne semblait pas la concerner, elle voulait tout de même savoir si ce genre de monstre existait...

Sinon je pense que la plante manquante est la grande cigüe...

Lucy Ann avait du courir comme une dératée dans les couloirs, afin de ne pas passer de la catégorie « retard estudiantin classique » à « retard indécent ». C’est que, depuis son retour à l’UMA, tout avait tellement changé qu’elle avait du mal à se repérer, même dans ses cours. La formation médico-soins ayant été scindée en deux, ses cours avaient été modifiés, et elle avait du mal à s’y faire, c’est pourquoi elle avait décidé de reprendre les choses dans l’ordre : recommencer par ses cours préférés. (Autant dire que le Sir Wyrd n’était pas en tête de liste…)

C’est donc avec une bonne humeur proportionnelle à son retard qu’elle se glissa dans le fond de la salle sans un bruit, pendant que le professeur Bachelard donnait ses consignes. Il lui avait manqué lui aussi, à sa façon.
Afin de ne pas se faire trop remarquer, elle se tint tranquille un moment, observant toutes les nouvelles têtes, ce qui eût pour effet de lui filer le bourdon.

*Oh my God… Sont tous tombés du berceau ou quoi ?*

En effet, il n’y avait visiblement aucun étudiant dépassant les 20 ans, alors qu’elle-même s’approchait honorablement de ses… 24.
*Ca t’apprendra à avoir laissé tomber les études pendant deux ans ma vieille, heureusement qu’il y a Bachelard pour te prendre le titre d’ancêtre…*

A ce moment précis, son esprit et sa mauvaise foi occultaient volontairement le fait que si elle avait rencontré l’amour de sa vie l’année dernière, elle pu être accusée de détournement de mineur. La beauté de l’esprit féminin !

Elle remarqua soudainement quelque chose de très intéressant sur le bureau du professeur, et décida de prendre la parole assez vite pour que personne n’aie la même idée qu’elle.

« Excusez-moi pour le retard mais… Je prendrais la 5 et la 7, si possible ! »

Elle s’était jetée comme une morte de faim sur la 7, car elle avait cru reconnaître avec certitude une mandragore… Plante qu’elle avait déjà étudié, rempoté (et trucidé par la même occasion, mais les charges avaient été abandonnées à l’époque, faute de preuves) et donc qu’elle connaissait relativement bien, tout bénéfices pour elle. Du coup, elle avait aussi choisi la 5 pour se donner bonne confiance et ne pas passer pour une grosse tire-au-flanc auprès du prof. Ce qui était d’ailleurs à double tranchant, car si elle s’était trompée sur l’identification de la 7, elle aurait le double de travail, mais bon, le jeu c’est le jeu !

...

La rose ne répondait toujours pas... L'était malade ? Erika était surprise que Rose ne dise rien. Ce n'était pas son genre, c'était même tout sauf son genre. Mais après tout... Elle-même était arrivée en retard alors peut-être qu'aujourd'hui tout le monde était bizarre. Elle haussa les épaules mentalement et inconsciement fit le même geste physiquement. D'après ce qu'elle avait compris, il fallait choisir une des six plantes présentes...

Elle se leva et les observa attentivement puis leva la main avec hésitation.

Hum... La plante numéro cinq... Si c'est possible, bien sûr !! Elle ne savait pas pourquoi elle était si gênée, peut-être à cause de son retard, mais ce n'était pas bien grave, cela passerait.

Elle se rassit brutalement, sa jambe enfin surtout son genou la faisait atrocement souffrir. Elle se massa le genou d'une main pour essayer de faire partir la douleur et chercha dans sa tête quel pouvait être le nom de la plante qu'elle avait choisi pour fixer son attention sur autre chose que la douleur.

Elle ne connaissait absolument pas la plante qu'elle avait choisi mais elle était sûre d'avoir lu quelque part une définition et une description détaillée de la plante. Elle se souvenait très bien du dessin vert-bleuté de la plante mais c'était tout. Elle soupira avec une étincelle un peu désespérée au fond des yeux.

Déjà qu'elle n'était pas douée en botanique si en plus elle ne savait rien. Là... Elle était foutue !!!

Erika retint une grimace et fit la moue. Bah tant pis... Ce n'était pas bien grave au fond. Elle se rattrapperait au prochain cours de botanique si elle râtait celui-là. Chose qui semblait, à son plus grand malheur, évident. Elle soupira et se passa une main agacée dans les cheveux.



[Hrp ; Désolé de ce mini-Rp, c'était juste pour préciser ma plante ^^']

L’étudiante sourit au professeur, car elle était ravie d’être là, à étudier des végétaux plutôt que de devoir passer le balais sous des hommes ayant tellement bu qu’ils en étaient réduits à l’état de légume.

*De toute façon, même si la gourmandise est un vilain défaut tant pis, si je ne devais garder qu’un seul des 7 pêchers capitaux, ça serait celui-là… Ou peut-être la luxure…*

Le temps de se demander ce qu’elle sacrifierait entre les câlins et le chocolat, les deux pots se mirent à courir vers elle à toutes… Racines ?
La première chose que l’étudiante remarqua était la forte odeur nauséabonde se dégageant de la plante n°5.

*Pouargh, mais c’est immonde ! Ca m’apprendra à m’asseoir aussi loin, si j’avais été plus près j’aurais repéré l’arnaque…
Bon alors pendant qu’on y est, essayons d’identifier cette nuisance olfactive… Et tactile !* remarqua-t-elle après avoir posé ses doigts dessus afin d’identifier les cloches.

*Alors, c’est une plante herbacée gluante, recouverte d’une sorte de mucus, avec des fleurs en cloche de couleur sombre…*

Elle gratta un peu la terre afin de mettre à nu quelques racines

*Pas de rhizome, c’est pas un sceau de salomon… C’est pas la mandragore non plus, vu que c’est la 7, la belladone non plus vu qu’on l’a déjà vue en cours et que c’est manifestement pas ça… Ce qui nous laisse la cigüe, la jusquiame, l’hellébore et le gant de notre dame*

Elle sortit son bouquin de botanique et commença à regarder à « hellébore fétide », au vu d’une sorte de pressentiment lié à l’odeur.
*Hmmm… Odeur nauséabonde quand le feuillage est froissé… Les feuilles ne sont pas froissées et ça vient plutôt du mucus, donc pas ça…*

Elle feuilleta ensuite jusqu’au chapitre sur la cigüe.
*Cigüe, cigüe… « Plante glabre »… Pas ça, celle-ci est plutôt du genre velue, et pas qu’un peu*

Prochain chapitre : Jusquiame.
*« rameuse, velue à poils collants, visqueuse, de 30 à 70 cm, odeur forte vireuse et nauséabonde » Bingo, je crois qu’on a tout là… Mais pourquoi j’ai pris la plante la pire du lot ? J’espère que je vais pas devoir trop la manipuler, l’odeur a l’air d’être assez persistante… Manu va fuir si je sens ce truc à trois kilomètres ! Va falloir que je cherche un sortilège anti odeur persistante dans Sorcière magazine…*

Lucy Ann leva alors la main, plus vite son identification serait validée et plus vite elle en aurait fini avec cette chose.

Je dirais que la plante 7 est la mandragore, parce que pour m’avoir fait porter des caches-oreille affreux je m’en souviens assez bien, et pour la 5, je dirais la jusquiame au vu des poils collants, visqueux, et de l’odeur assez déplaisante… D’ailleurs m’est avis que c’est celle-ci qui devrait s’appeler fétide !

Une troisième retardataire venait d’entrer. Ce n’était plus une serre, c’était un moulin ma parole. Et le Professeur Bachelard qui prenait tout ça avec le sourire, comme s’il n’y avait rien d’anormal. Quatre retardataires dans le même cours…ce n’était pas le Professeur Wyrd qui aurait accepté de telles dérogations. Mais chaque cours ayant sa propre ambiance, il paraissait parfaitement normal dans ce contexte que les retards soient acceptés. Et puis, contrairement à Rose, Deryn appréciait (de loin, elle n’avait jamais prit la peine de la connaître vraiment) sa sempaï Donovan. Tout de même, un tel manque de discipline, c’était impressionnant.

Presque par réflexe, Deryn tourna la tête vers sa voisine, s’attendant presque à trouver James. Mais c’était Faith qui, pour une fois, se tenait à sa droite. Fronçant légèrement les sourcils, la jeune rouquine parcourut les rangs des yeux à la recherche de son ami avant de se rappeler que n’étant pas étudiant en médicomagie, il ne suivait pas les même cours qu’elle. Un peu frustrée (ni Livie, ni James et beaucoup de bruit, c’était dur), elle se reconcentra alors sur les explications du Professeur tout en attrapant distraitement sa plante. Là encore, elle fronça les sourcils. L’aconit ? Alors comme ça elle s’était trompée ? Bon, ce n’était pas impossible, loin de là, mais si l’aconit manquait alors où étaient les gants de notre dame ? Elle qui était persuadée de pouvoir les reconnaître sans hésitations !

Enfin, si l’aconit manquait, alors il n’y avait plus à hésiter sur sa plante. Il s’agissait bien d’un sceau de salomon. D’après ce qu’elle en savait (et c’était vague), les sceaux de salomon étaient des plantes toxiques (sans blagues…vu le titre du cours et la remarque du Professeur, c’était grillé) qui pouvait donner des troubles digestifs et cardiaques assez importants. D’un autre côté, elle était très utile pour soigner les bleus. Quoique pour le coup, et vu le danger de ces jolies fleurs, elle préférait encore l’arnica.

Les instructions posées, Deryn répondit au sourire de sa voisine par un autre et murmura un « bon courage » discret. Papy n’avait pas parlé de binôme aussi c’était chacun pour soi. Même s’il n’était pas dans les habitudes de la galloise de refuser son aide à qui le demandait seulement dans ce cas précis, il était plus probable qu’elle ait besoin d’aide qu’elle ne puisse en donner. Enfin.

Maintenant que la plante était identifiée (enfin elle pensait), il était temps de répondre aux questions du professeur. Deryn s’y connaissait pas mal en reconnaissance mais n’avait pas tellement de connaissances autres que pratiques en botanique. Les dates de floraison, les noms scientifiques des parties et la répartition géographique des plantes lui étaient totalement inconnues. Même celles qu’ils avaient étudiées à Poudlard avec Chourave n’avaient laissé que de vagues souvenirs. Sa mère était fleuriste, pas botaniste.

Pensive, elle feuilleta son livre à la recherche d’informations qu’elle nota au fur et à mesure sur son parchemin.

Citation :

Deryn Cadell
Magico-Soin, 1ere année

Le Sceau de Salomon

Le Sceau de Salomon est le nom générique donné aux fleurs de la famille des Polygonatum. Après un peu d’observation, je pense que l’espèce que j’ai sous les yeux appartient à la branche des Polygonatum odoratum, qui sont les plus courants et dont les fleurs sont attachées en couples. Le nom latin n’est pas sans rappeler celle du Polygonum, ingrédient changeant utilisé dans la fabrication du polynectar. Une autre explication peut également venir de la racine du mot, grecque qui signifie germer, engendrer. Le nom général, « Sceau de Salomon » viendrait du fait qu’elles possèdent ce fameux Sceau aux alentours des rhizomes.

Il s’agit d’une plante vivace possédant des rhizomes orange et aux feuillages caducs vert clair. Les feuilles sont sessiles et sur deux rangées. Les fleurs quand à elles rappellent celles du muguets, petites clochettes blanches aux reflets verts acide et jaunâtres attachées par deux qui pendent le long de la tige. La floraison à lieu de Mai à Juin en fonction de la température extérieure et les fruits sont de petites baies noirâtres. Elle se répartit en Europe jusqu’au Caucase (et même parfois en altitude puisqu’on la trouve dans les Alpes), en Sibérie et même au Japon. Elle n’a en effet besoin que d’un sol humifère, avec du calcaire et ombragé.

Elle n’avait pas copié bêtement son livre bien sur mais s’en était tout de même beaucoup inspiré, il fallait bien l’avouer. Mais bon, on ne pouvait pas lui demander de tout savoir tout le temps. Elle soupira. Ce que c’était ennuyeux… elle préférait tout de même les cours qui faisaient réfléchir. Le recopiage, ce n’était vraiment pas sa tasse de thé. Elle posa donc sa plume, pour bien montrer qu’elle avait terminé, sourit une dernière fois à sa voisine et leva la main pour signifier au professeur qu’elle avait fini. Maintenant qu’il y avait du monde pour le faire, elle n’avait plus du tout envie de prendre la parole en public.

Merci petite soeur pour ton aide

10 minutes de retard.

- Oh la laaaaa.... Il va me passer un savon ! halleta t-elle en courant comme une folle jusqu'à la serre de botanique.

Ce matin, Frizzy aurait pû être à l'heure si elle n'avait pas croisé un élève qui la détestait. En effet, celui-ci avait voulu engager un duel de sorcier pour se venger d'elle.

La veille, par inadvertance, Mc Gayler était tombée de l'escalier principal et s'était raccroché à la robe de l'élève, la déchirant de toute sa longueur. Retrouvé à moitier nu devant une vingtaine d'autres élèves, Frizzy, appeurée parce qu'il pourrait bien lui faire, et se lamentant en excuses, s'était enfui. Cependant, il l'avait retrouvé ce matin et l'avait bien amochée.

Ne voulant pas être d'avantage en retard, elle se soigna rapidement elle-même avec des sorts de soins mineurs. Mais sa robe était encore sale et sa bouche était encore légèrement rouge. Quelque peu décoiffer par la bagarre et par le vent, Frizzy arrangea fébrilement sa tenue.

Plus que quelques mêtres et elle était arrivée. Le bras tendu devant elle, Miss Mc Gayler se rua sur la porte, l'ouvrant en trombe.

- Mes excuses.... pro... professeur !!! hurla la rouquine, appuyée contre le pas de la porte, la respiration saccadée.

Evitant soigneusement le regard de ses condiciples, Frizzy fixa son professeur dans le blanc des yeux, le suppliant de bien vouloir être clément envers elle.

Encore exténuée, elle tenta de se tenir droite, comme si de rien était, serrant ses affaires contre sa poitrine. Prenant le temps de bien respirer, elle s'adressa à nouveau à Sigmund.

- J'ai eu un léger contre-temps... Veuillez m'excuser....

Bachelard ayant confirmé son identification, Andrzej était assez fier de lui qu’il ne soit pas trompé alors qu’il était loin d’être un fin connaisseur en plantes. En même temps, il n’y avait pas grande gloire vu que les fruits de la belladone étaient plutôt caractéristiques mais peu importait. La partie théorique n’avait jamais plu au brun et il se félicitait quand il arrivait à reconnaître une plante. Ce n’était souvent pas facile mais heureusement pour lui il avait choisi la bonne plante. Comme quoi le hasard faisait bien les choses. Le russe lut alors ce qu’il était annoté dans son livre sur la belladone mais il n’y avait pas grand-chose finalement. Juste assez pour remplir le parchemin que le vieux papy leur avait demandé de faire en début de cours mais à part ça, rien de plus.

Citation :

La Belladone

La belladone fait partie de la famille des Solanacées et a pour nom scientifique Atropa Belladonna. Atropa vient de l’une des trois Parques de la mythologie, celle qui tranchait le fil de la vie, évoquant ainsi la dangerosité de la plante. La belladone est d’ailleurs la seule plante représentante connue du genre Atropa.

C’est une plante vivace à rhizome caractérisée par des baies noires luisantes de la taille d'une cerise, au suc rougeâtre et aux petites graines nombreuses.
Cette plante à tige dressée, qui mesure de 0,50 à 1,50 m, fleurit entre juin et août. Les feuilles alternes, ou opposées, sont à court pétiole, souvent une grande et une petite sur le même nœud. Les fleurs, de 2 à 3 cm, sont en cloche et pendantes. Elles sont violettes, brunes ou verdâtres, et solitaires à l'aisselle des feuilles. Les fruits quant à eux sont des baies globuleuses de 1 à 1,5 cm, noires, brillantes, entourées du calice à 5 sépales.
On retrouve la belladone en Europe, en sol calcaire, dans les clairières, haies et décombres.

*Ca devrait suffire...*

Reposant sa plume, Andrzej s’étira et regarda plus attentivement la plante qui reposait sagement devant ses yeux. A la voir, on ne pensait pas qu’elle pouvait être dangereuse, elle était même jolie dans son genre, et pourtant elle faisait partie des plantes du mal... La toxicité de la belladone devait certainement venir de ces espèces de fruits ressemblant trompeusement à de savoureuses cerises qui l’attiraient depuis tout à l’heure.

La voix de Bachelard détourna alors l’attention du slave, le cours avait repris et ses premières paroles plongèrent Andrzej dans un domaine auquel il n’avait nullement envie de penser : les Potions. Sa relation avec cette matière étant plutôt conflictuelle, aimant et détestant à la fois les Potions, le brun ne pouvait tout de même pas s’en passer. C’est pourquoi il préférait éviter d’y songer en dehors des cours de Wyrd. Se secouant légèrement, le russe repris alors le fil du discours du prof de botanique. Juste à temps pour réaliser qu’ils devaient présenter les effets de leur plante.

*Qu’est-ce qu’on fait, on les invente ? Ca n’y est pas dans notre livre...*

Heureusement, le vieux papy avait prévu le coup et leur avait distribué un autre manuel plus complet. Perdu dans ses rêveries, le soviétique ne l’avait même pas remarqué... Se saisissant alors de ce nouveau livre "La Botanique pour les sorciers confirmés", Andrzej le feuilleta jusqu’à ce qu’il tombe sur la belladone. Effectivement, il y avait bien plus d’éléments dans ce manuel-ci... Prenant un autre parchemin, l’étudiant nota rapidement ce qui leur était demandé. Au moins, l’exercice demandé n’était pas difficile quand on avait les bons outils entre ses mains. Le russe s’interrogeait quand même sur l’intérêt de présenter les choses oralement. Tout était déjà expliqué dans le bouquin, pourquoi répéter ce qu’il y avait d’écrit ? Décidemment, il ne comprendrait jamais les enseignants... Voyant que personne se décidait à commencer, Andrzej prit la parole.

- Alors ma plante est la belladone. C’est une plante extrêmement toxique et ses effets sont très puissants, la simple ingestion de 2 ou 3 baies est mortelle. La belladone est aussi appelée herbe ou cerise du diable. Cependant, contrairement à ce qui l’on peut croire cela ne concerne pas juste ses fruits mais aussi ses feuilles et ses racines. Elle s’attaque au système nerveux et provoque entre autres une accélération du rythme cardiaque, des hallucinations, une cécité et une paralysie des voies respiratoires. Les effets s’enchaînent très vite et conduisent rapidement à la mort.
Son utilisation telle quelle est interdite puisqu’elle fait partie des ingrédients nécessaires pour les poisons et autres potions du même type. On la retrouve aussi dans de nombreux rituels de magie noire et dans des rituels de clairvoyance.

Andrzej reprit un instant son souffle puis poursuivit,

- A la base c’est un poison mortel mais il y a des effets plus bénéfiques quand on l’utilise de manière extrêmement diluée. La belladone contient de l’atropine qui, bien dosée, peut servir en médicomagie. Ayant des vertus d’anti-douleur et de puissant calmant, elle est donc présente dans les potions anesthésiques. On se sert aussi de la belladone pour traiter de graves problèmes stomachologiques.
A toutes petites doses, elle peut également aider à la vision divinatoire. Cependant, il faut faire très attention. Si cela est répété trop souvent, les visions deviennent alors des hallucinations incontrôlables et mortelles. La belladone se concentrant ainsi sur le système cérébral de l’individu.

De toute manière, rien de tout cela ne donnait aucune envie d’ingérer une quelconque partie de cette plante. Voulant tout de même finir sur une note positive, le soviétique ajouta,

- On s’en servait aussi autrefois comme moyen de séduction. Les femmes s’injectaient des extraits de belladone dans les yeux afin de dilater les pupilles. Bien que cela ne se fait plus aujourd’hui, on l’utilise quand même en Oculo-Medicomagie pour corriger certains troubles visuels.
Enfin, les Magi-zoologues ont aussi remarqué que la belladone n’avait aucun effet sur les animaux herbivores, aussi elle peut être utilisée pour les nourrir. Par contre, personne n’a tenté de savoir si un sorcier végétarien est également immunisé...

Cela pourrait être une expérience intéressante, ne serait-ce que par simple curiosité, il suffirait juste de trouver la bonne personne qui pourrait alors servir de cobaye... Enfin, ce n’était pas ça qui allait empêcher Andrzej de dormir. Tout ce qu’il savait c’était qu’il ferait mieux de faire attention à cette plante.

[Bon vu qu'il y a pas d'autres réponses pour le moment, je vais passer au Tp pour finir le cours!!! A vous de jouer]

Bachelard lança la recherche sur la plante du Mal que chaque élève possédait, et Bachelard commença à passer dans les rangs pour aider les élèves qui seraient en difficulté. Mais comme d'habitude les élèves étaient exemplaires, et le jeune Andrzej au nom de famille difficile à prononcer se lança. Et il commença un monologue plus long que ceux de Bachelard, il avait du culot le petit. Bachelard écouta donc attentivement l'exposé du petit qui était très interessant. Le petit commença par enoncer la toxicité de la plante en générale, ceci était très juste et comme d'habitude son élève avait visé juste, il avait reussi à prendre en compte la grande dangerosité de la plante. Le jeune poursuivit sur les vertus de celle-ci en médicomagie et en divination. Puis il continua et finit sur l'utilisation faite autrefois de la belladone, il finit enfin sur une question à laquelle le professeur Bachelard pourrait repondre, cependant avant de repondre au jeune homme, il décida de noter son exposé.

- Très bonne exposé Monsieur Miakevski. Pour votre exposé, je vous accorde un vingt sur vingt et donc vingt points pour votre maison. Votre exposé était très fourni et très complet, je vous en félicite et j'invite les autres à en faire autant. Je n'ai rien à reprendre dessus. Cependant je vais me permettre juste de repondre à votre question qui concernait les sorciers végétariens. Pour faire, simple les sorciers végétariens ou les botanistes comme vous et moi, savont que cette plante est extremement toxique, mais cependant nous savons également qu'elle peut être bénéfique. Ainsi aucun sorcier ne peut être immunisé de ses effets, mais certains sorciers la mange à petite dose pour benificier de ses propriétés.

Le professeur Bachelard termina son intervention. Puis il se dirigea vers son armoire magique pour donner aux élèves leur futur travail manuel. Il alla chercher dans son armoire plusieurs trouses à dissection et prit la sienne. Il passa dans les rangs pour les donner aux élèves et garda la sienne pour montrer l'exemple. Il prit son pied de cigüe et le posa sur son bureau devant les élèves et décida de donner les explications pour son exposé.

- Bien alors maintenant nous allons terminer le cours sur un peu de travail manuel. Le but de notre Tp est aujourd'hui de voir les effets des plantes sur notre organisme, pour se faire nous allons prélever des parties de la plante, ensuite vous les gouterez simplement, et noterez ses effets sur votre organisme. Je vous rappelle que les effets touchent un peu à tous, à vous donc de voir quels sont les domaines auquels la plante s'applique. Nous avons donc les domaines des sens, ainsi une plante peu diminuer ou augmenter l'un de vos sens. Les plantes sont également très bonnes pour les dons de Divination, ainsi les palntes peuvent vous permettre de multiplier votre pouvoir divinatoire. La plante peut aussi toucher à votre force physique ou mentale, en les augmentant ou en les diminuant.

Bachelard arreta ses explications pour montrer aux élèves quelles parties de la plante ils devraient prendre. Il prit la cigüe, sa trousse à dissection. Il enleva l'ecorce de la plante, pour arriver à un coeur vert vif, sortit une petite pince et coupa un bout de la tige. Il fit la même chose à la racine et enfin prit une graine. Et reprit son discours aux élèves:

- Bien maintenant c'est à vous de jouer. Vous devez prélever un bout de la tige, un bout de la racine et une à deux graines. Pour se faire vous devez enlever tout les élèments qui ne nous interesse pas comme par exemple, l'écorce ou les racines secondaires, cette opération est assez rapide. Pour prendre la dose qui ne vous tuera pas, vous avez dans votre trousse, une pince qui coupe des bouts très fins, une petite dose vous suffira pour voir les effets de la plante. Maintenant à vous de jouer.

Bachelard laissa donc ses élèves faire leur travail pratique, ceux-ci était bien assez grand pour savoir s'arreter à la dose nécessaire, sous peine de finir droguer.

Deryn n’avait pas du tout envie de répondre à haute voix. Son erreur sur le Gant de Notre Dame l’avait assez douchée pour qu’elle se fasse oublier. Même l’appréciation de vieux Professeur sur son travail écrit ne l’avait pas rassurée. Aussi, au lieu de faire comme Andzej et se plier aux consignes, elle se contenta d’ouvrir son livre et de plancher sur sa plante. Faith à ses côtés semblait faire de même ce qui la rassurait malgré les difficultés qu’elle avait à trouver des informations fiables sur sa plante. Bon, d’accord les baies et les graines étaient mauvaises mais peu d’informations sur leurs effets mis à part de nombreux vomissement. Et franchement, Der’ imaginait mal quelqu’un mourir de trop vomir. Les fruits par contre avaient des effets cardiques rendant la plante bien plus effrayante. Mais comme le disait le papy, tout poison était un médicament et inversement.

Donc, d’après ce livre, les symptômes de l’absorption du poison était une paralysie des accommodations, quoique cela puisse bien signifier, surtout avec le terme Mydriase avant. Par contre, la plante donnait également des hallucinations (ce qui était intéressant puisque relié directement à l’inconscient du patient), des confusions, une désorientation parfois totale, bref, le patient perdait tous ses repères, montrant des symptômes proches du délire. Mais comment ? Pourquoi ? Quelle était la propriété de la plante qui pouvait pousser à de tels dérèglements neurologiques ? Elle ne trouvait la réponse nulle part et cela l’agaçait. On ne donnait pas des informations à moitié par Merlin, tout devait être expliqué, démontrer, avec la rigueur scientifique…de rigueur justement !

Bon qu’est ce qu’elle avait encore. Hyperventilation, tachycardie, bla bla bla, réflexion faite cette plante n’était pas si inoffensive que ça. Et du côté médical ? Outre les différents usages que l’on pouvait faire en dosant bien les propriétés qu’elle venait de décrire ? Elle feuilleta à nouveau son livre à la recherche de la mine d’information et prit un bon moment pour mettre en ordre les informations qu’elle trouvait.

Citation :

C’est une plante acide au goût, astringente et vulnéraire. On emploie les feuilles et les tiges dont on tire une eau distillée qui entre dans les potions et dans les jus vulnéraire et astringens. La décoction des feuilles se donne en lavement. Le suc et la décoction s'appliquent sur les plaies.

La drogue est fournie par le rhizome est plus particulièrement doué de propriétés émétiques et expectorantes, mais qu'on peut plus avantageusement employer, en usage externe, en appliquant des compresses de l'infusion ou simplement de rhizomes frais écrasés pour soigner les ecchymoses, les contusions et les douleurs d'origine arthritique et rhumatismale; il faut toutefois se méfier des baies violacées de cette plante qui sont émétiques, drastiques et vénéneuses.

Les symptômes d’un empoisonnement au Sceau de Salomon sont les symptômes d'une intoxication atropinique qui sont une mydriase avec paralysie de l'accommodation, et une sécheresse des muqueuses.
Ils peuvent être suivie d'un état d'excitation croissante, avec agitation extrême, confusion, hallucination et désorientation réalisant un véritable tableau de délire, parfois même avec mouvements choréiformes et convulsions.
L'hyperventilation et une tachycardie sinusale dépassant 150, l'hyperthermie pouvant atteindre 41°C, la rougeur de la face et du cou complète le tableau.
A un degré de plus, surviennent une dépression du système nerveux central avec coma et risque d'apnée.

Bon, avec ça elle n’avait probablement pas tout dit, laissant par exemple de côté les propriétés des racines, mais bon, ils avaient déjà mieux contre les rhumatismes donc on s’en fichait. La saponine se faisait aisément remplacer par le savon, enfin pour les sorciers les moins arriérés. Elle avait fait ce qu’elle avait pu et puis c’était tout.

Curieux tout de même, ce ras-le-bol de jouer à la bonne élève. Même le TP ne lui faisait plus envie alors qu’elle appréciait le Professeur, sa voisine et même le sujet abordé. Elle avait juste des tas d’autres choses en tête que les études là maintenant tout de suite. Et non, elle n’était pas malade. Quoique.

Armée de son petit couteau en argent et avec un soupir qui ne lui ressemblait guère, la jeune fille cueillit une baie donc elle préleva une minuscule parcelle. Manger du poison. Il fallait vraiment s’appeler Bachelard pour avoir une idée pareille.

Prudente, elle préleva également des morceaux de tige, de racine (même s’il fallait normalement la faire sécher), de feuilles et abîma une ou deux fleurs avant d’attraper correctement le rhizome et goûta chacun précautionneusement. Elle se sentait peu rassurée, nerveuse, prête à exploser a chaque bruit. Les battements de son cœur, déjà affolés par la présence de ses condisciples, s’accélérèrent de façon désordonnée. Elle respira de plus en plus vite, sans vraiment de raison jusqu’à ce qu’une crise d’asthme la fasse tousser. Elle leva ses yeux bruns mouillés de larmes sur sa voisine. Elle avait besoin d’eau. Vite. Et n’arrivait pas à se concentrer suffisamment pour faire de la magie.

Lucy Ann regardait attentivement ses plantes dans le vert des feuilles. A la réflexion, avait-elle été raisonnable en en choisissant deux ? Non, certainement, ce n’est jamais raisonnable d’avoir les yeux plus gros que le ventre, mais après tout, la gourmandise n’était pas son plus gros défaut pour rien.

Elle décida de s’attaquer en premier lieu à la mandragore, plante qu’elle avait déjà étudié les années précédentes. Par flemme de faire sa mademoiselle je-sais-tout devant la classe, elle se contenta de noter la description de la plante sur son parchemin.

Parchemin a écrit:

Mandragore
Mandragora officinarum
Famille des Solanacées

• Distribution : La mandragore est une plante issue du bassin méditerranéen, de l’Europe méridionale et du Moyen Orient. Elle est devenue rare dans son habitat naturel, mais est cultivée en serre un peu partout de par le monde pour ses vertus magiques.
  
  
• Anatomie :
  - Appareil caulinaire : La mandragore se présente sous forme d’une petite plante touffue, de couleur violacée haute d’une trentaine de centimètres dégageant une odeur très forte. Les feuilles sont et molles, au limbe entier à bord sinueux, étalées en rosette sur le sol.
  Les fleurs, dont la corolle formée de cinq pétales soudés à la base est de couleur pourpre pour la variété couramment utilisée en potions, apparaissent au printemps au centre de la touffe. Elles donnent naissance à des baies jaunes ou rouges à maturité de trois à quatre centimètres de diamètre.
  
  -Appareil racinaire : La racine, dont le cri est fatal pour les humains, prend la forme d’uns sorte de nourrisson fripé et lignifié. Sa couleur est brune à l’extérieur et blanche à l’intérieur et peut prendre des dimensions impressionnantes, parfois même supérieure à celle de la partie aérienne.
  
  
• Propriétés pharmacologiques :
  La plante est riche en alcaloïdes délirogènes (environ 0,4 % d'alcaloïdes totaux) et autres composants nocifs. Ces substances parasympatholytiques entraînent notamment une mydriase (augmentation du diamètre de la pupille) et des hallucinations suivies d'une narcose (sommeil artificiel provoqué par une substance étrangère à l’organisme).
  Les molécules concernées sont l’atropine, la scopolamine (premier sérum de vérité), et surtout d'hyosciamine. En théorie, ces molécules peuvent être à l'origine d'une intoxication mortelle.
  Bien que toxique, cette plante possède également de multiples vertus thérapeutiques.
  Par sa composition chimique, elle est notamment sédative, antispasmodique, anti-inflammatoire (en cataplasme), hypnotique et hallucinogène. Elle présenterait également des propriétés aphrodisiaques lui conférant une vertu fertilisante. La plante était également utilisée par les guérisseuses moldues notamment pour faciliter les accouchements, mais aussi contre les morsures de vipère.
  Pour les potions, la mandragore est surtout célèbre pour ses vertus contre la pétrification.

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Jusquiame
Hyoscyamus niger
Famille des solanacées

• Distribution : La jusquiame noire est une espèce cosmopolite, poussant un peu partout dans le monde, contrairement à la jusquiame blanche qui elle ne pousse qu’autour du bassin méditerranéen.
  
  
• Anatomie :
  Plante annuelle ou bisannuelle à odeur désagréable, à poils collants.
  Les feuilles sont ovales à extrémité pointue, grossièrement dentées ou entières, les basales pétiolées et en rosette, les supérieures sessiles.
  L’inflorescence est en cyme unipare hélicoïde.
  Les fleurs sont à corolle tubulée terminée par cinq lobes arrondis, la floraison ayant leiu de mai à septembre. La corolle est jaune pâle, avec une gorge et des nervures pourpres ou violettes. Le calice est vert à 5 dents. Les étamines sont au nombre de 5. Le fruit est une capsule.
  
  
• Propriétés :
  La jusquiame est dotée de propriétés psychotropes communes aux solanacées vireuses, et provoque dilatation des pupilles, sensations de distorsion de la personnalité, impressions de lévitation, confusion entre état hallucinatoire et éveillé, perceptions d'illusions comme étant la réalité.
  On utilise également cette plante dans la fabrication de certaines bières pour provoquer un état d’ivresse alcoolique. Les graines, quant à elles, sont supposées être de puissants aphrodisiaques.
  Cependant, les surdosages peuvent entraîner spasmes, hallucination, tachycardie, perte de conscience et arrêt respiratoire.

Le temps qu’elle note tout ça, l’étudiante n’avait pas prêté vraiment attention à ce que racontait Sigmund, mais quand la dure réalité des choses s’imposa à elle..

*Hein ? Quoi, mais il est pas bien ? Il nous fait une crise de sénilité précoce ?*

Elle jeta un regard désespéré tour à tour au professeur, aux plantes et au programme des réjouissances qu’elle venait de marquer sur son parchemin, et regrettait vraiment pour le coup d’en avoir choisi deux. En plus, deux de la même famille, donc présentant des effets quasiment similaires. Joie, bonheur intense.

*Bon, je suppose qu’il est temps d’arrêter de chouiner et de me jeter à l’eau… Si je me loupe dites à mes parents qu’ils peuvent louer ma chambre et que je leur lègue mon chat et à Manu que je l’aime !*

Elle nota ce qu’elle comptait faire à la suite du parchemin de Tp, histoire d’avoir une trace avant d’être trop défoncée pour pouvoir se rappeler de son nom.

*Vivement le cours sur les champignons hallucinogènes !*

Parchemin a écrit:

Les deux plantes appartenant à la famille des Solanacées, leurs effets sont sensiblement identiques. Pour ce motif, j’ai décidé de ne traiter que la mandragore.

*Pas folle non plus, c’est celle que je connais le mieux et qui sent le moins mauvais !*

Elle se munit alors des outils adéquats et préleva un micro morceau de tige, une graine qu’elle entreprit de découper en 4 – on n’est jamais trop prudent- mais quand arriva le tour de la racine…

*Heu… Je vais p’tet pas m’amuser à la déterrer… Je sais qu’avec l’atelier défonce on va probablement tous mourir, mais c’est pas une raison pour le faire dans d’atroces souffrances en crevant les tympans de tout le monde avant !*

Son regard se porta alors à regrets sur la plante puante et poilue. Refusant de porter à nouveau ses doigts dessus, elle décida de la faire léviter afin de la dépoter et de prélever un morceau de racine avant de la remettre en place. La manœuvre relevait plus d’une acrobatie que d’une manipulation scientifique, mais quand on était aussi moche et qu’on sentait aussi mauvais, il ne fallait pas s’attendre à un meilleur traitement.

Bien, on y était maintenant… Le moment fatidique.

Parchemin a écrit:

La racine de la mandragore n’étant pas prélevable en l’absence de protections adéquates, je me suis portée sur la racine de Jusquiame.
Au vue des données bibliographiques, je m’attends à ressentir des effets hallucinogènes, narcotiques voire aphrodisiaques.

Ses ouvrages stipulaient que les racines et les feuilles contenaient des principes actifs capables de passer au travers de la peau, elle n’avait donc pas besoin de les ingérer –heureusement, elle était persuadée que le goût aurait été détestable.

Rien en revanche sur la graine, elle décida donc de commencer par elle, elle l’avala tout rond, comme une dragée de Bertille crochue de parfum inconnu, et entreprit de tailler les morceaux restant en julienne la plus fine possible à l’aide de son mini scalpel. C’est étrange d’ailleurs, elle n’avait jamais remarqué à quel point le scalpel était doux au toucher, cette texture soyeuse du manche à la forme si… Evocatrice… Longue, effilée, bien arrondie au bout, légèrement nervurée…

*Mais c’est qu’il fait chaud ici*

Elle releva le tête, histoire de déboutonner les premiers crans de sa chemise, et son regard se posa sur Sigmund. Pourquoi n’avait-elle jamais remarqué le charme étrangement irrésistible des hommes d’âge mur ? Des hommes d’expérience, si l’écorce du professeur avait été durcie par le temps la sève pouvait certainement encore monter…

*Ho my god, mais ça va pas du tout là* pensa-t-elle dans un élan de lucidité.
Pour contrer l’effet discutable de la graine, elle se saisit de la fine julienne de tige de mandragore/ racine de jusquiame et se la frotta sur la peau de l’intérieur du coude, comme décrit dans le manuel.

L’effet ne tarda pas à se faire sentir, juste le temps pour elle de rêvasser sur la plastique avantageuse d’Andrejz et d’un coup pouf ! Sa vision sembla se dérégler comme un zoom défectueux : hop tu vois plus gros, puis plus petit, et que ça se rapproche, et que ça s’éloigne et que ça te donne le mal de mer… Mal de mer par ailleurs justifié par le fait que la salle de classe s’était mise à tanguer comme une barque en pleine tempête.

*Si le sol pouvait s’arrêter de bouger ça serait sympa…*

Mais malheureusement pour elle, ça ne s’arrêta pas là : la barque était perdue en pleine mer, la pluie tombait par rafales, l’étudiante avait déjà perdu une rame, elle tentait désespérément de retenir la deuxième, qui était emportée par le courant. Malheureusement, elle n’avait pas assez de force et ses doigts s’écartèrent, laissant échapper la précieuse rame, sans elle elle était perdue ! Tentant le tout pour le tout, elle tendit son bras dans un ultime effort qui ne suffit pas à rattraper l’objet tant convoité mais réussit à lui faire perdre l’équilibre et plouf ! Tomber à l’eau, froide, glacée, sombre, elle ne voyait plus rien, elle n’arrivait plus à respirer…

*Ho, une sirène* identifia la magiebiologiste avant de perdre connaissance.

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