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 Vestiges des Ombres (PV mon vieil Ami)
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  • Pénombre Craft
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MessageSujet: Vestiges des Ombres (PV mon vieil Ami)   Vestiges des Ombres (PV mon vieil Ami) EmptyVen 9 Jan - 13:36:59

La nuit s’était profondément appesantie sur un étrange crépuscule opalescent, fuyant, presque brumeux, engloutissant le petit hameau de maisons ravissantes de sa pesante obscurité et avec elle, les températures s’étaient très rapidement effondrées pour descendre à seulement quelques unités de degrés Celsius. La saison morte s’était aventurée loin dans les terres, bien plus tôt que les années précédentes et sa blanche compagne neigeuse, magnifiquement scintillante sous la lueur timide d’une lune naissante, recouvrait depuis des jours déjà le sol dallé du village convivial de cette petite campagne éloignée. Bien que, dans la plupart des veines commerçantes, les innombrables cristaux de glace la constituant avaient été rendu liquides par des sortilèges municipaux de dégivrage ou le fréquent passage des habitants de la petite ville ainsi que des nombreux visiteurs venus spécialement pour les fêtes de la St Valentin, les ruelles empruntées par l’ancienne Serpentarde étaient, elles, totalement immaculées, la neige inviolée et ce seul minime détail suffisait à témoigner de l’isolement quasi-totale de cette partie de la cité, incitant Pénombre à sortir sans crainte de son occulte repère.

L’unique héritière des Craft ne ressemblait plus guère à la jeune sorcière de quatrième année, audacieuse et intrépide, qui avait jadis quitté Poudlard en hâte et dans l’inquiétude la plus oppressante, contrainte de laisser à l’abandon total autant que chaotique le fruit juteux de desseins audacieux, les avancées de projets de mois entiers. Son apparence physique même, trahissait les évolutions brutales, radicales de son esprit, tranchait profondément avec l’insouciance qui avait pu persister en elle auparavant, malgré l’inflexible et cruelle éducation paternelle, malgré un vécu qui lui avait férocement défendu les joies les plus simples de l’enfance. Les vestiges d’innocence et de maigre candeur ayant pu adoucir les traits de son visage d’adolescente avaient été complètement, impitoyablement altérés par une froide résignation indicible et obstinée, elle avait mûri, brutalement, irréversiblement. Et puis, il y avait aussi cette fierté déterminée, intimidante, imprégnant sa gestuelle épurée, souple, bridant effrontément la posture discrète de son corps, une attitude particulière, frappante qui différenciait sans conteste le passé du présent. Tant d’affres, de souffrances, de douleurs mêlées intimement à une si rêche combattivité, une volonté déterminée aux allures inflexibles imprégnaient son regard, que peu de passants n’osaient le croiser et qu’un nombre encore moindre ne parvenaient à le soutenir. Malgré le froid mordant d’un hiver précoce, la peau de son corps était visible à de nombreux endroits sous son long manteau de laine doublé, bien qu’aux premiers abords il aurait été très aisé d’en croire le contraire. Son épiderme était en effet recouvert d’une sorte de fine pellicule aussi sombre que la nuit, de consistance relativement comparable à l’huile, pourtant mate et sans aucune jointure apparente. S’insinuant jusque sous le cuir noir qui enlaçait fermement l’intégralité de ses avants bras, dévorant son cou en serpentant à l’orée de son menton, de ses tempes dissimulées sous des mèches de ténèbres, la matière semblait étrangement autant signe d’une présence étrangère qu’une ombre portée.

Son interminable chevelure de jais, lâche, lui tombait à présent jusqu’au milieu des reins tandis qu’en biais, une longue frange obscure dérobait son œil droit aux égards étrangers. Pourtant, ses deux prunelles onyx, calmes et posées, parcouraient lentement la rue avec une attention méticuleuse, soigneuse, et la partie animale qui partageait chacune des fibres de son être semblait plus furieusement présente dans l’ombre des bâtiments désertés pour la nuit, que sous les maigres halos fades des rares réverbères alentours. L’ocelot avait considérablement développé son aura, intimement entrelacée, en parfaite harmonie avec celle de l’humaine. Ses pas, prudents et silencieux, tendirent progressivement à ralentir son allure au bout de l’allée neigeuse qu’elle avait empruntée en quittant des appartements vacanciers provisoires, qu’elle occupait parfois durant les week-ends d’autorisation de sortie, lorsque ses sens visuels rencontrèrent un stimulus particulier qui renvoya immédiatement un faible écho, pourtant très singulier, dans sa mémoire. Son premier réflexe fut de s’assurer rapidement, avec une maniaque minutie, de l’absence d’autres personnes embusquées autour des endroits les plus proches de sa position, lieux les plus à risques pour l’efficace tenue d’un guet-apens. Puis, la Reptile sortit lentement du champ de vision qu’aurait eu l’inconnu s’il avait fait volte face et, en finalisation de ses observations, lança discrètement un silencieux sortilège plus faible, afin de ne pas révéler sa présence, mais analogue à celui censé révéler toute présence humaine alentour. Après analyse réfléchie du signal rendu par l’enchantement, l’ancienne Championne des Serpents dût se résigner à conclure que rien de suspect n’errait sournoisement dans les parages, qu’il ne s’agissait vraisemblablement pas d’une tentative d’embuscade de quelques sombres brigands organisés ou pire... Son regard d’un vert agressif de limpidité se reporta alors dans la rue d’en face. Ses actions n’avaient pas l’air d’avoir été soupçonnées par l’objet de son attention, car son comportement, l’allure de ses pas, étaient soigneusement restée nchangée.

Directement devant elle mais de dos, à une soixantaine de mètres approximativement, une silhouette sombre se détachait avec netteté, de l’opacité lourde de la nuit et plus que les contours d’un corps humain, il se dégageait quelque chose d’étonnamment familier de la démarche de l’inconnu au loin, et la réalité s’anamorphosa légèrement en se déphasant de temps. La sensation d’une époque ancienne, passée et regrettée s’infiltra insensiblement dans son esprit, le souvenir jauni, abimé et incomplet d’une ère révolue tentait de se reformer sous la concentration mentale de la brune aux yeux clairs. A sa carrure, elle ne put qu’identifier certainement qu’il s’agissait d’un homme, mais nul nom ne lui vint en tête, nulles images du passé ne prit certainement forme au sein de sa conscience troublée tandis qu’aucunes spécificités propres à ce fantôme d’antan ne lui demeuraient visibles de par la nature même de sa position reculée. Le manteau noir de celui qu’elle pressentait être un sorcier, imposait le doute sur les détails mineurs de sa morphologie et le manque cruel de luminosité ne permettait pas à la brune incandescente de percevoir d’indices supplémentaires qui l’orienteraient, un tant soit peu, quant à l’identité de l’anonyme qui avait soudainement piqué sa curiosité.

Rapidement, l’animagus remarqua que le rythme de progression de l’individu était beaucoup plus modéré que le sien et s’en approcher, voire le rattraper, ne lui poserait assurément aucun problème physique, sans doute même, bien peu d’effort. La neige n’était pas encore très épaisse pour des adrets et la trajectoire séparant les deux êtres vivants était parfaitement rectiligne. Soixante mètres. A peine. Etait ce juste une coïncidence ? Ou bien un piège ? Cette manifestation inopinée du passé, seulement deux mois après que la Vert et Argent ait commencé à tester, seule et en situation réelle, les fruits de deux années entières d’apprentissage et d’entrainements hors de Poudlard lui taraudait l’esprit… Mais si près de l’illustre et ancestrale école de sorcellerie, ne pouvait-elle pas s’attendre à rencontrer, par hasard, d’anciens camarades de classe, de maison ? Des connaissances simplement visuelles, lointaines ou peut-être bien plus proches ? La fine main pâle de la sorcière resserra fermement son étreinte sur l’ébène lisse de sa baguette, camouflée dans une profonde poche extérieure de sa cape, prête à toutes éventualités, fussent elles irritament indésirables. Pénombre savait avec pertinence, qu’en diminuant la distance qui la séparait encore du danger potentiel, elle réduirait également le temps de réaction dont la jeune fille bénéficierait en cas d’attaque surprise de son opposant, perdrait également l’avantage si par malchance, il faudrait le semer dans ce dédale qui n’avait déjà plus aucun secret pour elle depuis sa première année d’études à Poudlard, quand elle s’y était rendue en douce en compagnie d’une de ses condisciples de maison. La Serpentarde était donc convaincue de devoir garder un certain écart de sécurité avec l’homme, par prudence.

Tout en réfléchissant, l’héritière des Craft avait entamé l’espace de quelques dizaines de mètres sans quitter l’inconnu des yeux car il lui fallait attirer son attention afin de collecter de nouveaux renseignements sur lui, avec discernement, tout en protégeant les secrets qui avaient impliqué sa propre venue dans ce joli petit village isolé, c’était la seule solution envisageable qui permettait de combler ses deux aspirations, satisfaisant à la fois à la sauvegarde de sa vie et à son ardente soif d’éclaircir ce mystère. Il lui fallait donc manifester son existence, exposer sa localisation de manière totalement naturelle et anodine, feintant peut-être même la maladresse ou la gaucherie afin de ne pas trahir, ni sa propre identité ou ses capacités physiques, ni éveiller de soupçons sur les raisons de sa présence en ces lieux, si tard et si près de l’école de sorcellerie la plus renommée du pays. A la réflexion, il ne lui manquait plus qu’à trouver le meilleur protocole pour exécuter rapidement le stratagème tout juste mis au point. Le plus simple serait sans doute le mieux adapté dans cette situation. Alors, volontairement, Pénombre durcit son propre pas en claquant un rien plus sèchement le fer de ses hautes bottes noires sur une dalle qu’elle avait préalablement délivrée d’une partie seulement, de son manteau neigeux afin d’accentuer le bruit de contact entre les deux surfaces solides sans pourtant trop l’en défaire, ce qui aurait certainement trahit son geste, étant donné que nulles pavages n’avaient pu être totalement épargnées par les laiteuses conséquences hivernales. Dans la quiétude environnante de la nuit, le faible éclat de ce choc provoqué, serait assez audible pour être entendu sans soucis et invaliderait radicalement la thèse de solitude du sorcier, incitant probablement ce dernier à lui faire enfin face...
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MessageSujet: Re: Vestiges des Ombres (PV mon vieil Ami)   Vestiges des Ombres (PV mon vieil Ami) EmptyVen 16 Jan - 19:29:04

    Il y avait un moment pour tout. Un moment pour apparaître, et d'autres où il était temps de s'évaporer. Dans le monde de la Magie, il n'y avait aucune demie-mesure, et encore moins pour un sorcier de la trempe de Drago Lucius Abraxas Malefoy. Dernier né du clan Malefoy, l'une des familles les plus craintes et les plus adulés de la Grande-Bretagne, le fardeau qui pesait sur les épaules de moins en moins frêle du jeune homme se dessinait comme l'aube d'un merveilleux destin. Si des êtres faibles auraient péri dans les tumultueuses aventures qu'à traverser l'héritier alors qu'il était si jeune, si insouciant, si.. faible. Faible était le mot, et il ne paraissait plus aigre sur sa langue. Au contraire, Drago roulait le mot dans sa bouche avec hardiesse et ferveur. Il se savait bien différent de l'étudiant narquois qui ne connaissait rien à rien au début de sa scolarité à Poudlard. Loin derrière lui était les instants où, en toute quiétude, il s'assoyait sur son aisance et son élégance pour tenir au creux de sa paume les âmes furibondes qui peuplaient le Château. Drago Malefoy savait manipuler avant de faire ses premiers pas, et chaque jour qui se levait confirmait sa facilité à fourvoyer les gens. Il avait nourri, chaque jour, sa capacité hallucinante à tromper les intuitions et les sens. Celle qui lui permettait de faire tomber les derniers remparts de résistance chez des êtres de chair et de sang qui n'aurait, nulle part ailleurs, été pris à part et vaincus. Le jeune homme ne laissait derrière lui qu'un tapis de cendres, ainsi que le lot habituel de souffrance, de douleurs et de remords. Lui s'en portait comme un charme, et chaque homme qu'il écrasait sous la force de ses propos le rendait plus fort. Comme un fléau, une calamité. Il se permettait même d'en rire. Être cruel et manipulateur. Jetant un dernier regard dans la glace de son miroir, le Vert et Argent sourit à son reflet. Chaque crépuscule qu'il vivait marquait les profonds sillons des changements qui s'opérait en lui. Chaque crépuscule brumeux, digne d'un Londres qui se respecte et fidèle à lui-même, marquait les manifestations de la croissance de Drago. Il était encore jeune, mais le Destin ne s'était pas arrêté à lui donner une position privilégiée dans la société. Non, fort heureusement, et malheureusement pour le reste du monde, ses capacités et aptitudes ne s'arrêtait pas à ses héritages du sang Malefoy. Drago Malefoy avait grandi. Plus cruel, plus cynique, plus intelligent aussi. Rien ne résistait à sa curiosité vive comme le plus puissant de poisons. Il dévorait littéralement ce qui lui passait sous la main, que ce soit de la métamorphose avancée à un grimoire de magie noire ancestrale. Les denrées qu'était la connaissance enfouie dans chacun de ces ouvrages le charmait, l'enchantait, l'enivrait. Chaque jour, chaque soir, à chaque crépuscule, il trouvait la manière de s'enivrer de nouvelles connaissances et du nouveau savoir dont il avait nourri son esprit en pleine ébullition.

    La glace lui renvoya un spectacle coutumier, désormais. Ses cheveux d'un blond blanc était toujours aussi brillants et soyeux, mais leur longueur variait désormais jusqu'à chatouiller délicatement sa nuque et à venir déranger le battement de ses cils. Son visage s'était creusé au niveau des pommettes, tandis que sa mâchoire avait pris une carrure plus homme qu'enfant, devenue largement plus carrée que lors de son entrée à Poudlard. Les mêmes lèvres fines où un sourire et une moue supérieure ornait magnifiquement, comme un joyau, le faciès du jeune Malefoy. Ses yeux étaient toujours d'un gris acier, bordé d'une nappe d'un bleu saphir qui rehaussait l'air glacial de son regard. Comme si cela fut nécessaire. Ses épaules s'étaient dessinés, plus carrées, plus robustes, alors que son torse s'était mis à arborer une musculature plus visible. Ses bras et ses jambes n'en dérobaient pas. Il avait grandi, ses jambes s'étaient allongés, sinueuses, et sa silhouette n'était que plus imposante. Comme sa présence. Plus formel, plus posé, il était tout aussi audacieux et téméraire qu'à l'époque, mais c'était avec l'aide de son regard métallique qu'il analysait avec adresse la situation. Il avait le temps derrière lui, et l'expérience qui s'accumulait. Aucun livre ne pouvait lui enseigner cela, à ses treize ans. Désormais, les choses étaient différentes, il était différent, et c'était sans doute le plus cadeau qu'il pouvait s'offrir. L'évolution. « Vous direz à Mère que je dois décliner son invitation. Des affaires m'obligent à passer du temps en ville ». Que du froid, aucune émotion. Qu'il ne parle à une créature abjecte comme les Elfes de Maison ou un simple étudiant de Poudlard, là n'était pas la question. Il n'offrait sa politesse que par la richesse de son langage et la finesse des mots qu'il employait. Il ne parlait vraiment qu'avec les gens qu'il appréciait, et le lot s'avérait évidemment fort restreint. Les plus vieilles connaissances, par exemple, qui demeurait dans une ligne de vie qu'il jugeait acceptable était la plupart de ses « relations ». Ses aïeuls et sa lignée était exceptionnellement mis à part, et Drago ne se donnait pas la peine de cerner ces derniers. Qu'il partage le même liquide grenat au creux des sillons veineux et artériels lui suffisait, puisqu'il s'agissait du plus noble des acabits. L'appartenance de sang, la loyauté aux siens. Si une chose demeurait, c'était cette fierté dévorante que le jeune homme portait à ses origines. Cette ferveur démentielle à la pureté de son sang. On a dit, dans des temps forts reculés, que tout changement découlait d'un élément permanent. Dans le cas de Drago Malefoy, il allait de soi que l'on sache, qu'on le connaisse ou non, de quoi il s'agissait.

    Posant la cape sur ses épaules, quittant l'ambiance calme et posée de ces appartements qui appartenaient à des amis de la famille, Drago Malefoy posa le capuchon sur sa tête. Pas besoin de porter le flambeau quand on possède la flamme en soi. Annoncer ses couleurs avait parfois du bon, mais avec la blondeur immaculée de sa chevelure et son teint diaphane, il était impossible de se méprendre, et Drago préférait fortement user de discrétion. La lettre qui frottait au creux de la poche de son pantalon s'avérait aussi précieuse à ses yeux qu'une bourse pleine de Gallions d'or. Posant la main sur le papier meurtri, le caressant du bout des doigts, le jeune homme s'engagea dans une ruelle plutôt sombre. Son autre main - la droite - était posé sur l'objet qui avait le plus de valeurs à ses yeux. Une valeur inestimable. Sa baguette. Il n'y avait qu'un Drago pour cette baguette, et qu'une baguette possible pour Drago. Il va de là d'une association éternelle que l'un l'autre s'avère fort judicieusement agencés. Sans maître pour l'user, la baguette, source de toute magie, devient un simple bout de bois taillé qui n'a d'autre utilisé que de trôner avec des vieilleries de brocanteur. Sans baguette, même le plus compétent des sorciers n'est rien, car si les sortilèges imprononcés sont bien pratiques, il faut quand même canaliser fort bien sa magie pour s'en servir, alors que le premier réflexe de tirer sa baguette est enseigné à un enfant dès qu'il a les premiers balbutiements de pouvoirs magiques. C'est donc dans une symbiose parfaite que les doigts de Drago se fermaient et se refermaient successivement autour du bois d'ébène de sa baguette. Le vent battait contre sa peau, l'air était lourd d'humidité et, au creux de cette ruelle, il y avait une forte odeur de moisi. Comme si de vieux sorciers croûlant y attendait la fin, laissant pousser des champignons et du lichen sur leur corps délabré. Avançant au rythme des battements réguliers de son coeur, il prit la droite à un embranchement et tira sa baguette. Un coin de rue plus loin, il devrait enfoncé la porte rapidement, maîtriser un sorcier et sortir de la troisième dalle du hall, celle craquelée, l'adresse du destinataire de sa lettre. Digne d'un film à sensation. Plutôt simple précaution. Si un autre que Drago aurait eu cette « mission », la perte de la lettre aurait été plus négligeable sans que l'on puisse retracer celui qui était sensé la recevoir, donc personne à inculquer. Les fourvoyeurs de l'ombre était nettement plus prudents que les chevaliers de la lumière. Rien qu'à voir Saint-Potter, on peut dire que la cause est littéralement et ridiculeusement perdue d'avance...

    Il venait de ressortir de l'endroit désigné. Derrière lui, un parquet pulvérisé, ainsi qu'un sorcier fort mal en point qu'il avait laissé, haletant et suppliant, avachi contre le sol, face contre terre, en position d'extrême soumission. Durant ces sept minutes onze secondes précises, Drago Malefoy n'avait soulevé la tête que pour croiser le regard de son vis-à-vis, sans retirer la cagoule. Un Oubliettes avait été nécessaire, car on n'oublie pas l'acier du regard d'un Malefoy. Il s'était donc posé, près d'un encrier dans le boudoir, à écrire sur un bout de parchemin de sa baguette la direction à suivre. Rien n'était plus facile, connaissant Londres sur le bout des doigts, le jeune anglais savait pertinemment quel trajet prendre pour se rendre à destination. Bien que l'obligation de prendre le métro ne lui plaise pas du tout - le vol de balai chez un étudiant n'était pas admis au-dessus d'une métropole, il allait de soi - le jeune homme ne se voyait pas prendre le volant d'une voiture. Trop Moldu. Le metro l'amusait dans le sens où il voyait les pitoyables résidus d'être magiques qui tentaient d'avoir une existence normale en toute quiétude dans le monde des Moldus. De plus, qui irait chercher un Malefoy dans les métros de Londres ? Alors qu'il avançait dans une rue plus fréquentée, il s'engoufra de nouveau dans une ruelle, bordée par de vieilles auberges barricadés pour leur insalubrité. Insensible aux alentours, Drago jeta un coup d'oeil sur sa montre. Il avait pile le temps d'attraper le prochain métro. Du moins, ce fut son état de pensée jusqu'à ce moment précis où il entendit de nets pas derrière lui. Le doux son de pieds qui crissaient sur la neige en coupant net le merveilleux son d'un parfait silence. Drago s'arrêta net, avant de reprendre plus lentement. Si quelqu'un le suivait, valait mieux le prendre à rebrousse-poils. Nom d'une Gargouille, mal lui en pris de devoir prendre le métro qu'il devrait aussi l'attendre s'il manquait le prochain. Le jeune Malefoy mordit sa lèvre inférieure en pesant le pour et le contre. Faisant voler sa cape, il s'adossa contre la façade d'une ancienne boulangerie, ne relevant qu'à moitié la tête en jetant un regard derrière lui « Qui va là ? » lança-t-il d'une voix ne trahissant aucune émotion.
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MessageSujet: Re: Vestiges des Ombres (PV mon vieil Ami)   Vestiges des Ombres (PV mon vieil Ami) EmptyDim 25 Jan - 2:24:38

Pénombre Craft observait silencieusement l’inquiétant jeune homme qui ne la devançait plus que de quelques misérables mètres, l’ébène sombre de sa baguette magique fermement maintenue par l’étreinte soucieuse de sa pâle main, elle-même dissimulée par les ombres dansantes qui enlaçaient étroitement sa cape de voyage. Le bruit régulier et métallique du heurt de ses bottes contre le sol glacé, résonnait avec régularité dans la ruelle déserte d’étrangères présences que la leur tandis que son pâle regard aux reflets de jade ne cessait de s’agiter nerveusement autour de la silhouette masculine de l’objet de sa surveillance, guettant les prémices d’une réaction, le détail d’anormalité d’un comportement qui l’inciterait immédiatement à une riposte magique. Enfin, l’amplitude élégante d’un geste altier se révéla gracieusement à la clarté précaire d’un lampadaire, dont le maigre halo de lumière semblait poétiquement affaibli par les assauts perfides de l’hiver, et le jeune homme s’adossa alors subitement contre l’ancienne devanture d’un vieux commerce à l’abandon, aussitôt englouti dans les épaisses ténèbres de la nuit. L’inconnu venait ainsi de se dérober, avec une audacieuse habilité, aux considérations visuelles de la Vert et Argent, rendant plus que dangereuse toutes nouvelles manigances d’approches qui auraient pu être impulsées de sa part. Ce coup-ci, Pénombre n’eut indiscutablement plus aucun doute sur la suspicion à accorder à cet homme sans visage, qui avait nettement perçu les banales avancées de l’héritière des Craft comme une menace à ce point emplie de gravité qu’il en avait préféré sacrifier sa couverture plutôt que de laisser pénétrer son périmètre de sécurité, mais la conviction de la voix masculine qui trancha insensiblement l’encre diffuse de la nuit interrompit radicalement le fil des pensées de l’adolescente.

Un instant passa ainsi tandis que le silence reprenait, impassible et austère, ses droits sur les lieux isolés et que la Ténébreuse refoulait pied dans une réalité aux troublants accents de délires inconscients. La jeune sorcière de septième année s’humecta alors lentement les lèvres dans la discrète expression physique d’un titanesque et courageux effort de son esprit, concentré à la reprise d’un contrôle déjà vacillant sur de tumultueuses émotions naissantes, se risquant vainement à infléchir de sa ferme volonté la réaction violente qui tentait pourtant de s’emparer d’elle avec virtuosité, tordant déjà l’emprise solide de ses mains pâles sous une colère aussi furieuse que dévastatrice. Finalement, l’ancienne joueuse de Quidditch décida de s’avancer discrètement vers la position du jeune homme, masquant avec expérience, le crissement de ses pas dans la neige par le son de sa voix, s’adressant froidement à lui :

« Je me souviens d’un temps où ta perspicacité égalait tes dons d’observation sans que je n’eus jamais besoin de me représenter à toi. »

La douce esquisse mensongère d’un léger sourire se dessina finement sur la plénitude des lèvres de la Serpentarde, rougies par le mordant d’un vent glacial qui sifflait sournoisement dans la ruelle déserte, et elle s’approcha avec une lenteur féline de l’unique héritier des Malfoy. Une éternité de temps semblait s’être écoulée depuis que les deux Verts et Argents avaient entretenu une quelconque conversation et la perception, le concept même de cette hasardeuse rencontre résonnait étrangement comme un odieux piège à la vigilance aux aguets, méfiante, de l’Anglaise. Drago Malfoy… Comment était-il possible qu’un être de son rang, de sa puissance, de sa Lignée et de son Sang ne se retrouve, comme d’une heureuse coïncidence, exactement en cet endroit précis, à l’incontestable instant où la jeune fille parcourait justement les lieux ? Un imperceptible geste nerveux souleva machinalement la mince chair qui recouvrait la mâchoire de l’Animagus et l’espace d’une seconde, elle se vit hésiter.

Pourtant, Pénombre recula doucement d’un pas et ce simple geste esquissé de la sorte, sournoisement, traitreusement, aurait suffit à éveiller la méfiance d’un être aguerri et entrainé... Mais trop tard pour y réagir car déjà, d’un mouvement brutal, violent, la sorcière leva rapidement son avant bras à l’horizontal devant elle et l’impulsion soudaine de force que la Rusée y imprégna frappa le jeune homme à la gorge, l’entrainant durement à travers le bois moisi et entamé de la vieille bâtisse. Au cœur de ce puissant fracas sonore, l’ancienne Championne du Tournoi des quatre maisons chuta avec une amère rudesse sur le solide corps du Préfet déchu des Reptiles, contrôlant suffisamment la renverse provoquée pour garder une avantageuse maitrise sur lui et c’est ainsi que Pénombre heurta cruellement le sol de son genou, sans néanmoins perdre l’emprise de son avant bras sur le cou de celui qu’elle pensait soumis à une potion de Polynectar. Cette agressive manœuvre n’avait d’autres buts que de tenter de l’isoler de ses éventuels complices d’embuscade, provoquant aux préalables leurs interventions physiques ou magiques, mais quelque chose de profondément imprévu, de férocement désagréable troubla acérément les agissements pourtant prémédités de la Serpentarde. La délicieuse gueule d’ange de sa victime, la dérangeante innocence feinte qu’il en émanait lui rappelait avec une douloureuse nostalgie un passé plus que tourmenté et des émotions contradictoires s’affrontèrent alors dans les méandres de son mental agité alors que la colère naissait, plus forte encore, de son désarroi incontrôlable, de sa soudaine faiblesse d’hésitation, enflant sourdement comme un raz-de-marée. Et tandis que la Ténébreuse conservait son mince avant bras sur l’opale gorge du sorcier, son autre main, enserrant, elle, le manche tortueux de sa baguette d’ébène, menaçait le visage familier de l’imposteur du bout de celle-ci, sa mâchoire se crispant avec rigidité dans l’injonction sèche, acide qu’elle lui cracha :

« Tu vas me dire qui tu es et pourquoi tu me surveilles. »

Ses cuisses s’étaient instinctivement placées sur les articulations inférieures de cet adolescent qu’elle prenait vraisemblablement pour un dissimulateur, une taupe, entravant dangereusement ses capacités de mouvements.

« Ne m’obliges pas défigurer une copie de visage aussi charmante… »

Siffla la descendante des Craft sur un ton plus que malsain, putride, corrosif, la prunelle calcinée de ses yeux, dilatée par la colère et l’adrénaline, profondément dardée dans l’acier en fusion des iris du blond.
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