Correspondance de Page McHenry

Lettre envoyée début Décembre à Pernelle Flamel.

Correspondance de Page McHenry 081120014402934542

21/12/1996

Bonjour Page,

Tu me permets, j'espère, cette familiarité que je prends de t'appeler par ton prénom.

Je dois d'abord, te présenter mes excuses pour le retard que j'ai pris à te répondre. Effectivement, tu n'es pas la seule à m'écrire, surtout depuis le décès de Nicolas. Mais ta lettre m'a particulière surprise et je n'ai pas voulu bâcler ma réponse.

Je savais déjà que le fameux Parchemin d'Alexandre intéressait de plus en plus dernièrement puisque les journalistes mais aussi certains particuliers m'ont déjà posé beaucoup de questions à ce sujet. Peut être pensent-ils que Nicolas aurait refusé de partager ses connaissances. Je dois t'avouer que j'en sais très peu sur le Parchemin. Bien sûr, je l'ai vu de mes yeux et j'ai une petite idée de son fonctionnement, mais si votre groupe existe surtout pour les recherches, je ne te répondrai que par énigmes en espérant que cela puisse attiser encore ta curiosité et guider tes recherches.

Je suis donc tout à fait disposée à converser avec toi au sujet de cet artefact si mystérieux, mais je préfère ne pas vous rencontrer. Effectivement, depuis quelques mois je commence à ressentir les conséquences de mon âge et la fatigue me prend parfois subitement. Je préfère donc ne pas avoir autours de moi plusieurs adolescents avides de savoir. Je ne le supporterai pas. Surtout ne le prends pas contre toi, Page. Tu m'as l'air d'une jeune fille bien trop dynamique pour moi, mais c'est un compliment que je te fais : il faut des sorciers et des sorcières curieux pour que le monde magique ne reste pas dans l'état d'immobilité où il se trouve.

Je m'égare, excuses moi. Il faudra me pardonner mes digressions de vieille femme, jeune enfant, mais je t'assure que je n'oublierai jamais de répondre à tes missives. D'ailleurs, j'attends déjà ta réponse avec impatience en me demandant quelles seront tes premières questions.

Mais j'ai bien peur que ma lettre ne t'arrive pas avant que tu n'aies quitté Poudlard pour passer les vacances chez toi et je suppose que tu ne me répondras pas tout de suite, occupée que tu seras pendant les fêtes. Je te souhaite donc un très joyeux noël et de bonnes vacances.

Pernelle Flamel.

15/06/1997

Bonjour Page,

C'est avec impatience que j'attendais ta lettre et avec grand plaisir que je l'ai lue. Je suis très contente que tes amis et toi prennent autant de plaisir que moi à cet échange épistolaire. Mais tu fais erreur sur un point, ma petite, mon temps n'est pas si précieux que ça. Après avoir vécu plus de six siècles, je pense avoir eu le temps nécessaire pour profiter de toutes les joies de la vie. Aujourd'hui, je me prépare tranquillement à quitter cette terre tout en étant triste de voir ce qu'elle devient et en profitant de ta présence qui égaie mes vieux jours. En clair, abuses donc de mon temps et écris moi encore beaucoup sans vergogne, cela m'emplie de joie. Enfin, sois gentille, mon enfant, appelle moi donc Pernelle plutôt que de me donner du "Madame" à tout bout de champ. Ne sommes nous pas amies ?

Passons à tes questions, maintenant. J'aime beaucoup le choix que tu as fait et ça me permet d'avoir un petit aperçut de l'état de vos recherches que je trouve bien avancées en fait. Effectivement, donc, par deux fois Nicolas a eu en sa possession le Parchemin d'Alexandre mais l'objet n'a jamais été à lui. La première fois, l'artefact a fait office de moyen de communication entre son propriétaire et mon époux. Tu connais sûrement le grand Alchimiste Paracelse. Et bien Nicolas et lui ont travaillé ensemble sur je ne sais quel projet mais leurs emplois du temps étaient tellement remplis qu'il leur était impossible de se voir régulièrement. Nicolas travaillait donc la journée avec leurs documents de recherche et le soir, il donnait le tout et le Parchemin à son amis qui lui rapportait tout ça le lendemain matin. C'est d'ailleurs à cette occasion, à la fin de leur travail, que j'ai moi-même tenu le Parchemin entre mes mains. Nicolas avait peur que Paracelse lui vole le secret de la Pierre Philosophale, il me semble.

Que c'est amusant, je regarde la paume de ma main en t'écrivant que j'ai tenu l'objet entre mes doigts. Oui, tu as raison, sans être exactement un parchemin, cet objet en a tout à fait l'apparence. Il déborde aussi de magie, c'est terriblement impressionnant. Je crois que cet artefact est au moins autant gorgé de puissance magique que ne l'était la Pierre de Nicolas.

Mais revenons-en à tes questions. Le seconde fois que mon défunt mari a eu le Parchemin. Je me souviens que Paracelse avait demandé un rendez-vous à Nicolas dans le plus grand secret pour lui parler de son testament. Ils étaient restés plusieurs heures dans son bureau alors que je préparais un ragoût. Je me souviens encore que c'était un ragoût d'agneau. "Le fameux ragoût d'agneau de Pernelle" avait dit Paracelse en arrivant. Il était même resté dîner ce soir là. Si tu veux la recette, je pourrais te la donner, c'est très facile à faire et tu surprendras toute ta petite famille. Oh ! Je suis encore en train de m'égarer. Tu n'as pas envie que je te parle cuisine, que je suis bête. Revenons à nos chaudrons.

Paracelse avait confié à Nicolas, non seulement son testament mais aussi le fameux Parchemin d'Alexandre. Celui-ci était roulé dans un étui à parchemin scellé et nous avions interdiction formelle d'y toucher. Il est resté à la maison pendant plusieurs années, presque 50 ans en fait. Nicolas visitait alors beaucoup de dispensaires et d'écoles de médicomagie à l'époque (l'actuelle UMA n'existait pas encore et même le fameux hôpital de Londres n'avait pas été imaginé… et pour cause !). Finalement, il est rentré un soir accompagné d'un tout jeune homme (deux fois ton age, tout de même) que Nicolas avait observé pendant près de trois mois. Comme il l'avait fait avec Paracelse, mon époux s'est enfermé dans son bureau avec l'inconnu et ils ont discuté pendant plusieurs heures. Pour l'anecdote, j'ai fait une poule au pot, ce jour là. Quand ils sont ressortis, le garçon avait l'étui contenant le Parchemin d'Alexandre. Plusieurs années plus tard, il créait l'hôpital portant son nom qui se trouve aujourd'hui encore au cœur de Londres.

Je sais que le Parchemin d'Alexandre est resté la possession de l'hôpital de Mangouste Bonham pendant près de trois siècles avant d'être volé en 1925. Malheureusement, je ne sais pas ce qu'il est devenu. Je crois que Nicolas avait sa petite idée sur la question mais il ne m'en a jamais vraiment rien dit si ce n'est "après un traité de médicomagie, le voici devenu un traité d'histoire". C'est quelque peu nébuleux, tu ne trouves pas ?

Je pense avoir répondu à toutes tes questions. Enfin, non, pas tout à fait, mais j'espère que les petites histoires que je t'ai racontées te donneront une idée sur la réponse à ta deuxième question : est-ce l'objet ou son contenu qui est important ? Tes amis et toi saurez vous comprendre le mystère caché derrière mes mots ? J'en suis très curieuse. Surtout n'hésite pas à me faire part de tes conclusions, cela me passionne en fait. D'ailleurs, j'aurais grand plaisir à ce que tu me parles un peu plus de tes amis "Erudits d'Alexandre". Le noms que vous vous êtes donné me plait beaucoup aussi.

Si tu me voyais, j'ai le sourire aux lèvres en écrivant ces mots. Je suis vraiment contente de pouvoir discuter avec toi, ma petite Page. J'attends donc ta réponse avec impatience et n'hésite pas à m'écrire même si ce n'est pas pour me poser des questions. Je te souhaite d'excellentes vacances d'été et j'espère que tu passeras brillamment en troisième année. Au fait, dans quelle maison es-tu ? Laisse moi deviner… à Gryffondor ? J'étais à Poufsouffle, moi.

Je t'embrasse, ma petite Page. A très bientôt, j'espère.

Pernelle Flamel.

Sur la lettre, il y a écrit:

Page McHenry
Eleve de Gryffondor
2e Année
Poudlard

Monsieur ou Madame l'archiviste de l'hôpital
Hôpital Ste Mangouste pour les Blessures Magiques
Londres

Le 12 juin 1997

Page McHenry

Sur le parchemin aux couleurs de l'hôpital, il y a écrit:: Service des relations extérieures
Hôpital Ste Mangouste pour les maladies et blessures magiques
Londres
Angleterre

Miss McHenry Page
Ecole de sorcellerie Poudlard
Ecosse

Le 27 juin 1997

Mademoiselle McHenry,

Je suis au regret de vous annoncer que votre demande du 12 juin 1997 ne pourra trouver de réponse positive. Effectivement la sécurité de l'hôpital a été renforcée suite l'attaque qui a eu lieu en février dernier et le nouveau responsable des archives ne souhaite pas recevoir de visite extérieure.

Je vous joint néanmoins la brochure de présentation de l'établissement. Peut-être trouverez-vous les réponses à vos questions dans le second chapitre traitant de l'histoire du bâtiment.

Je vous souhaite une bonne continuation dans vos recherches.

Cordialement,

M. Morphée Hine
Responsable du service des relations extérieurs

[HJ : L'écriture de Pernelle est plus petite que d'habitude, elle en devient presque illisible et tremble un peu. Joint à la lettre, un énorme grimoire.]

20/09/97

Ma petite Page,

Ta lettre m'a fait un grand plaisir. Elle m'a réchauffé le cœur et je n'ai cessé de la relire de tout l'été. Je te demande pardon d'avoir tant tardé à te répondre et j'espère que tu arriveras à me relire. J'ai été malade. J'ai passé un mois entier à l'hôpital Ste Mangouste et je suis rentrée chez moi il y a quelques semaines seulement. Il est même fort possible que la prochaine lettre que tu recevras de moi soit écrite par la jeune fille qui s'occupe de moi. L'élixir de longue vie, créé par mon époux, commence à ne plus faire beaucoup d'effet. Comme la plus part des potions, il a une durée de vie déterminée et les quelques fioles qu'il me reste ne sont plus toutes jeunes, leur effet diminue et je suis de plus en plus affaiblie. Je doute que les soins que l'on me prodigue me permette de marcher à nouveau, mais ils maintiennent mon esprit vif et éveillé ce qui me permet de t'écrire encore. J'espère que tu continueras à m'écrire encore car cela me redonne de la force. Je te demande de ne pas trop t'inquiéter pour moi. J'ai vécu trois fois plus longtemps que la majorité des sorciers et je suis soulagée d'arriver au bout de cette trop longue existence. Cela m'attriste beaucoup de savoir que je ne pourrais plus converser avec toi, mais je ne doute pas un seul instant que ta joie de vivre et ta force toute gryffondoresque t'aideront à avancer.

J'ai cru comprendre que toi aussi tu es venue à l'hôpital pendant l'été. Si tu savais comme certains tableau son bavards quand on les connaît un peu. Dilys m'a dit que tu avais mené ton enquête dans les murs de l'hôpital. J'espère que la pêche a été fructueuse. As-tu réussi à élucider les mystères des mots de Nicolas ? Sache que moi non plus, je ne suis pas restée inactive. Comme je te le disais, les tableaux sont bavards et je pense que j'ai trouvé un indice sur le fameux voleur… Mais j'attends d'abord que tu me dises quelles sont tes conclusions avant de partager mes trouvailles avec toi. N'est-ce pas le but du jeu ?
Au fait, ne t'inquiète pas, ton secret est bien gardé. Minerva ne saura pas que ton ami et toi avez visité la réserve de Poudlard… ou du moins, pas par moi. Mais si tu te balades la nuit, méfie toi des habitants silencieux du château : nos bons amis les tableaux !

Dilys m'a parlé de ta sœur. Je n'avais aucunement l'intention de me renseigner sur toi, je t'en assure, mais Dilys est curieuse et bavarde et elle m'a tenu compagnie pendant toute mon hospitalisation donc elle a eu tout le temps du monde pour se renseigner et venir me raconter des choses que je n'aurais pas du apprendre par une autre personne que toi. Elle m'a expliqué que Helen a été longtemps hospitalisée à Ste Mangouste, ça a du être difficile pour toi. Revenir en ces lieux pour ton enquête t'a sûrement aussi éprouvée. Mais rien ne fait reculer un Gryffondor, n'est-ce pas ? A propos de maison, Dilys ne savait pas que ta sœur été à Poufsouffle, mais c'était la maison sur laquelle elle avait parié. Crois-tu qu'il est possible qu'un tableau influence le Choixpeau Magique ? J'imagine très bien cette bavarde vanter la douceur de ta jumelle en lui disant que Poufsouffle serait la maison adéquate.

Oh ! A propos de Directeurs de Poudlard. J'ai effectivement appris la triste nouvelle. Albus est décédé et c'est son meurtrier présumé qui prend sa suite, n'est-ce pas ? D'après Dilys, il faut faire confiance à Rogue. Albus lui a fait confiance jusqu'au bout et lui fait encore confiance aujourd'hui. Etrangement, cette bavarde n'a rien dit de plus à ce sujet. Mais il est possible que les tableaux du bureau du directeur de Poudlard soient tenus au secret sur ce qu'il s'y passe. Néanmoins, je suis d'accord, il est très injuste de te retirer ton insigne sous prétexte que tu as du sang moldu. J'ai rencontré de nombreux moldus dans ma vie et nombre d'entre eux étaient bien plus intelligents que nombre de sorciers se prétendant pur. Sais-tu qu'il n'y a aucune famille de sang totalement pur ? Il sont uniquement "purs" parce qu'il cachent les moldus ou les cracmols qui sont dans leurs arbres… et puis ils falsifient des papiers aussi. De nombreuses familles dites pures, sont très riches, elles peuvent faire ça.

Ma main devient douloureuse, je vais devoir terminer ma lettre ici, ma petite, mais j'attends avec impatience ta prochaine lettre. Raconte moi ta rentrée, dis moi comment ça se passe à Poudlard. Et, au fait, dis moi quand est ton anniversaire, aussi. En attendant, je t'envois mon livre de recettes annoté en tous sens en espérant que tu arrives à le déchiffrer. Je n'en aurai plus l'usage et cela me ferait très plaisir que tu t'en serves.

Je t'embrasse.

Pernelle Flamel.

[HJ : l'écriture est toujours aussi difficile à lire]

25/03/98

Ma chère Page,

J'ai été de nouveau hospitalisée, je suis maintenant alitée chez moi. Je doute d'avoir plus que quelques mois de sursis désormais. J'espère que tu t'en sors bien avec les nouvelles dispositions légales qui ont été mises en place. Ne fait pas trop de zèle, il vaut mieux rester discrète le temps que ça se calme.

Je ne vois pas de quel tableau tu parles mais s'il a été abîmé lors du vol, il a effectivement des indices à fournir sur le voleur en question. Tu me raconteras si tu peux y aller pendant les vacances. Quoi qu'il en soit, je confirme ce qu'on t'a déjà dit, les tableaux sont une bonne piste mais méfies-toi, ils sont parfois susceptible il faut prendre des pincettes avec eux. Surtout avec celui auquel je pense que tu pourras trouver aussi aux Archives si tu ne veux pas retourner à l'hôpital, ce que je pourrais très bien comprendre. Je me suis moi-même arrangée pour recevoir mes soins chez moi (Dilys est vraiment trop bavarde).

Je te prie de m'excuser de cette lettre si courte mais je ne peux écrire d'avantage.

Je t'embrasse très fort.

Pernelle Flamel

Le 16 juillet 1998

Ma chère Page,

Ce que je craignais est arrivé, je ne peux plus écrire. C'est donc la jeune infirmière qui s'occupe de moi qui écrit sous ma dictée.

Tu me vois rassurée de te savoir en pleine santé. Ton silence m'avait un peu inquiétée et savoir où tu étais me rempli d'effroi. Un tel endroit ne devrait pas exister si tu veux mon avis. Parfois, les méthodes utilisées pour rendre la justice sont particulièrement cruelles. La vie se charge déjà suffisamment de l'être pour que les hommes n'en rajoutent pas.

A ce sujet, je voulais te proposer de passer me voir cet été mais je crains que cela ne soit plus possible : les médicomages m'interdisent toute visite. Ma jeune infirmière et ces hommes en blouses blanches sont les seules personnes que je verrai avant de quitter le monde ce qui, j'en suis désolée pour toi, risque de ne pas tarder.

Ainsi c'était le professeur Corkscrew que tu étais allée voir. J'ignorais qu'il avait encore un tableau au Pays de Galles. C'est un homme bien étrange, tu n'as pas trouvé ? Je ne l'ai pas connu de son vivant mais Nicolas avait suivi de prêt les recherches concernant les évènements de 1925 et j'ai eu l'occasion d'assister à l'interrogatoire du tableau (il s'était alors réfugié dans un autre tableau de l'hôpital, on a eu un mal fou à le retrouver). Un adepte de la fuite, si tu veux mon avis.

Quoi qu'il en soit, tu as raison de ne pas perdre espoir. Je te fais confiance, tu finiras par trouver quelque chose qui te fera avancer. Et quoi de mieux pour garder le moral que ce que tu trouveras dans le paquet joint à la lettre ?

Je te souhaite de passer de bonnes vacances et je t'embrasse très fort.

Pernelle Flamel

[HJ : joint à la lettre… une boite taille maxi de chocogrenouille !]

Janvier 1999

Mademoiselle McHenry,

Je ne doute pas que vous ayez appris la triste nouvelle par la presse ce matin. Ms Flamel est décédée hier soir.
Peut être reconnaissez vous mon écriture, je suis l'infirmière qui est à ses côtés depuis plusieurs mois. Ms Flamel m'a beaucoup parlé de vous et je me permets donc de vous envoyer un carton d'invitation pour la cérémonie d'adieu qui aura lieu ce vendredi.
Je sais que vous êtes étudiantes à Poudlard, mais votre directrice, le Professeur McGonagall, étant aussi invitée, je pense qu'elle acceptera de vous amener sur place. Je pense que Ms Flamel aurait beaucoup aimé que vous soyez présente.
Vous serez aussi conviée par le notaire chargé de l'ouverture du testament car vous y êtes nommée.

En espérant vous voir vendredi,

Cordialement,

Florine Carnim

[HJ : joint à la lettre, le fameux carton d'invitation qui te permettra de prouver à McGo que tu es vraiment conviée ^^]