Pâquerettes, belle-mère et Poufsoufflette [ Pv Rolas ]

Esperanza Flechter venait tout juste de rentrer à Poudlard. Pas plus tard que la veille, elle avait été envoyée à Poufsouffle et s'en trouvait enchantée. Ses parents lui avaient assuré la qualité du groupe ; les Poufsouffle étaient gentils et rêveur et leur fille chérie n'aurait aucun mal à s'intégrer. Car l'intégration dans cette maison ne faisait aucun doute pour la candide demoiselle. Les caractéristiques des Poufsouffliens lui étaient faits sur mesure, de sa frange jusqu'à ses doigts de pieds.

Il faisait très froid, ce week-end là. La majorité des élèves profitaient pleinement de leur temps libre. Beaucoup restaient à l'intérieur, dans la salle commune en se chamaillant gaiement ou dans la grande salle en s'empiffrant joyeusement. Certains courageux combattaient vaillamment le froid du parc, se réchauffant comme ils pouvaient, soit par de tendres câlins soit par une épique bataille de sortilèges inoffensifs. Esperanza, quant à elle, avait eu comme la subite envie de cueillir des fleurs. Elle s'était donc rendue dans les jardins de Poudlard, emmitouflée dans un large manteau bleu, le bonnet à pompons et les bottes assortis. Ses longs cheveux d'ivoire traînait mollement derrière elle tandis que sa petite silhouette s'affairait à récupérer quelques pâquerettes.

« Je me demande si ça s'envoie par hibou, les fleurs. J'aimerai bien en envoyé à maman...surtout qu'elles ont de drôles de couleurs ! Ça doit être parce-qu'elles viennent de Poudlard... » se demandait-elle tout bas.

Car en effet, leurs pétales variaient énormément, passant du blanc cassé au rouge, à l'orange, au bleu ou au fushia. C'était sans doute l'oeuvre d'un sortilège, certainement lancé par l'un des élèves qui l'entouraient.

Une heure plus tard, la fillette rentra dans le château, les joues bien roses, à la fois essoufflée et frigorifiée. Elle se pressa contre l'une des cheminées de la Grande Salle, prit un abricot puis entreprit d'atteindre la tour des Poufsouffles. Ôtant son bonnet, elle tenait de sa main gauche un large bouquet et de l'autre le fruit qu'elle croquait de temps à autre, commençant son chemin.

Sur sa route, elle croisa plusieurs élèves à qui elle dit chaleureusement bonjour. Elle ne connaissait encore personne, mais nombreux semblaient intrigués par cette étrange enfant qui leur était inconnue et qui les saluait pourtant.

Esperanza se perdit très facilement. Un peu trop dans les nuages, un peu trop nouvelle et l'emprunt d'un mauvais escalier fut vite fait. Elle se retrouva dans un large couloir, où de grandes fenêtres s'alignaient de tout le côté droit. Elles donnaient sur le lac et comme la lumière du jour filtrait à travers leur vitre, l'endroit se trouvait très éclairé. Sur le mur gauche, il y avait des tableaux et parfois quelques portes. Au début, la demoiselle ne se soucia de ce nouveau corridor. Elle poursuivit sa route, suivant le chemin. Elle finit par se rendre compte qu'elle revenait irrévocablement au même endroit, comme si le couloir tournait en rond.

Elle fronça les sourcils.

« Ben, c'est bizarre...C'est toujours le même paysage, et les mêmes tableaux aussi. »

Elle prit une moue boudeuse, qui était en fait un signe de réflexion, puis, apercevant un portrait, elle accouru vers lui. Il représentait une femme plutôt âgée, aux cheveux longs et grisonnants. Ses traits étaient marqués de mauvaise humeur et ceux-ci se crispèrent en voyant la fillette approcher. Du haut de son cadre, était inscrit « La belle-mère ».

« Bonjour, madame ! Excusez-moi mais... »

Le tableau répondit aussitôt, l'interrompant ;

« Nion, nion, nion, je ne t'excuse point. Je n'ai pas de temps à perdre ! Laisse-moi tranquille ! »

Esperanza écarquilla les yeux, stupéfaite par une telle réaction. Toutefois, cela ne la découragea pas plus que cela et la Poufsoufflette poursuivit sa phrase d'un ton aimable ;

« J'aimerai savoir comment aller dans la salle commune des Poufsouffles. Je crois que je me suis perdue et... »

La belle-mère, qui lui avait tourné le dos, lui adressa un regard hautain. La fillette le soutenu, pas par orgueil mais par attente d'une réponse. Esperanza souriait, ne semblant pas se rendre compte de l'antipathie de son interlocutrice.

Une minute de silence s'installa.

« Insolente, maudite ! Dérangée une pauvre vieille femme ! Vas t'en, vas t'en ! Petite peste ! » s'écria soudainement le portrait, faisant sursauter la demoiselle qui en perdit une pâquerette. « Abominable petite fille ! Cours, vas ! Que je ne te revois plus ! Que je ne te revois pluuuuuuuuuuuus ! »

Sa voix partie tellement dans les aigu qu'Esperanza, ne voulant lâcher ni son fruit ni ses fleurs pour mettre ses mains sur ses oreilles, couru aussitôt pour s'éloigner du bruit. Lorsqu'elle fut à quelques mètres, elle jeta, tout en continuant de s'enfuir, un oeil vers le tableau. La belle-mère lui fit un geste grossier tout en continuant de rouspéter ( « De mon temps, ce n'était pas comme ça ! Maudite ! Hors de ma vue ! »).

C'est ainsi que, ne regardant pas où elle allait, la fillette heurta quelqu'un de plein fouet. Sous le choc, elle lâcha son fruit qui roula un peu plus loin tandis que ses fleurs s'éparpillaient sur le sol. Esperanza tomba sur le dos, la chute amoindrie par ses fesses. De longues mèches lui tombèrent sur le visage et elle était tellement sonnée qu'elle en oublia de s'excuser.

La rentrée! Quel merveilleux mot aux sonorités douces et mélodieuses. Quoi me direz-vous, ce petit bonhomme avait attendu avec impatience la "rentrée des classes"? Eh bien la réponse, je vous la donne en tout ce que vous voulez, c'est oui! Oui oui oui et oui. Notre cher Roro ne s'était jamais autant amusé que depuis qu'il avait intégré l'année précédante la prestigieuse école de Poudlard. Alors imaginez un peu, comme il avait dû s'ennuyer pendant ses vacances. Si encore il avait put embêter Adane, ça aurait été bien, mais ce n'était pas le cas. La jeune fille était quasi introuvable, à croire qu'elle l'évitait, et le peu de fois ou il l'avait croisée, elle avait posé les yeux sur lui sans même le voir. Profondément blessé par le comportement de sa soeur, le pauvre Poufsouffle avait compté les lutins en attendant que le premier jour de septembre pointe enfin le bout de son nez. Et là, ça y était!!!! Il était de retour pour de nouvelles aventures!! 8) Et si vous voulez son avis, ce n'était pas trop tôt!

Et qui dit rentrée dit évidement cours mais aussi week-ends! Admirez un peu l'intelligence et la percpicacité de ce petit! N'est-ce pas merveilleux?! Et donc, pour continuer mon histoire, le week-end est composé de deux jours, soit le dimanche et le samedi. Or justment, nous étions samedi. Bref, dehors le soleil avait oublié son rendez-vous avec la Grande Bretagne, et du coup, une ribambelle de nuages gris avaient pris sa place. Pas très réjouissant comme décors! Inutile de penser donc, à une promenade dehors, à moins d'avoir pour ambition personnelle de finir en glaçon congelé dans un réfrigérateur. Il glanda donc un moment dans la salle commune des jaunes et noirs, mais, il fut vite exaspéré par le silence studieux qui y régnait. Pfff c'était quoi ces haricots pas cuits qui commençaient l'année jusqu'au front dans les bouquins? Rolas se demandait bien comment ils allaient finir si dès le début, vous savez, quand on a pas de devoir à rendre, ils passaient leurs journées à édutier. Nan pasque à la fin, en juin, il y a un super truc qui s'appèle un examen, et c'est là qu'il faut bosser! Enfin lui de toute façon il ne faisiat que le minimum syndical. Pour le reste, fallait pas compter sur le petit Iluvatar.

Il décida donc, plutôt que de moisir devant tous ces idiots en uniforme d'aller se changer les idées. Et pour ça, rien de mieux qu'une petite promenade dans les couloirs. Il s'habilla donc correctement, ça serait bête de prendre froid un week-end, c'était plus utile de le faire pendant la semaine. (Comme ça, au moins on pouvait rater un cours ou deux, et avec un peu de chance, c'était celui du vieux Rogue qui sautait.) Il sortit, en sifflant, les mains dans les poches et le pas joyeux. Il pensait déjà qu'il rencontrerait peut être un de ses amis, et pourquoi pas ce vieux farceur d'Apollon! Poussé par des idées positives, il se laissa emporter par les excaliers, décidant à "plouf-plouf" au combientième d'arrêt il descendrait. Le jeu de hasard décida pour lui que ce serait le troisième. Se tenant à la décision du "destin", le pouffy sauta allègrement sur le pallier. Alors, qu'allait-il pouvoir faire? Tiens, mais ne lui avait-on pas parlé d'une "armoire à disparaître"? Si, il ne se souvenait plus exactement qui avait glissé ce nom dans la conversation, mais ce meuble existait vraiment, et il avait soudainement très envie de l'essayer.
Content d'avoir trouvé un but à son escapade, il se mit à sautiller d'un pied sur l'autre et à chanter gaiement.

_C'est à l'écoooole tagadagadaaaa qu'on aaappreeend les bêtiseeuhhh, c'est à l'éc...

Il s'interrompit soudain, sourcils relevés au dessus de ses paupières. Il avait rêvé ou un débile était en train de crier? Décidément, ça devenait une habitude! A croire qu'il ne pouvait plus faire un pas dans Poudlard sans que les cordes vocales d'un individu se mettent furieusement en marche. Y'avait pas un bouton off?! Nan pasque là, ça devenait du harcèlement! Bon, d'un autre côté, ce genre de scènes pénibles pour ses pauvres oreilles lui permettaient de rencontrer de nouvelles têtes, comme par exemple celle de l'autre blondin, ce qui avait parfois du bon. Il soupira. Etant donné ce qu'il arrivait à comprendre des paroles, c'était un portrait qui faisait des siennes. Encore! nan mais ils pouvaient pas se la fermer ceux-là? on les avait pas sonnés alors hein?!

PAF! BADABOUM BOUM BAMMM!!!

_Gné?
NANMAISCAVAPASESPECEDEDERANGEDELACABOCHETUPEUXPASREGARDEROUTUPOSESTESPATESNAN?

Citation :: Je traduis: Nan mais ça va pas espèce de dérangé de la caboche, tu peux pas regarder ou tu poses tes pates nan?

On s'en doute, notre ami venait de tomber sur un os. Ou plus exactement quelqu'un venait de le percuter de plein fouet. Bien sûr, il avait parlé avant de réfléchir, chose totalement logique pour lui. A croire que son cerveau était tout le temps en mode "veille prolongée". il lui fallait donc un certain temps pour tout reconnecter à l'intérieur. Il se releva d'un bond, pour mieux pouvoir lorgner la personne qui venait de le faire tomber. ET là, SURPRISEEEE! Il s'agissait d'une fort charmante petite fille :queen: de...euh...-pousse-toi je vois pas l'écusson- Poufsouffle! Un peu gêné de l'avoir traitée de "Débile de la caboche", une expression toute à lui, il se gratta la tête, signe q'il cherchait quoi faire. L'idée lui vint lors de l'aider à se relever, chose qui semblerait évidente à n'importe qui. Un sourire désolée accroché sur le coin des lèvres, il lui tendit sa main.

_ Ah euh désolé.
Ben euh reste pas par terre, tu vas prendre froid. Pis ce serait dommage.

Il fit une courte pause, attendant que la demoiselle soit sur pieds avant de poursuivre.

_ J'm'appelle Rolas, j'suis en deuxième année, et toi c'quoi ton nom?
Et euh... pourquoi tu courais comme ça?

Oui bon j'avoue, c'était totalement nul comme entrée en matière. :bouletdujour: Mais là, il fallait l'excuser le petit gus, parler à des filles n'avait jamais été son fort. Les embêter, ça oui, ce n'était pas bien compliqué, mais pour le reste...ne subsistait plus personne! Et pendant que notre ami débatait intérieurement pour savoir quoi raconter à sa camarade, le portrait en furie continuait à lancer à la cantonnade les doux noms d'oiseaux qui avaient tant surpris Rolas. C'était toujours la même chose avec les tableaux, quand ils étaient lancés, il n'y avait plus moyen de les arrêter. Il eut alors l'illimination du siècle! Et si la jeune fille uh -c'était quoi son nom déjà à celle là?- euh -nan laisse tomber elle l'a pas encore dit!- humhum -a oui ça doit être pour ça alors-, si la jeune fille donc avait eut peur de l'image dans la tableau. Quoi? pourquoi vous riez? Vous trouvez ça drôle vous? Ben Rolas nan. Parce que sérieux, y'en avaient qui auraient pu vous faire dresser les poils sur les bras. Heureusement, ils ne pouvaient presque rien contre les apprentis sorciers, à part leur percer les tympans. Mais ça encore, ça n'était pas trop grave. Exaspéré par les cris de ce qui devait être une "dame", il finit par lui lancer.

_ C'est pas bientôt fini oui? Space de viel amas de peinture? Tu crois intéressante? Nan?! Ben tu sais quoi tu l'es pas du tout! Eh pis maintenant tu vas arrêter de gueuler comme ça !

Pas sûr qu'il s'agisse là de la meilleure méthode pour faire taire la dame... au moins aurait-il essayé!