Jason avait un peu flâné dans le village avant d'entrer dans le pub et ce bien avant 14 h. Il avait beau adorer Zeph', il ne supportait pas son comportement des fois... Il était donc arrivé en avance au rendez-vous et ce sans son écharpe.

Il entra donc dans le pub et rabattit son capuchon laissant sa boucle d'oreille apparaître ainsi que son visage. Il s'avança, se glissa entre les tables en saluant quelques personnes qu'il connaissait. Il était déjà venu dans cet endroit plusieurs fois et s'avança jusqu'au bar où il commanda de l'hydromel. Son verre arriva avec une bouteille et un visage bien connu.

- ça faisait un petit moment Jason que tu n'étais pas venu...

- Moi ? Mais voyons je n'aurai pas osé faire quelque chose d'aussi lâche !!!

Jason souriait d'un air clairement amusé. Ici, bizarrement, remarquez tout est bizarre ces temps-ci, il se sentait bien plus à l'aise que au Chaudron Baveur ou au Trois Balais... Peut-être parce qu'à chaque table se trâmait quelque chose d'illégale et que la dissimulation et tout ce qui s'ensuivait était relié à la manière dont le Serpentard avait été élevé...

- Au fait ça te dérange si je prends une table au fond ?
J'attends quelqu'un...

- Tu as enfin décidé de prendre contact avec un mangemort ? Plaisanta l'autre.

- Voyons, si jamais je le fais ce ne sera pas dans un endroit où l'on me connait déjà... Le blond sourit à son interlocuteur.

- Bien sûr que tu peux Jason !!! Et si quelqu'un te demande j'indiquerai ta table ne t'inquiètes pas va je ne suis pas encore sénile, dit-il en riant.

- Te connaissant cela ne saurait tarder !!! Fit remarquer Jason en partant, en riant, avec la bouteille et le verre à une table non loin.

Il regarda sa montre et vit qu'il devrait encore attendre un peu. Au fait pourquoi avait-il accepté le rendez-vous ? Ah oui, un parce qu'Adam était mignon, deux parce que cela le changeait un peu de ses fréquentations habituels et trois parce que finalement il l'intriguait. Et dire que leur rencontre était dû au hasard...
Amusant tout cela, tout de même. Comme quoi le hasard faisait bien les choses. Et il n'allait pas s'en plaindre. Il prit son verre, le fit tourner quelques instants dans ses mains et en but un peu.

Il reposa son verre et regarda sa montre. Ah... presque 14 h avec un peu de chance Adam allait arriver bientôt. Quelqu'un poussa la porte du pub mais comme Jason avait fait tomber quelque chose de sa poche et qu'il se pencha sous la table pour le ramasser, il ne le vit pas. Il remit l'objet dans sa poche et regarda l'heure.

" Tiens, tiens, tiens… Regardez qui nous vient directement de Poudlard, Adam Harper " – souffla l'homme d'une voix inhabituellement rauque – " Et qu'est ce qu'il veut le petit prince ? "
" Je cherche… Quelqu'un " – lança le brun d'une voix lente.
" Quelqu'un ?! Mais c'est qu'il est précis en plus… Généralement, c'est seul que tu viens " – ricana, sirupeux, l'habitué du bar crasseux – " Une demoiselle ? "
" Fous lui la paix, tu veux ? " – répliqua le barman, interrompant l'houleuse discussion et tirant à lui le brun d'une main moite – " Adam… T'traîne un peu trop ici ces derniers temps, t'sais ça ? "

Oui, il le savait et avec une pertinence toute particulière qu'il s'appliquait à ranger du côté du dédain et d'une insouciance encore gamine. Dans l'ensemble, Adam était loin d'être quelqu'un de parfait. Elégant mais doté d'un tempérament tournant parfois a l'excès d'une espièglerie enfantine, sa conception du monde était bien lointaine de celle d'une demi-douzaine des occupants du bar crasseux plongés dans les sombres élucubrations de l'avenir. Il vivait baigné d'un confort certain et jouissait de tous les plaisirs d'une vie d'exubérances dans une politique relativement proche des préceptes d'Epicure. C'était la partie joviale de sa condition étudiante, celle de se tenir éloigné des empêchements hebdomadaires d'une pleine existence, loin des atrocités qu'il suivait comme un enfant déchiffre une revue d'images colorées avec une envie teintée de curiosité. C'était loin d'être le point de louanges éventuelles dans le cas du brun mais Adam, du haut d'un piédestal savamment orchestré voyait d'une bulle la douleur et le malheur d'autrui, distants et presque invisibles malgré l'omniprésence planante d'un courant de peur. Aurors, mangemorts… Dans le monde actuel, il aurait été pédant et d'une indicible prétention de classer la population en deux catégories purement extrémistes. La majorité d'une foule terrifiée se contentait d'attendre la mort en enroulant de bras protecteurs ceux qu'ils aimaient. Il y avait quelque chose de pathétique dans l'image mordorée d'une résistance trop fade et un empressement fanatique dans l'attitude des admirateurs du maître. Les époques passaient, marquantes d'un climat singulièrement différent de jour en jour qui clamait l'apogée des trafiquants et des idolâtres d'un Lord dans l'ombre qui nimbait de son omniprésence les rues sales et vides. Etait-ce le réconfort que certains clients venaient chercher dans les lieux mal famés des bars ou une dernière beuverie devant cette vision apocalyptique d'un futur proche ? Un visage déférent noyé dans les verres opaques d'alcool ? Gregory Williams était de cette dernière catégorie. Apostrophant les clients d'une voix aux tonalités trop mielleuses ou surfaites, le bonhomme était de réputation cinglé et vivait aux dépends d'un barman trop compréhensif. Décharné et malhabile, les yeux révulsés au fond des verres aux doses d'alcool non négligeables, il noyait son angoisse, son fanatisme et sa dépression dans la boisson apaisant bien des cœurs en temps de troubles. Les gens l'évitaient, avec sa langue trop bien pendue, ses remarques acerbes et son cynisme déplacé, son talent inévitable pour repérer le long des tables les mineurs dont la présence était peu louable. Aussi abreuvait il Adam de commentaires plus ou moins acides, taquinant nerveusement les pans de la robe noire et altière du jeune homme. Alberforth refusait à faire régner ne serait ce qu'un semblant d'autorité sur les tables suintant la magouille et l'illégalité et se contentait de mornes regards aux quelques importants qui s'agitaient trop dans un coin de la salle.

La tête du sanglier était de ces endroits qui traversaient le temps, invariable et immobile, figée dans une douce torpeur que les années, les mois et les intempéries de saisons douloureuses n'étaient pas parvenues à modifier. Son escalier de bois branlant, la couche de sciure recouvrant les tables crasseuses et les chaises empilées sans soin, les vitres opaques et les torchons sales suspendues aux crochets métalliques figés par une main invisible dans le plâtre d'un mur décrépi. Pourtant cette ambiance familière qui n'avait rien de convivial constituait un des lieux particulièrement prisés de la modeste bourgade, village animé et commerçant pour les quelques infréquentables, rôdeurs. Les élèves de Poudlard y étaient relativement rares et généralement accueillis par un silence morne et oppressant suffisant à détourner l'attention de bon nombre de ces quelques infortunés dont le regard croisait l'œil torve de certains clients. Adam avait rencontré Gregory Williams dans les hasards d'une boisson réconfortante qui avait amené les langues à se délier, les sourires à devenir plus ou moins accommodant et les regards plus promptes, confiants, dans un écrin d'intimité doucereux compromettant. En quelques heures d'une discussion sourde et rocailleuse, l'adolescent et le cinglé avaient été amenés à une sorte de complicité taciturne et les remarques personnelles accueillaient désormais les entrées du jeune homme que l'on repérait sans mal dans la foule de ces hommes mal rasés, encapuchonnés et l'haleine suintant le whisky et la bière. Pour une raison des plus simples qu'était l'aspect fragile que présentait le brun. Maigre, certainement trop pour son âge, il dominait les premières années mais était facilement d"passable d'une bonne tête par ceux de son âge, avec des membres graciles mais peu taillés a une carrière de joueur de quidditch, des traits altiers mais un visage qui reflétait d'avantage l'espièglerie caractérielle de l'adolescent qu'une maturité précoce. De son côté joueur, le contraste était saisissant avec l'atmosphère bien plus adulte des lieux et le manque évident de chaleur de ses quelques clients de passage, pour beaucoup des initiés peu fréquentables dont les poches des capes de voyage regorgeaient d'objets douteux dissimulés aux yeux d'une justice rigoureuse de contrôle magique. Mais c'était une ambiance confinée et brutale dont la résonance avait quelque chose d'étrangement apaisant. Les rares élèves pénétrant en petit groupe de processions intimidées cherchaient pour beaucoup l'accès aux boissons fortes prisées dans le village et refusées à bien des personnes dans d'autres bars plus traditionnelles ou cultivant le conformisme. Dans la salle ornée de la tête de sanglier sanguinolente mouchetant d'opales rougeoyantes le drap blanc, le patron se souciait peu pou faisait du moins peu de cas de l'âge de ses clients.

" Tu cherches quelqu'un ? " – L'adolescent sembla en suspens quelques instants, répondit à l'interrogation d'une voix sucrée –
" Un blond… Jason Lis… "
" Là-bas ce cher Lister " - grimaça Gregory en tendant un doigt venimeux en direction d'une table au fond - " Tu connais ? "

Le brun hocha la tête, soudainement rêveur tandis que les yeux d'une couleur irréelle vrillait en direction de la table circulaire et de son occupant. Il était venu. Etrangement, Adam avait été assaillit par la doute l'espace de quelques minutes, ignorant quel serait le degré de persuasion de sa tirade attisant une curiosité volontaire et le temps a perdre estimable de Jason. Les motivations du blond étaient certainement on ne peut plus claires : un mélange indistinct d'interrogation était servie en guise de plus détonnant cocktail d'insistance et d'assurance. Pourtant, derrière l'air si ce n'était timide moins exubérant que celui d'Adam de son interlocuteur, le brun avait la surprise de découvrir que la population d'un bar a réputation houleuse et médisante semblait connaître comme un habitué le blond et répondre a l'appel de son nom. Une surprise première de taille dans l'observation rapide du jeune homme que des goûts d'experts avaient dirigés vers l'hydromel. Adam avait cette particularité, indicible entre qualité et défaut : il savait se vendre, se rendre intriguant avec suffisamment d'expérience dans l'art complexe du sourire pour savoir se montrer sous un jour intéressant, différent. Il avait troqué ses vêtements scolaires, la robe de sorcier d'un classicisme affligeant pour des vêtements plus amples bien que moldus dont un jean sombre et une chemise qu'un soucis de mode adolescente avait voulut laissé entrouverte. C'est d'une démarche presque féline que le vert et argent se laissa tomber sur une des chaises miteuses en face du blond.

" Merci, d'être venu " – susurra le brun – " T'es un habitué semble t-il ou tu as l'air relativement connu du moins… C'est inattendu. Tu me sers quelque chose ? " – interrogea Adam en désignant, implicite d'un geste furtif du visage, la bouteille d'hydromel.

L'une des choses qu'il fallait savoir à propos d'Adam Harper était que le jeune homme ne tenait absolument pas l'alcool. Un simple verre suffisait à rendre son visage plus ouvert, ses gestes plus hasardeux, son tempérament bien plus impulsif et ses paroles à double sens. Et l'hydromel était par conséquent une de ces boissons que le cercle de camarades proches savait proscrit et tenait éloignés des yeux gourmands de l'adolescent aux cheveux sombres dont le regard vrillait systématiquement vers la bouteille mal nettoyée, aux parois sales. Et si Adam avait eut la claire intention d'entamer la discussion par quelques paroles d'une étonnante banalité pour entrer dans des sujets plus houleux avec une subtilité et une finesse un peu plus émérite, le verre crasseux posé devant lui suffisait à couper court aux projets joyeusement établis jusqu'à présent. Les doigts fins du jeune homme caressaient à présent amoureusement les bords du récipient et c'est à lampées mécaniques que le liquide chaud descendit dans les veines de l'adolescent, brûlant d'une chaleur superficielle, enivrante et dangereuse sa gorge, embrumant d'une torpeur douce et aqueuse un esprit d'ordinaire vif. Adam, alcool à la main formaient un duo aussi audacieux qu'imprévisible et la vision concise de l'adolescent s'était mue en quelques principes bien moins clairs.

Jason vit le Serpentard brun s'approcher du bar. Il s'était changé et Jason se mit à penser qu'il ne s'était pas changer et ne devait pas être très classe... C'est vrai qu'il avait une de ses boucles d'oreilles préférée et qu'on le complimentait toujours dessus, ce qui était superflu à son avis, mais bon... Il se sentait un peu à la masse là.

Il observait donc Adam qui semblait avoir une conversation un peu houleuse et il trouva domage de ne pas pouvoir entendre ce qui se disait. Puis celui-ci se fit 'enlever' par le barman et apparemment il demandait où se trouvait Jason car on tendit un doigt vers lui. Tiens ? Mais c'est qu'il connaissait bien la personne qui tendait le doigt, un air amusé perça le masque qu'il s'était forgé quelques instants auparavant. Tout de même, il était étonnant qu'Adam Harper soit un habitué de ce bar mais après tout pourquoi pas. Il ne le connaissait pas et donc ne pouvait connaître ses habitudes. Mais si celui-ci était un habitué, c'était tout de même dommage qu'ils ne se soient pas rencontrés avant...

Il vit donc Adam s'approcher de sa table et s'asseoir face à lui. Tandis qu'il marchait, Jason avait poussé un examen plus approfondi et avait remarqué que son condisciple semblait apprécier les vêtements amples et sombres. Jason eut un sourire amusé, il semblerait que de manière générale, les Serpentards aimaient les vêtements sombres. Peut-être un vestige de leur éducation ?
Bref, Adam s'assit en face de lui et lui dit :

" Merci, d'être venu " – susurra le brun – " T'es un habitué semble t-il ou tu as l'air relativement connu du moins… C'est inattendu. Tu me sers quelque chose ? " – interrogea Adam en désignant, implicite d'un geste furtif du visage, la bouteille d'hydromel.

- Je t'avais dit que je viendrai, mais de rien si tu y tiens, dit Jason avec une lueur d'amusement dans le regard. Je ne vois pas vraiment pourquoi c'est étonnant et puis je pourrai faire la même remarque pour toi...

Jason ne voyait pas vraiment en quoi il était étonnant qu'il soit un habitué de ce pub, il avait vraiment l'air d'un naïf Serpy bourré de peur qui n'oserait pas riqué un pied ici ? Ou bien il n'avait pas la tête des clients du bar ? Ou encore il avait la tête de quelqu'un de timide qui ne pouvait pas s'intégrer dans un lieu pareil ? Sa soeur, Lindsey lui avait sorti tous ces arguments lorsqu'elle avait appris qu'il venait souvent ici. Il était un peu déçu qu'Harper soit du même avis qu'elle. Il approcha le verre d'Adam et lui versa de l'hydromel, il espérait tout de même que celui-ci tienne bien l'alcool. De toute manière sinon, il avait des fioles de potion dégrisante sur lui. Il en avait toujours depuis qu'il connaissait le goût prononcé de Zeph' pour l'alcool... Jason secoua la tête et se dit qu'il devait arrêter de penser à cet abruti heureux qui d'ailleurs devait encore être en train de se disputer dans le dortoir avec son frère, hé, hé. Un fin sourire narquois apparut sur son visage pour disparaitre aussitôt.

- Je dois tout de même dire que ton rendez-vous m'a surpris... Dans le bon sens en tout cas... Jason regardait son vis-à-vis droit dans les yeux pendant quelques secondes avant de se poser plus loin sur un autre client du bar.

Il finit son propre verre et se resservit tranquillement en attendant que l'autre Serpentard parle.

Habitué était certainement un mot trop lourd de sens pour une fréquentation indolore et tout juste quotidienne des lieux. Les verres dans les moments d'incertitude, d'ennui, de lassitude ou d'une allégresse plus subtile avait toujours coulé avec une rigueur et une intensité suffisante pour inciter à quelques passages plus ou moins irréguliers. Sa connaissance des lieux s'en trouvait considérablement limitée et les périodes d'absentéisme volontaires étaient aussi nombreuses que les verres que les grands consommateurs pouvaient vider sur le comptoir sale. Ses dernières venues plus fréquentes étaient dues au temps libre de vacances réconfortantes plus que par réelle habitude ou fidélité de clientèle. La relation entretenue par intermittences en la compagnie d'Alberforth était plus le fruit fructueux du hasard que d'une réelle amitié tissée par le temps, les années, les habitudes coutumières . Deux ans plus tôt, Adam et son corps peu aigrie a supporter une importante dose d'alcool avait porté à ses lèvres le liquide ambré en quantités bien trop importantes et ingurgiter péniblement le fond de whisky malgré un esprit embrumé et des sensations rendues muettes ou amputées d'une partie de leur fonctionnalité habituelle. Le barman a la barbe emmêlés, aux sourcils broussailleux a à la voix caverneuse et grondant avait relevé le jeune homme dont la main crispée refusait avec obstination de lâcher le récipient aux parois transparentes rendues opaques par la saleté, la crasse et la poussière. Pré-au-lard était de ces lieux atypiques et son ouverture publique aux élèves avait finalement mené le brun à une seconde entrevue dans l'espace sordide et frauduleux aux tables bancales et aux clients emmitouflés dans les lourdes capes sombres, le visage tiré par les cernes et les poils clairsemés de barbes mal entretenues. L'odeur poisseuse des bouteilles, fruités ou acides, mêlées au silence ponctués des éclats de voix rocailleux de conversations à la tournure moins gaie ou chaleureuse, loin d'une convivialité de rigueur mais plus proche des souvenirs de l'adolescent. A la même époque, le vert et argent avait pu tendre la main au crapuleux Gregory Williams et une relation des plus singulière était née des deux hommes. Avec l'approche des examens, les visites d'Adam s'était faites plus rares pour se rapprocher, inexorable, de l'inexistence avant de reprendre un rythme plus soutenu, vagabond, occupation conforme au singulier état d'esprit dont pouvait faire preuve le brun, adepte d'une philosophie dûment incriminée par les hauts de ce monde, trop prudes, chastes et plein des doux principes d'une éducation spartiate pour comprendre les plaisirs dont jouissaient le brun.

Avait il déjà été amoureux ? Aussi longtemps que remontait ses souvenirs, Adam avait toujours eu un goût prononcé pour l'attraction parfois provocante et ostensible mais n'avait jamais ressentit les symptômes avant coureurs de cette maladie dont se plaignait beaucoup, grisante et partiale. Les battements de coeur plus forts été attribués a l'excitation et à l'impatience, dénudée de toute timidité particulière et irrationnelle, et les larmes n'avaient jamais coulé à l'annonce d'une fin de relation. L'alcool peut être. Mais plus par habitude voilée que par réel chagrin lourd et oppressant. Bien sûr, l'arrivée d'un garçon séduisant éveillait d'un trait tous les sens de l'adolescent tiraillé de tous les principes et causes qu'amenaient cette période de la vie et traversée, avec une intensité plus ou moins forte et une durée divergente par tous. De sa première année a poudlard, Adam avait retenu des découvertes plus que des rencontres. En dehors d'Ethel et Drew, les liens possibles d'amitié avaient été particulièrement rares et tenaient du domaine de la restriction, en partie à cause du côté particulièrement sélectif du brun. La moindre imperfection, défaut trop imposant ou côté un peu décalé de la personnalité d'un étranger suffisait à contrecarrer les idées ouvertes et larges d'esprit du jeune homme et dès ses onze ans, un goût prononcé pour un petit groupe de privilégiés avait remplacé des idées de copinage jugées vulgaires. Un raisonnement exigeant et creux mais qui correspondait relativement bien a la personnalité peu adepte des déclarations éloquentes du vert et argent. Associable ? Loin de là et l'extravagance prenait bien plus de place qu'une potentielle timidité. Aussi le brun était il peu adepte des piques lancés a l'encontre des autres maisons, tant leur banalité semblaient par ailleurs grossières et manquaient cruellement d'élégance ou de finesse. Il tirait une certaine fierté de la couleur de son blason mais il réservait les rictus moqueurs pour les plus empotés victimes de disgrâces autre qu'une couleur de robe.

Lorsque le blond fit part au brun de son étonnement face a l'invitation, ce dernier laissa quelques secondes, brèves et écourtées mais présentes d'un silence interrogatif. Était-il si surprenant qu'Adam ai tendue une perche évidente à un jeune homme particulièrement mignon, si ce n'était séduisant. Pour Adam, la proposition était attenante à l'habitude et ne sortait en rien du commun. Les signaux avaient été relativement claires et le caractère incisif et naturellement provocant de l'adolescent se ressentait dans ses gestes, ses mimiques et des sous entendus aussi lourds de sens que possible. Mais il ne connaissait que quelques points superficiels de la personnalité de Jason et pouvait difficilement affirmer que le blond possédait ces mêmes facettes. Par ailleurs, la certitude de plaire a l'adolescent était absente. Un pressentiment peut être, les brumes confuses et irréelles d'un semblant d'idée populaire. Mais ? Mais cette voix aigu, stridente, chantonnant sur un air désagréablement connu lui soufflait, exaspérante de vérité et de clairvoyance, que Jason Lister lui plaisait. Du jour au lendemain ? Non, il avait déjà pu constater que Jason était potentiellement mignon mais toujours le visage empourpré dans une sempiternelle écharpe, les choses n'étaient devenues plus concises qu'aujourd'hui. Peut être préférait il la gente féminine. L'espace d'un instant, l'entrevue de cette idée noua le coeur du brun d'angoisse, étreinte douloureuse et criarde de sentiments.

« Dis moi Jason... J'te plaît ? » - interrogea le brun d'une voix singulière par son naturel.

Sans l'alcool, le verre tenue d'une main rendue moite, la question aurait certainement fait preuve de d'avantage de finesse de subtilité. Mais Adam ne tenait pas l'alcool et l'idée devenait un peu plus grisante à chaque lampée avide de chaleur. D'un geste, les doigts effilées de cette main étrangement féminine pour un garçon avait reposé l'hydromel chaleureux et avait saisit avec une dextérité enhardie par la boisson la cravate mal nouée de l'uniforme de sorcier de son camarade, avec une vigueur aussi prisée que le reste, une fermeté inhabituelle, attirant à lui le visage du blond. La pression au niveau de la nuque était légère, perceptible tandis que la main que la main droite de l'adolescent épousait le creux de la joue de son interlocuteur, déposant sans pudeur l'esquisse d'un baiser, les lèvres entrant en contact avec celle du blond.

Un long moment empli de silence passa. Peut-être Jason aurait-il dû répondre autre chose ? Quelque chose lui disait que oui il avait bien fait de répondre ça et autre chose lui disait que non. Oui, bien répondu, car il avait dit ce q'il pensait et que... Il n'avait pas spécialement envie de se creuser la tête et de mentir à Adam... Non, mal répondu, car ... eh bien... le silence d'Adam en était une conséquence à priori, non ? Il se passa une main gênée dans ses cheveux mais ne dit rien pour autant. Apparemment Adam était tombé dans un longue méditation suite à ce que Jason avait dit. Il se retint de passer une main devant les yeux de l'autre Serpentard et de lui lancer un stupide 'Ouhou t'es toujours là ou t'as décidé de faire un voyage astral ?'... Phrase particulièrement stupide, n'est-ce-pas ? Alors la dire, lui... Et puis quoi encore ??? Tout ça lui faisait penser que pour qu'il se dise de telles stupidités, Adam n'avait rien dit... Il se mit donc à l'observer, d'un air un peu nonchalant, un coude sur la table, ce qui aurait fait hurler sa mère, et le visage au coeur de sa main gauche. Il jouait vaguement avec son verre le faisant tourner, et essayait d'analyser les gestes du brun pour essayer de deviner ce que pensait celui-ci... Adam semblait nostalgique puis ... heu... interdit ? Il semblerait que ce que venait de dire Jason était ridicule aux yeux d'Adam ? Mouaif... Bah ça l'était pas aux yeux de Jason.
En tout cas le Serpentard brun prit finalement la parole :

« Dis moi Jason... J'te plaît ?» - interrogea le brun d'une voix singulière par son naturel.

Heu... ça ne se voyait pas déjà assez ? Et puis c'était quoi cette question ? Évidemment qu'il lui plaisait, fallait être aveugle et idiot pour ne pas remarquer la beauté d'Adam... Il se demandait quel était le goût des lèvres du brun... Hein ? Mais qu'est-ce-qu'il pensait encore comme bêtise ? Il y avait une rumeur sur Harper à Serpentard qui disait qu'il aimait les plaisirs féminins, alors Jason n'avait aucune chance... Pourtant quelque chose lui disait que si... Pfff par la tête du sanglier qu'il voyait sur le mur qu'il arrête de penser et qu'il accepte le fait de n'avoir aucune chance... Tiens ? Y avait vraiment beaucoup de sang sur le mur... Peut-être que le barman avait rajouté du sang humain en plus ? Heu.. Non ptet pas quand même... C'est sur la pensée du mur sanguinolent qu'il se décida à répondre ... la vérité.

- Hum... Oui tu me plais...
Et moi je te plais ? demanda le blond avec un sourire amusé.

Ce qu'il avait dit, surtout le début, était bref, court et vrai en plus. C'était pas beau la brièveté dont faisait preuve comme à son habitude Jason ? Par contre il n'était pas tout à fait sûr de la façon dont le prendrait Adam... Il remarqua les tremblements habituels de sa main, comme lorsqu'il était en colère, nerveux ou encore triste... Bref, il mit ses mains dans ses poches et regretta sa longue écharpe dans laquelle il pouvait enrouler ses mains.

Il en était là de ses charmantes réflexions lorsque le brun fit quelque chose qui le stupéfia. Il l'attira à lui par sa cravate mal nouée. Non ne me tue pas, merci ! Mais pas pour le tuer, mais pour l'embrasser. La main droite du brun sur sa joue, et il déposa l'esquisse d'un baiser, leurs lèvres entrant en contact. Évidemment, Jason ne s'attendait pas vraiment pas à un geste pareil, il resta là comme un abruti avec les yeux légèrement écarquillés, il n'avait pas non plus la fish attitude hein !!! Mais il retrouva vite son cerveau et attrapa Adam par le col de sa chemise et l'attira aussi à lui pour l'embrasser vraiment cette fois. Bizarrement, encore une fois, son coeur s'emballa. Par Merlin, Viviane et Salazar dîtes-lui qu'il n'était pas tombé amoureux d'un garçon plus jeune que lui aujourd'hui !!! Il était vrai qu'en cours, il avait déjà trouvé plusieurs fois Adam mignon mais de là comme ça...

Après le baiser il retourna à sa place, et prit le verre d'Adam et le posa loin du Serpentard. Celui-ci ne tenait pas l'alcool c'était évident. D'ailleurs il était dommage que celui-ci ait bu de l'hydromel avant car ses lèvres avaient donc eu ce goût pendant le baiser. Mais qu'est-ce-qu'il disait encore --'

- Il semblerait que tu ne tiennes pas vraiment l'alcool...

Il fouilla dans une de ses poches et hésita à sortir une fiole. Il ne souhaitait pas qu'après avoir bu la fiole, Adam l'accuse d'avoir profité de la situation, ce qui était vrai mais bon...
Il sortit donc une fiole qui éliminerait l'alcool et la tendit au beau brun, heu au brun, au brun.

- Je pense que tu en as besoin... C'est pas du poison tu sais... C'est juste une fiole pour contrer les effets de la boisson...

Un an. Dans une mentalité adulte et aguerrie qui affleure d'une majorité longuement attendue, une année ne représente qu'une succession de joies et de peines fluides qui n'interviennent en rien dans une relation durable. Pour un adolescent, la différence est de taille, un fossé creux et vide qui sépare avec une amertume virulente les mentalités, les pensées et les convictions. Adam avait eut tendance a fuir les gens d'années largement supérieures pour une raison aussi simple que superficielle : là où nombre de septième années étaient enclins aux discussions houleuses et aux débats hargneux vis a vis de la politique instaurée, plaquée au monde magique avec une vigueur et une énergie placide, le brun secouait lentement la tête et trouvait bien plus porteur d'intérêt le fond d'un chaudron crasseux où une potion visiblement ratée ronronnait, paresseuse. Entre les vapeurs frémissantes qui s'élevaient des récipients, le vert et argent trouvait d'une potentielle absurdité les commentaires sirupeux de la foule, les mimiques et les grandes déclarations à double sens de quelques fanatiques convaincu d'une force à rallier. Du haut de sa quinzaine, Adam Harper voyait comme étrangement déconcertante la vision manichéenne de bon nombre d'entre eux et une limite clairement définie entre le noir et le blanc, tailladant les nuances et refusant de s'attarder sur la transition. Il ressentait comme tout autre les changements enclins d'atmosphère, de perception, l'angoisse tiraillant les coeurs, les menaces et les préceptes relativement clairs pourtant de cette idéologie. Mais le brun jouissait d'un tempérament relativement gamin qui excluait d'une vie saine les interrogations sommaires brûlant au dehors des frontières confortables d'un château où il passait la majorité de son temps. Attitude résolument personnelle et peu impliquée, cette mentalité s'abstenait de toute déclaration élogieux et de semblants de complots pour un avenir aussi futur qu'il était proche. Pourtant, dans cet attraction idyllique que représentait le monde étriqué dans lequel pouvait vivre le brun, l'atmosphère lourde et pesante qui avait succédé mollement a l'allégresse et à l'insouciance était perceptible, indirectement du moins. Les volets fermés des habitations et des commerçants, les devantures des magasins recouverte de cette peinture blanche et opaque, les vendeurs ambulants qui d'une main moite et fébrile tendait à l'assemblée des portes bonheurs abîmés par le temps, souillés par les années, dont le grotesque n'avait de cesse que le ridicule, babioles moldues de bonne fortune rajeunis par quelques sortilèges mal exécutés. Était-ce gênant ? Du point de vue conformiste et insouciant d'Adam, les choses n'avaient personnellement que pris une tournure un peu moins mièvre et peu contraignante.

Les hommes sont de nature des êtres bourrés de complications, de défauts, regorgeant de défauts communs et invariable à savoir un instinct d'auto protection qui fait fit de toutes les belles promesses de fidélité et du concept fragile d'une solidarité inexistante. Rares sont ceux qui au détriment d'éloquentes démonstrations affectives ne voient pas leurs intérêt. Adam ne faisait pas fit à la règle et pouvait facilement être hissé à la catégorie de ces personnes compliqués et plein de contradictions. Son attirance aussi bien pour la gente féminine que le tend ème masculin n'avait jamais été un sujet de contradiction mais d'avantage une ouverture vers une panoplie plus large. Et là ou pointait, insidieux, mesquin et sournois son plus gros défaut était un tempérament naturellement volage contraignant sous le côté terriblement possessif de l'adolescent. Il n'aimait pas partager et c'était d'un regard acerbe ou critique que les démonstrations d'amour entre objets de son regard et de son envie transparaissait, inflammable a la manière des traînées de poudre, emplie d'un ressentiment aussi profond que gorgé d'injustice et d'un fondement bancale. Il n'était pas quelqu'un de particulièrement facile à aimer, en avait pleinement conscience et fermait obligeamment les yeux. Sous l'effet grisant de l'alcool, les choses étaient simples, concises, claires et pleine d'une évidence clairvoyante et bienfaisante. Mais loin de la chaleur tiède et enivrante de l'hydromel, les faits et les gestes étaient moins évident. Le brun n'était pas timide ou réservé et Jason lui offrait beaucoup : c'était un compagnon agréable, séduisant et respirant la sécurité. Lorsque les lèvres du vert et argent fuirent le regard insistant du blond, les battements de son coeur ne purent s'empêcher d'accélérer la cadence devant la prise raffermie et le goût plus suave d'un baiser dans les règles, plus lourd de conséquence, moins fébrile. Un goût grisant, sous le goût de l'hydromel et de l'alcool, dans les lieux aussi glauques et de mauvais augure possible. Non, il n'était pas prêt à s'attacher et voyait le blond comme un jeune homme séduisant, une passade agréable, un amant parmi d'autre qui n'entraverait en rien d'autres potentielles expériences. Mais Jason n'avait pas refusé le baiser, prolongeant le plaisir, glissant dans une intimité plus profonde qu'un glissement de lèvres éphémère, distrait. A la question du blond, le brun ne put retenir un rire léger, éclat presque teintée d'une nervosité superflue aussi inhabituelle que courante était son étonnante maîtrise et scepticisme frôlant bien souvent le désagréable.

« Tu me laisse réfléchir à la question » - souffla Adam en appuyant son visage mutin sur celui de son interlocuteur - « Je crois oui »

Ses yeux dérivèrent vers les fioles et le liquide vermeil reposant dans les conteneurs aux parois délicates de verre. Cette sensation grisante dans laquelle il puisait son courage et son manque de subtilité étrangement excitant lui plaisait et laissait en suspend cette question qu'était celle de retrouver la sensation pesante d'une erreur ? Une erreur aussi agréable soit elle. L'attachement effrayait tout simplement Adam, l'attachement et tout ce qu'enveloppait ce sentiment brûlant et venimeux qui entravait beaucoup de tentation. Sa notion de fidélité était aussi peu commune que possible et il savait pertinemment à quoi l'amènerait une relation stable qu'il n'avait tout simplement pas envie de connaître. Parce qu'elle impliquait une foule de contradictions qu'était la fidélité, l'engagement, un engagement qui l'enracinerait à quelqu'un si tant donné son caractère un peu possessif ou enclin à une jalousie quelconque. Cette attirance pour les hommes n'avait jamais été quelque chose que le vert et argent s'était attardé à voiler : une famille absente que seul la tradition du sang et la fierté d'un fils rehaussant le blason verdoyant de Salazar satisfaisait une mère dépressive au teint trop clair et les moqueries qu'il aurait pu craindre dans la tendre période de l'enfance ne l'avait, passant a un stade plus complexe que celui de l'adolescence, étaient devenues absentes et contribuables a de simples préoccupations un peu futiles, idiotes par leur naïveté. Un regard lancinant vers les fioles, ses doigts fins, mains étrangement efféminées se tendirent, raidis par l'indécision, pour saisir l'extrémité de la verrerie que la raison le força a déboucher. Le liquide coula dans ses poumons et la prudence l'incita a écarter le verre crasseux qu'on lui avait servit. La redescente dans ce monde palpable loin des sourires faciles et d'un imposant manque de clairvoyance était certainement trop brutale au goût de l'adolescent et c'est avec un fatalisme las que la seconde tirade vint.

« Jason, entendons nous bien. Je ne suis pas amoureux, je ne te promet absolument rien »

Jason se crispa momentanément à l'entente de la deuxième tirade. Bien sûr qu'il n'était pas amoureux de lui. Le contraire eut été étonnant et quelque part tout simplement effrayant. Il se rassit confortablement, du moins le plus confortablement possible, et refit sa cravate correctement. Bien, la discution avait pris un tournant plus sérieux et plus froid, ce qui le rassurait presque un peu. Tout de même, être destabilisé par un garçon qui était d'un an son cadet... Il soupira et regarda attentivement la personne qui lui faisait face. Si il analysait logiquement et avec froideur la scène de leur rencontre et ce qui se passait en ce moment même... Eh bien... Le brun lui plaisait un peu trop. Jason fronça les sourcils, il avait l'impression de se faire mener en magicobus. Au fond de lui, il savait qu'il s'était laissé aller et cela lui coûtait de l'admettre. Machinalement ses doigts pianotèrent sur la table en bois brut qui les séparait. Il eut d'un seul coup une pensée qui n'avait strictement rien à faire là : il souhaitait son violon. Pourquoi faire ? Pour jouer évidemment !!! Ici ? Pourquoi pas ? Fallait--il vraiment être dans un lieu particulier pour apprécier la musique ? Jason secoua calmement la tête, faisant voleter ses mèches blonds et argentées. Non !!! Il y avait quelque chose qui manquait dans son analyse et il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, la seule chose qui lui venait à l'esprit était une partition. Mais pourquoi son esprit voulait-il à tout prix assimiler une partition à son raisonnement ? Qu'avait donc cette partition de si particulière pour que son esprit, inconsciemment, lui fasse penser à elle ? Ses doigts qui pianotaient maintenant frénétiquement cessèrent brusquement. Au même moment il entendit des exclamations indignées qui provenaient d'une table à côté de la leur. Il tourna donc la tête pour savoir ce qu'il se passait exactement et comprit immédiatement en voyant une personne assise à cette table. Mais qui d'assez fou avait eut l'audace de se mesurer à l'un des meilleurs si ce n'est le meilleur tricheur ici présent ? Un fin sourire amusé se dessina sur le visage de Jason. Amusant, d'être aussi stupide... Mais il était lassant de remarquer ce genre de chose. Son sourire fana immédiatement et bien que le tricheur lui adressa un signe de la main, il ne répondit pas et se retourna vers son voisin de table qu'il se mit à reconsidérer. Oui la deuxième réplique d'Adam avait provoqué un sentiment de lassitude qu'on ne pouvait pas deviner par sa gestuelle. Et si on pouvait le deviner d'une autre manière, Jason ne s'y intéressait pas. Que les gens le remarquent tsss...

Et moi qui pensait que le cynisme était ma marque de fabrique... Dit-il ironiquement.

Jason s'épousseta tranquillement, chassant des grains de poussière invisibles à l'oeil nu puis se leva de sa chaise. Il vérifia ensuite qu'il était impeccable, le blond pouvait être maniaque sur certain point ce qui faisait hurler ses deux soeurs lorsqu'il leur reprochait quelque chose, elles le trouvaient trop rigoureux. Il contourna la table puis s'approcha ensuite du brun et enfin se pencha vers lui et le regarda quelques secondes dans les yeux.

Je ne veux pas de promesses mais il est évident que tu ne veux aucun engagement et je pense que tu supporterais mal ma jalousie...

Il pencha la tête sur le côté avec une moue. Ce qu'il allait dire, il ne le pensait pas mais après tout il était un Serpentard, l'art de la dissimulation et du mensonge était ancrée au plus profond de lui depuis sa tendre enfance, aussi continua-t-il de sa voix calme tout en levant une main qui s'approcha du visage d'Adam mais sans le toucher.

Dommage j'aurai bien aimé être ton petit-ami. Dit-il en riant et en retirant sa main puis il se mit à mentir tranquillement tout en se demandant intérieurement si en fin de compte ce n'était pas la vérité : Apparemment notre rencontre était une erreur.

Il lui sourit tranquillement. J'espère que nous aurons le plaisir de nous revoir. Dit-il plus par politesse et car c'était une formule d'usage qu'on lui avait appris très tôt.

Jason laissa tomber quelques gallions sur la table pour payer la bouteille d'hydromel et se dirigea vers une table où se tenait un homme qui tenait tout du bandit et s'y assis tranquillement. Il s'agissait justement du tricheur qui semblait avoir plumé quelqu'un. Le blond prit sans demander l'autorisation le paquet de cartes posé sur la table et commença un solitaire tandis que l'homme clairement amusé le laisser faire. Puis l'inconnu pas si inconnu que ça aux yeux de Jason lui prit le paquet des mains et commença à les distribuer et les deux éclatèrent de rire. Ils ne pariaient jamais d'argent entre eux et c'était toujours à celui qui tricherait le plus discrètement que revenait la victoire. Jason prit ses cartes et répondit poliment aux questions posées sur ce qui se passait à Poudlard, il savait pertinemment que l'homme se servirait de ses réponses plus tard. Puis tout à coup il reposa ses cartes.

Désolé Graig' mais je me sens un peu... fatigué si je puis dire... Dit-il en cherchant le véritable mot mais Grégoire sembla accepter l'excuse.

Reviens-nous en pleine forme Jay. Dit ce dernier dans une attitude provocatrice car il savait que le blond ne supportait pas ce surnom mais le regard torve que lui jeta ce dernier l'étonna réellement. Lui ? Ne pas régir ? Quelque chose n'allait pas...

Jason se contenta de lui renvoyer face à sa mine étonnée un sourire sarcastique. Il vérifia qu'il avait bien toutes ses affaires avant de se diriger vers la porte. Il s'arrêta interdit, il ne retrouvait plus son bracelet en argent. C'est à ce moment là qu'il se "réveilla" de son était qui avait été jusque là semi-comateux. Adam était toujours à la table où ils étaient auparavant, après tout lui-même avait quitté la table depuis seulement dix minutes mais il ne souhaitait pas devoir y retourner pour son bracelet. C'est pourtant ce qu'il fit. Il se dirigea rapidement jusqu'à la table et sans même regarder ou jeter un coup d'oeil au brun, il regarda par terre et y découvrit avec un certain soulagement son bracelet. Il le prit et se releva puis observa attentivement le serpent d'argent, le fermoir était cassé, il le répara d'un coup de baguette et le remit à son poignet. Puis il se tourna vers Adam semblant hésiter à dire quelque chose puis il y renonça et lui adressa juste un signe de tête qui fit se balancer légèrement sa boucle d'oreille et il se dirigea cette fois-ci vers la sortie, il adressa un signe de tête au barman et grimaça en voyant le temps dehors. Il n'était pas assez couvert et n'avait pas les vêtement appropriés. Pour rentrer au château cela allait être une véritable partie de plaisir pensa-t-il avec ironie. Il espéra un moment que l'autre Serpentard le rejoingne mais il ne fallait pas trop espérer aussi se contenta-t-il de pousser la porte avec l'intention de rentrer le plus vite possible et d'essayer de trouver un livre à lire dans la salle commune.