Une ...
Deux ...
Trois ...

Au bout de la quatrième, la jeune fille s'arrêta de compter. Décidemment, elle trouvait que les griffondors étaient bien trop nombreux. Elle replongea son nez dans son livre (qu'elle tenait d'ailleurs à l'envers) et redressa le but de son nez à peine une seconde plus tard.

" Oyez, oyez braves gens! Venez parier! "

Un cri hystérique...
La jeune fille se retourna et lâcha donc son livre de potions pour observer la scène. Bien sûr, ce qu'elle vit ne l'étonna pas. Evan était accoudé à la table des serdaigles et avait trouvé une nouvelle occupation. Un jeu d'argent. Interressant.
La jeune fille se leva, pris sa besace et fourra son livre dans son sac avant de se diriger vers la table des bleu. Il n'y avait pas beaucoup de monde qui se pressait autour de son gringalet de cousin. Se sentant d'humeur sympathique, elle se dit qu'un peu d'aide ne lui ferait pas de mal.

"Salut. Les affaires marchent?"

Un regard et elle comprit qu'il était désespéré. Elle fut donc ravie de le voir ainsi avec sa mine déconfite.

"Je te proposes quelque chose. Je ne te paie pas si je perds et tu ne me donnes pas d'argents si je gagne. Le vainqueur choisit le gage du vaincu"

Il parut satisfait et tendit sa baguette.

Nombre aléatoire (0,20) :

9

Lundi matin, Pinpin, sa femme et le ptit prince se sont levés d'bonne heure pour vous serrer la pince... dans l'sac ! Bref, exceptionnellement, Lucy s'était levée suffisamment tôt pour profiter de la matinée, et avait eu envie d'un petit déjeuner. Après tout, l'ambiance de la Grande Salle devait être assez tranquille le matin, pourquoi donc ne pas en profiter ? Tant qu'il y faisait aussi chaud que la Salle Commune, elle n'y voyait aucun inconvénient... Elle sortit donc de son lit, se préparant coquettement pendant un bon bout de temps, avant de céder aux récriminations de son estomac et de décider qu'elle s'était suffisamment pomponner. En effet, pour quelle raison se ferait-elle belle ? Elle n'avait aucun petit ami à rejoindre, juste l'envie de se sentir bien. Elle revêtit donc son uniforme, épinglant son insigne de préfète à son pull. La Bleue et Bronze jeta un dernier regard au miroir, et eut un sourire satisfait. Une tenue simple, et pourtant, elle était certaine d'une chose; elle était loin d'être moche. Voilà qui était rassurant. Elle n'aurait pas apprécié d'avoir le physique cliché de la préfète coincée. Au lieu de ça, elle se la jouait sexy. Oui, c'était bien mieux.

La troisième année quitta donc la tour des Serdaigle, et après avoir descendu les escaliers du château - ce qui se révélait déjà être toute une aventure -, elle finit enfin par pousser les portes de la Grande Salle. Peu d'élèves étaient déjà debouts, savourant leur petit déjeuner dans la tranquillité de conversations tranquilles, parfois interrompues par quelques bâillements. Elle s'installa tranquillement à sa table, et se servit avec délice un chocolat chaud, dans lequel elle trempa un petit pain au lait avant de croquer dedans avec gourmandise. Elle chercha des yeux un jus d'orange, avant de se rappeler qu'elle était en Angleterre et que la boisson favorite des élèves était le jus de citrouille. Il faut dire que la miss ne prenait généralement de petit déjeuner que durant ses vacances d'été, lorsqu'elle était en France chez ses grands-parents. La préfète dégustait donc ce moment de paix, qui fut malheureusement perturbé par la venue d'une Serpentard de son année à leur table.

Elle fronça les sourcils, la voyant discuter avec un élève de première année assis à l'autre bout de la table: l'ennuyait-elle ? Pinpin se mit à observer soigneusement l'affaire, et voyant plusieurs élèves venir tourner autours du première année, décela la présence d'une activité anormale. Elle s'approcha, en mode furtif du petit Aiglon, et se campant devant lui, lut le parchemin qui se trouvait devant elle. Des paris ? Un grand sourire vint orner son visage. Et dire que la veille au soir encore, son porte-feuille criait de désespoir, affamé ! Sûre d'elle, Lucy se pencha vers le petit, en évidente infraction.

- Hey le mioche ! Les jeux et les paris sont strictement prohibés par la loi interdits par le règlement... Il se trouve que je suis préfète...

La préfète se délectait d'avance de l'air impressionné du mini-criminel. Cependant, il était temps que ce petit agent économique fasse augmenter sa marge bénéficiaire. Autrement dit, le gamin devait pouvoir, d'une manière ou d'une autre, lui rapporter de l'argent. C'était facile, elle avait le pouvoir de le faire tomber.

- Je peux faire arrêter ta petite entreprise en moins de deux, et te coller des heures de colle jusqu'à la fin de ta scolarité ou bien... elle laissa planer le suspens, et baissa la voix d'un ton, ou bien, on peut faire affaire toi et moi... réfléchis-y. Elle lui adressa un sourire charmeur Regarde, t'as 3 secondes montre en main. 3...2...1...

Alors que le petit Evan contemplait d'un air réjouie la face de sa cousine, se délectant déjà des nombreux ragots qu'il allait pouvoir ébruiter suite à cette affaire, un petit gryffi à l'aspect plus que douteux se posta devant lui...

"Salut, je peux essayer? Disons 5 mornilles pour commencer"

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y allait franco le petit (notons au passage que ce dernier mesurait bien 10 cm de plus que la petite abeille)! Mais Evan ne se défila pas... après tout telle était la règle du jeu! Pointant sa baguette magique sur le parchemin, ce dernier fit apparaître un chiffre... 8 !!!



Ce vaurien avait gagné... et Evan venait de perdre au passage 5 mornilles!! '-_- Fouillant dans son porte monnaie, il en sortie la somme demandée et la tendit de mauvaise foi au gryffi...

"Fais-en bonne usage au moins ... bon si ça te dérange pas je fais une petite pause... il faut que je me prépare psychologiquement à perdre de l'argent..."

Il faut dire que le serdaigle avait bien sur envisagé de faire des paris pour gagner de l'argent... mais ce dernier avait malheureusement oublié qu'il pouvait aussi en perdre... et ça sans modération! Alors qu'il réfléchissait encore à ses problèmes, il entendit les petits pas réguliers de deux talons qui résonnaient de plus en plus fort... Levant les yeux, il constata en réalité que cette dernière était une élève de la noble maison de l'aigle, surement d'une année supérieur étant donné la couche de maquillage présente sur son visage... Retournant à ses comptes, il ne la vit pas s'arrêter discrètement aux alentours du petit Evan, observant son manège d'un regard méfiant. Sentant sa présence mais n'osant lever les yeux, le première année remarqua tout de même le grand sourire présent sur le visage de... LA PRÉFÈTE ??? Et voilà comment une belle journée virent en quelques secondes à un véritable cauchemar! Soucieux de ne pas se faire prendre la main dans le sac, il essaya en vain de ranger le petit parchemin présent sur la table, mais c'était déjà trop tard...

- Hey le mioche ! Les paris sont strictement interdits par le règlement... Il se trouve que je suis préfète...

Levant la tête, il regarda la serdaigle d'un petit air de chien battu dont il avait le secret...

- Je peux faire arrêter ta petite entreprise en moins de deux, et te coller des heures de colle jusqu'à la fin de ta scolarité ou bien... on peut faire affaire toi et moi... réfléchis-y. Regarde, t'as 3 secondes montre en main.

Quelle fut sa surprise quand cette dernière lui proposa un marché... Mais Evan ne pouvait prendre une pareille décision en seulement 3 secondes!

- 3

Arght! Elle souhaitait surement de l'argent en ayant une parti du bénéfice...

- 2

Mais si ce genre de jeux étaient interdits, n'était-il pas risquer de continuer à faire de telles choses... Il ne pouvait pas lui dire qu'il abandonnait tout, sinon adieu l'argent et bonjour les heures de colle!!

- 1

"STOPP ok ok ! Je veux bien faire affaire avec toi... quelles sont tes conditions ??" dit-il avec résignation.

Evan devait la jouer fine si il voulait avoir son mot à dire... et essayer de négocier le plus possible! Ce fut donc avec beaucoup d'appréhension qu'il attendit la réponde de la préfète...

.

Alors qu'elle s'était approchée, Lucy voyait que malgré tout, les affaires ne semblaient guère florissante. De toute évidence, un petit Gryffondor venait de remporter de l'argent et s'en retournait tout heureux à sa table. Heureusement pour elle, elle eut le bon réflexe d'arrêter le client de son camarade, posant sa main sur son épaule, avant qu'il ne s'éloigne trop. Jusqu'ici, elle était en zone Bleue et Bronze. Son territoire en quelque sorte. Elle considéra le Rouge et Or, constatant que sa face de rat était éclairée d'un sourire jusqu'aux oreilles, qui ne tarda pas à retomber lorsqu'il se fit arrêter par une élève âgée d'un an de plus que lui, et de surcroît, une préfète. MOUAHAHA. Où allait le monde si les Lionceaux de deuxièmes années se mettaient à avoir de la chance ? Heureusement, Pinpin était là pour veiller au grain, et péter laggle si nécessaire s'il fallait remettre les choses en place. Là encore, elle adressa un sourire éclatant à sa victime.

- Hop hop hop, petit joueur ! L'argent illégalement gagné est confisqué ! Envoie, je t'ai vu glisser ces cinq mornilles dans ta poche !

Ni une ni deux, sentant venir les problèmes, le gamin plongea sa main dans sa poche et remit les cinq mornilles à notre blondinette. Celle-ci les mit dans une petite bourse en cuir vide, qui disparut aussitôt sous sa cape.

- Très bien, maintenant, dégage avant que je me rappelle que Rusard a besoin d'aide pour nettoyer les toilettes du deuxième étage, ce soir.

Le Gryffondor ne se fit pas prier, et décampa sous la menace. Oui, la terreur, ça avait du bon parfois. Peut-être donnerait-elle ces cinq mornilles à Zélie, elle était son mentor après tout, et seul l'absence du port d'insigne lui avait empêché de se faire une place politique dans Poudlard, malgré son statut de Capitaine de Quidditch, et sa renommée. Oui, elle devait décidément beaucoup de choses à cette formidable Zézette. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien que c'était son namoureuse amie.

Lors de son approche du première année de Serdaigle, un animal très craintif et légèrement sauvage, Lucy observa avec fascination son visage se décomposer lorsque sortant de ses comptes et relevant la tête, il eut le nez pratiquement collé à sa poitrine son insigne. Il tenta de faire disparaître les preuves avec l'empressement maladroit de ceux qui sombrent inéluctablement dans la panique. Il voyait là, prendre fin de ses rêves de gangster et de futur parrain de la mafia. Oui, rien que ça. Dès lors qu'il eut la confirmation de son titre cependant, il lui adressa un regard qui se voulait implorant la pitié. Certains s'entraînaient à loucher des yeux (ça fait un regard langoureux), lui, se contentait de lui faire des yeux de merland frit. En fait, ils lui faisaient plutôt penser à des yeux de crapaud, bien globuleux, plutôt qu'à ceux d'un cocker. Voyant que son manège ne marchait pas, le petit Bleu et Bronze s'angoissa de nouveau.

- 3...

Il était manifestement très surpris qu'elle lui suggère ce petit arrangement, malgré tout, il avait intérêt à se dépêcher de choisir...

- 2...

Il suait désormais à grosse goutte, le porc ! Dégoûtée, Lucy se proposa d'accélérer le décompte afin d'obtenir enfin sa réponse, mais n'en fit rien, laissant monter la pression. A elle d'être patiente.

- 1...

Enfin l'Aiglon craqua, et la mine dépitée, accepta de marchander. La victoire était acquise ! Un sourire triomphant aux lèvres, Pinpin se doutait cependant que tout n'était pas terminé; il lui demandait ses conditions, et elle se doutait qu'il allait lui falloir manoeuvrer habilement pour conserver l'avantage. Il ne paraissait pas vraiment heureux à l'idée de devoir partager son magot, mais savait que c'était chose nécessaire. La petite blonde ne réfléchit pas: avec ce genre de spécimen, il fallait placer la barre haut pour espérer au final, garder une bonne part de la marchandise.

- Je suis ton maître à présent... Je veux 80% des bénéfices. De plus, je me réserve le droit de confisquer de temps à autres les parts des gagnants. Histoire qu'on ne croit pas que je suis une Ripou, ce qui n'est qu'un mensonge bien entendu... ajouta-t-elle d'un ton menaçant.

La mafia à Poudlard, c'était elle .

Evan avait cédé... Mais il pouvait encore se rattraper sur les négociations... Observant la préfète réfléchir longuement sur les différents aspects qui s'offraient devant elle, il lança une petite grimace au pauvre Gryffi qui venait de se faire voler 5 mornilles et qui regardait la serdaigle d'un sale œil... Mieux valait pour lui qu'il ne se fasse pas remarquer... sinon il allait passer un mauvais quart d'heure... Soudain, la sentence tomba :

- Je veux 80% des bénéfices. De plus, je me réserve le droit de confisquer de temps à autres les parts des gagnants. Histoire qu'on ne croit pas que je suis une Ripou, ce qui n'est qu'un mensonge bien entendu...

80 % ???? Alors là il ne fallait pas exagérer non plus! Avec quoi le petit bout de chou allait pouvoir s'acheter ses friandises favorites si on lui volait tout son pauvre argent ?? Non, non et NON! Evan n'allait pas se laisser marcher sur le pied! Etre en première année était déjà assez frustrant comme ça, entre les élèves plus âgés qui vous terrorisent à tout bout de champs et le château dans lequel on se perd tous les deux jours, il ne fallait pas non plus profiter de la situation!
Il fallait donc la jouer rusé dans ce genre de situation... une préfète, ce n'était pas non plus n'importe qui... mais si elle était venue le voir, surement qu' un certain manque d'argent se faisait ressentir... ce qui donnait la balle dans le camp de la petite abeille! Tentant le tout pour le tout, il annonça calmement, en prenant son air le plus dégagé possible (du moins en essayant) :

-Je propose que tu empoches 65% des bénéfices... et bien sur j'attends de toi une protection efficace ...

Il laissa sa phrase en suspend, laissant à sa camarade le temps de réfléchir... Après tout, il n'avait rien à perdre! Elle voulait de l'argent? Cette feignasse avait qu'à travailler comme tout le monde (oui oui comme tout le monde :sifle:) ! Or, elle ne donnait pas l'air d'avoir un tempérament... disons actif... elle allait donc devoir se ranger du coté du petit aiglon...

Ne cessant de fixer du regard la petite poche de la préfète dans laquelle étaient rangées les 5 mornilles qu'il venait de perdre, il continua la discussion:

-Oh fait... je m'appelle SummerBeee, Evan SummerBee en ce qui concerne la protection ,chose dirons nous primordiale, je te laisse te débrouiller... après tout les préfets ça connait bien toutes les petites magouilles pour déjouer le règlement... hein ?

.

Bon, ce qui était certain, c'est que Lucy ne venait pas de se faire un ami parmi les petits Gryffondor. Mais qu'importe ! Après tout, n'avait-elle pas infiltrée leur salle commune du septième étage, en ayant acquis l'amitié de Mariana Taylor ? Il lui fallait reconnaître que son amie ne devait pas avoir beaucoup d'influence parmi ses camarades, et qu'elle ne s'était pas seulement liée avec elle dans la but de s'assurer que son nom était respecté à Poudlard. Mais au cas où sa Big Mama serait soudainement défaillante, elle avait Carglass' Pageounette ! Page McHenry, également préfète, ne pourrait qu'approuver le zèle qui animait à présent notre blondinette. Certes, la petite Lionne serait en mesure de la trouver culottée, osons même le dire, franchement gonflée, de reprocher aux autres de ne pas respecter le règlement. Heureusement pour Lucy, elle n'était pas la seule représentante de l'ordre corrompue. Après tout, n'étaient-ils pas quatre préfets à être membres d'une association secrète illégale, dont l'un des fondateurs n'était autre que la rousse elle-même ? La jeune Rouge et Or était également aussi prompte que la Bleue et Bronze à parier ses cartes de chocogrenouille, aussi ne pouvait-elle logiquement rien lui reprocher sans trahir elle-même sa conduite scandaleuse. Ah elle est belle la jeunesse ! La sénilité de Dumbledore devait réellement avoir atteint son apogée pour qu'il eût l'idée folle d'inventer l'école de nommer aux postes de préfets les pires spécimens de triche, et de non respect des règles de Poudlard.

La jeune fille n'avait donc pas de soucis à se faire du côté des représailles de ses collègues, hormis bien sûr, les représentants de l'Ordre qui arboraient en plus de leur badge de préfet, leur affreux insigne à la couleur avocat et gris souris. Bien entendu, ne pouvant s'abaisser à de pareilles comparaisons, les membres de cette maison préféraient vous regarder d'un ton hautain et vous expliquer qu'il s'agissait là des couleurs Vert et Argent, se jouant des reflets dans le but de dissimuler la différence. Deniel se ferait un plaisir de lui mettre des bâtons dans les roues, comme toujours, et il ne faisait nul doute qu'il atteindrait le septième ciel s'il pouvait être responsable dans le cas où elle serait démise de ses fonctions. La partenaire et petite amie de ce fourbe déchet de l'humanité n'était autre que Précieuse McLane. C'est à cette occasion qu'il nous est permis de vérifier l'expression "qui se ressemble s'assemble". En plus de partager la même fonction que Deniel, Cudacier détestait également Pinpin. Est-il utile de préciser que ce tendre sentiment dévastateur, ravageant tout sur son passage, était réciproque ? Jusqu'à présent, rien dans son attitude n'avait pu permettre à ses deux ennemis de se déchaîner contre elle autrement qu'en match de quidditch, et notre petite blondinette s'arrangeait alors pour être aussi redoutable qu'un cyclone... Ce qui malheureusement, ne fonctionnait pas toujours. Son appartenance au Club dont on ne parle pas, ne pouvait pas lui être reprochée par Précieuse, car dans ce cas, la Serdaigle ne manquerait pas d'entraîner Isaac dans sa chute. Et McLane ne voudrait pas être sortie avec un préfet déchu. Quand aux cartes chocogrenouilles, Lucy n'engagerait certainement pas les siennes pour finalement hériter des figures de la collection de Gollum. Qui sait, peut-être étaient-elles couvertes de bave de limaces !

Pour ce qui était de se faire griller par l'un de ses collègues, il n'y avait donc à priori, rien à craindre. Le mioche, après avoir étouffé un petit cri de stupeur devant la part exorbitante de bénéfices qu'exigeait sa Préfète, sembla se reprendre, et elle crut pendant un moment qu'elle aurait à marchander dur pour récolter son argent. Mais le gamin tomba dans piège qu'elle avait savamment tissé autours d'elle, et s'il baissa le taux à 65%, cela restait une part généreuse des revenus que pouvait générer le jeu. Il prit donc l'air calme, posé, et Lucy sourit en le comparant à un petit coq qui venait allègrement de se faire plumer et tentait cependant de prendre des airs de caïds. Mais ça, hors de question de le lui dire. Il pourrait alors envisager de rompre leur contrat, et elle aurait alors la pénible obligation de faire cesser ses activités au première année. Une perspective peu réjouissante l'attendrait alors; elle devrait garder des mômes reniflant pendant les vacances pour se faire un peu d'argent de poche, à moins qu'elle n'ait pour option d'effectuer des travaux ménagers chez elle, que sa mère récompensait quelque fois par quelques mornilles. Un maigre butin quand elle pouvait gagner des gallions ! De plus, cela demeurerait une perte de temps considérable sur cette pause bienvenue que leur offrait leurs professeurs. Si elle faisait cela en matinée, elle ne pourrait plus dormir et récupérer la fatigue accumulée durant toutes ces heures de cours harassantes auxquelles elle devait assister, et pendant l'après-midi, cela l'empêcherait de sortir s'amuser, ou de vaquer à d'autres occupations bien plus intéressantes. Il serait définitivement plus aisé que l'argent tombe des poches des autres élèves pour venir se loger dans son portefeuille. Comme par magie !

- Wakatépé ! Ca marche, dit-elle simplement pour conclure leur arrangement.

Le gamin continua de fixer sa cape, à l'endroit même où dans la doublure, se trouvait la poche, et surtout, les cinq mornilles qu'elle venait d'empocher. Avec un peu de chances, d'autres pièces ne tarderaient pas à fleurir autours de celles-ci, lui constituant un petit magot tout à fait honorable avec lequel elle pourrait assurer ses prochaines dépenses à Pré-Au-Lard. Une pensée qui amena un nouveau sourire sur les lèvres de Lucy, qui songea alors qu'elle avait raison de délester le petit Rouge et Or de son argent; qu'en aurait-il fait, lui qui ne pouvait quitter le château ? Il aurait certainement tenté de le faire fructifier par le biais d'autres activités illégales, et si un réseau devait se mettre en place à Poudlard, mieux valait qu'il soit surveillé de très près. C'était somme toute, un service qu'elle venait de rendre, et décidant qu'elle ne réclamerait cependant pas de coupe à son nom dans la salle des trophées, la troisième année écouta d'une oreille distraite son collaborateur se présenter fièrement, et tenter de lui arracher quelques renseignements sur les possibilités de déjouer le règlement. Son nom, elle s'en fichait comme de sa première couche-culotte, et pour cause, en prenant ses airs fiers, le petit ne faisait que renforcer sa conviction profonde qu'il n'était pas quelqu'un d'intéressant.

- Enchantée, marmonna-t-elle cependant, politesse oblige, avec un sourire chaleureux, masquant parfaitement son manque d'intérêt. Pour ce qui est de pas se faire pincer, je m'en occupe. Mais j'te préviens; pas de coups en douce.

Autant mettre les choses au clair immédiatement. Lucy n'avait aucune envie de se retrouver avec une affaire foireuse sur les bras, cela lui semblait suffisamment risqué comme ça. En dépit de l'air sûr qu'elle affichait, elle espérait pouvoir assurer quant à ce qui était de contourner les règlements habituels pour pouvoir gagner cet argent. La prudence serait donc de mise, et il s'agirait de ne pas foncer la tête baissée. De toute manière, il lui paraissait évident que si Evan se faisait attraper malgré les efforts qu'elle aurait fournis, elle ne le connaîtrait pas, et ignorerait alors tout de ses activités. Tout cela dans le cas où on lui demanderait, ou pire, s'il la dénonçait. Dans ce cas-là, elle s'arrangerait pour se faire avocat de la défense devant les autres préfets, et finalement, lui collerait une sentence de son crû dont il se souviendrait suffisamment longtemps pour ne pas la trahir. Non pas que cela la réjouit particulièrement de se jouer d'un élève de sa maison, seulement, ils parlaient business, et quel que soit leur âge à tous deux, l'Aiglonne pour sa part, avait saisi qu'il fallait se faire respecter, - en ne laissant pas la traîtrise impunie par exemple - et s'arranger pour garder les deux mains libres. Il lui fallait donc prévoir des sorties de secours, et tant pis si la porte ne permettait qu'un passage à la fois. C'était le jeu.